Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1242 - 1788 - Eléments de l’histoire de la commune de Thors (17)

dimanche 10 août 2008, par Pierre, 4820 visites.

Tous les éléments rassemblés sur cette page proviennent de diverses sources trouvées sur BNF Gallica, et Books Google. Un exemple pris sur le vif de ce qu’Internet et Histoire Passion peuvent apporter à des chercheurs en histoire locale.

Ils trouveront également, pour compléter ces documents :
- les pages du site rattachées au mot-clé "Thors"
- les très nombreux résultats donnés par le moteur de recherche interne du site (en haut de la colonne de gauche, en y saisissant le mot "thors").

Attention : les données présentées sur cette page sont des données brutes. Elles n’ont fait l’objet d’aucun contrôle de vraisemblance. Certaines peuvent être douteuses, voire contradictoires.

Carte de Cassini - Animation : P. Collenot

 1242-1789 - Histoire de la seigneurie de Thors

Source : Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, t. XVI, 1888, p. 281-3 (pièces publiées par M. Denys d’Aussy)

Il ne subsiste du château de Thors que quelques débris sans caractère au milieu du vaste parc qui l’entourait jadis. L’ancien château-fort était contigu à l’église, comme nous l’apprend un document reproduit dans le Gallia christiana (t. II, Instrum. eccl. Engol., col. 452 et 453). Il relevait de l’évêque d’Angoulême, et aux termes de son hommage, lorsque l’évêque se présentait devant son château, le seigneur de Thors était tenu de lui en offrir la clef hors de l’enceinte des fossés ; l’évêque avait le droit d’ouvrir et de visiter tous les appartements, d’absoudre ou de condamner les prisonniers qui pouvaient y être détenus. Le seigneur de La Rochandry était soumis à un devoir analogue, ainsi que les châtelains de Manezac, Bunzac, Serre, Boucx, Le Hà, Rocheraud et Dirac, dont les châteaux étaient désignés sous le nom de repaires. (Voir Archives de Saintonge, t. xv, p. 335).
Le plus ancien seigneur dont nous trouvions le nom est EBLES ou Eblon de Rochefort qui, en 1242, remit, sans résistance, son château entre les mains de saint Louis (Gugl. Nangis, annal. regn. Ludov. reg.). EBLES, son fils, prêta serment à Robert de Montberon, évêque d’Angoulême, pour son château de Thors (1268-1278) ; sa veuve, HINDIA, rendit le même hommage à l’évêque Guillaume de Blaye, vers 1297. EBLES LE JEUNE, fils d’Ebles et d’Hindia, rendit encore hommage au même évêque avant l’année 1309, date où celui-ci cessa d’occuper le siège d’Angoulême. Ebles le jeune mourut accidentellement (casu fortuito) sans laisser de postérité, et la châtellenie de Thors fut dévolue à sa sœur, mariée à SAVARY DE VIVONNE. Parmi les documents que nous avons compulsés, il en est un tellement oblitéré que nous avons dû renoncer à le transcrire. Sur le revers on lit d’une écriture du siècle dernier : 1219. Vente faite au seigneur de Thors d’un boisseau de froment et d’une rente de dix-huit sous d’argent. Cette date est évidemment erronée ; c’est 1319 qu’il faut lire : ce nom, « Savaricus dominus de Torcio », plusieurs fois mentionné, nous prouve en effet qu’il y est question de Savary de Vivonne qui, comme nous venons de le dire, fut seigneur de Thors postérieurement à l’année 1309. Nous trouvons après lui THOMAS et REGNAUD de Vivonne, successivement seigneurs de Thors. Regnaud ne laissa qu’une fille, ISABEAU ou Isabelle de Vivonne, mariée à CHARLES DE BLOIS, DIT DE BRETAGNE, seigneur d’Avaugour (Voir ci-dessus n° II, p. 265), d’où vint NICOLE DE BRETAGNE ; elle hérita en 1451 de Jean, son oncle paternel, comte de Penthièvre, et épousa, suivant contrat du 18 juin 1437, JEAN DE BROSSE, seigneur de Boussac ; c’est leur fils JEAN II DE BROSSE, seigneur de Thors, qui figure dans la pièce transcrite ci-dessus. Il mourut en 1502. René de Brosse, son fils, prit parti pour le connétable de Bourbon, vit tous ses biens confisqués et fut tué à la bataille de Pavie en 1525.

ADRIEN DE MONTBERON, seigneur de Matha, devint vers ce temps-là seigneur de Thors, soit par acquisition, soit par suite de la confiscation prononcée contre René de Brosse. Un de ses enfants, JEAN, porta le titre de baron de Thors (Preuves généalogiques de la maison de Bourdeilles, p. 151). Jean de Montberon embrassa le protestantisme, et fut nommé gouverneur de Cognac après la bataille de Jarnac ; c’est lui qui fit, à la sommation de se rendre qu’on lui avait adressée, la réponse rapportée par d’Aubigné. Son fils RENE se distingua dans les rangs de l’armée calviniste. Son frère, JEAN DE MONTBERON, épousa Gabrielle de Pierre-Buffière ; leur fille unique, JUDITH, fit passer Thors dans la maison de Pons par son alliance avec JEAN-JACQUES DE PONS, marquis de La Caze. La baronnie de Thors demeura dans la famille de Pons jusque vers la fin du XVIIIe siècle ; elle fut successivement possédée par : 1° JEAN-JACQUES de Pons, marquis de La Caze, baron de Thors, marié en 1608 à Charlotte de Parthenay ; 2° ISAAC-REGNAUD de Pons, marié à Marie de Madelain, fille d’un conseiller au parlement, mort à Paris le 29 octobre 1652 ; 3° ISAAC-REGNAUD de Pons, qui prit le titre de marquis de Thors et épousa en secondes noces Constance du Dognon et en premières Judith de La Rochefoucauld ; ce fut sa fille, BONNE de Pons, qui inspira au duc de Guise une si folle passion et faillit supplanter la duchesse de La Vallière, malgré « le teint rouge et l’accent saintongeois » que lui prête Tallemant des Réaux ; 4° GUY-LOUIS de Pons, marquis de Thors, seigneur du Douhet, du chef de sa mère, Judith de La Rochefoucauld ; 5° REGNAUD-CONSTANT, marquis de Thors, marié en 1709 à Charlotte d’Hostun de Gadagne ; il mourut en 1741, laissant LOUIS-HENRY, marquis de Thors, décédé sans enfant, de son mariage arec Marie-Angélique de Tiercelin. La baronnie de Thors fut acquise en 1769 par Joseph Dupuy-Monbrun, d’une ancienne et illustre famille du Dauphiné ; le vicomte du Puy-Monbrun, lieutenant des maréchaux de France, était en 1789 seigneur de Thors.


 1242 - Au moment de la bataille de Taillebourg, Louis IX (Saint Louis) prend Thors - Voir ce document


 1269 - Alphonse de Poitiers - Une affaire d’hommage non fait

Source : Correspondance d’Alphonse de Poitiers – T. 1 – 1894 – Bnf Gallica

1 1 mai. 1269. — SENESCALLO XANCTONENSI PRO PETRO PIRARDI, PRESBITERO.

Alfonsus, etc, senescallo Xanctonensi, etc. Veniens ad nos Petrus Pirardi, presbiter, nobis conquerendo monstravit quod dilectus et fidelis noster Johannes de Nantholio, miles, spoliavit ipsum indebite, sicut dicit, jure suo hereditario quod in decimaria de Macoville [1], sibi competere asseruerat. Ceterum conquestus est nobis de Petro Bouchardi, milite, qui eundem presbiterum spoliavit contra justiciam, sicut dicit, de decima seu parte decime que apud Torz [2] sibi hereditario jure competit, sicut dicit, licet paratus sit et obtulerit sibi facere homagium et alia deveria, sicut decet. Unde vobis mandamus quatinus, vocatis qui fuerint evocandi, de personis et rebus que ad nostram spectant jurisdicionem in vestra senescailia exibeatis memorato presbitero celeris justicie complementum, frustratorium judicii strepitum, quautum sine juris injuria et lesione consuetudinis potest fieri, resecantes.

Datum apud Longumpontem, die sabbati in vigilia Panthecostes, anno Domini M°CC°LX°nono.


 XIIIe siècle : le château de Thors est un "repaire"

Un certain nombre de châteaux ou logis relevant de l’évêché [d’Angoulême], Mainzac, Bunzac, Sers, Bouex, Le Fa, Rocheraud, Dirac, la Rochandry et Thors, étaient des repaires, c’est-à-dire que l’évêque avait le droit d’y séjourner, soit à son gré, soit pendant un laps de temps déterminé.

Dès les premières années du XIIIe siècle, les Tizon, dans leur hommage du repaire de Dirac, se reconnaissaient obligés de le rendre à l’évêque, lorsqu’il le requérait, ami ou ennemi, en paix ou en guerre.

