Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1475 (c) - Fouage des guets du pont de Saintes.

lundi 3 mai 2010, par Pierre, 754 visites.

Le fouage était un impôt dû par chaque feu (ménage, foyer fiscal) d’un territoire, versé au roi ou à un seigneur particulier. Ici il s’agit d’un impôt destiné à financer l’organisation du guet au pont de Saintes. Un point de passage obligé pour entrer dans la ville. Celui qui le détient dispose d’un pouvoir important et d’une source de revenus intarissable.

Source : Revue de l’Aunis et de la Saintonge - La Rochelle - 1866 - Google Books

Seconde moitié du XVe siècle.

La pièce que nous publions ici, est tirée du Chartrier de Thouars. L’original sur double feuillet de papier, d’une écriture de la fin du XVe siècle, a été transcrit par M. Paul Marchegay, dont le nom est une garantie suffisante d’exactitude.

Malheureusement il nous l’a transmise sans aucun commentaire, sans aucun de ces rapprochements dont son érudition étendue et sûre eût pu l’éclairer. Nous aurions voulu, nous n’avons pas pu y suppléer.

Telle qu’elle est, elle verse pourtant du jour sur la position des paysans de la Saintonge envers leurs seigneurs de la noblesse et du clergé ; elle les montre se rachetant d’une servitude personnelle à l’aide d’un impôt payé en masse par la paroisse, nous dirions aujourd’hui par la commune.

Elle montre combien était complexe cette question des ponts, sujet de plaintes fréquentes au moyen-âge. Vers ce temps, en effet, en 1484 , les Etats généraux se plaignent que : « 11 y a plusieurs ponts, passages et chaussées pour l’entretènement desquels se cueillent et sont payés coutumes, acquits, travers et péages, et néanmoins cesdits ponts et chaussées sont en ruine. » Les rois essayèrent de porter remède à cet état de chose par des ordonnances fréquentes, en 1508, en 1560, en 1562, en 1567, en 1605, en 1609, en 1663, en 1665. Mais les ponts offraient aux seigneurs bien des points de vue. Voies de communication nécessaires au commerce, c’étaient aussi des passages inévitables indiqués aux détrousseurs et qu’il fallait surveiller, des moyens d’entrer dans des lieux fermés, des ouvertures sur le pays qu’il fallait garder. De là ces services qui pesaient sur bien d’autres que les riverains et dont on cherchait à s’affranchir par des abonnements pécuniaires.

Quant au pont de Saintes en particulier, si l’on en croit un dessin emprunté par Lasauvagère au chanoine Adam, il était alors en charpente, s’étendant seulement de l’arc de Germanicus à la tour de Montrible, tour carrée, aussi de construction romaine et qui pouvait servir à la fois de fortification et de bureau de péage.

Legio.

C’est le papier des guez appartenant à la ville et pont de Xaintes, ainssy quil sont par le papier et qui ont esté levez du temps de mademme Marguerite de Cullant demme de Belleville, durant quelle a tenu ladite ville et pont de Xaintes.

Et premièrement les habitans de la parroisse de Sainct-Georges-des-Couteaulx paient par quarterons X s. par an, et ont tousjours esté affermés par chascun quarteron iiij l. X s., qui est pour tout l’an xviij l.

Item les habitans des parroisses de Nyeuyl, Soulignaimes et la Clisse aussy paient X s. par an, et ont estez affermés chascun quarteron X l., qui est par an XL l.

Item les habitans de la parroisse des Essars doyvent X s. par an, ont estez affermez par quarteron iiij l., qui est pour tout l’an xvj 1.

Item la parroisse de Plassay doibt X s. par an, ont estez affermez par quarteron iiij l., qui est par an xvj 1.

Item la parroisse de Saint-Sornin-de-Seschaulx doibt X s. par an, et ont estez affermez par quarteron vij 1. X s. par an, qui est pour tout l’an et pour ce XXX l.

Item les hommes subgez à paier guet à Xainctes des parroisses de Romegou, de Jay et de Saint-Porchayre doyvent X s. par an, et ont estez affermez par chascun quarteron iiij, qui est pour tout l’an xvj l.

Item les habitans de la parroisse des Gons doyvent aussy X s. par an, et ont estez affermez XXXV s. par quarteron, qui est pour tout l’an vij 1.

Item les habitans de la parroisse de Crazannes n’ont acoustumé de poier que V s. par an pour chascun feu, et poient par quarterons iij blans, dont ils ont apporté par chascun quarteron à Xainctes XX s., qui est pour tout l’an iiij 1.

Item les habitans de la parroisse d’Escurac sont les hommes de chapitre de Xainctes, et ne poient paraillement que V s. pour feu pour tout l’an et poient par demiez années, savoir est à la feste de Nouel et à la feste Sainct-Jehan, et ont estez affermez chascune demie année mj 1., qui est pour tout l’an vnj 1.

Item les habitans de la parroisse de Charmignac sont hommes de chapitre et ne poient aussy que V s. pour feu pour tout l’an, les quels il poient par demye année, savoir à Pasques et à la Sainct-Michel, et ont esté affermez la demye année XLV s., qui est pour tout l’an pour ce iiij 1. X s.

Item la parroisse de Rouffignac sont du ressort du pont de Xainctes et aussy ne poient que V s. pour feu pour tout l’an, et ont estez affermés LX s. pour la demye année et poient comme dessus a Pasquez et a la Sainct-Michel, qui est tout pour l’an vj 1.

Item les hommes et habitans des bailliages de Charapaigne et de Nancraz, avecques les parroisses de Sainct-Fort et de la Chaume doivent v s. pour feu pour tout l’an, et sont du ressort de la ville de Xainctes, et les habitans de la parroisse de Corme-Real, qui sont soubz l’abasse de Xainctes sont du ressort du pont et poient pareillement pour demiez années a Pasques et à la Sainct-Jehan. Et les tous ensamble ont esté affermés chascune demie année la somme de XV 1. qui est pour tout l’an XXX 1.

Item le bourgc de Saint-Eutrope a esté tousjours amassé et levé par le menu, et sont les habitans dudit bourgc du ressort du pont et doyvent X s. par an, et valu par chascun carteron IX 1. ou environ, qui est pour tout l’an XXXVj 1.

Item le bourgc Saint-Palaye est aussi du ressort du pont et doyvent les habitans du bourg X s. par an, et a esté levé le guet dud. bourgc auxi par le menu et a valu chascun carteron Vij 1., qui est pour tout l’an la somme de XXViij 1.

Item la parroysse de Saint-Siphorïen près Brosse, avesquez le village de la Griperie, sont du ressort du pont et sont homes du prieur de Sainte-Geme et payent pour tout l’an iiij s. a deux termes, savoir est a Pasques et a la Saint-Michel, et valent chascune demye année LX s. , qui est pour tout l’an vj 1.

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