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1872 - Rapport de l’archiviste de la Charente-Inférieure, L. de Richemond, au Préfet

vendredi 30 décembre 2016, par Pierre, 817 visites.

L’année 1871 a été une année noire pour les archives départementales et nationales :
- A Saintes, les archives ont brûlé, avec la destruction presque complète des fonds
- A Paris, pendant la Commune (mars-mai 1871) de nombreux bâtiments publics ont été détruits, et beaucoup d’archives sont parties en fumée,
- A la Rochelle, les termites se régalent des vieux documents des Archives Départementales
Le rapport de l’archiviste départemental en août 1872 est donc particulièrement attendu et utile pour comprendre quelques unes des raisons de l’état actuel des fonds du département. De plus il nous offre la transcription de plusieurs documents inédits.

Source : Rapports et délibérations / Conseil général de la Charente-Maritime – Année 1872 – BNF Gallica

RAPPORT DE L’ARCHIVISTE DÉPARTEMENTAL - 1872.

MONSIEUR LE PRÉFET ,

J’ai l’honneur de vous soumettre le rapport réglementaire annuel sur le service qui m’est confié.

Ce compte-rendu expose , dans l’ordre habituel, la situation des archives départementales, l’état du local, du classement, le degré d’avancement de la rédaction et de la publication de l’inventaire des documents historiques, les résultats de l’inspection des archives communales et hospitalières, le degré de conservation des registres de l’état-civil et des pièces cadastrales, l’état des archives des sous-Préfectures et des bibliothèques administratives.

Une place est réservée aux documents inédits, les plus importants ou les plus caractéristiques, recueillis pendant les tournées, dans les dépôts publics ou chez les particuliers qui ont bien voulu me communiquer leurs archives domestiques, souvent plus riches que les archives communales. Je dois, tout particulièrement, des remerciements à M. Paul Marchegay, du Comité historique ; à M. Paul Normand, conseiller général, qui a affirmé par un don généreux sa sollicitude pour les archives ; à M. le docteur Phelypeaux, de Saint-Savinien ; à M. Poittevin de la Frégonnière, maire d’Ecurat, et à M. H. de Tilly, maire de Pessines.

On l’a dit avec vérité : « Les qualités demandées à l’archiviste se résument dans le dévouement désintéressé à la science historique et l’amour de la chose publique, qui peuvent seuls le soutenir dans cette œuvre obscure et patiente de classement et d’investigation, dont le prix est tout entier dans le profit qu’en retirent l’administration et le public studieux. »

Désireux de demeurer fidèle à cette ligne de conduite, l’archiviste a donc essayé de compléter son œuvre, conformément aux instructions de M. l’Inspecteur général, en indiquant dans quelle mesure les archives et la bibliothèque nationales de Paris, si merveilleusement épargnées au milieu de nos malheurs, permettaient de compléter les archives de la Charente-Inférieure.

« La présence des termites est un obstacle presque insurmontable à l’accroissement du dépôt, et quelques membres du Conseil général ont demandé qu’on fit revenir à Saintes le riche fonds du présidial [1], réuni depuis quelques années aux archives du département. Dans ces conditions, il est donc à désirer que le dépôt soit transféré dans un local à la fois plus vaste et moins dangereux. Je crois utile d’appeler votre attention sur les graves inconvénients de la situation actuelle et sur la nécessité d’y chercher une solution ». Tels sont les propres termes du rapport de M. Eugène de Rozière, membre de l’Institut, dernier Inspecteur général qui ait visité les archives du département, telles sont les instructions ministérielles annuellement adressées à MM. les Préfets, telle est la conclusion du rapporteur chargé, par le Conseil général, de traiter la question du local des archives , à la session d’avril. Il y a nécessité de sortir de cette impasse. Je dois reproduire la même déclaration en tête de mes rapports annuels, pour dégager ma responsabilité, jusqu’à ce que la situation ait été améliorée. Depuis longues années, il existe dans les cartons de l’architecte du département, un plan de construction en briques et en fer, d’un bâtiment isolé destiné à recevoir les archives. La question financière a fait, à chaque session, ajourner l’examen du projet, jusqu’au jour où la solidité de l’hôtel de la Préfecture a été tellement compromise, que l’urgence de la consolidation des charpentes s’est imposée.

Pour la cinquième fois, en dix ans, il a donc fallu bouleverser les archives, et ces déménagements incessants, qui interrompent le classement méthodique, font une toile de Pénélope du travail du conservateur.

La situation ne sera pas cependant essentiellement modifiée, une fois les réparations terminées. Un édifice surchargé à son faîte d’un poids considérable, est toujours dans des conditions désavantageuses, et les archives demeureront encore scindées, divisées en trois salles sans communication directe, exposées aux ravages des termites et traversées par les tuyaux de toutes les cheminées de la Préfecture.

Le sinistre qui a anéanti la bibliothèque et les précieuses archives municipales de la ville de Saintes, est venu attester que la crainte d’incendie des archives départementales n’est pas une crainte imaginaire. C’est un péril très-réel que la translation dans un local isolé peut seule conjurer efficacement.

L’incendie des archives municipales de Saintes a, d’ailleurs, de nombreux précédents dans notre département. C’est, en 1847., l’incendie des archives du bureau militaire et des domaines nationaux, qui éclate dans l’aile gauche des bureaux de la Préfecture. C’est en 1772, l’incendie des archives de l’évêché de la Rochelle, dans le séminaire alors situé dans la rue Dompierre. C’est en 1737, l’incendie des archives de la cour des comptes, qui dévore les archives de la commune de la Rochelle, que Richelieu y a fait transporter après le siège de 1628. C’est au XVIIe siècle, l’incendie des archives du présidial de Saintes. De pareils faits imposent à l’archiviste le devoir de jeter un cri d’alarme.

M. le comte T. Duchâtel, alors ministre de l’Intérieur, écrivait le 8 août 1839 : « Le choix du local affecté aux archives n’est guère moins essentiel que celui de l’archiviste. Il faut que ce local puisse être tenu à l’abri de l’humidité, sans employer le chauffage, il faut aussi que la propreté puisse y être facilement entretenue, et enfin qu’il soit dans des conditions d’isolement qui écartent toute crainte d’un danger d’incendie. »

Faut-il rappeler que l’incendie des archives du département de la Gironde a seul pu décider, trop tard, la construction d’un bâtiment spécial affecté aux archives ? — L’énumération de tous les départements qui possèdent aujourd’hui un local spécial pour y loger leurs archives, dépasserait les bornes de ce rapport.

II.
Un local isolé, exclusivement affecté aux archives, est la première mesure de conservation, mais non la seule. Il reste aussi la publication des documents qui font la richesse d’un dépôt. Le Conseil général est, depuis longtemps, entré dans cette voie, en votant les frais d’impression de l’inventaire analytique des archives, inventaire adressé, à titre d’échange, non seulement à tous les dépôts publics de France, mais même aux principales collections historiques de l’étranger. Répandre la connaissance de notre histoire nationale est un devoir de patriotisme.

L’analyse publiée jusqu’à ce jour comprend l’Intendance de la Généralité de la Rochelle, dont le beau mémoire de Michel Bégon, acquis cette année pour les archives, atteste l’étendue et la richesse. Elle embrasse les documents concernant l’instruction publique, l’histoire des familles, la féodalité, le tabellionage, les communes, le clergé séculier et régulier, les établissements de bienfaisance, les hôtels-Dieu, dont quelques-uns furent en plein moyen-âge administrés par les municipalités et l’autorité civile.

Il y aurait toute une étude à faire sur les origines des institutions représentatives.

Depuis la dernière session du Conseil général, 256 articles de la série G, précédés d’une introduction ; 89 articles de la série H, soit près de 46,000 pièces historiques et le supplément à la série H comprenant 1,800 pièces, dont 1,173 antérieures au XVIe siècle, ont été livrés à l’impression. Toujours délicate et minutieuse, la révision des épreuves a demandé à l’archiviste un soin exceptionnel, la composition ayant changé plusieurs fois de mains et subi d’inévitables bouleversements dans le transport à Clichy, du matériel de la maison Dupont, en prévision du siège de Paris, mesure qui a préservé de l’anéantissement tous les inventaires en cours de publication des archives départementales de France.

