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1787 - 2 - Inventaire du château d’Ecoyeux (17) - 1 - Les dépendances

samedi 9 septembre 2006, par Pierre, 19887 visites.

Source : Archives Départementales 17 - Cote 1J99 - Transcription : Pierre Collenot

Texte complet, présenté dans sa version et son orthographe originales ; seuls les titres intercalaires ont été ajoutés. Glossaire et commentaires.

En raison de sa longueur, ce texte est présenté en deux parties :
- 1° les dépendances du château (cette page)
- 2° le château et divers lieux à Ecoyeux

Autres parties de cet inventaire : voir colonne de gauche Dans la même rubrique

Après le décès fin 1786 de Louis Alexandre Frétard de Gadeville, seigneur d’Ecoyeux et de Château-Chesnel, un inventaire complet du mobilier de son appartement de Saintes et de ses deux châteaux est effectué en janvier 1787.
Ici, le château d’Ecoyeux.

Ce château, appartenant initialement à la famille de Polignac, fut transmis par mariage à la famille Chesnel, puis à la famille Frétard de Gadeville. Plus récemment, il appartint à Evariste Poitevin dit Goulebenéze (1877-1952), le barde saintongeais.

Suivons le notaire dans les pièces de cette demeure cossue et dans quelques lieux de la paroisse d’Ecoyeux.

La cuisine La boulangerie La chambre des filles ( servantes) La laiterie Les caveaux La cour La grange
Le parc à cochons Le pigeonnier La cour (suite) La petite écurie La cour ( suite) Les chais Les écuries et étables
Les greniers La chambre des domestiques La brûlerie La prison Le grenier au-dessus du chai

Parmi les caractéristiques de cet inventaire : son extrème précision, presque photographique, sa langue tout à fait compréhensible pour des lecteurs du 21ème siècle, d’autant que le notaire prend la peine d’expliquer les termes locaux, voire de donner l’équivalent régional de certains mots français. Un modèle du genre !

Sur la Base Mérimée du Ministère de la Culture, faire une visite en images du château d’Ecoyeux
Choisir département 17-Charente-Maritime, puis Ecoyeux (3 rubriques)

Texte Glossaire et commentaires
Et advenant cejourd’huy 15 janvier 1787, heure de huit du matin, nous notaire royal pour la réserve et résidence de la ville de Saintes soussigné, en présent des tesmoins cy après nommés, ce requérant laditte dame Marie-Louise de Saint Mathieu veuve de Mre Louis Alexandre Frétard écuyer seigneur d’Ecoyeux, dénommée dans notre scéance précédente et de la demeure y exprimée nous sommes rendus dès le jour de hier en son château dudit lieu d’Ecoyeux, aux fins de la continuation de la description et inventaire du mobilier de la succession dudit feu seigneur son mary, accompagné et assisté dudit Me Alexandre Crugy, huissier juré priseur de la sénéchaussée de Saintes, pour la prisée et l’estimation du mobilier à laquelle continuation ladite dame en sa qualité de tutrice, et toujours sous toutes ses réserves et protestations voulant procéder,
Les armoiries de la famille de Saint-Mathieu
Source : Archives départementales 17 - Réf 20J8
En janvier 1787, après le décès à Saintes, le 5 novembre 1786, de « messire Louis Alexandre Frétard, de son vivant chevalier seigneur d’Ecoyeux, Château Chesnel et autres lieux, ancien lieutenant des vaisseaux du Roy, chevalier de l’ordre royal et nobiliaire de Saint-Louis », un inventaire détaillé est fait des diverses propriétés de la famille, dont un appartement à Saintes (Charente-Maritime), un château situé à Ecoyeux (Charente-Maritime), et un autre château situé à Cherves (Charente), appelé Château Chesnel.

La "séance précédente", dont il est question au début de ce document, est l’inventaire qui vient d’avoir lieu dans la maison située rue Saint-Maur à Saintes (Charente-Maritime), près du Collège.
- La cuisine (p.130) Glossaire et commentaires
elle a représenté et mis en évidence dans la cuisine dudit château où nous avons été introduits,
- un petit mauvais buffet à deux portes l’une desquelles fermant à clé ayant deux tiroirs et son dressoir par-dessus, à quatre étages de bois blanc peint couleur brune apprécié par le dit sieur Crugy à la somme de neuf livres ;
- aux deux desquels étages les plus hauts sont, 16 petits plats de service en étain, plus ou moins grands, lesquels ayant été pesés, s’en est trouvé le poids de 20 livres estimé à raison de 14 sols la livre ce qui revient pour le tout à 14 livres ;
- plus 21 assiettes de fayance, huit plats de service de différentes formes, un salladier, et une soupière aussy de fayance, vieille et usée la plus grande partie cassée et trouée, un pot à eau de même fayance, une caffetière de terre, une boëte à caffé de fer blanc, avec sa couverture et quatre gobelets de terre, le tout estimé à 3 livres ;
- plus de 12 bouteilles de verre, et quatre gobelets estimés à 3 livres 10 sols ;
- et au-dessus duquel dit dressoir s’y est aussi trouvé une poissonière et une braisière de cuivre rouge, étamées, cette dernière garnie de sa couverture, et l’un et l’autre objet de leurs anses, poignée et ramelle en fer, estimé ensemble la somme de 15 livres ;
- suspendu audit dressoir une bassine à lit de cuivre rouge fort mauvaise, son manche de bois tourné, près de laquelle un fusil à un coup ayant son canon renforcé, qui a été jugé de fabrique espagnole, sa platine étant marquée de Laborde à Saintes, sa mire en argent monté en fer, estimé 18 livres ;
- plus encore près dudit dressoir, suspendu par des clous à crochets, cloués à une planche et grappés au mur sont quatre casserolles de cuivre rouge de différentes grandeurs, l’une desquelles a bord, et toutes étamées et munies de leur queues en fer, bonnes et serviables, estimées ensemble à 12 livres ;
- au même lieu est égallement suspendu trois friquets de différentes formes, un grand passoir, le tout de cuivre jaune garni de leur queue en fer, une râpe à sucre, un petit poëlon de fer blanc, et une très petite casserole de cuivre rouge, avec une compotière encore de cuivre jaune, ses anses ainsi que les queues des autres objets en fer, le tout estimé à 7 livres 10 sols ;
- plus un mauvais quart défoncé, deux paniers, deux paires de manequin, une vanette, un mauvais chaufe pied, une gède, le tout de bois, de mauvaises lanternes de fer blanc, et une boule en étain pour tenir l’eau chaude, le tout estimé à 7 livres ;
- plus dans ladite cuisine deux grandes tables de bois fort, l’une formée de deux madriers de deux poulces d’épaisseur sur neuf pieds de long, l’autre formée de deux madriers de deux poulces d’épaisseur, de sept pieds quelques poulces de long, ayant chacune deux tiroirs à boutons, deux bancs de la longueur des même tables, formés de planche sans façon, et au bout de la dernière desdittes tables est une vieille souche, vulgairement appelé bilhot pour acher, sur lequel est un petit couteau à manche de bois, le tout estimé 15 livres ;
- sur le potager composé de six trous, ce sont cinq fourneaux en fer, trois trois-pieds aussy de fer, une petite cruche à vinaigre, un cocquemart, une caffetière de terre, de petites caffetières de fer blanc, avec leurs couvertures, un soufflet, deux paniers pour charbon, un gros achoir en fer, et à côté une très mauvaise salière de bois blanc, le tout estimé 6 livres ;
- autour du foyer de la cheminée huit petites selles en bois pour s’asseoir, faites sans façon, deux desquelles beaucoup plus épaisses que les autres, avec un petit banc de bois de chesne, fait par main de menuizier ou charpentier, estimé à 3 livres ;
- dans le foyer deux gros chenets de cuisine de fer battu, ayant chacun un gros anneau par derrière pour ornement, une grosse barre aussi de fer, de quatre pieds et demy de longueur, une pince une pelle encore de fert, le tout estimé, avec un garde foyer de fonte agrappé à la cheminée, à la somme de 40 livres ;
- plus quatre broches à rôtir de différentes grosseur et longueur, deux desquelles à main, les deux autres à poulies, l’une desquelles néanmoins en est démunie, quatre grils de différentes grandeurs, un grand trois pieds, et une cuillère à pot, le tout de fer, bon et serviable, apprécié ensemble avec une crémaillère et un crochet pour crémaillère le tout en fert, à la somme de 9 livres ;
- plus deux chaudrons en fert pour vaisselle, l’un beaucoup plus grand que l’autre, et les deux ayant leurs ramelles, une grande poële à frire assez bonne, le tout estimé à la somme de 7 livres ;
- plus deux marmites de cuivre rouge, l’une un peu plus grande, et les deux étamées ayant leurs ramelles en fert, et la petite seullement de cuivre rouge et sa poignée de même métail (sic), la dernière sans pieds, estimées les deux à 7 livres ;
- trois poëlons, tous de cuivre jaune, l’un desquels a pieds où il en manque un, de différentes grandeurs, avec une grande lèchefrite de tôle, le tout fort mauvais et rapiécé, estimé à 7 livres ;
- deux seilleaux et une cassette de bois de chesne garnis de leurs cercles et ramelles, une cassotte de cuivre rouge étamée, le tout estimé à la somme de 4 livres y compris une bailhotte garnie de ses cercles posée sur une vieille souche ;
- plus de 25 pièces de vaisselle de terre, tant en pots, plats, mazarine que assiettes ordinaires placées dans différents étages d’un petit dressoir au-dessus de l’évier, estimé à 30 sols ;
- au même dressoir est suspendu deux dessous de tourtière en cuivre rouge étamées garnies de leurs pieds et anses en fer, un passoir de fert blanc, sa queue de fer, estimé avec une grande fourchette à trois brions de fert pour tirer viande la somme de 3 livres ;
- plus dans la même cuisine un pot de fer de moyenne grandeur avec sa couverture, une grande pelle à feu aussi de fert, une selle de bujour avec ses trois pieds, deux petites cuvottes, une baillotte de bois garnies de leurs cercles, l’une à ramelle en fert, l’autre à anses aussy de fert, les deux fort mauvaise, avec un moulin à battre crème pour beurre, le tout estimé 7 livres ;
- plus trois balais neufs et deux mauvais, le tout de milh, trois portes fusils en fer, à trois étages, et une échelle de bois à neuf marches le tout estimé à 8 livres ;
- dans le bout de laquelle cuisine, au mur de refand qui la sépare avec la boulangerie, est construit un placard, duquel l’ouverture ayant été faite, s’y est trouvé deux grands pots de fayance, à anse, deux de terre aussi à anse, trois cruches, un pot aussy de terre vernie, deux pots de terre noire, trois chandeliers à main, deux desquels de cuivre jaune, et l’autre de cuivre rouge, trois flambeaux de cuivre jaune, sur l’un desquels est une petite lampe de cuivre rouge, une chopine et une roquille d’étain, un petit flambeau de fer, six bouteilles de verre de trois roquilles, deux douzaines de cuillers d’étain, et une douzaine de fourchettes de fert, le tout ensemble a été estimé par ledit sieur Crugy à la somme de 12 livres ;
Les définitions données dans la colonne de droite signées (ML) sont tirées du " Dictionnaire du monde rural, les mots du passé ", de Marcel Lachiver. Un grand nombre d’autres définitions ont été apportées par des visiteurs du site que je remercie de leur contribution.

