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1787 - 2 - Inventaire du château d’Ecoyeux (17) - 2 - Le château

vendredi 15 septembre 2006, par Pierre, 7139 visites.

Source : Archives Départementales 17 - Cote 1J99 - Transcription : Pierre Collenot

Texte complet, glossaire et commentaires.

Après le décès de Louis Alexandre Frétard de Gadeville, seigneur d’Ecoyeux et de Château-Chesnel, un inventaire complet du mobilier de son appartement de Saintes et de ses deux châteaux est effectué.

Autres parties de cet inventaire : voir colonne de gauche Dans la même rubrique

Ici, le château d’Ecoyeux.

Voir la suite : Inventaire du château d’Ecoyeux (17) - Les dépendances

Suivons le notaire dans les pièces de cette demeure cossue et dans quelques lieux de la paroisse d’Ecoyeux.

Le grand escalier Le grenier du château La chambre au bout du grenier Le couloir du rez-de-chaussée La salle à manger L’office Le trésor
La chambre à suite La chambre sous le pavillon n°1 La chambre du receveur La chambre du tonnelier La chambre sous le pavillon n°2 Le grenier au-dessus de la cuisine La basse-cour et la fuye (pigeonnier)
Le jardin derrière les chais Le grand jardin Une maison dans le bourg d’Ecoyeux A l’ancienne auberge « à l’Ecu de France » d’Ecoyeux Chez la veuve Courault Au four banal d’Ecoyeux Au tribunal d’Ecoyeux

Parmi les caractéristiques de cet inventaire : son extrème précision, presque photographique, sa langue tout à fait compréhensible pour des lecteurs du 21ème siècle, d’autant que le notaire prend la peine d’expliquer les termes locaux, voire de donner l’équivalent régional de certains mots français. Un modèle du genre !

Sur la Base Mérimée du Ministère de la Culture, faire une visite en images du château d’Ecoyeux
Choisir département 17-Charente-Maritime, puis Ecoyeux (3 rubriques)

- Le grand escalier (p. 245) Glossaire et commentaires
Sortis dudit grenier , traversé la cour et montés par le grand escalier formé devant le château, entrés par la grande porte ouvrant sur le plafond dudit escalier, et nous y arrêtant, observé sur ledit plafond
- 18 fonds de tierçons appillés tous neufs avec une mauvaise caisse en forme quarrée bois de sapin recié, estimé 30 sols
- Plus sur le coint de la première montée de l’escalier du château deux autres caisses de la même forme et bois que la précédente, un peu moins grande, une petite mauvaise charette pour amusement d’enfants à quatre petites roues formées de morceaux de planches, deux petites augettes de masson formées de bouts de planches et deux morceaux de cercle pour ramelles, trois planches de sapin, deux de 10 pieds et l’autre de 6, une autre plane de même bois reciée, et un escieu de fer pour voiture écarissant deux pouces à six pieds deux pouces de longueur, estimé le tout par le sieur Crugy à 36 livres.
- Montés par le dit escalier jusqu’au premier plafond il y a aussi été représenté un vieux et très mauvais châssis de croisée à trois ouvertures desquelles il n’en existe plus que deux, celles du haut étant adhirée, un vieux et mauvais mannequin en partie défoncé dans lequel et sur ledit plafond est environ un boisseau de charbon mêlé parmi un tas de pelons de marons, un vieux doscié de couchette, une grandissime croisée à quatre volets toute neuve qui ne paroit point avoir été posée nulle part, un grand tréteau, une porte de prie-Dieu toute neuve, deux mauvais châssis de fenêtre, un fut de ratissoire pour allées de jardin avec son fer, le tout estimé à 6 livres.
- Suivant la seconde montée dudit escalier, parvenus sur le second plafond, il s’y est trouvé une autre petite auge pour masson, 20 paquets de petites lattes feuille bois de chesne pour latter fuye et pavillon, la moitié d’une grande table à repas et une grande cage à oizeaux, le tout estimé à six livres.

le château d’Ecoyeux - Photo P. Collenot 10/2006
Les définitions données dans la colonne de droite signées (ML) sont tirées du " Dictionnaire du monde rural, les mots du passé ", de Marcel Lachiver. Un grand nombre d’autres définitions ont été apportées par des visiteurs du site que je remercie de leur contribution.
- tierçon : tierçon, fût d’environ 440 litres.
- appillés : pour apilés, c’est à dire empilés
- sapin recié : vraisemblablement pour re-scié
- ramelle (Saintonge) : anse de panier, de seau, de marmite (ML)
- adhiré : ou adiré, vieux terme de pratique [notariale], synonyme à égaré (Encyclopédie)
- ratissoire : soit râteau, soit instrument composé d’une lame de fer tranchante fixée un peu de biais, tenue et tirée parallèlement à la surface du terrain, et manoeuvrant à une petite profondeur (3 cm environ), pour couper les plantes au-dessous du collet (ML)
- Le grenier du château (p. 250) Glossaire et commentaires
Etant ensuite montés dans le grenier dudit château, observé dans celui où finit le grand escalier en pierre
- deux paquets de lattes feuille, quatre madriers et 20 planches de différents bois de six pieds de longueur, estimé 15 livres.

Parvenus d’après dans le grand grenier, le dernier au-dessus de la salle par une petite échelle platte courbée, formée à huit planches courbées, il s’y est trouvé
- 14 petites bouteilles de terre vernie, cinq perches d’aubier de différentes longueurs propres à faire bondes pour tierçons et barriques, une vielle et mauvaise échelle de recouvreur en ardoise à huit marches, trois paquets d’Eaux et Rocailles des deux années passées inutiles et pourris qui par cette raison n’est considéré pour rien dans l’estimation des autres objets portés par le sr Crugy à 24 sols.

Entrés dans le second grenier de plein pied, il y a été trouvé
- 200 bouteilles de trois roquilles verre commun, et quatre bouteilles de terre vernie, quatre crugeons même terre, un vieux demi-boisseau, deux planches d’ormeaux bouvettées de 13 à 14 pouces de large de huit pieds de longueur posées sur deux tréteaux, sur lesquelles s’est trouvé placer un mauvais porte-manteau d’un drap blanc doublé d’un couty, ayant sa chaîne et boucle mangé par les teignes et les rats, deux mauvais sacs de grosse toile qui anciennement servoient à mettre grain, et pouvoient en contenir pochée chaque, tous percés et déchirés dans lesquels néanmoins sont quelques papiers vieux, anciens et inutiles, un fauteuil en tabouret de commodités de bois de sapin, presque neuf, ayant son dossier fourré de poil garni d’une grosse toile et par-dessus d’un ras couleur verte, déchiré et mangé par les teignes, une petite boitte de campagne garnie de cuir avec un couroir qui autrefois fermoit à cadenas, doublé d’un ras vert, et enfin sur les bois de charpente une planche de bois d’ormeaux traversant les deux traverses et deux mauvais châssis de fenêtre, apprécié le tout à 60 livres.
- Eaux et Rocailles : vraisemblablement une revue du genre "Maisons et jardins" de l’époque. Je n’en ai trouvé aucune trace dans mes recherches sur les publications du 18ème siècle
- roquille : mesure pour les liquides, égale au quart d’une chopine, soit environ 12cl. Une roquille se subdivise en 2 canons
- bouveté : passé au bouvet, rabot dont se sert le menuisier pour faire les rainures et les languettes au moyen desquelles on assemble les planches en panneaux (ML)
- couty pour coutil : toile serrée, croisée et lissée, en fil de coton, propre à envelopper les matelas, des oreillers (ML)
- pochée : le contenu d’un sac, d’une poche. La pochée vaut 3 boisseaux mesure de Saintes
- ras : étoffe croisée et unie, de laine ou de soie, dont le poil ne paraît pas (ML)
- couroir : ? peut-être pour courroie
- La chambre au bout des greniers (p. 255) Glossaire et commentaires
Parvenus dans la chambre au bout desdits greniers où est construite une cheminée sous le pavillon, il y a aussi été mis en évidence
- 60 planches chalattes de bois d’ormeau éparses sur le planché, deux échelles à rollons, l’une de 10 et l’autre de 15 et sur les soliveaux du premier et second étage dudit pavillon au-dessus la ditte chambre, une échelle platte pour recouvreur en ardoise à huit marches, estimé le tout 36 livres.

