Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1871 - 1872 - A propos de l’ouvrage ’Cartulaires inédits de la Saintonge’, de l’abbé Grasilier

mercredi 3 décembre 2008, par Christian, Pierre, 1131 visites.

73 chartes de l’abbaye bénédictine de Vaux-sur-Mer (1075-1270), un nombre égal de chartes du prieuré granmontain de la Garde en Arvert (1095-1343), 276 chartes de l’abbaye bénédictine aux Dames de Saintes (1010-1300), la publication en 1871 par l’abbé Théodore Grasilier est une mine ...
Les passionnés de vieilles chartes n’ont pas attendu internet, mais internet les fait mieux connaître (les chartes et les passionnés de jadis).

Sources :
- Polybiblion, Revue bibliographique universelle, 1872, I, pages 87-90
- Le Journal des Savants - Année 1871

Où consulter l’ouvrage de Théodore Grasilier ?

- à la médiathèque Michel Crépeau à La Rochelle
- au fonds ancien de la Bibliothèque Municipale de Saintes.
- en ligne, sur le site de la BNF

Polybiblion, Revue bibliographique universelle, 1872, I, pages 87-90


Cartulaires inédits de la Saintonge, par l’abbé Th. Grasilier, tomes I et II. Niort, L. Clouzot, 1871. 2 vol. in-4 de LXIV-XII-176 et XXIX-251 p

L’ancienne province de Saintonge est une de celles dont les archives ont souffert le plus dans nos luttes intestines et surtout dans les guerres religieuses du XVIe siècle : aussi peut-on classer la pénurie des archives départementales parmi les causes qui y avaient retardé jusqu’ici les progrès des études sur le moyen âge. Nous sommes donc heureux de constater le réveil qui se traduit, dans ce pays, par la publication des cartulaires ecclésiastiques parvenus jusqu’à nous, publication entreprise par des membres du clergé Rochellois, et encouragée par le Conseil général de la Charente-Inférieure. Il y a trois ans, feu l’abbé Cholet éditait le Cartulaire de l’abbaye de Baigne ; aujourd’hui M. l’abbé Grasilier publie deux volumes in-quarto, dont l’un renferme le Cartulaire de l’abbaye de Vaux-sur-Mer et les chartes du prieuré de Notre-Dame de la Garde en Arvert, l’autre le Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame de Saintes ; un troisième volume est en préparation, et contiendra le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély.

Soixante-treize chartes de l’abbaye de Vaux, datant de 1075 à 1270, un nombre égal de chartes du prieuré de la Garde contenant l’histoire de cette maison de 1095 à 1343, deux cent soixante-seize chartes de l’abbaye de Saintes rédigées de 1010 à 1300, voilà ce que la publication de M. l’abbé Grasilier met à la disposition des érudits. C’est une mine dont les travailleurs saintongeais s’empresseront certainement de profiter en y puisant d’importantes données sur l’histoire ecclésiastique et féodale de leur province, et où les érudits des provinces voisines, Périgord, Poitou, Anjou et même Touraine, trouveront aussi à glaner.

L’abbaye bénédictine de Vaux-sur-Mer, près Royan, fut fondée vers 1075 par Arnaud Gammon, chevalier de Mortagne. Bien que le domaine de l’abbaye ne paraisse guère s’être étendu au-delà de la commune actuelle de Vaux, on trouve cependant dans son Cartulaire de nombreuses pièces relatives aux paroisses de Saint-Palais-sur-Mer, Saint-Sulpice de Royan, Saint-Augustin-sur-Mer, Saint-Martin-d’Arces, du diocèse de Saintes ; de Grayan et de Langoiran, au diocèse de Bordeaux, dont les églises appartenaient à l’abbaye de Vaux. On y remarque aussi deux pièces relatives à l’église de Saint-Pierre de Sullico que Guillaume de Montsoreau donna vers la fin du XIIe siècle à l’abbaye de Vaux, régie alors par l’abbé Bon (charte 51), et qui, peu de temps après, fut transformée en abbaye, du consentement de Renaud, abbé de Vaux, successeur de Bon, par Gautier de Montsoreau, fils de Guillaume (ch. 57). Sullicum, dont M. l’abbé Grasilier propose la traduction, avec un point de doute toutefois, par Sully (Loiret), n’est autre que Seully (Indre-et-Loire), abbaye du diocèse de Tours, sur laquelle on peut consulter le tome XIV du Gallia Christiana. – Les chartes de Vaux sont aussi fort utiles au point de vue de l’histoire des seigneurs de Mortagne et de Didonne.

Le prieuré de la Garde en Arvert, de l’Ordre de Granmont, fut établi par une dame du nom d’Audéarde et son époux, père de Gombaud de Mornac, qui, vers la fin du XIIe siècle, appelèrent des religieux granmontains dans la presqu’île d’Arvert, presque entièrement couverte à cette époque par la forêt de Salis ; les seigneurs de Mornac qui approuvèrent cette fondation figurent aussi parmi les premiers bienfaiteurs du nouveau prieuré. – Les chartes de la Garde sont publiées d’après des transcriptions faites, au siècle dernier, sur d’anciennes copies notariées des pièces originales qui, sans doute, n’existaient déjà plus. Leur plus grand intérêt, en dehors de l’histoire du prieuré de la Garde, nous semble être dans les précieuses indications qu’elles fournissent sur l’histoire et la généalogie des seigneurs de Matha et de Mornac. On y trouve l’origine de Robert de Sablé, qui possédait ces deux seigneuries dans le deuxième quart du XIIIe siècle, et que Ménage (Histoire de Sablé, un vol. in-f°, 1686) cherchait à rattacher à la famille des seigneurs de Sablé : les chartes de la Garde nous apprennent qu’il était fils de Geoffroy Martel, seigneur de Matha et de Mornac, lequel vivait encore en 1221, et de Philippe, sa femme (ch.29, 35 et 44). Or, il est impossible de ne pas reconnaître dans ce Geoffroy Martel (ou Marteau) le mari de la fille cadette de Robert III, seigneur de Sablé, appelé, suivant Ménage, qui ne le connaît pas autrement, Geoffroy Marceau : les titres du prieuré nous donnent aussi le nom de sa femme, inconnu à Ménage, aussi bien que sa descendance.

