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1771 - Notice sur l’abbaye de Sablonceaux (17)

mercredi 11 mars 2009, par Pierre, 1587 visites.

Sablonceaux (17) - Les blasons à la mode de 1789
Photo : Pierre Collenot - 04/2008

Source : Dictionnaire universel de la France contenant la Description Géographique & Historiqne des Provinces Villes Bourgs & Lieux remarquables du Royaume, l’état de sa Population actuelle, de son Clergé, de ses Troupes, de sa Marine, de ses Finances, de ses Tribunaux & des autres parties de son Gouvernement. Ensemble l’Abrégé de l’Histoire de France, divisée sous les trois races de nos Rois ; des Détails circonstanciés sur les Productions du sol, l’Industrie & le Commerce des Habitans ; sur les Dignités & les grandes Charges de l’Etat ; sur les Offices de Judicature & Emplois Militaires, ainsi que sur ceux de toutes les autres branches de l’Administration. Avec un grand nombre de Tables qui rassemblent sous un même coup d’œil les divers districts ou arrondissemens du Gouvernement Ecclésiastique, Civil & Militaire - Robert de Hesseln, ci-devant Professeur en Langue Allemande & Inspecteur de MM les Elève à l’Ecole Royale Militaire – Paris – 1771- Books Google

SABLONCEAUX, bourg de la Saintonge, non loin de Saujon & des rives de la Seudre , & à trois lieues & demie au couchant d’hiver de Saintes, sur un terrein sablonneux, d’où saillent plusieurs fontaines d’une eau la plus limpide, la plus légère & la meilleure du royaume ; diocèse. & élection de Saintes, parlement de Bordeaux, & intendance de la Rochelle. La dénomination de ce lieu vient de sablons & d’eaux : on y compte 5 à 600 habitans. Il y a une abbaye commendataire de chanoines réguliers de l’ordre de saint Augustin, de la congrégation & réforme de Chancellade : elle a été fondée par Guillaume, duc d’Aquitaine, mort en 1137 ; & on croit devoir fixer l’époque de sa fondation avant l’an 1136. Les privilèges qui furent accordés à cette abbaye, sont considérables ; ils sont détaillés dans les titres de fondation & de confirmation, dont les originaux sont à S. Germain-des-Prés à Paris, & dont il y a une copie en forme à l’abbaye de Sablonceaux. Cette abbaye fut régulière jusqu’en 1615, pendant lequel tems elle eut quinze abbés. Son premier abbé régulier fut Geoffroy de Lauréole, te le dernier Gabriel Martel.

Le monastère ayant été brûlé en 1568, sous la prélature de Renaud du Gua, avant-dernier abbé régulier, Gabriel Martel avoit été obligé de demeurer à Castillon, n’ayant que le titre sans émolumens ni fonctions. Ce fut dans ces circonstances que les religieux, n’ayant presque plus de revenus, demandèrent en cour de Rome un abbé commendataire, qui leur fut accordé : Hugues fut le premier ; Raimond de Mortagne, prêtre du diocèse de Bordeaux, président au présidial de Saintes, & depuis évêque de Baionne, est le second qui fut pourvu de l’abbaye de Sablonceaux, mais à la charge d’en réparer l’église & les bâtimens réguliers. Henri d’Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux, chevalier commendeur de l’ordre du Saint Esprit, fut le troisième abbé commendataire de cette abbaye. Ce prélat, voyant avec douleur le peu d’ordre qui régnoit dans ce monastère, dispersa tous les religieux, en leur donnant des pensions ; & le 25 octobre 1633, il fit un accord avec Alain de Solminiac, abbé & réformateur de Chancellade, qui lui envoya douze chanoines réguliers de sa réforme. Cette colonie ne fut pas plutôt introduite dans l’abbaye de Sablonceaux, que les anciens prirent conseil entr’eux, & se glissèrent la nuit dans la communauté, & forcèrent à main armée les nouveaux réformés à quitter la place.

Ceux-ci reprenoient déjà le chemin de Chancellade : un seigneur voisin (le sieur de Balanzac) les arrêta, & leur promit qu’ils seroient bientôt rétablis. En effet il assembla une compagnie de cavalerie, qui étoit en garnison dans Corme-royal, conduisit cette troupe sous les murs de l’abbaye ; fit faire une décharge de mousquéterie, & menaça les anciens de les faire brûler dans la communauté, s’ils ne se retiroient promptement : ils obéirent, & les autres furent remis en possession. Depuis ce tems-là, les chanoines, bien nommés réguliers, ont vécu tranquillement, & vivent encore d’une manière à mériter les respects du public.

M. de Sourdis a fait bâtir la maison abbatiale, & le principal autel de l’abbaye qu’il a aussi beaucoup réparé. Ses armes sont sculptées sur les bâtimens dont on lui est redevable.

L’abbaye de Sablonceaux a été pillée & saccagée deux fois pendant les guerres de religion : la première fois en 1559, & la seconde en 1621, par le prince Soubise, qui, à la tête de deux mille hommes & avec trois pièces de canon, l’assiégea, s’en rendit maître, & y commit toutes sortes de dégradations. Ces violences ont occasionné la perte de plusieurs manuscrits & mémoires du tems, qui étoient conservés dans cette abbaye.

Il n’y reste que des procès-verbaux, des transactions passées avec les abbés commendataires, & quelques censifs qui assurent encore aux religieux une partie des cens & des rentes dont l’abbaye fut dotée.

Il paroît que les ducs d’Aquitaine faisoient, de tems en tems, leur résidence dans ce canton : il y a dans le palais, qui joint l’abbaye, un vieux appartement qu’on nomme la salle des pages ; & à un quart de lieue, on trouve des mâsures que les habitans ont toujours appellées le Château Guillaume.

On voit encore, aux environs de Sablonceaux, d’autres monumens anciens, en particulier un camp Romain qui passe dans le pays pour un camp de César. Il avoir la position la plus favorable ; au septentrion, la forêt de Baconis ; au couchant, la rivière de Seudre ; au midi, les fertiles plaines de Saujon & de Royan ; & au levant, les coteaux du bon vin de Grissarin.

L’abbaye de Sablonceaux vaut environ 4000 livres de rente à son abbé commendataire, qui paie 1000 florins à la cour de Rome pour ses bulles. Pierre Valentin Duglas, vicaire-général & archidiacre d’Ausch, pourvu en 1763 de cette abbaye, est son vingt-deuxième prélat, & son septième abbé commendataire.

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