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Les vigueries carolingiennes de Saintonge

dimanche 27 juin 2021, par Christian, 737 visites.

Les vigueries, vicariæ, carolingiennes étaient des circonscriptions de (basse) justice [1], subdivisions du pagus (Sanctonicus, Engolismensis, Alienensis, etc.). Mentionnées à partir de 850 environ dans notre région, elles ne subsisteront comme telles que pendant deux siècles au plus, cédant devant la féodalité naissante – après 1050 ou même 1030, il y a toute chance que le mot désigne une vicaria castri, dont le titulaire, le vig(u)ier, était subordonné au seigneur local ; le terme recouvre alors, outre le district du château (distinct de la circonscription des IXe et Xe siècles), des droits de contrainte judiciaire souvent plus étendus que précédemment puisqu’ils pouvaient comprendre la poursuite des crimes de sang.
Il est parfois difficile de distinguer entre ces deux sortes de vigueries. D’abord parce que la fonction judiciaire des premières n’apparaît pas dans les cartulaires, notre source quasi unique : elles n’y sont en effet convoquées que pour situer les biens donnés à telle église ou telle abbaye. Ensuite parce que ces chartes, compilées aux XIIe et XIIIe siècles, ne peuvent pas toujours être datées, ou bien ne remontent pas en deçà de 1030 – ce dernier cas est, à de rares exceptions près, celui du cartulaire de Baigne, gros pourvoyeur de noms. Si aucun château n’a été édifié au chef-lieu de la vicaria, on peut toutefois estimer que celle-ci est bien carolingienne ; dans le cas contraire, le doute est de mise, à tout le moins. C’est ainsi que dans La société laïque dans les pays de la Charente – Xe-XIIe siècles (Picard, 1984, p. 84-90 notamment), André Debord écarte de sa liste des vigueries carolingiennes celles d’Archiac, de Montendre et de Mirambeau, tout en y maintenant celle de Jonzac [2].
Quand on reporte cette liste sur la carte, il est frappant de constater qu’alors que le pagus d’Aunis est entièrement couvert par trois vigueries (Châtelaillon, Bessac et Saint-Jean d’Angély, voir les articles de Léon Faye et de Jacques Duguet), toute la partie occidentale du pagus sanctonicus (entre la mer, la basse Charente et la Seugne) semble en être dépourvue. Plusieurs raisons en ont été avancées : rareté de la documentation, aggravée par diverses destructions au fil des siècles, mais aussi séquelles des raids vikings, vacance à la fois du comté après la mort de Landri (866) et de l’évêché entre 862 et 989, ouvrant la voie aux ingérences des Taillefer d’Angoulême, ou encore moindre organisation de zones marécageuses ou boisées… Debord suggère néanmoins qu’il a pu y avoir des vigueries de Cosnac et d’Arvert.
Quant à Saintes, une charte mentionne bien une viguerie de ce nom, qui aurait été attribuée en 961 à Hugues de Tézac par le duc d’Aquitaine Guillaume Tête d’Étoupe, mais dom Fonteneau qui la reproduit (Collection, t. X, p. 133-140) accumule ensuite les arguments de diplomatique démontrant qu’il s’agit d’un faux du XVe siècle. D’autre part, une charte de Saint-Hilaire de Poitiers révèle l’existence en 878, autour de la ville, d’une zone à vocation défensive, sorte de banlieue d’un rayon de cinq lieues (env. 11 km) appelée quinte, dont étaient de même pourvues Poitiers, Angoulême, Limoges, autres cités épiscopales [3], et qui pourrait selon A. Debord expliquer l’absence de viguerie dans cette portion centrale du pagus.
Cependant, la transcription des chartes originelles est parfois approximative et il n’est pas toujours aisé d’identifier le chef-lieu de ces vigueries, à supposer qu’il n’ait pas disparu ou changé de nom. C’est ainsi que nous serons amené à contester quatre des onze ou douze localisations proposées par André Debord, en nous appuyant sur les traités et dictionnaires de toponymie ou, plus prudemment, sur des éléments de phonétique historique et de paléographie, malencontreusement ignorés.