Le Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame de Saintes, fondée en 1047 par Geoffroy Martel, comte d’Anjou et possesseur de la Saintonge, qui y installa des religieuses de l’ordre de Saint-Benoît, est de beaucoup le plus important des documents publiés par M. l’abbé Grasilier. Cette abbaye possédait, dans diverses provinces, de vastes domaines auxquels se rapportent les neuf séries de pièces dont se compose son Cartulaire, domaines qui avaient pour centres, en Saintonge , Saintes, Corme-Royal et le Gua, Saint-Julien-de-l’Escap, Pont-l’Abbé, Chassiron (ou Saint-Denis d’Oléron) et Marennes ; en Anjou, Montpollin ; en Périgord, La Monzie, près Bergerac ; et en Poitou, Vix. Ses chartes mentionnent les seigneurs de Didonne, Mornac, Mortagne, Parthenay et Tonnay-Charente, et peuvent être utilement consultées pour leur histoire généalogique ; les renseignements qu’elles donnent sur les comtes de Périgord sont aussi très-importants et peuvent servir à rectifier les listes qui en ont été données jusqu’ici.

Outre les prolégomènes qui occupent les soixante-quatre premières pages du tome Ier, et qui sont communs aux trois recueils de chartes, M. l’abbé Grasilier a donné une introduction particulière pour chacun de ces Cartulaires que terminent des tables onomastiques et chronologiques. Le plan adopté par l’éditeur prouve, il est aisé de le voir, qu’il a cherché à imiter les meilleures publications de Cartulaires : nous ne dirons pas qu’il y a réussi. Cependant, bien que, peut-être, on ne doive accepter qu’après vérification chacune des dates approximatives qu’il assigne aux chartes données sans indication d’année, et que l’ensemble de la publication témoigne, de la part de l’éditeur, d’une préparation qui n’est peut-être pas toujours suffisante, on ne peut nier que M. l’abbé Grasilier n’ait rendu un grand service aux études historiques en imprimant ces trois Cartulaires : il a ainsi vulgarisé des textes qui, nous le répétons, ne peuvent manquer d’éclairer d’un jour nouveau la topographie et l’histoire de la Saintonge et de plusieurs provinces voisines. A. H.

Le Journal des Savants - Année 1871 : Cartulaires inédits de la Saintonge, par l’abbé Th. Grasilier.


Cette importante publication, entreprise sous les auspices de Mgr l’évêque de la Rochelle et de Saintes, et exécutée avec autant de soin que d’érudition par M. l’abbé Grasilier, met en lumière trois monuments qui sont d’une grande valeur pour l’histoire de la Saintonge et intéressent en même temps, à plus d’un titre, l’histoire générale de la France.

Le tome I comprend :

- 1° le cartulaire de l’abbaye de Saint-Etienne de Vaux, de l’ordre de Saint-Benoît, publié d’après le manuscrit du XIII siècle conservé à la Bibliothèque nationale de Paris, fonds latin n° 10124 ;

- 2° les chartes du prieuré conventuel de Notre-Dame-de-la-Garde en Arvert, diocèse de Saintes, ordre de Granmont, publiées d’après des copies transcrites au XVIIIe siècle sur les originaux aujourd’hui perdus. Les chartes de l’abbaye de Vaux, dont huit seulement ont été imprimées dans !e Gallia christiana, sont au nombre de soixante et douze ; la plus ancienne est de l’année 1075, date de la fondation de l’abbaye, et la plus récente de l’an 1270. Les soixante et quatorze chartes du prieuré de la Garde en Arvert s’étendent de l’année 1195 à l’année 1342.

Le second volume est rempli tout entier par le cartulaire de l’abbaye royale de Notre-Dame de Saintes, de l’ordre de Saint-Benoît, monastère de femmes, fondé en 1047 par Geoffroi Martel, comte d’Anjou, et sa femme, Agnès de Bourgogne, veuve de Guillaume le Grand, duc d’Aquitaine. Ce cartulaire, dont le manuscrit original est à la Bibliothèque publique de Saintes, a été souvent cité et mis à profit par Du Cange et par les auteurs du Gallia christiana. Il contient deux cent soixante et seize pièces, presque toutes du XIe et du XII siècle.

Le savant éditeur a placé en tête du premier volume des prolégomènes étendus, où il réunit les renseignements historiques fournis par les trois cartulaires, et traite, sous des titres communs, les questions auxquelles donne lieu leur étude. Indépendamment de ce grand travail, M. l’abbé Grasilier a eu soin de faire précéder chacun de ces trois documents d’une introduction spéciale et de le faire suivre d’une table des noms et d’un index chronologique et analytique des chartes.

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