- ramelle (Saintonge) : anse de panier, de seau, de marmite (ML)
- serviable : qui peut servir. Inserviable : qui ne peut plus servir.
- mannequin : Dic. Acad 1762. s.m. Sorte de panier long, & étroit, dans lequel on apporte des fruits ou de la marée au marché. Mannequin de marée. Mannequin de fruits.
- vanette : petit van en osier pour ôter la poussière de l’avoine (ML)
- friquet (ouest) : écumoire (ML)
- gède ou gédot (Saintonge) : panier de paille long ou rond que le boulanger utilise pour façonner et porter le pain au four (ML). Autre signification : jatte, récipient en bois, souvent de vergne (aulne)
- coquemar : espèce de chaudron sur pied, à anse et à couvercle, fait de terre vernissée ou de cuivre, dans lequel on fait chauffer l’eau (ML)
- seilleau (ouest) : seau en boissellerie (ML)
- cassette : sorte de puisette dotée d’une queue creuse qui sert de fontaine (ML)
- cassotte (Saintonge) : sorte de sébile emmanchée ou de cuiller à pot dont le manche est creux ; elle est constamment posée sur le seilleau et sert à puiser l’eau quand on veut boire ou se laver les mains, un petit filet d’eau s’écoulant par le manche quand on a rempli la sébile (ML)
- baillotte : petite baille, vase de bois appelé aussi baquet
- mazarine (Saintonge) : grand plat en terre cuite qui va sur le feu (ML)
- bujour (Poitou & Saintonge) : cuvier à lessive en terre cuite, de forme ronde. La selle est son support pour le tenir stable
- milh : mil (noter la graphie "milh", avec lh marquant un l mouillé)
- chopine : récipient, ici en étain, correspondant à une mesure pour les liquides, de capacité variable selon les lieux. La chopine de Paris valait 0,465 litre
- roquille : récipient, ici en étain, correspondant à une mesure pour les liquides, égale au quart d’une chopine, soit environ 12cl. Une roquille se subdivise en 2 canons
- La boulangerie Glossaire et commentaires
De ladite cuisine passés à la boulangerie par la porte qui y communique, madite dame a représenté
- deux met à pétrir, l’une de bois d’ormeaux, sa couverture de même bois, bonne et presque neuve, la seconde de bois blanc ainsy que sa couverture, mauvaise l’une et l’autre, posée sur leurs traiteaux estimé à la somme de 12 livres ;
- ouverture faite de cette dernière il ne s’y est trouvé qu’une gède en bois, un très mauvais tamis inserviable, une assiette de terre, et environ un picotin de recoux et avoine, estimé 30 sols ;
- sur la première sont trois tamis à passer farine, l’un de soye, et les deux autres de crain environ demy usés, une autre gede de bois blanc, dans laquelle est une coupe-pâte de cuivre jaune, et une petite marque pour pain formant une croix en boutons, le tout estimé 6 livres ;
- ouverture faite de cette dernière met il s’y est trouvé une assiette de terre dans laquelle est du levain, une mauvaise tamisaille cassée et hors de service, un plumail et très peu de farine, le tout estimé 3 sols ;
- plus dans ladite boulangerie s’est trouvé 28 sacs à mettre grain de grandeur d’environ pochée à peu près à moitié uzés estimé avec deux traiteaux sur lesquels ils sont posés 36 livres ;
- plus trois chaudrons de cuivre rouge avec leur ramelle écoulant environ chacun trois seillaux, un presque neuf, un autre demy uzé et le troisième presque inserviable, estimé à 20 livres
- plus trois bujours de terre cuitte l’un de la contenance de six sacs de linge, le second de quatre et le troisième de trois, le premier cassé et se soutenant par la ligature de cordes qu’on y a mises au col, les deux autres remplis de cendre, deux saloirs même terre de même grandeur et bons, estimés avec deux selles pour lesdits bujours à la somme de 18 livres ;
- trois petits panniers de garniture, deux desquels fort mauvais, un petit boutillon en partie d’oizy, trois mauvais mannequins presque inserviables, une mauvaise barrique, un meloir, une petite minelle de paille, quatre très mauvais futs de crible vulgairement appelé grelle, deux autres très mauvais fut de tamis, une mauvaise poêlle à frire, un très mauvais grand trois pieds l’un et l’autre inserviable, une assiette de terre vernie, une grande pelle de fer pour la chaudière, quatre petites bûches de quatre pieds de longueur, et six fagots à deux riottes, le tout évalué avec une petite terrine de terre moyenne et deux autres petites assiettes aussi de terre, à 3 livres ;
- plus un mauvais boucaud garni de ses cercles remplis de cendres, une grande encoignure de plusieurs bois ferrée et fermant à clé, faite en menuizerie, un petit panier couvert de bois d’ozier avec sa ramelle de même bois et dans un des susdits sacs environ un boisseau et demi de farine méture encore avec le son, le tout estimé avec une planche sur laquelle est posé le sac et deux pendails de bois, l’un pour cochon et l’autre pour le plus menu bétail à la somme de 10 livres ;
- met (Saintonge) : ou maie, huche, pétrin domestique dans lequel on prépare et conserve la pâte à pain
- picotin : mesure pour donner l’avoine aux chevaux, de valeur approchant 1/4 de boisseau, soit 3,25 l
- recoux ou recoupe : deuxième farine tirée du son séparé du gruau (ML)
- tamisailles (Saintonge) : petites traverses de la mée sur lesquelles va et vient le tamis (ML)
- plumail : aile de volaille utilisée comme plumeau
- pochée : le contenu d’un sac, d’une poche. Contenance : on apprend plus bas que la pochée vaut 3 boisseaux mesure de Saintes
- boutillon : panier tressé à deux anses souples et couvercle
- oizy (Saintonge) : osier
- meloir (Saintonge) : corbeille peu profonde pour faire mèler les fruits (raisins, tranches de pommes, prunes...), c’est-à-dire les faire sécher pour les conserver. On le plaçait souvent sur un toit, au soleil
- minelle (Saintonge) : panneton, corbeille en tresse de paille et d’écorce de ronce que les paysans faisaient à la veillée et qui servait à conserver les grains, les fruits secs (ML)
- grelle : crible. Il existe des grelles pour tamiser la farine, d’autres pour le tamiser le sable pour faire le mortier.
- riotte : lien de fagot constitué d’une branche souple tordue
- boucaud : ou boucaut, futaille. En Saintonge, grande futaille de la contenance de 3 barriques.
- méture ou méteil : mélange de froment et d’autres céréales comme escourgeons et baillage (orge de printemps) (ML)
- pendail (Saintonge) ou pendoir : ustensile en fer ou en bois, aux extrémités repliées en crochets, pour pendre les grosses pièces de viande que les bouchers veulent dépecer (ML)
- La chambre des filles (servantes) (p 157) Glossaire et commentaires
De ladite boulangerie passé dans la chambre des filles, ma ditte dame a mis en évidence
- une vieille armoire antique de bois blanc, un tiroir au bas ferré de ses poignées de fer, ferrures, petites fiches et fermant à clé estimée 4 livres ;
- ouverture faite de ladite armoire, il s’y est trouvé 14 petites nappes de cuisine de différentes grandeurs, les plus petites étant de deux aulnes, et les plus grandes de deux aulnes et demie, toutes de grosse toile, la moitié presque uzée et l’autre moitié demi neuve, estimées les toutes à 15 livres.
- plus cinq paires de draps de maître de belle toille de brin de 6 aulnes chacun, les uns aux autres, tous marqués à la marque de fut M. d’Ecoyeux, formant cette ressemblance YY estimés à raison de 20 livres la paire, ce qui forme pour le tout 100 livres.
- plus 41 draps de grosse toille pour domestiques de différentes grandeurs, les plus grands de cinq aulnes, le tout environ demi uzé sans marque, estimés à raison de trois livres la pièce, ce qui revient pour le tout à 123 livres.
- plus 88 serviettes, toille unie et de brin commun, dont 18 neuves, moitié demi uzées et les autres presque inserviables, estimées les toutes à 40 livres.
- plus 38 torchons, 12 desquels presque neufs, les autres plus que demi uzés, estimés 24 livres.
- plus 10 tabliers de cuisine de grosse toile, demi neufs, 13 bissacs autrement doubles, et deux sachots aux petites poches de toile blanche environ demi neuves estimés 15 livres.
- Refermé ladite armoire et représenté en ladite chambre un très mauvais bois de lit à colonnes de bois de noyer, foncé dessus et dessous sur lequel est une paillasse de grosse toile presque neuve, deux lits remplis de plume, l’un de volaille, à coitte à grandes rayes bleues et blanches, fort grosses, le second demi rempli aussi de plume, sa coitte vielle, ancienne à grandes rayes, le traversin formé de même coitte que le premier des dits lits, une grosse vieille couverte de laine blanche, et deux très mauvais linceux autour du dit de bois de lit servant de ridaud, le tout estimé 48 livres.
- un autre bois de lit aussi à colonnes de bois de noyer, foncé comme le précédent dessus et dessous, sur lequel est une paillasse en vieille et mauvaise toile, un matelat piqué en laine couvert d’un gros coite blanc, un lit et traversin rempli de plume coiti à grandes rayes, tout mauvais, et autour dudit bois de lit deux draps encore plus mauvais, presque inserviables, à moins que ce soit pour seille, servant néanmoins de ridaud, le tout estimé 50 livres.
- plus un coffre de bois de noyer fermant à clé fait en marchepied, antique et mauvais, estimé 6 livres.
- plus une petite table à pliant de bois blanc, une autre table de bois de noyer pieds tournés, d’une forme carrée, ayant son tiroir à bouton, presque neuve, estimée 6 livres.
Sur laquelle dernière table sont deux petits très mauvais traversins de vieille coite a grandes rayes, remplis de plume, et 17 écheveaux fil d’étoupe, de grosseur ordinaire avec un sac de grosse toile à mettre grain, environ les deux tiers pleins de poils de boeuf, autrement bourre, le tout estimé 7 livres.
- plus sur la croisée de ladite chambre, un flambeau de cuivre jaune, deux fers à passer linge, et une portière de chaudière avec sa poignée, estimée avec quatre chaises de bois d’ormaux peintes couleur marron, garni de jonc, estimé à 9 livres.
- aulne ou aune : mesure de longueur pour les tissus, à peu près standard en France, valant au 18ème siècle 1,949 m.
- brin : la variété de fil de chanvre le plus long et le meilleur, que l’on tire de la tige principale (ML)
- sachot : sac en toile pour contenir des matières en poudre (ML)
- foncé : pour un lit, ou pour un tonneau, etc, qui a un fond
- coitte ou couette : lit de plumes. Au 17ème siècle, couette ne se disait que du lit des pauvres gens qui n’avaient pas les moyens d’enfermer la plume dans du coutil et qui n’y mettaient que de la toile (ML)
- couverte : couverture
- linceux ou linceul : drap
- seille ou seilleau : seau. Drap pour seille : juste bon à laver le sol
- étoupe : la partie la plus grossière de la filasse de chanvre, obtenue après teillage et peignage (ML)
- La laiterie p. 164 Glossaire et commentaires
Et de la susditte chambre passés dans celle appelée la leitière ou beurière à terre au-dessous la salle, il s’y est trouvé
- 23 pots à lait pour écrémer, trois autres grands pots à bec pour tirer les vaches, un autre pot verni aussi à bec, un autre pot aussi verni à ances, deux crugeons, sept bouteilles, un coqmard, le tout de terre dont partie ont les goulauds cassés et quatre autres pots noirs, aussi de terre de la fabrique de Monmoreau, une terrine de moyenne grandeur de terre de bujour, estimé le tout 6 livres.
- deux grands pots de fer avec leur ramelle, l’un desquels ayant sa couverture, un plat et une assiette de terre, un petit boutillon ordinaire de bois d’ozier, un autre boutillon à clervoye pour porter poulets ou pigeonneau, de grands chenets de cuisine de fer battu, le tout estimé avec un boyard à quatre batons et une crémaillère suspendue à un bois de bout pour le soutien d’un lincoir de la cheminée de la salle, la somme de 18 livres.
- plus quatre planches de bois de sapin de 10 pied et demi de long, sept pouces de large, posées sur quatre mauvais tréteaux sans façon, sur lesquelles sont un picotin de la mesure de ladite seigneurie d’Ecoyeux marqué des armes d’icelle, un petit boutillon sans ramelle de bois d’ozier, un autre boutillon mauvais et percé, de bois de clisse, un autre boutillon couvert de bois d’ozier, trois grands et un petit meloir, un petit panier de garniture de bois de clisse, trois petites banaces avec leur couverture aussi de clisse les cinq mauvais mannequins presque inserviables, le tout estimé 46 sols.
- deux grands tréteaux de cinq pieds de long, deux autres petits mauvais tréteaux de deux pieds aussi de long, deux petits morceaux de toile cirée propre à couvrir mannequins, un petit mauvais guindre vulgairement appelé châtelet, une mauvaise canette remplie de cendres, un mauvais morceau de porte de grande fenêtre, deux bouteilles ou nids de pigeons de bois de clisse, et un petit mauvais panier de même construction, un très mauvais co.. de bois de clisse monté sur quatre morceaux de bois servant de pieds, le tout estimé avec deux mauvaises planches de bois d’ormeau, et une mauvaise table de bois blanc à 40 sols.
- plus deux mauvaises barriques défoncées d’un bout, l’une desquelles qui est la plus grosse n’ayant que six cercles montée sur quatre petits morceaux de bois, couverte par de grandes vieilles fenêtres, dans chacune desquelles barriques sont deux furets, moitié mâle moitié femelle, trois desquels blancs et l’autre gris, estimés tous lesdits objets compris lesdits furets à 72 livres.
- plus un vieux grand et mauvais buffet de bois blanc fermant à deux clés estimé 3 livres.
- Ouverture faite de l’une des portes dudit buffet, s’y est trouvé 40 pots de terre à lait, pour crèmer, presque tous remplis de lait, de grandeur de pinte à cinq roquilles, estimés avec un fourneau de moyenne grandeur aussi de terre à la somme de 4 livres.
