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1849 - Jean de Luc crée une nouvelle colonie agricole à La Ronce (Ronce-les-Bains - La Tremblade 17)

La fuite en avant et l’Algérie comme destination.

jeudi 14 avril 2016, par Pierre, Razine, 509 visites.

Plan général de cette étude Références et bibliographie

Alors que sa colonie agricole de la Vallade, à Rétaud, est en pleine déconfiture, Jean de Luc est encouragé par les pouvoirs publics à créer une seconde colonie à La Ronce (aujourd’hui Ronce-les-Bains) sur la commune de la Tremblade. Son but est d’envoyer ces enfants abandonnés en Algérie, pour défricher les terres de la nouvelle colonie. Trois ans après la tentative avortée de M. de Montigny, les responsables politiques ont révisé leur jugement sur ce type de projet. Et cela arrange bien les départements confrontés à la croissance du nombre de ces enfants dont on ne sait que faire.

Sources : AD17

Dates clés de l’année 1849

- 28/01/1849 : rétablissement de la censure des spectacles.
- 29/01/1849 : tentative de coup d’état du président Louis-Napoléon Bonaparte contre l’Assemblée.
- 13/05/1849 : élections législatives. L’Union libérale (légitimistes, orléanistes et catholiques militants) obtient 53% des suffrages ; les républicains 10%.
- 13/06/1849 : une manifestation organisée par des députés en faveur de la République est sévèrement réprimée.
- 27/07/1849 : une loi restreignant la liberté de la presse entraîne la disparition de nombreux journaux.
- 31/10/1849 : Louis-Napoléon Bonaparte contraint le gouvernement à démissionner et retire à l’Assemblée une grande partie de ses pouvoirs.
- 27/11/1849 : les coalitions d’ouvriers et le droit de grève sont interdits.

Archives de l’année 1849 associées à cet article

AD17 - 3X373

 Histoire du domaine de la Ronce à Ronce-les-Bains - La Tremblade

En 1195, le domaine de la Ronze (situé près de la cité balnéaire actuelle de Ronce les bains et de La Tremblade), était une terre marécageuses entourée de dunes de sable. Le seigneur de Mornac en fit don aux frères de Grandmont au lieu-dit « La Garde ». Ce grand domaine commençait de la pointe du Mus de Loup jusqu’aux Bouchards, le Gardour et s’étendait jusqu’à la pointe de Maumusson.

En 1749, le prieur Dom Arnaud Jean Lamiraud vend La Ronze au sieur Ignace Mesnier chirurgien, juge royal à Brouage, demeurant à La Tremblade. Puis, le domaine est revendu à Elizabeth Cotard mariée au seigneur de La Girardière. Ce couple sans postérité, transmit cette propriété à un neveu, puis à la fille de ce dernier : Anne Benoît Cotard mariée à Jacques Michel Saulnier de Beaupine.


La Ronce, lieu-dit de La Tremblade ; sur la carte d’état-major de 1820-1866. Ronce-les-Bains n’existe pas encore. Source Géoportail.
Les bâtiments ide couleur rouge sont ceux de la Colonie agricole de La Ronce.

Ci-dessous la carte actuelle


Aujourd’hui, il reste au moins une trace visible de cet ancien domaine : ce petit bâtiment situé au milieu d’un camping, sur lequel on peut lire, gravées dans la pierre ces inscriptions : « De Beaupine Père - Année 1821 »

Il est situé sur la parcelle cadastrale n° 1115, au lieu-dit le Bois de la Ronse.


En 1835, leur fils Jacques, percepteur des contributions directes de La Tremblade vendit sur saisie immobilière le domaine de La Ronze à Hyppolite Duboste, receveur des finances à Rochefort.

L’acte notarié décrit la composition du domaine : 1 428 hectares 77 ares et 80 centiares recouvrant les lieux-dits : La Ronce, le Monard, les Rouchards, le petit Bouffard, Ternusson, les Rivaux, le Terrier vert, les Brandards, le Mus du Loup, les Brandes et le lieu dit Ville d’Anchoine.

