Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1570 - Saintes : Le siège et la prise de la ville par les protestants, par Jacques de Thou

vendredi 28 novembre 2008, par Pierre, 1164 visites.

Jacques-Auguste de Thou (1553-1617)

La troisième guerre de religion fut particulièrement meurtrière en Saintonge. Plusieurs villes sont tour à tour prises et reprises par les troupes royales et protestantes. Jacques-Auguste de Thou, historien et homme de lettres du XVIe siècle raconte, dans son Histoire Universelle.

Source : Histoire universelle depuis 1543 jusqu’en 1607 - Jacques de Thou - Traduction française - Londres - 1734 - Books Google

Jacques-Auguste de Thou, né à Paris en 1553, mort à Paris en 1617, était un magistrat, historien, écrivain et homme politique français. Son Histoire universelle depuis 1543 jusqu’en 1607 est un chef d’œuvre historique. Elle a été écrite en latin. Sa traduction française a été publiée à Londres en 1734. Biographie de Jacques-Auguste de Thou

Pour élargir le champ de vision : Ephémérides de la 3ème guerre de religion

1570 - Le siège et la prise de Saintes par les protestants

D’un autre côté les Huguenots excités par la reine de Navarre, qui ne leur permettoit pas de rester dans l’inaction, quelque besoin qu’ils eussent de repos, tournèrent leurs vues sur la ville de Saintes.

Dans ce dessein ils font venir de l’artillerie de Tonnai-Charante , & la font remonter jusqu’à Saintes par la Charante. Soubize avec les regimens de Blacons & de Glandaye, investit la partie de la ville qui est au-delà de cette rivière. Pontivy se posta avec le régiment de Poyet & huit compagnies de cavalerie , au faubourg qui est en deçà, & qu’on appelle le faubourg du pont aux Dames , à cause d’un beau Monastére de filles qui est en cet endroit ; ce poste étoit avantageux pour empêcher les secours qui pourroient venir du Poitou. Celui qui commandoit dans la ville étoit Jean de Beaufort marquis de Canillac, il avoit avec lui quelques compagnies de gens de pied , & deux compagnies de cavalerie.

Le comte de Coconas s’y étoit jetté avec ses Italiens, & beaucoup de gentilshommes de la première noblesse du païs. On dressa une batterie contre la porte qui est vis-à-vis du pont. Les assiégés n’avoient pas crû que cela fût possible ; mais l’habileté de Scipion Vergano vainquit les obstacles. De là on battit la muraille de côté par le conseil de ce même ingénieur, & on fit une large brèche. Glandaye avec son régiment eut ordre de monter à l’assaut , & Hector Reilen avec ses Allemans fut commandé pour le soutenir j ils étoient suivis de trois compagnies du régiment de Poyet , & de quarante gendarmes fous la conduite de Soubise, mais malgré toute la valeur & tous les efforts de ce général , qui reçût deux blessures en cette occasion , les assaillans furent repoussés par la vigoureuse résistance de la garnison.

Puygaillard pendant ce temps-là partit de Saint Jean d’Angely avec sept cens chevaux , & s’avança jusqu’à la Rochelle, où il pensa prendre la reine de Navarre, qui étoit sortie de la ville pour se promener. De là il s’avança jusqu’à Brifambourg.

Puviaut & Saint Etienne parurent en armes au bord d’une forêt, faisant mine de vouloir l’attaquer ; mais comme ils avoient bien moins de troupes que les ennemis , pour leur cacher leur foiblesse, ils firent mettre en bataille le long du bois les valets, les goujats , & tous les gens de leurs équipages, demeurèrent ainsi tout le jour en présence, & allèrent à la faveur de la nuit rejoindre leurs troupes qui étoient devant
Saintes.

La ville étoit extrêmement pressée, & l’on travailloit à applanir la brèche afin d’y donner un nouvel assaut. La garnison n’attendant plus de secours capitula, à condition d’avoir la vie sauve, & de sortir avec armes & bagages ; mais malgré la capitulation , la plus grande partie fut dépouillée à quelque distance du camp, par des soldats qui s’y étoient
mis en embuscade. Les chefs, & Soubise même qui en tua quelques-uns de sa main , ne purent empêcher ce désordre.

Boutteville, Pons, & tous les châteaux des environs, se rendirent
aux vainqueurs , & leur courage augmentant avec leurs progrès, on mit sur le tapis le siége de Saint Jean d’Angely. Puviaut étoit fort pour cette entreprise ; mais la trêve aïant été publiée sur ces entrefaites , comme un acheminement à la paix , les hostilités cessèrent en Poitou.

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