Et parvenus dans un petit réduit derrière la ditte chambre où sont construites des latrines à un seul trou, y a aussi été représenté
- une ancienne et mauvaise malle couverte de cuir, deux aussi petits mauvais coffres en marchepied presque remplis de vieux et inutiles papiers, deux petites caisses en forme quarrée de bois dur, 14 bras de fauteuil ébauchés de bois de noyer avec 30 autres morceaux de bois aussi de noyer, destinés pour la faction desdits fauteuils, estimé quatre livres.

Retournés par le même grenier avant d’être parvenu à l’escalier en pierre, on nous a fait observer un lieu abandonné sur l’office dudit château,
- quatre caisses d’orangers demi neuves, dont deux défoncées, une cage à perdrix chanterelle, huit futs de fauteuils bois de noyer, neuf madriers de bois de chesne de six et sept pieds de long, et un tas de planches chalatte de toute espèce, rognures de planches et solliveaux de différentes longueurs, le tout estimé 48 livres.
- chalatte ou chalasse (Saintonge) : planche mince pour les toitures, ou chanlatte (ML)
- chanterelle : se dit des oiseaux qu’on met en cage pour en attirer d’autres dans les pièges qu’on leur tend (ML)
- Le couloir du rez-de-chaussée (p. 258) Glossaire et commentaires
Descendus par le dit escalier jusques à la grande porte d’entrée dudit château ouvrante sur le plafond de celui saillant dehors sur la cour a été mis en évidence dans le collidor conduisant dans la salle à manger
- un grand coffre de bois blanc ferré dans tous ses coins avec une poignée chaque bout à ferrure et à clé, estimé neuf livres. Et attendu qu’il a été déclaré ne contenir que des papiers, l’ouverture en a été différée pour en faire l’examen après la description des autres meubles. Suspendu à un portemanteau à neuf supports a aussi été représenté et mis en évidence deux brides et un bridon pour cheval, ayant leurs mors et leurs garnitures à demi neufs, estimés 12 livres.
- deux mauvaises paires de bottes demi forte avec chacune leur épron, trois mauvais coussins pour selle, une vielle courpière, deux mauvaises sangles et une souventrière, le tout estimé six livres.
- Un arnais complet pour deux chevaux de voiture estimé avec les trêts et une bride de cheval de brancard la somme de 48 livres.
- Sur la place dudit collidor trois salloirs de différente grandeur terre de bujour, quatre pots de même terre, quand chacun desquels un pied de jasmin d’Espagne avec la terre suffisante pour leur nourriture, neuf autres pots à fleurs même terre dont six garnis de rosiers ponpon, un de girofle, deux d’oeuillets, cinq autres pots aussi à fleurs de fayance, dont quatre garnis d’oeuillets et le cinquième d’un petit oranger que le jardinier croit mort, deux supports en fer pour caisse de voiture fort mauvais cassés et hors de service, deux paires d’entraves de cheval en fer, une table ronde sans pieds, une mangeoire pour volailles et deux petits mauvais morceaux de chalatte, le tout estimé 50 livres.

Dudit collidor entrés dans un petit réduit sous la seconde marche et second plafond du grand escalier par la porte qui ouvre sur le dit collidor y a été observé et représenté
- un vieux mors de bride avec ses bossettes, quatre mauvaises courpières, un très mauvais caparasson, deux courroies de malle, un fouet, un bridon et quatre courroies de selle comme aussi deux grands couroirs de cuir blanc en forme de guide, le tout estimé huit livres.
- Sur le planché dudit réduit environ un cent d’os, un mauvais ballais de mil, cinq étriers de fer, deux pots de terre dans lesquels sont un peu de couleur grise, avec trois vanettes de bois d’ozier, un boisseau, sa raze, une pelle à vanner de bois de noyer un peu fendue dans le bout de son pallot, le tout estimé six livres.
- Sur le même planché un petit tas d’avoine en contenant 15 boisseaux à la mesure de Saintes, évalué à raison de cinq livres la pochée, revient pour le tout à 25 livres.
- collidor : corridor
- courpière : sans doute pour croupière, partie du harnais qui, passant par-dessous la queue du cheval, vient se rattacher à la selle ou à la sellette par-dessus le croupe (ML)
- sous-ventrière : longe de cuir, grande sangle qu’on passe sous le ventre d’un cheval attelé (ML)
- terre de bujour : la terre qui sert à fabriquer les bujours (Poitou & Saintonge), cuviers à lessive, de forme ronde.
- entraves : liens qu’on met aux jambes des chevaux pour les maintenir, les empècher de ruer pendant le ferrage, par exemple (ML)
- bossettes : ?
- caparaçon : espèce de housse ou de longue couverture plus ou moins ornée, s’étendant quelquefois jusqu’à le tête, et destinée à protéger le cheval contre le froid, la pluie, les insectes (ML)
- vanette : petit van en osier pour ôter la poussière de l’avoine (ML)
- raze : rase ou radoire, baguette ou règle pour raser (rader) le grain sur le boisseau. Cette règle a une face carrée et l’autre ronde. Les grains et les farines se rasent (radent) avec la face ronde (ML)
- La salle à manger (p. 265) Glossaire et commentaires
Sortis dudit lieu et passés dans la salle à manger au bout du dit collidor a été représenté par la ditte dame
- une paire de chenets de fer battu à doubles branches et à pommes, une pince aussi de fer, cassée en deux, estimé neuf livres.
- Plus une table à repas de huit couverts bois blanc sur son pied en cadre bois de chesne fort vielle estimée trois livres.
- Une autre table quarrée de trois pieds quatre pouces de long, 22 pouces de large, avec un tiroir à boutons de bois de cormier sur son pied de bois de chesne tourné estimée cinq livres.
- Plus une autre table en forme de bureau même bois ayant deux tiroirs dont l’un ferme à clef montée sur quatre pieds servant au receveur, de quatre pieds de long sur 20 pouces de large, estimée neuf livres.
- Plus une autre table à quatre couverts bois blanc sans pieds avec un petit siège de fontaine aussi de bois blanc agraffé au mur estimé trois livres.
- Plus quatre fauteuils bois blanc garnis de jonc, l’un peint couleur brune, cinq chaises même bois, même garniture peintes d’égale couleur brune, estimé le tout à 10 livres.
- Plus trois chaises en menuizerie bois de serizier, leur siège et dossier garnis de velours d’Utrecht à grandes rayes vertes et petites blanches, avec une autre chaise même bois, son siège et dossier garni de tapisserie d’Aubusson, estimé le tout à neuf livres.
- Plus un bâton de six pieds en forme de toise ferré des deux bouts, marqué de pied en pied avec des cloux, un vieux mauvais fusil rouillé et inserviable dans son état actuel, estimé néanmoins trois livres.
- 13 pots à fleurs dont 12 de terre de bujour et un de fayance, cinq des premiers garnis d’orangers et citronniers, les sept autres de jasmin d’Espagne, dans chacun un pied, et le 13e qui est en fayance garnis d’un beau pied d’œillets estimé, attendu que les dits orangers n’ont pas espoir de prospérer, à 13 livres.
- Plus une romaine en fer pour peser, une ardoise de 10 pouces au carré sur laquelle est tiré un cadran solaire, et une feuille de feaux enmanché, et un morceau de bois en forme de couteau pour raser quelques hayes, estimé le tout à 24 sols.
- Plus un buffet de sapin à deux portes fermant à clef, estimé à 12 livres.

