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Mentalités, croyances, usages aux XIe et XIIe siècles

en Poitou-Charentes

vendredi 31 août 2007, par Jacques Duguet, 2752 visites.

Eglise de Surgères (17) - Modillon de la façade
Photo : P. Collenot - 2007

Les XIe et XIIe siècles sont bien connus comme une époque de construction d’églises de style dit roman, dont certaines font aujourd’hui l’admiration de l’amateur le moins averti. Ce « blanc manteau d’églises » est l’expression d’une foi vive qui est révélée d’autre part par les « chroniques » et les « chartes » contemporaines. Nous avons réuni des extraits de documents où s’exprime cette foi et où on découvre la mentalité des hommes de ce temps, leur attitude devant la mort, leur interprétation des calamités, leurs pénibles et souvent dangereux pèlerinages, leurs processions pour mettre fin à des sécheresses qui risquent d’engendrer des famines, leur recours constant à la prudence divine et à l’intercession des saints, jusque dans l’exercice de la justice. Le choix n’était pas facile. Il a fallu isoler des fragments assez étoffés et significatifs. Or, la concision est une caractéristique essentielle des sources historiques pour cette époque.

La construction des églises Le mobilier des églises Les reliques
Cimetières et cryptes Légendes monastiques Les avertissements du ciel
Pélerinages et processions Le jugement de Dieu

Publié dans le bulletin de la SEFCO, tome X, 3e livraison, mai-juin 1976, n° spécial « année romane », p. 167-182, sous le titre « A la recherche de l’âme romane ».

 La construction des églises

La première église de l’abbaye de la Couronne [1] a été édifiée avant 1122. Un demi-siècle plus tard elle ne suffit plus au grand nombre des frères et l’abbé Junion décide d’en construire une nouvelle. Il faudra 23 ans pour mener l’œuvre à terme [2].

Pose de la première pierre de la nouvelle église de la Couronne (12 mai 1171)

« Donc, au jour fixé, c’est-à-dire pour la fête des saints martyrs Nérée, Achillée et Pancrace [3], après les saintes messes solennelles de l’église préparée avec grande dévotion et avec la grande pompe accoutumée, la congrégation est sortie en procession, par le portique du cloître qui est devant la salle capitulaire, en chantant le répons : Dum exiret Jacob de terra sua vidit gloriam Dei, précédée des évêques vêtus de blanc, du seigneur abbé Junion et des autres ministres, avec la croix et l’eau bénite, avec les cierges et les encensoirs. En passant par le cloître des malades ils vinrent à l’endroit choisi où avait été apportée la pierre qui devait être posée la première. Là, ayant achevé le répons et la litanie, ils commencèrent un autre répons : Audi, Domine, hymnum et orationem quam servi tui orant coram te hodie. Celui-ci achevé, après la collecte Actiones nostras quaesumus, Domine, aspirando praeveni et adjuvando prosequere, en présence des saints pontifes et de tous les frères fut posée la première pierre de la nouvelle église, dans les fondations de l’autel de la bienheureuse Marie. Cette pierre était remarquablement sculptée sur toute sa surface. Elle avait des cercles en forme de roues à chaque angle et au milieu. Dans ces cinq cercles on lisait : Pax hic et, dans l’espace compris entre les cercles, on avait gravé : « L’an de l’incarnation du Seigneur mil cent soixante et onze, le seigneur Alexandre III étant pape et le seigneur Pierre évêque d’Angoulême, Louis roi des Français, et Henri roi des Anglais et duc des Aquitains, fut posée la première pierre de fondation de l’autel de la bienheureuse Marie de la Couronne ».

Chronique latine de l’abbaye de la Couronne. Édition J.-F. Eusèbe Castaigne, p. 34-35.

Achèvement de la même église (1194)

« La seconde année de l’abbatiat de Pierre Geoffroi, l’église était achevée, grâce à Dieu, et il ne restait plus qu’à démolir la vieille église, située au sud, pour ouvrir un chemin d’accès à la nouvelle. Sur le conseil de l’évêque d’Angoulême et avec l’accord de tout le chapitre, on choisit le prochain dimanche des Rameaux [4] pour que les frères pénètrent solennellement dans le nouvel édifice.

Donc, le vendredi qui précéda ce dimanche, fut consacré l’autel appelé des Apôtres, situé au nord, par la main du seigneur Jean, évêque d’Angoulême, en l’honneur de Dieu et de la sainte Vierge Marie et de la Sainte Croix et des saints apôtres Pierre et Paul et de tous les bienheureux apôtres et de tous les saints.

Le lendemain, c’est-à-dire le samedi, le même évêque consacra l’autel dit de saint Jean, au sud, en l’honneur de Dieu et de la bienheureuse Vierge Marie et de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l’Évangéliste et de tous les saints.

