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1750 - Les recettes vétérinaires du curé de Montpellier-de-Médillan (17)
Ecrites sur un des registres de cette paroisses
jeudi 31 mars 2016, par , 266 visites.
En 1748, 49 et 50 il y eut vraisemblablement une épidémie importante parmi les bovins, ce qui justifia, de la part du curé, toute une page de remèdes, sur le registre d’état civil :
Comment soigner certaines épidémies bovines aux XVIIe et XVIIIe siècles...
En 1748, 49 et 50 il y eut vraisemblablement une épidémie importante parmi les bovins, ce qui justifia, de la part du curé, toute une page de remèdes, sur le registre d’état civil :
Il décrit tout d’abord, les symptômes de cette épidémie :
Cette maladie est une picotte ou un venin qui altère le foie en sorte qu’il pourrit et fait mourir les beufs après un temps de dévoiement [1] qui se dêqénêroit en espèce de dissenterie qui causoit de cruels étranglements dans les intestins.
Puis il note deux remèdes :
Remèdes dont on s’est servi pour la maladie épidémique qui a régné sur les bestes à cornes dans les années 1748, 1749, 1750.
Il faut avoir une once de racinne de jancianne. une poignée de grenne de genièvre, une poignée de sel, le tout concassé et mis infusé un peu de temps dans une bouteille de vin, avoir soin tous les matins de frotter la bouche du beuf avec un poureau [2], du sel et du vinaigre, de les nourir à la routie [3] et les tenir chaudement.
Autre remède : Il faut avoir deux onces de bonne thériarque [4] que vous brouillerez en deux pintes de vin, leurs faire prendre à jeun, les tenir chaudement, les nourir à la routie et puis si les beufs prennent de la nourriture ordinaire, les faire boire à l’eau blanche chaude [5]
Le curé termine alors en latin :
Haec omnia reliquit (... ?...) petrus Bertry hujusce paroechiae pastor ut ii qui post illum in eadem paroechia venient possint utiliter de his remedis ac convenienter uti.
Bertry Curé de Monpellier
Qu’on peut traduire, d’après un ami latiniste, par :
Pierre Bertry, prêtre de cette paroisse, laissa tout cela [les notes ci dessus] afin que ceux qui viendront après lui dans la même paroisse, puissent avantageusement utiliser ces remèdes peu coûteux.
Paraphé par nous, lieutenant général susdit, à Saintes, le vingt deux may 1748 [6]
Document aimablement communiqué et transcrit par J. Rabion
[1] Dévoiement : Période de dérèglement de la santé de l’animal.
[2] Poireau
[3] Probablement ce vin chaud, infusé
[4] Thériarque : s’écrit en fait « Thériaque » : Mixture en poudre ou en liquide, réalisée par les apothicaires de l’époque et composée de très nombreux ingrédients sensés guérir quantité de maladies. Ainsi, dans une édition de « La Pharmacopée Universelle » de 1697, une thériaque est faite d’une macération pendant un an dans du vin , de gentiane, poivre, myrrhe, acacia, rose, iris, fenouil, valériane, millepertuis, anis, salpêtre, soufre, miel, chair séchée de vipère, etc...
[5] Eau blanche : « petit lait » extrait du lait caillé. Peut-être aussi de l’eau mélangée avec du lait.
[6] Cette date, antérieure aux écrits du curé Bertry, est probablement celle de l’enregistrement du registre d’état-civil, avant qu’il soit rempli par le curé.