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1864 - Flore illustrée de Saintonge et de l’Ile de Ré

vendredi 5 juin 2009, par Christian, Jean-Claude, 6434 visites.

Dans sa livraison de 1864, le Bulletin des travaux de la société historique et scientifique de Saint-Jean d’Angély a publié deux mini-flores de Saintonge, l’une due à un agriculteur de Migré, Adolphe Vinet : « Des noms vulgaires et des usages de quelques plantes du canton de Loulay et de l’île de Ré » ; l’autre à un médecin de Beauvais-sur-Matha, le docteur Savatier : « Des noms vulgaires, des propriétés et des usages de quelques plantes [204 !] du canton de Matha » On en a extrait ici les passages relatifs soit à certaines croyances, soit à des utilisations qui pouvaient également remonter à des temps couverts par ce site.

On a présenté ces listes en deux colonnes, en reprenant la classification de leur livre de référence commun : la Flore de l’ouest de la France, de James Lloyd [dans sa 4e édition, de 1886, la plus ancienne disponible sur Internet, la première datant, semble-t-il, de 1854].

Les dessins qui illustrent cette flore ont été créés par Jean-Claude Chambrelent en 2009

Une page pour les randonneurs et les amoureux de la nature
Dessin de Jean-Claude Chambrelent

Dans la première colonne, l’astérisque signale les plantes propres à l’île de Ré ou aux bords de mer. D’autre part, ces deux articles comportaient nombre de coquilles et de fautes d’orthographe : on s’est contenté de corriger les plus gênantes.

 Plantes phanérogames


RENONCULACEES

- Clematis vitalba. — Vioche bianche. Sert aux mendiants pour se faire des plaies à la peau et aux ménagères pour les éparous de bugée (séchoirs de lessive).
Les feuilles de presque toutes les renoncules sont reconnues comme vésicantes, délaissées par le bétail et nuisibles aux cultures.
1° Clematis vitalba. — Vioche. Du verbe patois « viocher » qui signifie : avoir une démarche incertaine, courir à droite et à gauche sans cause déterminée. Ses tiges sont utilisées pour faire des cordes destinées à tendre du linge au séchoir, ou à palisser des claies.
BERBERIDEES

- Berberis vulgaris. — Vinoté. Dans quelques localités (à La Vergue, à La Fayolle), on se sert de sa racine pour teindre la laine en jaune.
VITACEES

- Vitis vinifera. — Vigne, Vegne, cultivé en grand pour la récolte de son jus. On en connaît une foule de variétés dont les plus communes sont le Bannezat, le Dégoûtant, le Chaussé nègre, le Marocain, la Folle nègre, le Grous bianc, le Coulombat, le Chaussé gris, le Saint-Pierre.
- Ampelopsis quinquefolia. — Raisinette, Vioche nègre, utilisée pour les séchoirs et pour les treillages.
7° Vitis vinifera. Vigne sauvage, raisinette.
NYMPHEACEES

- Nymphea alba et lutea. — Tranchou, Volette, dans certaines communes on nomme leurs feuilles tourteaux et leurs fruits bouteillles. Les racines sont utilisées comme anti-aphrodisiaques.
PAPAVERACEES

- Chelidonium majus. — Herbe d’éclair. On applique son suc laiteux sur les fis (verrues) pour les guérir.
9° Chelidonium majus. Herbe d’éclair (origine inconnue), son suc laiteux est employé pour cautériser les verrues.
FUMARIACEES

- Fumaria (les). — Fumeterre, Sarrazine et Raisinettes.
10° Fumaria (les) sont connus sous le nom de Raisinettes ou Sarrazines, sans doute à cause de la ressemblance éloignée de leur fleur avec celle du raisin ; ils sont très-usités comme dépuratif, et on leur attribue une influence notable sur l’apparition des menstrues.
CRUCIFERES

- Brassica oleracea. — Choux. Employé en cuisine ; tous les vignerons et tous les maçons mangent la soupe aux choux tous les jours.
- Brassica rapa. — Rave, Rabe. Se met dans la soupe bouillie.
- Brassica campestris. — Navelette, Colza. Son fruit est employé comme oléagineux, ses tiges servent à allumer les feux de joie qu’on fait encore, dans beaucoup de localités, la veille de la Saint-Jean.
- Barbarea vulgaris. — Herbe Notre-Dame. Ses feuilles pilées sont souvent appliquées sur les meurtrissures.
- * Lepidium sativum. — Cresson alénois cultivé pour être mangé en salade.
Coronopus ruelli. —Corne de cerf, employé contre la destruction des verrues [sic].
CARYOPHYLLEES 23° Herniaria glabra et hirsuta sont désignés sous le nom d’Herbes de teigne, parce qu’on suppose qu’il existe une maladie des yeux dans laquelle il se développe sous la muqueuse de l’œil de petits vers presque imperceptibles appelés par le vulgaire « teignes », et qu’en exposant cet organe à la vapeur d’une décoction chaude d’herniaria, on voit les susdits vers tomber des yeux et que dès lors on est guéri.
MALVACEES

- Malva (les). — Mauves, Mauvres en Ré. Employées comme émollientes. Leurs fruits sont appelés Petit-Beurre, Fremageon.
- Althea officinalis. — Guimauve. Sa racine et ses feuilles sont journellement employées comme laxatives et émollientes. C’est une des plantes que le laboureur respecte le plus.
21° Malva (les diverses espèces de) sont employées journellement comme émollientes sous le nom de mauvres.
TILIACEES

- Tilia mycrophilla. — Tilleul. Ses fleurs sont employées comme calmantes.
HYPERICINEES