Les derniers jours, on pouvait voir dans l’église une foule d’ouvriers : les uns plaçaient les cloches dans le clocher ; les autres posaient les pavements ; d’autres instal-laient les sièges ; d’autres paraient les murs ; et, tous ensemble, ils préparaient avec la plus grande ardeur et diligence tout ce qui devait concourir à la solennité de ce changement imminent ».

Ibidem ; p. 41-42.

 Le mobilier des églises

Les églises importantes (cathédrales, abbatiales, collégiales) possèdent des trésors soigneusement inventoriés. Ces trésors ont été constitués par les dons des fidèles, en particulier des grands personnages.

Lors de l’exposition du chef de saint Jean-Baptiste, à Saint-Jean-d’Angély, vers 1015, le roi de France Robert a offert un plat d’or fin pesant 30 livres et des étoffes tissées de soie et d’or pour décorer l’église. Le chef de saint Jean était conservé dans un reliquaire d’argent suspendu par des chaînettes également en argent. Ce reliquaire était placé dans une pyramide en pierre plaquée de panneaux de bois entièrement recouverts d’argent. Cet argent avait été offert par le roi de Navarre Sanche [5].

Pour être enterré à Saint-Cybard d’Angoulême le comte Guillaume IV, mort en 1028, a donné à l’abbaye, entre autres choses, une croix d’or ornée de pierreries, pesant sept livres, et des candélabres en argent de fabrication sarrasine d’un poids de quinze livres [6].

Le trésor de la cathédrale d’Angoulême

« L’évêque d’Angoulême Girard [7] a donné à la cathédrale qu’il a fait construire : deux tissus d’or, un grand tissu orné de pierres précieuses, deux encensoirs dorés et un en argent, deux candélabres argentés, deux bassins argentés, une châsse argentée, un vase argenté, un calice d’or, un doré, un argenté, quatre tissus argentés, deux tables d’ivoire ornées d’argent et deux sans argent, un psautier argenté, deux autels argentés et, avant de mourir, un encensoir argenté, sept châsses argentées et deux d’ivoire, deux pyxides argentées et une d’ivoire, une navette d’argent, un calice d’argent gemmé, quatre grandes croix, trois petites » [8].

Historia pontificum et comitum Engolismensium. Édition J. Boussard, p. 36-37.

Les églises rurales sont moins favorisées, telle celle de Château-Larcher, si l’on en juge d’après un inventaire qui paraît dater du début du douzième siècle.

Ornements de l’église de Château-Larcher [9]

« Une croix argentée et une autre en étain, deux bois du Seigneur dorés et ornés de pierres précieuses, une grande châsse qui contient neuf petites châsses en bois et trois en métal, soit en tout douze, un tissu argenté, une table dorée, un calice argenté, cinq étoffes ouvrées devant les autels (quatre autres sont très vieilles et sont quotidiennement sur les autels), cinq chapes, quatre chasubles, deux de paile [10] et deux de futaine, cinq étoles, six manipules, deux tuniques, une dalmatique, treize aubes, trois petites serviettes ouvrées... [11].

Cartulaire de Saint-Cyprien de Poitiers, n° 140, Archives Historiques du Poitou, tome III, p. 262-263.

 Les reliques

Chaque église, chaque chapelle, détient ou cherche à détenir le plus grand nombre possible de reliques. Un inventaire des reliques de l’abbaye de Charroux dressé en 1045 mentionne plus de 70 saints et saintes, sans compter les groupes, comme les quarante martyrs d’Arménie et les saints Innocents. On y trouve des cheveux, des dents, des os, des doigts, du sang, des vêtements, des chaussures... Le plus souvent la nature des reliques n’est pas précisée. Voici le début de l’inventaire, qui concerne Abraham, le Christ et la Vierge.

Inventaire des reliques de l’abbaye de Charroux (1045)

« L’an 1045, le dimanche de la sainte Cène, dans l’abbaye de Charroux ont été inventoriées les reliques suivantes :

Des racines de l’yeuse de Mambré où le Seigneur a parlé à Abraham sous les traits de la Trinité.

Du prépuce de Jésus-Christ.

Du blé que le Christ sema lui-même de ses mains.

Des rameaux et des feuilles d’olivier avec lesquels les enfants des Hébreux allèrent à la rencontre du Seigneur.

De la courroie avec laquelle le Seigneur fut attaché pour être flagellé.

Du vêtement, de la tunique et du manteau du seigneur Jésus.

Douze petits morceaux du bois de la sainte Croix.

De l’éponge portée à la bouche du Seigneur et du roseau auquel elle fut attachée.

Du suaire qui fut sur la tête de Jésus et beaucoup de son sépulcre.

Des morceaux du pain que le Seigneur donna à ses disciples.

Du lait de sainte Marie et de ses vêtements ».

Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Charroux, dans Archives Historiques du Poitou, tome XXXIX, p. 41-45.

