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Faits et fêtes de Pâques en Saintonge, Aunis et Angoumois

samedi 22 mars 2008, par Pierre, 1397 visites.

Quelques évènements associés à la fête de Pâques, glanés çà et là, dans de vieux livres.

Sources diverses - Voyez aussi : 1412 - 1670 - Cérémonies pascales d’autrefois, par Jacques Duguet

 Pâques 1096 – Le pape Urbain II célèbre la messe en la cathédrale de Saintes

Ramnulfe de Foucaud : Cet évêque de Saintes, succédant à deux pontifes qui n’avaient pas gouverné l’église de notre province avec le zèle que Dieu inspire, eut beaucoup à faire pour ranimer l’esprit de religion et de piété. Mais Ramnulfe était animé d’une telle foi et d’un amour si actif pour la gloire de Dieu, qu’il réussit à faire renaître dans le cloître, comme dans le siècle, la ferveur des premiers temps. Il contribua à la réforme du monastère de N.-D. à Tonnay-Charente qui possédait les reliques du martyr Hippolyte. Les chanoines qui habitaient le monastère furent remplacés en 1090, par des bénédictins venus de Saint-Jean-d’Angély et que le supérieur Odon vint installer en présence de l’évêque de Saintes. En 1094 cet évêque assista au concile de Poitiers et y acquit la réputation d’un prélat illustre et rempli de la plus sainte énergie pour le gouvernement de son diocèse. En 1096 il eut le bonheur de recevoir dans sa ville épiscopale, le Pape Urbain II, qui officia pontificalement à la cathédrale le dimanche 13 avril, jour de Pâques.

Source : Biographie saintongeaise ; ou, Dictionnaire historique de tous les personnages qui se sont illustrés ... dans les anciennes provinces de Saintonge et d’Aunis ... jusqu’à nos jours - Pierre Damien Rainguet – Saintes – 1831

 Pâques entre 1101 et 1136 - Don d’une dîme à l’aumônerie de Saint-Pierre d’Angoulême

Arnauld Rat, Girard Corgnol, son oncle, et Geoffroy, son frère, donnent à l’aumônerie de Saint-Pierre, devant l’évêque Girard II et ses chanoines, réunis pour la fête de Pâques, la dîme de six quartiers de vignes situés aux Lanchades (1101-1136)

In sancto die pasche, cum dominus episcopus Gerardus [1] et fratres celebrarent capitulum, ego Arnaldus Rat, una cum Geraldo Cornol, avunculo meo, et Gaufredo, fratre meo, veni ad capitulum et, in presencia totius capituli, dedi domui elemosinariae decimam trium carteriorum vinearum, quae sunt in territorio quod vocatur Lanchadas [2]. Preterea dedi decem solidos Geraldo Cornol, ut et ipse decimam aliorum trium quarteriorum vinearum, quae juxta supradictas vineas sunt eidem domui Dei, concederet ad refectionem pauperum in die sancto pasche. Quod et ipse concessit, audiente capitulo.

Source : Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de la Charente - Année 1899 - Cartulaire de l’église d’Angoulême, par l’abbé Nanglard.

 Pâques 1460 – Miracle à la Rochelle

L’annaliste Conain [3] nous a transmis que, le jour de Pâques de l’an 1460, sur les dix heures du matin, il s’opéra un miracle en l’église de Saint Barthélemy, de La Rochelle. Le jeune Leclerc, fils de Jean Leclerc, pair de cette ville, et de Perrette du Château, était depuis l’âge de sept ans frappé d un complet mutisme. Ayant obtenu après maintes demandes et ferventes supplications d’être admis à la communion pour la grande solennité de la résurrection du Sauveur, sa langue fut aussitôt déliée ; à l’instant même où le jeune homme eut reçu la sainte hostie des mains de l’officiant, il prononça à haute voix ces mots, expression chaleureuse de sa foi « Adjutorium nostrum in nomine Domini »

On célèbre encore de nos jours [NDLR : en 1831], à cathédrale de La Rochelle, la messe anniversaire dite du muet, le lundi de Pâques [4]

Source : Biographie saintongeaise ; ou, Dictionnaire historique de tous les personnages qui se sont illustrés ... dans les anciennes provinces de Saintonge et d’Aunis ... jusqu’à nos jours - Pierre Damien Rainguet – Saintes – 1831

 Pâques 1560 – Une célébration agitée à Saint-Just

Pendant que la Réforme se consolidait en Angoumois, elle prenait, en Saintonge, un accroissement non moins remarquable. Léopard, de retour à Arvert, commença à y prêcher publiquement, le premier Dimanche de février 1560. Ses prédications gagnèrent de nouveaux partisans à la cause de l’Evangile et de nouvelles Eglises furent créées dans toute l’étendue de ce territoire. Les mêmes succès furent obtenus à Marennes et dans les environs. A Saint-Just, où les habitants avaient presque tous abjuré les erreurs du papisme, la fête de Pâques fut célébrée dans l’église, malgré l’opposition de Jean Arquesson, personnage influent de la localité. En apprenant que les Réformés du bourg avaient le dessein de célébrer leur culte dans cet édifice religieux, il entra dans une fureur inexprimable, battit l’homme qui appelait, au son de la cloche, les fidèles à l’église et se plaça lui même dans la chaire comme pour en défendre l’entrée. Cette agitation extraordinaire détermina chez lui une attaque d’apoplexie dont il mourut la nuit suivante. Ses enfants, voyant dans cette mort un jugement de Dieu, se convertirent aussi à l’Evangile.

