Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1698 - Mémoire sur la Généralité de Limoges - 2ème partie - Etat ecclésiastique

lundi 24 mai 2010, par Pierre, 1142 visites.

 Plan du Mémoire

A - Description géographique

B - État ecclésiastique
- I - Diocèse de Limoges

  • Chapitres
  • Abbayes d’hommes
  • Abbayes de femmes
  • Communautés régulières d’hommes
  • Communautés régulières de femmes
  • Paroisses

    - II - Diocèse de Tulle

    - III - Diocèse d’Angoulême
  • Chapitres
  • Abbayes
  • Communautés régulières d’hommes
  • Communautés régulières de femmes

C - Gouvernement militaire


- I - Limousin

  • Maréchaussées
  • Milice

    - II - Basse Marche

    - III - Angoumois

    D - Justices ordinaires


    - Présidial de Limoges

    - Présidial de Tulle

    - Présidial de Brive

    - Sénéchaussée d’Uzerche

    - Sièges royaux du Dorat et de Bellac

    - Présidial d’Angoulême

  • E - Finances


    - Bureau des finances de Limoges

    - Election de Limoges

    - Election de Tulle

    - Election de Brive

    - Election de Bourganeuf

    - Election d’Angoulême

    - Divers offices de finances

    - Impositions

    - Ustensile

    - Capitation

    - Aides, gabelles et autres droits

    - Domaine

    - Ponts et chaussées

    F - Villes, terres et seigneuries de la généralité


    - Ville de Limoges

    - Ville de Tulle

    - Ville de Brive

    - Autres villes du Limousin

    - Terres titrées du Limousin

    - Villes de la basse Marche

    - Terres titrées de la basse Marche

    - Ville d’Angoulême

    - Autres villes d’Angoumois

    - Terres titrées d’Angoumois

    B. - ÉTAT ECCLÉSIASTIQUE

     I. — Diocèse de Limoges [1].

    Le diocèse de Limoges étoit autrefois d’une si grande étendue, que les évêques étaient dans l’impossibilité de vaquer avec exactitude au gouvernement de leur église [2], et on trouve qu’un ancien évêque de Limoges, nommé Elbe [3], fit approuver qu’il aurait un suffragant pour partager ses travaux,

    C’est la même raison ou le prétexte dont se servit le pape Jean XXII, pour en démembrer une portion dont il composa l’évêché de Tulle [4] ; il les rendit tous deux suffragans de l’archevêché de Bourges, aussv nouvellement érigé, au lieu qu’ils l’étoient auparavant de celuy de Bordeaux [5], Mais, nonobstant ce démembrement, cet évêché est encore fort étendu. II comprend le haut Limosin en entier, une partie du bas (scavoir canton de Brive), toute la Marche et quelque partie de la province d’Angoumois, Son étendue a donné lieu à l’établissement de plusieurs officiaux scavoir : un à Limoges et un à Brive, pour les affaires qui sont dans le ressort du. Parlement de Bordeaux ; un à Guéret et un à Chénerailles [6], pour les affaires qui sont dans le ressort du Parlement de Paris.

    Le siège en est illustre pour avoir servi de lieu d’assemblée à quelques conciles provinciaux d’Aquitaine [7], et encore pour les prélats distingués qui l’ont remply. Le fameux saint Martial l’occupa le premier après avoir porté l’évangile dans ce païs, du temps des apôtres [8]. Àussy lui déféra-t-on le titre d’apôtre de Limoges.

    Cet évêché dans la suite des temps, fut remply par les parens proches des ducs d’Aquitaine, et ce fut enfin un évêque de Limoges [9] qui contribua principalement à faire remettre la place entre les mains du connétable du Guesçlin, la première fois quelle fut prise sur les Anglois et mise sons l’obéissance de Charles V.

    Cet évêché vaut environ 18,000 fr. de revenu. Il est présentement possédé par François de Carbonnel de Canisy [10]. Sa maison est de Normandie et connue ; son frère est un des lieutenants de Roy de cette dernière province. Depuis le peu de tems qu’il est revêtu de cet évêché, il s’est fait connoître par sa capacité et par ses mœurs, très dignes de la place qu’il remplit.

