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1847 - Bibliothèque historique de l’Angoumois, par J-F Eusèbe Castaigne

samedi 17 novembre 2012, par Pierre, 1212 visites.

"On a beaucoup étudié dans la vie, on a lu ou feuilleté bien des livres ; mais, en ce qui touche les annales de sa province, on ignore jusqu’à l’existence des ouvrages qu’il importe le plus de consulter, et dès-lors il faut bien s’abandonner au hasard dans de vagues et inutiles recherches. Or, il n’y a qu’un seul moyen de retenir dans la bonne voie ceux d’entre nous qui tendraient à s’égarer ; c’est de leur présenter un guide qui leur fasse mettre précisément la main sur le volume nécessaire, à travers ces montagnes incommensurables de papier noirci, dont les presses ont surchargé le globe et encombré le chemin de la vérité."

"On appréciera par ces paroles, un peu ambitieuses, le but que je me suis proposé dans la rédaction de ce Catalogue" écrivait Eusèbe Castaigne dans son introduction.

Un guide pour fouiller dans les vieux livres.

Source : Essai d’une bibliothèque historique de l’Angoumois, ou catalogue raisonné des principaux ouvrages qui traitent des différentes branches de l’Histoire de cette Province. - Eusèbe Castaigne - Angoulême - 1847 - Google livres

Publication en cours

Essai d’une bibliothèque historique de l’Angoumois, ou catalogue raisonné des principaux ouvrages qui traitent des différentes branches de l’Histoire de cette Province.

Divisions de ce catalogue.
- § I. — Description générale de l’Angoumois.
- § II. — Histoire générale de l’Angoumois.
- § III. — Histoire ecclésiastique de l’Angoumois.
- § IV. — Histoire particulière de la ville d’Angoulême et des autres villes de l’Angoumois.
- § V. — Histoire particulière de certaines époques et de certains faits de l’Histoire de l’Angoumois.
- § VI. — Histoire archéologique, monumentale, pittoresque et numismatique de l’Angoumois.
- § VII. — Histoire féodale, généalogique et héraldique de l’Angoumois.
- § VIII. — Histoire judiciaire de l’Angoumois.
- § IX. — Histoire des Lettres et des Beaux-Arts en Angoumois.
- § X. — Histoire des Sciences, de l’Agriculture, du Commerce, de l’Industrie et des principaux Établissements d’utilité publique, en Angoumois.
- § XI. — Diplômes, Chartes, Actes administratifs et Journaux de l’Angoumois.
- § XII. — Table alphabétique des auteurs.

 § I. — Description générale de l’Angoumois.

1. — La Cosmographie universelle, d’André Thevet, cosmographe du Roy ; Paris, P. L’Huillier, 1575, 2 vol. in-fol., avec grav. sur bois. La Biographie universelle de Michaud mentionne une première édition de Paris, 1571, 2 vol.in-fol. Tout ce que cet écrivain , né à Angoulême d’une famille honorable, débite sur les origines de sa patrie (tom. II. pag. 318 et suiv.), est un tissu d’erreurs inconcevables et de maladroites inventions.
Thevet a laissé plusieurs autres ouvrages, soit imprimés, soit manuscrits, étrangers à notre sujet. Nous citons plus loin ses Hommes illustres (\o\r § V et IX)
2. — La Cosmographie universelle de tout le monde, de Séb. Munster (augmentée par François de Belleforest) ; Paris, Sonnius ou Nie. Chesneau, 1575, 2 tom. En 3 vol. in-fol., avec grav. sur bois.
Des renseignements curieux sur le comté et la ville d’Angoulême (tom. I, col. 181 et suiv.) ont été fournis à Belleforest par notre annaliste Corlieu , qui en parle lui-même dans la dédicace de son Recueil (voir Art. 19). Ils sont accompagnés d’une gravure sur bois intitulée Le vray Plan ou Pourtraict de la ville d’Engoulesme, où les églises, et particulièrement la cathédrale, sont représentées telles qu’elles étaient avant les désastres occasionnés par les guerres de religion en 1562 et 1568. Une copie assez mauvaise de ce plan a été lithographiée à Bordeaux, il y a quelques années, sous le titre inexact de Vue à vol d’oiseau de la ville d’Angoulême en l’an 1500.

[Voici les titres de quelques-uns des livres principaux qu’il est utile de consulter, parmi les innombrables traités de cosmographie et de géographie où il est parlé de l’Angoumois : Descriptio fluminum Galliœ, Jo. Papirii Massoni ; Paris, 1618, in-8°, et autres éditions ; — * les Rivières de France, par L. Coulon ; Paris, 1644, 2 vol. in-8° ;— Les Antiquités et recherches des villes, chasteaux et places plus remarquables de France, d’André du Chesne ; Paris, 1668, 2 vol. in-12, et édit. antér. ; — Le grand Dictionnaire géographique, historique et critique, par Bruzen de la Martinière ; Paris, 1768, 6 vol. in-fol. ; — Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, par l’abbé Expilly ; Paris, 1762—70, 6 vol. in-fol., ouvrage estimé, interrompu à la lettre S ; — Dictionnaire universel de la France, par Robert de Hesseln ; Paris, 1771, 6 vol. in-8° ; — * Tom. XXXVI des Mélanges tirés d’une grande bibliothèque ; Paris, 1779—88, 70 tom. en 69 vol. in-8° ;—* Dictionnaire de la Géographie commerçante, par J. Peuchet ; Paris, an VII et an VIII, 5 vol. in-4° ; — * Voyages en France pendant les années 1787—88—89 et 90, trad. de l’anglais d’Arthur Young ; Paris, an II (1794), 5 vol. in-8° ; —* Voyage dans les départements du midi de la France, par Aubin-Louis Millin ; Paris, 1807—11, 4 tom. en 5 vol. in-8°, avec atlas in-4°, etc., etc.... Aucun de ces livres n’est exempt d’erreurs ; mais ils sont tous préférables, du moins pour ce qui regarde notre province, aux ouvrages modernes intitulés France pittoresque, Guide pittoresque du voyageur en France, et autres spéculations du même genre. ]
3.—MS. — Mémoire concernant la Généralité de Limoges, dressé par M. de Bernage, intendant.Mémoire concernant la Généralité de La Rochelle, dressé par M. Begon, intendant.Mémoire concernant la Généralité de Poitiers, dressé par M. Maupeou d’Ableiges, intendant. On les trouve dans la collection des Mémoires des Généralités de France, dressés par les intendants du royaume, par ordre de Louis XIV, à la sollicitation du duc de Bourgogne, père de Louis XV. Il existe un certain nombre d’exemplaires de cette précieuse collection, qui n’a jamais été imprimée que par extraits (voir plus bas Etat de la France). M. John Bolle, avocat à Angoulême, en possède une belle copie du temps, en 4 vol. in-fol.

L’Angoumois était compris dans ces trois Généralités ; ces Mémoires, dressés en 1698, sont donc utiles à consulter pour connaître l’état de notre province sur la fin du 17e siècle. Celui de Limoges est le plus intéressant pour nous ; mais on ne trouve presque rien dans celui de Poitiers, Confolens n’ayant été réuni qu’en 1714 à cette dernière Généralité.
Vigier de La Pile (Hist. d’Ang. MS.) nous apprend que M. de Bernage, intendant de Limoges, faisait sa résidence ordinaire à Angoulême.
4. — * État de la France, par le comte de Boulainvilliers ; Londres, 1727—28, 3 vol. in-fol. ; ou Londres (Rouen), 1737, 6 vol. in-12 ; ou Londres, 1752, 8 vol. in-12. L’auteur y donne les Extraits détaillés des Mémoires dressés par les intendants du royaume et mentionnés dans l’article précédent. Les Extraits des Mémoires de la Généralité de Poitiers, de celle de La Rochelle et de celle de Limoges, se trouvent de la page 80 à la page 149 du 2e vol. de l’édit. in-fol.

La Bibliothèque publique d’Angoulême possède quatorze volumes in-4° manuscrits du comte de Boulainvilliers, et entr’autres 2 vol. de l’Histoire du gouvernement de France, 7 vol. des Extraits des Mémoires des Généralités de France et un vol. de Pièces détachées sur l’Histoire de France, lesquels forment dans leur ensemble à peu près tous les matériaux de l’État de la France. Ces manuscrits, chefs-d’œuvre de calligraphie, ont été copiés, de 1714 à 1722, sur les originaux de l’auteur, pour M. Louis le Bouthillier de Pont Chavigny et de Villesavin, dont les armes sont estampillées sur les frontispices ; et celles de M. de Crussol-Montausier, à qui ces volumes appartenaient avant la révolution, sont collées sur le dos de la reliure (mar. citr., dor. s. tr.). Cette indication servira peut-être à faire retrouver le tome V des Extraits qui manque à la collection et qui contenait, entr’autres Généralités, celles de Limoges, de La Rochelle et de Poitiers.
5. — MS. — Mémoires sur la province d’Angoumois, par M. J. Collain, curé de St-Angeau ; pet. in-fol. de 98 pages. Manuscrit intéressant, traitant à-peu-près de tout d’une manière substantielle. C’est une bonne description de la province à l’époque où il a été composé (de 1730 à 1760), et il renferme quelques renseignements historiques qu’on chercherait vainement ailleurs. Il fait partie de mon cabinet particulier ; je l’ai acheté à la vente de feu M. Desbrandes qui, ne l’ayant possédé que peu d’années avant sa mort, n’a pas eu le temps d’en tirer tout le parti possible.
6. — * Essai d’une méthode générale propre à étendre les connaissances des Voyageurs ; ou Recueil d’observations relatives à l’Histoire, à la répartition des Impôts, au Commerce, aux Sciences, aux Arts et à la culture des Terres, etc., par M. Munier, inspecteur des Ponts et Chaussées, etc. ; Paris, Moutard, 1779, 2 vol. in-8°. Le 1er vol. a été imprimé à Paris par Quillau, et le 2e par la ve Ballard. L’ouvrage se vendait à Angoulême, chez Dubois, libraire. Dans cet Essai l’auteur prend l’Angoumois pour base et pour exemple de sa manière de faire counaître l’établissement d’une Province, et l’on doit considérer sou ouvrage comme une bonne Statistique du temps. Il y a d’excellentes observations dans la partie historique, mais on y trouve aussi quelques erreurs.

Il faut compléter cet ouvrage par la brochure intitulée : Observations sur les dix-neuf articles proposés à l’examen des cultivateurs par la Société impériale d’Agriculture du département de la Seine, etc., par M. Munier, octogénaire, correspondant de ladite Société, Ingénieur en chef en retraite, etc. ; Angoulème, imp. de F. Trémeau, 1812, in-8°. Ces Observations valurent à leur auteur la médaille d’or proposée par la Société impériale d’agriculture.

M. Étienne Munier, né à Vesoul, le 6 décembre 1752, et mort à Angoulème le 17 septembre 1820, a laissé plusieurs autres ouvrages qu’il n’entre pas dans notre plan de décrire ici. Mentionnons seulement sa * Nouvelle Géographie à l’usage des deux sexes ; Paris, A. Bailleul, an XII (1804), 2 vol. in-8°. L’auteur y consacre 20 pages au département de la Charente, tandis que des départements plus importants en occupent à peine la moitié d’une ; la description de celui de la Gironde est contenue dans deux pages et demie.
7. — Mémoire sur la division du département d’Angoulême en districts, in-8° de 16 pages, sans date (mais en 1790), et sans nom de lieu, ni d’imprimeur. Ce Mémoire anonyme est de M. Roy, avocat, député du Tiers État d’Angoulême aux États-Généraux. L’auteur voulait que l’Assemblée Nationale décrétât un septième District dans le département d’Angoulême, et que la ville d’Aubeterre en fût le chef-lieu, sauf à placer le Tribunal de justice dans la ville de Chalais.