 Cimetières et cryptes

Cimetière et église ne font qu’un. Le cimetière est celui de l’église qui lui est accolée ou se dresse à l’intérieur de ses murs. Certains cimetières paraissent avoir été fort grands. Dans la partie non utilisée pour les inhumations on peut rencontrer des maisons, des vergers, des terres cultivées. Ainsi les vivants côtoient les morts.

En 1064, Goderan, abbé de Maillezais, concède à Orry, abbé de la Trinité de Vendôme, le droit d’avoir une maison au port de Maillezais, dans la partie du cimetière impropre aux inhumations [12]. Après 1075, une femme donne à l’église de Saint-Augustin cinq boisselées de terre situées dans le cimetière et devant le cimetière de Saint-Augustin [13]. En 1086, la veuve de Geoffroy de Saint-Maixent, seigneur de Rochefort, aban-donne aux moines de Saint-Maixent les droits de son mari sur le cimetière de l’abbaye où les ancêtres de celui-ci ont eu autrefois une chambre et un verger [14]. Dans le dernier quart du XIIe siècle, Arnaud Gemon fait des difficultés à l’abbaye de Saint-Etienne-de-Vaux pour quatre habitants du cimetière dont il affirme qu’ils sont ses hommes [15]. Dans le premier quart du XIIIe siècle on compte cinq feux dans le cimetière de Chauzet [16].

Cette familiarité avec la mort s’accompagne d’un culte pour les défunts dont témoignent les frères de l’abbaye de la Couronne. Ceux-ci conservent pieusement dans leur crypte les corps de leurs anciens abbés. Malgré la cherté de la vie et la diminution des ressources de l’abbaye, l’abbé Robert (1194-1210) fait construire une nouvelle crypte. Dès que celle-ci s’élève à hauteur des chapiteaux il fait procéder à la translation des corps. L’auteur de la « chronique latine » de l’abbaye relate avec un réalisme saisissant l’ouverture du tombeau de l’abbé Pierre Geoffroi, décédé environ cinq ans auparavant.

De la translation du seigneur Pierre Geoffroi (vers 1199)

« Comme celui-ci avait été enseveli, avec les autres Pères, dans la vieille crypte, il y avait seulement cinq ans, il n’était pas certain que les chairs fussent complètement consommées et qu’il pût facilement être transporté dans la nouvelle crypte.

Alors le seigneur abbé Robert ordonna une enquête. On souleva légèrement le couvercle du tombeau et on constata que la translation pouvait être faite, tant bien que mal. Un jour, avant la translation générale des Pères, l’abbé vint au tombeau, de grand matin, s’étant fait accompagner du prieur claustral et de deux frères clercs et d’autant de laïcs. Le couvercle fut déposé ; la grandeur du corps allongé et entier apparut, avec les vêtements pas encore putréfiés mais seulement noircis et décolorés. Un des frères clercs, je l’avoue, fut si bouleversé qu’il crut ne pas pouvoir toucher le corps et se prépara à faire pénitence.

Le seigneur abbé rappela une parabole se rapportant à ce que nous voyions, sur le mépris et l’orgueil de l’homme, et prononça un avertissement. Alors l’autre frère clerc vint courageusement à la tête et s’en saisit. Comme les chairs n’étaient aucunement consommées mais putréfiées, il détacha très facilement celle-ci du corps et la déposa sur le brancard enveloppé de toile qui était près de lui. L’autre, qui regardait, s’approcha des pieds pour voir si, par hasard, il ne pourrait pas détacher les jambes de la même façon. Mais, alors qu’il attaquait une des jambes, les deux se soulevèrent car elles étaient encore serrées par les vêtements, puis toute la partie inférieure du corps, avec une étonnante facilité, de sorte qu’aucune difficulté ne se présentait plus pour l’enlèvement du corps.

Pendant que nous, les assistants, étions également étonnés et nous réjouissions, le frère qui s’était occupé de la tête plaça ses mains sous les épaules et ainsi, l’un à la tête et l’autre aux pieds, ils soulevèrent le corps entier sans poids ni mauvaise odeur et le déposèrent sur le brancard. Celui-ci fut aussitôt transporté par nous dans l’église avec des cantiques... ».

Chronique latine de l’abbaye de la Couronne. Édition J.-F. Eusèbe Castaigne, p. 49-50.

 Légendes monastiques

Le goût du merveilleux est un des éléments fondamentaux de l’âme médiévale. Visions, miracles, phantasmes, peuplent le récit et l’imagerie. La chronique elle-même fourmille de surnaturel tangible. Le moine bourguignon Raoul Glaber, célèbre pour avoir vu le monde se parer d’un « blanc manteau d’églises », a de fréquentes rencontres avec un diable charnel.