Conformément au vote émis par le Conseil général, dans sa séance du 4 novembre 1871, toutes les archives du prieuré conventuel et aumônerie de l’hôpital neuf de Pons remontant à 1214, ont été soigneusement analysées par l’archiviste, pendant une tournée spéciale. L’inventaire, précédé d’une notice historique, a été approuvé par M. le Ministre de l’Intérieur le 30 avril 1872, et il est en ce moment sous presse. Le sceau de l’aumônerie de Pons représente un religieux à genoux lavant les pieds des pauvres voyageurs et porte la devise : Sigillum nove domus elemosinarie de Ponte. Les chartes de Pons offrent aussi plusieurs sceaux de la sénéchaussée de Saintonge, de l’évêque Thibaud, de Saintes, des archidiacres de Saintonge Bernard, Seguin, Pierre, et de la maison d’Albret, etc. La principale curiosité du dépôt est un registre censif, sur vélin, du commencement du XVe siècle, avec initiales dorées et enluminées. Quelques titres concernent la famille Renart de Fuschamberg d’Amblimont qui a fourni à la marine plusieurs, officiers généraux.

Dans leur état actuel, la plupart des documents indiquent les revenus de l’établissement plutôt que l’usage qui en était fait ; mais cette lacune s’explique parce que les titres de propriété ont été sauvegardés avec plus de soin que toutes les autres pièces.

III.
Les archives administratives, versées par les divers services, s’accumulent dans de telles proportions qu’elles font ressortir toujours davantage l’insuffisance du local. Cependant le classement des nouveaux dossiers se fait aussi régulièrement que le comporte la situation du dépôt, au milieu des incessants déplacements commandés par des réparations partielles. Le nombre des liasses versées annuellement aux archives atteint une moyenne de deux cents. Les expéditions ont, en grande partie, été délivrées pour des services publics. Les recherches historiques prennent, chaque année, plus de développement. Les communications de pièces, entourées de toutes les précautions réglementaires, se sont enfermées dans les chiffres habituels. Elles ont atteint >un millier pour les recherches sur place, et 302 pour les communications avec déplacement. Un grand nombre de personnes réclament des renseignements par correspondance ; quelques-unes viennent elles-mêmes au cabinet de l’archiviste. Il est donné à toutes prompte satisfaction.

L’employé auxiliaire de l’archiviste, M. Peverelly, se recommande toujours à votre bienveillance par sa bonne volonté et son exactitude. Permettez-moi de vous prier d’examiner s’il ne mériterait pas une gratification, au moment où ses travaux augmentent par les réparations du local.
Son prédécesseur, M. Marie-Mathieu-Eugène Decombredet, après avoir pris part à la défense de Paris en 1870, est mort au service du pays. Il avait été attaché au bureau des archives, depuis le 30 décembre 1867, jusqu’au jour où il fut rappelé sous les drapeaux.

IV.
La situation des bibliothèques administratives ne présente aucune particularité. Par suite de la rédaction des catalogues, de l’estampillage des volumes et de la reliure dans la limite des crédits alloués à cet effet, les mesures d’ordre et de conservation sont constamment appliquées. Les volumes administratifs qui existaient en double aux archives ont été adressés à la bibliothèque de Saintes, pour aider à sa reconstitution. Quelques volumes doubles ont été également offerts à la bibliothèque naissante de la Commission départementale.

V.
De nombreux documents ont été extraits des registres des administrations financières déposés aux archives, pour combler, dans quelque mesure, les irréparables pertes résultant de l’incendie du ministère des finances.
Le 13 avril 1872, l’état complet des légionnaires décédés dans le département, depuis la création de l’ordre jusqu’à l’année 1870, a été dressé sur les documents officiels des archives et envoyé à M. le Grand Chancelier de la Légion-d’Honneur, pour aider à la reconstitution de la matricule et des archives de la Légion-d’Honneur détruites par l’incendie du palais et des bureaux de la Grande Chancellerie.

VI.
La situation des archives des sous-Préfectures reste stationnaire. MM. les sous-Préfets signalent, en effet, l’insuffisance des locaux affectés à ce service et les occupations croissantes de leurs secrétaires, comme de constants et réels obstacles à toute sérieuse amélioration. Le classement méthodique a été rigoureusement appliqué aux documents les plus fréquemment consultés.

VII.
La rédaction de l’inventaire des archives de l’hospice de Pons, mentionnée au § II, est le seul fait à noter dans cette branche du service, dont la situation est d’ailleurs assez bonne.

VIII.
De nouvelles instructions ont été adressées à MM. les Maires pour faciliter la rédaction et le classement des archives communales. Depuis la dernière session du Conseil général, l’archiviste a visité les archives des communes de Beurlay, Crazannes, Chermiguac, Ecurat, les Essards, Geay, Gemozac, Jazennes, le Mung, Nieul-les-Saintes, Pessines, Pons, Rétaud, Rioux, Romegoux, Saint-André-de-Lidon, Saint-Christophe , Saint-Georges-des-Coteaux, Saint-Porchaire , Saint-Savinien, Soulignonne, Tanzac, Thénaç, Varzay et Vérines.

Sur 25 communes inspectées, il a constaté dans 20 des inventaires réguliers et un bon classement ; dans 12 , les registres paroissiaux et l’état-civil bien conservés, grâce à une reliure convenable et les collections administratives brochées ; dans 4, une organisation excellente. Il existe une relation constante entre la bonne situation des archives communales et la sollicitude de MM. les Maires, pour les intérêts qui leur sont confiés. Ce n’est que justice de constater le concours donné à la classification des pièces et à la rédaction des inventaires, par MM. les instituteurs, secrétaires de mairie.

L’archiviste ayant rencontré, le 21 mars, chez un bouquiniste, les registres de l’état-civil de la commune de Montroy, du 24 juin 1669 au 15 décembre 1718, acquis de bonne foi avec de vieux papiers chez un particulier, a racheté ces précieux registres pour les réintégrer dans les archives de cette commune. Le 24 mars, M. le Maire a exprimé sa reconnaissance pour cette réintégration inespérée.