Il faut joindre à ce Mémoire l’opuscule ainsi intitulé : Réponse de cinq des députés d’Angoumois à un écrit ayant pour titre : Mémoire sur la division, etc. ; Paris, Seguy-Thiboust, 1790, in-8° de 52 pages. Cette Réponse est signée Joubert, St-Simon, Augier, Mdrchais et Pougeard du Limbert( députés aux États-Généraux, le premier par le Clergé, le second par la Noblesse, et les trois autres par le Tiers-État).
8. — Statistique du département de la Charente, par le citoyen Delaistre, préfet, publiée par ordre du Ministre de l’Intérieur, Paris, impr. des Sourds-Muets, an X, 42 pages in-8°, plus le frontispice. Opuscule insignifiant.
M. Delaistre a été le premier préfet de la Charente (du 12 ventôse an VIII au 18 ventôse an X).
9. — * Statistique du département de la Charente, dédiée à S. A. R. Monseigneur le duc d’Angoulême, par J.-P. Quénot, avocat ; Paris, Déterville (et impr. de Crapelet), et Angoulème, Trémeau et O, et J. Broquisse, 1818, in-4°, avec 2 planches et une carte. Genre d’ouvrage qui ne devrait jamais être entrepris par un seul écrivain, toujours incompétent en quelques-unes des nombreuses matières qu’il est obligé de traiter. L’auteur s’est tiré néanmoins de ce travail ingrat et difficile d’une manière satisfaisante ; et si le temps qui s’est écoulé depuis la publication de son livre peut faire désirer qu’on nous en donne un nouveau, la clarté, l’ordre et l’économie qui régnent dans celui de M. Quénot me portent à croire que de long-temps encore il ne sera pas surpassé.

Il y a des erreurs et surtout des omissions importantes dans la partie historique, qui n’est pourtant pas sans mérite.
10. — * Essai sur l’Angoumois, par M. Du Planier-Lasablière, ancien ingénieur en chef, etc.-, Angoulème, imp. de J. Broquisse, 1821, 12 pages in-8°. Tirage à part d’un article sans importance, inséré dans le tome III (page 208 et suiv.) des * Annales de la Société d’Agriculture, Arts et Commerce du département de la Charente.
11. — Tableau politique et historique des principaux États, Corps, Communautés, Offices, Administrations, Gouvernements et Jurisdictions d’Angoulème, pour l’année bissextile 1788 ; in-24 de 118 pages. Cet Almanach intéressant, imprimé à Bergerac chez J.-B. Puynesge, se vendait à Angoulème chez P. Bargeas, libraire. J’ignore si un Almanach du même genre a paru antérieurement et postérieurement à 1788.

[ Il faut rechercher les Almanachs qui se publiaient à la même époque dans les provinces voisines, savoir : Éphémérides de la Généralité de Limoges, Limoges, Barbou ; — Éphémérides de la Généralité de La Rochelle, La Rochelle, P. Mesnier ; — Almanach provincial et historique du Poitou, Poitiers, ve Faulcon et Fr. Barbier ; — etc.]
12. - Annuaire du département de la Charente (par F. Trémeau, Angoulême, imprimerie de l’auteur, in-12. Cet Annuaire a paru sans interruption depuis l’an XI jusqu’en 1854 inclusivement. Dans les premières années il était intitulé Annuaire Statistique, et il contenait quelques renseignements historiques sur les principales villes de chaque arrondissement.
13. — Annuaire statistique, administratif, commercial et judiciaire du département de la Charente et de la ville d’Angoulême (par P. Lacombe) ; Angoulême, imprimerie de l’auteur, in-18. Cet Annuaire n’a paru que deux ans, en 1856 et 1857. Il est parfaitement imprimé, mais la distribution en est confuse. Chaque année est terminée par deux Notices, l’une de M. Léonide Sazerac de Forge (voir § XI) et l’autre de moi (voir § IX).
14. — * Annuaire départemental de la Charente, par Abel Cognasse ; Angoulême, librairie de l’auteur, in-12. Cet Annuaire a paru en 1842 (impr. de Chauveau), en 1843 (impr. de F. Soulié) et en 1844 (impr. de E. et J.-B. Ardant). On y trouve des notions très utiles de statistique, et l’historique des principales institutions du département.
Aucun Annuaire n’a paru ni n’est annoncé pour cette année 1845.

[ Il faut consulter aussi, pour la Description générale de l’Angoumois, quelques ouvrages du Paragraphe suivant, et les premiers chapitres de la Statistique Monumentale de la Charente, que publie en ce moment M. l’abbé Michon (voir § VI).
Ce serait ici le lieu de cataloguer les nombreuses cartes de l’Angoumois et du département de la Charente qui ont paru jusqu’à ce jour ; mais en attendant la publication de la Carte topographique que lève en ce moment le corps d État-Major, je me contenterai de mentionner la Carte de la France de Cassini de Thury, publiée sous la direction de l’Académie des sciences, Paris, 1744-87, 185 feuilles, y compris les deux tableaux d’assemblage et la carte des triangles. Voici les numéros des sept feuilles dont l’ensemble contient l’étendue de pays qui forme aujourd’hui le département de la Charente : n° 32, 33, 68, 69, 70, 102 et 103. ]

 § II. — Histoire générale de l’Angoumois.

15. — * Chronicon Engolismense (exscriptum ex Codice Conciliorum Bibliothecae Tilianae), ab anno DCCCXIV ad DCCCCXCI. Cette Chronique, le plus ancien monument de l’Histoire générale de l’Angoumois, est connue sous le nom de Petite Chronique d’Angoulême (Chronicon breve), et elle est fort estimée pour sa chronologie.

Elle se trouve en entier dans le tome I ( pag. 525 et suiv.) de la collection intitulée Nova Bibliotheca Manuscriptorum Librorum, du P. Philippe Labbe, Paris, Séb. Cramoisy, 1657, 2 vol. in-fol. ; et par fragments seulement dans les tomes VII (pag. 222), et VIII (pag 222) du * Recueil des Historiens des Gaules et de la France, de Dom Mart. Bouquet (et autres), Paris, 1738-1840, 20 vol. in-fol.

Outre le manuscrit de la bibliothèque de Du Tillet, qui a servi à la publication du P. Labbe, on en connaissait quelques autres, dont l’un, provenant de Paul Petau, doit se conserver encore au Vatican parmi les manuscrits de la reine Christine de Suède.

On ignore l’auteur de cette Chronique. J’ai de bonnes raisons pour croire que c’est l’écrit de Hugues I, évêque d’Angoulême , dont je parlerai plus bas (voir Art. 18). Il est vrai que la Chronique se termine par l’indication de la mort de ce prélat et de l’élévation de Grimoard, son successeur ; mais on conçoit facilement que ces deux lignes aient été ajoutées par quelque contemporain, dépositaire du manuscrit de l’auteur. S’il en était ainsi, ce qui me paraît très probable, la mort de Hugues devrait se placer à l’an 990, date indiquée par la Chronique et admise par Labbe et Mabillon , et non à 992 ni à 995, comme l’ont pensé Dom Rivet (Hist, Littér. tom. VI, pag. 494), et Denys de Sainte-Marthe (Gal. Christ., tom. II, col. 989) ; le premier invoquant un passage évidemment fautif d’Adémar, et le second s’appuyant sur une petite Chronique d’Angoulême, qui se conservait à l’abbaye de Saint-Martial de Limoges, que Dom Claude Estiennot transcrivit dans ses Antiquitates Benedictines (voir § III), et que je soupçonne n’être qu’une copie dénaturée de celle qui fait l’objet du présent article, autant du moins que j’en puis juger par les citations que j’ai sous les yeux.
16. — * Chronicon Ademari Chabanensis, monachi sancti Eparchii Engolismensis, a principio Monarchiae Franciae ad annum M XXIX. Chronique nécessaire pour l’histoire générale de la France , et indispensable pour l’histoire d’Aquitaine et pour celle de l’Angoumois ; il est à regretter que la chronologie en soit souvent inexacte et presque toujours confuse.

On trouve cette Chronique dans le tome II (pag. 131 à 183) de la collection intitulée : Nova Bibliotheca Manuscriptorum Librorum du P. Philippe Labbe, Paris ; 1637, 2 vol. in-fol. ; et par fragments seulement dans les tomes VI (pag. 225), VII (pag. 223), VIII (pag. 252) et X (pag. 144) du * Recueil des Historiens des Gaules et de la France de Dom Bouquet (et autres), Paris, 1736-1840, 20 vol. in-fol.

Le P. Labbe l’a publiée d’après plusieurs manuscrits, dont l’un très ancien provenait de la bibliothèque de De Thou, l’autre de celle d’Adrien de Valois, et un troisième de celle des Jésuites de Paris ; mais il a jugé à propos de ne donner que des fragments des cinquante premiers chapitres, parce qu’ils ne sont que des répétitions presque littérales d’historiens antérieurs à Adémar. Plusieurs parties plus ou moins incorrectes de cette Chronique avaient déjà été imprimées, avec ou sans le nom de l’auteur et sous différents titres, dans les Annalium et Historiœ Francorum Scriptores de P. Pithou, Paris, 1588, 2 part. en 1 vol. in-8°, ou Francfort, 1594-96, 2 vol. in-fol. ; dans le Corpus Francicœ Historiœ de Marquard Freher, Hanau, 1615 , in-fol. ; dans les * Historiœ Francorum Scriptores coœtanei d’André Du Chesne, Paris, 1636-49 , 5 vol in-fol. ; dans les * Historiœ Normannorum Scriptores Antiqui, du même auteur, Paris, 1619, in-fol. ; et dans les Preuves de l’Histoire des Comtes de Poictou de J. Besly, Paris, 1647, in-fol. Enfin elle est citée souvent sous le simple titre de Chronique de Saint-Cybard, par Fauchet, dans ses * Antiquitez et Histoires Gauloises et Françoises, Genève, 1611 ; in-4° et autres édit. ; c’est donc à tort que M. Desbrandes (Hist. d’Ang. MS.), prétend que nous n’avons plus cette dernière Chronique.

Le P. Labbe nous a donné dans le même volume ( pag. 271 et sùiv.), un autre ouvrage d’Adémar, intitulé Commemoratio abbatum Lemovicensium Basilicœ S. Martialis Apostoli, dont plus tard M. de Lépine, subdélégué de l’illustre Turgot, intendant de Limoges, possédait un ancien manuscrit. On trouvera la liste et l’analyse des autres écrits d’Adémar dans le tome VII ( pag. 500 et suiv.) de l’Histoire Littéraire de la France, de Dom Rivet (et autres), Paris, 1733-1843, 20 vol. in-4°.

Adémar ou Aimar, moine de Saint-Cybard d’Angoulême et de Saint-Martial de Limoges, né en 988 et mort vers 1050, n’était point, comme on le croit encore, natif de Chabanais (Chabanensis, faute de copiste), mais bien de la petite seigneurie de Champagnac (Campanensis), propriété héréditaire de sa famille, située près de Château-Ponsat ou Ponsac en Limousin, in proprio jure hereditario quod vocatur Campanense, juxta Castellum Potentiam, mais mieux Potentiacum, selon le manuscrit de M. de Lépine (Commem. abb. Lemov.). On peut consulter là-dessus une Lettre de l’abbé Oroux, chanoine de l’église collégiale de Saint-Léonard, datée de Versailles du 1er décembre 1759. et insérée dans les Mémoires de Trévoux, à la fin du second volume de janvier 1760 ; ainsi que l’Examen critique des Dictionn. Hist., de Barbier, Paris, 1820, in-8°,tome 1er (A-J), seul paru. J’ai lu à ce sujet, à la séance d’installation de la Société Archéologique et Historique de la Charente, une Dissertation qui s’imprimera plus tard.
17. — Historiœ Francorum seu Chronici Ademari Engolismensis, monachi S. Martialis Lemovicensis, Epitome, à Domno Petro à S. Romualdo Fuliensi ; Parisiis, L. Chamoudry, 1652, pet. in-12 de 12 feuillets et 300 pages, plus l’Index. Cet ouvrage, de Pierre Guillebaud, connu sous le nom de Pierre de Saint-Romuald, religieux feuillant, né à Angouléme le 21 février 1586 et mort à Paris le 25 mars 1667, est dédié à J. Mesneau, doyen de notre cathédrale. C’est un abrégé du texte (et non le texte véritable) de la Chronique d’Adémar, avec des notes explicatives, souvent intéressantes, mais quelquefois inexactes. La manière dont les faits sont présentés dans ce petit livre, antérieur de cinq ans à la publication du P. Labbe, facilite beaucoup les recherches, et nous aide surtout à nous retrouver dans la chronologie fort embrouillée de l’original.