Ouverture faitte de la porte gauche dudit buffet, observé qu’il est à trois étages dans le bas desquels s’est trouvé
- un petit sac de toile rousse dans lequel est une livre de plomb en grain, un autre petit sac même toile dans lequel est deux livres d’autre plus gros plomb aussi en grain, deux bouteilles de verre à trois roquilles, dans chacune desquelles est un peu de vin blanc, trois autres petits sac même toile vuides, cinq gougeons de fer de six et huit pouces de long, un petit étoc en fer et à main, une feuille de rape en taule, un épron sans garniture et deux brosses fortes l’une en auvalle et l’autre formant un carré long, le tout estimé six livres.
- Dans le second desdits étages s’est trouvé un marteau pour marquer des lettres E C X, deux petites bayonnettes avec leurs fourreaux, un petit cachet de cuivre jaune monté en bois pour imprimer le nom Gadeville, une alaigne, un couteau à manche de bois, deux petites vrilles l’une desquelles à son manche cassé, un petit tailloir, une pierre à éguiser couteau, une autre pierre fine pour éguiser rasoir, forme carrée, un grand cloux à tête, un apaux de perdrix rouge en bois de buis, le bec d’une flutte avec une espèce de tabatière de bois qui se joignant l’un à l’autre formant un apaux, une très petite ouillette de bois, trois preuves pour eau de vie, deux sacs l’un de grosse toile et dans lequel sont deux gourmettes de bride de cheval et l’autre de toile à carreaux, huit vrilles de différentes grosseurs, un paquet de papier enveloppant quatre petites fiches d’armoire, un petit verroux à ressort et un petit fléau, le tout pour armoire, deux filets ou mors de bride et un bridon, le tout neuf sans garniture, une petite boitte de fer blanc dans laquelle est un peu de thé, une autre petite boîte de bois fort mauvaise dans laquelle sont une petite pince, un clou à deux pointes, un monte ressort, quatre tire bourre, trois petits paquets de pointes de Paris, et une petite pince, une bouteille de verre à trois roquilles, le tout estimé à 12 livres.
- Dans le troisième desdits étages, une poire à poudre de chagrin, sa virole de cuivre et un sac à plomb, quatre paires de scizeaux de différentes grandeurs, une petite tenaille, une pince, un morceau d’assier pesant environ une livre, un tourne vice, un couteau à pied, une éprouvette de comparaison de la fabrique de Conty, avec son petit sac de molton et sa boitte de fer blanc, un petit sac de peaux dans lequel sont deux livres de balles et lingaux, trois petites cuilleres de buis et une poivrière de même bois, un vieux ganif manche d’os, un petit paquet contenant un carrelet, et les fers de six allaignes droites et courbes, trois couteaux en forme de serpette, deux de manche de corne et l’autre manche de fer, une autre boitte de fer blanc dans laquelle est qu’une petite mauvaise éprouvette, deux petits scizeaux et une alaigne à manche de bois, deux gros greleaux de cuivre pour mulets, un petit paquet de limes en contenant sept forts petites et rouillées, une bouteille de vin blanc dans laquelle est une liqueur à moitié, une petite boitte de bois blanc garnie de papiers forme carrée dans laquelle sont quatre petits grelaux, cinq pierres à fusil de païs, une grande éguille batière, et 7 pierres de fusil agathe fine, un morceau de bois à savonnette en laquelle en est une petite, trois autres boittes à poudre dont deux de chagrin à virolle de cuivre et l’autre de cuir bouilli, deux sacs à plomb de peaux a virole de papier bouilli, deux petits appaux pour cailles, un gros clou, un guimbelet, trois grosses allaignes en manches de buy, un autre petit sac de toille de rousse dans lequel sont plusieurs crochets, un pied de géométrie en cuivre et deux compas l’un un peu plus grand que l’autre, le tout estimé à la somme de 12 livres.
- Et ouverture faitte de l’autre porte dudit buffet il a été vérifié qu’il n’y est déposé que quelques papiers à l’usage journallier du receveur desquels le triage et description est renvoyé après l’inventaire des gros meubles.
- Plus une armoire à deux portes fermant par une seule serrure, un tiroir par le bas fermant à clef, ses poignées en fer, de bois de noyer, garnie de ses fiches du haut et du bas des dittes portes et de toutes autres ferrures bonnes et presque neuves, estimée la somme de 100 livres.
- Ouverture faitte des portes et tiroir de la ditte armoire nous n’y avons apperçu que des papiers dont la description est renvoyée avec les autres à la fin du présent inventaire.
- siège de fontaine : planchette sur laquelle on installe une fontaine qui sert à se laver les mains
- velours d’Utrecht : velours chaîne réalisé principalement à partir de poil de chèvre et souvent décoré par frappage. Sert en ameublement.
- serviable : qui peut servir. Inserviable : qui ne peut plus servir.
- étoc : ? peut-être s’agit-il d’une enclume portative pour battre la faux, qu’on appelle aussi forge en Saintonge
- tailloir : ?
- ouillette : entonnoir
- preuve pour eau-de-vie : ?
- tire bourre : outil de tonnelier (ML)
- chagrin : cuir grenu fait d’ordinaire d’une peau de mulet ou d’âne. Peau de chagrin (ML)
- couteau à pied : ?
- carrelet : lime douce
- allaigne : vraisemblablement pour alène, poinçon de fer dont on se sert pour percer et coudre le cuir (ML)
- greleaux : grelots
- aiguille bâtière : aiguille pour coudre les bâts, selles des chevaux
- bois à savonnette : ?
- guimbelet : sorte de tarière à l’usage des tonneliers, vrille pour percer une barrique. En Saintonge, les tonneliers étaient appelés guimbeletiers (ML)
- toile de rousse : ?
- L’office (p. 280) Glossaire et commentaires
Ensuitte étant tous entrés dans un petit cabinet par une petite porte fabriquée dans le mur de refend de la ditte salle appelé l’office a été représenté et mis en évidence
- deux salloirs de terre cuitte avec deux couvertures de bois dans lesquels il n’y a qu’un peu de saumure, estimés la somme de 9 livres.
Plus deux petites baillottes, l’une plus grande que l’autre, garnies de deux cercles, dans la première plus grande, un peu de sel revenant de la viande en laquelle elle a été sallée, dans la seconde plus petite environ un cent de vieux et mauvais bouchons de bouteille qui ont servi, sous laquelle est un morceau de chalatte bois d’ormeau de deux pieds de longueur est sur icelui un pannier clissé fort petit, dans lequel est environ un demi picotin de prunes cuittes, estimé à trois livres.
- Plus un garde-manger garni de sa toille de canevat, mauvaise, percée et rapiècée, deux flambeaux de cuivre jaune, un autre flambeau à main même cuivre, un moulin à caffé et un petit réverbère en fer blanc, le tout placé à extrémité au-dessus du vesselier construit dans ledit office, estimé à six livres.
- Dans l’étage plus bas un petit antonnoir de fer blanc vulgairement appelé ouillette, quatre petites truites ou jaux de bois blanc, un grand plat de service ovalle, une assiette ronde, un autre plat mazarine aussi de service et un autre petit plat de service, le tout de fayance, les deux premiers articles cassés, estimé avec deux petites cuilleres de bois 30 sols.
- Dans l’autre étage au-dessous formant le premier en montant, deux plats à soupe, l’un tout gris marbré, l’autre blanc dans le dedans, sept plats de service ovalles, deux autres plats aussi de service forme ronde, une soupière et son couvercle, deux cocquetiers, deux tasses à café, trois souscoupe, le tout de fayance commune et de pays, une lardoire de bois pointe de fer, deux petits pots de terre, et deux petits antonnoirs vulgairement appelés ouillettes, de fer blanc, l’une neuve et l’autre uzée et fort mauvaise, le tout estimé à quatre livres.
- Au-dessous dudit étage sur une table de bois de sapin posé sur trois tréteaux sont 15 bouteilles de verre de trois roquilles dont six remplies de vin de Bordeaux, deux huilliers et porte-huillier de terre, un sucrier sans couverture, une jatte fayance de Strasbourg, 20 assiettes, un petit salladier, deux plats ronds, un pot à graisse à ance, deux autres pots forme longue, et une cuvette le tout de fayance de pays, estimé le tout la somme de 15 livres.