Le seigneur de la Rochandry disait de même dans son aveu qu’il était tenu de rendre le château à son suzerain « toutes fois et quantes celui-ci voudrait. L’évêque avait le droit d’y passer les mois d’août et de septembre « avec famille médiocre et d’y être défrayé aux dépens de ladite terre. »

Thors, en Saintonge, était un des repaires ou recepts des évêques d’Angoulême. Nous possédons la relation d’une visite qu’y fit, vers la fin du XIIIe siècle, Guillaume de Blaye avec une suite nombreuse. Ynde, veuve d’Ebble de Rochefort, était alors dame de Thors. Guillaume, arrivé sur le bord du fossé, lui envoya dire d’apporter toutes les clés du château, y compris celles des cachots ; ce qui fut fait. Les gens et les chevaux de la châtelaine, cédèrent ensuite la place à ceux de l’évêque. Véritable maître de la maison, celui-ci y resta le temps qu’il luit plut, rendant la justice, faisant grâce et exerçant dans le repaire tous les droits seigneuriaux. En partant il rendit les clés, sur le bord du fossé, en présence de sa suite, où se trouvaient Hyrvoix, seigneur de Ruffec le seigneur de Neuvic, les abbés de Fontdouce, de Bassac, de Lieu-Dieu et beaucoup d’autre clercs et laïcs. En même temps il dit à la châtelaine : « je vous confie ces clés et la garde de ce repaire de Thors jusqu’à ce que nous ou notre successeur nous revenions et vous les réclamions. » Nul fait, je crois, ne montre mieux ce que furent à l’origine les concessions de fief.

Les devoirs singuliers et tout empreints de moyen âge que nous venons d’énumérer commencèrent à tomber en désuétude au XVIe siècle. Il y a cent ans les évêques ne connaissaient plus guère que leur domaine utile, qui, en 1754, était affermé, à une compagnie de Paris, moyennant 22,000 livres, non compris les truffes qui se trouvaient dans les bois.

Source : Angoulême : histoire, institutions et monuments - A.-F. Lièvre - Angoulême - 1885 - Bnf Gallica


 XIIIème siècle - La famille de Nanteau

Source : Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais - Fontainebleau -
T. 19 - 1901 - Bnf Gallica

Dans la plupart des lettres d’Alphonse de Poitiers, Jean de Nanteau, avant d’être institué gouverneur de La Rochelle, est intitulé seigneur de « Tourz » ou « Torz ». Cela nous indique qu’il était châtelain de la forteresse de Thors [3], située sur les confins de la Saintonge et de l’Angoumois. Thors était dans la mouvance de l’évêque d’Angoulême, et, d’après une notice insérée dans la Gallia christiana [4] le prélat se faisait rendre hommage dans des formes qui ne laissaient point d’être assez désagréables pour son vassal. Il se présentait à l’entrée des fossés, se faisait apporter toutes les clefs de la place, expulsait le châtelain de son logis, ordonnait l’évacuation des écuries pour y mettre ses chevaux, ouvrait les cachots, prononçait sur le sort des détenus, en un mot s’installait en souverain maître avec sa famille et ses gens. Puis, quand après un séjour plus ou moins prolongé à sa guise, il se décidait à s’en retourner, il ne restituait les clefs à son vassal qu’après lui avoir fait renouveler le serment de les lui remettre, à lui ou à son successeur, à première réquisition.

Nous avons en vain cherché un document définissant les circonstances qui ont valu à Jean III de Nanteau l’investiture de la seigneurie de Thors. Lui fut-elle octroyée par le comte de Poitiers, ou lui fut-elle apportée par l’effet d’un second mariage, postérieur à 1255, ce qui conduirait à voir dans l’inhumée de La Roche une Marguerite, dame de Thors ? Nous inclinons pour cette seconde conjecture, parce que Marguerite de Lévis n’est plus citée après 1255, et que, si Jean de Nanteau a retenu les armes de Lévis dans son contre-sceau jusqu’en 1270, la seigneurie de Lévis n’a point passé, après sa mort, aux mains de ses filles, ce qui semble prouver qu’elles n’étaient pas issues de son union avec Marguerite de Lévis.

Au mois d’août 1270, Jean s’embarqua pour Tunis avec le comte de Poitiers, comme nous l’avons déjà dit. A dater de ce moment, on perd sa trace. Ni Alphonse de Poitiers ni sa femme n’ont revu la France. La peste les avait épargnés en Afrique, mais, en 1271, en traversant l’Italie pour regagner leurs États, après la mort du roi, ils furent atteints à Savone d’une fièvre pernicieuse qui les enleva tous les deux presque le même jour. Toute leur suite fut frappée en même temps. Il est à présumer que leur chambellan aura été une des premières victimes. Dernier rapprochement à faire entre lui et son cousin Pierre de Villebéon qui mourut de la peste, comme son maître, pendant l’expédition de Tunis.

La plupart des biographes qui parlent de Jean de Nanteau, sous le nom de Nanteuil, ne lui assignent aucune postérité. André Du Chesne seul dit que le mariage « de sa fille ou de sa sœur » fit tomber la seigneurie de Thors dans le patrimoine des Vivonne. Mais, en recherchant ce que sont devenus après lui les fiefs de Thors et de Nanteau, nous avons acquis la conviction qu’il laissa deux filles : Hindia ou Indie, qui fut dame de Thors, et Marguerite, qui fut dame de Nanteau.

L’existence d’Hindia de Nanteau se déduit des données fournies par la notice de la Gallia christiana sur les aveux rendus aux évêques d’Angoulême pour la châtellenie de Thors. Il y est dit qu’un hommage dans la forme prescrite fut prêté par Ébles de Rochefort [5] à l’évêque Robert. La date n’en est pas indiquée, mais elle se place nécessairement de suite après la mort de Jean III de Nanteau, l’évêque Robert étant décédé en 1272. Après la mort d’Ébles, survenue vers 1297, sa veuve Hindia, relicta sua, rendit hommage à l’évêque Guillaume de Blaye, investi du diocèse d’Angoulême de 1273 à 1309, et la notice dit expressément que le château de Thors faisait partie de la dot donnée à Hindia par son père, domina jure patrimonii [6]. C’est bien la preuve qu’elle était fille de Jean III de Nanteau.

De son union avec Ébles de Rochefort, IIe du nom, qui était personnellement sire de Fors [7], Aubigny [8] et Faye-l’Abbesse [9]. Hindia laissa un fils et une fille. Le fils, Ébles III de Rochefort, se reconnut à son tour vassal de l’évêque Guillaume de Blaye, et mourut peu de temps après des suites d’un accident (casu fortuito), sans laisser d’enfants. Tous ses biens passèrent sur la tête de sa sœur, Eschive de Rochefort. Celle-ci les apporta à son mari, Savary II de Vivonne [10], fils de Savary Ier, dont la lignée propagea jusqu’au XVIIe siècle les dernières gouttes du sang des Nemours-Nanteau [11].

Quant à l’autre fille de Jean III de Nanteau, la preuve de son existence et de l’attribution qui lui fut faite de la seigneurie de Nanteau, découle d’un renseignement donné par André Du Chesne, dans le chapitre de son Histoire de la Maison de Chastillon concernant les sires de Nanteuil-la-Fosse [12]. Cet historien, généralement bien documenté, nous informe qu’en 1335 « l’hostel de Nanteau-sur-Lunain » et les arrière-fiefs en dépendant furent vendus à Hue de Bouville et à sa femme par les enfants issus du mariage d’un Pierre de Guigneville [13] avec une Marguerite de Nanteuil-la-Fosse. Il ajoute que les vendeurs tenaient ces biens de leur mère, fille de Gaucher IV de Nanteuil, et qu’ils ont dû, pour procéder à la vente, requérir l’assentiment de leurs cousins de Garancières, issus d’une autre fille de Gaucher IV. Cette circonstance démontre que Nanteau leur venait de leur grand’mère maternelle. André Du Chesne déclare ne connaître ni son nom ni son origine. Mais, après ce qui précède, nous n’avons pas besoin d’en savoir davantage pour l’identifier. Du moment où c’est par elle que son mari, Gaucher IV de Nanteuil-la-Fosse, est devenu propriétaire de Nanteau à la fin du XIIIe siècle, n’est-il pas évident qu’elle était fille et héritière de Jean III de Nanteau mort en 1271 ? Il est en outre à peu près certain, d’après les habitudes du temps, que, mère d’une Marguerite de Nanteuil et fille d’une Marguerite de Lévis ou de Thors, elle portait ce même prénom. Aussi n’hésitons-nous pas à lui attribuer, avec M. Moutié, la seconde pierre tumulaire de l’église de La Roche, dont l’épitaphe, maladroitement rapiécée, est ainsi conçue : CI : GIST : MADIENNE : MARGUERITE : FILE..... DE..... LQ. TRESPASSA : LAN : DE : GRACE : M. CCC. III : AU MOIS : DE : GINNET : PEZ : P. LI : Cette dalle est dépourvue de tout emblème, et les mots qui manquent, remplacés par des morceaux d’une autre inscription, sont malheureusement ceux que nous aurions le plus d’intérêt à connaître. Mais, indépendamment de ce que notre conjecture s’harmonise avec la date de 1303, à laquelle Marguerite de Nanteau pouvait avoir un peu plus ou un peu moins de cinquante ans, selon qu’on la supposera fille de Marguerite de Lévis ou de la seconde femme de Jean III, la forme bizarre donnée à la seconde pierre funéraire appelle une attention particulière. On en a taillé les coins obliquement de manière à l’accoler étroitement à la première dalle rétrécie vers la pointe. C’est l’indice qu’on a voulu rapprocher le tombeau d’une fille de celui de sa mère. Enfin, ce qui nous confirme dans la pensée que Marguerite de Nanteau n’est pas née du mariage contracté par son père avec Marguerite de Lévis avant 1238, c’est qu’elle n’est venue au monde que vers 1260, à en juger par l’âge d’un de ses petits-fils, Guillaume de Guigneville, encore mineur lors de la vente de Nanteau en 1335, et surtout d’après l’âge de son mari, Gaucher IV de Nanteuil, qui semble n’avoir atteint sa majorité guère avant 1282, époque à laquelle, selon Du Chesne, il fut mis en possession des biens de son père par son tuteur.