Il faut y joindre la continuation que P. Guillebaud dédia à son frère, chanoine de la cathédrale d’Angoulême, et qui est ainsi intitulée : Chronicon, seu Continuatio Chronici Ademari monachi Engolismensis, authore D. Petro à S. Romualdo Engolismensi ; Parisiis.L. Chamoudry, 1632, pet. in-12 de 11 feuillets et 586 pag., plus l’indiculus et deux Errata. Cette suite conduit les faits jusqu’en 1632. Il est difficile de rencontrer les deux volumes réunis, et plus difficile encore de trouver l’Abrégé et la Continuation, traduits en français par Pierre de Saint-Romuald lui-même, Paris, 1632, 2 vol. in-12. Cette rareté provient sans doute de ce que l’ouvrage avait été condamné le 28 février 1653 par Jean-François de Gondi, archevêque de Paris, comme renfermant plusieurs erreurs et assertions dangereuses, condamnation qui fut pourtant annulée par un arrêt du Parlement.

Voici les titres des autres compilations du R. P. Dom Pierre de Saint-Romuald ; elles contiennent toutes, parmi un tas d’anecdotes extraordinaires et entachées d’erreurs grossières et de superstitions, plusieurs faits très curieux sur l’histoire de notre province : Trésor Chronologique et Historique, contenant ce qui s’est passé de plus remarquable et de plus curieux depuis le commencement du monde jusqu’à l’an 1647, Paris, 1642-47, 5 vol. in-fol. ; Abrégé du Trésor Chronologique et Historique, Paris, 1660, 5 vol, pet. in-12 ; Ephémérides ou Journal Chronologique et Historique pour tous les jours de l’année, Paris, 1664, 2 vol. in-12. Pierre Guillebaud a publié aussi un Hortus Epitaphiorum selectorum, ou Jardin d’Épitaphes choisies, Paris, 1648, ibid., 1666, 2 parties in-12, l’une latine et l’autre française ; et une Méthode pour bien lire l’Histoire, 64 pages pet. in-12, à la fin de l’Abrégé du Trésor Chron., sorte de petite Bibliothèque historique, où l’auteur établit des principes de critique qu’il n’a pas toujours suivis.
18. — * Historia (seu Nomina et gesta) Pontificum et Comitum Engolismensium, incerto auctore, qui multa tum ex aliis tum ex Ademaro deprompsit. Chronique précieuse, d’une grande autorité pour les faits du onzième siècle et du douzième ; il faut cependant avoir soin d’en contrôler et d’en éclaircir les dates.

Elle est imprimée en entier dans le tome II (pag. 249 à 264) de la collection intitulée : Nova Bibliotheca Manitscriptorum Librorum du P. Philippe Labbe, Paris, 1657, 2. vol. in-fol. ; et par fragments seulement dans les tomes X (pag. 248), XI (pag. 265) et XII (pag. 595) du * Recueil des Historiens des Gaules et de la France de Dom Bouquet (et autres), Paris, 1738-1840, 20 vol. in-fol.

Le P. Labbe l’a donnée d’après trois manuscrits, l’un provenant de la bibliothèque du P. Fronton du Duc, et les deux autres de celle de J. Besly, lesquels cités souvent dans les Preuves de ce dernier passèrent à sa mort dans la bibliothèque de Jacques Dupuy et plus tard dans celle de De Thou. La reine Christine de Suède en possédait un quatrième qui doit se conserver encore au Vatican parmi ses manuscrits au n° 168 ; un cinquième enfin, offrant quelques variantes, avait été tiré du château de Verteuil, d’où il était connu sous le titre de Codex Vertulensis ou Vertoliensis. Il est souvent cité par G. de La Charlonye dans ses Engolismenses Episcopi (voir Art. 29), ainsi que dans ses Annotations sur le Recueil de Corlieu (voir Art. 20) ; et le doyen J. Mesneau en fit prendre copie en 1659.

L’auteur ne nous est pas connu ; mais il paraît certain qu’il était chanoine d’Angoulême, et il vivait encore le 13 octobre 1159, époque où se terminent les manuscrits les plus complets de sa Chronique. Il mentionne dans son Prologue, parmi les sources où il a puisé, un certain écrit de Hugues I, évêque d’Angoulême, vel in scripto felicis memoriœ Hugonis, Engolismensis episcopi. Ce membre de phrase nous explique les mots ajoutés, par une main sans doute étrangère, sur le titre du Manuscrit du Vatican, ainsi intitulé : Historia de gestis Pontificum et Comitum Engolismensium, ex Historia Hugonis Engolismensis descripta ; manuscrit que le P. Lelong et ses continuateurs (Biblioth. hist. de la France, tom. I, n° 8,279 et 8,280) ont pris pour un ouvrage différent de celui qui fait le sujet de cet article. L’écrit de Hugues n’était pas une Histoire de nos Comtes et de nos Evêques, puisque, comme l’a fort bien remarqué Dom Rivet (Hist. littér. de la France, tom. VI, p. 495), notre historien se plaint, deux lignes plus haut, de la profonde négligence des écrivains sur cette matière ; ce n’était pas non plus un ouvrage considérable, puisqu’il semble l’avoir fondu tout entier dans le sien qui est déjà si peu étendu ; ces raisons me font penser que cet opuscule, que l’on croit perdu, est tout simplement la petite Chronique d’Angoulême dont j’ai parlé plus haut (Voir Art. 15).

[ Avant de passer outre, j’engagerai les personnes qui voudront sérieusement étudier les monuments primitifs de l’histoire générale de notre province, à recourir souvent aux inépuisables collections de Diplômes, Chartes, Actes, etc., que je mentionnerai en leur lieu (voir § XI) ; et à consulter attentivement, en les comparant entre eux, les morceaux historiques, relatifs à l’Aquitaine, épars dans les Recueils déjà cités d’André du Chesne (voir Art. 16), de Dom Bouquet (voir Art. 15, 16 et 18) et du P. Labbe (voir Art. 15, 16 et 18). Ce dernier renferme, entr’autres pièces très utiles, la Chronique de Geoffroy, prieur de Vigeois (Chronica Gaufredi prioris Vosiensis), et celle deSaint-Maixent, dite de Maillezais (Chronicon S. Maxentii, vulgo dictum Malleacense) ; mais il ne faut pas lire cette dernière, et surtout la suite imprimée par Dom Martenne dans son amplissima Collectio (voir § XI), sans s’éclairer d’une excellente dissertation publiée sous le titre de Recherches sur les Chroniques du monastère de Saint-Maixent, en Poitou, par A. D. de la Fontenelle de Vaudoré, Poitiers, 1858, in-8° de 7-4 pages, plus un feuillet blanc.]
19. — * Recueil en forme d’histoire de ce qui se trouve par escrit de la ville et des comtes d’Engolesme, party en troys livres,.... par François de Corlieu, procureur du Roy à Engolesme ; — à Engolesme, par Jean de Minières, imprimeur, 1566 (1576), pet. in-4° de VIII feuillets et de 151 pages (ou plutôt de 152, car il y en a deux qui portent le n°136). Quoique cette première édition, devenue rare, porte au bas de son titre la date de 1566, elle est de 1576, comme on peut le voir au verso du troisième feuillet. Quelques jours après l’impression de son livre, Corlieu se noya dans la Charente qu’il avait voulu traverser à cheval.

On saura toujours gré à Corlieu d’avoir le premier déblayé les sentiers de notre histoire, inabordables avant lui. Son Recueil, composé sur les documents originaux, a le défaut d’être trop court ; aussi y remarque-t-on beaucoup plus d’omissions que d’erreurs. Il est écrit dans son vieux langage d’une manière toujours claire et naturelle et quelquefois attrayante.
La bibliothèque royale possède, m’a-t-on dit, le manuscrit original de Corlieu.
20. — * Recueil en forme d’histoire de ce qui se treuve (sic) par escrit de la ville et des comtes d’Angoulesme, party en trois livres,.... par F. de Corlieu, procureur du Roy au siège présidial d’Angoulesme ; seconde édition, enrichie des Privilèges concédés par les Roys de France aux habitons d’Angoulesme,.... augmentée en outre de plusieurs mémoires et annotations,.... par Gabriel de La Charlonye, escuyer, sieur de Nohère, conseiller du Roy, juge prévost de la ville et chastellenie d’Angoulesme, nepveu de l’autheur ; — a Angoulesme, par Hélie le Paige, imprimeur du Roy et de la ville, 1629, in-4° de VIII feuillets, 132 pages et un feuillet blanc, plus 84 pages pour les Annotations, et 208 pages et 4 feuillets pour les Privilèges. Cette seconde édition, peu commune, mais moins rare que la précédente, lui est de beaucoup préférable, à cause des précieuses Annotations de Gabriel de La Charlonye. J’ai vu des exemplaires dont le frontispice porte la date de 1630 et d’autres celle de 1631.
On trouve, dans quelques exemplaires seulement, une petite note latine, ainsi intitulée : Ex scriptis Do. Joannis Mesneau Engolismensis Ecclesice Decani (3 pages imprimées sur 2 feuillets in-4°). Jean Mesneau y donne l’historique des titres originaux qu’il avait recueillis et communiqués à Gabriel de La Charlonye pour ses Engolismenses Episcopi (voir Art. 29) et pour cette seconde édition du Recueil de Corlieu.

Les Privilèges, ajoutés à la fin du volume, ont été imprimés dès 1627, mais on leur a mis ici un nouveau frontispice daté de 1629 (voir § IV).
21, — Histoire de Saintonge, Poitou, Aunix et Angoumois,.... par Armand Maichin, escuyer, seigneur de la Maison-Neuve, du Fief-Franc et de Charentenay, conseiller du Roy, lieutenant particulier en la séneschaussée de Saintonge, au siège et ressort de Sainct-Jean-d’Angely. — Partie première. — A St-Jean-d’Angely, de l’impr. d’Henry Boisset, M. DC. XXXXXXXI (1671), in-fol. de 14, plus 240 et 185 pages. Le livre premier contient la description de la Gaule et des provinces de Saintonge, Poitou, Aunis et Angoumois ; et le second ce qui s’est passé de plus remarquable depuis la création du monde jusqu’à la naissance de J.-C.

Cet ouvrage n’est placé ici qu’à cause de son titre, et il aurait dû figurer dans le paragraphe précédent, puisqu’il ne traite que de la description de notre province et de ses principales villes. Il présente parmi beaucoup de choses fausses ou hasardées, quelques renseignements historiques bons à recueillir.

La partie de l’histoire proprement dite n’a jamais paru, et je crois qu’il ne faut pas beaucoup la regretter ; l’auteur était un assez bon jurisconsulte, qui a donné quelques ouvrages estimés dans leur temps sur le droit civil et sur la coutume de Saint-Jean-d’Angely, mais c’était un historien tout-à-fait dénué de critique. Il reproduit sérieusement dans le second livre de son Histoire la série des faux rois des Gaules, inventés sur la fin du quinzième siècle par Annius de Viterbe, dans ses prétendus fragments de Bérose. Maichin est aussi l’auteur d’une Théologie payenne, Saint-Jean-d’Angely, H. Boisset, 1657, in-8°, qui n’est pas mentionnée dans les biographies.
22. — MS. — Histoire d’Angoumois, suivant son gouvernement ancien et nouveau, ecclésiastique, militaire et civil, etc.... (par François Vigier, écuyer, sieur de La Pile, avocat) ; 2 vol. pet. in-4°. La signature de l’auteur Vigier de la Pile se trouve sur un feuillet blanc en tête de chaque volume, et sur le second volume elle est accompagnée de la date de 1756. L’ouvrage m’a paru néanmoins composé de 1741, époque de la mairie d’Élie-Philippe Maulde, sieur de Puymesnier, à 1757, époque de celle de Claude Trémeau, sieur de Fissac. Le manuscrit n’est point autographe, mais on rencontre en plusieurs endroits des corrections et additions qui paraissent être de la même main que la signature dont je viens de parler.