- Hipericum perforatum. — Millepertuis. On met ses fleurs dans l’eau-de-vie pour la rendre vulnéraire.
- Androsœmum officinale. — Herbe à tous maux, Mataflond à La Jallet. Ses feuilles servent à assécher les plaies.
24° Hypericum (les), surtout le perforatum, sont appelés mille perdu (mot corrompu de « mille pertuis ») ; dans l’opinion des gens superstitieux, si on en cueille quelques pieds le jour de la Saint-Jean et avant le lever du soleil, et qu’on le conserve toute l’année, il préserve de l’ensorcellement.
ACERINEES

- Acer monspessulanum. — Ager. Sert aux tourneurs pour faire des quilles et des boules de rampeaux, utilisé en outre pour l’ébénisterie.
25° Acer campestre et monspessulanum. On conserve au premier le nom d’érable et on donne au second le nom d’agé, évidemment du latin acer, on l’estime beaucoup plus que l’érable à cause de sa dureté, soit comme bois de feu, soit comme bois de construction.
GERANIACEES

- Geranium robertianum. — Herbe des sorcers à la Vergne.
- Erodium cicutarium. — Bayulées.
26° Geranium robertianum. Cothiue puante. Il est certains noms patois dont la prononciation est telle, qu’il est impossible de les écrire en français ; celui-ci est du nombre, son origine m’est complètement inconnue ; on s’en sert après l’avoir fait forneler (passer au four) en applications sèches sur la peau, pour dissiper les engorgements viscéraux (propriété très-contestable).

27° Erodium cicutarium — Aiguilles. A cause de la forme de ses fruits ; il est recherché au commencement du printemps, faute d’autre nourriture pour engraisser les porcs et les moutons.
RUTACEES

- Ruta graveolens. — Herbe de la rue. Réputée emménagogue. Cultivée dans quelques jardins seulement.
CELASTRINEES

- Evonymus europeus. — Varais. Les ménagères s’en servent pour faire des quenouilles et les cordonniers pour cheviller les chaussures.
28° Evonymus europœus. — Vâré (étymologie inconnue).
LEGUMINEUSES

- Cytisus supinus. — Piatrelle, nuisible aux brebis.
- Lathyrus latifolius. — Pois de lout. Embellit les rues des bourgs de l’Ile de Ré où il est très-répandu comme plante d’ornement.
31° Le Sarothamnus et les Genista. Herbes à balais à cause de l’usage auquel on les destine.

32° Cytisus supinus. — Platrelle. Ce mot signifie être plat, être maigre, avoir les flancs retirés. Or un fait très-remarquable, c’est que les moutons qui mangent cette plante, quand elle est en fruit, sont atteints de dysenterie, voire d’hématurie qui, avant de les tuer, les met dans un état de maigreur tel que leurs flancs semblent collés l’un à l’autre ; d’où l’expression, ce mouton a la platrelle, et l’on a transporté ce nom de la manifestation extérieure de la maladie à la plante elle-même.

41° Vicia sativa (le) est appelé jarrousse ou coupage, cette dernière dénomination lui vient sans aucun doute de l’habitude que l’on a de couper cette plante alors qu’elle est encore verte pour la faire manger aux bestiaux.

42° Lathyrus sativus. — Vesce. Employé souvent au même usage que l’espèce précédente.

45° Lathyrus sylvestris et latifolius — Pois de louc ou de sarpent. On peut se rendre compte de ces dénominations en raison de la station habituelle de ces plantes qui croissent sur les tas de pierres ou dans les champs incultes, localités fréquentées par les animaux dont on leur a appliqué le nom.
ROSACEES

- Cratœgus (les) — Ebaupins, épines bianches. Les fruits appelés senelles sont donnés en pâture aux dindons.
- Pyrus malus. — Poumé, poumerasse. Le fruit : poume. Trés-cultivé également. On fait avec les pommes et les poires, quand le vin manque, une espèce de cidre d’une conservation difficile. Les. fruits coupés en morceaux et grillés au four sont appelées cartillions ; et utilisés par les fileuses, qui en mangent en filant pour provoquer la salivation.
51° Potentilla anserina. — Feuilles d’argent, à cause de leur couleur ; pilées et arrosées d’alcool, elles passent pour résoudre les hernies.

52° Agrimona eupatoria. Gratâs rouges, à cause de la couleur des fruits mûrs, ou de la tige de la plante : on l’emploie en décoction ou infusée dans du vin blanc pour guérir les dysuries ou les rétentions d’urine.

53° Poterium (les) ne portent pas d’autre nom que celui de Pimprenelle, ils sont considérés comme fourrage de mauvaise qualité.

58° Pyrus malus. — Pommerace. — Pyrus communis. — Poirace, on s’en sert pour écussonner ou enter les diverses variétés de pommes et de poires.
CRASSULACEES

- Sedum fabaria. — Herbe aux sorcers.
- Sedum acre. — Mimi. Boudins en Ré.
- Sedum reflexum. — Vivetrejou, herbe de mille ans, herbe des sorcers, de ce qu’elle ne meurt pas, même lorsqu’elle est privée de terre. Placée dans les herbiers, elle y pousse des tiges étiolées, cinq ou six ans après, si on n’a pas le soin de tremper sa racine dans l’eau bouillante avant de l’y introduire.
Sempervivum tectorum. — Artichaut sauvage, barbion.
62° Sedum acre. — Dans l’île d’Oléron, on le nomme chapon, je ne sais pourquoi.