La postérité de Marguerite de Nanteau s’est éteinte, en ligne masculine, bien avant celle de sa sœur, dans la personne de son arrière-petit-fils, Gaucher V de Nanteuil, mort en 1365 sans enfants de son mariage avec Marguerite de Roucy. Elle s’est prolongée davantage dans les descendants de sa fille aînée, Isabelle de Nanteuil, qui, de son union avec Pierre de Garancières, laissa une fille qui rentra dans le giron des Nemours en épousant Pierre III de Villebéon.

L’alliance de la dernière des Nanteau avec un Nanteuil n’a pas peu contribué aux confusions engendrées par une similitude de noms propres.

Nous ne méconnaissons ni la part donnée dans cette esquisse à de simples conjectures, ni notre défaut d’érudition. En apportant aux travaux de notre Société notre humble contingent, nous prions nos savants confrères de vouloir bien accueillir avec indulgence une étude n’ayant d’autre but que de les aider à élucider la généalogie de l’une des branches les moins connues de l’ancienne maison des Nemours.

TABLEAU GÉNÉALOGIQUE DES NEMOURS - NANTEAU
Tableau généalogique des Nemours-Manteau
TABLEAU GÉNÉALOGIQUE DES ROCHEFORT - VIVONNE - PONS
Tableau généalogique des Rochefort - Vivonne - Pons

 1344 - Le seigneur de Thors envoyé en ambassade en Espagne ne sait pas écrire

En 1344, le roi Philippe de Valois envoya en Espagne Savary de Vivonne, seigneur de Thors, avec l’archevêque de Reims & deux autres personnes d’église, pour y renouveler l’alliance avec Alfonse XI, roi de Castille ; ce qui fut fait en la ville de Léon le premier janvier 1345. Dans le traité qui se trouve entier dans le Code diplomatique de M. Leibnitz, page 180, il est dit que "l’archevêque de Rheims y signa pour le seigneur de Thors, qui ne savoit pas écrire".

 1420 - Un duc de Bretagne séquestré en Saintonge

En février 1420, une sorte de scandale politique, séquelle de la Guerre de succession de 1341-1364, frappa les esprits bien au-delà des frontières de Bretagne : l’enlèvement, puis la séquestration du duc Jean V. Les coupables ? La famille de Penthièvre, qui n’avait pas renoncé à enlever le duché aux Montfort, et, plus particulièrement la bru de Charles de Blois et de Jeanne de Penthièvre, Marguerite de Clisson, assistée de ses fils : le comte de Penthièvre Olivier de Blois, Jean de l’Aigle, Guillaume et Charles d’Avaugour.

Le chroniqueur Enguerran de Monstrelet raconte « comment le duc de Bretaigne fut prins du comte de Penthièvre, et la guerre qui s’ensuit à ceste cause. » (Chronique, tome IV, chapitre CCXXXVII, éd. de Louis Douët d’Arcq, 1827) :

« Or convient parler d’une grant adventure et merveilleuse qui advint en cest an en Bretaigne. Il est assez sceu et déclairé en aucunes histoires et par espécial en celle de maistre Jehan Froissart, comment les devanciers de Jehan de Monfort, à présent duc de Bretaigne, et ceulx de Olivier de Bretaigne, conte de Penthièvre, eurent ou temps passé de grandes guerres et destructions l’un contre l’autre pour avoir le duché et seigneurie d’icellui pays, à laquelle ung chascun d’eulx se disoit avoir le plus grant droit. Pour lesquels discors apaiser furent fais plusieurs traictiez entre lesdictes parties, en la fin desquelz icelle duchié demeura franchement à ceulx de Montfort, moiennant que la partie de Penthièvre eut plusieurs récompensacions, desquelles réciter à présent je me passe, pour tant que ce n’a point esté du temps de mon livre. Et en possidèrent les dessusdiz par long temps paisiblement.

Néantmoins, jà soit ce que ledit conte de Penthièvre moustrast audit duc Jehan chascun jour semblant de grant amour à la veue du monde, si n’estoit point l’ancienne guerre dont dessus est faicte mencion encores bien appaisée, comme vous orrez cy-après. Vérité est, que sur l’espérance de revenir en partie à la seigneurie de la duchié de Bretaigne, et par l’exortacion de la dame de Cliçon sa mère, fille de feu messire Olivier de Cliçon, jadis connestable de France, le dessusdit conte de Penthièvre, par certains moiens traicta tant devant le duc de Touraine, Daulphin, qu’il obtint de lui ung mandement scéllé de son scel, pour prendre et emprisonner ledit duc de Bretaigne. Car, non obstant que icellui duc eust espousée la sœurdudit Daulphin, si n’estoit point ledit Daulphin content dudit duc, pour ce que ne lui, ne son pays ne se vouloit du tout pleinement déclairer de sa partie, ne lui aider à faire guerre contre les Anglois et Bourguignons. Après lequel mandement obtenu par ledit conte, comme dit est, il pensa et ymagina comment et par quelle manière il pourroil mener son entreprinse à chef, et en fin ne sceut trouver meilleur moien pour parfournir son fait, que de prier ledit duc de venir prendre son disner à Champtourneau [14]. Et comme il le pensa, ainsi le fist. C’est assavoir qu’il ala à ung certain jour devers lui en la ville de Nantes, et après qu’ils eurent fait plusieurs devises de diverses besongnes, l’un avecques l’autre, ledit conte requist bien instamment au duc qu’il lui pleust venir audit lieu de Champtourteau esbatre et prendre son disner, disant oultre que madame sa mère, laquelle y estoit, en seroit moult joieuse et le recevroit à son povoir moult honnorablement. Laquelle requeste par ledit duc lui fut accordée. Car riens ne se doubtoit que on lui voulsist faire, ne traicter autre chose que bien. Et fut le jour accepté le XIIIe de février. Lequel jour venu se partit ledit duc du chastel où il avoit jeu, nommé le Lerens Botereau [15], et print son chemin pour aler à ceste ville de Champtourteau. Si alèrent, son maistre d’ostel et ses fourriers, devant, pour appoincter les besongnes comme il est de coustume. Et quant ils furent là venus, le conte de Penthièvre monta à cheval et ala, à tout les gens de son hostel, au devant dudit duc, jusques assez près du pont nommé le Pont à la Tiberge [16], qui siet sur une petite rivière. Par lequel pont passa ledit duc, en sa compaignie Richard son frère, et aucuns autres chevaliers et escuiers de son hostel ; et ses autres gens le suivoient de loing, et n’estoient en doubte de nul mal engin. Et quant il eut passé ledit pont, il y eut ung des gens dudit conte qui contrefaisoit le fol, lequel descendi à pié et bouta les planches d’icellui pont en l’eaue, en faisant semblant de se jouer et faire sa folie, par quoy les gens du duc qui suivoient derrière, comme dit est, ne porent passer ; et encores ne se doubtoit ledit duc, de nul mal, et se rioit de la folie dessusdicte. Mais Charles, seigneur de Lavaugour, frère du conte, qui estoit embuschié, à tout quarante hommes armez ou environ, vint à courant devers le duc. Lequel les voiant venir demanda audit conte de Penthièvre : « Beau cousin, quels gens sont cecy ? » et il respondit : « Monseigneur, ce sont mes gens ; je vous fais prisonnier de monseigneur le Daulphin. » Et mist la main à lui. Auxquelles parolles le duc tout esbahi, respondi : « Ha ! beau cousin, vous faictes mal. Je suis cy venu sur vostre parole et à vostre requeste, et ne me défioie en riens de vous, ne des vostres. » Toutesfoiz y eut aucuns de ses gens qui tirèrent leurs espées pour les cuider défendre, mais ils virent assez tost qu’ils estoient trop febles au regard de leur adverse partie. Et ce pendant, vindrent sur eulx ceulx de la dessusdicte embusche, les espées traictes, et y eut deux des gentilz hommes du duc, dont l’un, nommé Jehan de Beaumanoir, eut le poing coupé, et l’autre fut navré en la main, lequel se nommoit Thibault Buisson. En après, ung gentil homme de l’ostel du conte, nommé Henry Lalemant, volt férir le duc de son espée, mais le conte le défendi contre lui et commanda à ses gens qu’ilz se cessassent, et qu’il menroit le duc vers le Daulphin. Et lors les gens du duc, qui estoient delà le pont, voiant leur prince en tel danger, estoient en grant tristesse de ce qu’ilz ne le povoient aider ne secourir, et ne sçavoient quel conseil prendre. Et tout après, ledit conte de Penthièvre, son frère et ses gens, emmenèrent ledit duc, et Richard son frère, hastivement, à Bressices [17] en Poictou, et de là fut mené par plusieurs foiz en divers lieux, comme à Lozenan, à Bournommeau, à Castrammer [18] et ailleurs. Et fut prisonnier de six à sept mois, sans estre mis en prison fermée, ne que aucune violence lui feust faicte à sa persoune. Mais bien s’en tenoit-on seur. Et avoit pour le servir, tant seulement ung de ses varlès de chambre. Et si fut, son frère Richard, prisonnier comme lui.