Le premier volume (de 229 feuillets écrits, plus les blancs) contient : le titre ; — Avis sur le dessein de l’auteur ;—Chap. 1er, de L’Angoumois en général ; — Chap. 2e, des Comtes anciens d’Angoumois ;— Chap. 3e, des nouveaux Comtes et Ducs d’Angoumois.

Le second volume (de 359 feuillets écrits, plus les blancs) contient : Chap. 4e, de la Ville et faubourgs d’Angoulême ; —Chap. 5e, de l’Êvêché et de ceux qui l’ont occupé ; — Chap. 6e, de la Maison de ville ; — Chap. 7e, de la Châtellenie d’Angoulême.

Ces deux volumes ne forment que la première partie de l’ouvrage qui devait avoir deux autres parties. La seconde aurait compris les autres Châtellenies, avec Cognac et les dépendances de son élection ; et la troisième la Duché-pairie de La Rochefoucauld, avec un abrégé de la Coutume d’Angoumois, servant de supplément et de corrections aux Commentaires de Jean Vigier, dont François Vigier de la Pile avait donné lui-même une seconde édition, en 1720 (voir § VIII).

Vigier de la Pile s’occupait, dès cette époque, de recherches historiques sur notre province ; car il nous apprend, dans les notes qu’il a ajoutées à ces Commentaires (pag. 13 et 17), que son intention était de réimprimer l’ouvrage de Corlieu (voir Art. 20) et celui de Sanson (voir § IV) ; mais le grand nombre de renseignements nouveaux qu’il aura recueillis à cet effet l’aura engagé plus tard à rédiger l’Histoire d’Angoumois que nous décrivons ici. C’est un bon livre, écrit avec conscience, bien qu’il ne soit pas exempt d’erreurs. Les chapitres 6 et 7 contiennent surtout des recherches neuves et intéressantes ; l’un donne la généalogie de toutes les familles qui ont figuré dans notre municipalité, et l’autre l’Histoire de tous les fiefs de la Châtellenie d’Angoulême. Ces deux chapitres nous font regretter davantage ce qui nous manque sur l’Élection de Cognac et sur la Duché-pairie de La Rochefoucauld.
Ce précieux manuscrit appartient à une dame d’Angers, qui l’a confié momentanément à Mgr René-François Régnier, évêque d’Angoulême ; et il est actuellement entre les mains de M. l’abbé Michon, qui a bien voulu me le communiquer et qui vient de le livrer à l’impression.
23. — * Chronologie historique des comtes d’Angoulême et de la Marche. Dans l’Art de vérifier les dates (par Dom d’Antine, Dom Clémencet, Dom Durand et Dom Clément), * Paris 1770, un vol. in-fol. ; mais mieux Paris, 1783-87, 3 vol. in-fol. La première édition, 1750, un vol. in-4°, est très incomplète ; et la dernière, Paris, 1818-19, 18 vol. in-8°, ou 5 vol. gr. in-4°, est moins estimée que celle de 1783.

Cette chronologie historique de nos comtes est encore ce que nous avons de meilleur. Les dates, les alliances et la filiation y sont bien établies et même discutées avec fruit. On peut néanmoins y remarquer quelques erreurs et omissions.

Il ne faut pas négliger de consulter dans le même ouvrage la partie qui traite des comtes de Périgord, des comtes de Poitiers et ducs de Guyenne, et des rois d’Aquitaine.

[On devra aussi avoir recours aux ouvrages suivants, pour la chronologie et la généalogie des anciens comtes et particulièrement des nouveaux comtes et des ducs d’Angoulême : Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France (et des Grands-Officiers de la Couronne) par le P. Anselme (et autres), * Paris, 1712, 2 vol. in-fol., mais mieux Paris, 1726-33, 9 vol. in-fol. ; — Histoire généalogique de la Maison de France, par Scévole et Louis de Sainte-Marthe, Paris, 1627 ou 28, 2 vol. in-fol., et * Paris, 1647, 2 vol. in-fol. ;—* Le grand Dictionnaire historique de Moréri (édition de Drouet), Paris, 1759, 10 vol. in-fol. — Il existe un ouvrage intitulé : * Abrégé chronologique des Grands Fiefs de la Couronne de France (par P. Nic. Brunet), Paris, 1759, pet. in-8° ; c’est une pitoyable compilation, où toutes les dates sont bouleversées, et où les noms de nos comtes sont remplacés par des noms que l’auteur a répétés au hasard pour s’épargner toute recherche.]
24. — MS. — * Histoire civile, chronologique et ecclésiastique d’Angoumois, avant et depuis l’établissement de la monarchie française jusqu’à l’an 1816, etc.,... par Louis Desbrandes, ancien maire d’Angoulême (en 1791, 1792 et 1795) ; Angoulême, 1816, 2 vol. in-4° (le premier de XVII et 568 pages, plus la Table ; et le second de VI et 524 pages, plus les Tables), entièrement écrits de la main de l’auteur (du 20 décembre 1813 au 10 décembre 1816), moins la Table Générale qui est de mon écriture. Voici les sommaires écrits en tête de chaque volume : « Tome premier, contenant 1° ce qui a rapport à la capitale et à la province d’Angoumois ; 2° l’histoire des comtes et des ducs d’Angouléme, des maisons de Taillefer, de Lusignan et de Bourbon ; 3° des détails esquissés sur les rois de France, depuis Clovis jusqu’à la restauration de LouisXVIII, dit le Désiré, sur le trône de saint Louis et d’Henri IV. — Tome second, contenant 1° le tableau de tous les maires d’Angoulême depuis l’an 1390 jusqu’à l’an 1816 ; 2° l’origine par ordre chronologique des plus anciennes maisons de l’Angoumois et des savants qui en sont sortis ; 3° l’histoire de tous les évêques qui ont occupé la chaire de saint Ausone, depuis le troisième siècle jusqu’à l’aurore du dix-neuvième ; 4° les troubles qui ont eu lieu à Angoulême pendant les guerres civiles de religion au seizième siècle. »

Ouvrage plein de renseignements curieux, recueillis pendant près de quarante ans par un homme patient et laborieux, mais malheureusement sans goût et sans critique ; aussi parmi une foule de recherches utiles et intéressantes, n’est-il pas rare d’y rencontrer des digressions oiseuses et de singulières méprises. C’est néanmoins une compilation très précieuse, qui sera long-temps consultée et qu’il serait même urgent de publier.

Ce manuscrit, dédié au duc d’Angoulême, a été déposé à la bibliothèque publique de notre ville, en vertu du testament olographe de l’auteur en date du 25 mars 1816.

Il existe neuf autres copies in-4°, plus ou moins imparfaites, de l’ouvrage de M. Desbrandes, toutes écrites de sa main et successivement augmentées par l’auteur. La première, datée de 1778, n’est à proprement parler qu’une transcription, en style maladroitement rajeuni, du Recueil de Corlieu ; elle appartient à M. Ch. de Chancel. Les suivantes (1779, * 1781, * 1782, 1783, 1785, 1787, 1790 et 1812) se trouvent à la bibliothèque publique ou dispersées chez différents particuliers. Celle de 1790, que je possède, est intitulée : Annales historiques, ecclésiastiques et civiles de la ville d’Angoulême et du pays d’Angoumois, in-4° de XII et 752 pages, plus les tables et le supplément. Elle contient un Tableau de ce qui s’est passé à Angoulème en 1789 et 1790, que l’auteur, par suite de timides considérations, n’a pas reproduit dans le manuscrit de 1816, du reste beaucoup plus complet, qu’il a légué à la bibliothèque, et le seul qu’en dernier lieu il destinait à être livré à l’impression. La copie en trois tomes, datée de 1812, qui appartient à M. de Chancel père, avait aussi été préparée en 1809 pour l’imprimeur, sur la demande du préfet Rudler ; mais le départ de ce magistrat, en février 1810, fit avorter le projet de cette publication qui devait former 3 vol. in-8°.

Sous le titre de Chronique de la province d’Angoumois, M. Desbrandes avait écrit deux autres volumes pet. in-4°, dans le genre des Abrégés de Pierre de Saint-Romuald, dont j’ai parlé plus haut (voir Art. 17). Cette Chronique manuscrite rapporte, surtout dans les dernières années, plusieurs faits qu’on chercherait vainement ailleurs. Le premier volume, qui fait partie de ma bibliothèque particulière, s’étend depuis l’an 270 jusqu’à l’an 1801, quoiqu’il soit daté de 1789, et il finit à la page 402 (les pages 363-78 manquent) ; le second volume, ou Suite de la Chronique d’Angoumois, que M. Ch. de Chancel conserve dans son cabinet, commence par la page 403, et donne la continuation de l’ouvrage depuis 1802 jusqu’en 1815. Ce dernier volume est suivi d’une Réponse inédite de M. Desbrandes à un opuscule imprimé, devenu très rare et intitulé : Réflexions sur le célibat des Prêtres, ou Accord du mariage avec le sacerdoce, par François Trémeau ; Angoulême, chez l’auteur, imprimeur du département, an IV, in-8° de 46 pages, plus un feuillet blanc.

M. Desbrandes a laissé une assez mauvaise traduction du traité de Cruce de Juste Lipse, et une foule de compilations qui n’ont aucun rapport à l’histoire du pays ; le tout inédit et écrit de sa main infatigable. Je ne connais d’imprimé de lui qu’une brochure, intitulée : les Avantages de la Pragmatique Sanction rétablis, ou le Concordat aboli, par un Patriote du département de la Charente, Angoulême, chez P. et J.-B. Bargeas, impr., 1791, in-8° de 28 pages ; et quelques Discours qu’il prononça en sa qualité de maire, qui par leur enflure démagogique contrastent singulièrement avec la couleur et la dédicace du manuscrit de 1816.

M. Louis Desbrandes, né à Angoulême le 24 février 1742, fut reçu maître-ès-arts à la faculté de Bordeaux où il étudia cinq ans, enseigna les humanités, de 1766 à 1778, dans notre ville, dont il fut maire sur la fin de 1791, en 1792, et pour quelques jours seulement en mai et juin 1793. Il est mort parmi nous, le 22 juin 1817, emportant l’estime et les regrets de ses concitoyens, après avoir contribué à illustrer par ses travaux le nom de la ville d’Angoulême qu’en des temps de folie il avait proposé d’anéantir et de changer en celui de Montagne-Charente.
25. — * Études historiques sur l’Angoumois, par M. F. Marvaud, chef de l’Institution communale de Cognac, etc. ; Angoulême, Abel Cognasse, libr.-édit. (imprimerie Texier-Trémeau), 1835, in-8°. Livre composé à la hâte par un écrivain qui n’avait alors sous sa main que fort peu de ressources historiques et littéraires.

La date de 1836, qui se trouve sur la couverture imprimée, est la véritable de l’ouvrage, qui n’a été terminé qu’au mois d’avril de cette même année ; une seconde couverture, sans date, a été imprimée tout dernièrement.

M. Marvaud, né à Montbron, auteur de quelques poésies étrangères à notre sujet, est actuellement professeur d’histoire à Brives-la-Gaillarde, où il vient de publier une Histoire civile, politique et religieuse du Bas-Limousin, Tulle, P. Detournelle, 1842-44, 2 vol. in-8°.

