Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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570 (c) - Saint-Eutrope de Saintes par Grégoire de Tours

mardi 29 janvier 2008, par Pierre, 3046 visites.

Grégoire de Tours – Georgius Florentius Gregorius (v. 538 – v. 594), fut évêque de Tours, historien de l’Église, des Francs et de l’Auvergne.

Source : De gloria martyrum - Les livres des miracles et autres opuscules de Grégoire de Tours - Henri Léonard Bordier – Paris - 1857 - Books Google

Crypte de l’église St-Eutrope, à Saintes
Photo : P. Collenot - 2006

De sancto Eutropio


Eutropius quoque martyr Santonicae urbis a beato Clemente episcopo fertur directus in Gallias ; ab eodem etiam pontificalis ordinis gratia consecratus est, impletoque hujus officii ordine, peracta incredulis praedicatione, insurgentibus paganis quos, auctor invidiae credere non permisit illiso capite victor occubuit. Sed, quia eo tempore instante persecutione neque digno loco sepultus, neque a christianis debito honore veneratus est, valde datum est oblivioni eum martyrem fore, quod hoc ordine traditur revelatum.

Post multa annorum spatia in ejus honore basilica aedificata est, expletoque opere Palladius, qui tunc sacerdotalis ordinis cathedram regebat, convocatis abbatibus, sacros cineres in locum quem praeparaverat transferri studuit.

Quod cum factum fuisset, duo ex abbatibus, reserato opertorio, sanctum corpus aspiciunt, contemplanturque cicatricem capitis, qua in parte defixum fuerat securis acumen. Sed, ne praesens visio duceretur in irritum, etiam spiritualis haec doctrina commonuit, scilicet cum sequenti nocte stravissent sacerdotes membra quieti, apparuit per visum bis duobus, dicens « Cicatricem quam contemplati estis in capite, scitote me per eam martyrium consummasse ». Et ex hoc quod martyr esset innotuit populis, quia non aderat historia passionis.

De saint Eutrope



On rapporte qu’Eutrope, le martyr de la ville de Saintes, fut dirigé sur les Gaules par le bienheureux évêque Clément, qui, lui fit même la grâce de le consacrer évêque [1]. Quand il se fut acquitté de sa mission et qu’il eut prêché les païens, ceux-ci, que le père de l’envie ne lui permit pas de rendre accessibles à la foi, se soulevèrent contre lui. Il eut la tête brisée et succomba avec la gloire d’un vainqueur. Mais, comme il n’avait pas été enseveli dans un lieu convenable et que les honneurs accoutumés ne lui avaient pas été rendus par les chrétiens, à cause de la persécution qui régnait alors, on oublia tout à fait qu’il avait souffert le martyre. Voici comment cela fut révélé.

Longtemps après, une basilique ayant été élevée en son honneur, dès qu’elle fut achevée, Palladius, qui siégeait alors dans la chaire épiscopale, convoqua les abbés de son diocèse et fit transporter les cendres sacrées dans le lieu qui leur avait été préparé.

Lorsque cela fut fait deux des abbés, ayant soulevé le couvercle, examinèrent le corps saint et découvrirent une cicatrice à la tête, dans l’endroit où le tranchant de la hache avait frappé. Et pour que ceci n’eût pas été vu en vain, il s’y joignit bientôt un avertissement céleste ; car la nuit suivante, comme les deux prêtres étaient couchés et goûtaient les douceurs du repos, Eutrope leur apparut et leur dit « Sachez que c’est par cette cicatrice que vous avez vue à ma tête qu’a été consommé mon martyre » Les peuples reconnurent par là qu’il était martyr ; car on n’avait pas l’histoire de sa passion.


[1Palladius, évêque de Saintes à la fin du VIe siècle (573-600), fit transférer les restes de saint Eutrope dans l’église de cette ville, où ils reposèrent jusqu’à la fin du XVIe siècle : à cette époque le corps fut brûle par les protestants. Les Actes de ce saint sont faux ; aussi ont-ils été omis par les Bollandistes. Voir au 30 avril (R.) - En 1843, l’on a retrouvé dans l’église Saint-Eutrope de Saintes un sarcophage monolithe fermé par un couvercle sur lequel était gravé ce seul mot EVTROPIVS. Etait-ce bien le nom du saint ? Etait-ce ensuite le cercueil même où l’avait déposé Palladius, et non quelque ouvrage postérieur ? Ces deux questions ont été résolues affirmativement par le savant Letronne (Revue archéologique, déc. 1845 et fév. 1846 ; Mém. de l’Acad des Insc. t XVII

Messages

  • Bonjour,

    Votre site m’a été indiqué par une amie d’une amie ....généalogiste. Je souhaiterai avoir qqs précisions sur la crypte de St Eutrope que j’ai revue récemment. J’ai été à nouveau surpris par l’allure des bas-côtés avec ces arcs surélevés et armés de "boudins". L’autre étonnement vient de la voûte du choeur avec ces renforts qui vont jusqu’à la clef. J’ai un vague souvenir d’avoir vu qq chose de comparable à Moissac ... mais nulle part ailleurs. Quels commentaires pouvez-vous faire sur ces deux ponts ? Merci d’avance. Cordialement. Jean

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