Quant vint à la congnoissance de la duchesse de Bretaigne et des seigneurs du pays, comment le duc avoit esté prins, il ne fault point demander se ilz furent troublez, et par espécial ladicte duchesse en fist si grant deuil qu’à grant peine le pouvoit-on rapaiser. Toutesfoiz, incontinent et tost après s’assemblèrent les barons et grans seigneurs du pays de Bretaigne, avec la duchesse, en la ville de Nantes, et là tous ensemble conclurent et jurèrent solemnellement de poursuivir la délivrance du duc, et de faire guerre audit conte de Penthièvre et à tous ses aliez et bien vueillans. Et d’un commun accord esleurent pour faire l’armée de ceste poursuite, le seigneur de Chasteaubriant et le seigneur de Rieux, qui de fait, à tout grosse puissance de gens d’armes, alèrent mectre le siège devant Lambale [19], appartenant audit conte. Lequel se tint environ quinze jours, et après se rendirent ceulx de dedens, et furent la ville, et chastel qui estoient moult fors, abatus et désolez. Et de là alèrent au chastel Audrien [20] lequel fut abatu ; et pareillement furent à la Mote de Bron [21]. En après, en alèrent à Champtourneau, où estoit la vieille contesse de Penthièvre, et en estoit capitaine le seigneur de Bersières, qui moult bien le défendi. Si y fut le siège environ trois mois, mais peu y firent, car la ville estoit moult forte et bien garnie de de vivres et habillements de guerre, et aussi de bonnes gens d’armes. Et cependant, traictié se fist entre le duc et le conte, et lui promist le duc de lui restituer tous ses dommages, tant de ses fortresses abatues, comme d’autres choses, et que jamais de ceste besongne ne lui serait fait, par lui ne par les siens, aucune chose qui lui portast préjudice. Après lesquels traictiez et les seuretez prinses, le conte dessusdit renvoia le duc par le seigneur de Laigle, son frère. Lequel duc de prime face fist lever le siège de Champtourneau. Mais en fin quant les prélas et les barons de son pays eurent devers eulx ledit duc, ils ne vouldrent point entretenir le traictié dessusdit, et convint que ladicte contesse et ses gens se partissent de là, et que la ville de Champtourneau feust mise en la main dudit duc. Si fut de rechief prins jour de parlement entre eulx pour veoir se ilz pourroient estre d’accord. Auquel jour ledit conte promist de y comparoir en personne, et pour seureté de ce bailla son frère Guillaume en hostage. Mais il n’y comparu, pour tant qu’il fut certainement adverti que s’il y aloit, il n’en retourneroit jamais. Et pour vray, s’il y feust alé, il eust esté exécuté par justice ; et avoit esté ainsi conclud par les trois estas de la duchié de Bretaigne. Et qui plus est, dirent au duc que s’il vouloit entretenir le traictié qu’il avoit fait avec icellui conte, ilz le débouteroient de sa seigneurie et ne obéiroient plus à lui, et feroient leur seigneur de son fils ainsné. Et par ainsi convint qu’il se accor-dast à leur voulenté. Lesquelles besongnes venues à la congnoissance dudit conte, il fut en très grant soussi ; et non point sans cause. Car il savoit toutes ses besongnes et ses seigneuries estre arrestées et mises en la main du duc, son seigneur, comme confisquées, et son frère dessusdit demouré en ostaige, lequel il ne povoit ravoir, et d’autre part estoit mal du Daulphin, pour ce qu’il ne lui avoit livré ledit duc, et avec tout ce ne sçavoit bonnement où estre asseur de sa personne, car peu trouvoit qui le voulsist soustenir. Pour les-quelz inconvéniens eslongner et fouyr, se retrahy en la viconté de Limoges, et après aucunes conclusions prinses avec ses frères, se party de là et par Auvergne s’en ala à Lyon sur le Rosne, et puis à Genève et à Basle, pour venir en sa terre de Avesnes en Haynnau [22]. (...) Lequel conte de Penthièvre ne retourna onques puis en Bretaigne, mais demeura toute sa vie oudit pays de Haynnau... »

La Saintonge dans tout cela ? Jean V y fut en fait amené dès le mois de mars et y resta retenu jusqu’en mai, principalement dans les possessions de Charles d’Avaugour qui était devenu seigneur de Thors par son mariage avec Isabeau de Vivonne. René Blanchard, publiant les Lettres et mandements de Jean V ([Archives de Bretagne, tome IV, 1889–>http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k736839/f6.chemindefer)], a ajouté à son introduction un « Itinéraire » retraçant tous les déplacements du duc et voici ce qu’on trouve à l’année 1420 (pages CXXIV-CXXV) :

- Février 8, 12. — Nantes.
- — 12, 13. — Le Loroux-Bottereau [23].
- — 13. — Pont de la Troubarde [24].
- — 13. — Clisson [25].
- — 14 à 18. — Palluau [26].
- Février 20 à la mi-mars. – Châteauceaux [27].

- [Mars] — « Vendrines » [28]
- — — « Nuailly près la Rochelle » [29].
- — — Saintes [30].
- — — Thors [31].
- [Avril-Mai] — Saint-Jean d’Angély [32].
- [Juin] — Fors [33].
- — — Le Coudray-Salbart [34].
- — — Bressuire ; Clisson.
- [Juillet] — Châteauceaux, etc.

(Selon une note de la Chronique d’Arthur de Richemont, Jean V aurait été libéré le 5 juillet)

Voici le passage de la sentence du 7 octobre 1420 (pièce n° 1456) auquel René Blanchard fait allusion :

« Item, dudit lieu de Vendrines feusmes menez à Nuailly près la Rochelle, et de Nuailly à Thors, et de Thors à St Jehan d’Angelé, auquel lieu nous feusmes par deux moys ou environ ; et de St Jehan d’Angelé feusmes menez à un chastel appellé Fors… » (Lettres et mandements de Jean V, IV, page 47).

Tout cela fut apparemment perpétré, en ce qui concerne notre région au sens large, par un assez petit réseau familial.


THORS, comme LES ESSARTS en Vendée, était fief d’Isabeau de Vivonne et de son mari Charles d’Avaugour ; FORS appartenait à Guy, d’une autre branche des Vivonne.


VENDRENNES, PALLUAU ET NUAILLE avaient été, semble-t-il, à Jeanne de Clisson, dame de Belleville et sœur du connétable – tante, donc, de la comtesse de Penthièvre. Son fils Jean II Harpedanne de Belleville (protégé du connétable dont on sait les démêlés avec les Montfort) eut VENDRENNES et NUAILLE (cf. AHSA 1883, XI, pages 32 et 46) avec Belleville et Montaigu, PALLUAU (et Châteaumur) allant à la comtesse de Penthièvre (partage de 1408, selon Beauchet-Filleau).

Chambellan du roi, il avait épousé, en 1404, la mère d’Isabeau, Jeanne d’Aspremont, dame de Renac, ou Reignac (dans le canton de Redon) et veuve de Savary de Vivonne (mort en 1396). Renac échut à Isabeau après la mort de sa mère (1410) et de son frère René ou Renaud (v. 1414-15 ?), mais fut revendiqué par les Harpedanne. La querelle se poursuivait en 1418 (voir Bnf, mais la terre fut confisquée en 1420 par Jean V : séquelle de l’enlèvement ! Cependant, tout laisse penser que, malgré leur différend, le seigneur de Nuaillé était complice des Penthièvre.


Quant au COUDRAY-SALBART, il avait été confisqué à Jean II Larchevêque en 1415 et le roi l’avait attribué au connétable de Richemont, frère de Jean V et qui ne pouvait donc être complice de cette séquestration (voir Bnf). Mais Richemont ne put prendre possession du château qu’en 1427 (http://cc-parthenay.fr/Portail2007/...). Entre-temps, on ne sait trop de qui celui-ci a dépendu. Faisait-il partie, avec Mervent, des possessions du sire de Parthenay revendiquées par Jean II Harpedane ? Cela semble d’autant plus possible que, selon Beauchet-Filleau, celui-ci avait épousé en 1411, en secondes noces, Jeanne, fille de « Raymond de Montaut, seigneur de Mussidan, de Blaye, de Ste Néomaye et du Coudray-Salbart ».


On ne trouve dans les publications des Archives d’Aunis et de Saintonge nulle trace de THIBAUD DE LA GOUBLAYE, dont le nom trahit une origine bretonne, mais c’était apparemment une créature des Penthièvre : en 1421, Jean de l’Aigle le récompense en le faisant seigneur de Piégut, en Limousin (voir site

Resterait à déterminer quelle a pu être la base, apparemment sûre, de ce petit groupe à Saint-Jean d’Angély…

Les lettres d’apanage pour Richard d’Etampes (Ibidem, page 134) feront encore allusion à Thors en novembre 1424.

Transférant à son frère les « manoirs et terres de Boys Raoul et de Renac » confisqués à Charles d’Avaugour (depuis décédé) et à sa femme, le duc dresse d’Isabeau de Vivonne un portrait très noir et fait du château de Thors un nid de félonie, un piège à Bretons de passage :

« Et depuis et encores de present, comme pertinace et perseverante en son faulx, mauvays et dampnable propous, soit demourante depuis la mort dud. Charles son mary, en un chastel nommé Tors, ouquel elle se tient et a grant nombre de gens d’armes et de traict de diverses nacions, partie desquelx furent a nous prandre et se remonstrerent noz ennemis, rebelles et desobeissans ; et mesmes recepté, recueilli, recepte et recueille de jour en autre noz ennemis et ceulx de nostred. frère, leur donne conseil, port, faveur et aide, en faisant guerre à nos subgiz passans par le païs de Poitou et de Xantonge, les faisant prandre à prisonniers et detenir de leurs personnes, en exigeant rençons d’eulx, les pille et desrobe, fait pillier et desrober, voulens en disposer et ordenner… »

La dame de Thors s’inscrivait ainsi dans la lignée de Jeanne de Penthièvre et de Marguerite de Clisson, mais pour des succès encore moindres. Cela fit néanmoins de son château le dernier bastion, quasiment, de la résistance aux Montfort…

 1486 - Thors appartient à Nicole de Bretagne, comtesse de Penthièvre

Source : Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l’Aunis - D. Massiou – T. 3, p. 415.