IX.
ECURAT. — La bonne tenue des archives d’une commune permet de reconstituer tout son passé. Comme exemple, nous prendrons la commune d’Ecurat et nous indiquerons brièvement les principaux traits de son histoire à l’aide des documents tirés de ses archives et des monuments archéologiques qui s’élèvent sur son territoire.
Limitée par les communes de Plassay, du port d’Envaux, de Saintes et de Saint-Georges , la commune d’Ecurat présente une superficie de 1,007 hectares peuplés par 409 habitants. Le sol d’argile et de silice qui appartient à la formation crétacée est partout cultivé avec soin et se partage entre le blé, les céréales , les pommes de terre, la vigne et les bois futaies. Les sites sont pittoresques et les points de vue variés.
Le nom du chef-lieu , successivement écrit Escurac, Escurat et Ecurat semble venir du latin escureium, métairie , ferme, dont on a fait par corruption escura puis escurat en surchargeant la voyelle d’un t final, suivant le génie du dialecte Saintongeais. M. R. P. Lesson essaie de rattacher au celte cette étymologie en invoquant le voisinage de Varaise qui lui paraît d’origine celtique [2]. Quoiqu’il en soit, deux tumulus, celui de Coutiers et celui des Fougères évoquent les souvenirs de cette époque reculée.
L’église d’Ecurat sous le vocable de Saint-Pierre ès-liens construite en pierres de taille du pays, en grand appareil, est un vaisseau simple orienté de l’est à l’ouest, sans transept ni bas côtés. L’abside semi-arrondie date du XIe siècle et elle est percée de cinq fenêtres romanes. Le clocher peu élevé présente deux fenêtres romanes accolées. Les quatre angles sont rabattus et occupés chacun par une colonne qui accompagne les colonnes des archivoltes des fenêtres. Un clocheton quadrangulaire latéral contenant un escalier à vis est accolé au clocher. La toiture de l’église est en pierres plates en recouvrement. Des contreforts soutiennent les flancs de l’édifiée. La façade présente un grand porche roman à quatre voussures accompagné de chaque côté d’un petit portique fermé. Une console, supportée par douze modillons sculptés limite la première assise surmontée de deux longues fenêtres romanes. Une seconde console à douze modifions simples soutient une demi fenêtre sur laquelle s’élève un fronton tronqué et galbé, surmonté d’une boule en tête de chardon. Les voussoirs comme les chapiteaux des piliers sont couverts de violettes, de rinceaux, de palmettes, de masques humains, de chiens, d’oiseaux , etc. Les modifions offrent également des animaux variés et des monstres avec des feuillages historiés. L’intérieur de l’église enfoncé au-dessous du sol de plusieurs marches n’a rien de remarquable. La voûte ogivale semble être du XIIIe siècle. La peinture du maître autel a été donnée par Soular la Canarderie. On a trouvé des sépultures romaines dans le cimetière qu’entoure l’édifice.
Le bois des Héros rappellerait, d’après les grandes chroniques de Saint-Denis citées par Lesson, une rencontre digne de l’Arioste, entre Charlemagne et Agoulant, chef des Sarrasins, vers l’an 800. « Là fichèrent aucuns (quelques-uns) leurs lances en terre devant les tentes , le lendemain les trouvèrent reprises et pleines d’escorces et feuilles, ceux tant seulement qui pour l’amour de Jésus-Christ, dévoient mourir et recevoir martyre en ceste bataille. Ceux qui leurs lances virent foillues, reprises, furent moult liés de ce miracle . maintenant les coupèrent près de terre , tous ensemble se mirent dans une eschiéle (un bataillon) et se férirent les premiers en la bataille , moult’de Sarrasins occirent, mais à la parfm moururent-ils en la bataille, martyrs pour l’amour de nostre Seignor. » (Edition Paulin Paris).
Franchissons les siècles. Le lendemain de la bataille de Taillebourg, Ecurat est le théâtre de la suprême lutte nationale , à la suite de laquelle l’Anglais fut chassé de Saintes. La droite des troupes d’Henri III occupait la métairie de l’abbesse de Saintes et sa gauche s’étendait au-delà du château de Rommefort (commune de Saint-Georges des Coteaux). Les mouvements de leurs corps de réserve étaient cachés par les bois. Saint-Louis plaça son armée sur deux lignes : la première s’étendait depuis la Charente jusqu’à Saint-Thomas (commune de Saintes), à sa gauche et jusqu’à Coutiers (commune d’Ecurat) à sa droite. La seconde ligne appuyait la gauche à la rivière près de Dreux (commune de Saint-Saturnin de Séchaud) et sa droite au logis de la Clochetterie (commune d’Ecurat). Louis IX coucha à Peuvolant à peu près au centre de sa seconde ligne. La mêlée fut sanglante. Les deux souverains payèrent de leur personne et se portèrent au fort de la bataille. Enfin les Français triomphèrent et la victoire de 1242 fut décisive.
A l’esquisse des drames qui se sont déroulés sur le territoire de la commune devrait succéder l’histoire des principaux domaines répartis dans sa circonscription , c’està-dire l’histoire des familles liées par la féodalité à ces diverses terres. Le logis noble de la Morinerie date du règne d’Henri IV. En 1593 il était habité par Pierre Senne seigneur de la Fourest, capitaine des ponts, portes et tours de la ville de Saintes , marié à Marguerite Guenon.
Cette terre fut apportée en 1618 dans la famille du Val, par l’union de Charles du Val, seigneur de Varaise avec Catherine Senne. De ce mariage naquit entre autres Guillaume du Val, seigneur de Saint-Georges , Plassay , la Motte , Coutiers , etc. , qui épousa le 9 février 1659 . Marie Ferrand de Saint-Disant, dont une fille Marie du Val se maria en 1686 à noble messire Louis Poittevin , seigneur de la Carandrie en Touraine, conseiller du Roi, fils d’un trésorier de France en la généralité de Poitiers. Devenue veuve, Marie du Val se remaria à messire JeanBaptiste Pissonet de Bellefonds, écuyer, seigneur de la Morinerie , commissaire-général de la marine, dont une fille qui épousa messire Louis-Charles d’Aulnis du Vignaud. Du mariage de Louis Poittevin de la Carandrie avec Marie du Val naquit Louis-Nicolas Poittevin de la Carandrie, marié à Charlotte Pain (9 mai 1729). Il existe aux archives départementales un procès-verbal de visite des domaines de la Morinerie , etc. , fait le 4 mai 1730 à la requête de Louis Poittevin, Marie de Poittevin, femme de messire Michel de Coutray, chevalier, seigneur de Pradel (contrat du 23 avril 1714) capitaine de dragons , en présence de M. de Bellefonds père, Guillaume Pissonnet de Plassay fils et Marie-Jeanne-Berthommée Pissonnet de Bellefonds, épouse de Louis d’Aulnix , seigneur du Vignaud (10 novembre 1720). La famille Poittevin a fourni en 1738-1739 et en 1808 deux maires à la ville de Saintes, un conseiller président en l’élection de Saintes (1783), un conseiller secrétaire du Roi près le Parlement de Toulouse. Le registre des délibérations secrètes de la chambre des officiers de l’élection de Saintes du 25 mai 1703 au mois de mai 1788 existe encore dans les archives des représentants actuels de la famille.
M.. Jacques-Nicolas Poittevin de la Frégonnière fut nommé en 1803 maire de la commune d’Ecurat. De son mariage avec Françoise du Mesnil Simon , il eut entre autres fils M. Charles-Nicolas Poittevin de la Frégonnière qui administre la commune d’Ecurat depuis 1828.
Le logis de la Clochetterie éveille de glorieux souvenirs dans les fastes maritimes de la province.
Le capitaine de vaisseau Chadeau de la Clochetterie mourut le 24 août 1696, sur sa terre de la Clochetterie , laissant un fils Isaac, décédé en 1733, capitaine de brûlot. Isaac, fils de ce dernier , lieutenant de vaisseau en 1741 après dix-sept campagnes, fut tué sur le vaisseau le Sérieux dans un combat en 1747 contre les Anglais. Louis de la Clochetterie, anobli par lettres d’octobre 1749 , fait capitaine de vaisseau à la suite du brillant combat de la Belle-Poule contre l’Aréthuse, fut tué sur le vaisseau l’Hercule, le 12 avril 1782.
La Rigaudière rappelle la famille Froger dont plusieurs membres portèrent non moins glorieusement sur les mers le pavillon français et devinrent capitaines de vaisseau et chevaliers de Saint-Louis. Nous avons sous les yeux de curieuses lettres inédites signées la Rigaudière , officier distingué de la marine, concernant, ses campagnes , et que nous devons à l’obligeance de M. le comte A. de Brémond d’Ars.
Nous avons mentionné déjà le bois des Héros, Coutier, qui appartenait en 1569 à Gui de la Blachière, Peuvolant, la Canarderie, les Fougères, la Frégonnière et la Fragnée. Aucun fait particulier ne se rattache au Chaillot, à la Vignerie, à la Gazilière, au Chail, aux Bourons , à Brossard, Saudon, Beauvoir, le bois du Chat, la Métairie, les Gareaux, Arcejac et Bellivet.

PESSINES. — Nous devons à l’obligeance éclairée de M. H. Legardeur de Tilly , maire de Pessines, communication des très-curieuses archives de messire Léon de Beaumont, évêque de Saintes. Le Cartulaire de Notre-Dame de la Garde , publié par M. l’abbé Grasilier, l’ambassade de M. de Lamothe-Fénelon , le répertoire des titres du comté de Taillebourg et de nombreux dossiers généalogiques transcrits par M. Nicolas Huvet, chirographe archiviste, sont les principaux documents de cette riche collection. M. de Tilly possède en outre de très-beaux portraits à l’huile de l’illustre archevêque de Cambray et de Michel Bégon , l’intendant, que les lettres et la marine ont également le droit de revendiquer.

Parmi les documents dus à l’obligeance de M. Paul Marchegay , nous donnerons l’intéressante lettre des maire et échevins de la Rochelle, du 5 septembre 1599 à M. Scaliger, concernant la fondation du collège de cette cité.

Messieurs Messieurs Scaliger et Junius
Messieurs , le désir que nous avons que le collège de ceste ville duquel nous sommes patrons et fondateurs soit pourveu de quelque principal, homme docte et grave et de bonne vie , ayans été privez puis quelques années en çà de Monsieur Faber , personnage de grand mérite , à cause de son âge et indisposition, nous a faict mettre la main à la plume pour vous supplier affectueusement de nous obliger tant à vous que par vostre moyen nous puissions trouver quelque honeste homme propre à nous servir en ceste charge duquel nous ferons la condition tellement avantageuse qu’il aura occasion de s’en contenter , outre que nostre collège est fort logeable et commode et singulièrement le logis du principal. Les seigneurs Gachot et Huet que nous avons créé ceste année Recteurs dudict collège , nous ont dict vous avoir faict ouverture de deulx cents escus, par ainsi nous trouvions un personnage orné des qualités requises , nous nous efforcerons de lui donner davantage. Et d’aultant, Messieurs , que nous scavons que vous aimez les bonnes lettres et l’instruction de la jeunesse. Comme M. le Maire de ceste année, personnage docte et de mérite et les dicts sieurs Recteurs nous l’ont tesmoigné, mesme que ledict seigneur maire a eu cest honneur d’avoir demeuré à Heydelberg en la maison d’un de vous, Messieurs, nous avons creu que vous nous favoriseriez en la requeste et prie que nous vous en faisons, afin d’aquérir sur nous une obligation perpétuelle, la mémoire de laquelle nous conserverons pour vous servir et ceux qui s’advoueront de vostre part, d’aussy bon coeur qu’après avoir salué vos grâces de nos bien humbles recommandations , nous prierons Dieu,
Messieurs , vous donner en parfaite santé, heureuse et longue vie.
De la Rochelle ce cinquiesme septembre 1599.
Vos bien humbles et affectionnez serviteurs,
Les Maire, Eschevins, Conseillers et Payrs de la Rochelle.