63° Sempervivum tectorum. —Barbillon ou barbiron, peut-être à cause des poils qui bordent les feuilles. On l’emploie comme résolutif après l’avoir fait bouillir et réduit en pulpe.
OMBELLIFERES

- Eryngium campestre. — Pinchaut. La racine est mangée avec avidité par les porcs.
- Apium graveolens. — Ache. Bouillie avec de la graisse, on l’applique chaude sur les rhumatismes. Pilée, elle est appliquée sur les meurtrissures. Une variété, cultivée sous le nom de céleri est mangée en salade.
- * Ammi majus. — Pounée en Ré. Ses tiges y servent à chauffer les fours.
Œnanthe crocata. — Pensacre. Réputée vénéneuse. Œnanthe peucedanifolia.— Saligounia à St-Jean-d’Angély. Ces racines charnues sont mangées par les enfants. C’est une des plantes dont le nom vulgaire subit le plus de variations, ainsi à la Rochelle, elle est appelée des Poitevins ; à Niort, Pasquenade ; à Rochefort, Cassave et à Fontenay des Taligourneaux.
- Fœniculum officinale. — La Fenouille en Ré. Faneuil. On en fait des jonchées dans les rues pour le passage de la procession de la Fête-Dieu, et on le ramasse après, pour le placer sur les toits dans le but d’empêcher le tonnerre de tomber sur les maisons.
- * Crithmum maritimum. — Criste-marine en Ré. On la mange confite dans du vinaigre.
- Anethum graveolens. — Ecarlate. On la place dans les armoires pour empêcher les teignes d’attaquer les étoffes.
- Petroselimum sativum. — Persil, peresail. Une croyance établie dit que le persil doit être semé et non planté et celui qui en planterait, verrait mourir un de ses proches parents dans le cours de l’année.
- Archangelica officinalis. — Angélique. Cultivé en grand à Niort pour la confiserie.
68° Buplevrum rotundifolium et protractum. — Fauterne, l’étymologie m’en est inconnue ; mais l’amertume de ses fruits est passée en proverbe, aussi, quand on veut parler d’une chose mauvaise, on dit : Amer coume fauterne.

72° Falcaria rivini. — Fauceliée, du français « faucilière », à cause de la forme de ses feuilles ; elle est recherchée pour les bestiaux.

74° Apium graveolens. — Ache ainsi nommée, peut-être parce qu’on a l’habitude de la hacher pour l’appliquer sur les contusions.
ARALIACEES

- Hedera helix. — Lerre. Ses feuilles servent à entretenir les cautères.
75° Hedera helix. — Lièdre par corruption du mot « lierre ».

77° Cornus mas. —Cregnolier à cause de son fruit appelé cregnolles (mot dont j’ignore l’étymologie), lequel est recherché pour être mangé comme le fruit du pyrus torminalis dans le blé ou dans la cendre pour le faire mûrir plus vite.
CAPRIFOLIACEES 78° Sambucus ebulus. — Hubieu. — Les fruits mûrs sont employés pour donner une couleur plus intense au vin rouge, quand il est encore en fermentation dans les cuves.

79° Sambucus nigra. — Sëu. — Employé comme sudorifique.

81° Viburnum lantana. — Boisblanc à cause de sa couleur, il est très-recherché à cause de sa flexibilité, pour faire des ligatures de fagots.
RUBIACEES 83° Rubia peregrina. — Rigalance, mot corrompu du français « garance ». — Employée pour faire des teintures.
VALERIANEES 87° Valeriana rubra. — Cultivé dans quelques lieux sous le nom de chagrin (j’ignore pourquoi).

88° Valeriana officinalis (le) sous le nom d’ervaut, passe pour avoir une vertu résolutive sans égale dans les blessures avec contusions.

89° Valerianella (les). Toutes les espèces de ce genre sont recherchées annuellement de février en avril, sous le nom de doucettes (sans doute à cause de la fadeur de leur goût), pour être mangées en salade. Dans quelques localités, on donne le nom de doucette franche au val. olitoria à feuilles glabres et luisantes, tandis que les val. auricula et eriocarpa à feuilles velues et allongées, portent celui de doucette sauvage et sont moins estimées que l’olitoria.
DIPSACEES

- Scabiosa arvensis. — Scorpieuse. — Plante devenue tout-à-fait vulgaire depuis qu’un curé, qui faisait de la médecine populaire dans une campagne voisine, l’ordonnait dans tous les cas de maladie.
90° Dipsacus sylvestris et autres sont appelés Peigne ras, sans doute de l’emploi qu’on fait du dipsacus fullorum pour enlever le velu des étoffes cardées.

91° Scabiosa arvensis — Durou. — À cause de ses racines étendues en tous sens et difficiles à déraciner.
COMPOSÉES

- Helianthus tuberosus. — Topinambour. Canada. Cultivé pour ses racines qui sont données en pâture aux brebis.
- Inula helenium.— Ause. Ause campana. On lui attribue de grandes vertus médicinales, mais on l’utilise peu.
- Artemisia vulgaris. — Armoise. Aremise. Emblème du bonheur. Dans nos campagnes, on offrait, il y a peu de temps encore, un rameau de cette plante à chaque mariée à sa sortie de la mairie.
- Artemisia maritima, Sansenique. On la fait bouillir dans de l’eau qu’on clarifie et à laquelle on mêle des œufs. Le tout frit dans la poêle donne une omelette vermifuge dont la vertu n’est pas contestée.
- Arthemisia absinthium — Herbe sainte. On la fait infuser dans du vin blanc et on la prend comme tonique et stomachique.
- Tanacetum vulgare — Herbe de la mère. Utilisée contre la colique.
- Achillea millefolium. — Saigne-nez. Harbe aux charpenters.
- Senecio vulgaris. — Senuçon. Senecin. Employé comme émollient et laxatif.
- Centaurea pratensis. — Dureau. Sert à faire des balais.
- Centaurea cyanus. — Bluet, bout-fin, biuet. Sert pour les décorations des reposoirs dans:les cérémonies de la Fête-Dieu. Ses tiges sèches servent à faire des balais.
- Cynara carduncellus. — Chardounette. Ses fruits sont utilisés pour avancer la fermentation du lait dans la fabrication du fromage et du beurre.
- * Chicorium intybus. — Balais bius. On en fait des balais pour les aires.
Podospermum laciniatum. — Appétit, dans l’île de Ré où il est mangé vert par les sauniers.
- Lactuca perennis. — Chiche de lièvre. Mangé en salade et dans le pot au lard.
- Lactuca sativa. — Laitue. Chicon. Cultivé pour salade.
- Sonchus oleraceus. — Laitron. Laitrin. Etelon en Ré. Les lapins domestiques sont très-avides de ses tiges et de ses feuilles fraîches.
- Crepis virens. — Grasseline. Mangé en salade.
95° Artemisia absinthium. — Herbe sainte, mot corrompu d’ »absinthe ».

