Accueil > Grands thèmes d’histoire locale > Etablissements religieux > Abbayes, monastères et commanderies > 1723 - Généralité de la Rochelle - Enquête statistique sur les (...) > 1723 - Le prieuré de Lanville à Marcillac-Lanville (Charente)
1723 - Le prieuré de Lanville à Marcillac-Lanville (Charente)
jeudi 20 septembre 2007, par , 3345 visites.
25 octobre 1723
Un prieuré qui vit dans un beau cadre, mais le temps de sa splendeur est déjà loin. Au XVIIIème siècle, ce n’est vraiment pas l’opulence.
D’autant que les religieux ont été tentés par le diable, sous les traits du banquier Law, et ils sont aujourd’hui aux portes de l’enfer, avec leurs billets dévalués.
Source : AD 17 - H 86. - Publié dans AHSA - T 23 - 1894
A visiter, une excellente étude sur Marcillac-Lanville, en ligne sur Généawiki
- La splendeur passée du prieuré de Lanville
- Photo : P. Collenot - 2005
Les religieux du prieuré de Lenville sont chanoines réguliers, ordre de Saint-Augustin, congrégation de France, et religieux de Sainte-Geneviève de Paris.
Leur revenu consiste : | |
1° dans les pensions que le prieur commendataire leur fait, qui sont de 144 boisseaux froment, mesure de Lenville, estimées bon an mal an à 50 fr. le boisseau, monte à | 360 L. |
De 25 barriques de vin moitié rouge et moitié blanc, estimé une pistole la barrique, bon an mal an | 250 L. |
9 boisseaux méture pour leur barbier, estimés | 11 L. |
En argent | 321 L. |
Biens fonds de fondation dont ils ont joui de tout tems : environ 35 journaux de pré, tant bons que mauvais, qui, l’un comportant l’autre, ne valent pas plus de 8 livres le journal | 280 L. |
Quelques bois pour leur chauffage, qui, à cause de la difficulté de leur faire venir, leur coûte autant que s’il l’acheptoient, peut revenir à | 50 L. |
Plus 14 journaux de vieilles vignes dont la façon coûte autant qu’elles raportent. Plus une partie de dixmes de la paroisse de Mons et d’Aigre ; les dixmes étant fort difficille à lever, le revenu n’en est pas considérable ; les vicaires perpétuels et les frais absorbent presque tout. La dixme des grains peut aller à | 450 L. |
La dixme de vin peut aller à la somme de | 500 L. |
Les mesmes rentes dixmes et les rantes à la somme | 300 L. |
En bénéfice claustral dont ils jouissent appellé l’Aumonerie, affermé | 200 L. |
Charges des religieux du prieuré de Lenville. | |
Ils payent aux décimes la somme de | 300 L. |
Au curé de Mons, pour la portion congrue | 350 L. |
Au curé d’Aigre | 300 L. |
A Me l’abbesse de Saint-Ausonne d’Engoulesme, une redevence | 35 L. 10 s. |
Pour les réparations de l’église et de la maison | 120 L. |
Pour le luminaire, linge, ornement de l’église | 250 L. |
Aux pauvres malades, comme c’est eux qui déservent la paroisse qui est forte | 100 L. |
Ils ont trois domestiques, pour leurs gages | 150 L. |
Ils ne peuvent se passer de deux chevaux à cause que la paroisse est forte costée et de vilains chemins, leur nouriture et les arnois à | 200 L. |
Le reste est pour leur entretien. |
MAIGNOL, prieur clostral du prieuré de Lenville.
Fait à Lenville, le 25 octobre 1723.
B — Monseigneur, le nombre ordinaire de religieux du prieuré de Lenville y compris le curé est de six religieux profès, mais à cause de dettes qu’il a falu contracter pour payer les décimes, et à cause de la perte qu’on a fait sur les billets de banque, le nombre n’est que de quatre religieux profès actuellement.
Je suis avec respect, monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.
MAIGNOL, prieur clostral de Lenville.
A Lenville, le 17 janvier 1725.