- Ouverture faite de la seconde porte s’est trouvé dans l’étage bas cinq assiettes de terre vernie, un grand pot de terre noire dans lequel il y a 10 petits paquets d’egrettes souffrées vulgairement appelées allumettes, un crugeon à huile de terre vernie avec une demi-douzaine de petits ognons et une douzaine de têtes d’eaux, et dans le second étage une bouteille de verre à trois roquilles, une livre et demie de chandelle de suif de huit à la livre, sept assiettes de terre vernie, deux pots aussi de terre même fabrique, dans l’un desquels environ une demie livre de beurre, dans l’autre une cuillère d’étaing, deux grands pots de fayance à ances, l’un en ayant une cassée, l’autre environ le quart plein de beurre, deux autres pots aussi de fayance commune, 10 petits plats de terre vernie vulgairement appelés catollons, le tout évalué à 7 livres.
- Fermeture faite de la porte dudit buffet, s’est trouvé sur icelui deux chenelles de bujour de deux pied et demi de longueur, une vieille épée cassée sans fourreau, un vieux et mauvais sachet dans lequel est environ une jointée d’orge, un petit mauvais pannier de clisse dans lequel sont six têtes de vielle chardonnette et trois mauvais morceaux de vielles ferrailles, le tout estimé à 20 sols.
- un boyard à quatre bâtons : brancard, civière
- linçoir : pièce de bois, dans un plancher qui, d’un bout est scellée dans un mur, et de l’autre est assemblée dans un chevêtre, ce qui permet le passage d’une cheminée dans un plancher (ML)
- banace : probablement variante de banastre, s. f. panier d’osier
- guindre ou châtelet : dévidoir à axe vertical sur lequel on met les écheveaux de fil pour les dévider en bobines (ML)
- nid de pigeon : bouteille clissée ?
- furet : petit animal du genre des martres, voisin du putois, dont on se sert pour la chasse des lapins de gerenne. Prendre les lapins au furet (ML)
- egrettes souffrées dites allumettes : le mot allumette ne demande pas de définition, mais le mot égrette indique que ces allumettes soufrées étaient faites avec la partie ligneuse de la tige de chanvre.
- têtes d’eaux : il s’agit d’ail, aulx
- catollon : (incertain) déformation de caquelon ?
- chenelle de bujour (Saintonge) : cannelle, c’est à dire robinet formé d’un morceau de bois ou de métal creusé, qu’on met dans le cuvier pour couler la lessive
- jointée : quantité de grain qui peut être contenue dans le creux des deux mains jointes (ML)
- chardonnette ou cardonnette : espèce d’artichaut sauvage, dont la fleur sert à faire cailler le lait (ML)
- Un petit caveau (p. 173) Glossaire et commentaires
Ensuite passés dans un petit caveau par la porte qui y communique a été représenté
- six cruches de grès de différentes grandeurs, un très petit salloir même terre, trois petits crugeons à moutarde de terre et un antonnoir aussi de terre, ayant sa douille cassée, estimé à 5 livres.
- plus deux barriques garnies de leurs cercles et fonds, l’une et l’autre environ moitié pleines de vinaigre, l’une de blanc et l’autre rouge, estimées avec les bois sur lesquels elles sont attinées, et deux bouts de planches, à 30 livres.
- plus de 20 bouteilles de verre de trois roquilles remplies de vin rouge de pays estimées 10 livres.
- Un autre caveau (p. 175) Glossaire et commentaires
Et sortis dudit caveau, passés dans un autre qui a son ouverture dans le coin très de ladite chambre y a aussi été représenté
- 40 bouteilles de verre à trois roquilles remplies de vin blanc, étranger au païs, sans pouvoir distinguer les climats d’où il provient, ne nous croyant pas permis d’en faire la dégustation, ayant néanmoins été estimé à 20 sols la bouteille compris le fut, ce qui revient pour le tout à 40 livres.
On sent comme une certaine frustration dans les propos du notaire !
- La cour - 1 (p. 176) Glossaire et commentaires
Dudit caveau sommes sortis dans la cour près l’aile gauche. Nous rendant à la grange, représenté par ladite dame dans cette partie de ladite cour
- une muie, ou cage à volaille adossée au mur de la cuisine, faitte en bois blanc, couverte de tuille creuse, près laquelle est une espèce de joug composé de six morceaux de bois rond de bout, d’une vieille roue de voiture, ses rayes et boutons peints de couleur rouge, traversée dans le haut par diverses petites perches de grosseur de jambe liées les unes aux autres par des oizis, est une espèce d’échelle composée de quatre rollons attachés également par des oizis, auprès d’un petit tas de douelles de barriques en contenant 238, un autre petit tas de douelles de sillaux et canettes en contenant 238, le tout bois de chesne, deux bélistes à volaille de bois de sauge, un petit bois de grosseur de solliveaux de 17 pieds de longueur, bois de chesne, un autre bois de même grosseur de 8 pieds de longueur, une vielle perche de bois d’aubier pour étendre linge, un grand tréttaux pour tenir les brancards de voiture demi neuf, un morceau de souche servant de montoir, le tout estimé 48 livres.
- sillaux : pour seillaux, seaux
- canette : mesure de liquide restée en usage pour la bière, tenant un litre (ML)
- béliste à volaille : Bélître, en Saintonge, ou belite, blite, blitte, blie. Mue pour les volailles, sorte de cage à claire-voie (en forme de calotte) sous laquelle on retient en plein air une poule qui a des poussins, ceux-ci pouvant franchir les barreaux de la cage. (ML)
- montoir : grosse pierre ou gros billot, dont on se sert pour monter plus aisément à cheval
- La grange (p. 178) Glossaire et commentaires
Entrés dans la ditte grange, a été représenté et mis en évidence
- un tas de foin placé sur la partie gauche en entrant par le portail que le sieur Martin régisseur de ladite seigneurie d’Ecoyeux a déclaré provenir de la récolte des prés dudit feu seigneur en domaine, et en contenir environ 40 milliers, lequel a été estimé par le dit Crugy à raison de 11 livres le millier, ce qui revient pour le tout à la somme de 440 livres que l’on ne fait cependant mention ici que pour mémoire, attendu la consommation journallière qui s’en fait par les chevaux et autres bestiaux laissés par ledit seigneur d’Ecoyeux.
- plus un tas de paille placée dans la partie droite au fond de la ditte grange en contenant encore suivant la déclaration dudit sieur Martin trois milliers qui ont été évalués comme le précédent article pour la forme et pour mémoire par la même raison à 7 livres le millier, ce qui reviendroit pour les trois à 21 livres.
- plus six échelles dont quatre posées sur les traverses de la ditte grange, l’une de 34 rollons, la seconde de 16, une autre de 14, une autre de 13, la cinquième de 17 et la sixième de 14 avec les deux côtés sciés d’une autre échelle, et 8 perches d’aubier posées sur les mêmes traverses, ainsi qu’un chevron d’environ 16 pieds de long, sur tout quoi deux faix d’auzier fendu, le tout estimé 20 livres.
- plus un mauvais chariot composé de son chartis, fonsure, roue, essieux et ferrure, ayant son brancard droit cassé et assujetti par deux ligatures en fer, un chartis d’autre chariot tout neuf, ainsi que sa fonsure sans autre garniture estimé les deux objets la somme de 40 livres.
- plus un autre chariot sans aucune fonsure, ayant seulement une boëte au milieu garni en fer avec ses roues convenablement ferrées presque neuf, estimé 50 livres.
- plus deux anciennes roues de voiture peinte en couleur verte avec leurs ferrures, qui quoique vielles, paroissent assez bonnes, estimées 24 livres.
- plus deux limonneaux et une éguille pour charrette de bois de chesne de longueur et grosseur convenable au-dessous desquels une pièce de charpente même bois écarissants en vivarette de 14 pouces de longueur de 18 pieds, trois madriers de deux pouces d’épaisseur sur 12 pieds de long, et quatre chalattes même longueur, même largeur, même bois de chesne pour table de côté à charette, le tout 48 livres.
- plus deux bancs formés de madriers servant d’établi aux charpentiers, ayant leurs pieds formés de triques de fagots et sans façon estimé 30 sols.
- plus un tas de bois composé de sept gros bois de charpente, dont cinq écarissant 13 et 14 pouces sur 28 pieds de long, les deux autres de six à sept pouces sur même longueur estimé à 78 livres.
- Tout le surplus dudit tas n’étant composé que de quelques soliveaux, chevrons, rognures de pièces de bois, planches, chalattes et perches de différentes espèces, estimé le tout avec une meule à éguiser, un peu uzée et dans une forme peu ronde, ainsi qu’avec un râteau de bois pour pré, à la somme de 36 livres.
- millier : synonyme de 1 millier de livres, soit un peu moins de 500 kg (ML)
- faix d’osier (Saintonge) : faisceaux d’osier. Synonymes, une molle ou botte d’osier fendu dont se servent les vanniers et les tonneliers ; en général, l’osier était vendu à 4 pieds de longueur (1,30 m) (ML)
- chartis ou chartil : le corps d’une charrette, la partie haute et amovible, sans l’essieu, les roues et les ridelles
- fonsure : ?
- limonneau : synonyme ou diminutif (?) de timon ou limon, pièce de bois longue, fixée au milieu de la volée d’une voiture, et par l’intermédiaire de laquelle les boeufs ou les chevaux retiennent et soutiennent le poids de la partie antérieure (ML)
- éguille : flèche des charrettes
- écarissants en vivarette : probablement pour équarissant en vive arête, c’est à dire taillés à angles droits
- chalatte ou chalasse (Saintonge) : planche mince pour les toitures, ou chanlatte (ML)
- trique ou trille (Saintonge) : gros bâton, gros morceau de bois, parement de fagot
- Le parc à cochons (p. 186) Glossaire et commentaires
Sortis de la ditte grange, passés audevant le parc à cochons, ayant fait ouverture de la porte d’icelui, en est sortie
- une coche grasse toute poil blanc estimée par ledit sieur Crugy à la somme de 50 livres.
- coche : truie
- Un pigeonnier Glossaire et commentaires
Au-dessus duquel parc à cochons est construit un petit pigeonnier pour pigeons francs actuellement inhabité, mais dans lequel sont néanmoins huit nids clissés et deux mangeoires formées de chalattes, estimées avec l’auge, ou mangeoire en pierre du cochon, placée dans le dit parc de deux pieds de longueur, à 40 sols. Attention, ce pigeonnier n’est pas la fuye, attribut seigneurial traditionnel. Celle-ci sera décrite dans la seconde partie de l’inventaire, avec le château.
- La cour - 2 (p. 187) Glossaire et commentaires
Venant dudit lieu et nous rendant à la petite écurie sur main gauche en entrant par le portail a été mis en évidence
- un petit bois de charpente placé le long du mur de la cour entre la porte dudit toit à cochon et celle d’entrée près le dit portail, de 21 pieds de long sur six pouces de large, avec un petit tas de tracons, bois de chesne, destinés pour faire charbon, placé à côté gauche du dit portail, estimé la somme de 15 livres.
- traçons : ici semble signifier des chûtes de bois
- La petite écurie (p. 187) Glossaire et commentaires
Entrés dans la petite écurie par une porte sans serrure ni verroux, ne s’accrochant que par un morceau de corde à un piquet en les dehors, il s’y est trouvé
- un râtelier contenant 58 rollons, l’un desquels est abîmé, tenant d’un bout à l’autre de ladite écurie, estimé avec une petite couchette de bois de chesne sans quenouille et une mauvaise couverte retaille à 12 livres.
- plus une bride pour cheval, un bât d’arnai, sa ventrière, son culleron, un collier d’attelage avec sa couverture d’une peau de mouton et une scelle pour cheval ornée de sa housse d’un drap noir, le tout vieux mais cependant serviable en faisant mettre une courpière à la scelle, qui y manque, le tout estimé 50 livres.
- plus dans le coin du fonds de ladite écurie un tas de planches de bois de peuplier de longueur ordinaire de 6 pieds en contenant 20 brasses estimés à raison de quatre livres la brasse, ce qui revient le tout à 80 livres.
- plus trois madriers de bois d’ormeaux six pieds de longueur, six pouces de large, estimés compris une assiette de terre vernie, et un ballais de sanguin pour nettoyer l’écurie, à trois livres.
- quenouille de lit : les colonnes, les piliers qui se trouvent aux 4 coins du lit et qui supportent le ciel de lit et les rideaux
- couverte : couverture
- arnai : harnais
- ventrière ou sous-ventrière : longe de cuir, grande sangle qu’on passe sous le ventre d’un cheval attelé (ML)
- culeron : partie de la croupière qui passe sous la queue du cheval (ML)
- brasse : mesure qu’on prend avec les deux bras étendus, d’un bout à l’autre, et qui correspond à peu près à 5 pieds, soit environ 1,62 m (ML)
- sanguin : il s’agit vraisemblablement de branches de cornouiller sanguin
- La cour - 3 (p. 191) Glossaire et commentaires
Sortis de la ditte écurie passant dans la cour pour nous rendre au chaix, on nous a présenté
- un petit soliveau de croute bois d’ormeau, 17 pieds de long et tout auprès deux petites piles de merain bois de chesne pour tierçons mal levé n’ayant pas l’épaisseur convenable, en contenant deux quarts, une autre pile aussi merain bois de chesne pour barriques en contenant un quart, et une petite pile fonds de tierçons contenant 145 pièces également comme les dittes douelles, mal levé, et par cette raison, le tout n’a été estimé avec les cinq mauvaises rognures de bois qui leur servent de tin, la somme de 240 livres.
- merrain : bois fendu, en planches, ici de chêne, propre à différents usages, en particulier pour faire des douves (douelles) et fonds de tonneaux (ML)
- tierçon et velte : tierçon, fût d’environ 440 litres. Il est indiqué plus loin que le tierçon fait de 60 à 62 veltes. La velte faisait environ 7,5 l
- tin (Saintonge) : morceaux de bois qui servent à surélever les fûts dans la cave ou le chai, pour qu’ils ne reposent pas par terre (ML)
- Le premier chai (p. 193) Glossaire et commentaires
- Audevant l’entrée de la porte dudit chaix dans la ditte cour un tas de rape mélées avec des balles propres à fumier en contenant environ six charretées, estimées à raison de 20 sols la charretée, ce qui forme en total six livres.

