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Bourgneuf (17), par Louis-Etienne Arcère (1698-1782)
mardi 3 février 2009, par , 1162 visites.
Le commentaire d’Arcère sur l’authenticité des reliques rapportées de Jérusalem par Gui de Melay, Chevalier hospitalier de Saint Jehan de Rhodes, mérite le détour.
Voir : Carte satellite des lieux décrits par Louis-Etienne Arcère
Source : Histoire de la ville de la Rochelle et du Pays d’Aulnis - Louis-Etienne Arcère - La Rochelle - 1756 - Books Google
Bourg-Neuf
Bourg-Neuf est un Bourg du pays d’Aulnis, situé dans une plaine couverte de vignobles. Ce lieu étoit autrefois considérable r comme il paroît par une Charte datée de Benon, & donnée par Jean fils du Roi Jean, Duc de Berri & d’Auvergne, Comte de Poitiers , de Mascon , d’Angoulême & de Saintonge. [1]« Après la Ville de la Rochelle, est-il dit, le lieu de Bourg-neuf est le plus solempné & aisé lieu du pays d’Aulnis, pour avoir & tenir foire pour le peuple. »
Guillaume Arnaud, Commandeur de la Maison de Bourg-neuf de l’Ordre de l’Hôpital de Saint Jehan de Jerusalem, obtint de ce Prince le changement du marché qui se tenoit le Dimanche, & qui fut transféré au Samedi : il en obtint encore le privilège de deux foires par an, assignées au 30 d’Août & au jour de Sainte Catherine. On trouve dans la nouvelle collection des Ordonnances la confirmation de ce privilège par Charles V.
« En 1476, Gui de Melay, Chevalier hospitalier de Saint Jehan de Rhodes, Commandeur des Commanderiez de Quimper-Corentin, de Theré & de Bourg-neuf, fit don à l’Eglise paroissiale de ce Bourg, d’une Croix de vermeil, dans laquelle étoient enchassées des reliques de Notre-Seigneur & de Madame Sainte Catherine, qu’il certifia, foi de Chevalier, avoir apporté de Jerusalem & pays de Rhodes » [2]
Si ce Chevalier prétendit par-là prouver l’authenticité de ces reliques, la preuve n’étoit pas d’une grande force ; mais au siecle où il vivoit, elle étoit reçue.
Jacques Olivier, Procureur au Parlement de Paris, Seigneur de Leuville & du Coudray près de Chartres, naquit à Bourg-neuf dans le quinzième siecle. Il étoit ayeul de François Olivier, Seigneur de Leuville, Président au Parlement de Paris & Chancelier de France, Magistrat recommandable par ses vertus & ses talens , vir tanto fastigio dignissimus, dit M. de Thou [3]. Le Laboureur dans ses additions aux Mémoires de Castelnau, parle ainsi de ce Chancelier originaire du pays d’Aulnis : « Si après sa retraite sa maison de Leuville fut moins remplie de gens de cour, elle n’en fut que plus honorée pour être devenue le temple & l’asyle de la justice, & d’être consacrée sous ce nom par le témoignage des sages & des illustres du siecle, & principalement par les vers de Michel de l’Hôpital, ami intime de ce Chancelier, qui fut non-seulement son successeur, mais un autre lui-même en fortune & en vertu. » [4]
Jacques Olivier de Bourgneuf eut plusieurs enfans, entr’autres Jacques Olivier, reçu Avocat au Châtelet en 1482, ensuite pourvu de l’Office d’Avocat du Roi extraordinaire au Parlement en 1502, & honoré en 1507 de la Charge de Président, au lieu d’Antoine Duprat : ce Président étoit pere de François Olivier, Chancelier de France le 18 Avril 1545. [5]
Le quatrième fils de Jacques Olivier se nommoit Jean, Religieux de l’Abbaye de Saint Denis, ensuite Abbé de ce Monastere. Il fut nommé en 1532 à l’Evêché d’Angers.
[1] Ordonn. Tom. 3, pag. 606
[2] Mém. Comm. par M. le Curé de Bourg-Neuf.
[3] Lib. 23.
[4] Tom. 1, p. 391.
[5] Gr. Offic. tom. 6., pag. 483