- Sur le pavé de la ditte office en petits carreaux de brique sont deux petits chenets de fer battu à pomme, 10 bouteilles de verre vuides, trois flacons aussi de verre dans lesquels son confits dans du vinaigre des pimants, cornichons, et fleurs de genets, un métier de bois et son pilon, un seilleau tout neuf sans ferrure dans lequel est environ six livres de suif en racine (?), un pot de terre de gré vuide, un petit pot à ance de fayance rempli de fleurs de genet confit, cinq petits barils à pot et à vin, et un autre flacon de verre de forme carrée fendu et cassé, et trois petites cruches à huille avec leurs bouchons, de terre de brizard, le tout estimé huit livres.
- Plus les planches, listeaux qui forment le dit vesselier, de même que la table et les tréteaux ainsi que les autres planches qui forment les trois étages dans le bout, estimé à 12 livres.
- Sur lesquels trois étages au bout s’est trouvé trois autres bouteilles, un plat à soupe, une terrine en forme de lièvre, un petit pot à lait, une petite caffetière, un porte-huillier, une carafe à huile, une grande assiette, une couverture de sucrier, le tout fayance commune, un pot à confiture, un seilleau, une tasse et sa souscoupe de fayance, une teyere aussi de fayance blanche commune, huit verres à pied et un tournebroche en fer avec sa corde, sa clef, son balancier orné d’une petite clochette pour avertir les cuisiniers de la nécessité de le monter, le tout estimé par ledit sieur juré priseur la somme de 30 livres.
- Plus dans un placard au bout dudit office trois pots de terre, deux gris, l’autre noir, un crugeon à huille, un grand cornet, un filet avec ses piquets nommé allier pour les cailles, un pot et une assiette de fayance blanche, un coquemard de terre garni, et auprès dudit placard quatre vieux vilains mauvais fusils hors de service, rouillés et les platines sans jeu, uzés. Dans le même office suspendu à un clou un sachot de toile demi blanche dans lequel sont deux pièces de ret vulgairement appelées nappes avec leurs 12 piquets tournés pour la chasse des tourterelles, allouettes, et hirondelles, auprès aussi suspendu un gros crochet a peser jusqu’à 100 livres avec sa boule et un tamis à passer farine, le tout estimé à 24 livres.
- Plus une lanterne en triangle à trois vitres dont l’une est adiré, en fer blanc propre à mettre dans un escalier, trois casseroles de terre cuitte, un pot à ance et une bouteille l’un et l’autre de terre vernie, un sucrier d’etaing fin, cinq pots à confiture, deux petits pots à moutarde, et une petite mangeoire pour oizeaux, le tout de fayance, deux réchaufs de terre d’argile, un pot à beurre de même terre dans lequel sont plusieurs graines de cercifix, et autres racines, une assiette de terre et deux brosses destinée à nétoyer les souliers avec une petite bouteille de verre où est l’huille, une vieille mauvaise serrure en bois avec sa clef, un petit mortier de pierre avec son pilon de bois tourné, une vieille et mauvaise carnacière, une vieille et mauvaise sangle, deux estampes en fer manche de bois, l’une marquant les lettres C H D E X et l’autre G D, une petite truelle, une pelotte de fil retord, trois différents rets à prendre oizeaux, un pot de fer fort mauvais, et auquel manquent deux pieds, une petite mauvaise mesure pour donner de l’avoine aux chevaux, trois escieux pour brouette et une clef de voiture, le tout en fer, une grande bouteille clissée en corde vulgairement appelée dame janne, une petite échelle à sept rollons, une toise de neuf pieds de long, et un crochet à 19 pointes avec sa corde et sa poulie, estimé le tout à huit livres.
- Et sur la voûte du trésor où on parvient par la ditte échelle à rollons s’est trouvé un petit boutillon bois d’ozier avec sa ramelle, deux châssis de fenêtre pour grenier garni de toile de caneva, une petite ardivelle, une petite poille à caffé, trois poulies et un petit tas de vieilles ferrailles de démolition, le tout fort mauvais et mis au rebut estimé à 25 sols.
- baillotte : petite baille, vase de bois appelé aussi baquet.
- chalatte ou chalasse (Saintonge) : planche mince pour les toitures, ou chanlatte (ML)
- picotin : mesure pour donner l’avoine aux chevaux, de valeur approchant 1/4 de boisseau, soit 3,25 l (ML)
- jau (Saintonge) : robinet de barrique (ML).
- truite : pour trutte, tuyau ou cannelle de cuvier à lessive
- mazarine (Saintonge) : grand plat en terre cuite qui va sur le feu (ML)
- lardoire de bois pointe de fer :
- fleurs de genets confites au vinaigre : connaissiez-vous cette recette ? Pourquoi ne pas l’essayer ?
- métier de bois et son pilon : probablement une erreur de plume, pour mortier
- seilleau : seau
- terre de brizard (Saintonge) : sol dérivé des dépôts tertiaires et composé d’argile (ML)
- listeau : liteau, tringle de bois fixée à un mur, pour porter une tablette (ML)
- allier : ou hallier, filet à grandes mailles, tendu sur deux bâtons, dont on se sert pour prendre les cailles ou les perdrix (ML)
- rets vulgairement appelés nappes : filets servant à la chasse
- boutillon : panier tressé à deux anses souples et couvercle
- ramelle (Saintonge) : anse de panier, de seau, de marmite (ML)
- ardivelle (Saintonge) : penture de volet (ML)
- Le trésor (p. 294) Glossaire et commentaires
Ensuite sortis de la ditte office et passés dans le lieu appellé le trésor qui a également sa porte ouverte dans la ditte salle à manger, et dans le coin d’icelle, il s’y est trouvé
- dans un sac un millier de cloux d’escot(?), cinq brasses de cordes neuves de la grosseur du doigt, deux barils de noir de fumée, deux gons et cinq pattes de fer, un petit feuillet, trois cognées, l’une desquelles est sans manche, deux essées plattes, deux fourches de fer à trois branches, un petit achereau, une serpe vulgairement appelée volant. Plus dans un sac de toile environ un demi cent de pierre à fusil, plus quatre autres petits sacs dans lesquels il y a différentes graines pour le jardin, et un fouet a fouetter vin, le tout estimé à la somme de 30 livres.
- Plus environ un cent de gros cloux, un petit bissac où il y a différentes ferrailles, une masse de plomb du poids d’environ six livres, un vireberquin avec quatre mèches de fer, deux scizeau, un marteau de maréchal, deux petites bouteilles de verre fort, deux flacons de verre simple dans lesquels il y a quelques drogues que nous ne connoissons pas, une poulie, une truelle de couvreur, quatre jaux de barrique de bois blanc, une mèche en forme de guimbelet, trois allaignes, deux limes et une petite pince de fer, le tout estimé à la somme de six livres.
- Plus dans le placard appliqué dans le mur auprès de la croisée composé de quatre étages, s’est trouvé dans le premier trois soupières avec leurs couvertures de fayance commune, une grande tasse et sa souscoupe, une tasse, un petit pot et sa couverture, ces derniers objets de fayance de Strasbourg, et un petit verre à liqueur, le tout estimé à la somme de 7 livres.
- S’est trouvé un salladier, une teyère, et un porte-huillier de fayance commune, six souscoupes, une tasse dans la forme faitte en canard, deux tasses avec leur couverture, ces derniers objets de fayance de Strasbourg, huit assiettes et deux plats, un grand et l’autre moyen, de porcelène, trois petites bouteilles de verre blanc, deux fiolles également de verre blanc et une lampe de cuivre rouge, le tout estimé neuf livres.
Dans le troisième étage s’y est trouvé un gros peloton de chanvre, 17 assiettes de porcelène de différentes formes, trois plats de fayance dont l’un, forme ovalle et les autres longs, un salladier de fayance de Strasbourg, une poire à poudre en forme de gourde et un petit pot de fayance commune, le tout ensemble estimé à 10 livres.
- Et dans le dernier étage au bas s’y est aussi trouvé deux plats de service de porcelène forme ronde, un grand et l’autre moyen, un pot à eau avec sa cuvette de fayance de païs estimée par ledit sr Crugy à six livres.