Entrés dans le dit chaix a été représenté
- 34 tierçons de 60 à 62 veltes environ demi neufs et 49 barriques de grandeur ordinaire de pays, dont la moitié assez bonnes et le surplus mauvaises, le tout bien garni de leurs cercles, estimé par ledit sieur priseur, les dits tierçons à raison de 12 livres pièce et les barriques à raison de quatre livres aussi pièce formant pour le tout un total de 604 livres.
- plus deux grands thonneaux foncés dessous seulement écoulant chacun 16 barriques, une grande cuve écoulant huit barriques, trois cuves plus petites écoulant chacune quatre barriques et trois autre cuves d’enchères ou de charrois, le tout de bois de chesne garnis de leurs cercles, passablement bons saufs les dittes cuves de charrois qui sont fort mauvaise, apprécié le tout ensemble à la somme de 160 livres.
- plus trois petites cuvottes vulgairement appelé au païs bailles à demi neufs, trois mauvais faux bassiots, quatre basses pour l’usage de la chaudière, assez bons, huit mauvaises basses de jocteur, un treuil ou pressoir de bois avec ses apparaux, le tout fort mauvais, apprécié à la somme de 120 livres.
- plus 22 tierçons de vin rouge de la récolte dernière, neuf tierçons remplis comme les précédents de la récolte de 1785, huit autres tierçons de vin blanc, 13 barriques aussi de vin blanc, six barriques remplies de vin rouge, ces trois articles de la récolte aussi de l’année dernière, et 16 barriques de boisson formant en tout environ 97 barriques de vin et les 18 de boisson, estimé le tout ensemble compris les fûts, à la somme de 2400 livres.
- râpe ou rafle : la tige égrenée du raisin, utilisée en vinification
- barrique : il est indiqué qu’elles sont de la grandeur ordinaire du pays, ce qui n’est pas franchement précis, la barrique pouvant aller, selon les lieux, de 200 à 500 l
- enchère : cuve d’enchère, celle qui sert à recevoir le vin qui s’écoule du pressoir
- baille ou cuvotte : cuve de bois qui sert à fermenter le raisin, souvent de la forme d’un tonneau coupé en deux (ML)
- bassiot : petit baquet employé pour la distillation de l’eau-de-vie (ML)
- basse (Saintonge) : récipient de vendange, en bois cerclé, ayant un méplat latéral, qui se place par paire sur le flanc des bêtes de somme. La basse contenait de 45 à 50 l (ML)
- jocteur (Saintonge) : celui qui porte les basses en vendange (ML)
- boisson : piquette, généralement destinée aux domestiques
- Le deuxième chai (p. 198) Glossaire et commentaires
Parvenus au bout dudit chaix, entrés dans celui où est la fouloire en pierre,
- observé laditte fouloire n’avoir qu’une décharge, être de 18 pieds de large en tous sens, qu’elle est bonne, bien mastiquée, dans laquelle sont 12 meules frettes de 10 pieds, 14 autres meules frettes de quartage et 30 mauvaises douelles cuves de quatre pieds de long, bois de chesne, nonobstant qu’elles soient neuves par la défectuosité du bois dont elles ont été tirées, estimé le tout à 160 livres.
- plus dans le même chaix six madriers bois de chesne d’épaisseur ordinaire de 12 pieds de long et deux morceaux de bois servant de tin de six pouces d’écarrissage de vieux bois de démolission estimé à 18 livres.
- fouloire : sorte de cuve, ici en pierre, où l’on foule le raisin avant de le porter au pressoir
- décharge : ouverture permettant la vidange de la fouloire
- meules frettes : on rencontre le plus souvent "moles de frette". La frette est une branche de châtaignier fendue, généralement en deux, pour être utilisée comme cercle de barrique, seille... Elle est vendue courbée en cercle. C’est pourquoi on parle de "meule", localement "mole". Ici, la frette fait 10 pieds de long, soit environ 3 m 30. Le diamètre du cercle fait environ 1 mètre. (J. Duguet)
- Le chai aux eaux-de-vie (p. 199) Glossaire et commentaires
- Sortis du dit chaix est passés à celui des eaux-de-vie où nous sommes entrés par une porte à deux pans placée au devant du pressoir,
- y a été mis en évidence 62 tierçons contenant eaux-de-vie fabriquée en ce lieu depuis les huit dernières années que Jean Merle thonnelier habitant dans cette paroisse d’Ecoyeux qu’il a fabriquée et en a eu soin dès la seconde année du commencement de ladite fabrication, a déclaré qu’attendu le dépérissement annuel et le coulage presque inévitable dont cette espèce de danrée est susceptible, pouvoir contenir 120 barriques de 27 veltes et peser le poids ordinaire de quatre degrés à l’éprouvette de comparaison l’une et l’autre, estimé par ledit sieur Crugy à raison de 95 livres la barrique ce qui revient pour le tout compris les fûts à 11.400 livres.
- plus dans le même chaix deux barriques et deux petits carteaux à vinaigre, pouvant y en avoir actuellement une barrique dans les quatre pièces, cinq planches bois de chesne longueur de huit pieds et cinq chalattes bois de sapin de sept pieds de long, estimé le tout ensemble la somme de 40 livres.
- plus trois antonnoirs garnis de cercles de moyenne grandeur avec leurs douelles de cuivre jaune, trois canettes garnies de leurs ferrures et leurs poignées de fer, une petite gede bois de vergne, un madre même bois et même grandeur, deux poilonnes de cuivre jaune aussi de moyenne grandeur, un seilleau sans ferrure n’étant soutenu que par deux petits cercles de bois, deux petits paniers de clisse dans l’un desquels sont environ 200 bouchons de liège pour bouteille ayant déjà servi une première fois, estimé avec tous les bois bons et mauvais provenus de démolition et autres servant pour tins tant au tierçons, barriques, thonneaux, cuves et autres futailles suscrittes à la somme de 100 livres.
- Sortis dudit chaix a eau-de-vie, repassant par celui des thonneaux, premier où nous avons entré, pour sortir sur la cour, a été observé deux échelles de bois d’ormeaux l’une de 12 rollons et l’autre de 9, estimés les deux à 40 sols.
- Parvenus sur la ditte cour y avons remarqué près la porte dudit chaix une chalatte de bois blanc, un peu plus loin une civière de bois blanc, son essieux en fer environ demi uzé, un très mauvais boyard presque hors de service et auprès du pui environ vers le milieu de laditte cour un grand timbre de pierre de taille de six pied et demi de longueur sur deux pieds et demi de large, de l’autre côté dudit pui un autre petit timbre de même pierre de cinq pieds de long et 18 pouces de large, enfin près de la petite mare élevé sur une pierre de taille une petite auge ou bassie d’environ 15 pouces de large sur un pied et demi de long, le tout estimé à la somme de 36 livres.
- barrique et velte : la velte faisant environ 7,5 l, ce qui donnerait, pour une barrique de 27 veltes, environ 200 l
- carteau : quartaut ou quartaud ; mesure de capacité pour le vin représentant 1/4 de barrique, de 50 à 125 l selon la capacité locale de la barrique. Ici, le quartaud serait de 50 l environ
- madre (Saintonge) : plat de bois
- civière (Saintonge) : brouette
- timbre : grande auge de pierre, de forme quadrangulaire, servant généralement à faire boire le bétail
- bassie : auge dans laquelle on donne à manger aux porcs, ici vraisemblablement avec une fonction décorative ou de jardinage
- 4 degrés à l’éprouvette :
- L’écurie aux mulets (p. 207) Glossaire et commentaires
Ensuite entrés dans l’écurie aux mulets,
- il en a été présenté et mis en évidence deux poil noir, l’un âgé de trois ans ou environ, mus rouge, petite taille, l’autre âgé de 18 mois, mus blanc, plus haut que le premier, estimé l’un et l’autre à la somme de 25 pistolles, soit 250 livres.
- plus une vielle jument poil noir courte queue sans lui avoir été coupée, d’âge inconnu qu’on a déclaré être mère desdits mulets, et que l’on croit être pleine d’un autre, les domestiques ayant déclaré craindre qu’elle ne puisse mettre bas, attendu sa viellesse et son peu de force, estimé néanmoins, nonobstant ces raisons et sa maigreur à 15 livres.
- plus un râtelier presque dans toute la longueur de la ditte écurie contenant 61 rollons, un chevallet pour mettre les scelles et autres arnois des chevaux, formé de deux planches sur deux petits tréteaux, deux fourches de fer, l’une à deux branches, et l’autre à trois avec leur manche de bois, une pelle aussi de fer, même manche et deux morceaux de vieux arnais de voiture, le tout estimé à 10 livres.
- mus : museau
- pistole : monnaie de compte qui se disait de 10 livres tournois. Il n’y a pas de pistoles métalliques en France. Le terme s’est même employé au 19ème siècle pour la valeur de 10 francs
- L’étable à vaches (p. 209) Glossaire et commentaires
Entrés par une porte au fond de la ditte écurie à droite dans une autre où logent les vaches laitières,
- il s’y est rencontré deux, desquelles on n’a pas pu découvrir l’âge, n’en paroissant plus les marques, l’une et l’autre poil mellet, l’une plus haute, plus avantageuse et plus grosse que l’autre, estimé la plus belle 150 livres et l’autre de 50 livres ce qui forme pour les deux, 200 livres.
- plus un râtelier à rollons en contenant 23 au dessus de la crèche ou s’attachent les dittes vaches estimé à la somme de trois livres.