L’île de Maillezais avant la fondation de l’abbaye, vue par le moine Pierre

Vers 1060, le moine Pierre, de l’abbaye de Maillezais, fait appel à une puissante imagination pour dépeindre l’île où son abbaye a été édifiée il y a quelques décennies. Il nous présente celle-ci comme un endroit sauvage où les quelques humains qui côtoient les bêtes ne sont guère que des animaux à deux pattes. Sans doute cède-t-il à un penchant naturel pour l’emphase ; peut-être cherche-t-il aussi à mettre en valeur l’œuvre de défrichement et d’humanisation de sa congrégation.

« Il y avait autrefois, dit-on, dans l’île de Maillezais, une forêt très épaisse et très belle, merveilleusement riche d’une multitude de bêtes sauvages. Cette forêt était entourée de toutes parts par un vaste marais le long duquel coulaient deux rivières, l’Autise à l’est et la Sèvre au sud, marais où. poussaient drues de belles herbes, bonnes pour toutes espèces d’animaux, dont le nombre croissait tant au fil des jours que la parole et la plume ne sauraient en rendre compte.

Attirés par cette luxuriance prodigieuse, les porcs venaient de toutes parts. L’humidité constante de la terre leur offrait des bauges appropriées à leurs besoins et leur nourriture tombait du haut des chênes. Sous la multitude innombrable des hêtres altiers poussaient des buissons d’arbrisseaux et de ronces dont l’épaisseur protégeait les bêtes des attaques et des pièges des chasseurs. Ainsi le gîte et la pacage ne pouvaient manquer à l’abondance des animaux... On avait vraiment les oreilles presque transpercées, vers les heures matinales ou vespérales, quand la forêt répondait, son pour son, en écho grêle, aux cris des bêtes sauvages et aux gazouillements des oiseaux.

Alors le prince de la terre des Poitevins, à savoir le duc, avait édifié à la lisière de cette forêt un important palais, dans lequel il trouvait une tranquillité convenable, loin des hommes, après les efforts excessifs de la chasse, exercice auquel il se livrait habituellement, toutes les fois qu’il voulait entretenir ses forces physiques. Non loin de ce palais avait été élevée anciennement une basilique remarquable consacrée au bienheureux pontife Hilaire, où quelques religieux, qui accompagnaient le duc, célébraient les saintes solennités des messes. Aux extrémités de l’île, sur la Sèvre, une espèce d’hommes cherchant sa nourriture dans la pêche, qu’on appelait généralement colliberts, avait confectionné quelques cabanes... (L’auteur se lance ensuite dans une explication fantaisiste de l’origine des colliberts et de celle de leur nom) On dit qu’ils étaient prompts à la colère, presque implacables, sauvages, cruels, incrédules, indociles et à peu près dépourvus de toute humanité ».

L. Delhommeau. Notes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye Saint-Pierre de Maillezais, p. 1-2.

La légende du clerc Lambert

Au début du XIIIe siècle, l’auteur inconnu de la « chronique latine » de l’abbaye de la Couronne commence son histoire de l’abbaye par une légende symbolique dans laquelle intervient un monstre. Lambert, le fondateur de l’établissement [17], y est présenté comme marqué du signe de la prédestination. La Providence l’a choisi pour lutter contre le mal. Elle arme son bras pour qu’il décapite le dragon, héritage des mythologies païennes et devenu symbole du mal dans l’esprit du chrétien médiéval.

« En ce temps-là il y avait dans le pays d’Angoumois un jeune clerc nommé Lambert, originaire du lieu appelé la Palu, qui était remarquable d’activité et de moralité mais était plus préoccupé de frivolités et de chasses que des offices ou des choses divines. Cependant, la Providence l’avait désigné pour lutter contre l’antique dragon et la révélation en fut ainsi faite. Un monstrueux dragon, qui avait sa retraite dans une caverne, attaquait les hommes et les troupeaux et désolait la terre aux environs. Il fut attiré hors de son antre par un coup de sifflet et le jeune homme le frappa par trois fois avec un bâton qu’il tenait à la main. Son chien le saisit et le malmena durement. Alors que le monstre était terrassé, avant qu’il pût se redresser, Lambert se précipita courageusement sur lui et, avec l’aide de Dieu, le décapita du glaive qu’il portait à la ceinture ».

Chronique latine de l’abbaye de la Couronne. Édition Castaigne, p. 21.

La légende du chef de saint Jean-Baptiste

Vers 1015, les moines de Saint-Jean-d’Angély pensent avoir découvert le chef de saint Jean-Baptiste dans leur abbaye. D’importantes cérémonies marquent cet événement, en particulier une exposition de la sainte relique. Pour authentifier celle-ci et expliquer sa présence sur les bords de la Boutonne, ils font circuler un récit selon lequel le chef de saint Jean aurait été apporté, par mer, d’Alexandrie à Angoulins, au temps du roi d’Aquitaine Pépin 1er.

