Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1578 – Benon (17) : Etat des ruines d’un château disparu

lundi 21 juillet 2008, par Pierre, 2698 visites.

La destruction du château de Benon, pendant la 6ème Guerre de Religion, a été totale : il ne s’est jamais relevé de ses ruines. Etat d’un monument historique disparu.

Le lieu-dit "Port-Bertrand", cité dans ce texte, est situé aujourd’hui dans la commune de Saint-Sauveur-d’Aunis (17).

Source : Mss. archiv. du château de Benon, en Aunis, caisse Le Port Bertrand. - Ce document d’archives est présenté ici dans la version donnée par Denis Massiou dans son "Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l’Aunis" - Paris - 1836

1578.—Cette paix fit, à la vérité, cesser les hostilités , mais elle ne calma point l’effervescence des esprits. Toute l’année suivante se passa en récriminations plus ou moins passionnées, en réclamations contre les atteintes portées au nouvel édit, que la Sainte-Ligue ne se faisait pas faute de violer à chaque occasion, tout en déplorant les désastres de la guerre. Des deux côtés on énumérait avec amertume les pertes qu’on avait essuyées, on promenait un regard douloureux sur les remparts écroulés, les châteaux incendiés, les églises saccagées et pillées. Plusieurs même, dans la prévision d’un meilleur avenir, eurent soin de faire constater, avec toutes les formes légales, les ravages dont ils avaient été victimes, se réservant d’en réclamer plus, tard la réparation.

C’est dans ce but qu’un procès-verbal détaillé des ruines et démolitions du château de Benon, en Aunis, et de ses dépendances, fut dressé, le 4 mars, par le procureur fiscal de ce comté, à la requête de très-haute et très-puissante dame Jeanne de Montmorency , veuve de Louis de la Trimouille, duc de Thouars, comte de Benon, de Guines et de Taillebourg, lieutenant-général du roi en ses pays de Poitou, Saintonge et la Rochelle. Cette dame était alors pleine de rancune contre le parti huguenot et, en particulier, contre les Rochelais qui, pour se délivrer d’un voisinage incommode et dangereux, avaient pris le parti de ruiner sa vieille forteresse de Benon, dont la conservation leur était devenue plus onéreuse que profitable.

L’acte qui constate cette démolition n’est peut-être pas sans intérêt, en ce que c’est le dernier souvenir qui nous soit resté d’un monument historique qui a complètement disparu du sol qu’il occupait.

« En la présence de maître Nicolas Chaigneau, greffier, de Jean Poirel et Jean Gibouin, sergens dudit comté , nous sommes transporté au château de ce dit lieu de Benon , pour voir les ruines et démolitions dudit château, lequel avons trouvé entièrement ruiné, démoli et démantelé, tant au-dehors qu’au-dedans, et la plupart des murailles d’icelui sapées et rasées dès le pied ; toutes les tours découvertes et la charpente d’icelles brûlée ; ensemble tous les offices, portes, ponts et fenêtres aussi brûlés et emportés, de façon que, pour cejourd’hui, ledit château est réduit en masure et totalement inhabitable.

Sur laquelle ruine et démolition enquis lesdits Poirel, Gibouin et autres assistans, nous ont dit ladite démolition avoir été faite au commencement des dernières guerres par le commandement de messieurs de la Rochelle, lesquels déléguèrent un nommé Mazouer de Bourgneuf, lors portant les armes pour la religion prétendue réformée, par lequel et environ vingt-cinq ou trente soldats, qui étaient avec lui, ils virent faire lesdites ruines.

Et dudit château nous sommes transporté à l’étang dudit Benon, lequel avons trouvé sans aucune eau, la chaussée d’icelui estalluée en plusieurs lieux, et mesmement au droit des bondes et deux bouts, rompue par le mitan ( milieu), lesdites bondes toutes dégarnies, la maison dudit étang fort endommagée, dégarnie de portes et fenêtres. Et de là, nous sommes transporté au Port-Bertrand, étant des appartenances dudit comté, lequel Port-Bertrand monseigneur le comte est tenu d’entretenir en bon état, moyennant certain péage qu’il prétend sur les passans ; où avons trouvé la maison tout entièrement ruinée et fondue, les bois et tuiles d’icelle emportés, les ponts loubiés et dégarnis de tous côtés , de façon que, les eaux levées, il n’est possible d’y passer, etc.

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