Quant à l’étendue de ces vigueries, elle ne peut être évaluée que très imparfaitement, à partir du nom des quelques alleux ou villæ qui peuvent être identifiés à un hameau actuel, mais parfois suffisamment pour susciter des questions sur l’intrication de circonscriptions extrêmement rapprochées – on constate en effet, contrastant avec le grand vide de la Saintonge occidentale, deux concentrations aggravées par les déplacements auxquels nous procédons ici : entre Bresdon et Herpes au nord, autour de Guimps au sud.

 JULIACO, VICARIA JULIACENSIS (Juillers)

Mentionnée en 974-975 dans le cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, c’est la plus au nord, sachant que le pagus alienensis s’arrêtait à la Boutonne. L’identification à Juillers (qui a donné naissance à deux paroisses, Saint-Pierre et Saint-Martin) n’est pas douteuse [4] compte tenu de la situation des villæ citées : « alaudum nostrum indominicatum qui est situs in pago Santonico, in viccaria Juliacense, in villa quae vocatur Varesia, cum capella et vineis et terris et pratis et sylvis, aquarum decursibus, et molendinis […] ; vel in alio loco, in ipso pago, in villa Asnerias […] et in tertio loco, in villa quae vocatur Benaja ; et in quarta villa quae vulgo appellatur Sudranna » (charte XCV) ; « in pago Sanctonico, in vicaria Juliaco, in villa que vocatur Poliaco, unum massum et vineas et terram arabilem... » (charte CCL). On reconnaît en effet parmi ces cinq noms trois communes actuelles : Varaize, Asnières et, limitrophe de Saint-Pierre de Juillers, Paillé [5]. Dans sa table onomastique, Georges Musset, l’éditeur du cartulaire, a proposé de confondre Sudranna et la villa Suran ou Suram des chartes XCVI et XCVIII de 1077 et 1089 avec le village et seigneurie de Suyrand, « aujourd’hui Chez-Surand ou Chez-Surend, paroisse de Saint-Hilaire de Villefranche », que mentionne le cartulaire à la date de 1549 [6].
L’identification par le même Musset de Benaia à (chez) Besnay en Saint-Loup est nettement moins convaincante : cette commune se trouve de l’autre côté de la Boutonne et donc, en principe, dans le pagus alienensis. Bignay serait mieux situé, et de fait, c’est la localisation suggérée par Lesson dans son Histoire, archéologie et légendes des marches de la Saintonge, 1845, p. 271, comme par l’abbé Lacurie dans son inventaire des pouillés du diocèse de Saintes, p. 19-20.
La viguerie de Juliacum s’étendait donc le long de la Boutonne, sur une largeur inconnue, depuis la frontière avec le pagus pictavensis jusqu’à Asnières au moins, voire jusqu’à Saint-Hilaire et/ou Bignay. On peut même imaginer qu’elle joignait la quinte de Saintes.
On notera incidemment que Loiré et Néré – ainsi, sans doute, que Villemorin – dépendaient de la viguerie d’Au(l)nay alors qu’ils seront compris dans le diocèse de Saintes tel qu’on peut le circonscrire d’après la levée de subsides de 1326 et l’Inventaire des pouillés par Lacurie (p. 17-18 et 39-40). Faut-il en déduire qu’Aulnay était compris in pago Sanctonico comme il est dit dans le cartulaire de Saint-Jean d’Angély à propos de Néré (en 970), ou bien le copiste aurait-il fait erreur, la viguerie étant située plus justement par le cartulaire de Saint-Cyprien [7] in pago Pictavo et, plus précisément, in pago Briocense (de Brioux) dans des chartes datées de 948 et 963 ? Cette dernière hypothèse paraît probable [8] et il faut donc envisager que, dans cette zone frontalière du Poitou, la limite du pagus du Xe siècle puisse ne pas concorder avec celle du diocèse du XIVe siècle.