Quelques années après la découverte, le chroniqueur Adémar de Chabannes rapporte brièvement cette légende et en fait la critique.

« On dit que cette sainte relique est le propre chef de saint Jean-Baptiste... Dans un texte fantaisiste on raconte qu’au temps où Pépin était roi des Aquitains un certain Félix apporta, par mer, le chef de saint Jean-Baptiste d’Alexandrie en Aquitaine et qu’alors Alexandrie était gouvernée par l’archevêque Théophile, dont saint Luc parle quand il dit, au commencement des Actes des Apôtres : « J’ai d’abord parlé de tout, ô Théophile... ». Il y aurait eu ensuite une bataille en Aunis, entre le roi Pépin et les Vandales, et ce même chef, imposé par le roi à ses soldats tués, leur aurait rendu la vie immédiatement ».

Adémar fait ensuite la critique de ce récit : Pépin n’est contemporain ni de Théophile ni des Vandales et on ne voit pas que le chef de saint Jean ait jamais été à Alexandrie. Il ajoute que ce chef est exposé à la vénération des fidèles à Constantinople.

Adémar de Chabannes. Chronique, livre III, chapitre 56.

 Les avertissements du ciel

L’attention est attirée par le phénomène rare ou singulier, interprété comme un signe céleste. Ce signe est souvent funeste. Il annonce des événements graves dont les écrivains amplifient la gravité comme à plaisir. Ainsi le chroniqueur de l’abbaye de la Couronne rattache à une éclipse de soleil de 1178 des faits qui se sont produits pendant les dix années suivantes et noircit manifestement son tableau des calamités.

Une éclipse de soleil en 1178

« En cette année [1178], la veille de l’exaltation de la Sainte Croix [13 septembre], il y a eu une éclipse de soleil, entre la sixième et la neuvième heure. Le jour qui brillait sereinement s’est obscurci de sorte qu’il s’est presque transformé en nuit, et, autour du soleil noir et décoloré, on apercevait de nombreuses étoiles. Ce n’était pas un effet du hasard mais un avertissement terrible. En effet, dans le même temps moururent le sanctissime et révérendissime pape Alexandre III [18] et le très pieux roi des Français Louis [19]. Ensuite se sont multipliés les maux sur la terre : guerres, famines et épidémies. De nombreux changements se sont produits dans le cours des événements. Ainsi, dans les dix ans qui ont suivi, le roi de Jérusalem fut capturé en combat avec la croix du Seigneur [20], le peuple chrétien fut massacré par le glaive des gentils, la sainte ville de Jérusalem et la terre du Salut furent occupées par les infidèles [21] ; la terre d’Espagne a été submergée par les païens et en grande partie dévastée. Nous ne parlerons pas des massacres de chrétiens perpétrés en Auvergne, en Quercy, en Angoumois et en diverses parties du monde, afin d’en éviter l’horreur au lecteur et pour ne pas allonger notre récit plus qu’il ne convient ».

Chronique latine de l’abbaye de la Couronne. Édition Castaigne, p. 39-40.

Le même chroniqueur va jusqu’à expliquer après coup la mort prématurée de l’abbé Pierre Geoffroi, qui n’a dirigé l’abbaye de la Couronne que pendant deux ou trois ans, par le désir du Créateur d’éviter au bon Père la vue des fléaux qu’il préparait pour « toute la terre ».

« Parce que c’était un excellent homme, le Seigneur s’empressa de le retirer de ce milieu d’iniquité afin que ses yeux ne vissent pas les maux qu’il s’apprêtait à infliger à toute la terre. L’année où celui-ci mourut fut la première de cinq ou six ou sept au cours desquelles ces régions furent brutalement dévastées par des calamités... En effet, dans ces jours-là et jusqu’à maintenant, le tumulte des guerres et les incursions des ennemis furent accompagnés d’une famine inouïe, intolérable. Et ces deux fléaux que sont la faim et le glaive furent suivis de la rage sauvage des loups, de sorte que quiconque évitait l’un de ces périls était anéanti par l’autre. Des milliers d’hommes furent enlevés de ce monde par la faim, le glaive ou les bêtes... ».

Ibidem, p. 45-46.

 Pélerinages et processions

Les pèlerinages animent les voies qui conduisent à Rome, à Saint-Jacques de Galice, à Jérusalem et à d’autres sanctuaires moins réputés.

Le duc d’Aquitaine Guillaume le Grand (mort en 1030) a pris l’habitude, dès sa jeunesse, de se rendre chaque année à Rome ou, à défaut, à Saint-Jacques-de-Compostelle [22]. En 1026-1027 son vassal et ami le comte d’Angoulême Guillaume IV, gagne Jérusalem par la Bavière et la Hongrie.