[ Il n’entre pas dans mon plan de donner ici la liste de toutes les histoires générales des provinces voisines, que nous avons plus ou moins d’intérêt à consulter ; mais je crois devoir indiquer les suivantes, qui m’ont paru contenir le plus de renseignements utiles : Les Annales d’Aquitaine, par Jean Bouchet, Poitiers, 1644, in-fol. et edit. antér. ;—* Histoire des Comtes de Poictou et Ducs de Guyenne, par J. Besly, Paris, 1647, in-fol., livre précieux à cause des Preuves qui l’accompagnent ;— Abrégé de l’Histoire du Poitou, par A.-R.-H. Thibaudeau, Paris, 1782-86, 6 vol. in-12., et nouv. édit. avec notes, etc., Poitiers, 1859, 3 vol. in-8° ; — Histoire des Rois et des Ducs d’Aquitaine et des Comtes de Poitou, par A.-D. de la Fontenelle de Vaudoré et J.-P.-M. Dufour, Paris (Poitiers), 1842, in-8°, tome 1er seul publié jusqu’à ce jour ; — Histoire de la ville de Niort, par M. Briquet, Niort, 1832, 2 vol, in-8° ; —* L’Antiquité de Saintes et Barbezieus, par Élie Vinet (voir § IV) ;— * Histoire de la ville de La Rochelle et du pays d’Aulnis, par le P. Arcère, La Rochelle, 1736-37, 2 vol. in-4° ;— * Histoire de Rochefort, par le P. Théodore de Blois, Blois, 1723, in-4° : — Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l’Aunis, par M. D. Massiou, Paris, 1856-59, 6 vol. in-8° ; — Recherches topographiques et historiques sur la ville de Saint-Jean-d’Angely (de 837 à 1789), par L. F. Guillonnet-Merville, Saint-Jean-d’Angely, 1830, in-8° ; — * Chronique Bourdeloise (par Gabr. de Lurbe), corrigée et augmentée, Bourdeaux, 1672, in-4°, et autres éditions ; — Histoire de la ville de Bordeaux, par D. Devienne, Bordeaux, 1771, in-4°, tome 1er seul publié ;— Histoire curieuse et remarquable de la ville et province de Bordeaux (par J. M. de La Colonie), Bruxelles, 1760, 3 vol. in-12 ; — Histoire de Limoges et du Haut et Bas Limousin, etc., par J.-A.-A. Barny de Romanet, Limoges, 1821, in-8°, livre où l’on trouve peu de renseignements historiques, mais qui renferme une compilation assez curieuse sur les mœurs et les coutumes anciennes. — L’Histoire politique et statistique de l’Aquitaine, par M. de Verneilh-Puiraseau, Paris, 1822-27, 3 vol. in-8°, est remplie d’erreurs grossières, surtout pour ce qui regarde notre province.]

 § III – Histoire ecclésiastique de l’Angoumois.

J’ai partagé le présent Paragraphe en huit Subdivisions (A, B, C, D, E, F, G, H), pour établir plus de méthode dans le classement des matières qui le composent.

Tous les livres relatifs à l’Histoire générale de l’Angoumois, catalogués dans le paragraphe précédent, contiennent des renseignements plus ou moins nombreux sur notre Histoire ecclésiastique ; mais il faut particulièrement et de toute nécessité consulter les ouvrages mentionnés aux Articles 15, 16, 17, 18, 80, 22 et 24

 § III A. — Histoire générale du Diocèse et des Évêques.

26 — MS. — Registrum Ecclesiœ matris Engolism., sans indication d’auteur, de date, ni de format. Les trois lignes de ce manuscrit, citées par Besly dans les Preuves (pag. 381) de son * Histoire des Comtes de Poictou, prouvent que ce n’était point un simple cartulaire, mais un recueil de notes chronologiques sur nos évêques. Peut-être pourrait-on le retrouver dans les archives de la Cathédrale.

Le fragment cité indique la date de 1074, au lieu de 1076, pour celle de l’élévation à l’épiscopat d’Adémar de Taillefer ; et il donne ce prélat comme frère de Guillaume III, comte d’Angoulême, ce qui ne s’accorde pas avec nos autres chroniques, qui le disent frère de l’évêque Guillaume II, son prédécesseur.
27. — MS. — Cartulare Engolismensis Episcopi, Carolo Pulchro Francorum rege exaratum. Ce Cartulaire, ainsi mentionné dans la Bibliothèque historique de la France (tom. III, n° 29, 645), appartenait au premier président Achille de Harlay, et il se trouve actuellement à la Bibliothèque royale (n° 488). Il renferme, entr’autres documents importants, toutes les pièces relatives au démêlé qui eut lieu vers le milieu du XIIIe siècle, entre Robert I de Montbron, évêque d’Angoulême, et Hugues II de Lusignan, comte d’Angoulême.
28. — MS. — Catalogus Episcoporum Engolismensium, usque ad annum 1558 in-fol. Ce manuscrit, mentionné dans la Bibliothèque historique de la France (tom. I, n° 8, 278), doit se conserver encore au Vatican parmi ceux de la reine Christine de Suède, au n°248.

Peut-être ce Catalogue est-il l’original ou une copie de celui que Corlieu avait composé en latin et dédié à Charles de Bony, évêque d’Angoulême, comme l’a remarqué Pierre de Saint-Romuald dans son Abrégé du Trésor chronologique et historique (tom. 3, pag. 390). La dédicace du Catalogue de Corlieu, ainsi que la Vie de saint Ausone (Divi Ausonii Vita) qui en faisait partie, ont été imprimées, d’après le manuscrit de l’auteur, par François Bosquet parmi les pièces justificatives (pars II, p. 114) de son livre intitulé * Ecclesiœ Gallicanœ historiarum tomus primus, Paris, J. Camusat, 1636, in-4°, dont il n’a paru que le premier volume. Cette dédicace est datée ex musœolo nostro Calendis decembris 1576, c’est-à-dire de quelques jours seulement avant la mort de l’auteur. Il est donc plus que probable que Gabriel de La Charlonye s’est servi du manuscrit de son oncle pour la composition de ses Engolismenses Episcopi (voir l’Art. suivant) ; et c’est par erreur ou par complaisance que le chanoine Toussaint Martin (Tussanus Martinus) semble lui dire, dans une lettre apologétique imprimée en tête de ce dernier ouvrage, que Corlieu n’avait écrit sur ce sujet que ce qu’il a inséré dans la première édition de son Recueil (voir Art. 19).
29. — Engolismenses Episcopi, auctore Gab. Carlonio Engolismensi ; Engolismae, apud Olivarium Minierium, 1597 ; — in-4° de IV feuillets, 52 pages et IV autres feuillets. Ce livre, peu commun, est précieux en ce qu’il nous donne la suite des évêques depuis 1159, époque où se termine la chronique intitulée Historia Pontificum et Comitum Engolismensium (voir Art. 18) ; mais il est trop succinct et l’on y remarque un assez grand nombre de dates fausses, de lacunes et de transpositions. Il parait, d’après la Note latine de Jean Mesneau citée plus haut (voir Art. 20), que Gabriel de La Charlonye avait préparé une seconde édition de son travail, cujus stylus firmior, eloquentia florentior et materia fecundior cum ornatu singulari primam editionem superare et meliorum authorum recentes historias œquare facile videtur. Je l’ai cherchée en vain, et j’ignore même si elle a été publiée.

L’édition de 1597 est dédiée à Charles de Bony, évêque d’Angoulême, et ses armes figurent sur le frontispice du livre. On remarque à la fin du volume une pièce de 92 vers latins, intitulée Engolisma. L’auteur, en effet, cultivait la poésie latine avec succès ; et les vers charmants cités dans les anciens Gradus ad Parnassum, au mot Tolvera, sont extraits d’un poème sur la Charente de sa composition, dont il donne un fragment à la page 2 de ses Annotations sur le Recueil de Corlieu (voir Art. 20). On trouve quelques autres vers de Gabriel de La Charlonye parmi les Spicilegia poetica de Guillaume Du Peyrat, de Lyon, imprimés sous le titre français d’Essays poétiques (1593, in-12), dans la ville de Tours, où notre compatriote était alors retenu, comme l’indiquent ces deux premiers vers d’une Épigramme que lui adresse l’un de ses amis :

Turonum in clara te dum tenet ambitus urbe,

Et pretio grandi lactat emendus honos....

(Pauli Thomœ Engolismensis poemata, 1593, s. 1., pet. in-8°, et autres édit.)

30. — MS. — * Inventaire des Tiltres qui ont été trouvés au Thrésor du Chapitre de l’Église cathédrale Saint-Pierre d’Angoulesme, faict par moy Jehan Mesneau, Thrésorier (depuis Doyen) et Conseiller du roy au siège présidial et sénéchaussée d’Angoulmois, a la prière et requeste de Messieurs du Chapitre de ladicte Église, suivant la conclusion capitulairc du dernier jour d’octobre, vigile de Toussaincts, mil six cent dix huit, etc. — in-fol. (copie D). Cet Inventaire, commencé le 21 janvier 1619 et continué même après la mort de l’auteur, contient la liste des papiers qui avaient échappé aux désastres occasionnés par les guerres de religion. On y trouve des indications fort intéressantes, relatives surtout à l’histoire de notre diocèse au XVIe siècle, ainsi qu’aux immenses réparations que Jean Mesneau lui-même fit faire pendant sept ans à notre cathédrale, après qu’il fut élevé en 1628 à la dignité de Doyen.

Il existe plusieurs copies de cet Inventaire, désignées par les lettres A, B, C, D , etc. ; je n’ai vu que les deux dernières, qui ne sont point de la main de Jean Mesneau dont je connais l’écriture. La copie D, en fort mauvais état, est moins ancienne , mais un peu plus complète que les trois autres. Elle contient 1,038 cotes, dont 462 regardent Angoulême, ses faubourgs et lieux circonvoisins. Les titres y sont assez bien analysés pour qu’on puisse, faute de mieux, se passer des originaux, qu’il serait pour le moment impossible de retrouver au milieu du désordre, vraiment déplorable, qui règne dans les archives de la cathédrale.

M. Desbrandes cite souvent un manuscrit de Jean Mesneau, ainsi intitulé : Annotations sur les Évêques d’Angouléme et sur les dignitaires du Chapitre, sans indication de date ni de format. J’ai cru pendant long-temps, et je l’ai même imprimé (voir pag. 20 de ma * Notice sur la Cathédrale d’Angouléme, 1834, in-8°), que ce manuscrit n’était autre chose que l’une des copies de l’Inventaire qui fait le sujet du présent article ; et en cela je paraissais être d’accord avec le Gallia Christiana (tom. II, col. 1,028), qui, dans la note qu’il consacre au vénérable Doyen, ne semble lui attribuer aucun travail d’un autre genre : Repertoria instrumentorum sedis episcopalis et ecclesiœ cathedralis descripsit. J’ai pu néanmoins me tromper, puisque dans la Note latine déjà mentionnée (voir Art. 20) Jean Mesneau nous dit lui-même : Verumtamen, dum prœdicta instrumenta quœ undique mihi afferebantur legerem, notavi accurate quœ faciebant ad historiam Comitum Engolismensium ac etiam Episcoporum, quœ postea tradidi prœdicto D. Carlonio. J’ignore ce qu’ont pu devenir ces notes spéciales sur nos comtes et nos prélats. L’un des cahiers qui les contenaient, relatif seulement aux évêques et aux dignitaires du chapitre, aura pu tomber entre les mains de M. Desbrandes ; mais je puis affirmer que ce manuscrit n’a point paru dans la vente des livres de ce dernier.

Jean Mesneau mourut à l’âge de 83 ans, le 6 février 1660, et non 1669 comme on l’a imprimé dans le Gallia Christiana, en tête de son épitaphe en dix vers latins qui se trouve conservée dans cet ouvrage, et qu’on a vue jusqu’en 1790 gravée sur une plaque de cuivre et appliquée sur un des piliers du chœur de la cathédrale. On doit à la mémoire du généreux Doyen de replacer ce témoignage de reconnaissance sous les voûtes de la basilique qu’il a restaurée à grands frais et avec tant de zèle et d’intelligence.
31. — * Ecclesia Engolismensis ( seu series Episcoporum, Archidiaconorum, Decanorum, Abbatum et Abbatissarum Diœcesis Engolismensis). Dans le tome second (col. 975 à 1032) de l’ouvrage intitulé : * Gallia Christiana in Provincias ecclesiasticas distributa, etc., opera et studio Dionysii Sammarthani (et aliorum monachorum ordinis S. Benedicti), Parisiis, extyp. reg. 1715-85, 13 vol. in fol. Les Instrumenta ou pièces justificatives se trouvent dans la seconde partie du même volume.