Duboste fit mettre en exploitation ce lieu assez désertique, dans certaines parties humides. Il fit commerce de betterave sucrière pour alimenter sa raffinerie, de carottes fourragères et de raves. Il fit aussi aménager des prés artificiels et élever du bétail.

A la suite de difficultés financières l’exploitation fut de nouveau mise en vente le 4 juillet 1846 par le notaire Pougnard, mais cette vente ne se concrétisa que quelques années plus tard. Les années passèrent et la situation se dégradant, Hippolyte Duboste donna le domaine de la Ronce à bail à ferme à Mr Jean de Luc directeur de la colonie agricole de La Vallade à Rétaud et à Mr Jean Martin Landmann prêtre, à cette époque en Afrique. (la minute du notaire datée du 4 juillet 1849 précise l’étendue du domaine : 1 428 hectares).

 La création de la colonie agricole de La Ronce

En 1849, la colonie agricole de la Ronce, près de La Tremblade, voit le jour. Dans un courrier de mars 1850, Jean de Luc en donne cette description : C’est un immense domaine de 1000 hectares. 1/5ème comprend des terres arables produisant du seigle, un dixième est constitué de prairies naturelles créées dans des marais desséchés et dix hectares sont cultivés en mattes à légumes. Le reste des terres se compose de dunes et terrains vagues jusqu’à la mer en limite du domaine de l’Etat. De Luc évoque aussi l’ensemencement des terres infertiles avec des pins et des chênes qui dit-il, seront couvertes dans peu d’années par une immense forêt. De vastes bâtiments neufs qui sont les locaux de l’ancienne raffinerie à sucre permettent de recevoir les colons. Pour de Luc l’endroit est idéal ! Quelques années plus tard l’abbé Migne, dans le "Dictionnaire d’économie charitable" (publié en 1856, l’établissement ayant disparu depuis près de 6 ans !) fera une description dithyrambique de la colonie de la Ronce, qui cependant ne doit pas faire illusion. Nous en reparlerons ultérieurement.

De Luc qui connaissait de grandes difficultés de gestion à La Vallade (établissement mis sous surveillance bientôt privé des subsides de l’Etat) n’hésite donc pas à s’associer avec l’abbé Landmann pour fonder une nouvelle colonie agricole où les enfants de 7 à 8 ans jusqu’à l’âge de 15 ans seront formés à l’agriculture et à l’horticulture. Selon le Sous-Préfet de Marennes (courrier du 5 mars 1850) : « au sortir de l’établissement à l’âge de 20 ans, ceux-ci sont destinés à devenir des colons d’Afrique ». En exploitant différentes sources il n’est pas rare de constater des divergences. On peut se poser des questions sur la sincérité des informations communiquées par De Luc à l’administration.

32 enfants sont extraits de La Vallade et transférés à la Tremblade pour créer la colonie de La Ronce. En dépit des difficultés de gestion de la Vallade, Jean de Luc conserve le soutien des autorités. Le Préfet, dans sa lettre du 10 novembre 1849, embellit la situation lorsque le maire de Bordeaux lui demande s’il peut envoyer de 60 à 75 enfants à la colonie de la Ronce : « Le Conseil Général s’est montré trop sévère. Le déménagement a causé beaucoup de troubles mais tout devrait rentrer dans l’ordre ».

Dans un courrier, De Luc donne des précisions sur l’organisation de la Ronce : « Le personnel est composé de 7 frères hospitaliers, la colonie reçoit 40 enfants tous orphelins ou enfants trouvés. Cette colonie est une succursale de Medjez-Amar ».

Jean de Luc révèle ainsi qu’il s’est associé avec l’abbé Landmann dans un projet plus ambitieux : former des adolescents à l’agriculture avant de les envoyer en Algérie, à Medjez-Amar dans le cadre de la colonisation de ce nouveau territoire.

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