- Sortant de la ditte écurie repassant par celle aux mulets, observé que depuis que nous en étions sortis on y a placé une bête azine d’âge inconnu, de moyenne taille, poil noir, le mus blanc fumé, estimé 24 livres.
- poil mellet : ? peut-être de couleurs mélangées
- bête asine : terme employé par les notaires pour désigner un âne, ce dernier mot étant au XVIIIème siècle considéré comme trivial.
- L’écurie aux chevaux (p. 211) Glossaire et commentaires
Après quoi ayant été introduit dans l’écurie aux chevaux a côté gauche du portail venant du jardin,
- il y a été mis en évidence par ma ditte dame une jument poil noir, marquée au front et entre les narines d’une marque blanche, qu’on a dit être âgée de huit ans, de quatre pieds quatre pouces en très bon état, un peu encellée, estimée 200 livres.
- au-dessus de la crèche où s’attachent les chevaux un râtelier à barreaux en contenant 53 et tenant d’un bout à l’autre de la ditte écurie, estimé avec deux bois et les cordes qui les supportent pour contenir les chevaux dans leur place, la somme de huit livres.
- plus un bois de couchette de différentes espèces de bois sur lequel est une mauvaise paillasse de grosse toile, un lit et son traversin de plume à grosse coette de pays, petite raye autrefois rouge et blanche et une couverte de laine blanche, le tout vieux et mauvais estimé 30 livres.
- plus au pied de laquelle couchette est un vieux et très mauvais coffre de bois blanc sans aucune ferrure ni serrure, posé sur deux petits tréteaux, un porte-manteau agraffé au mur contenant 10 supports pour suspendre les arnais, deux petites fourches de fer, l’une à trois branches, l’autre n’en ayant que deux, ayant perdu son troisième qui est cassé et adhiré, ayant leur manche de bois avec un vieux et mauvais ballais de genet, une pelle et un rable de bois avec un autre ballais de même espèce que le premier, estimé à cinq livres.
- plus deux bridons, leur têtière sans longe, une bride, sa têtière et sa longe, un collier d’attelage avec ses fournitures de chaîne de fer, une vieille bricolle de cuir, un bridon avec sa têtière de cuir blanc, une mauvaise têtière de licol même cuir, une vollette d’ozier, deux étrilles, une brosse et un mauvais peigne, le tout estimé à la somme de 18 livres.
- plus deux très mauvais coffres de bois blanc presque inserviables, une mesure pour donner de l’avoine aux chevaux, deux morceaux de bois pour séparer les chevaux, un seilleau à grande gueule pour donner à boire aux chevaux, estimé le tout avec une boëtte et un tour pour le charriot à la somme de trois livres.
- Dans lesquels trois susdits coffres, ouverture préalablement faite, il ne s’est rien trouvé que les hardes servant aux domestiques.
La présence de lit et de vêtements dans l’écurie aux chevaux indique que le personnel qui en est chargé loge avec les bêtes, ce qui est courant à cette époque
- bricole : partie du harnais du cheval qui s’applique à son poitrail et qui remplace le collier
- volette : claie en osier
- étrille : brosse de fer, pour les animaux
- Le grenier au-dessus de l’écurie (p. 217) Glossaire et commentaires
Ensuite montés dans le grenier au-dessus de la ditte écurie par une échelle à rollons posée à la décharge en dehors, il s’y est trouvé
- 20 bottes de vieux et mauvais foin de la récolte de 1785, 500 morceaux de chalatte bois d’aubier destiné pour barres de tierçons et barriques à longueur suffisante pour cet objet, une douzaine de mauvaises et vielles douëlles provenantes de démolition de tierçons et barriques, le tout estimé 12 livres.
- Un autre grenier au-dessus de la chambre des domestiques (p. 218) Glossaire et commentaires
Dudit grenier entré dans celui au-dessus la chambre des domestiques, par la porte qui y communique, il s’y est aussi trouvé
- deux bats pour cheval fort mauvais, sans courpières ni sangles, un carcan avec sa chaîne destiné pour être posé au poteau de la seigneurie, trois masses de fer, deux formes rondes et la troisième à tête et taillant, leur manche en bois, un grand piège ou traquenard pour attraper les loups ou autres bêtes féroces, environ un sac de quartiers de pommes de différentes espèces, le tout estimé 18 livres.
- courpière : sans doute pour croupière, partie du harnais qui, passant par-dessous la queue du cheval, vient se rattacher à la selle ou à la sellette par-dessus le croupe (ML)
- carcan : cadre de bois formé de feux pièces fermant par une charnière en métal et un cadenas, dans lequel on enfermait le cou et les poignets des condamnés, pour les attacher avec une chaîne au poteau de la seigneurie, avec un écriteau indiquant le motif de leur condamnation
L’encyclopédie donne la définition suivante :"un poteau planté en terre, avec un collier de fer attaché à hauteur d’homme, à quoi on attache par le cou des malfaiteurs qu’on ne juges pas dignes de mort, pour les punir d’un délit qui marque la bassesse d’ame, par la confusion. La plûpart de ceux qu’on attache au carcan, ont été auparavant fustigés par le bourreau, & marqués d’un fer chaud, & sont souvent ensuite ou bannis ou envoyés aux galeres".
- traquenard : piège à loups. La présence de cet piège indique qu’il pouvait y avoir des loups dans cette région au 18ème siècle. La présence de cet animal est encore signalée dans cette région jusque vers 1875.
- La chambre des domestiques Glossaire et commentaires
Descendus desdits greniers et passés à la chambre des domestiques, il y a aussi été mis en évidence
- deux mauvais bois de couchette sur chacune desquelles est une paillasse de grosse toile, un lit et un traversin de plume couverte d’un gros vieux coitis de pays à grande raye, et de chacun une couverte de laine blanche, estimés les deux la somme de 72 livres.
- plus un bois de lit à colonne de bois de noyer foncé dessus et dessous sans rideaud sur lequel bois sont aussi une paillasse, un lit, traversin et couverte semblable à ceux des dittes couchettes, estimée 40 livres.
- plus un coffre vieux et de mauvais bois ferré et fermant à clef fait en marchepied, supporté par deux mauvais morceaux de planches qui y ont été clouées et qui y servent de pieds, estimé 40 livres.
- plus une planche de sapin de 10 pieds de longueur supportée par deux tringles de bois attachées au solliveaux du planché servant à mettre les souliers et autres ustencilles desdits domestiques, et un portemanteau à huit supports, agrappé au mur au-dessus de la première des dittes couchettes, estimé à trois livres.
- plus deux fusils, l’un à deux coups, sa mire en argent, de même que celui a un coup, et ce dernier ayant sa culasse de même que le premier en fer orné d’une fleur en argent sur la position de la main droite, celui à deux coups ayant son canon droit percé et miné par la rouille, estimés 40 livres.
- plus la bandollière du garde d’un drap rouge, galon jaune, fort usée, son porte-mousquet en fer et ses plaques représentant les armoiries du fut seigneur d’Ecoyeux en cuivre jaune, estimé 12 sols.