Livre de première nécessité, qui sera toujours la base de l’histoire ecclésiastique de notre province. En général, les faits y sont racontés et les dates établies d’après les documents originaux ; on peut cependant y relever un certain nombre d’erreurs et de lacunes.

On consultera dans le même volume ce qui regarde les diocèses de Saintes (col. 1,053), Poitiers (col. 1,136), Limoges (col. 498), Périgueux (col. 1,446) et autres provinces voisines, non seulement pour étudier les points de contact de leur histoire avec la nôtre, mais aussi parce que plusieurs abbayes, faisant partie de ces diocèses, étaient comprises dans l’ancienne circonscription de l’Angoumois, ou sont comprises aujourd’hui dans celle du département de la Charente.

La publication du Gallia Christiana est restée malheureusement imparfaite, et il fallait au moins trois autres volumes pour compléter cet ouvrage. La première édition, ou plutôt la première idée, en avait été donnée par Jean Chenu (Paris, Buon, 1621, in-4°), la seconde par Claude Robert (Paris, Cramoisy, 1626, in-fol.), et la troisième (Paris, Pepingué, 1656, 4 vol. in-fol.) par les frères Scévole et Louis de Sainte-Marthe, de la même famille que Denys de Sainte-Marthe, principal auteur de l’immense travail, entièrement refondu, qui fait le sujet du présent article.

L’abbé Hugues Du Temps, chanoine et vicaire général de Bordeaux, avait entrepris la publication d’un abrégé du Gallia Christiana, sous ce titre : Le Clergé de France, ou Tableau historique et chronologique des Archevêques, Évêques, Abbés, Abbesses et Chefs des Chapitres principaux du Royaume, Paris, 1774-75, 4 vol. in-8°. Il est à regretter que cet ouvrage, qui devait former douze volumes, n’ait pas été terminé ; c’est un assez bon livre dans lequel l’abréviateur a ajouté différentes observations de sa façon, destinées à compléter ou à rectifier l’original qu’il continue jusqu’à la fin du dix-huitième siècle. On trouve dans le tome II ce qui concerne les diocèses d’Angoulême (p. 309), de Saintes (p. 341), de Poitiers (p. 391) et de Périgueux (p. 580), et dans le tome III ce qui regarde le diocèse de Limoges (p. 241). A la fin de ce troisième volume, l’auteur donne la liste des Instrumenta imprimés dans les deux premiers tomes du Gallia Christiana, et il la fait précéder du catalogue des livres relatifs à l’histoire des diocèses dont il est traité dans les trois premiers volumes de l’abrégé. Ce catalogue est, à quelques légers changements près, la reproduction textuelle de ce que le père Jacques Lelong et ses continuateurs ont inséré sur le même sujet dans le tome I de la Bibliothèque historique de la France, Paris, 1768-78, 5 vol. in-fol.

La liste de nos évêques, donnée dans le tome 28 (p. 52-60) de la Bibliothèque sacrée ou Dictionnaire universel des Sciences ecclésiastiques, par les P. P. Richard et Giraud (nouv. édit., Paris, 1822-27, 29 vol. in-8°), n’est qu’un abrégé imparfait de celle du Gallia Christiana.
32. — MS. — Liste des Évêques d’Angoulême, depuis saint Ausone, martyr, qui en fut l’apôtre et le premier évêque, jusqu’à messire Joseph-Amédée de Broglie, qui siège à présent (1775) ; pet. in-4° de 44 pages. Liste sans autorité, renfermant une foule d’omissions et d’erreurs grossières. On y trouve consignée (pag. 50) la tradition populaire qui donne le nom d’Yrvoix au bourreau qui abattit la tête de saint Ausone.

Les pages 37 à 44 de ce manuscrit, qui fait partie de ma bibliothèque particulière, contiennent la suite des Noms et ordre des Maires de Sanson (voir § IV) jusqu’à l’année 1776. Cette continuation est signée J. Lacour ; j’ignore si c’est le nom de l’auteur ou du copiste des deux listes comprises dans le cahier.
33. — * Chronique des Evêques d’Angoulême (par l’abbé J.-H. Michon).

Ce livre sur internet.
Dans l’ouvrage du même auteur, intitulé : * Vie de Jean-Joseph-Pierre Guigou, évêque d’Angoulême (voir Subd. B. ).

Chronique intéressante, quoiqu’elle ne renferme que fort peu de renseignements inédits. Il faut lui préférer le chapitre relatif à l’Histoire religieuse, inséré par M. l’abbé Michon dans sa * Statistique monumentale de la Charente (voir § VI), et dans lequel, parmi plusieurs recherches neuves et curieuses, l’auteur donne la description d’un bon nombre de sceaux des évêques, des dignitaires du chapitre, des abbés et de leurs abbayes, etc.

M. l’abbé Michon avait commencé l’impression d’une Histoire religieuse et populaire de l’Angoumois, Angoulême, impr. de J. Sauquet, 1842, in-18 ; mais il n’en a été tiré qu’environ deux feuilles, l’auteur ayant renoncé à cette publication pour ne pas répéter ce qu’il avait à dire sur le même sujet dans les deux ouvrages que je viens de mentionner.
34. Pouillé général des Bénéfices de l’Archevêché de Bordeaux, et des Évêchés d’Agen, Condom, Angouléme, Luçon, Maillezais (ou La Rochelle), Périgueux, Poitiers, Saintes et Sarlat ; Paris, Alliot, 1648, in-4°.
35. — Pouillé des Archevêchés de Bordeaux et de Bourges, et de leurs Suffragans ; Paris, 1748, 2 vol. in-4°. J’ignore si le Pouillé de l’Évêché d’Angoulême a été imprimé séparément.

Pour connaître les noms des dignitaires et des bénéficiers du diocèse, il faut avoir recours à l’État des Archevêchés, Évêchés, Abbayes et Prieurés de nomination et collation royale (par Dom Beaunier), Paris, 1745, 2 vol. in-4°, et surtout à la Table générale publiée séparément in-8°, qui vaut mieux que l’ouvrage. On doit aussi consulter la France ecclésiastique, qui s’imprimait tous les ans (Paris, Desprez , in-12), à partir de 1764, ainsi que les autres publications du même genre, soit antérieures, soit postérieures.

[On trouve peu de renseignements relatifs à notre province dans les histoires générales ecclésiastiques ; néanmoins on aura soin de recourir aux trois ouvrages suivants : * R. P. Natalis Alexandri Historia ecclesiastica, Paris, A. Dezallier, 1699, 8 vol. in-fol. ; * Histoire ecclésiastique de Cl. Fleury (et autres), Avignon, 1777, 25 vol. in-4° et autr. édit. ;—* Histoire de l’Église Gallicane, par le P. Longueval (et autres), Paris, 1732-49, 18 vol. in-4°.

Je terminerai cette Subdivision en mentionnant parmi les nombreuses cartes de l’Évêché d’Angoulême qui existent, celle de Nicolas Sanson, Paris, Mariette, 1694, ou Robert, 1742, in-fol. ; mais elle est bien loin d’être parfaite. La carte de la Province de Bordeaux, qui comprend notre diocèse, donnée par J. B. Nolin dans le tome II du Gallia Christiana, est tout-à-fait défectueuse. ]

 § III B. — Histoire particulière de quelques Évêques.

[Il n’est parlé, dans cette Subdivision, que des Évêques sur lesquels il existe quelque notice, dissertation ou toute autre pièce particulière d’une certaine importance. Il faudra toujours recourir pour les autres prélats, et même pour ceux-ci, à l’Histoire générale de l’Angoumois (§ H) et a celle du Diocèse (§ III, Subd. A).

Parmi les innombrables Mandements, Lettres pastorales et autres circulaires qui m’ont passé sous les yeux, je n’ai mentionné que les écrits utiles à consulter pour rédiger la biographie des évêques qui les ont composés.

Ce serait peut-être ici le lieu de décrire les Vies que nous avons de saint Ausone, notre premier évêque ; mais comme elles ne paraissent présenter aucun caractère de vérité historique, je les renvoie à la Subdivision suivante, relative aux Vies et Miracles des saints personnages.]

36. — Mérère. Dans le tome III (pag. 517 et suiv.) de l’Histoire littéraire de la France de Dom Rivet (et autres), Paris, 1733-1843, 20 vol. in-4°.

Mérère (Mererius) devint évêque après avoir été comte d’Angoulême, et mourut empoisonné vers 376. Grégoire de Tours (* Hist. eccles. Francorum, lib. V, cap. XXXVII) et Fortunat (* Poemat. lib. III, carm. IV) le nomment Maracharius. L’historien de nos évêques et de nos comtes (voir Art. 18) nous apprend que l’on conservait encore de son temps, dans l’abbaye de Cluny, quelques écrits de ce prélat.
37. — Hugues. Dans le tome VI (pag. 492 et suiv.) de l’Histoire littéraire de la France.

Hugues I (Hugo ou Ugo), de la famille des anciens seigneurs de Jarnac, fut évêque de 974 à 990. Je crois avoir prouvé plus haut (voir Art. 15 et 18) qu’il est l’auteur de la Petite Chronique d’Angoulême ; et je parlerai plus loin (voir Subd. C) de la Vie de saint Ausone et de celle de saint Cybard qu’on pourrait lui attribuer.
38. — Gérard. Dans le tome XI (pag. 396 et suiv.) de l’Histoire littéraire de la France.

Gérard II (Gerardus ou Geraldus, Girardus ou Giraldus, et même Giraudus), natif du diocèse de Bayeux, légat apostolique, fut évêque d’Angoulême de 1101 à 1136, et élu archevêque de Bordeaux, postérieurement à la mort du pape Honorius II (1150), par les partisans de l’antipape Anaclet. On sait que c’est à Gérard que nous devons la reconstruction de notre cathédrale.

La vie orageuse de cet illustre prélat mériterait d’être traitée amplement dans un ouvrage spécial, mais avec plus d’impartialité que ne l’ont esquissée les apologistes trop zélés de saint Bernard, son fougueux adversaire. Ce serait une lacune importante à combler dans l’histoire ecclésiastique du douzième siècle. Voici la liste des principales sources à consulter :—* Hist. Pontif. Et comit Engol., tome II (pag. 238 et suiv.) de la Nova Biblioth. MSS libr. du P. Labbe, et tome XII (pag. 393 et suiv.) du * Recueil des Historiens de Dom Bouquet ; — * S. Bernardi opera omnia (curis J. Mabillon), Paris, 1690, 2 vol. in-fol. et autres éditions, en différents endroits, et particulièrement au tome I, Epistol. CXXVI et CXLII et Notes, et à la fin du tome II, aux Vies de saint Bernard, par Ernaldus, abbé de Bonneval, et par Alanus, évêque d’Auxerre ; — Patriarchium Bituricense, dans le tome II (pag. 82 et suiv.) de la Nova Biblioth. du P. Labbe ; — * Chron. Gaufredi prioris Vosiensis, dans le même vol. (pag. 301 et suiv.), et dans le tome XII (pag. 421 et suiv.) du Recueil des Historiens de Dom Bouquet ; — Goffridi, abbatis Vindocinensis, epist., opusc, sermones (cum notis J. Sirmondi), Paris, 1610, in-8° ;— * Chron. Mauriniacense, tome XII (pag. 84 et suiv.) du Recueil des Historiens de Dom Bouquet ;— * Orderici Vitalis ecclesiast. Historia, dans le même vol. ; Ordéric Vital appelle Gérard vir eruditissimus... magni nominis et potestatis in Romano senatu (p. 759) ; —et enfin le traité d’Arnulplus, archidiacre de Séez, puis évêque de Lisieux, intitulé : De Schismate orto post Honorii II discessum, contra Girardum, episcopum Engolismensem, dans le tome II du Spicilegium de Dom L. d’Acheri, Paris, 1723, 3 vol. in-fol. ; — etc. — Ces différentes sources et quelques autres moins importantes sont assez bien analysées dans le * Gallia Christiana, tome II, col. 993 et suiv.
39. — Lambert. On trouve des détails intéressants sur la vie de Lambert dans les sept premiers chapitres du Chronicon monasterii B. Mariae de Corona (voir Subd. D).