RAPPORT d’un sergent en la sénéchaussée de Saintonge constatant qu’il a ajourné les seigneurs de la maison de Jarnac en vertu d’une sentence du siège de Saint-Jean d’Angély, à la requête de Nicolle de Bretagne, comtesse de Penthièvre et dame de Thors en Saintonge. (19 Juillet 1486.)

A noble et puissant monsieur le séneschal de Xaintes ou monsieur vostre lieutenant, je Pierre Chauvin, sergent du roy nostre sire en ladite séneschaussée certifie o tout honneur et révérance avec très-humble obéissance, que le dix-neufvieme jour de juillet l’an mil quatre cens quatre-vingt et six par vertu et auctorité d’un procès esmané de la court de ladite seneschaussée au siège de Saint-Jehan d’Angély à moy baillé de la partie de très-noble et puissante dame Nicolle de Bretagne, comtesse de Penthièvre, dame de Thors, demanderesse et complaignante par lettres royaux en cas de saisine et de nouvelleté, et à sa requeste où de son procureur, ay adjournay nobles et puissants maistre François Chabot, Anthoine, Jacques et Robert Chabot frères seigneurs de Jarnac-Charente par une cedule, que meis et appousay au potheau de la ville dudit Jarnac, auquel l’en a accoustumé mectre et afficher cedulles, et en la personne de maistre Guillaume Chauvinet, licencier ès droits, leur procureur, pour ce que ne les peu trouver en leurs personnes, Loys Guillaume et grant Jehan Peluchon en leurs personnes defendeurs et oppousans à comparoir pardevant moi devant l’ostel de Guillaume Peluchon dit les vufves au lundi prochain en suivant heure de midi à actendre l’une partie l’autre et a donner deffaut jusques à deux heures après ledit mesdi, pour d’illec aller sur certains lieux, desqueulx ladicte demenderesse et complaignante ou procureur pour elle leur entendoit faire monstrée et procéder sur icelles comme de raison, auquel jour, heure de dix heures, devers le matin ledit Chauvinet vint par devers moy audit lieu de Thors, lequel me deist que en nom et comme procureur desdits seigneurs de Jarnac il tenoit iceulx lieux pour veuz et monstrés d’autel valleur, que si ladite dame les lui avoit monstrés à l’œil en les luy baillant par déclaration, dont l’en jugeay et condempnay partant que faire pouois et devoirs, et ce fait Anthoine Aubert, écuyer, comme procureur souflisament fondé de procuration de ladicte dame et mov nous tranportasmes emsemble par davaut ledit houstel dudit des Vignes et illec à ladite heure comparut par ladicte dame sondit procureur en me requérant deffaut à l’encontre desdits Loys, Guillaume et grant Jehan Peluchons, pour ce qu’ils n’y comparurent aucunement ne procureur pour eulx, et lequel deffaut octroyay audit Aubert comme procureur susdit à l’encontre d’eulx partant que faire pouvoit eulx suffisament actendus jucques à la dicte heure de deux heures après mesdi, et pour ce ledit Aubert comme procureur susdit et moy nous transportâmes en et sur les lieux qui s’ensuivent, etc.
(Mss. du cabinet de M. le comte de Sainte-Maure.)


 1535 - Thors passe de la famille de Montbron à celle de Pons

Source : Bulletins et Mémoires de la SAHC - Années 1851-52

Adrien, sire de Montbron , baron d’Archiac, de Matha et de Thors, avait eu de son mariage avec Marguerite d’Archiac plusieurs enfants qui se partagèrent les fiefs de la famille. François, troisième du nom, en sa qualité d’aîné, conserva la baronnie d’Archiac ; Louis de Montbron, chevalier de l’ordre du Roi, eut les terres de Minsk et de Marsac [35] ; Jean, seigneur de Thors, celles de Pérignac et de Blanzac, qui facilitèrent son mariage avec Gabrielle de Pierre-Bufière, d’une riche maison du Limousin [36] ; Agnès, qui épousa, en 1535, Claude Chapt de Rastignac ; Anne de Montbron l’aînée, appelée Mlle d’Archiac, épousa Galliot de Genouillac, qui, dès sa jeunesse, s’était placé au premier rang des preux de Charles VIII.


Source : La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l’Histoire - Eugène Haag – Paris - 1857 - Books Google

MONTBERON (René de), sieur de THORS, second fils d’Adrien de Montberon, baron d’Archiac, et de Marguerite d’Archiac, servit avec distinction dans la troisième guerre civile. En 1569 le parlement de Bordeaux le comprit dans son fameux arrêt. Après la perte de la bataille de Moncontour, Thors, que Brantôme appelle « brave, vaillant et gentil compagnon de guerre », s’enferma dans Cognac, résolu à s’y bien défendre. Les deux compagnies d’Asnières s’y jetèrent avec lui, ainsi que quelques gentilshommes, et quelques capitaines provençaux qui, ayant perdu leurs compagnies, avaient formé un corps de volontaires sous les ordres de Ferrier de Menerbe. Après la capitulation de St-Jean-d’Angély, l’armée catholique marcha sur Cognac et le hérault du roi fut envoyé pour sommer Thors de se rendre. Le vieux capitaine prit la lettre de Sa Majesté, la baisa avec le plus profond respect et la rendit au hérault sans l’ouvrir, en protestant qu’il ne savait ni lire ni écrire, et que ses compagnons avaient cœur et bras mais point d’oreilles. La ville fut promptement investie mais une partie de la garnison d’Angoulême s’étant introduite dans la place, les généraux catholiques jugèrent à propos de battre en retraite. Thors resta gouverneur de Cognac et continua à combattre pour la Cause sous les ordres de Pontivy, jusqu’à sa mort qui arriva très peu de temps après. Comme il ne laissa pas d’enfants, la terre de Thors passa à son frère Jean, qui épousa Gabrielle de Pierre Buffière, et en eut JUDITH, mariée à Jacquet de Pons, marquis de La Case. A la même famille appartenait Montberon, seigneur d’Auzance gouverneur de Metz, qui, sans embrasser lui-même la Réforme, se montra favorable aux Réformés.


 1575 - François de Pons, baron de Mirambeau, seigneur de Thors, négocie en vain la paix avec Henri III et Catherine de Médicis : voir ce document


 1586 - Agrippa d’Aubigné à Thors, décrit la peste à Beauvais-sur-Matha (17) voir ce document


 1595-1688 - Les Pons, une famille protestante

Source : Eugène et Emile HAAG, La France protestante, T. VIII, 1858, p. 290 et suivantes

Jacques de Pons, marquis de La Caze, a joué un grand rôle dans les assemblées politiques des Huguenots. Il fut député, en 1595, à celle de Saumur, et en 1597, à celle de Châtellerault, qui le chargea de poursuivre la vérification de l’édit de Nantes, pensant peut-être ne pouvoir faire un choix plus agréable au roi que celui d’un seigneur qui, en 1594, lui avait porté, an nom de l’assemblée de Jarnac, le serment de fidélité de la noblesse protestante de la Saintonge, de l’Aunis et de l’Angoumois (Voy. III, p. 308). En 1605, La Caze fut député de nouveau par la Saintonge à l’Assemblée politique de Châtellerault, qui l’élut président, en lui donnant Pacard, ministre de La Rochefoucauld, pour adjoint, et Des Fontaines, pour secrétaire. Le but apparent de la convocation de cette assemblée était l’élection des députés généraux ; mais les méfiances réciproques des Huguenots et de la Cour, surexcitées par l’affaire du duc de Bouillon, compliquaient beaucoup la situation. La question des places de sûreté surtout était grave et exigeait une prompte solution. D’un côté, le Conseil du roi, voulant en diminuer le nombre, se disposait à en retrancher d’un seul coup toutes les places des particuliers, et par conséquent Sedan ; de l’autre, les Réformés, loin de se montrer disposés à céder sur ce point, prétendaient non seulement conserver, pendant quelques années encore, toutes les places qu’ils tenaient, mais faire comprendre, parmi les places de sûreté, celles où le roi avait placé des gouverneurs protestants et celles qui appartenaient à des néophytes. Concilier des prétentions aussi opposées, n’était pas facile ; ce fut Rosny qui se chargea de la négociation (Voy. II, p. 249).
La première séance, qui eut lieu le 26 juillet, fut consacrée à la vérification des pouvoirs. Furent admis, comme représentants (...) de la Saintonge : de Jarnac, de La Caze, de Rioux, Pacard et Du Vigier, tous deux ministres, et Roy, avocat au présidial de Saintes. La Rochelle avait envoyé Mirande, échevin, et Barbot, un de ses pairs. Les députés du Poitou furent : de Vérac, baron de Couhé, La Tabarière, baron de Sainte-Hermine, de Bessay, gouverneur de Talmont, d’Aubigné, gouverneur de Maillezais, Suzannet, sieur de La Forêt, La Milletière, maître des requêtes de l’hôtel de Navarre, Des Fontaines ou de Fontaines, Rivet, min. à Thouars, et Chauffepié, ministre à Niort (...)