 VICARIA BRASDUNENSE, BRASDONINSE, BRAISDONENSE (Bresdon)

Citée en 852 dans le cartulaire de Vierzon, p.14 en même temps que la viguerie suivante (voir ci-après), elle l’est aussi dans le cartulaire de Saint-Pierre d’Angoulême (p. 72 et 73) pour le don, à des dates inconnues, de l’église « quae est fundata in honore sancti Marcialis, in pago Sanctonicae, in vicaria Brasdoninse, in loco quae est appellatur Godorete villa  », ainsi que de l’alleu « qui est in pago sanctonico, in vicaria Braisdonense, in villa quae vocatur Mortirs  ».
Le chanoine Nègre, notamment, identifie Godorete villa à Gourville mais, même si l’on peut hésiter à reconnaître dans la terminaison -ete un diminutif curieusement placé, on suivra plutôt l’abbé Nanglard qui optait pour Gourvillette, en raison de sa proximité avec Bresdon, mais surtout à cause du patronage de saint Martial alors que l’église de Gourville est dédiée à Notre-Dame. De plus, Gourville était comprise dans la vicaria angoumoisine d’Ambérac (« in pago Equanisinensium in vicaria Abariacense in villa que dicitur Gundorevilla », charte CCXXII de Saint-Cybard).
De façon bien moins convaincante, le même abbé Nanglard identifie Mortirs à Marétay, « proche de Matha », tout en signalant que le manuscrit porte en note « prope Las Toches de Mortirs », ce qui lui semble renvoyer aux Touches-de-Périgny. Cependant, il existe dans Sonneville, à la limite d’Anville, deux lieux-dits très voisins, Mortier et La Touche, qui pourraient avoir notre préférence malgré le singulier.
S’agissant du cartulaire de Vierzon, sur lequel nous allons revenir, la donation porte au minimum sur deux villæ : Braduni, qui est encore Bresdon, et Bucsicum – Boissec, dans Sonnac, à la limite d’Haimps ?

 VICARIA CIRPENSIS (Herpes)

Cette viguerie est mentionnée en association avec la précédente dans le cartulaire de Vierzon, p. 14. En 852, Centulfus céda à l’abbaye de Dèvre « in estispendia fratrum ibidem consistentium res meas sitas in pago Sanctonico in duabus vicariis brasdunense & cirpense quam tum cumque in predicto pago & in his vicariis visus sum habere [...], hoc est quicquid in ipsa villa braduni visus sum habere / in villa bucsicum quicquid visus sum habere con omne integritate / mauriacum villa con omne integritate / batlincum con omni sua integritate / capellam in civitate agenno in honore sancte Marie & sancti simphoriani constructam, et terram quam ibidem visus sum habere con omni integritate simili etiam modo ut getum con sua integritate. »
Le cartulaire contient aussi, p. 6, un faux : un diplôme attribué au roi Louis le Pieux († en 840) et à la reine Judith [de Bavière, † en 843], tendant à confirmer le don de «  Mauriacii villam cum omnibus appendiciis suis et Bazlincum villam cum omni sua integritate. Itemque ecclesiam in honore sancti dei genetricis et sancti Simphorianis dicatam que infra muros urbis Aggenensis sita est » [9]. Mais la forgerie n’entraîne pas l’inexistence des deux villæ, au contraire !
Réglons d’abord le cas d’Agennum, que certains identifient à Agen et d’autres à Haimps. Ainsi Marcel Clouet (« En suivant deux voies préromaines de la Saintonge », Bulletin de la Société des archives historiques de Saintonge et d’Aunis, SAHSA, 1928-29, p. 185) affirme : « Il s’agit d’Haimps, comme le fit remarquer autrefois le docteur Guillaud. De plus, d’après M. Musset, dans le cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, Haimps est représenté par Aent et Aehent. Dans l’endroit on prononce encore A-in-s. On ne saurait donc traduire par la ville d’Agen, comme le fit M. Soyer. » Il aurait aussi pu faire valoir que saint Symphorien est bien le patron de l’église d’Haimps. Toutefois, la balance penche nettement en faveur d’Agen, en raison d’un argument dirimant : urbs et civitas étaient des termes réservés aux cités épiscopales [10]. Au surplus, il est improbable qu’Haimps ait jamais été doté de remparts.
Dès lors, il n’y a pas lieu de rechercher en Saintonge Getum, que Marcel Clouet avait identifié au Gicq, s’attirant un démenti de Léo Fayolle (ibidem).
Cirpinse a été identifié à Cherves (de Cognac, auj. Cherves-Richemont) par Auguste Longnon (Atlas historique de la France, 1885, t. II, p. 174), par Jacques Soyer (« Un faux diplôme mérovingien concernant l’abbaye de Dèvre », Mémoires de la Société historique du Cher, 1898, p. 66) et par André Debord (op. cit., p. 85), et cela a été généralement repris. Or Cirpinse n’a pu donner Charvis (Dauzat, sans date), Charves (1115) et enfin Cherves, car seule une initiale en « ca- » peut aboutir à « cha- » ou « che- » tandis que le groupe « rp » aurait dû en principe se maintenir. Il est d’ailleurs généralement reconnu que ce toponyme provient, comme le Cherves de la Vienne (Kanabensis, vers 936, puis Charva), du nom latin du chanvre (cannaba) ou plutôt de la chènevière (cannaberia, cannabina). Peut-être même notre Cherves est-il directement issu du mot régional désignant le chanvre, cherve ou charve, selon ce que le chanoine Nègre appelle une « formation dialectale ».
Seul Marcel Clouet (article cité) a proposé de situer ce chef-lieu de viguerie à Herpes (dans Courbillac), où a été trouvé un important cimetière mérovingien,… mais il ne fournit curieusement que des arguments contraires : « Toutefois, sur le cartulaire de l’abbaye de Saintes (charte CCIV, p. 128-129) on a “ecclesiam sancti [sic] Marie de Arpes ” (1167). D’ailleurs dans le pays on prononce encore Arpe ; on dit encore assez fréquemment aller “en Arpe” pour aller à Herpes ». Cependant, comme l’a suggéré un lecteur anonyme de J. Soyer, l’objection peut être levée si on considère que la charte de 852 a été mal transcrite dans le cartulaire du XIIe siècle : dans ce qui se lit indubitablement cirpinse (tout en minuscules),