Voici une question de jurisprudence en matière de succession , en février 1483.

Mémoire de savoir l’oppinion du conseil de la ville et gouvernement de la Rochelle, des choses cy-ampres déclairées , touchant les choses estant on dit gouvernement.
Primo. — De savoir quel droit, entre nobles, il appartient à l’aisné et ce qu’il appartient au puynez , tant filz que filles ?
Par la coustume du gouvernement de la Rochelle, entre nobles et choses nobles , l’aisné prent le principal houstel avecques ses precloutures et le quereux par advantage . Et le surplus se départ et divise par teste en tous les enffens et héritiers tant filz que filles.
Item. — Comment se doyvent partir les meubles entre l’esné et les puisnéz , escheuz de père et de mère ?
Les dits meubles se partent par teste , soient filz ou filles , comme dit est.
Item. — Quant une fille a esté mariée par le père , par don d’argent, et après le mariage consummé elle n’ayt voulu renoncer à la succession, quel droit elle a d’y demander ?
Par la coustume, en rapportant par la fille mariée ce qu’il luy auroit esté baillé en mariage par ledit père, elle peut et doit venir à succession comme les autres héritiers, gardé le droit de l’esné, comme dessus est dit.
Item. — Si une fille qui a esté mise en religion par père et mère, à qui doit venir la succession qu’elle eust peu avoir après le décès de ses père et mère, selon la coustume du pays ?
Semble que par usance notoirement gardée en la ville et gouvernement de la Rochelle , ladicte fille entrée en religion ne peut succéder et appartient la succession es autres plus proches parens.
Item. — Comme seront partys les meubles qui sont en plusieurs pays , au père , et ledit père soit déceddé en pays de Berry, où les meubles sont à partir teste pour teste ?
Lesdits biens meubles estant on dit gouvernement se doyvent partir par teste , soient filz ou filles , comme dit est ; et des autres qui seraient ailleurs, et convient bailler selon les coustumes des pays ou ils seroient.
(Signé) : Bordain ; Langlois ; Balon ; Paumier ; Noeau. (Charirier de Thouars).

Voici, d’après les archives nationales, le texte du serment de fidélité prêté au Roi de France, par le maire et les bourgeois de la Rochelle, en août 1224.
Littere majoris et universitatis de Ruppella de juramento fidelitatis.
Universis présentes litteras inspecturis, Major et universitas communie de Ruppella, salutem. Universitati vestre notum facimus quod nos juravimus Karissimo domino nostro Ludovico regi Francorum illustrissimo , et heredibus ejus in perpetuum fidelitatem contra omnes homines qui possunt vivere et mori, et quod nos honorem vitam et membra et jura domini regis et heredum suorum bona fide conservabimus et ballivos suos et gentes suas ad totum posse nostrum contra omnes hommes et quod non receptabimus aliquos in Rupella de inimicis domini regis qui super nos habeant potestatem de villa Rupelle. Et sciendum quod quittavimus ipsum dominum regem et heredem suum de conventione veniendi ad locum qui est inter villam que vocatur Burgus Novus Templi et abbaciam S. Leonardi, Cistercensis ordinis, prope Rupellam in vigilia instantis Nativitatis Domini infra horam vesperarum. Ad majorem vero hujus rei certitudinem nostras patentes litteras sigillo communie roboratas domino regi dedimus. Actum apud Rupellam, tercia feria ante festum assumptionis beate Marie Mense Augusti, anno MCCXX quarto.
(Archives nationales J. 627, n° 6).

Le rôle contenant les noms de ceux de la Rochelle qui, après la domination anglaise, ont fait ainsi foi et hommage à Saint-Louis, roi de France, ne comprend pas moins de 1,574 noms disposés sur cinq colonnes, d’une écriture fine avec force abréviations et non sans difficultés de lecture.
Le nombre des hommes du Temple est de 144 ; de l’Hôpital, 14 ; de Sainte-Catherine, 17 ; ce qui donne un total de 1,749.
Les noms propres sont en latin, mais beaucoup de surnoms en français. Par exemple : Petrus Fulcher, major ; Johannes de Galerne ; Richardus Bataille ; Helyas Gasquet ; Guillelmus Toupinel ; Helyas de Maran ; Aldebertus de Monmoreillun, etc.

Citons une lettre olographe du chartrier de Thouars, concernant Marans, au XVe siècle.
A mon très-honnouré Seigneur Monseigneur de Saint-Martin.
Monseigneur de Saint-Martin, je me recommande à vous tant que plus je puis. Monseigneur l’argentier Motoys est icy venu, auquel j’ay monstré voz lettres touchant la baillette par moy faitte. Il a veu les lieux à l’ueil presens tous les officiers, Sansiquot l’aumosnier et plusieurs autres des plus gens de bien de la ville. Je croy qu’il en fera loyal rapport, car ce ne sont pas lieux qui se peussent estre baillez a autres que au preneur. Et vous promés, par la foy et serment que doy à Dieu et à Monseigneur, que je croys que la baillette est au proffit et honneur de mondit Seigneur et de la chose publique, et quiconques ait fait l’offre que me escripvez l’a fait par envoyé , ou cuydant donner charge aux officiers, et ne s’est âme trouvée pour soubstenir l’offre, quelque diligence qui souffisamment en a été faicte ; et de ma part j’ay cuidé bien faire, et le proffit de mondit Seigneur, en faisant la dicte baillette, et jamais n’en amenday d’ung denier ne n’ay espoir. Ledit Motois enporte le double de la lettre de la baillette, qui ja avoit esté levée avant que jamais m’en fust aucune chose escript, et n’y a esté chose faicte de nouvel ; et au regard du preneur, je croy qu’il s’en soubmet et soubmetra au bon vouloir et plaisir de mondit Seigneur et de Madame, en la bonne grâce desquels vous plaise me entretenir et recommander.
Au regard de la matière des botz, maistre Pierre Langloix, à présent procureur du Roy et sénéchal de Benon , a recouvert certaines lettres anciennes , autres fois octroyées par les Roys touchant la réparation des botz, que austres fois il porta devers mondit Seigneur dernièrement estant à Tours, auquel j’en escripvoye, qui ne heut loizir d’y entendre pour son hastif partement. Ledit procureur est à présent devers le Roy et luy venu luy et moy y besoignerons à proffit, à mon advis, et scroit bien que Madame luy en escripvist quelque bon mot, car il pueut servir en ceste matière et en plusieurs autres tant on dit office de procureur que autrement : et suys certain qu’il s’employera voluntiers à faire service à mondit Seigneur.
Commandez moy voz bons plaisirs pour les accomplir, aydant Nostre Seigneur, qui vous doint ce que désirez.
Escript à Marant, le VIIe jour d’aoust.
Vostre serviteur,
RAOUL RORTEAU.
(Chartrier de Thouars.)

Prieuré de SAINT-SAVINIEN. — Les archives du prieuré des Augustins de Saint-Savinien n’existant dans aucun dépôt public, M. le docteur Phelypeaux a bien voulu nous autoriser à analyser les anciens titres de propriété des religieux. Voici la copie textuelle de la première charte de cet établissement, faite sur l’original scellé d’un sceau pendant en cire verte, représentant Notre-Dame au centre d’une chapelle gothique.