On appelait trésor la pièce des châteaux où l’on stockait les papiers de famille et autres documents précieux d’une seigneurie. Son accès était protégé.
A la date de l’inventaire, c’est devenu une sorte de débarras.
- cloux d’escot : ? peut-être s’agit-il de clous d’esclots, c’est à dire sabots
- feuillet : espèce de scie tournante du tonnelier (ML)
- essée (Saintonge) : large pioche pour défoncer les parcelles destinées à la plantation des vignes (ML)
- hachereau : petite cognée de bûcheron qu’on peut manier d’une main (ML)
- volant : instrument à lame courbe avec un long manche qui tient de la serpe et de la faucille (ML)
- vireberquin : vraisemblablement vilbrequin
- guimbelet : sorte de tarière à l’usage des tonneliers, vrille pour percer une barrique (ML)
- La chambre à suite (p. 301) Glossaire et commentaires
Sortis dudit lieu nommé le trésor, traversés la salle à manger et entrés dans la chambre à suitte, ayant vue par une seule croisée au nord, il s’y est trouvé et que ma ditte dame a mis en évidence
- un bois de lit à la duchesse de bois de noyer sur lequel est une paillasse, deux matelats piqués en laine, l’un couvert de toile à carreaux, l’autre de toile blanche, un lit et un traversin de plume, de coite à grandes rayes, vieux et ancien, un couvre pieds piqué de toile couleur roze, une courtepointe aussi piquée en toile blanche, son dossier et ciel piqué en soye de différentes couleurs et différentes étoffes, ses rideaux, pente et bonne grâce d’un cadi gris blanc, bordé d’un ruban assorti, vieux antique et piqué de teignes, estimé le tout la somme de 150 livres.
- plus sur la place deux bois de lit à la duchesse sans ferrure, ni aucune garniture tout neufs, préparés pour être placés, les deux de même grandeur, estimé 24 livres.
- plus une commode vernie, de bois d’acassia, à trois tiroirs égaux garnis en cuivre fermant tous en clef, antique et piquée, estimée la somme de 20 livres.
- Ouverture faitte desdits tiroirs, il ne s’y est trouvé que des papiers dont l’examen et description a été renvoyée comme les précédents.
- Auprès de la ditte commode une malle garnie en cuivre fermant à clé et à cadenat avec les poignées aussi en cuivre, son dedans en toile, le tout dans un état de service, estimé huit livres.
- Ouverture faitte de la ditte malle, il ne s’y est trouvé et n’y a été reconnu que des linges et hardes servant à l’usage de la personne de la ditte dame d’Ecoyeux.
- plus dans la même chambre une autre vieille malle fort mauvaise, plus grande que la précédente, également couverte de cuir déchiré et enlevé en plusieurs endroits, fermant à deux clefs, estimé à trois livres.
- Ouverture faitte de la ditte malle, il ne s’y est rencontré que des papiers dont l’examen et la description a été remise comme les précédents cy-dessus.
- plus six chaises en bois de noyer, leur siège et dossier garnis d’étoffes de soie cramoizie, vieilles et antiques, quelques-unes déchirées dans leur siège, et un fauteuil même bois garni sur son siège et au dossier d’une tapisserie d’Aubusson assez bon quoique vieux, estimé la somme de 21 livres.
- Dans la cheminée de la ditte chambre s’il est trouvé une pelle à feu et une mauvaise tenaille ayant une de ses branches cassée et adirée, estimé avec une petite table en guéridon sur quatre pieds en sculpture de bois de noyer à la somme de quatre livres.
- Dans un placard construit au coin de la ditte chambre s’est trouvée une broise en crin toute neuve, une petite serrure de fouts(?), avec sa garde et la clef, un vieux couteau de chasse sans foureau, une autre serrure de moyenne grandeur, sa garde et sa clé, un pinceau tout neuf, une scie à main, un étuit à razoir, une pierre pour les passer, trois bouteilles de verre de trois roquilles, un pot de terre, une paire de gans de laine, un petit madre de bois et une boîte de fer blanc à mettre thé, le tout estimé trois livres.
Plus dans un placard pratiqué dans le même mur derrière la porte d’entrée de la ditte chambre il s’y est aussi trouvé trois pots à fleurs, deux plus grands, un plat à barbe et une cuvette de fayance commune, le tout estimé 50 sols.
- Et derrière le dossier du susdit lit monté en la ditte chambre est un coffre en marchepied de bois de noyer, fermant à clé, sur lequel est un jeu de tric trac avec ses cornets et pions, une petite boitte de bois mince d’un pied de longueur sur sept pouces de large autant d’hauteur et un bidet de fayance commune montée sur son fût de bois de noyer, estimé le tous 15 livres.
- Ouverture faitte dudit coffre, il ne s’y est trouvé que de vieux papessards et mémoire vieux et inutiles.
- lit à la duchesse : lit à baldaquin avec ciel. La différence avec le lit à quenouille ou à colonnes est que pour le lit à la duchesse le ciel est fixé au mur, et il doit donc être adossé à un mur, ce qui n’est pas nécessaire pour le lit à quenouille.
- coite : couette, lit de plume. Couette ne se disait que du lit des pauvres gens qui n’avaient pas les moyens d’enfermer la plume dans du coutil et qui n’y mettaient que de la toile (ML)
- courtepointe : couverture de lit faite d’une étoffe double piquée point contre point, et dont l’intérieur est garni de coton, de ouate ou de laine (ML)
- pente : bande d’étoffe autour des rideaux et du ciel de lit (ML)
- bonne grâce : les petits rideaux qui étaient des deux côtés du lit, et qui ne se repliaient pas (ML)
- cadis : gros drap bourru, sorte de serge de laine non peignée, de bas prix, du genre des bureaux, mais dont il différait surtout par la variété des couleurs (ML)
- broise en crin : ?
- madre (Saintonge) : plat de bois (ML)
- papessards : vieux papiers
- La chambre au-dessous du pavillon (p. 309) Glossaire et commentaires
De la ditte chambre passés par la porte ouverte dans celle au-dessous du pavillon, ma ditte dame y a représenté et mis en évidence
- un bois de lit à la duchesse de noyer sur lequel sont une paillasse, deux matelats piqués en laine, leur couverte de toile à carreaux, l’autre son dessus de scyamoise à rayes bleues et le dessous d’une toile blanche, un lit et traversin de plume, vielle coite à petites rayes, une couverte de bazin, une autre de laine avec un couvre pieds piqué en soye, un orillet même coitte à petites rayes plus nouvelles, son dossier, ciel, pente, bonne grâce et rideaux d’un cadi jonquille, festonné et bordé d’un ruban mordoré, le tout estimé avec la table de nuit auprès de bois de noyer, la somme de 200 livres.
- plus une table à jeu de bois de noyer à pieds de biches, son tapis de drap vert estimé 7 livres 10 sols.
- plus un fauteuil en confessionnal, son siège, dossier et appui bras garni d’une vielle tapisserie, le fut étant de bois de noyer, estimé neuf livres.
- plus trois chaises aussi bois de noyer ayant leur siège, dossier fourrés et garnis de velours de trait à rayes rouges, vert et blanc pareilles à celles écrittes dans la salle à manger, estimées les dittes trois chaises à six livres.
- plus un fauteuil à bras de bois blanc garni de jonc, matelassé sur son siège au dossier et sur l’appui des coudes d’un damas fus-gallet vieux et mauvais, et deux chaises de bois blanc foncées en jonc, l’une ayant son siège beaucoup plus large que l’autre, estimé le tout quatre livres.
- plus deux chenets de fer battu à double branche et à pommes, une pelle, pincette et barre formée d’un vieux canon de fusil, le tout estimé neuf livres.
- plus une petite armoire à deux portes haute et basse, l’une et l’autre fermant à clé avec un tiroir au milieu, de bois blanc peinte couleur noire estimé par le dit sr Crugy 15 livres.
- Ouverture faitte des portes de la ditte armoire par la ditte dame, il ne s’y est rien trouvé que quelques petits papiers comme lettres, poches pour graines et autres inutiles.
- Plus une autre armoire à deux portes, l’une fermant à clef, l’autre à verroux à ressort, crochet et loqueteau de bois d’acassia et ormeau garnie de ses fiches du haut au bas, estimé la somme de 150 livres.
pistolet d’arçon - long. 16,5 cm