Pèlerinage du comte d’Angoulême Guillaume IV à Jérusalem (1026-1027)

« En ce temps-là, le comte d’Angoulême Guillaume se mit en route pour atteindre le sépulcre du Seigneur en passant par la Bavière. Personne avant lui n’était passé par ces contrées puisque le christianisme était alors nouvellement implanté en Hongrie et en Slavonie. Eudes, prince de Bourges et Richard, abbé de Déols [23], l’accompagnèrent. Le roi de Hongrie Etienne le reçut avec grand honneur et lui fit d’importants présents. Il partit au mois d’octobre et parvint dans la ville sainte la première semaine de mars [24]. A son retour le prince fut reçu solennellement par tous les ordres de l’Église. Tant les Angoumoisins que les Saintongeais et les Périgourdins vinrent à sa rencontre.

Historia pontificum et comitum Engolismensium. Édition J. Boussard, p. 18.

Les cartulaires mentionnent des départs de personnages moins considérables qui, avant de se lancer dans ces longs et périlleux voyages, font des dons aux abbayes. Voici deux exemples extraits du cartulaire de l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély.

Autres pèlerinages à Jérusalem

« Moi, Brunon de Ré, voulant avec la grâce de Dieu aller à Jérusalem, je suis venu au monastère de saint Jean avec le prêtre Vital et j’ai donné à Dieu et à saint Jean, de mes biens, pour le salut de mon âme, ma maison qui est à Esnandes [25], avec un cellier, deux quartiers de vigne, quatre séterées de terre, deux cuves et deux cuveaux. Si je meurs au cours du voyage, les moines de Saint-Jean-d’Angély auront ces biens. Si je retourne et que je désire devenir moine, ils me recevront. Si, après ma mort, ma femme Florence désire demeurer veuve, elle tiendra ces biens aussi longtemps qu’elle vivra et, après son décès, les moines posséderont le tout... ».

Vers 1099. Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, n° 416, Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis, tome XXXIII, p. 78-79.

« Le prêtre Jean, en partant pour Jérusalem, donna à Dieu et à Saint-Jean-d’Angély et à saint Hippolyte son église de Candé [26] qu’il possédait librement et sans contestation. Il la concéda par un parchemin, dans la main d’Ausculfe, abbé de Saint-Jean-d’Angély et de son suffragant, Foucher, abbé de Tonnay » [27].

1096-1102 ; Ibid., n° 212, ibid., tome XXX, p. 260.

Procession du vicomte d’Aulnay et de ses barons à Saint-Jean-d’Angély en 1098

« Par la volonté de Dieu, la grande chaleur du soleil avait brûlé la terre d’Aulnay [28] et tout ce qui était dans cette terre : châteaux, bourgs, maisons, champs et vignes et prés et toute la verdure. Les hommes ne trouvaient nulle part le repos. Alors moi, Chales, vicomte d’Aulnay, j’ai décidé, avec l’accord des honnêtes hommes de ma terre, que nous porterions tous la châsse de saint Just à Saint-Jean-d’Angély, en procession, pieds nus. Nous fîmes une station à Saint-Julien-de-l’Escap [29] et posâmes la châsse sur l’autel de saint Julien. Après avoir fait nos prières nous voulûmes prendre la châsse sur l’autel mais ce fut impossible. Alors, tous, stupéfaits et atterrés, nous nous mîmes à pleurer et à dire que nous subissions le châtiment de nos péchés et que nous devions nous flageller devant le saint autel. Ainsi fîmes-nous et, très craintifs, nous nous approchâmes de l’autel pour prendre la châsse. Nous ne pûmes en aucune manière la soulever. En gémissant et en pleurant nous commençâmes à rechercher la cause de cette attitude divine. A la fin, le chapelain de Saint-Julien et la prieure [30], certains que j’opprimais injustement les hommes de Saint Julien, dirent qu’il ne serait pas possible d’enlever la châsse de l’autel avant que je répare l’injustice que j’avais faite aux hommes de Saint Julien.

C’est pourquoi, moi et mes barons qui m’accompagnaient, nous avons abandonné, en jurant sur l’autel, tout le droit que nous avions ou que nous prétendions avoir sur ces hommes. Ensuite nous soulevâmes la châsse si facilement que nous la sentîmes à peine et nous arrivâmes à Saint-Jean-d’Angély avec une très grande joie ».

22 juin 1098. Cartulaire de Notre-Dame de Saintes n° 217.

 Le jugement de Dieu

Jusqu’au concile de Latran de 1215, les ordalies furent admises et pratiquées par l’Église. Elles consistaient en épreuves ou en combats qui avaient valeur de preuves judiciaires. L’eau bouillante et le duel sont assez souvent mentionnés dans les documents historiques régionaux. Dans l’un et l’autre cas on faisait appel à l’intervention divine pour révéler la culpabilité ou l’innocence d’un prévenu, pour situer le bon droit dans les différends. Celui qui retirait son bras sans dommage d’une bassine d’eau bouillante était considéré comme innocent. Celui qui surpassait son adversaire en combat singulier était réputé avoir raison. Cependant, à en juger d’après les mentions des « jugements de Dieu » qui nous sont parvenues, les prévenus et les parties ne se soumettaient pas eux-mêmes à ces épreuves. Ils désignaient des champions qui combattaient en leur nom ou des hommes qui affrontaient à leur place les périls de l’eau bouillante.