A touz ceulx qui ces présentes letres verront et orront, Aymery Defilz, garde du scel establi aux contractz à Taillebourg pour noble et puissant seigneur Henry Deplusgualec, escuier seigneur dudit lieu, salut. Savoir faisons que par devant Robin de Valée clerc notaire juré soubz ledict scel, a esté présent et personnellement establi religieux homme et honneste personne frère Guillame de Vaumoreau, de l’ordre de Saint-Augustin , prieur de Saint-Vaize prez dudit Taillebourg, membre deppendant de l’abbaye de Nostre-Dame de Celle, on diocèse de Poictou, d’une part, et Guillame de Lousmeau, habitant en la dicte ville de Taillebourg, d’autre part, lequel frère Guillame de Vaumoreau prieur susdict non contrainct ne par force d’aucun, mais de sa seule bonne et agréable volonté et que bien lui a pleu et plaist, regardans, considérans le proufit et utilité de son dit prieuré et iceulx proufitz volans aumenter et accroître en bien, a baillé, livré, cessé, quicté, transporté et ottroyé perpétuellement pour lui et ses successeurs prieurs dudict prieuré de Saint-Vaize, audit Guillame de Lousmeau, à ce présent, prenant et acceptant et solempnement stipulant perpétuellement pour lui et les siens et pour tous ceulx qui de lui auront cause, la tierce part ou partie par indivis d’une pièce de pré assise en la rivière dudit lieu de Saint-Vaize, laquelle pièce de pré fut à feu Arnault Myneaut jadiz demourant à Taillebourg susdict. Et est tenant ladite pièce de pré, d’une part au fleuve de Charante, d’autre part au pré de Guillon Faure, qu’il tient dudict prieur une vaine entre deux, d’autre part au pré de Jehan Birocheau et d’autre au pré de Colas Guilloteau, laquelle tierce part ou partie de pré par indivis, contient deux journaux de pré ou environ, à avoir, tenir, user, posséder et exploicter , prendre perpétuellement par ledit Guillame de Lousmeau et les siens, icelle dicte tierce part ou partie de pré par indivis et a en faire toute sa pleinere et délivre volonté à vie et à mort, sans contredit, pour le pris et somme de six sols tournois monnoie courante d’annuelz et perpetuelz cens, lesquels six sols de cens le dict Guillame de Lousmeau a promis pour lui et les siens paier, et rendre chascun an, perpetuellement dores en avant au dit prieur et à sesd. successors prieurs en chascune feste de Saint-Jehan-Baptiste et commencera le premier paiement à la feste de SaintJehan-Baptiste prochain venant, de laquelle tierce partie ou part de pré dessus confrontée et déclairée ledit prieur s’est desmis, devestu et dessaisi du tout en tout perpétuellement pour luy et ses dicts successeurs et en a vestu et saisi ledit de Lousmeau perpétuellement pour lui et les siens et l’en a mis et met en pleine et corporelle possession et en perpétuelle saisine par le baille tradition et octroy de ces présentes letres. Et icelle dicte tierce part ou partie de pré par indivis dessus nommée et déclairée avec son fons et solle, ledit prieur a promis pour lui et les siens garentir et deffendre perpétuellement dores en avant audit de Lousmeau ou aux siens de touz, vers et contre tous en jugement et dehors de tous perturbements , molestements et empeschements quelconques en paiant et rendant par ledit de Lousmeau les dits six sols de cens par la manière avant dicte, pour toutes lesquelles choses -dessus dites faire et accomplir et pour rendre amender tout tellement les cousts, despans et dommages qui feussent en plaidoiant ou autrement pour faulte des choses susdictes non faictes et accomplies en la manière avant dite a esté accordé au simple serment de la partie qui en sera endommaigée ou des siens sans charge d’aultre preuve, les dictes parties et chascune d’elles ont obligent l’une d’elle à l’autre ou aux aiant cause , c’est à scavoir ledit prieur pour faire le dit gariment lesdictez parties et ledit Guillame de Lousmeau pour paier les dictz cenz, tous et chascuns ses biens quelconques, meubles et immeubles, présens et futurs, et ont renoncié et renoncent les dictes parties et chascune d’elles en toute icest leur propre à toutes actions, exceptions , réserves quelconques et aux choses susdictes non avoir faites et passées par la manière avant dicte en fait de convention et de lézion quelconque, coutume escripte et à tous privilèges de croix prise et à prendre, à tout droict canonique ou civil et à toute et chascune les choses entièrement et à chacune pour soy qui de faict ou de droict leur pourroient aider à venir encontre les choses avant dictes ou aucune d’icelles. Toutes lesquelles les dictes parties et chacune d’elles ont promis et juré aux saints évangilles Nostre Seigneur, tenir, garder, et accomplir bien et loyaulment par la manière que dit est sans jamais venir encontre. Et en temoing de ce, lesdictes parties et chascune d’elles en ont faict faire entre elles ces présentes lettres scellées à leur supplication et requeste du scel dessus dit. Et nous ledit scelleur à la supplication et requeste desdites parties et à la féale relation du notaire dessus nommé , lequel-par ce , en lieu de nous, les dictes parties et chacune d’elles pour faire et tenir les choses susdictes , a jugé et eondempné de leur consentement et volonté, par l’autorité dudit scel, lequel scel à ces présentes lettres avons mis et appousé en tesmoignage de vérité. Ce fut fait et passé présens tesmoings Religieux homme frère Jehan Bonneau, prieur cle Saint-Savinien dudit lieu de Taillebourg, Regnault et Vignolles et Heliot Boucaut d’icelui lieu précèdent le vingt et deuxième jour d’aost l’an mil quatre cens et trente.
(Signé) R. VALLÉE.

1° Confirmation par Guydo, abbé de NotreDame de Celle , de l’ordre de Saint-Augustin , diocèse de Poitiers et par le chapitre de l’ordre, de la baillette précédente ( 25 décembre 1435 ). Charte latine.

2° Baillette par Guillaume de Vaumoreau, prieur de Sainte-Vaize , à Jehan d’Arcons , d’Ecoyeux , d’un quartier de pré sis sur la rivière de Saint-Vaize, moyennant cinq sols de cens annuel et perpétuel. Guillaume Osmont, clerc , garde-scel pour Henry de Plusgualec , chevalier, seigneur de Taillebourg. (23 août 1435) et confirmation par Guydo, abbé de NotreDame de Celle (fête de Saint-Augustin, 1435). — Sceaux en cire brune à l’effigie de NotreDame et de l’abbé, placée entre deux écussons chargés chacun d’une croix.

3° Donation au prieuré d’un pré sis à Montalier par testament de Mongin Oseau, reçu par J. Perrin, notaire royal (14 mars 1487).

4° Testament de Pierre Ozeau, de Saint-Savenien du Port, léguant aux Augustins un pré sis à Montalier (9 septembre 1511).

5° Transaction entre Jean Ozeau, fils de feu Héliot Ozeau, et les Augustins au sujet d’une pièce de pré sis à Moutalier, cédée au prieuré, moyennant un service annuel (21 juillet 1519).

6° Transaction entre Gilles Duboys , écuyer , seigneur de la Berlandière , Jehanne Micheau , son épouse, et honorable homme et sage maître Morice Couldreau, avocat au siège de Saintes, concernant le droit de 17 boisseaux de blé sur les moulins de Chaigneau, paroisse de Sainte-Vaize, moyennant une rente foncière de 25 sols. (25 novembre 1541) Bourgeois, notaire royal.

7° Ferme d’un domaine par les Augustins à honorable homme Girard, sieur de la Chaussée, demeurant à Taillebourg (1619).

LES ESSARDS. — La collection des registres de l’état-civil remonte au 1er mai 1597 et présente un réel intérêt. — 8 septembre 1597, baptême en l’église Saint-Nicolas des Essards, de Pierre Berthon, fils d’honorable homme maître Jehan Berthon, conseiller du Roi et son contrôleur en l’élection de Saintes et d’honnête femme Magdeleine Feuilleteau. Parrain : honorable homme Gilbert Berton, avocat en la cour du Parlement de Bordeaux, sieur de Pousseauld et Marie Blanchard, femme de Mathurin Regnauld, écuyer, sieur de Merville, prévôt des maréchaux de Saintes. (Signé) Gilbert Berton. — Marie Blanchard.—De la Valade.—Pautet. -Florence Vineau. — Fouilleteau et Boussaumier, curé.— On trouve de nombreux actes signés Jacques de la Vallade, Pierre de la Vallade, Arthur de la Vallade, Isaac le Breton, écuyer, seigneur de Ransanne, Suzanne de la Rochefoucauld, René Arnaud, écuyer, seigneur de la Garenne et de Luchat, Olympe de Montgaillard, etc.— « En 1692, le Roy mit des impôts sur les registres de l’église et obligea les curés d’acheter l’office de conservateurs des registres de leur église, dont la cure des Essards donna 68 livres pour cela, sans comprendre le présent registre qu’on fit payer 7 francs et tous les ans la même somme de sept livres, sans compter le papier qu’il faut acheter. (Signé) Héraud, curé. »

Outre leur intérêt pour l’histoire des familles, les registres des baptêmes, mariages et décès sont des mines fécondes de statistique, de météorologie , de chronique locale. M. Paul Normand a bien voulu nous autoriser à étudier vingt chartes originales, sur parchemin, de 1485 à 1566, concernant sa famille. Les limites de ce rapport nous obligent à renoncer à de plus amples détails.

