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1789 - Angoulême (16) : cahier de doléances des maîtres chirurgiens de la ville

vendredi 20 juin 2008, par Pierre, 812 visites.

"Les chirurgiens d’Angoulême, sans cesse occupés à remplir les devoirs de leur état, qui se dirige à chaque instant à soulager l’humanité souffrante, ne peuvent guère porter une attention particulière sur les grands objets qui intéressent aujourd’hui la Nation entière."

Ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il ne faut pas rédiger son cahier !

Source : Cahiers de doléances de la Sénéchaussée d’Angoulême et du siège royal de Cognac pour les États généraux de 1789 - P. Boissonnade - Paris - 1907 - Archives.org

On notera que les articles 1, 2 et 4 de ce cahier contiennent mot pour mot le même texte que les articles 1, 2 et 3 du cahier des cordonniers de la ville. Il existait des modèles-type de cahiers de doléances où les rédacteurs venaient puiser.

On notera également qu’il y a en dans la ville d’Angoulême 17 chirurgiens (médecins) identifiés en 1776. Les pages jaunes indiquent la présence d’environ 210 médecins dans la même ville en 2007.

 Procès-verbal d’assemblée des maîtres chirurgiens de la ville d’Angoulême.

(Orig. ms., 1 p. in-folio, Arch. mun. Angoulême, HH 3.)

Réunion le 26 février.

Présents : Demay, Tronchaire, Mérillon, Roullet, Villard, Robin, Rullier, Sallée, Sicard fils et Callaud [1]. L’assemblée est réunie, sur avertissement des officiers municipaux donné le 17 février en la personne de M. Demay, lieutenant du premier chirurgien du roi pour l’Angoumois. Election à la pluralité des voix de deux députés : Demay, lieutenant, et Mérillon, prévôt. Le procès-verbal fait dans la chambre de la juridiction de la communauté, chez les PP. Jacobins : il est signé, pour expédition : Roullet, greffier.

 Cahier particulier des doléances, observations et remontrances de la communauté des chirurgiens d’Angoulême.

(Orig. ms., 7 p. petit in-4°, Arch. mun. Angoulême, HH 3.)

Les chirurgiens d’Angoulême, sans cesse occupés à remplir les devoirs de leur état, qui se dirige à chaque instant à soulager l’humanité souffrante, ne peuvent guère porter une attention particulière sur les grands objets qui intéressent aujourd’hui la Nation entière ; cependant, comme citoyens zélés et fidèles sujets du Roi, ils se bornent seulement à réclamer les articles suivants. En conséquence, ils chargent leurs députés de requérir qu’on les insère dans le cahier de doléances.

- 1° Que, conformément à l’ancienne constitution de la monarchie et suivant les intentions réitérées du Roi, aucuns impôts ne puissent être établis à l’avenir que du consentement des États généraux, légalement composés et convoqués : que la durée de l’impôt ait un temps limité, de manière à ce que l’assemblée de la Nation soit faite au moins tous les cinq ans ;

- 2° Qu’il soit représenté que la source des maux de l’État est dans le vice du régime des finances et de la perception des impôts, dont les dépenses sont énormes ; qu’il est impossible au peuple de couvrir le déficit (si on ne lui en fournit pas le moyen), puisqu’il est déjà trop chargé, ainsi que le justifient les comptes de l’administration ; que la seule ressource est de donner à toutes les provinces le régime des pays d’Etats ; de fixer irrévocablement l’imposition foncière, et d’arrêter que tous les Ordres y contribueront également en proportion de leurs revenus ; qu’en conséquence l’assiette en sera formée par les États de chaque province ; que tous autres subsides qu’offriront en commun les trois Ordres pour subvenir aux dépenses et aux besoins de l’Etat, auront la dénomination de don gratuit ; qu’on ne connaîtra point à l’avenir d’autre genre d’impôt ; que la répartition, comme la perception, en seront faites par les provinces elles-mêmes, qui verseront directement leurs contributions dans le Trésor public ;

- 3° La suppression des aides comme très dispendieuses à l’État, contraire à la liberté et à la jouissance paisible des biens de chaque individu ; l’abolition des lettres du petit cachet ;

- 4° Que l’établissement de ces points préliminaires et de tous autres qui tendront également au rétablissement de l’ordre et à assurer la prospérité de l’Etat soient des conditions sans lesquelles les députés aux Etats généraux ne puissent consentir ni accorder aucuns subsides ;

- 5° Que l’élection d’Angoulême supporte par erreur plus de 100,000 livres d’impositions au delà de ce qu’elle devrait payer dans une juste proportion, et qu’il est juste que cette erreur soit rectifiée ; la distraction de cette province d’avec celle du Limousin et sa réunion avec celle de la Saintonge :

- 6° Que l’administration du collège soit donnée à un corps ecclésiastique muni de sujets habitués à enseigner, auxquels on pourrait y joindre les revenus des religieux de Saint-Cybard supprimés, qui, parles constitutions, étaient fondés pour les collégiales ;

- 7° Que les cures de la ville soient réduites à un plus petit nombre et qu’elles soient suffisamment dotées, pour que l’entretien des ministres, ainsi que celui des temples, ne soit plus à la charge des peuples ; qu’il soit établi un bureau de charité dans chaque paroisse.

- 8° Pour que le vœu des anciennes fondations des hôpitaux des pèlerins et des maladreries qui existaient autrefois dans cette province soit rempli, il est dans la règle que tous les revenus dépendant de ces anciens établissements soient remis aux hôpitaux de celle ville, y joignant une somme prélevée sur les impositions de la province, afin qu’il y ait plus de moyens pour soulager les pauvres infirmes et les vieillards.

- 9° Enfin, pour que la chirurgie se fasse dans les hôpitaux d’une manière plus avantageuse aux malades, qu’à l’avenir la communauté des chirurgiens soit seule autorisée de nommer chaque année deux de ses membres, savoir : un ancien et un jeune, pour le service journalier des hôpitaux, et deux autres consultants pour donner leurs avis dans les cas graves et opérations décisives.

Demay, lieutenant de M. le premier chirurgien, député ; Mérilhon, prévôt de la communauté, député.


[1Sur les chirurgiens d’Angoulême, au nombre de 17 au moins en 1776, voir le dossier des mêmes Archives, HH 3. Richard Demay avait été élu lieutenant du premier chirurgien du roi, le 6 août 1776.

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