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1697 - Saint-Jean-d’Angély : l’hôpital et la concentration des petits établissements de santé

mercredi 12 mai 2010, par Pierre, 1057 visites.

Le premier hôpital connu de Saint-Jean d’Angély a été fondé en 1379. C’était l’hôpital ou aumônerie des Lusseaux. Un second hôpital, Notre-Dame des Halles est né en 1429. Tous les deux étaient gérés par l’administration de la ville. Ils ont fusionné en 1603. Après le siège de 1621 avec la perte des privilèges des élus, cette administration revient aux représentants du pouvoir royal. En 1677, les congrégations religieuses, qui tiennent le haut du pavé, s’en emparent, et c’est l’évêque qui nomme désormais les responsables de l’établissement. Pour en assurer la rentabilité, une tentative de concentration avec fermeture des petites aumôneries locales au profit de l’établissement de Saint-Jean d’Angély est décrétée par le pouvoir royal.
Relisez votre quotidien favori. Vous trouverez que l’actualité de 1697 ne vous fait pas faire un grand saut dans l’inconnu !

Source : Inventaire des Archives Hospitalières de la Charente-Inférieure - Supplément à la série H. - Le document ci-dessous est à la cote H 254.

Voir : 1494 - 1808 - Archives de l’Hôpital Saint-Louis de Saint-Jean d’Angély

La concentration des établissements de santé organisée par le pouvoir royal


En 1695, un arrêt du Conseil privé et lettres patentes du roi Louis XIV autorisent l’établissement, à Saint-Jean-d’Angély, d’un hôpital, auquel sont attribués les biens des aumôneries de Lussaut, Saint-Lazare, Saint-Hilaire de Loulay, Matha, la Tour-Blanche, Frontenay-Labatu, sous l’obligation d’y recevoir les malades de ces paroisses en proportion du revenu apporté par les aumôneries.

Le texte ci-dessous raconte la mise en place de la commission chargée de réaliser cette concentration.

« L’hôpital ou aumônerie des Lusseaux, scitué en cette ville de Saint-Jean-d’Angély, près la porte de Mathas, fut estably et fondé par (Guillaume) des Luysseau, bourgeois de la dite ville, le 14 novembre 1379 ; et l’hôpital ou aumônerie de Nostre-Dame des Halles fut aussi fondé par Jean Galleran, eschevin de ceste dite ville par son testament du neufiesme octobre 1429 ; les maires et eschevins avoient la direction et administration de ces deux hôpitaux, le dernier desquels estoit dans la maison où est (sic) à présent les prisons et le palais de la sénéchaussée et siège royal de ladite ville, à cause que le parquet et auditoire où Messieurs les officiers dudit siège et ceux de l’Élection tenoient leurs séances, qui estoit à un coing de la halle, ayant esté destruit avec ladite halle par les gens de guerre, lesdits sieurs officiers du siège et de l’Election, du consentement des maire et eschevins, prirent une des chambres hautes de la Maison de ville pour tenir leurs séances et rendre la justice ; mais comme ledit hôtel-de-ville n’estoit pas assés spacieux pour eux tous, lesdits sieurs officiers du siège demandèrent au Corps de Ville ladite maison et emplacement de l’hôpital ou aumônerie de Nostre-Dame, fondée par ledit sieur Galeran (sic), pour y faire leur palais et la conciergerie, ce qui leur fut accordé par les maire et échevins, en attendant qu’il plust au Roy de pourvoir d’un autre lieu commode pour l’exercice de la justice, moyennant qu’il seroit payé annuellement, au receveur de ladite aumônerie, la somme de trente livres, et dès lors de cette convention, tous les lits, linge, meubles et les pauvres qui estoient dans ladite maison ou l’hôpital fondé par Galeran furent portez et transférez dans l’hôpital ou aumônerie de Lusseau, ainsy que de tout appert par une enqueste et jugement rendu audit siège le vingt-un mars mil six cent trois, à la poursuite et diligence du procureur syndicq de ville, contre le receveur du domaine, qui fut condamné de payer lesdites trente livres, au receveur dudit hôpital et d’en continuer le payement à l’advenir.

L’administration desdits maire et eschevins a continué jusqu’en l’année 1621 que leurs privillèges ayant esté supriméz, ils cessèrent leurs fonctions, ensuitte de quoy M. le lieutenant général du siège et ses successeurs en ladite qualité ont eu la direction et administration dudit hôpital jusqu’en l’année 1677. Mais comme ils distribuoient les revenus sur des requestes qui leur estoient présentées par les pauvres de ladite ville et qu’on ne tenoit plus d’hospitalité dans ladite aumônerie des Luysseaux, Messieurs de l’ordre de Notre-Dame-de-Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem s’en emparèrent en ladite année 1677, en conséquence de l’édit du mois de décembre 1672 et autres subséquents, qui unissoient audit ordre tous les hôpitaux, aumôneries, maladreries et autres lieux pieux où l’hospitalité n’estoit point gardée, si bien que lesdits sieurs chevaliers de l’ordre de Saint-Lazare en ont jouy jusqu’en l’année 1693 que Sa Majesté par son édit des mois de mars audit an, auroit désuny dudit ordre de Nostre-Dame-de-Mont-Carmel et de Saint-Lazare, lesdits hôpitaux aumosneries et maladreries qui y avoient été unies par ledit édit de 1672, et autres rendus en conséquence, pour estre les revenus d’iceux employés à secourir les pauvres malades des lieux, ainsy qu’il seroit ordonné par Sa Majesté sur les advis de Mess. les archevêques et évesques et de Mess. les intendants et commissaires départis.

Michel Bégon

Depuis lequel édit, M. l’évesque de Saintes et M. de Bornage, intendant de la Généralité de Limoges, ont envoyé leur advis au Conseil pour le rétablissement dudit hôpital ou aumônerie et faire réunir à iceluy quelques autres aumôneries et maladreries et en attendant l’explication de la volonté du Roy sur ce sujet, M. l’évesque auroit, par son ordonnance du 16 juillet dernier 1696, nommé Me Charles-François Griffon, conseiller esleu en l’Élection de ladite ville et Alexandre Mallet, procureur audit siège, pour la régie et administration dudit hôpital, lesquels en conséquence, ont restably l’hospitalité dans ladite aumônerie de Luysseau, mais M. l’évesque et M. de Begon, intendant de la Généralité de La Rochelle, considérant qu’un hôpital général seroit très nécessaire dans cette ville, aussi bien que celuy des pauvres maladres, et que pour augmenter le revenu, il seroit bon d’y réunir tous les autres hôpitaux, aumôneries et maladreries, pour y parvenir, ils ont randu leur ordonnance le 21 décembre dernier 1696, qui sera cy-après employée, en exécution de laquelle, M. le lieutenant général, le R. P. prieur de l’abbaye, M. le maire, M. le curé, M. le procureur du Roy du siège et lesd. sieurs Griffon et Mallet, nommés par icelle, s’estant assembléz aujourd’huy premier jour de janvier de l’année mil six cent quatre-vingt-dix-sept, ils ont commencé le présent registre des délibérations, ainsy qu’il s’ensuit. »

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