on peut raisonnablement penser que le clerc a tiré « ci » d’un « ɑ » à la boucle mal fermée – autrement dit, du « a » de l’écriture semi-onciale, caractérisée notamment par une tendance à ouvrir la panse de cette lettre, qui ressemble alors à une suite « ci » (voir F. Steffens, Paléographie latine, 1910 ).
Comment se partageaient les villæ citées entre Bresdon et Herpes ? De l’ordre Bresdon (Braduni), Boissec (Bucsicum), Mauriac (Mauriacum), Ballans (Batlincum ou Bazlincum), qui rapproche de Herpes, on pourrait déduire que Ballans, au moins, dépendait de cette dernière viguerie – et Boissec de celle de Bresdon. Reste Mauriacum, que Marcel Clouet a identifié à Macqueville, probablement en raison de sa situation géographique jointe à la postposition de villa comme dans Godorete villa, Gourville(tte). Mais Macqueville était selon E. Nègre Manconosvilla en 1110, Ma(n)covilla peu après. Surtout, on ne connaît pas d’exemple de toponyme conjuguant pléonastiquement le suffixe -acum et le composant -villa. Cela étant, le seul Mauriac des deux Charentes répertorié dans la base Fantoir se trouve au bord du Né, dans la commune de Salles d’Angles, ce qui est un peu loin, et de surcroît de l’autre côté de la Charente. On renoncera donc à situer cette villa.

 MUCRO (Migron)

Cette viguerie est mentionnée à la date de 1003 dans le cartulaire de Moissac, p. 61 lorsque l’abbé du lieu conclut sous l’égide du comte d’Angoulême une transaction avec la famille d’un Gammo, usurpateur de l’alleu de Coulonges (« alodem qui vocatur Colonicas sive Bragus sive Crudilicas, in pago Sanctonico, in vicaria Mucronensi  »). Les historiens de Moissac n’ont situé Mucro que très récemment, comme en témoigne le titre de l’article de Régis de la Haye, « 999 ans pour retrouver une possession de l’abbaye de Moissac », Bulletin de la société archéologique et historique du Tarn-et-Garonne n° 127, 2002, p. 37-43 [11]. Si l’on suit l’auteur, cet alleu aurait couvert une bonne part de l’actuelle commune de Saint-Sulpice de Cognac, puisqu’il se serait étendu de l’Antenne (Antona) aux limites de Montigny (auj. dans Burie) et de la rivière de Migron aux Chaudrolles. Le Rodinel est peut-être, plutôt que la rivière de Migron, la vaine des Tabois, appelée à servir plus tard de frontière entre la Saintonge et l’Angoumois, mais surtout on voit mal comment Crudilicas ou Curdelias aurait pu donner Chaudrolles, qui dérive plutôt de calderolas, diminutif de caldera (au sens de « cavité » ?) [12]. Quant à Bragus, dont on ne trouve aucun dérivé acceptable dans les environs, il est sans doute en rapport avec la racine bracu, « vase », « marais » (FEW), qui est à l’origine de nombre de Bray.
Peut-être est-ce cette viguerie qui, comme on le supposait de celle, imaginaire, de Cherves, a été absorbée par la châtellenie de Cognac. Toujours est-il que celle-ci, relevant d’Angoulême, comprenait au moins en partie Migron, alors en Saintonge et aujourd’hui en Charente-Maritime.