Nous terminerons par un aperçu rapide des principaux documents des archives et de la bibliothèque nationales de Paris, qui permettent de compléter les archives départementales de la Charente-Inférieure, et plus particulièrement celles de l’Intendance de la Généralité de la Rochelle.

Les registres manuscrits du Secrétariat de la maison du Roi (section administrative, E 3345, etc.) nous ont fourni les pièces inédites suivantes :

Déclaration portant restablissement du commerce en l’estat qu’il estoit avant la déclaration du mois de may 1620 pour tous les françois et estrangers à l’exception seulement des Rochelois qui sont rebelles, le 6 juillet 1621.
« Louis &c.,à tous ceux &c. salut,nous avons cy-devant par nos lettres pattantes du mois de may dernier et pour empêcher les avantages que ceux de la Rochelle et autres nos sujets rebelles prenoint dans la liberté du trafficq et commerce des estrangers avec nos d. sujets tant par la prise et depradation qu’ils faisoint de plusieurs vaisseaux chargés de marchandises que pour les grandes sommes de deniers qu’ils exigeoint des marchands qui passoint aux places et lieux qu’ils avoint occupés que par les intelligences et pratiques qu’ils entretenoint par ce moyen au préjudice de notre service, interdit le commerce avec les estrangers, mais ayant à présant réduit la ville de Royan et cité et l’isle Dargenton en nre obéissance, ce qui estoit les lieux ou ils commettoint principallement lesd. exactions et aussy que nos gallères et vaisseaux que ns avons fait armer et équiper à présent en estat de ns servir utillement et d’empescher que les rebelles ne se prévallent dud. commerce et entreprennent sur les vaisseaux marchands, ns avons avisé de les restablir pour le bien et comodité de nosd. sujets. Scavoir faisons que nous pour ces causes et autres bonnes et grandes considérations à ce nous mouvans, avons de l’avis de nre conseil et de nre plaine puissance et autorité royalle révoqué et révoquons par ces présentes les deffenses notées par nsdtes lettres de déclaration par ns faites sur ledit commerce et en ce faisant permis et permettons à tous nos fidèles sujects et autres marchands estrangers munis de navires et vaisseaux et autres de traffiquer et négotier ainsy qu’ils souloint faire auparavant icelles, tant en ntre province de Guyenne qu’autres ceux de nro Royaume, excepté touttefois ntre ville de la Rochelle et autres lieux à ns rebelles, voulans que ts navires et vaisseaux estrangers chargés et non chargés autres touttefois que ceux qui apartiennent aux Rochellois et aux rebelles qui ont esté cy devant arrestés en vertu de nosd. lettres ou par commandement et ordonnance des gouverneurs et nos lieutenans généraux de nos provinces et gouverneurs particuliers de nos villes et places , leurs lieutenans et autres nos officiers et sujets, tant au devant de nostre ville de Bourdeaux, celle de Libourne , bourg et Blaye et autres lieux soint remis en liberté pour aller et venir où bon leur semblera et reprendre leurs routes, fors et excepté touttefois en ntre ville de la Rochelle et autres places tenus par lesd. rebelles sur peine de punition corporelle et confiscation de leurs marchandises et vaisseaux. Sy donnons en mandement à nos amiz et féaux les gens tenans nos cours de Parlemens et admirautés, vice admiraux, baillifs, sénéchaux, prévôts et juges de l’admirauté, leurs lieutenans et autres nos officiers qu’il appartiendra chacun en droit soy que ces présentes ils facent enregistrer et exécuter de point en point, selon leur forme et teneur. Et le contenu en icelles garder et observer exactement sans permettre qu’il y soit contrevenu en aucune manière. Car &c, En tesmoin &c.
Donné à &c, le VJ° juillet 1621. » (pages 252-253 t. 1).

Edit portant révocation des privilèges de la ville de Saint-Jean d’Angély, réunion de leurs deniers communs au domaine et que les murailles de lad. ville seront démolies pour servir de marque à la postérité de leur rébellion et de leur châtiment. Au mois d’octobre 1663.

Commission à un Me des requestes (Thevin) pour establir le présidial et eslection de la Rochelle à Marans. 4 novembre 1627.
« Louis, &c., à ntre amé et féal Conseiller en ntre conseil d’Estat, mtre des requestes ordre de ntre hostel le sr Thevin, salut. Ns aurions par ns lettres de déclaration du 19 du présent mois et pour les causes et considérations y contenues ordonné la translation du siège présidial et de l’Eslection ci-devant establie en ntre ville de la Rochelle es ntre ville de Marans, à l’establissement de quoy estant nécessaire pour le bien de ntre service , l’administration de la justice et la recepte de ns deniers qu’il soit procédé sans aucune remise. A cette cause ns vs avons commis et ordonné et par ces pntes signées de ntre main commettons et ordonnons pour conformément à ns lettres de déclaration que vs ferez signiffier à ceux et celui qu’il appartiendra pour procéder à la translation et establissement en ntre dicte ville de Marans, tant dud. siège présidial que du bureau de l’Eslection en tels lieux plus propres et comodes que vs adviserez pour cet effect. Vs aurez à mender et faire venir en ntre ville vs officiers pour y faire les fonctions de leurs charges, suivant ns ordonnances, tout ainsy qu’ils faisoint cy devant en nostre dicte ville de la Rochelle et ce jusques à ce qu’autrement par nous en ayt esté ordonné. De ce faire vous avons donné et donnons plain pouvoir, authorité, commission et mandement spécial par cesd. présentes. Mandons à tous nos justiciers, officiers et subjets qu’à vous en ce faisant soit obéi, et à tous nos huissiers et sergens de faire pour l’exécution de ces présentes tous exploits requis et nécessaires sans pour ce demander autre congé, placet, visa ne pareatis. Car &c. Donné à &c. , le 4 novembre 1627 » (pages 27 et 28, t. 2).

Lettre aux prieur, officiers et religieux de Maillezais pour les informer de la translation de l’évesché de lad. ville à la Rochelle.
« De par le Roy.
Chers et bien amés. Ayant pour bonnes et justes considérations faict requérir en ntre nom nostre Saint-Père le Pape à ce qu’il luy plaise de transférer le siège épiscopal et le chappre de Mallezais en nre ville de la Rochelle, ns vs faisons cette lettre de l’avis de la Reyne &c. pour vous informer de ntre intention, affin que vs ayez à y donner vs consentements nécessaires , à quoy ne doutant point que vs ne vs conformiez tant parce que ns le désirons ainsy et qu’il y va de l’honneur, de la gloire de Dieu et de l’avancement de la Religion catholique, ns ne vs en ferons cette cy plus expresse. Donné à &c. (page 31). »

Lettres patentes pour la translation du présidial de la Rochelle à Marans (p. 26). Déclaration pour la translation de la Rochelle à Marans à cause des rébellions de lad. ville de la Rochelle (c’est la même pièce sous deux titres à la table) (page 26).

Brevet d’aide de maréchal de camp avec pouvoir de commander la cavalerie légère, 3 janvier 1628 , le Roy estant au camp devant la Rochelle au duc de Vantadour.

—-26 avril 1628, — au camp d’Estré, devant la Rochelle. — Ayde de camp, s 1’ de Centuris.

Commission pour la surintendance des vaisseaux destinez pour le secours de l’île de Ré au sr de Beaumont.

Ordre au cape de navires marchands de charger des caisses d’armes pour se rendre à la Rochelle.
(17 caisses de mousquets et fusils à transporter du Havre à la Rochelle.)

Ordre pour faire désarmer les hab. de la Rochelle.
(Par mgr de Rochelin, lieut. Gal à l’artillerie.)

Ordre du Roi au sr de Laforest de se transporter à Bourg et à Libourne pour amener deux compagnies de chevaux légers en l’armée de la Rochelle. — La Jarne, 18 août 1628.