Lambert (Lambertus), fondateur et premier abbé du monastère de La Couronne, fut évêque de 1136 à 1149. Saint Bernard en parle avec éloge dans une Lettre adressée au Pape Eugène III. Voir le tome I (Epistol. CCLXVIII) de l’édition citée dans l’article précédent.
40, — Octavien de Saint-Gelais. Dans ma * Notice littéraire sur la famille Saint-Gelais, imprimée dans l’Annuaire statistique de la Charente pour 1836, Angoulême, P. Lacombe, in-18, et publiée à part, avec quelques corrections, au nombre de cent exemplaires.

J’indiquerai plus loin (voir § IX) les ouvrages qui traitent particulièrement de la vie littéraire de ce prélat.

Octavien de Saint-Gelais, nommé évêque en 1494, fit son entrée dans notre ville le 17 août 1497, et mourut à Vars entre le 23 novembre et le 20 décembre 1502. Il signait † Octouianus epus Engolismen, et non Octavianus.
41. — Philibert Babou de La Bourdaisière. Les manuscrits suivants donnent des détails curieux sur la vie politique de ce prélat qui fut envoyé plusieurs fois en ambassade à Rome :
- 1°— MS.— Ambassade à Rome, en 1558, du Cardinal de La Bourdaisière, in-fol.
- 2°— MS.— Négociations du Cardinal de La Bourdaisière, évêque d’Angoulême, à Rome, depuis l’an 1558 (28 mai) jusqu’en 1564 (19 décembre), 2 vol. in-fol. — Une autre copie de ce manuscrit, en un volume in-folio, est indiquée au n° 5,194 du Catalogue des livres de la Bibliothèque de M. Le Blanc, Paris, 1729, in 8°.
- 3° — MS. — Mémoires du Cardinal de La Bourdaisière, in-fol— Ces Mémoires, qui se trouvaient avant la révolution dans la bibliothèque de la cathédrale de Reims, commencent au 1er juillet 1560 et finissent au 8 novembre de la même année.
- 4° — MS. — Lettres originales et copies de l’an 1557 et 1559 de Jean-Paul de Selve, du Cardinal de La Bourdaisière, évêque d’Angoulême, et de quelques autres jusqu’en 1589, in-fol.

Ces quatre manuscrits, dont le premier, le second et le quatrième doivent se trouver à la Bibliothèque royale, figurent aux n° 30,056, 30,105, 30,106 et 30,256 de la Bibliothèque historique de la France (tome III). On peut consulter aussi, à la Bibliothèque royale, parmi les MSS de Béthune, le volume coté 8,641.

Philibert Babou de La Bourdaisière fut nommé à l’évêché d’Angoulême, le 15 janvier 1533, en remplacement de Jacques Babou, son frère, décédé le 25 novembre 1532. D’après une Sentence en date du 24 décembre 1532, citée (cot. 77) par J. Mesneau dans son Inventaire (voir Art. 50), il paraît que le Chapitre avait procédé à l’élection d’un évêque dont j’ignore le nom, nonobstant le droit de nomination qui appartenait au roi en vertu du Concordat de 1516. Philibert fit sa première entrée dans notre ville en mars 1536 (voir le * Bulletin de la Société archéol. et hist. de la Charente, année 1845, 2° trimestre, p. 136), fut élevé au Cardinalat en 1561, et transféré au siège d’Auxerre en 1563. Le diocèse d’Angoulême continua néanmoins d’être gouverné en son nom jusqu’en 1567, époque où Charles de Boni fut nommé pour lui succéder. Philibert mourut, le 23 janvier 1570, à Rome, où il fut inhumé dans l’église Saint-Louis. J’ai insisté sur toutes ces dates, parce qu’il règne une grande confusion dans ce qui a été écrit jusqu’ici à ce sujet par les historiens de notre localité, et même par Gabriel de La Charlonye (voir Art. 29) qui était presque son contemporain et place cependant sa mort en 1564.
42. — Charles de Boni. Charles de Boni (ou Bony), d’origine italienne, évêque d’Ostuni dans le royaume de Naples, fut appelé en France par Catherine de Médicis et nommé à l’évêché d’Angoulême, postérieurement au 26 juillet 1567, époque où le diocèse était encore administré au nom de Philibert. Babou (Inventaire de J. Mesneau, cot. 21). Par .suite des circonstances difficiles de l’époque, Charles de Boni ne fit son entrée à Angoulême que le 18 mai 1575 (ibid., cot. 17) ; il y mourut subitement le 11 décembre 1605.

Ce prélat est auteur de la première version latine qui ait paru des Constitutions Apostoliques, attribuées à saint Clément dit Romain : — Constitutiones sanctorum Apostolorum, lib. VIII, latine, Carolo Boni Ostunensi episcopo interprete, Venetiis, Jord. Ziletus, 1563, in-4°, rare. Cette traduction, accompagnée de notes et scholies, se joint ordinairement au texte grec donné, chez le même imprimeur et dans la même année, par le jésuite Fr. Turrianus, qui n’avait pas encore produit sa propre version publiée plus tard par Nicolinus. Celle de Charles de Boni a été réimprimée à Paris, 1564, in-8°, et Laurent Surius l’a insérée dans ses Concilia omnia tum generalia tum provincialia, etc., Cologne, 1567, 4 vol. in-fol.

Tous les bibliographes qui parlent de cette traduction, depuis Ellies Dupin (* Nouv. Biblioth. des auteurs ecclés., tom. 1er, Paris, 1698, in-8°, p. 25) et Guill. Cave (* Script. eccles. Hist. litter., Genève, 1705, in-fol. p. 20, et autr. édit.), jusqu’à M. J.-C. Brunet (* Manuel du Libraire, 4e édit., tome 1er, p. 709), ont changé le nom de Boni, latinisé Bonius, en celui de Bovius ou Bovio ; M. Ch. Nodier (* Biblioth. sacrée gr. lat., Paris, 1826, in-8°, p. 147) en a même fait un Jean-Charles Bovins. Ces erreurs réunies pourraient faire confondre Charles de Boni avec Jean-Charles Bovio, savant archevêque de Brindes, qui vécut dans le seizième siècle et traduisit lui-même en latin plusieurs ouvrages de saint Grégoire de Nazianze.
43. — Antoine de La Rochefoucauld. Je décrirai plus loin (voir Subd. D.) les ouvrages relatifs à ses démêlés avec les Jésuites d’Angoulême. Ce prélat siégea de 1608 à 1634.
44. —Jacques Le Noël Du Perron. La Bibliothèque historique de la France (tome III, n° 30,718), mentionne le recueil suivant : — MS. — Lettres de M. Du Perron, évêque d’Angoulême, écrites depuis le 10 juillet 1634 jusqu’au 12 mai 1644, sans indication de format.

J’ignore ce qu’est devenu ce précieux manuscrit, qui avait appartenu à François Le Bouthillier, évêque de Troyes, issu d’une famille originaire de notre province.

Jacques Le Noël Du Perron, évêque d’Angoulême de 1636 à 1646, fut transféré au siège d’Évreux, et mourut le 17 février 1649. Le cardinal Jacques Davy Du Perron, dont il prit le nom et dont il édita les ouvrages de controverse, était son oncle maternel.
45. — François de Péricard. Je ne connais de particulier sur ce prélat que les deux pièces suivantes :
- 1° — Illustrissimo ac reverendissimo domino D. Francisco de Pericard, Engolismensium antistiti meritissimo, quod Engolismensis Rhetoricœ Bethlemiam declamationem suo adventu ornavit, Ode eucharistica et panegyrica ; Engolismae, 1653, in-fol. de 4 feuillets. — On lit à la fin de cet opuscule : Canebat ex tempore L. F. S. J. (Leonardus Frizon, Societatis Jesu). Léonard Frizon, poète latin distingué, né à Périgueux en 1628 et mort à Bordeaux en 1700, était en 1653 professeur au collège des Jésuites d’Angoulême.
- 2° — A Monseigneur l’Évesque d’Angoulesme. — C’est l’Épître VII du tome troisième des Œuvres chrestiennes et morales d’Antoine Godeau, évêque de Grasse ; Paris, P. Le Petit, 1663, pet. in-12. Voici les six premiers vers de cette Épître :

Prélat, dont la bonté, l’esprit et le courage

Rendent le nom illustre entre ceux de notre âge,

Ne crois pas, en quittant les belliqueux hasards .

Et les rudes travaux de Bellone et de Mars,

D’un vaillant capitaine avoir quitté l’office ;

Tu n’as fait que changer de guerre et de milice.

Ces vers font allusion au métier des armes que Péricard avait suivi, avant d’avoir embrassé la carrière ecclésiastique. Ce fait nous est confirmé par une lettre de Balzac (Entretien II), qui lui a aussi dédié sa Comparaison de Ronsard et de Malherbe (Entretien XXXI). Balzac nous apprend, dans ce dernier opuscule, que Péricard avait travaillé à une version de la Bible.

François de Péricard occupa le siège d’Angoulême de 1646 à 1689.

46. — Cyprien-Gabriel Bénard de Hezay. Ce prélat fut l’un de ceux qui se déclarèrent hautement contre la bulle Unigenitus. Il publia à cette occasion la pièce suivante : — * Mandement de Monseigneur l’Évêque d’Angoulême, pour la publication de l’Appel qu’il a interjeté à l’Église Universelle, au Pape mieux conseillé et au futur Concile Général, de la Constitutution de N. S. P. le Pape Clément XI, du 8 septembre 1713, qui commence par ces mots : Unigenitus Dei Filius, etc. ; à Angoulême, chez Maurice Puinesge, imprimeur du Roy, de Monseigneur l’Évêque et marchand libraire, 1718 , in-4° de 58 pages, avec l’écusson du prélat sur le frontispice. L’Acte d’Appel commence à la page 11.

Cette pièce rare et curieuse n’est point mentionnée dans la Bibliothèque Janséniste du P. Colonia (Bruxelles, 4me édit., 1740, 2 vol. in-12) ; elle aurait dû cependant y figurer, à raison de ses expressions audacieuses contre le S. Siège. « Le S.Père, y est-il dit (p. 4), s’est rendu inexorable aux très humbles représentations qui lui ont été faites, et inflexible aux pressants besoins de l’Église. Au lieu d’éclaircissements qu’on en attendoit, il ne parle que de l’évidence de sa Bulle, que personne ne peut se vanter d’avoir jusqu’à présent bien entendue ; les instances les plus soumises qui lui ont été faites par des Prélats pleins de vénération pour le S. Siège , qui lui en demandoient des explications, ont passé dans son esprit pour une révolte ; ils n’en ont reçu que des marques d’indignation. De quelle étrange manière sont-ils traités dans les Lettres Apostoliques publiées à Rome, le 8 septembre dernier ? Ce ne sont que rigueurs, que traits injurieux, que menaces de retranchement de communion, que foudres du Vatican prêtes à les accabler, à moins qu’ils ne prennent le parti d’une obéissance aveugle et servile à une Constitution qui met toute l’Église en trouble. »

Une note, qui se trouve à la fin de l’Acte d’Appel, nous apprend que plusieurs de Messieurs du Chapitre de la cathédrale,.. tous Messieurs les Curés de la ville,.. Messieurs les Doyens et Chanoines de l’église collégiale de Notre-Dame de La Rochefoucauld, ainsi que les Chanoines réguliers de l’Abbaye de La Couronne, y adhérèrent unanimement ; et que plusieurs Communautés et Ecclésiastiques étaient en disposition de s’y joindre. Il va sans dire que les Jésuites n’étaient nullement dans cette disposition amicale, mais qu’ils durent au contraire s’opposer vigoureusement à la propagation des principes de notre prélat. M. l’Abbé Michon, dans sa * Chronique des Évêques (voir Art. 55), nous dit en parlant de Cyprien Gabriel de Rezay : « On ignore pour quel motif il interdit, en 1720, les PP. Jésuites qui tenaient le collège d’Angoulême. ». Le mot de l’énigme se trouve dans les faits que je viens de mentionner. Le prélat angoumoisin persista-t-il ou non dans sa protestation contre la bulle Unigenitus ? je n’ai trouvé jusqu’ici aucun indice de sa rétractation.