Sortis de la ditte chambre, passant par la cour pour nous rendre à la brûlerie, observé sur une espèce de petit bâtiment qui formoit le commencement d’une tour pour faire parallèle à celle existante, près la cuisine,
- un petit tas de tuille creuse en contenant 500 estimé huit livres.
- plus une petite cloche placée et suspendue à une barre de fer qui traverse la seconde croisée du mur construit dans cette partie, laquelle cloche on peut juger peser environ 40 livres, estimée avec ses dépendances à 50 livres.
- La brûlerie (p. 226) Glossaire et commentaires
Et parvenus à ladite brûlerie, il a été mis en évidence
- une vieille chaudière à faire eau-de-vie montée et qu’on a dit contenir environ 30 veltes, usée et rapiècée, son chapeau et son serpentin à cinq tours l’un et l’autre, assez bon, le dit serpentin posé dans une pièce faitte exprès liée avec six cercles de fer, le tout estimé avec la ouillette en cuivre rouge, la petite pieu.. de verre blanc et la petite vel.. en bois, la portière et la tirette de fer la somme de 250 livres.
- plus six madriers de bois d’ormeaux de deux pouces d’épaisseur, huit pouces de large et six pieds de longueur, deux chalattes même bois d’ormeaux et de même longueur, environ 2 cents et demi de briques de terre cuitte, un demi cent de fagots fourages et 20 morceaux de bois à brûler destinés pour la chaudière, estimé le tout 20 livres.
- plus dans le même lieu se sont trouvés tous les outils pour tonnellerie servant actuellement à Jean Merle consistant en un soufflet de fertatage, une botte et contrebotte avec le jaud, trois autres jauds, un moyen et deux petits, tous les trois de cuivre, une losse, un tire-fretoc, quattre ouillettes à laron de cuivre rouge, une dolloire, un taillefond, deux aces, une de rognage et l’autre de rabotage, un chien, un daviet, un bieuf de fer, une vrille, un couteau à deux manches, une ouillette, un tire-en-arre, un cizeau à points, un tirefond, une tenaille, un gros guimbelet, une petite losse, un petit guimbelet, une pompe, un rabot anglais, une rouanne, une grande doüille pour ouiller le vin, un feuillet, une colombe et son fer, une éprouvette de comparaison et une autre colombe plus grande que l’autre avec son fer, estimé le tout à 80 livres.
- plus deux chèvres à scier bois, cinq coins de fer pour le fendre, de différente grosseur et pesanteur, avec deux mails de bois avec leurs manches, et cinq mauvaises roues de voiture inserviables, defferrées et propres pour le feu, estimé le tout 12 livres.
définitions dans l’encadré ci-dessous
Encyclopédie : outils de tonnelier