- Le fonds du bureau pour le soulagement des communautés religieuses (Conseil du Roi) donne les titres de fondations/états des revenus, soumis à l’appui des demandes de secours formulées en faveur des églises et communautés religieuses de la Rochelle (Cathédrale, Collège et cures du diocèse), Saintes (Cathédrale et diverses maisons du diocèse), Saint-Jean d’Angély (Prieuré, Ursulines, etc.)

Le fonds du ministère de la maison du Roi contient une série de documents relatifs à l’exercice du culte réformé avant la révocation de l’édit de Nantes dans les localités du département dont les noms suivent : Archiac, — Auges, — Aunis , — Bellecroix en Dompierre, — la Jarrie (1639-1714), — Jonzac (1678-1682), — Marans (1630-1684), — Meschers (1673), — Mirambeau (1664-1682), - Ozillac (1664-4683), — Pons (1574-1731), — Ile de Ré (1628-1677, — Généralité de la Rochelle (1559-1693),— Royan (1561-1696), — Saint-Jean d’Angély, — Saintes (1561-1696) , — Salles (1619-1683), — Saujon (1664), — Segonzac (1664), — Soubise (1664-1684), — Surgères (1591-1663).

Régie des biens des religionnaires fugitifs (1686-1786), — Requêtes, mémoires et pièces concernant les permissions de vendre - accordées aux nouveaux catholiques, — Rapports, instructions et mémoires, — Contrôle général des finances, — Correspondance des Intendants (1678-1726).

CONTROLE GÉNÉRAL DES FINANCES. — Domaine. — Aigrefeuille, — Aulnay, — Archiac, — Arvert, — Burie, — Gemozac, — la Jarrie, — Jonzac, — Loulay, — Marans, — Marennes, — Matha, — Mirambeau, — Montendre, — Montguyon, — Montlieu, — Mortagne-sur-Gironde, — Pons, — Rochefort, — la Rochelle. — Saint-Agnant,— Saint-Denis,— Saint-Jean d’Angély , — Saint-Martin de Ré , — Saint-Pierre d’Oleron , — Saint-Porchaire , — Saint-Savinien, — Saintes , — Saujon , — Surgères, — Tonnay-Boutonne, — Tonnay-Charente.

Etat des revenus des hôpitaux de la généralité.

COMMERCE ET AGRICULTURE. — Juridictions consulaires (1565-1791). — Bureau du commerce (1708-1791). — Corporations d’arts et métiers. — Demandes de maîtrises (17711774).

Commerce extérieur. — Exportation (1784-1787). — Demande en autorisation des habitants de Rochefort d’armer pour les colonies françaises d’Amérique et les côtes de Guinée (1761-1769). — Dessèchements en Saintonge (1761-1764). — Généralité de la Rochelle. — Route de la Rochelle à Saintes (1763-1787). — Traverses de la Rochelle , de Saint-Jean d’Angély , de Barbezieux (1763-1784). — Pont de Saintes (1786-1790). —, Ponts divers (17731788). — Route de Nantes à la Rochelle (1752-1757). — Rivières et cours d’eau (Charente, 1769-1772). — Dessèchement des marais de Rochefort (1781-1785) :

Ports et travaux maritimes. — Brouage (1631). — Tour de Cordouan (1787-1788). — La Rochelle (1767-1791).

Haras de la Généralité (1776-1790).

Fermes générales. — Traites. — Registre des mémoires et décisions touchant la direction des traites de la Rochelle (1768-1780).

CHAMBRE DES COMPTES DE PARIS. — Hommages , aveux et dénombrements pour la province de Saintonge. — Aveux et hommages transmis par les trésoriers de France pour la Généralité de la Rochelle. — Déclaration de francs fiefs pour l’élection de Cognac. — Fief de Saint-Louis à la Rochelle. — Etat de la consistance du domaine du Roi dans la Généralité (1737). — Comptes des domaines et bois (17601789). Droits casuels, francs fiefs, lots et ventes, amortissements, ensaisinements (1737). — Inventaire des hommages et aveux de la Chambre du Languedoc, dont le ressort embrasse la Saintonge et l’Aunis (1374-1662). — Inventaire des aveux et hommages du bureau des finances de la Rochelle (1691-1740).

Cour des monnaies. — Comptes de fabrication de l’hôtel des monnaies de la Rochelle (1360-1749).

NOTARIATS ET TABELLIONAGES. — Minutes d’un notaire royal en Saintonge (1662-1666).

ARCHIVES ECCLÉSIASTIQUES. — Abbayes de Fontdouce. — Notre-Dame-des-Châtelliers (île de Ré). — Seigneurie de la Bonnemort. — Justice (1644-1650). — Abbaye de Saint-Jean d’Angély. — Prieuré d’Ars. — Prieuré de Marsilly. — Jésuites de la Rochelle. — Minimes, Oratoriens et Hospitalières de la même ville.— Hospitaliers de la Charité de la Rochelle. — Ordre de Saint-Lazare. — Hôpital de Saint-Jean d’Angély. — Ordre du Saint-Esprit. — Maladrerie de Saint-Julien de la Rochelle. — Maladrerie de Surgères. — Aumônerie de la Vergne.

PAPIERS DE FAMILLE. — D’Aligre, de Beaumont, d’Esparbez , de Lestrade, de Lostanges, de Maillé, de Montalembert, de Mortemart, de Polignac, de Rochechouart, etc., etc.

CARTES ET PLANS. — Ile d’Aix. — Aulnay (forêt d’). — Aunis (pays d’). — Brouage (havre). — Courçon-d’Aunis (baronnie). — Doeil (bois du prieuré de). — Ferrières (châtellenie de). — Fouras (château). — La Flotte. — La Rochelle. — Marans. — Marennes. — Mortagne. — Nuaillé (baronnie). — Oleron. — Pons. — Ré (île de). — Rochefort. — Saintes. — Saint-Cyr-du-Doret. — Saint-Genis de Saintonge. — Saint-Jean d’Angély. — Saint-Jean-de-Liversay. — Saint-Just et Saint-Sornin (bourg, — fief de Broue).

Le département des manuscrits de la bibliothèque nationale n’est pas une mine moins féconde que les archives nationales pour compléter les archives départementales. Citons les documents suivants :
Poulliés. — « Les archeveschés, éveschés, abbayes et bénéfices étans à la disposition du Roy de Fiance, avec la valeur d’iceux. »
« Chronicon Malleacense (4,892). »
« Chartularium abbatise M. Sancti Martini (5,478). »
« Joannes de Rupella, ordinis fratrum minorum :
« Postilla super Matthaeum (625). »
« Summa de anima et viribus ejus (6686 A). »

Collection de 91 pièces relatives à différents lieux du diocèse de la Rochelle (9,231 et 9,2332).

Collection de 38 pièces relatives à la baronnie et à l’aumônerie de Surgères (9,233).

Collection de 64 pièces relatives à l’Angoumois, à la Saintonge et à l’Aunis (9,234).

Cartulaire de Saint-Etienne de Vaux.

Aveu et dénombrement des comté, terres et seigneurie des Ollonnes, château, juridiction et justice haute, moyenne et basse, fiefs, etc., appartenant à Philippe de la Trémoille, marquis de Royan, dressé en mars 1644.

Siège de la Rochelle.

(12,051) Catalogue des abbayes et prieurés conventuels de l’ordre de Saint-Benoist, situés dans le diocèse de Saintes (XVIIe siècle).

Mémoires et observations sur les titres de l’église de Saintes.

Lettres des intendants de la Rochelle, Beauharnais et de Creil au Régent (1715-1718).

Titres de la Rochelle et autres pièces.

Relation de ce qui s’est passé en l’isle de Ré (1627) par le maréchal de Marillac.

Etats de l’abbaye des Chastelliers.

Amortissements de Poitou , Xaintonge et la Rochelle,

Amos-Barbot. Original de l’histoire de la Rochelle depuis l’an 1199 jusqu’en 1575.

Recueil des privilèges de la Rochelle.

Copies collationnées des privilèges des maires, échevins, conseillers et pairs de la Rochelle.

Recueil de pièces et lettres missives concernant le siège de la Rochelle.

Journal du siège de la Rochelle de René Mervault. — Mss.

Jugements rendus par Begon , conseiller du Roy, intendant de la généralité de la Rochelle, en faveur des gentilshommes de ladite généralité qui ont été assignés par devant luy comme usurpateurs du titre de noblesse (1698-1700).
Le but de cette recherche était de soulager le peuple en faisant rentrer dans la classe des contribuables une foule de gens qui s’étaient affranchis de leur quote-part d’impôts en se prétendant nobles.

Maintenues de noblesse.

Nobiliaire de la généralité de la Rochelle. — Cab. des titres. 784.