Le célèbre Joseph Languet, alors évêque de Soissons, publia., en date du 2 février 1719, une réponse ainsi intitulée : Lettre de Monseigneur l’Évêque de Soissons à Monseigneur l’Évéque d’Angoulême, au sujet de son Appel, Reims, Barth. Multeau, 1719, in-4°. Je connais plusieurs réimpressions de cette pièce , * in-4° et in-12, et elle a été insérée dans le Recueil des ouvrages polémiques de l’auteur, Sens, 1752, 2 vol. in-fol., trad. en latin, avec quelques corrections, même année et même format.

Cyprien-Gabriel Bénard de Rezay, nommé évêque d’Angoulême le 1er novembre 1689, mourut le 6 janvier 1737.
47. — Joseph-Amédée de Broglie. Parmi les nombreux Mandements et Instructions pastorales publiés par ce prélat, je mentionnerai la pièce suivante, dirigée contre les philosophes du siècle dernier :— Mandement de Monseigneur l’Évêque d’Angoulême sur l’Avertissement de la dernière assemblée du Clergé contre l’Incrédulité ; à Poitiers, de l’imp. de Félix Faulcon, 1770, in-12, de 120 pages, en y comprenant l’Avertissement du Clergé de France aux fidèles du royaume.

Joseph-Amédée de Broglie, nommé évêque d’Angoulême le 11 novembre 1753, mourut le 19 avril 1784.
48. — Philippe-François d’Albignac de Castelnau. Ce prélat refusa de prêter le serment exigé par le décret de l’Assemblée nationale du 27 novembre 1790, et protesta contre tout ce qui se fit alors dans le diocèse. Voici la liste des pièces qu’il publia à cette occasion :
- 1° — * Lettre de M. l’Évêque d’Angoulême à MM. les membres (électeurs) du département de la Haute-Charente ; — au Triadou, ce 4 février 1791 ; — s. n. d. 1., in-8° de 16 pages.
- 2° — * Lettre de M. l’Évêque d’Angoulême à M. Joubert, curé de Saint-Martin de la ville d’Angoulême ; — au Triadou, le 8 avril 1791 ; — s. n. d. 1., in-8° de 16 pages.
- 3° — * Ordonnance de M. l’Évêque d’Angoulême, au sujet de l’élection, faite le 8 mars dernier, de M. Pierre-Mathieu Joubert, curé de Saint-Martin de la ville d’Angoulême, par MM. les électeurs du département de la Charente, en qualité d’Évêque Audit département ; — donnée au Triadou, le 12 avril 1791 ; — s. n. d. 1., in-8° de 24 pages.
- 4° — * Instruction adressée par M. l’Évêque d’Angoulême, aux Curés, Vicaires et autres Ecclésiastiques de son diocèse, qui n’ont pas prêté le serment ordonné par l’Assemblée nationale ; — donnée au Triadou, le 17 avril 1791 ; — Paris, de l’impr. de Guerbart, in-8° de 40 pages. Cette Instruction est celle que l’évêque de Langres venait de répandre dans son diocèse.

L’évêque d’Angoulême publia, à la même époque, un * Catéchisme pour le peuple sur l’Église, s. 1. n. d., in-8° de 24 pages ; et il adressa à ses diocésains, par ordonnance datée du Triadou le 24 mai 1791, les * Lettres de N. T. S. P. le Pape Pie VI sur le serment civique prêté par les Ecclésiastiques, et sur les élections et consécrations des faux Évêques, dans le royaume de France (en latin et en français), Paris, Laurens jeune, 1791, in-8° de 32 et 36 pages, plus le titre.

Philippe-François d’Albignac de Castelnau, nommé évêque d’Angoulême le 2 mai 1784, est mort en Angleterre en janvier 1814. Le Triadou, où il s’était retiré dans les commencements de la révolution, est situé dans l’arrondissement de Montpellier, au nord et à trois lieues environ de cette ville.
49.—Pierre-Mathieu Joubert, évêque constitutionnel. Je citerai seulement la pièce suivante : — Lettre pastorale de M. l’Évêque du Département de la Charente, — donnée à Angoulême, le 10 avril 1791 ; — s. 1. n. d., in-4° de 12 pages. En voici le début : « Pierre-Mathieu Joubert, par la Miséricorde Divine et le choix du Peuple dans la Communion du Saint-Siège apostolique, Évêque du Département de la Charente, à ses vénérables coopérateurs dans le saint Ministère et à tous les fidèles de son Diocèse, salut et bénédiction en notre Seigneur Jésus-Christ. » Cette Lettre Pastorale est une chaleureuse apologie de la Constitution civile du Clergé.

Pierre-Mathieu Joubert, fils d’un médecin de notre ville, curé de Saint-Martin et député du Clergé d’Angoumois aux États Généraux, venait d’être proclamé évêque par les électeurs du département, le 8 mars 1791, et sacré à Notre-Dame de Paris, le 27 du même mois. Il fit son entrée solennelle à Angoulême le 5 avril, et prit possession de l’église cathédrale, le 10 du même mois, après avoir été harangué à la grille du chœur par M. Perrier de Gurat, alors maire (le Discours de M. de Gurat a été imprimé in-8°). Le nouvel évêque prêta le serment exigé par le décret du 15 juin 1790, célébra la messe pontificalement, et, montant en chaire, lut la Lettre Pastorale ci-dessus mentionnée. La veille de cette installation, le prélat avait présidé la Société des Amis de la Constitution, de notre ville, et y avait prononcé un Discours terminé par un pompeux éloge de Mirabeau qui venait de mourir. (Voir le n° XXXVII, en date du vendredi 15 avril 1791, du Journal politique, patriotique et littéraire du département de la Haute-Charente, in-8°, publié par M. Debresme-Desgagniers).

Joubert siégea jusqu’à l’abolition totale du culte catholique, en 1793, époque où il se sécularisa. Depuis, il s’est marié et a occupé plusieurs fonctions élevées dans l’administration civile, et entr’autres, pendant long-temps, celles de Conseiller de Préfecture de la Seine.
50. — Dominique Lacombe. Dominique Lacombe, né à Montrejeau (Haute-Garonne), le 25 juillet 1749, ancien Doctrinaire, ancien principal du collège de Guyenne, ancien curé constitutionnel de Saint-Paul de Bordeaux et ancien député de la Gironde à l’Assemblée législative, fut élu en 1797 évêque métropolitain de Bordeaux, sacré en 1798, et nommé en 1802 évêque d’Angoulême, où il fit son entrée le 16 juin.

Je mentionnerai de ce prélat les deux pièces suivantes :
- 1° — * Discours à l’occasion de la loi qui permet le Divorce, prononcé dans l’église de Saint-Paul ; Bordeaux, de l’impr. de Michel Racle, 1793, in-8° de 46 pages plus un feuillet blanc. Ce Discours est contre la loi du Divorce. Il fallait bien du courage pour oser, à une pareille époque, s’écrier dans la chaire évangélique : « ainsi donc, ai-je dit au fond de mon cœur, ainsi est profanée cette institution première, élevée par J.-C. à la dignité de Sacrement !... Ah ! je réunirai le peu que le Ciel m’a donné de talents et de force pour montrer aux époux les fléaux qu’ils attirent sur eux, et aux Législateurs les atteintes sacrilèges qu’ils portent à la souveraineté du Tout-Puissant !... » (p. 6).
- 2° — Lettre au vénérable prêtre Binos, ancien chanoine de Saint-Bertrand (de Comminges), dans les Annales de la Religion, tome XV, Paris, 1802, in-8°, p. 134. Cette lettre, datée du 4 juin 1802, a été tirée à part in-8°. Lacombe y donne tous les détails relatifs au refus qu’il fit de rétracter le serment qu’il avait prêté à la Constitution civile du Clergé. L’abbé Cazaintre, chanoine de Carcassonne, alors curé de Saint-Papoul (canton de Caslelnaudary), publia une réponse à cette Lettre, sous le titre d’Entretiens pacifiques (de Marcien et de Clémile), sur les affaires de la religion en France, Amiens (Toulouse), 1802, in-8°, et autre édition, Bruxelles (Carcassonne), 1805, in-8°.

Parmi les nombreux Mandements de Dominique Lacombe, il y en a pour toutes les principales circonstances politiques du Consulat, de l’Empire, des Cent Jours et des deux Restaurations. Du temps de Bonaparte, le prélat prend les titres de membre de la Légion-d’Honneur et Chevalier de l’Empire, et, dans les commencements de la Restauration, il prend celui de Chevalier du Lys. Cette dernière précaution n’empêcha pas que, le 25 mai 1814, le Duc d’Angoulême, passant par notre ville, admit le clergé à lui rendre ses devoirs, à l’exception de l’évêque qui fut formellement exclu de sa présence. M. Beauregard, ancien officier, qui avait épousé une nièce du prélat, publia Quelques Réflexions (in—4° de 10 pages), sur cette circonstance ; il parut, au nom du clergé d’Angoulême , une Courte Réponse à l’éditeur de Quelques Réflexions, dont j’ignore le format et le nombre de pages ; et M. Bcauregard répliqua par Quelques vérités au clergé d’Angouléme, ou Réplique à la Courte Réponse, etc. (in-4°de 22pages). On imprima aussi une Lettre de M.Peyrot, curé de Périgueux, qui blâmait la Courte Réponse. Le Duc et la Duchesse d’Angoulême, persistèrent constamment dans leur refus de recevoir Lacombe, lors de leurs différents passages dans notre ville.

Le prélat mourut à Angoulême, le 7 avril 1825, anniversaire du jour (7 avril 1792) où il avait donné sa démission de député à l’Assemblée législative, le lendemain du décret qui interdisait tout costume ecclésiastique.

Il faut consulter sur Dominique Lacombe l’Ami de la Religion et du Roi, tome XXXV, Paris, 1823, in-8°, p. 337 et suiv. ; l’Annuaire nécrologique de M. Mahul (année 1823), Paris, 1824, in 8°, p. 192 et suiv. ; la * Biographie universelle,supplément, tome LXIX, Paris, 1841, in-8°, p. 296 et suiv., et autres biographies modernes. Les auteurs de ces divers ouvrages, tout en différant entr’eux de manière de voir sur de graves questions de discipline ecclésiastique, s’accordent à louer la pureté et la douceur des mœurs du prélat, sa charité, son zèle et son affabilité.

Parmi les nombreuses pièces manuscrites en vers et en prose qui ont circulé pour ou contre cet évêque, on a recueilli les Lettres de l’abbé Duchazaud, qui ont été publiées sous le titre d’Avis à la Petite Église, Périgueux et Paris, 1819, in-12.
51. — Jean-Joseph-Pierre Guigou. L’ouvrage suivant a été publié aux frais de la nièce du prélat : * Vie de Jean-Joseph-Pierre Guigou, évêque d’Angoulême, précédée de la Chronique des évêques d’Angoulême, par l’abbé J.-H. Michon ; Angoulême, impr. de F. Soulié, 1844, in-8°, de 5 feuillets, XVIII pages et un feuillet blanc pour les pièces préliminaires, 176 pages pour la Chronique, 188 pages plus le titre répété pour la Vie, et 176 pages pour les notes, l’errata et la table, avec fac-simile du prélat, et portrait au bas duquel on lit ces mots : mort en odeur de sainteté.

M. l’abbé Michon a exigé qu’on supprimât une Conclusion qui avait été ajoutée (pag. 185 à 187 de la Vie), pendant son absence et sans son consentement ; il ne s’est échappé que fort peu d’exemplaires qui la contiennent.

J’ai déjà parlé (voir Art. 55) de la Chronique des Évêques, qui forme environ le tiers de l’ouvrage.

Jean-Joseph-Pierre Guigou, vicaire-général d’Aix, né à Auriol (Bouches-du-Rhône), le 1er décembre 1767, fut nommé évêque d’Angoulême en 1825, et sacré à Aix le 29 juin 1824. Le 15 septembre de la même année, il fit son entrée dans notre ville, où il est mort le 21 mai 1842.

à suivre

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