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Charente : Préhistoire - Que sont devenus nos dolmens ?

vendredi 25 mai 2007, par Pierre, 4959 visites.

Mythe ou réalité, les dolmens réels ou supposés ont toujours été des lieux remarquables, sources de légendes, et quelquefois, quand les chercheurs ont de la chance, à l’origine de véritables découvertes.
Ce n’est pas la peine de vous mettre à creuser ; de nombreuses générations y ont pensé avant vous !

Source : Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de la Charente - Année 1897

M. CHAUVET résume les nouveaux renseignements qui lui ont été donnés depuis la dernière séance sur quelques dolmens charentais.

Dolmen de Brie


D’après M. Fermond, de La Rochefoucauld, et M. Pinassaud, ancien instituteur à Brie (renseignements donnés le 20 septembre 1897), ce dolmen est situé dans le plantier dit de La Pierre-Levée, entre les villages les Grimardières, la Combe, les Gendres et Beaumont, mais plus près de ce dernier ; et il appartient à M. Antoine Longeville , agriculteur à La Combe.

Il a été fouillé superficiellement, sur une surface de un mètre carré, par le propriétaire qui y trouva quelques crânes et des ossements humains : rien n’a été conservé.

Les vieilles légendes du pays disent qu’on y sacrifiait autrefois des enfants.

Ce monument, décrit et figuré par Michon dans sa Statistique monumentale de la Charente, p. 147, a été détruit par le propriétaire, parce que les bergères allaient s’y abriter contre la pluie et causaient des dégâts à ses récoltes.

M. Favraud (sept. 1897) fixe la destruction de ce monument vers 1843 et sa situation sur la parcelle n° 1494, sec. E, feuille n° 2 des Maisonnettes.

Dolmen de Bunzac


D’après M. Fermond (oct. 1897), ce dolmen est détruit depuis longtemps ; il n’existe à son sujet aucune légende, aucun souvenir dans la mémoire des vieillards du pays. Il devait être placé entre les. villages Les Denis, Corgnac, Lamirande, près de ce dernier, sans qu’on puisse préciser davantage, car il n’en reste aucune trace. De nombreux silex taillés ont été trouvés dans cette région, notamment près de Lamirande.

M. l’abbé Mondon (14 sept. 1897) est allé aux Deffends et à Pierre-Levée, personne n’a pu lui donner de renseignements sur l’existence d’un dolmen dans ces régions.

Dolmen de Champniers


M. l’abbé Mondon (même date) a souvent entendu parler d’un dolmen à Chamarande qui aurait été employé pour faire le pont situé sur la route de Champniers à Ruelle.

En outre, dans un bois à Puydenelle, sur une colline située au nord de Champniers, on montre, comme une curiosité du pays, un énorme bloc de pierre à moitié enfoui dans le sol. Aucune fouille ne paraît y avoir été faite.

Ce renseignement est confirmé par M. Ph. Ramonet, archéologue à Ruelle.

Dolmen de Charras


M. l’abbé Brousse, curé de Charras (6 sept. 1897), m’a indiqué un petit monument qui est peut-être un nouveau dolmen ; il est formé d’une grande dalle longue de 5 à 6 mètres, large de 3 à 4 mètres, d’épaisseur inégale variant de 0 m 30 à 0 m 50, supportée par quatre pierres frustes, hautes de 0m 40 environ, orientées au S.-E. ; en certains endroits, les parois étaient formées de pierres plates, maçonnées à sec.

La cella avait été fouillée à une époque ancienne ; M. l’abbé Brousse n’y a trouvé que des éclats de grès n’ayant pas subi de taille intentionnelle et des poteries grises faites au tour et assez bien cuites, qui paraissent ne pas remonter au delà du moyen âge.

Ce monument est situé à 6 ou 700 mètres environ de l’ancienne abbaye de Grosbost, sur le bord d’un vallon qui, sur la limite de la forêt de La Rochebeaucourt, se dirige sur Marthon.

Les Pierres-Hautes (Marthon)


Lieu dit, situé derrière le Petit-Château où M. Joyeux, ancien instituteur, a recueilli une série de silex taillés néolithiques, analogues à ceux trouvés sur les plateaux, aux environs d’Angoulême.

Il y avait probablement là des menhirs ou des supports de dolmens, aujourd’hui enlevés. (Observations de Dulignon-Desgranges.)

Le dolmen de Tauzac (commune de Massignac.)


D’après M. Bastier (oct. 1897), ce dolmen est situé à droite et à quelques mètres de la route départementale de La Rochefoucauld à Rochechouart, dans la parcelle n° 15, sect. F du plan cadastral, et il appartient à M. Barbot d’Hauteclair. La table mesure 4 mètres de long sur 3 mètres 50 de large ; elle est affaissée sur le sol, entre les supports qui ont été écartés par la poussée de deux énormes chênes nés à côté du monument.

Une légende dit que la pierre tremble quand on sonne la cloche de l’église voisine.

Dolmen de Rochepine (commune de Saint-Germain-sur-Bandiat.)


D’après les notes fournies à M. Chauvet par MM. Dulignon-Desgranges, l’abbé Mondon (même date), P. Vicard, instituteur à Saint-Germain (9 sept. 1897), il existe à Rochepine un dolmen sous tumulus, découvert et fouillé vers 1880 par M. Dulignon-Desgranges. La table avait été enlevée, peut-être n’a-t-elle jamais existé, comme dans les sépultures néolithiques de Fouqueure, indiquées comme des dolmens en bois [1]. La cella, longue de lm 55, sur lm 20 de large dans le bas et 0m 65 seulement dans le haut, contenait les ossements de plus de trente squelettes et un mobilier analogue à celui recueilli -habituellement dans les dolmens.

M. Chauvet a noté à l’exposition de Bordeaux en 1882 les objets ci-après provenant des fouilles de Dulignon-Desgranges : — nombreuses dents humaines, une dent de renard, deux broyeurs de silex, des fragments de vases paraissant un peu plus soignés que la poterie néolithique ordinaire et rappelant- celle de l’âge du bronze ; une anse et un rebord de vase, avec décor en dents de loup, rappelant les types trouvés au Bois du Roc, commune de Vilhonneur ; des flèches en silex, finement taillées, reproduisant les fig. 381 et 386 du musée préhistorique de MM. Gabriel et Adrien de Mortillet.

Vouzan


M. l’abbé Mondon (même date) a vainement cherché le dolmen cité par Marvaud dans cette commune ; il n’a pu trouver le village des Deffends, qui n’y existe pas et qui doit être, très probablement, celui situé dans la commune de Bunzac, peu éloigné de Pierre-Levée. Il y a là confusion de nom et par suite il conviendra de rayer la commune de Vouzan de la liste de celles possédant des monuments mégalithiques.


[1G. Chauvet. Congrès de l’Assoc. franc. avanc. des sciences. La Rochelle, 1882.

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