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Notice sur la ville de Ruffec (16)

vendredi 1er février 2008, par Pierre, 2116 visites.

Sources :
- Histoire des villes de France - Aristide Guilbert - Paris - 1845
- Histoire ecclésiastique – To. XI, p. 1773 - Abbé Claude Fleury – Paris - 1856 (canons du Concile de Ruffec)

La ville de Ruffec est située à peu de distance de la Charente, sur la route royale de Paris à Bayonne ; elle fait un grand commerce de grains, et se trouve l’entrepôt naturel de l’Angoumois avec le Poitou, sur les confins desquels elle est placée. Au pied de l’ancien château dont il ne reste plus que le terre-plain, l’on voit une fontaine magnifique. Cette fontaine, autrefois très poissonneuse, n’est autre chose que le déversoir d’immenses bassins souterrains, destinés à recevoir les eaux de la Péruse, rivière qui s’engloutit à environ quatre kilomètres au nord ouest de la ville. Ruffec renferme environ 3,000 habitants ; c’est le chef-lieu d’un arrondissement dans lequel on compte près de 59,000 âmes.

Nous ne savons à quelle époque la terre de Ruffec fut érigée en baronnie : il paraît que, dès le commencement du XIe siècle, c’était déjà l’une des seigneuries les plus importantes de l’Angoumois, lorsque le duc de Guienne la donna à son ami Guillaume II Taillefer, comte d’Angoulême ; celui-ci s’en dessaisit, vers 991, pour en investir un de ses parents. Les seigneurs de cette famille portèrent le nom de Ruffec, de père en fils, et furent vassaux des Taillefer d’Angoulême ; la ville, fortifiée par leurs soins, fut entourée de murailles.

Le souvenir historique le plus intéressant qui se rattache à Ruffec, sous la domination de ses premiers seigneurs féodaux, est celui des trois conciles qu’on y a tenus (1258, 1304, 1327). Cette terre passa, par mariage, au XIVe siècle, dans la maison de Volvire. En 1562, nous trouvons un seigneur de la même famille, Philippe, baron de Ruffec, lequel exerça de cruels sévices sur les gens de ses domaines pour avoir accueilli chez eux quelques calvinistes fugitifs. Les huguenots s’emparèrent de Ruffec, où ils avaient beaucoup de prosélytes, mais le duc d’Anjou reprit cette ville en 1589, et y massacra cinquante soldats protestants. La révocation de l’édit de Nantes amena la destruction de l’église réformée de Ruffec. Quelques années après, en 1690, elle fut dotée d’un hospice par Martial Rousseau de Fréneau.

L’histoire des diverses transformations de la baronnie de Ruffec, depuis le XVIe siècle, n’offre rien de bien intéressant. Érigée en marquisat par Henri III en faveur d’Anne de Daillon, veuve de Volvire (1588), elle passa successivement dans les maisons de l’Aubépine-d’Auterive, de Saint-Simon et de Valentinois. En 1763, elle fut cédée à la famille de Broglie, qui n’en a conservé qu’une fort belle forêt. Du reste la ville de Ruffec n’a rien de remarquable que la façade romane de son église, dont la construction date de la seconde moitié du XIIe siècle, époque du roman fleuri en Angoumois.

1327 - 3ème Concile de Ruffec

Six semaines après ..., savoir, le mercredi après la Saint Hilaire, mil trois cent vingt six, c’est à dire le vingtième de janvier mil trois cent vingt sept avant Pâques, Arnaud de Chanteloup, archevêque de Bordeaux, neveu du cardinal du même nom, tint aussi un concile provincial à Ruffec, au diocèse de Poitiers, où il publia deux canons, dont le premier porte en substance : Nous avons ordonné, par d’autres constitutions, que les juges ou les autres séculiers qui auront pris des clercs les délivreront ou les rendront en étant admonestés, sinon que l’on cessera l’office divin ; mais nous éprouvons tous les jours que plusieurs de ces séculiers sont si inhumains, qu’on ne peut même leur faire de réquisition sans s’exposer à une infinité d’insultes. C’est pourquoi nous ordonnons que les ecclésiastiques qui gouvernent les bénéfices et les autres églises, et qui sauront que dans le lieu de leur résidence on retient quelque personne ecclésiastique, fassent aussitôt cesser l’office sans réquisition ni monition précédente tant que durera la détention, sous peine d’être eux-mêmes excommuniés par le seul fait. Le second canon permet aux clercs, même aux prêtres, de postuler dans les tribunaux séculiers pour les églises et les personnes ecclésiastiques, nonobstant les constitutions contraires, pourvu que ce soit gratuitement.

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