Les outils du tonnelier du château d’Ecoyeux :

- ouillette : entonnoir

- soufflet de fertatage : ?

- botte et contrebotte : ?

- jaud (Saintonge) : robinet de barrique (ML)

- losse : outil de fer du tonnelier, acéré et tranchant, fait comme un demi-cône, coupé du haut en bas dans l’axe, et concave au dedans, emmanché comme une vrille. L’outil ressemble assez à une cuiller allongée et pointue. Il sert à percer les bondes des barriques (ML)

- tire-fretoc : ?

- laron : un tuyau qui est utilisé pour tirer le vin d’une barrique non équipée d’un robinet. On introduit le laron par la bonde et on aspire pour amorcer l’écoulement. (définition proposée dans le forum par Jacques Marchegay)

- doloire : hache de tonnelier dont le manche, très gros, est déporté pour faciliter le travail de l’ouvrier. On s’en sert pour aplanir le bois et tailler les cerceaux (ML)

- taillefond (Saintonge) : petite doloire de tonnelier (ML)

- asse : herminette, outil de tonnelier en forme de coquille perpendiculaire au manche pour dresser le bois et tailler les chanfreins (ML)

- chien : levier muni d’une tige de fer mobile, à angle droit, terminée par un crochet, dont le tonnelier se sert pour faire entrer les derniers cercles à l’extrémité des tonneaux, ce qui s’appelle chienneter les cercles (ML)

- davier : barre de fer qui, attachée par des crampons à la pièce que l’on veut forger, permet de la transporter sur l’enclume (ML)

- bieuf de fer : bœuf de fer : tête de bœuf en fonte de fer servant généralement à décorer un billot. Sa place parmi les outils du tonnelier laisse un doute sur cette définition.

- tire-en-arre : peut-être pour tire à barre, outil servant à placer la barre qui soutient le fond des fûtailles.

- ciseau à points : ?

- tire-fond : vis emmanchée à un anneau de fer dont se sert le tonnelier pour ajuster la dernière pièce au fond d’un tonneau (ML)

- guimbelet : sorte de tarière à l’usage des tonneliers, vrille pour percer une barrique. En Saintonge, les tonneliers étaient appelés guimbeletiers (ML)

- pompe : ? Il s’agit ici d’un outil de tonnelier.

- rabot anglais : pour rabot, pas besoin de définition, mais avec le qualificatif anglais ?

- rouanne : sorte de compas, dont un membre coupe, pour faire des ronds et former des lettres sur un tonneau, pour l’identifier (ML)

- douille pour ouiller le vin : douille ?. Ouiller signifie remplir un tonneau jusqu’à la bonde ou œil, pour que le vin ne soit pas en contact avec l’air (ML)

- feuillet : espèce de scie tournante du tonnelier (ML)

- colombe : billot de bois carré sur lequel les tonneliers joignent et rabotent les fonds (ML)

- chêvre : appareil de levage, généralement formé de poutres réunies en pyramide et qui porte à son sommet une poulie. La chèvre permet de soulever de lourdes charges. Une chèvre de charpentier, de maçon. Une chèvre d’échafaudage. Support permettant d’appuyer solidement une pièce de bois pour la façonner ou la scier. (Dict. de l’Académie) Synonyme : chevalet.

- mail : gros maillet avec lequel on enfonce les coins pour fendre du bois. Masse (ML)

Au sujet du travail et des outils du tonnelier, on consultera utilement le chapitre "L’art du tonnelier dans le Dictionnaire "Descriptions des Arts et Métiers" de 1777 sur le site du Conservatoire National des Arts et Métiers

Et attendu qu’il est sept heures et demi du soir, nous déclarons nous retirer à notre logement pour y passer la nuit et reprendre le jour de demain sept heures du matin pour la continuation du présent inventaire, du consentement de ma ditte dame, à laquelle heure tant elle que le dit sieur Crugy demeurent intimés de comparoir.
Fait audit lieu de la brûlerie, en présence de Me Jacques Jean huissier et greffier de la présente chastelanie d’Ecoyeux et de Julien Couchot marchand demeurant l’un et l’autre au bourg de la ditte paroisse d’Ecoyeux, témoins connus requis et soussignés avec ma ditte dame, le dit Me Crugy et les dit sr Martin et Merle pour l’authenticité des déclarations par eux faites sur quelques articles du présent inventaire, ainsi signé à la minutte Mathieu J Martin, Jean Merle, de Crugy Jean, Julien Couchot et Chety Notaire Royal à Saintes.
- La prison (p. 232) Glossaire et commentaires
Advenant le mardi 16 janvier 1787 sur les huit heures du matin nous dit notaire royal de la résidence de Saintes soussigné et témoins bas nommés nous sommes rendus au susdit château d’Ecoyeux où y est comparu en personne la ditte dame Marie-Louise de Saint Mathieu des qualités et demeures sus-établies, laquelle sous ses mêmes réserves et protestations que précédament faittes a requis la continuation de l’inventaire du mobilier de la succession de fut seigneur son mari ce que lui avons accordé,
à cet effet nous nous sommes ensemble et avec le dit Me Crugy huissier juré priseur rendus de la brûlerie ou notre scéance du jour d’hier prit fin dans un petit lieu ou réduit, duquel la porte d’entrée ouvre sur un petit colidor par lequel on parvient à la ditte brûlerie, dénommé la prison, ouverture faite de la ditte porte, la ditte dame y a représenté et mis en évidence
- tous les outils confiés aux soins du jardinier dudit château, servant à la culture et entretien du jardin de ce lieu lesquels consistent en deux scies nommées autrement en quelque lieu passe-partout ou godelan de longueur et largeur ordinaire, six grands arrosoirs dont deux de cuivre rouge bons et presque neufs, les quatre autres de fer blanc très mauvais, percés et minés par la rouille, trois pelles à ferrer, deux desquelles bonnes et la troisième à demi usée, trois barres de fer en pince, l’une grande et les deux autres moyennes, deux essées rondes, un pic, l’un et l’autre de ces objets en bon état de service, un feuillet à poingt, un couteau à deux manches, un achereau de moyenne grandeur, un gros marteau, une serpe autrement nommée volant, un crochet à quatre crampons pour pécher les seilleaux et canettes dans le pui, deux cordeaux, l’un presque neuf, l’autre mauvais est pourri, tous les deux de longueur suffisante pour les quarrés du jardin, trois bedochons l’un desquels à corne, quatre essées plattes de différente grosseur, une paire de vielle force uzée, cinq verrines presque toutes fendues, trois poches de toile propres à mettre graines, deux rateaux de fer, l’un plus grand que l’autre, un crible autrement grelle, une petite scie à scier bois avec son fer, un coucou autrement cizeau à écheniller, deux ratissoires pour la propreté des allées dudit jardin, deux autres petites scies autrement nommées egoynes avec leurs poignées de bois propre à scier les petits arbrisseaux à hauteur, un croissant pour faire la tête aux arbres en plein vent et une barre de fer pour échelle double, tout lesquels objet le dit Sr Crugy a prisé la somme de 50 livres.
Les usages se perdent : la prison du château sert maintenant d’abri de jardin !
Encyclopédie : outils du jardinier

Les outils du jardinier

- passe-partout ou godelon : scie pour couper le bois à deux (ML). Les spécialistes distinguent le passe-partout du godelon, en indiquant que le godelon a une lame tendue par un morceau de bois assez fort, en forma d’arc, que n’a pas le passe-partout

- pelle à ferrer : ?

- essée (Saintonge) : large pioche pour défoncer les parcelles destinées à la plantation des vignes (ML)

- feuillet à poing : espèce de scie tournante du tonnelier (ML)

- couteau à deux manches : ?

- hachereau : petite cognée de bûcheron qu’on peut manier d’une main (ML)

- volant : instrument à lame courbe avec un long manche qui tient de la serpe et de la faucille (ML)

- bédochon (Saintonge) : large bèche à deux dents (ML)

- paire de forces : sorte de grands ciseaux à ressort d’une seule pièce faite de deux fers tranchants réunis par un demi-cercle. On s’en servait pour tondre les moutons, les draps, pour couper les étoffes (ML)

- verrine : espèce de cloche de jardinier, formée de morceaux de verre assemblés avec des lames de plomb (ML)

- crible ou grelle : tamis de peau tendue ou de fer pour nettoyer le grain (ML)

- coucou ou ciseau à écheniller : merci au notaire de nous donner la signification !