- Ma ditte dame ayant fait ouverture de la ditte armoire, observé que le dedans est composé de cinq étages, sur lesquels il ne s’est trouvé qu’un fusil canon espagnol monté en bois de noyer, sa culasse en fer, la mire et l’ornement où se pose la main droite en argent, estimé avec son fourreau en cadi vert à 60 livres.

- plus deux pistolets d’arson de la fabrique de Fursi à Pontarlier, montés en bois de noyer, culasse en fer, estimés 24 livres.

- plus une selle de cheval garnie de velours cramoisi bordée d’un galon en soye de même couleur avec sa housse même velours et même couleur, bordée d’un galon d’or, le tout estimé la somme de 72 livres.

- plus un fourreau de fusil en bazanne, fort mauvais, trois carafes de verre estimé à 20 sols.

- Le surplus qui s’est trouvé dans la ditte armoire ne consiste que dans un petit miroir de toilette fort vieux et antique, sa glace étant soutenue par un galon en argent qui est collé et quelques papiers comme lettres et autres inutiles, estimé ledit miroir 24 sols.

- plus une petite table de bois de cerisier dans la forme d’un carré long, ayant un tiroir à bouton à chaque bout, montés sur son pied carré de même bois, estimée sept livres.

- scyamoise : siamoise, ancienne étoffe de soie et coton, imitée de celle que les ambassadeurs de Siam avaient offerte à Louis XIV, avec chaîne en soie écrue, trame en coton peint (ML)
- bazin : sorte de futaine fine et à poil, étoffe croisée dont la chaîne est de fil et la trame de coton (ML)
- orillet : sans doute pour oreiller
- velours de trait : ?
- damas fus-gallet : damas, nom que l’on donnait au 18ème siècle à une sorte de linge ouvré, qui se manufacturait en Basse-Normandie (ML). Fus-gallet : ?
- foncé : dont le fond est fait de
- pistolets d’arçon : petits pistolets qui peuvent se placer dans l’arçon, pièce de bois cintrée qui fait partie de la selle (a donné "désarçonner")
- fabrique de Fursi à Pontarlier : ? je n’ai pas trouvé de mention d’une fabrique d’armes à Pontarlier au 18ème siècle
- basane : peau passée par le tan, qui n’est pas corroyée (ML)
- Le cabinet de commodités (p. 317) Glossaire et commentaires
De la ditte chambre passés dans le petit cabinet de commodités auprès par la porte qui y communique, y a aussi été mis en évidence
- trois paires de bottes molles, et deux embouchoirs, toutes usées et presque inserviables, estimées avec un très mauvais fusil, et quatre pots de fayance commune du pays, à 16 livres.
- La chambre du receveur (p. 318) Glossaire et commentaires
Sortis dudit lieu, repassés par la ditte chambre et montés ensemble dans la chambre du receveur, prenant jour par deux croizées, l’une ouverte sur la cour et l’autre dans le derrière dudit château, ma ditte dame y a représenté et mis en évidence
- deux lits jumeaux composés des bois de lit à colonne de bois de noyer, foncés dessus et dessous, sur lesquels sont leurs paillasses en grosse toille, un matelat de laine, piqué en toile à carreaux, un lit et traversin de plume, une vielle coite à grande rayes chacun deux couvertes de laine verte et blanche, leur rideaux, pente, bonne grâce, ciel et dossier d’étoffe de ménage couleur verte bordés d’un ruban même couleur, le ciel de tous les susdits lits déchiré, et les dits rideaux et autres garnitures uzées et piquées par la teigne, estimés lesdits lits l’un et l’autre ensemble à la somme de 150 livres.
- Plus une grande armoire à deux portes de bois d’ormeaux toute neuve garnie de ses fiches et une serrure à l’une des susdittes portes, l’autre fermante en le dedans avec un verrouil à ressort, un crochet et loqueteau, estimé par le dit sieur Crugy à 72 livres.
- Ouverture faitte de la ditte armoire par le sr Martin receveur dudit château en présence de ma ditte dame, celle-ci y a reconnu que le peu de linges et hardes qu’elle contient appartient au dit sr Martin, raison pour laquelle il n’en a été fait aucune description et la ditte armoire a été refermée.
- Auprès de laquelle ditte armoire et placée une petite bibliothèque à quatre tiroirs libres et 10 niches faites exprès pour être posées sur le bureau précédemment décrit et trouvé dans la salle à manger, laquelle bibliothèque toute neuve a été estimée à six livres.
- Plus deux tables l’une sur laquelle est un tapis de cadis vert doublé d’une toile blanche, à deux tiroirs fermant à clef de bois de noyer en forme d’un carré long montée sur quatre pieds tournés et l’autre fort petite à pieds de biche, de bois de cerisier avec un tiroir, estimées les deux et le dit tapis la somme de 12 livres.
- Ouverture faitte par ma ditte dame, tant des tiroirs des dittes tables que de la ditte bibliothèque, il ne s’y est trouvé rien.
- Plus a été mis en évidence par ma ditte dame une grande encognure de trois pieds de haut à deux portes de bois d’acassia et de noyer fermant à clé, estimé 12 livres.
- Sur laquelle encognure est placée une pendule à poids qu’on a déclaré avoir été nouvellement acquise par le feu seigneur d’Ecoyeux, et qui depuis son achapt n’a pas été montée, ni placée dans l’endroit destiné, laquelle pendule a été estimée la somme de 72 livres.
- Ouverture faitte de la ditte encognure, il ne s’y est rien trouvé.
- Plus a été mis en évidence un fauteuil tourné, bois de noyer, ayant son siège et dossier fourrés, garni d’une toille blanche et par-dessus d’un vieux satin à fleurs et déchiré sur le siège, deux autres fauteuils de bois blanc garni de jonc, une inquiétude, et une chaise même bois et même garniture à demi uzée, le tout estimé six livres.
- Plus dans la cheminée deux chenets de fer battu et une mauvaise pelle à feu estimé par le dit sr Crugy à la somme de six livres.
- receveur : "c’est un officier titulaire dont la fonction est de recevoir des deniers dont le payement est ordonné. Il y a autant de différentes sortes de receveurs que de causes différentes, d’où provient l’obligation de payer les deniers dont ils sont receveurs. Ainsi l’on dit receveur des tailles, receveur des décimes, receveur des restes de la chambre des comptes, &c. Il y en a une infinité d’autres." (Encyclopédie). Ici ce receveur est attaché à la seigneurie, et il semble être le principal occupant de château.
- encoignure ou encognure : meuble aux fonctions multiples et dont les formes varient selon l’emplacement pour lequel il a été prévu, l’angle formé par deux murs ou deux cloisons dans lequel il va venir s’adapter. Comme pour tous les petits meubles, c’est au XVIIIème et au XIXème siècle que l’on trouvera le nombre le plus important de modèles variés.
- inquiétude : sens inconnu qui semble désigner un type de siège
- La chambre du tonnelier (p.325) Glossaire et commentaires
De la ditte chambre passés dans celle où couchoit anciennement le thonnelier, s’y est trouvé
- un vieux bois de lit à colonne sur lequel est une paillasse de grosse toile, un lit de plume couvert d’une vielle coite à petites rayes, le traversin d’une coite à grandes rayes, une grosse catelonne blanche, ses rideaux, dossier, ciel, tour et pente d’un cadis vert, bordé d’un ruban de même couleur, troué et mauvais, le dit cadis étant piqué et rouge, estimé 48 livres.
- Plus a aussi été mis en évidence une armoire bois de noyer à deux portes, l’une d’elles fermant à deux serrures et une clef, l’autre se crochetant en le dedans par deux petits fléaux, garni d’ailleurs de ses fiches, estimé 40 livres.
- Ouverture faitte de la ditte armoire par la ditte dame il s’y est trouvé dans l’un des étages d’icelle une cuvette à ances de cuivre soufflé en argent, deux tabattières, l’une de carton vernie en noir, et l’autre de bois peint en rouge, une mauvaise petite nappe et une mauvaise paire de bas de peau blanche estimé six livres.
- Nous étant apperçus de deux tiroirs fabriqués au-dessous le second étage de la ditte armoire, ils ont été l’un et l’autre tirés. Il ne s’y est rencontré que quelques découpures de vieux linges propres pour la poille et presque impossible à reconnaître ce que c’est, sauf d’une paire de vieilles manchettes de botte et une mauvaise paire de chaussettes de fil inserviables, estimé néanmoins à cinq sols.
- Plus deux fauteuils de bois blanc garnis de jonc, un cornard et un vieux portemanteau de drap couleur feuille morte bordé d’un galon de livrée fort mauvais, estimé le tout 24 livres.
- catelonne, catelogne ou catalogne : couverture de laine, sans doute appelée ainsi à cause de son origine (ML)
- fléau : barre de bois ou de fer qui tournant par le moyen d’un bouton de fer, tient fermé un vantail (ML)
- cornard : sens incertain dans le contexte : cornard (Saintonge) : brosse de boulanger pour enlever la farine qui reste sur le pain. Ici, semblerait désigner un meuble
- La chambre sous le pavillon (p. 328) Glossaire et commentaires
Plus de la ditte chambre passés dans celle au-dessous du pavillon il s’y est trouvé
- un siège de commodités portatif de bois de cerisier, avec une très mauvaise décoration de toile à carreaux en forme de tapisserie déchirée et presque inserviable, le tout estimé à la somme de six livres.
- Plus sur la cheminée de la ditte chambre un petit trumeau d’environ 10 pouces de hauteur sur 18 de large à cadre doré estimé à sept livres 10 sols.
- Plus de la ditte chambre passés par une porte de communication dans un petit cabinet y attenant dans lequel il s’y est trouvé deux chaises de bois blanc garnies de jonc, un pot de chambre de fayance, un petit chevalet à mettre selle de cheval, deux mauvais tableaux en forme ovalle très mauvais, une paire de guêtres de peau jaune, une mauvaise boîte de bois blanc avec sa couverture, sans aucune ferrure, une petite bouteille, trois fiolles et sept verres à pattes, le tout de verre blanc et deux écuelles avec leur couverture aussi de verre blanc, le tout estimé à neuf livres.
- verres à pattes : ?
- Le grenier au-dessus de la cuisine (p. 331) Glossaire et commentaires
Plus du susdit petit cabinet passés dans les deux précédentes chambres est descendus par l’escalier en pierre dans le grenier au-dessus la cuisine, il s’y est trouvé derrière la porte d’entrée
- six vielles bandes de roues de charettes, trois petits morceaux de fer de la hauteur de six pieds chacun, un morceau de fer pour passer dans une meule et la faire tourner, un fer et deux jambières pour retenir un criminel, trois ardivelles est un petit tas de ferraille, le tout ensemble estimé neuf livres.
- Plus un peu plus loin et du même côté est un tas de petits ognons de St Trojan, un tas d’eaux, et un petit tas d’échalotte, le tout ensemble estimé à la somme de neuf livres.
- Plus dans le milieu du susdit grenier est un tas de bled d’Espagne en fusée qui peut contenir environ six sacs tel qu’il est estimé par le dit sr Crugy a raison de 40 sols le sac, fait la somme de 12 livres.
- Plus une poislonne de cuivre jaune écoulant environ un demi seilleau et une terrine de terre cuitte, le tout estimé à quatre livres.
- fer et jambières pour retenir un criminel : ce sont les fers qu’on mettait aux membres des prisonniers. Mettre aux fers. On trouve vraiment de tout dans ce grenier !
- ognons de St Trojan : jadis, la renommée de Saint-Trojan (dans l’ile d’Oléron) fut assurée par ses oignons. Les parcelles inondées par la mer étaient propices à cette culture. L’oignon tressé de Saint-Trojan était renommé sur les foires de Saintonge.
- eaux : ail, aulx
Et d’autant qu’il est huit heures du soir nous déclarons nous retirer pour prendre notre repos et avons remis ce requérant ma ditte dame marquise d’Ecoyeux la continuation du présent inventaire à demain huit heures du matin au présent château et autres lieux où elle a déclaré pouvoir y avoir quelques meubles et effets dépendant de l’hérédité dudit feu seigneur son mari, auquel jour et heure donnons intimation tant à la ditte dame qu’au dit sr Crugy à comparoitre en ce lieu.