Leurs pouvoirs vérifiés, tous les députés prêtèrent le serment d’union, puis l’assemblée envoya complimenter Rosny, qui répondit « qu’il estoit venu de la part de S. M. pour donner aux églises réformées le contentement qu’elles sauroient désirer sur les demandes qu’elles auraient à faire. » Sur cette assurance, on vota, séance tenante, une demande de prorogation pour huit ans, relative à la garde des places de sûreté. Le lendemain, Rosny se rendit à l’assemblée et l’invita, au nom du roi, à procéder sans délai à l’élection de six candidats, parmi lesquels S. M. en choisirait deux pour députés généraux, en ajoutant que, bien que la résidence des députés en Cour ne fût portée ni par l’édit, ni par les articles secrets, ni par les brevets, le roi accorderait cette résidence, si l’assemblée se conformait à ses intentions. Le 28, après avoir voté des remercîments aux députés-généraux, qui furent « grandement loués de leur fidélité et diligence, » l’assemblée considérant le préjudice qu’éprouveraient les églises, « si elles n’estoient en pleine liberté soit pour le nombre, soit pour le choix des personnes, » chargées de la députation générale, envoya de Poux, d’Aubigné et de Vivans faire des représentations à Rosny ; cependant sur la promesse réitérée du ministre de Henri IV « qu’il avoit chargé de donner tout contentement, » elle céda, mais sous la condition que les pouvoirs des députés généraux ne dureraient qu’un an, que les quatre sur qui le choix du roi ne se porterait pas n’auraient aucun droit à intervenir dans les affaires des églises, et qu’une assemblée politique serait convoquée, au bout d’un an, pour procéder à l’élection directe de deux députés seulement. Rosny ayant souscrit à ces conditions et s’étant engagé à les faire accepter par le roi, la liste des six candidats fut votée le 1er août. Ceux qui réunirent le plus de suffrages furent La Caze, La Noue, Saint-Germain, Des Bordes, Roy et Mirande ; mais ce dernier s’étant excusé, on lui substitua Du Cros. Sur la demande des députés de La Rochelle, l’assemblée promit de joindre ses prières aux leurs pour qu’atteinte ne fût plus portée aux privilèges de la ville par l’établissement de nouveaux impôts ; c’est le seul de ses votes qui soit étranger aux affaires des églises (1). Enfin, après avoir fortement recommandé aux provinces de veiller sur les places de sûreté « qui sont pour ceux de la religion de telle importance qu’il leur est humainement presque impossible de subsister en paix sans icelles, » et décidé qu’en cas que le roi ne jugeât pas à propos de convoquer une assemblée politique dans un an, le synode national continuerait les députés généraux dans leurs fonctions ou en élirait d’autres, l’assemblée se sépara, le 8 août, emportant dans les provinces le brevet qui prorogeait la garde des places de sûreté pour quatre années.

La Caze assista encore, en 1611, à l’Assemblée politique de Saumur, qui l’envoya, avec Courtomer, Ferrier, Mirande et Armet, porter en Cour le cahier des plaintes. La reine-mère reçut très-gracieusement les députés, mais elle refusa de répondre au cahier avant la dissolution de l’assemblée. L’année suivante, il remplit les fonctions de commissaire pour l’exécution de l’édit dans la Guienne (Arch. TT. 242). C’est la dernière fois qu’il intervint d’une manière active dans les affaires des églises. Lorsque l’Assemblée de La Rochelle ralluma la guerre civile, en 1621, il s’empressa de lui écrire pour protester de son zèle et demander à être employé dans l’occasion ; cependant quand il vit que, malgré ses pressantes instances, il n’en recevait aucun secours, il ne voulut point s’exposer à la honte de rendre sans résistance la ville où il commandait, et il quitta Pons, dont la défense fut confiée au marquis de Châteauneuf (Voy. VIII, p. 338). La date de sa mort ne nous est pas connue. De son mariage avec Judith de Montberon étaient nés six enfants : 1er JEAN-JACQUES, qui suit ; — 2° LOUIS, baron de Montgaillard, qui servit en Hollande et en France, et mourut en 1635 ; — 3° JULIE, femme de Pierre de la Tour, baron de Regniès ; — 4° JEANNE, mariée, en 1605, à Isaac de La Rochefoucauld, sieur de Roissac ;—5° SYLVIE, épouse de François de Fumel, baron de Montaigu ; — 6° GABRIELLE, mariée, en 1618, à Gui de Bénac, premier baron du Périgord.

Jean-Jacques de Pons, marquis de La Caze, n’était encore, en 1619, que capitaine de cbevau-légers ; mais plus tard, il s’éleva au grade de mestre-de-camp d’un régiment d’infanterie et de capitaine de 50 hommes d’armes, et devint conseiller d’Etat. Quoique attaché à sa religion, il ne prit part que pendant peu de temps aux dernières guerres civiles. Il a raconté lui-même (2) les motifs qu’il eut de s’éloigner de Rohan, sur l’invitation de qui il s’était rendu à Montauban, au mois de mars 1625, avec l’assurance du commandement de la cavalerie légère et du gouvernement de la ville. Son zèle commença à se refroidir, lorsqu’il vit, au bout d’un mois, « que nul homme de condition ne s’était joint au parti " et que, d’un autre côté, la bourgeoisie était opposée à la guerre. Non-seulement Ollier et ses collègues, Charles et Delon, prêchaient contre la reprise des hostilités ; mais les magistrats de Montauban venaient d’envoyer de Rougeroux, avocat du roi, à Rohan, pour l’inviter à suivre autant que possible la voie des négociations. Le traité que Rohan conclut avec l’Espagne, augmenta encore son mécontentement, qui fut au comble, lorsqu’il apprit que Saint-André-Montbrun avait plus de chances que lui pour obtenir le gouvernement de Montauban. Il se hâta de se rendre à Castres où Rohan était alors ; mais il ne put tirer du duc aucune promesse positive. Il retourna donc à Montauban fort irrité ; bientôt même, craignant d’être arrêté, il en sortit secrètement. Il rentra pourtant dans la ville, lorsqu’elle se fut déclarée, ayant honte, dit-il, de se retirer à la veille de la guerre. Lors de l’émeute qui mit Montauban au pouvoir de Saint-André-Montbrun (Voy. IV, p. 467), La Caze fut retenu prisonnier ; mais on lui rendit la liberté au bout de quelques jours. Il alla rejoindre Rohan, qu’il suivit dans quelques-unes de ses expéditions ; puis n’obtenant pas de lui le commandement qu’il désirait, il finit par prendre le parti de déposer les armes, et il resta dès lors étranger aux affaires des églises ; au moins n’avons-nous plus rencontré son nom. Il avait épousé, en 1608, Anne-Charlotte de Parthenay, dame de Genouillé, fille unique d’Arthus de Parthenay, mort en 1625, et de Suzanne de Saint-Georges, qui lui donna cinq enfants :
1° ISAAC-RENAUD, qui suit ; — 2° PONS, auteur de la branche de Roquefort, qui ne paraît pas être restée fidèle à la religion réformée ;—3° SUZANNE, femme de Philippe de Loubie, sieur de La Gastevine ; — 4° RENAUD, marquis de Thors, dont nous parlerons après son frère ; — 5° BONNE, appelée aussi Judith, qui, introduite à la Cour par la duchesse d’Aiguillon, changea de religion et devint fameuse par ses galanteries à la Cour du jeune Louis XIV. Elle mourut fille en 1664.

lsaac-Renaud de Pons, marquis de La Caze, mourut à Paris et fut enterré au cimetière des Saints-Pères, le 29 oct. 1652 (Reg. de Charenton). De son mariage, célébré en 1645, avec Marie de La Madelaine, veuve de Cyrus-Antoine de Saint-Simon, marquis de Courtomer, naquirent, selon le Mercure de France : 1° ISAAC-RENAUD, marquis de La Caze, mort le 6 nov. 1721 ; — 2° EMARD, comte d’Aunay, capitaine de vaisseau, mort sans postérité ; — 3° JACQUES-HENRI, marquis de La Caze, gouverneur de Cognac, mort en 1701. D’après les Reg. de Charenton, qui l’appellent Renaud, tout court, l’aîné était venu au monde le 3 déc. 1646. Ne serait-ce pas lui, plutôt que son oncle Renaud (en admettant que ce Renaud ait existé), qui aurait épousé, en 1670, Judith de La Rochefoucauld, veuve de Charles Poussart, sieur de Linières, et donné, ainsi que sa femme (Voy. VI, p. 357), un bel exemple de constance à la révocation ? Une généalogie msc. (Fonds St.-Magloire, N° 161), qui paraît dressée avec soin, ne donne, en effet, que deux fils à Jean-Jacques de Pons ; elle ne parle pas du troisième, Renaud, que nous avons mentionné d’après Courcelles ; or Courcelles a commis de si étranges confusions dans sa notice sur la famille de Pons, qu’une erreur de plus ne nous surprendrait pas. Quoi qu’il en soit, le marquis de Thors, qu’on avait chicané sur le droit d’exercice à Douhet dès 1682 (Arch. gén.TT. 287) (3), fut enfermé à la Bastille, en 1686, comme huguenot (Ibid., E.3372). Le convertisseur Gerbals, désespérant de le convertir, « ses préjugés l’aveuglant à ne pouvoir s’en guérir, » à ce qu’il écrivait à La Reynie (Suppl. Franç. 791.3), on voulut essayer si d’autres ne seraient pas plus habiles, et l’on transféra successivement M. de Thors au couvent de Saint-Magloire et à Saint-Lazare (Arch. E. 3373) ; puis, son opiniâtreté persistant, on l’expulsa en 1688 (Ibid. E. 3374). Nous avons déjà dit que sa femme fut également conduite à la frontière. On exila aussi sa fille, qui fut chassée de France avec une demoiselle Fradin, le 24 sept. 1688 (Ibid. E. 3374) ; elle se nommait HENRIETTE. Quant à ses deux fils, ils montrèrent apparemment moins d’entêtement. L’aîné, LOUIS-GUY, devint colonel du régiment de Flandres. Son frère s’appelait AUGUSTE-FRANÇOIS.