96° Art. vulgaris et tanacetum vulgare. — Herbe sainte sauvage.

97° Art. maritima : santenique et sansenique, employé comme vermifuge.

98° Achillea millefolium. — Saigne-nez. Ce nom lui vient de ce que les enfants pour s’amuser, introduisent ses feuilles dans leurs narines, et alors en frappant assez vivement les ailes du nez contre sa cloison, ils contraignent les pointes aiguës qui terminent chaque foliole à pénétrer dans la muqueuse nasale, et de chaque petite blessure s’échappe une gouttelette de sang.

100° Senecio vulgaris. Senuçon mot dérivé du latin, on l’emploie après l’avoir fait forneler pour enlever les points de côté.

101° Anthemis cotula. — Amarou, du latin amarum, « amer ». Il est une croyance populaire qui attribue à cette plante la propriété d’éloigner les abeilles : aussi a-t-on l’habitude de s’en frotter les mains et la figure quand on veut enlever le miel des ruches.

104° Onopordum acanthium, appelé chardon dans beaucoup de lieux, et désigné dans d’autres sous celui de chardonnette, et recherché pour faire cailler le lait.

105° Kentrophyllum lanatum.— Chardon bénit en certains lieux, pique Dieu dans d’autres, double expression pour exprimer la même idée : une ancienne croyance nous apprend que ce fut ce chardon qui servit à la flagellation du Christ. Du mot pique Dieu, a été fait par corruption le mot pique guieux (« pique gueux »).

106° Lappa (les) appelées lapaces ou lipaces fournissent à la médecine vulgaire leurs feuilles qu’on graisse d’huile, comme on fait de celles des choux cultivés, dans le but de faire disparaître les gonflements du ventre.

cichorium intybus
dessin de Jean-Claude Chambrelent



110° Cichorium intybus. — Herbe à balais bleue.

111° Chondrilla juncea. — Herbe à balais jaune.

112° Taraxacum officinale et les autres espèces appelées cochets, sont recherchées pour la salade au commencement du printemps.

113° Lactuca perennis. — Est recherchée également pour la salade sous le nom de chiche quand les feuilles commencent à naître.

115° Sonchus (les) sont tous appelés du nom de liaitrons et recherchés pour les bestiaux.

ERICINEES

- Erica (les). — Brande.
- Caluna vulgaris. — Brande à balais.
116° Erica et Calluna. — Bruyères, herbes à balais.
ILICINEES, OLEACEES

- Ilex aquifolium. — Coussat. Employé pour faire des manches de fouet et des bâtons de voyage.
- Fraxinus excelsior. — Fragne. Frêgne. Fragnolle à l’état jeune, employé dans les arts.
- Ligustrum vulgare. — Trougne. Sert à faire des ouvrages de vannerie.
117° Ilex aquifolium sous le nom de coussat sert à faire des manches de fouet.
APOCYNEES, ACLEPIADACEES, GENTIANEES

- Erythrœa pulchella. — Petite centaurée. Ses tiges fleuries, desséchées et infusées dans du vin blanc, sont administrées pour couper la fièvre.
122° Erythrœa centaurium. — Petite centaurée, fébrifuge.
BORAGINEES

- Lithospermum officinale. — Herbe aux perles. Thé en Ré où on le prend en infusions.
- Symphytum officinale.— Grande consoute. Employée comme astringente.
- Borrago officinalis. — Bourrache. Les fleurs et les feuilles sont employées comme béchiques.
124° Lithospermum (les) sont appelées Gremeuil, corrompu de « Gremil ».
SOLANEES

- Solanum tuberosum. — Patate. Pomme de terre. Cultivé en grand pour la nourriture des hommes et des animaux. Elle rend des services immenses aux populations pauvres. A Ars en Ré, lorsqu’un saunier arrive pour dîner, il prend dans un chaudron quelques pommes de terre bouillies, quelquefois depuis deux ou trois jours, il les fait chauffer à l’aide d’une torche de paille et s’en régale parfaitement sans autre mets qu’un pain excessivement noir.
- Solanum dulcamara. — Douce amère. Usitée en médecine populaire comme apéritive et sudorifique.
- Nicotiana tabacum. — Tabac—Cult. çà et là dans quelques jardins.
- Physalis alkekengi. — Morelle. Retelut. Dans les vignes où cette plante est commune, le vin a ordinairement mauvais goût.
- Capsicum annuum. — Piment. Mangé confit dans le vinaigre. Cult.
- Hyoscyanus niger. — Jusquiame. Herbe de la Teigne. Utilisée pour guérir certaines maladies des yeux. — Poison violent qui rend fou avant de tuer.
127° Solanum dulcamara. — Douce amère, très-usitée depuis quelque temps comme dépuratif.

