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Seigneurie de Chatenet à Brie-sous-Matha - Description du logis et des terres
samedi 15 juillet 2006, par , 1674 visites.
C’est au moment où la seigneurie de Chatenet quitte les mains de ses propriétaires, derniers descendants des Frétard de Gadeville, c’est-à-dire le 17 mars 1813, qu’on en a une description relativement précise.
Les seigneurs de Gadeville, apparemment toujours aussi désargentés que leurs ancêtres, vendent Chatenet, ses dépendances et vraisemblablement la totalité des autres bien qu’ils possèdent encore à Brie.
Il y avait presque exactement deux siècles que Chatenet leur appartenait.
La maison de Chatenet en 1813
Dans l’acte de vente du 17 mars 1813 [1], on a la description suivante
Une maison située au bourg de Brie, avec ses circonstances et dépendances, qui consiste en chambres basses, hautes, cuisine, cellier
un hangard ou ballet
une écurie,
chais,
toits et autres servitudes
le tout contigu et se joignant, ensemble un morceau de jardin au levant des chais
et enfin une petite pièce de terre labourable placée au levant du jardin
dont le total confronte
de la part du levant à Guillaume Besson et à Marie Barraud
du couchant au bâtiment des héritiers Laurent
du midi aux nommés Bigeon, Savarit et autres
et du septentrion au chemin qui va de Sonnac à Macqueville à droite.
Une maison dont la localisation ne pose aucun problème, et qui est indiquée cerclée de rouge sur cette copie du cadastre de 1840. Il faut ici observer que la maison vendue par les descendants Frétard en 1813 était vraisemblablement plus petite que celle dessinée sur le cadastre de 1840. Elle a probablement été remaniée (allongée et rehaussée ?) dans cette période où l’envolée des ventes de cognac donnait aux viticulteurs de la région la possibilité de faire construire la maison de leurs rêves. Mais une partie importante de la maison décrite en 1813 a été conservée. |
Dans le chai
L’acte de vente donne également des précisions sur le contenu de la maison et de ses dépendances :
deux tonneaux à faire vin, l’un à charnier et et l’autre à bouge
deux treuils aussi à faire vin, l’un servant de met (maie) et l’autre à presser
une chaudière avec ses apparaux
une petite cuve écoulant 3 hectolitres avec sa râpe
cinq cuves de charroi
tous ces objets sont placés dans le chai dont on a parlé et dont la vente ainsi que les bâtiments, jardins et terre au bout en est faite au gré des parties moyennant la somme de 5 000 F.
Mobilier de la maison
Les sieurs Frétard vendent au sieur Besson et son épouse :
un cabinet en bois de noyer
4 linceuls, 3 nappes et 10 serviettes
un lit garni, bois de lit à la duchesse, un lit et un traversin de plume, les poches de coutil, un matelas, une mauvaise courtepointe
4 fauteuils et 3 chaises foncées de paille
un mauvais coffre,
une maie,
deux petites tables,
une paire de gros chenets
trois mauvais coffres dans lesquels il y a à deux lits de domestiques,
deux paires de petits chenets
deux mauvaises armoires,
quatre mauvaises chaises,
trois mauvais fauteuils
une barre de fer servant pour la branche,
trois fûts de fauteuils en bois,
une chaise
une cage en fil de fer
deux mauvais bois de lit
une mauvaise maie
un vieux coffre
un bois de lit dans la cuisine,
des vieilles roues de chariot démontées,
un mauvais entonnoir
deux vieilles poëlonnes en cuivre rouge
et enfin différents autres petits meubles de ménage,
le tout placé dans les bâtiments vendus, et dont la vente est faite pour la somme de 500 F
On a ici l’inventaire d’une maison plutôt modeste. Les Frétard de Gadeville n’habitaient visiblement plus cette maison depuis plusieurs années. L’acquéreur Jean Besson dit "Chatenet" y habitait au moment de la vente. Il avait peut être un statut de métayer ou de locataire. Je recherche l’acte notarié par lequel son entrée dans les lieux a été enregistrée avec, peut-être un état des lieux détaillé. |
Les terres de Chatenet
Mars 1697 : le dit sieur du Chastenet avoit été condamné par le juge du comté de Mastas au payement de vingt neuf années d’arrérages de la rente noble de trois boisseaux de froment et de trois boisseaux d’avoine dus à cause d’un certain mas de terre vulgairement appellé la Grois, la Platterie, fief Beauregard et la pièce des Monnereaux..
Un autre texte ajoute à cette liste le lieu-dit Entre les Planches.