Source : Histoire des églises réformées de Pons, Gemozac, et Mortagne, en Saintonge, précédée d’une notice étendue sur l’établissement de la réforme dans cette province, l’Aunis, et l’Angoumois - Alexandre César Crottet – Bordeaux - 1841

 Pâques 1599 - Fourniture de pain et vin bénits à Saint-Sornin de Seschaux

1599, 18 janvier. — Transaction entre Daniel Moreau, seigneur de Panloy, et les détenteurs d’un bois de la seigneurie, au sujet d’une fourniture de pain et vin bénits dus à l’église. — Original sur papier.

Comme ainsy soict que antiennement les seigneurs de La Tour, comme principaux seigneurs de la parroisse de Sainct-Sornin de Seschaux, par pietté et dévotion, eussent prins en coustume de donner et fournir à l’églize dudict Sainct-Sornin, le pain et le vin bénists qu’il convient tous les ans, au jour de pasques, pour administrer aux parroissiens ayant receu le sainct sacrement, desquels zèle et charité de Guillaume Desmontis, escuyer, vivant, seigneur dudict lieu de La Tour, feust trouvé que, craignant à l’advenir ung reffredissement à ceste charitable dévotion, ou que ses successeurs, pour quelque aucazion que ce peust estre, ne ce trouvant audict jour de pasques, audict lieu de La Tour et à l’églize, et par ce moyen, lesdicts pain et vin bénists ne feust offert ausdicts parroissiens, ledict Guillaume Desmontis, pour l’acquit et descharge de ses prédésseseurs, de luy et de ses successeurs à l’advenir, arrenta à Bertrand Chasseriaux et autres Chasseriaux, trois cartiers de bois taillis revenant à six journeaulx, situés en sa seigneurie du-dict lieu de La Tour, à la charge de paier et fournir à la frabricque de ladicte église, tous les ans, audict jour de pasques, ledict pain et vin bénists nécessaires ausdicts parroissiens communians, pour et au nom desdicts seigneurs de La Tour, et oultre de payer à la recepte de ladicte seigneurie, par chascun an, sept solz six deniers de rante perpétuelle, noble, directe et foncière ; au payement desquelz devoirs lesdicts Chasseriaux auroient obligé générallement tous leurs biens, comme du tout est apparu, par la baillette sur ce faicte, en datte du seiziesme jour de may, mil quatre cent soixante quinze, recette par J. Guion, notaire royal.

Source : Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis - T VII - 1880

 Pâques 1725 – Le vieux marquis de Bouteville pense à son âme.

Le 25 mars 1725, il fit son testament olographe, dans un article duquel il legue à mademoiselle Gardel le tiers de sa terre de Boutteville, en Angoumois. Il confirme ce legs par son codicile du 15 avril, comme en reconnoissance non seulement de ses soins assidus, mais encore à cause de l’obligation qu’il lui a de l’avoir fait penser à son ame, l’ayant engagé à faire ses pâques ; ce qui ne lui étoit pas arrivé depuis long-temps. Il mourut au mois d’août suivant. Il faut observer qu’il étoit marié & en divorce avec sa femme, depuis plus de 17 ans. Comme il n’étoit qu’engagiste de la terre de Boutteville, le Roi la retira ; & il fut consigné 210000 livres, dont le tiers devoit être pour mademoiselle Gardel.

Source : Faits des causes celebres et interessantes, augmentés de quelques causes – François-Alexandre Garsault – Amsterdam – 1757 – Books Google

 Pâques 1766 – Les vignes gèlent en Angoumois

Dès l’année dernière, les gelées excessives de l’hiver de 1765 à 1766 avaient fait périr une très grande quantité de vignes dans les élections d’Angoulême et de Brive. La plus grande partie des propriétaires s’étaient déterminés à les faire arracher. Ceux qui s’étaient contentés de les faire couper très près de terre, et qui les avaient fait labourer dans l’idée que le bois pourrait repousser la seconde année, ont vu leurs espérances détruites par les gelées rigoureuses de l’hiver dernier qui ont tout consumé.

Outre cette perte, qui embrasse presque toutes les vieilles vignes, et qui en a détruit en totalité la production, les autres vignes de la province ont été extrêmement endommagées par la gelée inopinée qui est survenue aux fêtes de Pâques, et qui a été d’autant plus funeste que la douce température qui avait précédé avait plus avancé les productions de la terre. C’est par cette raison que cette gelée de Pâques a beaucoup plus nui aux provinces méridionales, où les productions sont plus hâtives qu’aux provinces du Nord.

Source : Œuvres de Turgot - Pierre-Samuel Du Pont de Nemours – Paris – 1844 – Books Google

 Pâques à Rouillac - Coutumes

Dans la paroisse de Rouillac, on présente, le jour de Pâques, à la sortie de la messe, une corne à celui des habitans qui est le dernier marié, lequel la remet et la rend aux jeunes avec de l’argent pour boire ; que les jeunes gens se la renvoient des uns aux autres, battent du tambour, et dansent le reste de la journée et une partie de la nuit.

Voir l’article complet : 1781 - Cellefrouin, Rouillac, Genac, St Cybardeaux (16) - Bizutages et fêtes patronales interdits par le Parlement de Paris


[1Girard II, 1101-1136

[2Lieu inconnu aujourd’hui, à moins que ce ne soit Angeac, commune du canton de Segonzac, où le chapitre d’Angoulême avait des possessions.

[3Manuscrit de la biblioth. De La Rochelle.

[4Note de M. l’abbé R…

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