128° Physalis alkekengi. — Morelle. — Plante nuisible, et donnant, dit-on, aux vins un goût spécial et désagréable quand elle vient en trop grande abondance dans les vignes.
VERBASCEES
- Verbascum thapsus. — Bouillon bian. Ses fleurs sont recueillies pour tisanes pectorales.
- Verbascum blattaria. — Quoue de Renard.
129° Tous les Verbascum sont appelés Bouillons blancs et employés comme émollients. Ce mot me semble dériver du mot « bouillée » qui signifie touffe d’herbes ou de branches ; or les Verbascum croissant d’ordinaire en touffes et offrant une couleur généralement blanche, on en a fait des bouillées blanches et par extension des bouillons blancs.
PERSONEES

- Scrophularia aquatica. —Ervaut. Herbe aux humeurs froides. Les toucheurs l’emploient dans certains cas de maladie.
130° Scrophularia (les) sous le nom d’Ervaut, sont employées au même usage que le Valeriana officinalis.

132° Melampyrum cristatum. — Tieue de Renard. —Il doit son nom à la grande quantité de découpures de ses bractées qui, rapprochées en touffes au sommet de la plante, lui donnent une apparence velue. Cette plante est tout-à-fait nuisible aux grains à cause de ses fruits qui, lorsqu’ils sont en trop grand nombre, donnent au pain une couleur sanguinolente ou plutôt lie de vin qui le rend désagréable à la vue et au goût.
OROBANCHEES
Orobranche ramosa. — Demoiselles. Tue cherve de ce qu’elle est parasite et très-nuisible au chanvre, quand elle envahit les chenevières, ce qui arrive souvent.
135° Orobranches (les) portent le nom d’espèces de Gueules de lion.
LABIEES

- Salvia sclarea. — Orvale. Usitée comme tonique et excitante.
- Salvia officinalis. — Sauge. Cultivé comme aromatique.
- Salvia pratensis — Langue de bœu. Ses fleurs portent le nom de supettes et sont sucées par les enfants.
- Thymus serpyllum. — Serpoulet. Nuisible aux brebis.
- Melissa officinalis. — Citronelle. La médecine populaire l’emploie comme tonique.
- Glecoma hederaceum. — Lerre terrestre. Herbe de la Saint-Jean. Employé comme astringent.
- Lavandula vera. — Lavande. Ses fleurs infusées dans l’eau-de-vie la rendent vulnéraire.
- Balota nigra. — Bouhoume puant. Herbe du crû. On en frotte les animaux atteints de météorisme.
- Teucrium chamœdris. — Petit chêne.— Petit châgne. Très-considéré dans les campagnes où on l’emploie comme tonique et fébrifuge.
138° Salvia pratensis. — La feuille a pris à cause de sa rigidité le nom de Langue de vache.

139° Ballota fœtida est appelée dans quelques lieux Tue-porc, parce qu’on suppose qu’elle fait mourir les cochons qui en mangent.

140° Glechoma hederaceum. — St-Jean. —Parce qu’on a la persuasion qu’en en jetant dans le feu qu’on fait publiquement la veille du 24 Juin de chaque année, elle guérira les douleurs rhumatismales qui surviendront dans le courant de l’année, si on l’applique sur la partie souffrante.

145° Marrubium vulgare. — Herbe du crû. — Il est des croyances tellement enracinées dans l’esprit du vulgaire, qu’il sera bien difficile aux savants de les faire disparaître, et souvent même seront-elles plus efficaces, précisément parce qu’elles seront combattues par la science. L’idée que rappelle le nom de cette plante en est la preuve convaincante. Vous savez, Messieurs, que les insectes de la famille des œstrides déposent leurs œufs dans les téguments mêmes de certains animaux pour que leurs larves puissent s’y développer et y subir toutes leurs métamorphoses. Vous savez que l’hypoderme du bœuf (hypoderma bovis, Fabricius) dépose ses œufs sous l’épiderme des bœufs ou des vaches ; que la larve en se développant soulève la peau de ces mammifères en une sorte d’ampoule, qu’elle finit par percer quand elle a parcouru toutes les phases de son existence pour donner naissance à un insecte parfait. Eh bien ! quand le public ignorant aperçoit sur le dos de ses bêtes à cornes quelques-unes de ces tannes, tel est le nom donné à la tumeur soulevée par la larve de l’hypoderma bovis, il a la conviction que ses bœufs profitent, c’est-à-dire croissent trop rapidement ; or, comme d’après ses idées médicales, l’animal ne peut croître ainsi sans avoir une surabondance de sang, et que la preuve de cette surabondance pour lui est dans l’apparition de ces élevures, il court bien vite chez le maréchal le plus voisin afin de faire saigner ses bêtes, ou bien se contente de les frictionner avec l’herbe du crû (du verbe croître), qui a la propriété de chasser le sang : médicaments d’une bien grande importance dans ce cas, comme vous devez le comprendre. Cherchez à combattre ces erreurs, en leur dévoilant la vérité, ils vous riront au nez, parce que, diront-ils : Comment voulez-vous qu’un homme qui ne sait pas ce que c’est du bétail, vienne nous apprendre des choses que de père en fils nous avons toujours vues ?
VERBENACEES

verbena officinalis
dessin de Jean-Claude Chambrelent



- Verbena officinalis. — Vervoine. Vervaine. Pilée, on l’applique sur les points de côté. On lui attribue des vertus magiques et on prétend que les sorciers en faisaient un grand usage dans les évocations des esprits infernaux. Ils s’en faisaient des jarretières pour ne pas se fatiguer quand ils allaient au Sabbat.

146° Verbena officinalis. — Varvoine. —Nom dérivé du latin ; elle passe pour faire venir le lait aux chèvres ; et pour chasser le sang, quand dans les points de côté, on l’applique en cataplasmes après l’avoir pilée.
PLANTAGINEES

- Plantago major. — Piantin. Ses fruits servent à la nourriture des petits oiseaux.
- Plantago lanceolata . — Langue d’oie. On fait avec ses feuilles un onguent excellent pour les dartres.
151° Plantago major et media. — Piantain, dérivé de mots latins.