Notes
(1) Il fut sans doute provoqué par La Caze, qui prit une part plus ou moins directe au soulèvement des Croquants, à ce qu’on peut conclure d’une lettre de Mornay, datée de 1595 : « Ceux de la Saintonge d’une et d’autre religion sont en armes contre M. du Marsais [lieutenant du roi en Angoumois]... Pour la direction de ce remuement sont nommés, de la part de ceux de la Religion, les sieurs de Monguion, de La Caze, de La Chaise et de Saint-Surin. »

(2) Dans son Verbal sur les affaires de Montauban et mouvemens en 1625, pièce manuscrite qui fait partie du vol. 914.11 du Fonds S. Germain franç. à la Bibliothèque nationale.

(3) La même année, on chercha chicane à Elisabeth de Pons, dame de Bourg-Charente, qui avait épousé le comte de Miossens, mais était restée protestante. Cette dame était-elle issue de la même famille, ainsi que plusieurs autres demoiselles du même nom de Pons, qui sont citées dans notre ouvrage, mais dont Courcelles ne parle pas ?


Source : Glossaire de la langue romane - Jean Baptiste Bonaventure de Roquefort - T2 - Paris - 1808 - Books Google

TESTON : Monnoie de France , qui étoit d’argent, et qui valoit, en 1580, quatorze sols six deniers, suivant un aveu rendu au Seigneur de Thors en Saintonge : « Le vassal reconoit tenir un fief appelle Puicerteau, de Dame Judith de Montberon, Dame de Thors,
à homage plain, et au devoir d’une paire de gants appretiée à un teston, valant quatorze sols six deniers, à muance de seigneur et de vassal »


 1686-1688 - Le marquis de Thors embastillé pour protestantisme (3)

Source : Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français -

Copie d’une lettre adressée à M. Guenon l’aisné, à Saintes [37].

A Paris, le 1er may 1686.

J’avois jusques à présent eu quelque espérance d’avoir un passeport pour les hardes de mon cousin d’Aïr [38] pource que l’on me l’avoit ainsy fait entandre, mais Monsieur l’envoyé de Dannemark me fit dire avant yer que l’on luy a refusé et que le Roy n’en veut plus acorder, pour qui ny pourquoy que ce soit ; il est mesme à craindre que ce que ces Messieurs ont en France soit perdu pour eux.

On poursuit en ce pays à toute outrance ce qui reste de huguenots et on observe ceux qui ne sont pas bons Catholiques. Monsieur le duc de La Force est dans un couvant, Messieurs de Bougy et de Théobon, qui ont esté arrestés sur les frontières, ont fait comme les autres. Madame de Théobon n’a pas voulu changer ; on la mène dans un couvant. Messieurs de Thors et d’Aunay toujours à la Bastille et il n’y a pas d’aparance qu’ils en sortent sy tost atandu leur obstination. Tous les enfants de M. de Thors sont Catholiques et le roy les a fort bien reçus.

Je vous envoye une lettre qui sera de vieille datte estant venue par un homme qui a esté fort long tems en chemin. Il y a quelques jours que je n’ai resu de nouvelles de M’ de Baubuisson [39] ; il est resté à Amsterdam pandant un voyage qu’a fait Mr le prince à la campagne ; il a toujours de belles espérances, mais je ne say à quoy elles aboutiront ; je ne say sy il sera plus heureux en ce pays là qu’en celuy cy. Nostre famille est en assés bonne santé. Ma comère est toute preste d’acoucher. Mandés-moy des nouvelles de chez vous et ce que font vos dames.

Je vous salue très humblement, Monsieur mon cher amy, et je suis à vous plus que personne du monde.


 1686-1688 - Le marquis de Thors embastillé pour protestantisme (4)

Source : Archives de la Bastille - Règne de Louis XIV (1675-1686) Tome 8 - BNF Gallica

de Thors

- Ordre d’entrée du 21 février 1686
- Ordre de sortie du 12 juin 1686

Louvois à M. de Gourgues, intendant de Caen

Versailles, 8 mars 1686

Le Roi ayant fait mettre à la Bastille le Marquis de Thors et le comte d’Aunay, S. M. désire que vous fassiez arrêter le neveu de ce dernier, et mettre la femme et la fille du premier dans des couvents tels que vous jugerez à propos. (A. G.)

10 mars 1686

... L’intention du Roi est que vous fassiez saisir toutes les terres de MM. de Thors et d’Aunay, et mettre madame de Thors et sa fille dans des couvents de votre département, séparés jusqu’à ce qu’elles soient converties. (A. G.)

Louvois à M. de Besmaus

Versailles, le 11 mars 1686

Je suis surpris que vous ne m’ayez point mandé si M. de Thors est arrivé à la Bastille, et il serait bon que vous ne me laissassiez pas ignorer longtemps pareille chose.

L’abbé Gerbais à M. de la Reynie

27 avril 1686

M. le Marquis de Thors est dans une obstination qui me paraît invincible ; ce n’est pas qu’il ne m’entende fort honnêtement, mais ses préjugés l’aveuglent à ne pouvoir s’en guérir.

Seignelay à la supérieure des Nouvelles-Catholiques

Versailles, le 24 avril 1688

Le Roi veut que mademoiselle de Thors soit remise à madame de Miramion ; ainsi, il faut que vous la conduisiez chez elle aussitôt que vous aurez reçu ce billet ; à l’égard de sa femme de chambre et de celle de sa mère, gardez-les et tâchez de les convertir. (B. N.)

Seignelay à Madame de Miramion

25 septembre 1688

Le Roi a donné ses ordres pour envoyer hors du royaume madame de Thors et sa fille, ainsi vous pouvez remettre cette demoiselle entre les mains de l’officier qui vous rendra ma lettre. (A. N.)

...

Elie Benoit (Hist. de l’Edit de Nantes), écrit ceci (t. V. 809) : « Il faut avouer que la noblesse de Poitou se signala plus que toute celle du reste de la France. Il n’y avoit presque pas de prison où il n’y eut quelque gentilhomme de Poitou, ni presque pas un couvent où on n’eût logé des femmes ou filles de qualité de cette province... Les marquis de Thors, de Langey, de Villarnou, de Loire, de Perai, le comte d’Aunai, les seigneurs de Marconnay, de Monroi, de Vezancay, de la Guimenière, de l’Isle du Gast, de Juigné, de Vrigné, de la Moë, des Réaux, d’Orval, de la Rochelaugerie, de la Largère, de la Grigonnière, Sainte-Gemme, Lizardlère, des Roches-Cramahé, du Passage Voutron, de l’Isle, son frère, de Voutron, son cousin germain et un grand nombre d’autres méritent principalement d’être connus. La Chesnaye Boisragon, jeune gentilhomme de dix-huit ans. fit voir à son âge autant de force d’esprit el de piété que les plus avancés. »

Source : Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français - Année 1905 - Bnf Gallica


 1788 – Le fief de Thors relève de l’évêché d’Angoulême

Source : SAHC – Séance du vendredi 1er avril 1859. (Bull. et Mém. 3ème série tome 1 – 1859 – p. 48)

M. Sénemaud donne lecture d’une liste des terres et fiefs qui relevaient de l’évêché d’Angoulême au 1" janvier 1789. Cette liste, quoique incomplète, fait mention de cinquante-quatre fiefs et renferme la plupart des noms de leurs possesseurs.

A l’occasion du fief de Thors, situé en Saintonge, M. Sénemaud rappelle certaines particularités d’usages féodaux, encore en vigueur à la veille de la révolution. Dans une lettre écrite de Paris, le 13 juin 1788, par le vicomte de Puymontbrun, possesseur de la terre de Thors, à M. de Sain, avocat en parlement, qui lui réclamait, au nom de l’évêque d’Angoulême, ses foy, hommage, aveu et dénombrement, M. de Puymontbrun, colonel d’infanterie, reproduit cet extrait d’anciens titres : « Si vous avez parcouru les titres de cette mouvance, vous avez dû y voir que le seigneur de Thors ne peut et ne doit rendre son hommage au seigneur évêque d’Angoulême, que sur le bord des premiers fossés du château de la baronnie de Thors, où le seigneur évêque est tenu de venir le recevoir en personne ; vous voyez donc par là que je ne peux être en retard vis-à-vis de M. l’évêque, à qui je ne peux rien fournir qu’au préalable il ne soit venu recevoir son hommage sur les lieux mêmes, comme le portent et l’exigent les titres. » (Archives départ, fonds de l’évêché.)