Fait en ledit grenier en présence desdits Jean et Couchot témoins des noms, qualités et demeures mentionnées par notre scéance du jour d’hier qui ont signés avec nous laditte dame, ledit sr Crugy et ledit sr Martin.

Ainsi signé à la minutte St Mathieu d’Ecoyeux, de Crugy, Jean, Martin, Julien, Couchot et de nous notaire royal à Saintes soussigné.
- La basse-cour (p. 332) Glossaire et commentaires
Advenant le 17 du susdit mois de janvier 1787 sur les sept heures du matin nous dit notaire royal pour la résidence de Saintes soussigné en conséquence de l’intimation portée par l’arrêté de notre scéance du jour d’hier, nous sommes rendus avec les témoins cy après nommés au château de la présente paroisse et seigneurie d’Ecoyeux ou étant et introduit dans la salle à manger, y est comparue en personne la ditte Marie-Louise de St Mathieu qui ez noms, qualités et sous les réserves qu’elle agit, et qu’elle a précédemment faitte, nous a requis la continuation de l’inventaire des meubles et effets qui restent à inventorier dans ce lieu ce que lui accordons, accompagné et assisté dudit Me Allexandre Crugy huissier priseur, sommes tous avec elle descendus dans la cour dudit château où elle a représenté et mis en évidence
- un coq de dinde et quatre femelles provenus dans ce lieu dans le courant de l’année dernière, tous à plume noire qui attendu que ma ditte dame a déclaré être conservés pour graine et en produire d’autres ne sont employés ici que pour mémoire, de même qu’une douzaine de poules, deux coqs, un canard et deux cannes d’Inde, autant de canards et cannes franches surnommées batte-pavé.
- Plus la ditte dame a représenté quatre chapons et deux canards mulards qu’elle destine pour la consommation pendant son séjour en ce lieu pour la faction du présent inventaire, raison pour laquelle encore ces objets ne sont employés que pour mémoire.
- batte-pavé : une variété de canes, d’après le texte. Terme inconnu

Ce dernier paragraphe semble indiquer que le château d’Ecoyeux n’est pas habituellement habité par la famille Frétard-Chesnel. La maison a plutôt un usage de résidence secondaire
- La fuye (pigeonnier) du château (p. 338) Glossaire et commentaires
la fuye du château d’Ecoyeux - Photo P. Collenot 10/2006

A encore représenté ma ditte dame la fuye dépendante dudit château a peu de distance d’icelui dans la partie nord, où nous nous sommes avec elle rendus, et sur laquelle nous avons apperçu une volée assez honnête de pigeons fuyards qu’il ne nous a pas été possible de compter pour en fixer le nombre, mais qu’on estime pouvoir être de 60 paires.

Ouverture faite d’icelle nous n’y avons apperçu que l’échelle tournante clouée et graffée à la charpente appuyée sur un pivot dans la pierre sur la place, et comme elle fait partie de ce bâtiment on n’a pas cru en faire d’estimation, pas plus que desdits pigeons, parce qu’ils y sont attachés, qu’ils en font une dépendance et sujets à dépérition continuelle par la chasse des oiseaux de proÿe.

- Le jardin derrière les chais (p. 340) Glossaire et commentaires
Sortis de la ditte fuye, passés dans le petit jardin derrière les chais,
- il y a été représenté et il ne s’y est trouvé que deux pots à fleurs de moyenne grandeur terre de gré dans lesquels il n’y a rien dans ce moment, ayant néanmoins été estimé à huit sols.
- Le grand jardin (p. 341) Glossaire et commentaires
Ensuitte étant descendus dans le grand jardin la partie du midi dudit château, la ditte dame il y a encore représenté et mis en évidence
- deux grandes baillottes de bois de chesne, l’une garnie de trois cercles de fer, et la seconde de deux, posées dans ce lieu pour y faire séjourner et reposer l’eau que le jardinier employe pour arroser ses plantations et semences, de plus une canette même bois de chesne de moyenne grandeur garnie de ses liens et ramelles de fer attachées par une corde qui pend d’un bois élevé sur un autre, et qui les deux forment une cigogne mal construite, le tout estimé à six livres.
- Plus une grande caisse à oranger, trois autres petites mauvaises caisses bois de chesne et cinq pots à fleurs dont deux de fayance et les trois autres de terre de gré paroissant que dans les dits pots il y avoit été fait des semences de choux-fleurs qui aujourd’hui sont inutiles, estimées lesdites caisses et pots à 40 sols.