152° Plantago lanceolata. — Langue d’oie, de la forme de ses feuilles.
SALSOLACEES

- * Salsola soda. — Soude. A l’île de Ré, ou brûle ses tiges et on extrait la soude du commerce de leurs cendres.
- * Sueda fruticosa. — Brande. A l’île de Ré, on l’emploie comme bois de chauffage.
- * Chenopodium ambrosioïdes. — Thé vert, à l’île de Ré, où il est cultivé pour faire des balais.
- Beta vulgaris. — Bette. Betterave. Jouterabe. Cultivé. Ses racines charnues servent à faire engraisser les animaux d’étable.
153° Chenopodium. — Tous les Chenopodium portent le nom d’Oriolle (j’ignore la raison).
POLYGONEES

- Rumex crispus. — Parielle. Employé en médecine populaire comme dépuratif. Rouerbe, en Ré.
- Polygonum Fagopirum. — Sarrasin. Blé noir. Cultivé par petites quantités. Sert à nourrir la volaille.
- Polygonum amphibium.—Herbe à la gangrène. Usité comme vulnéraire détersif.
154° Rumex (les), portent celui de Parielle (je ne sais pourquoi), leurs racines sont employées comme dépuratives.
THYMÉLÉES, ARISTOLOCHIÉES, LAURINÉES

- * Daphne gnidium. — Sainbois. Son écorce est employée en exutoires.
- Laurus nobilis. — Laulé. Cultivé. A l’île de Ré, où il réussit admirablement, on le nomme Laulié et on exporte ses feuilles dans le nord de l’Europe pour assaisonner les fricots.
157° Daphne gnidium. — Sainbois. — Nous connaissons tous l’origine de ce nom, et nous savons aussi qu’elle est l’objet d’un commerce bien peu lucratif pour les malheureux qui la récoltent dans les lieux où elle croît spontanément, et la vendent pour l’entretien des exutoires appelés de son nom.
EUPHORBIACEES

- Buxus sempervirens. — Buis. Rameau. Ses fruits sont nommés Pots. On fait bénir ses tiges le jour de la fête des Rameaux et on en place aux rideaux des lits pour chasser les mauvais esprits.
- Euphorbia (les). — Lait de vache. — Suspecté.
- Euphorbia lathyris. — Epurge. Les campagnards se purgent avec ses fruits. Reconnu dangereux.
- Mercurialis annua. — Roberte. Foirolle. Gagarelle à Rochefort. Ses tiges vertes font mourir les lapins de garenne qui en mangent.
159° Les différentes espèces d’Euphorbes, sont toutes connues sous le nom de Lait de Vache, à cause du suc blanc et lactescent qui découle des blessures faites à leur tige. On les utilise pour la cautérisation des verrues.

160° Mercurialis annua. — Appelée Ramberge dans l’île d’Oléron, et Roberte dans le canton de Matha, cette plante qui infeste nos jardins, est regardée comme donnant la mort aux lapins qui en mangent.
URTICEES

- Canabis sativa. — Cherve. Les campagnards en prennent le mâle pour la femelle et la femelle pour le mâle.
- Parietaria officinalis. — Percepierre. Appliqué en cataplasmes dans les rétentions d’urine.
- Humulus lupulus. — Houblon. On le fait infuser dans de l’eau pour la rendre apéritive.
- Juglans regia. — Nouger. Cultivé pour ses fruits qui sont appelés Calas et qui donnent une huile excellente. Les noix vertes sont entourées d’un pulpe (chaffre) qui sert à faire de la teinture. Les deux parties de la noix nommées calufres font de bonnes cendres et les résidus des cotylédons donnent un engrais très-puissant sous le nom de pain-nougé. Les feuilles ont la propriété de chasser les puces des lits.
- Ulmus campestre. — Ormeau. Oumia. Employé par les menuisiers et les charrons. On l’appelle futé quand on ne lui coupe pas les branches du haut. Têtard quand il est complètement étaussé (émondé) et loupeux lorsqu’il est rempli de nœuds.
grande ortie
dessin de Jean-Claude Chambrelent



161° Urtica (les).—Sont appelées Ortuges, du français « Ortie », et l’Urtica urens qui passe pour une panacée dans l’hémophtysie [sic], est connue sous le nom d’Ortuge de Grange (j’ignore pourquoi).

162° Parietaria diffusa. — Perce pierre ou Perce mur, nom tiré de l’habitat de cette plante qui se plaît dans les crevasses des vieilles murailles ; elle est très-employée comme diurétique.

204° Juglans regia (le). — est appelé Nougé, mot corrompu du français "Noyer" ; d’où l’on a fait Nouget ou Nougeret, pour le gâteau résultant des fruits dont on a extrait l’huile. La noix elle-même porte le nom de Callau ou Calâ. — Enfin la superstition veut qu’en accrochant un rameau de cet arbre aux portes des étables la veille de la Saint-Jean, on préserve le bétail de toutes sortes de maladies.

163° Ulmus campestris. — Ormiâ, Ulmiâ et Umiâ, noms dérivés du latin.