La terre de Thors, qui appartint pendant longtemps à la famille de Pons, avait été vendue, le 29 décembre 1769, pour la somme de 180,000 livres, par Louis de Pons, marquis de Pons, à Jean-Marie-Joseph, vicomte de Puymontbrun.


[1Macqueville, Charente-Inférieure, cant. Matha

[2Thors, Charente-Inférieure, cant. Matha.

[3Thors, canton de Matha (Charente-Inférieure).

[4Gallia christiana, t. II, preuves, p. 452 (Excerptum ex bibliotheca Coislin).

[5Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure).

[6Patrimonium est quod a patre filiae concessum est. (Du Cange)

[7Fors, canton de Prahecq (Deux-Sèvres). La collection Clairambault contient sous les n° 7829 et 7830, aux dates de 1294 et 1295, deux sceaux d’Ébles II de Rochefort qui armait : burelé à l’èmanché de 3 pièces mouvant du chef brochant. C’est par erreur que dans l’Inventaire, au n° 7829, l’émanché a été pris pour un lambel et que Ébles est qualifié sire de Sers au lieu de Fors.

[8Aubigny, canton de Thezenay (Deux-Sèvres).

[9Faye-l’Abbesse, canton de Bressuire (Deux-Sèvres).

[10Vivonne, chef-lieu de canton (Vienne). Dans l’Inventaire de la collection Clairambault, Savary III de Vivonne, dont le sceau est décrit sous le n° 9587, est qualifié par erreur sire de Tois au lieu de Thors.

[11La notice de la Gallia christiana, à laquelle nous avons fait foi, est en contradiction avec André Du Chesne. Selon celui-ci, l’héritière de Thors aurait épousé Savary 1er de Vivonne. Savary II serait de la sorte devenu châtelain de Thors par sa mère, et non par sa femme, Eschive de Rochefort, et cette dernière lui aurait apporté la seigneurie d’Oulmes qu’elle aurait tenue de sa mère, Aliénor Chabot (Histoire de la maison de Chastillon, pp. 487 et 518). Il nous faut signaler d’autre part une charte, dont nous devons la communication à l’oblogeance de M. H. Stein (Arch. Nat., J. 400, n° 43), citant un Ebles de Rochefort, probablement 1er du nom, comme détenteur de Thors en décembre 1243. Cela donne ouverture à diverses conjectures. On peut se demander, par exemple, si Jean III de Nanteau n’a pas épousé la veuve de cet Ebles 1er, et si dès lors il n’était pas seulement le beau-père d’Hindia et usufruitier de Thors, ou si, Ebles 1er ayant eu un frère aîné nommé Gui, Jean III n’a pas épousé la fille de ce dernier, à laquelle le château de Thors aurait fait retour après la mort de ses oncles suivant les coutumes particulières de la Saintonge. Notons, à l’appui de cette seconde hypothèse que La Chesnaye-Desbois enregistre une famille Rochefort de Choers ou de Chors portant, comme l’inhumée de La Roche, deux fasces dans son blason, et que Choers paraît bien être une altération de Thors.

[12Nanteuil-la-Fosse, canton de Vailly (Aisne).

[13Guigneville, canton de La Ferté-Alais (Seine-et-Oise). Les restes de l’ancien manoir de Nanteau, détruit au XIVe siècle, se sont longtemps appelés « la maison des Guignonville ».

[14Champtourneau ou Champtourteau : Champtoceaux (Maine-et-Loire)

[15Le Lerens Botereau : Le Loroux-Bottereau.

[16Le Pont à la Tiberge : pont de la Troubarde, sur la Divatte.

[17Bressices : Bressuire.

[18Lozenan, Bournommeau (ou Bourgnouveau), Castrammer : Lusignan, peut-être Bournezeau (Vendée) et Châteaumur.

[19Lambale : Lamballe (Côtes-d’Armor).

[20Chastel Audrien : Châtelaudren (Côtes-d’Armor).

[21Mote de Bron :

[22Avesnes en Haynnau : en Hainaut.

[23N° 1456 et D. Mor., Pr., 998.

[24C’est après avoir passé ce pont, situé sur la Divatte, que Jean V, séparé de son escorte, fut arrêté par les Penthièvre. (Actes, n° 14S6 ; — D. Mor., Pr. Il, 998 ; — Monstrelet, p. 498, etc.)

[25N° 1356 et 1456.

[26ibid.

[27N° 1456. D’après ce document, le duc de Bretagne arrivé à Châteauceaux « le mardi gras » (20 février), y resta « trois semaines ou environ. » Les étapes suivantes de l’itinéraire de Jean V prisonnier sont toutes, sauf une que nous signalons plus bas, empruntées à ce même n° 1456, qui n’est autre qu’une sentence rendue contre les Penthièvre, le 7 oct. 1420, c’est-à-dire au lendemain des événements. Il semble que le prince ait voulu, dans ses lettres, marquer toutes les stations de son pénible voyage, et l’ordre dans lequel il les énumère représente un circuit complet et très normal sous le rapport géographique. Dans ces conditions, nous devions être très réservé pour insérer dans notre itinéraire les stations indiquées par les auteurs, et non comprises dans un document pour ainsi dire officiel. Nous nous contenterons donc de les signaler ici.

Monstrelet raconte qu’après son arrestation, le duc fut emmené à Bressuire, puis en divers lieux, comme « à Lisenan, à Bourg-Nouveau et à Châteaumur. » En prenant Monstrelet au pied de la lettre, c’est au début de sa captivité que le souverain breton serait venu à Bressuire ; or, d’après la sentence du 7 octobre, il n’y vint qu’à la fin. Suivant le même auteur, Jean V aurait été détenu « sans être mis en prison fermée, ni qu’aucune violence lui fût faite à sa personne » ; mais cette assertion est absolument contraire au texte de la sentence, qui relate, avec force détails, la dureté, disons plus, la barbarie des Penthièvre à son égard. Il est donc permis de suspecter la sûreté d’informations du chroniqueur quant au fait qui nous occupe, et, par suite, de révoquer en doute le passage du prince à Lizenan (Lusignan, croyons-nous), à Bourg-Nouveau (Bournouiau dans l’édition de 1518, qu’on doit, ce semble, identifier avec Bournezeau, Vendée, cton de Chantonnay), et Châteaumur, dès lors qu’il n’en est point question dans les lettres du 7 octobre.

Si Jean V traversa les Essarts (Vendée, arr. de la Roche-sur-Yon), en se rendant de Vendrennes à Nuaillé, il ne saurait y avoir séjourné aussi longtemps que le laisse supposer Alain Bouchart (édit. des Bibliophiles Bretons, fos 177 et 178). Du reste, comme il est certain que quelques-uns des seigneurs arrêtés en même temps que le duc furent conduits aux Essarts, Bouchart a peut-être fait une confusion.

Une enquête de l’année 1481, publiée par M. A. de Barthélémy dans les Mélanges hist. et arch. sur la Bretagne, 2° série, 1er fasc., p. 1 a 34, mentionne trois stations de la captivité de Jean V : Thors, St-Jean-d’Angély et Saintes. Les deux premiers de ces séjours sont visés dans la sentence du 7 octobre. Quant au troisième, il ne semble guère possible de le révoquer en doute, bien qu’il n’en soit point question dans cette sentence. Un témoin affirme, en effet, tenir le renseignement de Thébaut de la Goublaye, qui était capitaine de la forteresse du pont de Saintes, lors de la détention du prince en ce lieu. Nous avons donc cru pouvoir assigner une place à Saintes dans notre itinéraire.

[28Auj. Vendrennes, Vendée, arr. La Roche-sur-Yon, cant. des Herbiers. — N° 1456.

[29Nuaillé, Charente-Inf., arr. La Rochelle, cant. Courçon. — N° 1456.

[30Enquête de l’année 1481, loc. cit., p. 30.

[31Charente-Inf., arr. St-Jean-d’Angély, cant. Matha. — N° 1456, et enquête de 1481, l. c, p. 15.

[32« Ouquel lieu nous feusmes par deux moys ou environ ; » ainsi s’exprime notre n° 1456. Ce séjour est encore attesté par l’enquête de 1481, l. c, p. 11 ; — par un compte de Periou, cité dans D. Lob. (Hist. I, 549) ; — et par la Réformation de l’évêché de Rennes (Bibl. de Nantes, ms. 1401, v. Pléchâtel).

[33Deux-Sèvres, arr. Niort, cant. Prahec. — N° 1456.

[34Deux-Sèvres, arr. et cant. Niort, cne Echiré. – N° 1456 ; — D. Mor. Pr. II, 1024 ; — Religieux de St-Denis, VI, 405 ; — Juvénal des Ursins, p. 559.

[35Louis de Montbron prenait le titre de seigneur de Polignac, que lui avait apporté sa femme.

[36Cette branche tomba en quenouille par Jeanne de Montbron, issue de ce mariage, qui porta les baronnies de Thors, de Blanzac, de Louzac et de l’Épinay à Jacques de Pons, comte de Rochefort.

[37Elle est sans signature, mais sans cloute d’un M. Mesnard de Paris, cousin du ministre de Saintes, M. Mesnard, sieur d’Air (M. Guenon de Latour était beau-père de ce dernier).

[38Philippe Mesnard était seigneur d’Air. Il avait épousé la fille de M. Etienne Guenon de Latour. Ses meubles étaient chez ce dernier, parce que c’était chez lui qu’il demeurait avec sa femme.

[39M. de Beaubuisson était le fils aîné de M. Guenon de Latour

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