     Chapitres,

    Il y a dans ce diocèse treize chapitres :
    - 1° celuy de St-Etîenne qui est l’église cathédrale de Limoges, composé de vingt-huit canonicats et de dix-huit semy-prébendes et vicaire ;
    - 2° Celuy de Saint-Martial, dans la mesme ville, composé d’un abbét d’un prévost, d’un chantre, de dix-sept chanoines et de douze semy-prébendés ; c’est le sieur de Pezé qui en est abbé ;
    - 3° Celuy de la ville de Saïnt-Junien [11], composé d’un prévost, de dix-huit chanoines et de dix titulaires du bas-chœur ;
    - 4° Celuy d’Emoutiers [12], dans la petite ville de ce nom, composé d’un prévost, de dix-sept chanoines et de dix titulaires du bas-chœur ;
    - 5° celuy de la ville de Saint-Léonard [13], composé d’un prieur commandataire, de dix chanoines et de huit titulaires du bas-chœur. Ce chapitre étoit autrefois régulier de l’ordre de Saint-Augustin ; mais il est présentement composé de quelques réguliers et de quelques séculiers ;
    - 6° Celuy de Saint-Yrieix [14], étably dans la petite ville de Saint-Yrieix-La-Perche, composé d’un doyen chantre et douze chanoines et de six titulaires du bas-chœur ;
    - 7° Celuy de Brive, où il y a un prieur, dix chanoines et huit titulaires, où est le sieur Rousseau, neveu de M. de Laubanie, cy-devant gouverneur de Mons ;
    - 8° Celuy de Dorat [15], ville de la basse Marche, où il y a un abbé, un doyen, un chantre, quatorze chanoines et sept ou huit titulaires du bas-chœur ;
    - 9° Celuy de Saint-Germain [16], à sept lieues de Limoges composé d’un doyen, d’un chantre, douze chanoines et six titulaires du bas-chœur ;
    - 10° Celuy d Eymoutiers-Roseille [17], transféré à Aubusson, petite ville de la haute Marche de la Généralité de Moulins ; il est composé d’un prévost, douze chanoines et cinq ou six titulaires du bas-chœur ;
    - 11° Celuy de Taillefer (l) près de Guéret en haute Marche., aussi Généralité de Moulins, composé d’un doyen, quinze chanoines et deux titulaires du bas-chœur ;
    - 12° Celuy de Turenne, à deux lieues de Brive, où il y a un prieur et six chanoines, dont un est curé de la paroisse ;
    - Et enfin le 13° chapitre est celuy de Noailles, à une lieue de la mesme ville de Brive, composé d’un doyen gui est aussy curé de la paroisse, et de cinq chanoines avec luy.

    à suivre ...


    [1Cf, le Gallia christ., t. II et l’Estat du clergé ou du diocèse de Limoges, dressé par l’ordre de Mgr François de Carbonel de Canisi, évêque de Limoges, par M. Gilles Le Duc, prêtre, docteur, official général et conseiller député de chambre ecclésiastique, curé de la Cité de Limoges, 1702.

    [2C’était en effet le plus étendu des diocèses de France. D’après la carte de Cornuau (1782), il mesurait quarante-quatre lieues du N. an S. et quarante lieues de l’E à l’O.

    [3Ebulns, Evolius ou Emilius qui fut évêque de Limoges antérieurement an IVe siècle, a ce qu’on croît.

    [4En 1317. L’étendue du diocèse de Limoges ne fut en réalité qu’un prétexte pour ce démembrement, car le nouveau diocèse ne comprit qu’une cinquantaine de paroisses qui, enclavées dans le diocèse de Limoges, ne diminuaient en rien les limites extrêmes de celui-ci, La création du diocèse de Tulle est un de ces nombreux exemples de népotisme que donnèrent les papes d’Avignon.

    [5Ce dernier détail est erroné. Limoges et Tulle ont toujours relevé de la métropole de Bourges jusques à la Révolution. L’erreur que nous signalons ici se retrouve dans Le Dict, hist. de Lalanne au mot Tulle. - ïl n’est point vrai non plus que l’archevêché de Bourges ait été érigé par Jean XXII. Son antique est beaucoup plus grande.

    [6Chénerailles, arr. D’Aubusson, Creuse,

    [7Ceux de 848, 1029, 1031 et 1182.

    [8Le fait n’est point du tout certain, Grégoire du Tours place l’arrivée de S. Martial au milieu du IIIe siècle et l’autorité de son témoignage n’a point encore été infirmée d’une façon probante. Le titre d’apôtre fut donné à St. Martial par les conciles de 1029 et 1031, mentionnés plus haut. Sur la question de l’apostolat de S. Martial, voy. L’abbé Arbellot, ap, Bull. Soc arch. Du Lim IV et V, et Congrès scient, II, 136.

    [9Jean de Cros, qui fut evêque de 1348 à 1371.

    [10François de Carbonel de Canisy fut évêque de Limoges de 1695 à 1706. Voy. le Gall christ.

    [11Arr. de Rochechouart.

    [12Arr. de Limoges,

    [13Arr. de Limoges,

    [14Arr. de Limoges,

    [15Arr. de Bellac.

    [16Arr. de Saint-Yrieix.

    [17Ou mieux Moustler-Roseille, arr d’Aubusson, Creuse. Le transfert à Aubusson eut lieu vers 1671 , « pour obliger les Huguenots à se convertir ». Voy. Chorillon, Mémoires.

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