AMENTACEES

- Fagus sylvatica. — Fayan. Ses fruits Fouines. Employé en ébénisterie.
- Castanea vulgaris. — Chatagnes. Ses jeunes tiges servent à fabriquer des cercles pour les futailles. Les fruits nourrissants (chatagnes), sont mangés grillés sous la cendre chaude ou bouillis.
- Quercus (les). — Chagne. Très-bon pour la charpenterie et le chauffage. Son fruit appelé (ayant), sert à nourrir les porcs.
- Quercus ilex. — Chagne vert. Son bois est employé par les tonneliers.
- Corylus avellana. — Noiseter. Coudrier. Ses fruits appelés noisettes sont très-recherchés. La commune de Saint-Martin-de-la-Coudre tire son nom de cet arbrisseau, très-commun dans ses bois. Il est un préjugé qui fait dire aux femmes de la campagne que lorsqu’il y a beaucoup de noisettes dans les bois, il naîtra dans l’année, beaucoup plus de filles que de garçons.
- Carpinus betulus. — Charmille. Utilisé dans les plantations symétriques et pour la menuiserie.
- Salix alba. — Aubé. Ses branches sont employées pour la fabrication des chaises grossières et son tronc scié en planches est utilisé pour la grosse tonnellerie. .
- Salix vitellina. — Oisi. Les tonneliers lient les cercles de barrique avec les tiges de cet arbrisseau. Les jardiniers en font grand cas pour fixer les arbres aux espaliers.
- Populus tremula. — Piple. Tremble. Pouple. Employé dans les constructions.
- Alnus glutinosa. — Vargne. Peu estimé comme bois de menuiserie. Il est facilement attaqué par les insectes.
164° Fagus sylvatica. — Fayan. — Le fruit est appelé Fouine, ces deux dénominations ne sont que la corruption des noms réels.

165° Quercus (les). — Sont connus sous le nom de Châgnes, mot corrompu du français "chêne" ; le Q. Pedunculata est appelé Châgne bianc (blanc), et le Q. Sessiliflora sous celui de Châgne nègre (noir). Le premier est considéré comme meilleur pour être employé dans les arts.

166° Corylus avellana. — Coudrier et Nousilier, le fruit se nomme Nousilles ou Nousailles, et un lieu planté de ces arbrisseaux, est appelé Nousilière.

167° Salix viminea (le) .— Est connu sous le nom d’Oisit, et on le distingue sous le rapport de la qualité, soit d’après sa couleur, soit d’après le lieu d’où il provient.

168° Salix (les autres espèces de). — Sont toutes désignées sous le nom de Sauge (par corruption), et leur seconde peau (le liber) est administrée en décoction comme fébrifuge.
LEMNACEES, TYPHACEES, AROIDEES

- Lemna (les). — Lentilles.
- Arum italicum. — Giron. Les porcs sont avides de ses racines, ses feuilles sont employées dans le pansement des vésicatoires.
172° Lamna (les). — Sont récoltées sous le nom de râpelles pour l’élevage des jeunes canards.

gouet arum
dessin de Jean-Claude Chambrelent



174° Arum (les). — Portent le nom de Giron et sont récoltés pour nourrir les porcs.

ORCHIDEES

orchis
dessin de Jean-Claude Chambrelent



- Orchis (les). — Pentecôtes. Roussons.

- Ophrys (les). — Demoiselles.

orchis laxiflora
dessin de Jean-Claude Chambrelent



175° Toutes les Orchidées. — Sont désignées sous le nom de Pentecôtes, parce que c’est aux environs de cette fête qu’on voit apparaître les premières fleurs de l’Orchis laxiflora.

IRIDÉES, AMARYLLIDÉES

- Iris germanica. — Passerage. On fait manger sa racine frite aux chiens qu’on suppose atteints d’hydrophobie.
176° Iris germanica. Passerage bleue. — Elle doit son nom à la croyance que l’on a, qu’en faisant manger la racine à un chien qu’on suppose enragé, elle empêche le développement de la maladie ; aussi a-t-on l’habitude quand un homme a été mordu par un chien quel qu’il soit, de lui préparer une omelette dans laquelle on coupe des morceaux de cette racine.
ASPARAGINEES

- Asparagus officinalis. — Esperge. Cultivée en couche pour la cuisine et mangée à l’état sauvage en Ré, où elle croît spontanément,
- Çonvalaria maïalis. — Muguet. Herbe de l’effort. Passe pour faire disparaître les hernies.
- Ruscus aculeatus. — Fringon. Sert à faire des balais d’écurie. Les mendiants qui habitent les bords des forêts de Chizé ou d’Aulnay, en font un commerce qui est loin d’être lucratif.
- * Smilax aspera. — Salsepareille. Introduite dans l’île de Rê par les moines des Chateliers. Elle s’y reproduit encore dans plusieurs endroits et est employée comme dépurative.
180° Ruscus aculeatus. — Fraigon, Fragon et Fourgon.
LILIACEES

- Asphodelus albus. — Aigrettes. Ses tubercules sont utilisés pour faire de l’alcool.
- * Allium polyanthum. — Porées de vignes. Mangé en potages à l’île de Ré.
COLCHICACEES

- Colchicum autumnalis. — Veilleresses à l’automne. Ses tiges qui n’apparaissent qu’au printemps qui suit la floraison, sont nommées Caunes. Reconnu pour un poison violent. Ses racines cuites dans une omelette sont placées dans les vignes, à la maturité du raisin, pour faire mourir les chiens qui ne seraient pas muselés.
186° Colchicum autumnale.—Veilleuses. — Ainsi nommé parce que les fleurs de cette espèce ne se montrent d’habitude que vers la mi-septembre en grande quantité, et que c’est à cette époque que commencent les veillées, d’après le dit-on des campagnes : « à la Notre-Dame de septembre, chandelier en chambre ».
JONCEES

- Juncus, scirpus, schœnus (les) — Jonc. Jin.
187° La plus grande partie des Joncées, et le Scirpus lacustris. — Portent le nom de Jonc, et le dernier celui de Jonc des chaisiers ou des tonneliers, à cause de l’usage auquel il est employé.
CYPERACEES