Aisse. — André. — Arnaud. — Ancelin. — Ancelin. — Arnaud. — Arnoult. — Aubert. — Aubert. — Audebert.
— Baron. — Baron. — Daitz. — Bardouin. — Badiffe. — Barthommé. — Bazille. — Barrau. — Beauchamp. — Benjamin. — Bertinaud. — Berthelot. — Beraudin. — Besnard.—Bernard. — Bernard. —-Boisseau. — Boisson. — Bourguignon. — Boisson. — Blet.
— Claveurier. — Cabesse. — Chevalier. — Chevreul. — Chevalier. — Cyvadier. —Crespin. — Creagh. — Cyvadier. — Cursay.
— Dasniere. — Dalbanie. — Dalogny. — Daudenet. — Dachard. — Dauché. — Daunis. — Dangoulesme. — Desperes. — Delabadie. — de Rignolles. — de Montalembert — de Tovon. — de la Cour. — de Saint-Marsault. — de Menouere. •— de Catau. — de Grimouard. — de Charon. — de Boismorin. — de Lage. — de SaintAndré. —- de Belleville. — de Livenne. — de Compin. — de Cumont. — de La Touche. — de Jarsin. — de Pollignac. — de Lastre. — de Villedon. — de la Roquefeuille. —. de Jagounas. — de Ceris. — de Seiches. — de Vars. — de Barraud. — de Collincourt. — de Sirand. — Despinois. — de la Vallade. — de Beaumont. — de Charon. — de Jarseins. — de Régnier. — de la Grange. — de Ravalet. — de Saint-Martin. — de Chièvre. — de Villautrays. — Desbordes. — de Poitiers. — de l’Isle. — de Bosquevert. — de Cour. — de Monfriand. — de Rossy. — de Massongnye. — de Beauchamps. — de Réalz. — de la Vais. — de Montault — de la Touche. — de Gausse. — de la Brousse. — de Montgrand. — de Tustal. — de Rippe. — de la Tour de Saint-Inde. — de la Tour. — de Beaupoil. — de Saint-Mathieu. — de Saint-Légier. — de Beaucorps. — de Nogaret. — de Varège. — de Saint-Martin. — de Saint-Vincent. — de Barrière. — de Saint-Mathieu. — de Riveron. — de l’Etang. — de Beauchamp. — de Queux. — de Mareuilh. — de Balode. — de l’Etang. — de Calais. — de Barbezières. — de Saint-Mauris. — de Lambert. — de Salbert. —de Morel. —de Bérandy. - de Saint-Martin. — Delvolue. — de Laigle. — de Mainvielle. — de Luchet. — Desmiers. — de Pindray. — de Laporte. — de Beauchesne. — de Francfort. — de Livenne. — de Connidon. — de Villeson. — de Saint-Laurent. — de La Touche. — de Ranques. — de la Motte. — de Begeon. — de Mothes. — de Ponthieu. — de Ruret. — de Blois. — Desmiers. - de la Bat.— de Liveron. — de la Blachière. — de Fleury. — de Bureau. —de Gommier. — de Voulan. — de La Tour. — de la Faye. — de la Grange. — de Labadie. — Descartelle. — de Pindray. — de Ligour. — de Vallée. — de Saint-Aurance. — Des Prez. — de la Perrière. — de Livenne. -— de la Croix. — de Laporte. — d’Hérisson. — Du Boulet. — de Beauchamp , veuve d’Abraham Doynard. — du Rousseau. — du Breuil. — Dupérier. — Du Sault. — Dubois. — Dujon. — Duteil. — De Cladier. — du Pont. — David. — Dubusson. — Dubuchet. — Dupuis. — Du Vignault. — Dubourg-Farnoux. — Dufaux. — Du Laux. — Dubois.
—Estourneau.
— Faure. — Falligon. — Favre. — Fé. — Fretard. — Féret. — Flambard. — Frotier.
— Gailliot. — Gaillard. — Gaillard. — Gaudin. — Galéasse. — Gaugaing. — Guybourg — Gentil. — Grenier. — Geoffroy. — Griffon. — Goullard — Godet. — Griffon. — Griffon. — Guillaudeau. — Guillem. — Guillaumeau. — Guynot. — Guynot. - Guybert. — Guyton. — Guy. — Guy.
— Hilairet. — Hoirie. — Salbert.
— Jau. — Jouhairet. — Josué. — Joubert. — Isle. — Juglard. — Juglard.
— Laisné. — Laisné. — Lambert. — Lauroix. — Le Berton. — le Fourrier. — le Fourestier. — le Gran. — le Breton. — le Gaigneur. — le Moyne. — le Compte. — Lubersacq.
— Marin. — Mage. — Maroix. — Menée. — Meschain. — Meschinet. — Mesnard. — Mesnages. — Mesnard. — Monnereau. — Mignonneau.
— Normand.
— Pallet. — Panetier. — Paseau. — Petit du Petival. —Potu. — Philastre. — Piniot.
— Pineau. — Pocquaire. — Preveraud.
— Raymond. — Renouard. — Restier. — Robert, s.r de Tauzia. — Rochier. — Rolland. — Rousselet.
— Salbert. — Saint Aulaire. — Saulnier. — Saunier.
— Thebault. — Thibault. — Thomas. — Toussaint. — Tuffet. — Turpin. — Turpin.
— Valentin. —Vasselot. — Verdier. — Viette. — Vigier.

L’archiviste a collationné sur le texte du rarissime imprimé : » Recherches sur les commencements et les premiers progrès de la Réformation en la ville de la Rochelle par M. Philippe Vincent, autrefois pasteur de l’Eglise réformée de la même ville, à Rotterdam chez Abraham Acher, marchand libraire près de la bourse, MDCXCIII » (Henry S. Baynes [3]), 144 pages in-18 , les copies manuscrites de Pierre Mervault (1644) et du P. Jaillot, curé de Saint-Sauveur , le savant collaborateur du P. Arcère (1735). La copie du P. Jaillot est complète et aussi étendue que le texte imprimé. L’archiviste a relevé soigneusement les variantes , qui semblent devoir être attribuées au fait de la coexistence de plusieurs copies contemporaines de Philippe Vincent, fait constaté dans l’avertissement de l’éditeur.

On vient de placer dans le vestibule de la salle des manuscrits de la bibliothèque Sainte-Geneviève , la grande carte du siège de la Rochelle due au burin de Caliot et entourée des cartouches reproduits par l’histoire de France d’après ses monuments de MM. H. Bordier et Ed. Charton. Dans une dédicace latine et française , Caliot s’adressant « à tout l’univers et à la postérité pour la gloire perpétuelle du roy très-chrétien Louys-le-Juste, etc. » , met la prise de la Rochelle bien au-dessus des sept merveilles du monde.

Les Archives départementales ont été mises à contribution par le savant auteur de l’Histoire du département de la Charente-Inférieure, qui comble si heureusement la lacune signalée au Conseil général, dans la séance du 27 août 1869.

Sans sortir du point de vue purement départemental de cette énumération , il convient de mentionner la riche collection du musée des archives nationales , dont la belle publication en cours d’exécution ne peut donner qu’une idée affaiblie.

Mais il est temps de conclure.
Les faits parlent assez haut.
L’insuffisance du local éclate chaque année d’une manière plus évidente et l’amélioration décisive longtemps ajournée, donnera seule des résultats définitifs. Avec l’accroissement de son champ de travail, l’archiviste voit s’étendre et se dérouler de nouveaux horizons historiques , tout en s’efforçant de faire marcher constamment de front la rédaction et la publication de l’inventaire et les communications administratives. Il tient à ce que le service ne soit pas entravé par les déplacements fréquents de dossiers et les aménagements souvent provisoires qu’entraînent les réparations du local.

Les questions qui se traduisent par une proposition financière sont les suivantes :
1° Mesures à prendre au sujet de l’insuffisance du local, en présence de l’insistance du ministère sur ce point ;
2° Continuation de la publication de l’inventaire ;
3° Témoignage d’intérêt à l’auxiliaire de l’archiviste ;
4° Acquisition de documents intéressant les archives.

Daignez agréer , Monsieur le Préfet, l’hommage de mon profond respect.
L’Archiviste-Inspecteur départemental, Louis DE RICHEMOND.


[1La loi du 5 brumaire an V prescrit la réunion aux archives du département de toutes les archives des établissements supprimés en 1789.

[2Charente-Inférieure du 1er novembre 1840.

[3Bibliothèque du Protestantisme français, place Vendôme, 21.

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