- ratissoire : soit râteau, soit instrument composé d’une lame de fer tranchante fixée un peu de biais, tenue et tirée parallèlement à la surface du terrain, et manoeuvrant à une petite profondeur (3 cm environ), pour couper les plantes au-dessous du collet (ML)

- croissant : ou goyard ou volant, instrument en fer en forme d’arc, emmanché à l’extrémité d’un longbâton, qui sert à tondre les charmilles, les haies, et à ployer et entrelacer les branches épineuses dans les haies pour mieux assurer leur clôture (ML)

- Le grenier au-dessus du chai (p. 238) Glossaire et commentaires
Sortis dudit lieu nommé la prison, et passés tous ensemble au grenier au-dessus du chaix cuvier et montés en icelui par un escalier en pierre saillant dans la cour, la ditte dame a présenté
- un petit tas de mêture, bled, orge et baillarge fort grosse pouvant en contenir sur la déclaration du Sr Martin receveur de cette seigneurie le nombre de 15 pochées qui composent 45 boisseaux mesure de Saintes, laquelle a été estimée à raison de 10 livres la pochée, ce qui revient pour le tout à la somme de 150 livres.
- plus sur le milieu de la place du dit grenier un petit tas de bled d’Espagne mêlé jaune et blanc dans lequel suivant la déclaration du même et le mesurage qui en a été précédemment fait, il contient huit pochées même mesure estimé huit livres la pochée, revenant pour le tout à 64 livres.
- plus un petit tas de froment placé dans le coin du même grenier sur la droite en entrant que le dit Sr Martin a déclaré être le reste de celui provenant de la récolte dernière de même que les deux articles précédents, et que le dit petit tas de froment en contient deux pochées qui ont été estimées 15 livres 10 sols chaque et les deux ensemble 31 livres.
- A été aussi présenté un boisseau environ de différents grains provenant de grelure sale, rempli de terre, paille et balle destiné pour la volaille, qui par cette raison n’a été employé ici que pour mémoire.
- Dans le même grenier dans son bout gauche, trois petits pilots de différentes légumes et grain, sçavoir grosses fèves, pois, gesses, vesse et pezillon pouvant le tout former un boisseau, estimé 40 sols.
- plus un moulin à vanner, sa cage de bois de vergne, actuellement hors de service, son roüet et quelqu’autres parties qui formeroient son tout en étant détachées et hors de leur lieu, estimé néanmoins, n’étant susceptible que de raccommodage, à une somme de 15 livres.
- plus deux boisseaux à quatre pieds, le tout en bois, l’un de la mesure de Saintes et l’autre de la mesure du présent lieu d’Ecoyeux, ce dernier ayant une barre de fer qui le traverse sur son orifice, soutenu par un pivot aussi de fer dans son milieu, deux pelles de bois de noyer pour vanner, étant toutes les deux fendues, ne se soutenant que par des liens en taule et fer dans le bout du palot et toutes les deux marquées dans le dedans c h D E, deux razes de bois blanc, trois petits bouts de planche d’un pied et demi de longueur, un petit bout de chevron de trois pieds pourri, quatre ballais, deux de mil, un de brande et l’autre de chicorée sauvage, de morceaux de fer l’un de 15 pouces et l’autre de 18 de longueur ayant chacun leur anneau qui font présumer qu’ils servent pour peser du poid de 100 livres, les deux fort vieux et fort rouillés, un greleau et un petit faix de mil à ballais, le tout évalué à 20 livres.
- méture : ou méteil, mélange de froment et de baillarge (ML)
- bled : blé
- baillarge : orge de printemps (ML)
- pochée et boisseau : il y a 3 boisseaux mesure de Saintes dans une pochée.

Exercice, pour voir si vous avez tout compris : convertir une pochée en boisseaux à la mesure de Saintes (facile), puis convertir ce boisseau en jointées (voir définition plus haut), puis dire combien il y a de jointées dans un boisseau à la mesure d’Ecoyeux (attention, question-piège !).
Pour fignoler le boisseau, vous pouvez vous servir de la raze, après avoir utilisé, pour tasser la farine, la méthode préconisée par la coutume de Saintonge, les deux mains mises en croix.

- grelure (Saintonge) : résidu de ce qui a été grelé, le déchet qui reste après le passage au tamis appelé grelle (ML).
- gesse : il s’agit vraisemblablement ici de la gesse cultivée (lathyrus sativus), légumineuse à longues tiges simples et à folioles se terminant en vrilles. On la semait au printemps avec de l’avoine ou de l’orge pour la ramer, et elle donnait un bon fourrage, vert et sec, qui était un bon aliment pour les moutons. Sa graine, farineuse, aplatie et à peu près carrée, était aussi consommée verte, comme les petits pois ou les fèves, ou sèche, en purée (ML)
- vesce : plante légumineuse fourragère. Mêmes usages que la gesse.
- pezillon : (incertain) variété de pois
- palot : la partie large de la pelle, en métal ou en bois
- raze : rase ou radoire, baguette ou règle pour raser (rader) le grain sur le boisseau. Cette règle a une face carrée et l’autre ronde. Les grains et les farines se rasent (radent) avec la face ronde (ML)
- brande : sorte de bruyère à balais qui croît dans les terres incultes (ML)
- greleau : c’est l’orthographe qu’utilise ailleurs le notaire pour désigner un grelot à mettre sur les attelages.

Suite du texte de l’inventaire

Messages

  • Bravo pour la publication de cet inventaire d’une rare précision, qui décrit quantité d’objets usuels et devrait faire le bonheur des amateurs de lexique local.

  • - gède : jatte, récipient en bois, souvent de vergne (aulne)
    - plumail : aile de volaille utilisée comme plumeau
    - boutillon : panier tressé à deux anses souples et couvercle
    - meloir : corbeille peu profonde pour faire meler les fruits (raisins, tranches de pommes, prunes...), c’est-à-dire les faire sécher pour les conserver On le plaçait souvent sur un toit, au soleil.
    - riotte : lien de fagot constitué d’une branche souple tordue
    - boyard ; civière

  • - grelle est l’équivalent du français crible. La prononciation du mot est différente de celle de grêle. Il existe des grelles pour tamiser le sable pour faire le mortier.

    - mus : museau.

    - meules frettes. On rencontre le plus souvent "moles de frette". La frette est une branche de châtaignier fendue, généralement en deux, pour être utilisée comme cercle de barrique, seille... Elle est vendue courbée en cercle. C’est pourquoi on parle de "meule", localement "mole". Ici, la frette fait 10 pieds de long, soit environ 3 m 30. Le diamètre du cercle fait environ 1 mètre.

  • - le tout de milh : noter la graphie "milh" (pour mil), avec lh marquant un l mouillé

    - boucand : lire probablement boucaud "futaille"

    - banace ; probablement variante de banastre, s. f. "panier d’osier"

    - douelles de sillaux, pour seillaux

    - deux faix d’auzier fendu : faix a ici le sens de faisceau, botte (d’osier)

  • - cassette de bois de chêne garnie de ses cercles et ramelle : d’après cette description, il s’agit d’un récipent formé de douelles cerclées, avec anse, analogue au seilleau mais qui doit en différer par la forme ou la capacité.

  • beliste : d’après un souvenir d’enfance bien flou (mais suscité par la lecture de cet inventaire), ine beulitte (?) était une demi-sphère de grillage, tenue par un cercle et deux demi-cercles de bois entrecroisés - une sorte de grande calotte - sous laquelle on abritait la poule et ses poussins. Pour les protéger des oiseaux de proie ? Il faudrait regarder dans les dictionnaires et glossaires

  • bonjour, je viens de lire une partie de l’inventaire dressé par ce notaire que je trouve fabuleux dans la précision de son état des lieux... Des leçons à retenir sur le sérieux et le respect qui ressort de ce document et j’ai bien aimé la "remarque" concernant l’impossibilité de goûter aux vins pour en définir l’origine... Les notaires de l’époque étaient aussi fin gourmets - peut-être qu’en réalité ils devaient procéder à ce rituel, mais que ce jour là... il y avait trop de bouteilles et cela pouvait mettre en péril leur travail (sait-on jamais) mais pas de risque... pas de radar, pas d’alcotest, pas de voiture, pas de pollution..... ah ! îls ne connaissaient pas leur bonheur...
    Redevenons sérieuse !!
    J’aurai un renseignement à vous demander : j’ai deux gros chenêts (l’on m’a dit du 17ème siècle) d’environ90 cm de haut, posés sur l’avant sur un pied avec des arabesques en fonte (tout est en fonte d’ailleurs) , le montant vertical dispose d’une sorte de crémaillère pour accrocher quelque chose, et ce montant se termine par une sorte de gros cercle de fonte soudé sur le montant vertical par trois grosses pattes cylindriques d’environ10 cm de longueur chacune , comme si cela servait à poser un plat.. il y a une chaine sur chaque chenêt avec d’énorme maillons ronds qui dispose d’un côté d’un espèce de crochet et de l’autre d’environ 30 cm de fonte torsadée se terminant aussi par un petit crochet... On me parle de "lampiet" ou "lambiers" - pourriez vous m’éclairer ??? Sinon, je vais regretter que ce bon Notaire ne soit plus de ce monde...merci Jany

    • La description que vous faites de ces beaux chenets fait penser qu’il s’agit de landiers
      L’Encyclopédie de Diderot donne de ce mot une définition amusante, et je ne résiste pas au plaisir de l’indiquer ici :
      LANDIER, s. m. (Gramm. & Cuisine) grand chenet de cuisine. On ne sait d’où vient le proverbe, froid comme un landier, si ce n’est que cet épais instrument, quoique toujours dans le feu, n’est presque point échauffé.

      Cordialement

    • Bonsoir Pierre...Merci de votre réponse - "froid comme un landier" doit peut être avoir un rapport avec l’allure impressionnante de ces objets, munis de grosses chaînes, en fonte de surcroît qui est très froide - à l’époque je devrais dire glaciale car les hivers étaient plus rudes - et le temps de rechauffer tout l’ensemble, les pauvres marmitons devaient mettre pas mal de bois dans la cheminée - quand on songe qu’il y avait beaucoup de courants d’air dans les immenses demeures de l’époque..(brrrrr). A bientôt de vous lire, je continue de parcourir votre site très intéressant.
      et .. merci encore.Jany

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