- Cyperus longus. — Souchet. Ses rhizomes sont enfilés en chapelets et introduits dans les lessives pour parfumer le linge.
- Scirpus lacustris. — Jonc des chaisiers. Sert à foncer les chaises grossières.
- Carex paludosa. — Grande rouche. Sert à couvrir des loges (hangars) et à faire du fumier.
188° Les Cyperus, les Scirpus, les Schoenus.— Sont désignés collectivement sous le nom de Rouches fines, par opposition au Schœnus mariscus, connu sous le nom de grande Rouche ou Laiche.
GRAMINEES

- Zea maïs. — Garouil. Garouillet. Cultivé pour ses fruits qui servent à l’engraissement des porcs, pour ses jeunes tiges qu’on fait manger vertes comme fourrage et pour ses glumes dont on fait des paillasses de lit.
- Panicum miliaceum — Mil. Cultivé pour la nourriture des oiseaux.
- Sorghum vulgare. —Balais. Cultivé pour ses tiges dont on fait des balais.
- Arundo donax. —- Canne. Cuit. Les tisserands s’en servent pour se faire des instruments appelés lames.
- Phragmites communis. — Rousa. Ses épis sont utilisés pour faire de petits balais et ses tiges pour cloisons et pour palissades.
- Avena sativum. — Avène. Cultivé en grand pour la nourriture des chevaux et des volailles.
- Secale cereale. — Seiglle. Ses jeunes tiges servent de première nourriture végétale aux agneaux.
- Triticum repens. — Chindent. Pris en tisane rafraîchissante.
- Hordeum murinum.— Orge sauvage. Orgéas.
- Hordeum disticum. — Baillarge. Cultivé çà et là.
- Hordeum vulgare. — Orge. Blé. Bon grain, fournit presque exclusivement la nourriture aux insulaires de l’île de Ré.

Les graminées des prés portent en général le nom de foin, celles des bois sont confondues sous le nom de palenne et celles des chaumes sous celui de laiches.
Les extrémités inférieures des plantes qui restent sur le bord des rivières et des canaux après la fauche sont désignées sous le nom d’Avarets.

189° La plupart des Graminées ne portent pas d’autre nom que celui d’Herbe ou d’Herbes de prés, il en est cependant quelques-unes qui ont reçu des noms particuliers, telles sont les suivantes.

190° Alopecurus (les). — Qui infestent les blés sont appelées Râcoue ou Râcaude, qu’on peut traduire par "queue de rat", en raison de la forme de l’épi.

191° Triticum repens. — Chingant. — Par corruption de "Chiendent".

192° Cynodon dactylon. — Sarmazelle. — Origine inconnue et Lignou évidemment tiré de la ténacité et de la longueur de ses racines, comparées au fil dont se servent les cordonniers.

193° Phragmites arundinacea. — Roseau à balais, on fait avec ses panicules, des balais dits balais de soie, à cause de ses glumes.

194° Aira. — Les tiges raides des grandes espèces de ce genre, sont employées par les lingères pour le plissement des dentelles, sous le simple nom de Pailles.

198° Les Brachypodium et spécialement le Pinnatum avec les Bromus erectus asper, et quelques Festuca, peuplant nos bois et nos chaumes en si grande abondance, ont reçu le nom de Palène ; leurs feuilles surtout quand elles sont sèches, ont une certaine rudesse au toucher, qui est désignée par le vulgaire sous la dénomination d’âre, du latin acris ; d’où l’expression âre coume la palène, quand on veut parler d’un corps rude au toucher, ou d’un mets qu’on ne peut avaler.

 Cryptogames

FOUGERES

- Grammitis ceterach. — Rue de muraille. La superstition lui attribue des vertus cabalistiques.
- Pteris aquilina-. — Fougère. Sert à faire des emballages, des litières et du fumier.
- Asplenium Adianthum-nigrum. — Capillaire. Employé comme apéritif et pectoral.
202° L’Adianthum trichomanes. — Sous le nom de capillaire, est employé en infusion dans les aménorrhées.
CHARACEES 203° Les Characées, et surtout les Charae hispidae qui encombrent les eaux stagnantes de nos marais sont appelés rouille ; en se décomposant ils contractent une propriété corrosive qui se traduit sur la peau de ceux qui se mettent dans l’eau où ils se trouvent, par une très-grande quantité de petits boutons auxquels on donne le nom de gale d’eau.
Les algues d’eau douce sont appelées Berne, dans le canton de Loulay, et Goëmon à l’île de Ré.

Les algues de mer, inconnues ici, sont confondues en Ré sous les dénominations générales de Sart, Cholet, Goëmon et Laine. Le nom de Sart est attribué principalement à celles dont les frondes sont dures et coriaces, celui de Cholet est donné à celles dont les couleurs brillantes et les ramifications délicates sont d’un si bel effet dans les herbiers. La dénomination de Goëmon appartient aux algues molles, à celles dont la couleur est généralement verte ou pourpre, qui encombrent les marais salants ou qui vivent sur les rochers découverts à toutes les marées. Les Laines diffèrent des goëmons par leurs tiges déliées et filamenteuses, mais habitent les mêmes lieux. Les espèces suivantes sont cependant désignées sous des noms particuliers.

- * Fucus serratus. — Sart plat. Utilisé pour l’emballage des poissons. .
- * Chondrus crispus. — Petit sart. Il est préparé en grand pour l’exportation et utilisé dans les affections de poitrine. Plusieurs centaines d’individus sont occupés à chaque marée à le recueillir sur les rochers des Baleines.

Depuis quelques années avec les varechs et les laminaires, on fabrique à l’île de Ré du sel, du soufre, de l’iode et de la soude. Etendus sur le sol avant et après l’ensemencement, ils donnent à la terre une fécondité prodigieuse.

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