Il semble bien, d’ailleurs, que ces exercices inhumains aient été souvent évités ou écourtés. Ainsi, au commencement du XIIe siècle, l’abbesse de Saintes était en litige avec un de ses prévôts au sujet d’un four et d’une métairie. La cour de l’abbesse décida de recourir à l’épreuve de l’eau bouillante. Le prévôt, qui paraissait très sûr de son bon droit, demanda deux épreuves, l’une pour le four, l’autre pour la métairie. Deux chaudières furent installées dans l’église Notre-Dame de Saintes et les hommes chargés de représenter le prévôt étaient prêts. Au dernier moment, alors que l’eau chauffait, le prévôt se démit de ses prétentions [31].

Au XIe siècle, Èble de Châtelaillon, en désaccord avec les moines de Saint-Maixent au sujet d’un marais en Aunis, fut sommé de prouver son droit par duel judiciaire. Mais il se récusa en alléguant un prétexte ridicule : son champion n’avait pas de chaussures utilisables pour le combat. C’est du moins la version des moines de Saint-Maixent, la seule que nous possédions [32].

Le récit suivant, relatif à un combat judiciaire qui s’est déroulé à Angoulême, dans une île de la Charente, en 1028, est d’une précision remarquable pour l’époque. Le motif du duel est une affaire de sorcellerie.

Un duel judiciaire à Angoulême en 1028

« La même année le comte [33] fut pris par la maladie, alors qu’il voulait venger l’insulte faite à Dieu par des chrétiens qui avaient eux-mêmes incendié la ville de Saintes et sa cathédrale. Il commença à perdre lentement ses forces et ordonna qu’on lui préparât une maison dans la ville d’Angoulême, près de l’église Saint-André, pour pouvoir suivre l’office divin. Là, malade, il commença à garder le lit et reçut les visites incessantes de tous les princes et nobles venus de divers pays. Beaucoup disaient que sa maladie était causée par des maléfices, parce qu’il était d’un naturel vigoureux.

On découvrit qu’une sorcière exerçait contre lui son pouvoir. Elle ensevelissait des statuettes de terre [34] et de cire qui le représentaient, tant dans les fontaines que dans la terre ferme et au pied des arbres ; elle en glissait même certaines dans le gosier des morts. Comme elle n’avoua pas ses maléfices on recourut au jugement de Dieu, afin que la vérité cachée fût connue. Deux hommes combattraient en duel et la victoire donnée à l’un d’eux servirait de preuve.

Le lundi de la première semaine de la Passion [35], le représentant du comte, appelé Etienne, et le défenseur de la sorcière, nommé Guillaume, après avoir prêté serment, combattirent longtemps, armés de bâtons et de boucliers, en dehors de la ville, dans une île de la Charente. Ce jour-là le défenseur de la sorcière était possédé du mal, par l’action de certains enchanteurs et de certains breuvages d’herbes. Mais Etienne, enhardi par le seul jugement de Dieu, obtint la victoire sans aucun dommage corporel. L’autre, le corps tout brisé, entièrement couvert de sang, vaincu, se tint debout de la troisième heure à la neuvième heure ; puis, ne pouvant plus bouger, bouclier et bâton hors d’usage, il s’écria qu’il était vaincu et, bientôt, tombant à terre, il rendit le breuvage maléfique qu’il avait absorbé. A demi-mort, il dut être transporté et demeura couché, languissant, pendant longtemps. Ses enchanteurs, qui assistaient de loin au combat en prononçant à son intention certaines formules incantatoires, furent épouvantés et prirent bientôt la fuite.

Cependant Etienne, bondissant de joie, courut sur l’heure rendre grâces à Dieu au tombeau de saint Cybard auprès duquel il avait veillé toute la nuit précédente. Ensuite il revint à cheval dans la ville afin de se reposer. La sorcière, cependant, avait subi maintes tortures, à l’insu du comte, mais n’avoua pas ; grâce à une volonté d’inspiration diabolique elle ne prononça pas un mot, aucun son ne sortit de sa bouche. Elle fut pourtant confondue par le témoignage de trois femmes qui avaient été ses complices dans ces maléfices. Ces femmes exhumèrent en présence de tous quelques statuettes magiques en terre, déjà endommagées par le temps. Le comte, cependant, épargna cette femme malfaisante, ne permit pas qu’on la tourmentât davantage et lui accorda la vie.