La Groie
Un arpentage du 26/07/1768 [2] donne le détail des 12 tenanciers de la Groie, avec leurs surfaces (total environ 1 hectare) et leurs redevences seigneuriales :
Le vingt six juillet mil sept cent soixante huit a esté par moy notaire royal herpenteur soussigné mezuré et herpenté un article de rente sittué au bourg de Brie appelée la Piesse de la Groix quy confronte du levant a la terre de François Bastard et a la veuve Brunet du couchant au chemin qui conduist de Brie à la Coudre du midy aux terres de plusieurs et du septentrion au logis et jardin des Chatenet a la terre dautre particuliers et au chemin quy traverse le bourg
pour raison de quoy il est du a la seigneurie de Chatenest en Brie un boisseaux un quart froment mezure de Mastas, un chapon et le tiers dun, et huit sols en argent de rente noble payable par les cy après nommés par chacun an jour et feste de Saint Luc
et pour scavoir combien chacun doit a esté esgallé comme sen suit
Premièrement
Jean Deneschere tient en dix scillons quarente cinq carreaux pource doit dudit froment une mezure et demie moins la douziesme partie dune chapon et argent deux sols un denier et demy
Pierre Gros tient en seize scillons soixante sept carreaux un quart pource doit dudit froment deux mezure et le quart dune, chapon et argent trois sols cinq deniers
Jean Auge en quatre scillon vingt un carreaux plus cinq scillons dun bout et sept de lautre trente neuf carreaux trois quart plus en un jardin cinq carreaux trois quart plus en autre trois carreaux un quart plus en ses bastiment et issuë neuf carreaux deux tiers plus en sa quatriesme partie dune grange et issue trois carreaux et demy, plus un fumerou deux carreaux revenant en tout a quatre vingt cinq carreaux pource doit dudit froment trois mezure moins la huitiesme partie dune, chapon et argent quatre sols trois deniers
Jacques Vallet en douze scillons soixante trois carreaux pource doit dudit froment deux mezures et la huitiesme partie dune, chapon et argent trois sols deux deniers
Jean Dugast tient en neuf scillons dun bout et cinq de lautre quatrevingt quatre carreaux deux tiers plus en son jardin dix sept carreaux plus un fumerou deux carreaux revenant en tout a cent trante carreaux pource doit dudit froment quatre mezure et demie moins la douziesme partie dune, chapon et argent six sol six deniers
Jean Mathou en cinq scillons trente un carreaux un quart plus en son jardin dix sept carreaux un quart plus en ses batiment et jardin vingt un carreaux un tiers plus en un toit et passage six carreaux un quart revenant en tout a soixante et seize carreaux pource doit dudit froment deux mezures et demie et la douziesme partie dune, chapon et argent trois sol huit deniers et demy
Jean Babin en cinq seillons trente un carreaux un quart plus un jardin trois carreaux plus un fumerou un carreaux plus en la moitié dune chambre deux carreaux un tiers revenant en tout a trente huit carreaux pource doit dudit froment une mezure un tiers, chapon et argent deux sols
Pierre Augé en son jardin trois carreaux un quart plus en ses batiment et issue douze carreaux et demie revenant en tout a dix neuf carreaux un quart pource doit dudit froment les deux tiers dune mezure, chapon et argent un sol
Michel Augé en ses bastiments et jardin vingt six carreaux et demy plus en une grange trois carreaux et demy, revenant en tout a trente carreaux pource doit dudit froment une mezure, chapon et argent un sol six deniers
Charle Augé en une portion de grange trois carreaux et demy pource doit dudit froment la huitiesme partie dune mezure, chapon et argent deux deniers un quart
Pierre Daigre en un jardin trois carreaux plus en un fumerou un carreaux plus en la moitié dune chambre deux carreaux deux tiers revenant en tout a six carreaux deux tiers pource doit dudit froment un quart mezure, chapon et argent quatre deniers
En marge : Payé pour 1782
Utrope Mercier tient en un bastiment trois carreaux un quart pource doit dudit froment la huitiesme partie dune mezure, chapon et argent deux deniers un quart
Contenant les dits lieux trois journeaux huit carreaux deux tiers a deux cent carreaux au journal et herpenté a la gaulle de douze pied en carré
Fait clos et arresté le present herpentement en presence de la majeure partie des debtanteurs par moy soussigné
La minutte est signée du soussigné controllée a Matha le trente de juillet 1768 reçu dix sol et trois sol
Signé Feniou, notaire royal, herpenteur
La Platterie et Beauregard
[1] AD 17 - Archives du notaire Louis Feniou (Thors 17)
[2] Source : archives particulières - Acte du notaire Feniou (Thors 17)