- Sortis dudit jardin retournant du côté du château, s’est présenté à nos yeux un tas de fumier consommé qui peut en contenir environ 60 charretées, mais ma ditte dame ayant déclaré que son dessein est de l’abandonner au fermier de la ditte seigneurie pour d’autant augmenter le domaine d’icelle, il n’est employé que pour mémoire, quoiqu’elle proteste néanmoins d’en répetter autant desdits fumiers à la fin de leur bail.
- Plus et près ledit tas de fumier sont placés deux piles de fagots, l’une à fourages en contenant environ un cent, et l’autre deux, de petits fagots bon bois appellé saute-en-barque et un tas de gros bois pour chaudière provenant décosses et souches d’arbres en composant environ trois charretées, le tout estimé par ledit sr Crugy y compris 300 autres fagots fourages que ma ditte dame a déclarés être entre les Plantis et le Pré Neuf de la ditte seigneurie, le lieu où ils ont été coupés et faits, à la somme de 66 livres.
- Plus dans le même endroit et à peu de distance une pièce de charpente boit de chesne, de longueur de 15 pieds écarissants 10 pouces et trois solliveaux même bois de 10 pieds de longueur grosseur ordinaire, estimés les dits bois à six livres.
- canette : mesure de liquide restée en usage pour la bière, tenant un litre (ML)
- cigogne (Saintonge) : grande perche qui permet de tirer l’eau d’un puits sans le secours de corde ou de chaîne, uniquement par contrepoids (ML)
- gré : grès
- saute-en-barque (Saintonge) : petit fagot (ML)
- Une maison dans le bourg d’Ecoyeux (p. 346) Glossaire et commentaires
N’y ayant plus d’autres meubles et effets audit château, ma ditte dame a déclaré qu’elle croyoit que le dit le feu seigneur son mari en avoit déposé dans une petite maison composée d’une seule chambre et d’un grenier au bourg de ladite paroisse d’Ecoyeux, qu’il tenoit à titre de ferme verballe du nommé Pierre Elie dit Muzet et pour le vériffier elle a requis que nous eussions à nous y transporter tout présentement avec elle ce que lui accordons et y étant tous parvenus, ma ditte dame ayant fait ouverture de la porte de la ditte chambre prenant le jour au midi elle nous y a présenté
- deux bois de lit à colonne, l’un desquels foncé dessus et dessous et l’autre dessous seulement, le premier à l’entrée ayant son dossier du haut au bas presque neuf et l’autre de différents bois mauvais, sur lequel est une paillasse formée de paille de bled d’Espagne avec une très mauvaise couverte de laine toute percée déchirée et mangée par les rats et les teignes et sur l’autre un peu de paille seulement avec une vielle ancienne et mauvaise courtepointe de toile blanche piquée en laine, ces deux couvertures inserviables, estimées par ledit sr Crugy la somme de neuf livres.
- Plus un outil de charpentier nommé chèvre pour enlever et poser gros bois de charpente avec tous ses apparaux de poulies, chevilles de fer, câble, tour et autres presque neufs, estimé à la somme de 72 livres y compris une mauvaise échelle double.
- Plus appelés dans la même chambre 24 madriers bois de noyer, fresne, chesne et ormeaux de différentes longueurs et épaisseurs avec 11 petites planches demi-t..ées aussi bois de noyer de 3 pieds 6 pouces de longueur, estimé le tout à la somme de 150 livres.
- Plus un tas de soliveaux et chevrons tant neufs que de démolition bois dormeaux et chesne aussi de différentes longueurs. N’ayant pu précisément faire procéder au mesurage d’iceux non plus que desdits madriers par l’embarras et incommodité de les déplacer du lieu étroit et serré où ils sont placés, estimé néanmoins les dits solliveaux et chevrons à la somme de 72 livres.
- chèvre
- A l’ancienne auberge « à l’Ecu de France » d’Ecoyeux (p. 351) Glossaire et commentaires
Parcourant les endroits où le dit le feu seigneur d’Ecoyeux pouvoit avoir des effets, sommes parvenus à l’ancienne auberge où pendoit du temps de son existence l’enseigne représentant l’Ecu de France, et passés sous un grand angard au derrière de la maison qui formoit la ditte auberge soutenue par cinq pilliers en massonne de pierre moislon, la ditte dame nous il y a exhibé et mis en évidence
- quatre pièces bois de chesne et 12 autres pièces bois d’ormeaux toutes de différentes grosseurs et longueurs marquées et empreintes de la marque dudit feu seigneur, formant les lettres C H D E x, 15 desquelles pièces suivant la déclaration que nous a tout présentement faite le sieur Martin régisseur de la ditte seigneurie il a, des ordres de la ditte dame, fait cuber et suivant le calcul qui en a été fait la première pièce de bois de chesne contient 36 pieds 7 pouces 10 lignes, la seconde 30 pieds, la troisième 29 pieds 11 pouces 4 lignes, la quatrième 24 pieds 2 lignes, et les pièces bois d’ormeaux scavoir la première 40 pieds 5 pouces 4 lignes, la seconde 22 pieds, la troisième 10 pieds 8 pouces 3 lignes, la quatrième 22 pieds, la cinquième 14 pieds 10 pouces 9 lignes, la sixième 22 pieds 9 pouces, la septième 36 pieds, la huitième 22 pieds 9 pouces, la neuvième 34 pieds, la dixième 28 pieds et la onzième 21 pied 1 pouce 6 lignes, la douzième n’ayant pas été cubée par sa défectuosité et l’employ à faire un poteau à la seigneurie pour lequel ledit feu seigneur l’avoit destiné, en sorte que par récapitulation il se vérifie que les quatre pièces bois de chesne contiennent ensemble 120 pieds 7 pouces 4 lignes, les onze pièces bois d’ormeaux 274 pieds 7 pouces 10 lignes et les toutes ensemble 395 pieds 3 pouces 8 lignes cube, estimé par ledit sr Crugy avec la pièce défectueuse et destinée pour le poteau à 400 livres.
- massonne : maçonnerie
- moislon : moellon
- le poteau de la seigneurie : c’est toute piece de bois posée de bout, qui est de différente grosseur, selon sa longueur & ses usages. Le mot poteau vient de postellum, qui signifioit un gros pieu de bois fiché en terre de bout, où l’on attache un carcan dans un carrefour. (Encyclopédie)

L’expression "au poteau" est un souvenir un peu effacé de cette époque.
- Chez la veuve Courault (p. 356) Glossaire et commentaires
Passés ensuitte derrière la maison appartenante à la dame Ve Courault y a aussi été représenté le chartis d’un grand chariot avec les deux roues ferrées, l’une et l’autre presque neuves, sans escieux, estimé à la somme de 100 livres. - chartis ou chartil : le corps d’une charrette, la partie haute et amovible, sans l’essieu, les roues et les ridelles (ML)
- Au four banal d’Ecoyeux (p. 356) Glossaire et commentaires
Dudit lieu nous sommes rendus au four bannal dans le bourg d’Ecoyeux au derrière duquel et dans un bâtiment faisant appant dudit four qui a été ouvert par ma ditte dame, elle nous a aussi montré et mis en évidence
- 184 tréteaux et pareil nombre de planches et bouts de planches de différents bois, différentes grosseurs et longueurs qu’elle a dit dépendre de l’hérédité dudit feu seigneur son mari et être destinés pour fournir aux différents marchands qui se rendent aux foires et leur faciliter l’étal de leurs marchandises, le tout quoi a été estimé par ledit sr Crugy la somme de 120 livres.
- Au tribunal d’Ecoyeux (p. 357) Glossaire et commentaires
Enfin parvenus à l’auditoire ou parquet de la ditte seigneurie dans le même bourg et formant le bout de la halle où se tiennent les audiances de cette jurisdiction, ouverture en a été faitte et y a été montré et exhibé
- deux fauteuils en bois d’ormeaux tournés, leur siège formé de bouts de planches, l’un pour le siège du juge et l’autre pour le procureur d’office, ayant l’un et l’autre chacun un petit marchepied au bas, étant plus élevé que les fauteuils ordinaires, estimés avec une planche de six pieds même bois placé devant le siège du juge qui a un rebord pour retenir les pièces et papiers, à 40 sols.

Et d’autant qu’il est l’heure de midi déclarons nous retirer pour prendre notre repas avec protestations de reprendre du consentement et ce requérant la ditte dame la continuation du présent inventaire pour ce qui reste à inventorier, notamment des papiers et livres qui se trouveront et dont la description a été renvoyée à deux heures de relevée de ce jour.

Fait en présence desdits sr Jean et Couchot témoins des noms, qualités et demeures exprimées en notre précédente scéance qui ont avec ma ditte dame et lesdits srs Crugy et Martin signé, ce dernier pour l’effet des déclarations qui nous a faites. Signé à la minutte des présentes St Mathieu d’Ecoyeux, de Crugy, Jean, Martin, Julien Couchot et de nous notaire royal à Saintes soussigné.
- auditoire ou parquet : employé comme synonyme à tribunal, ne se dit que du siége de juges subalternes (Encyclopédie). Ici, c’est le lieu où le juge seigneurial tient ses audiences.
- relevée ou remontée : l’après-midi

L’inventaire se poursuit par la description des papiers de famille (pp 360 à 410). Voir en colonne de gauche "Dans la même rubrique".

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