Jérôme raconte, dans ses Commentaires de Daniel, qu’Antiochos Épiphane perdit la raison à cause de maléfices et qu’il mourut de maladie sous l’emprise de grandes frayeurs. Alexandre le Grand commença à perdre ses forces corporelles, à Babylone, sous l’effet de semblables sortilèges, ordonnés en secret par ceux qui désiraient régner après lui... Il n’est pas étonnant que Dieu permette qu’on tombe malade par la vertu des maléfices puisque nous savons que le bienheureux Job a été frappé par le diable d’une grave plaie et que Paul a été giflé par un ange de Satan. Et il ne faut pas craindre les maladies mortelles pour le corps mais considérer qu’une atteinte portée aux âmes est plus grave qu’une atteinte portée aux corps. D’autre part ces sortilèges sont sans prise sur certaines personnes : la protection de Dieu existe puisqu’il ne laisse pas l’esprit malin aborder les hommes ».

(Le comte mourut le 6 avril. Sur l’ordre de son fils et successeur Audouin, les sorcières seront brûlées hors de la ville).

Historia pontificum et comitum Engolismensium. Édition J. Boussard, p. 18-21.


[1La Couronne : canton d’Angoulême, Charente.

[2On voudra bien nous excuser d’avoir choisi, pour illustrer la construction des églises, l’exemple de celle de la Couronne, qui est en partie gothique. Notre choix s’explique par la qualité du récit du moine de la Couronne.

[3Le 12 mai.

[4Le 3 avril 1194.

[5Adémar de Chabannes. Chronique ; livre III, chapitre 56.

[6Ibidem ; livre III, chapitre 66.

[7Girard, évêque d’Angoulême : 1101-1136.

[8Le même texte nomme des ornements sacerdotaux et signale une bibliothèque d’une centaine de livres.

[9Château-Larcher : canton de Vivonne, arrondissement de Poitiers, Vienne. L’église Notre-Dame de Château-Larcher était le siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers.

[10Paile : riche drap d’or ou de soie rayée qui venait d’Alexandrie en Égypte (Godefroy. Lexique de l’ancien français).

[11La bibliothèque de l’église comprend une vingtaine de livres.

[12Maillezais : chef-lieu de canton, arrondissement de Fontenay-le-Comte, Vendée.

[13Saint-Augustin : canton de la Tremblade, arrondissement de Rochefort, Charente- Maritime. Cartulaire de Saint-Etienne-de-Vaux n° 27, p. 22.

[14Saint-Maixent : chef-lieu de canton, arrondissement de Niort, Deux-Sèvres. Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Saint-Maixent, dans Archives Historiques du Poitou, tome XVI, p. 195.

[15Cartulaire de Saint-Etienne-de-Vaux, n° 70, p. 5.

[16Chauzet : hameau, commune d’Oriolles, canton de Brossac, Charente. Cartulaire de Notre-Dame de Barbezieux, Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis, tome 41, n° 360, p. 103. Il est encore question de maisons dans un cimetière non identifié, dans ce cartulaire (n° 481, p. 131-132).

[17Vers 1122.

[18Alexandre III est mort le 30 août 1181.

[19Louis VII est mort le 18 septembre 1180.

[20Guy de Lusignan, roi de Jérusalem, fut fait prisonnier à la bataille de Tibériade, le 3 juillet 1187.

[21Jérusalem fut prise par Saladin le 2 octobre 1187.

[22Adémar de Chabannes. Chronique, livre III, chapitre 41.

[23Adémar de Chabannes écrit : Eudes de Bourges, sire de Déols, Richard, abbé de Verdun et Richard, abbé de Saint-Cybard d’Angoulême (Livre III, chapitre 65).

[24Adémar précise qu’il est parti le 1er octobre et qu’il est reparti dans la 3e semaine de juin. (Livre III, chapitre 65).

[25Esnandes : canton et arrondissement de La Rochelle, Charente-Maritime.

[26Candé : village, commune de Saint-Clément, canton de Tonnay-Charente, arrondissement de Rochefort, Charente-Maritime. L’église de Candé a été rasée il y a quelques années.

[27Tonnay : Tonnay-Charente.

[28Aulnay : chef-lieu de canton, arrondissement de Saint-Jean-d’Angély, Charente-Maritime.

[29Sainl-Julien-de-l’Escap : canton de Saint-Jean-d’Angély. La vicomté d’Aulnay s’étendait jusque là.

[30Le prieuré de Saint-Julien-de-l’Escap dépendait de l’abbaye de femmes de Notre-Dame de Saintes.

[31Cartulaire de Notre-Dame de Saintes, n° 228, p. 148.

[32Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Saint-Maixent, dans Archives Historiques du Poitou, tome XVI, n° 164, p. 198.

[33Guillaume IV, comte d’Angoulême.

[34Ou de lin, selon les manuscrits.

[351er avril 1028.

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