VICARIA NOVIACENSE
Le cartulaire de Saint-Cybard fait état du don, sous le roi Louis IV (936-954) et en présence du vicomte de Marcillac Odolric († 944), d’un alleu « in villa Cerlis, in pago Engolisme, in vicaria Noviacense  » [13]. Vers la même date (« peu après 942 »), le prêtre Adémar aurait cédé une « villa Arvidis in vicaria Novicinse » (éd. Lefrancq du cartulaire, p. 86), en même temps que d’autres biens, tous situés dans la région de Champmillon, Hiersac, Saint-Cybardeaux, ce qui a conduit André Debord (op. cit., p. 86 et 293) à identifier ce Noviacum ou Novus vicus [14] à Neuvicq-le-Château, soit une commune qui s’intercale exactement entre Bresdon et Herpes, sur la même voie Jarnac-Melle par Aunay (M. Clouet, art. cité, p. 97-98), ce bien que le lieu « [ait] fait partie du diocèse de Saintes (…) jusqu’à nos jours ». Mais était-ce le cas au Xe siècle ? L’exemple de Néré et Loiré autoriserait peut-être à supposer que non, mais cela impliquerait que Sonneville aussi relevât du pagus engolismensis. Il faudrait alors que la limite eût été modifiée avant 1066 puisqu’à cette date, c’est l’évêque de Saintes Boson qui a donné à l’abbaye de Saint-Amant de Boixe les églises de Barbezières et de Sonneville. La localisation du siège de cette viguerie à Neuvicq apparaît dès lors fort douteuse.
A. Debord (op. cit., p. 86, note 170) avance timidement la possibilité d’une confusion avec la vicaria Nanziacensis ou Nauziacensis citée vers 1030 dans le cartulaire de Savigny. Longnon, dans son Atlas historique (p. 191), mentionne plutôt une vicaria Narziacensis, dont le chef-lieu serait Narzac, c’est-à-dire Nersac. Cette localité est plus proche de Champmillon et Hiersac que Neuvicq mais, outre qu’elle devait se situer, au mieux, à la limite de la quinte d’Angoulême, les deux formes Noviacum et Narziacum sont probablement trop différentes. Sur notre carte, nous n’avons donc pas retenu cette assimilation, tout en suggérant de purger le pagus sanctonicus d’une enclave parasite. Les modifications de frontière entre pagus et diocèse semblent en effet limitées à la zone limitrophe du Poitou.

 VICARIA CAPSORCINSIS (Chassors)

Cette viguerie apparaît dans une charte de Saint-Cybard, reproduite par Adémar de Chabannes [15], à propos du don d’un manse dans la « villa Valle sive Floriaco » en 862-875. On peut situer cette villa à cheval sur les actuelles communes de Fleurac et de Vaux-Rouillac. La première n’est d’ailleurs qu’un démembrement de la seconde et les deux localités, distantes de 2 ou 3 km seulement, sont sur la rive droite de la Guir(l)ande, dont le nom signale la frontière de la civitas santone. Cette fois donc, la concordance entre pagus et diocèse n’est pas remise en cause.

  * * *

Voilà pour la zone de Saintonge orientale comprise entre la Boutonne et la Charente. Les autres vigueries sont regroupées en Haute Saintonge, ce qui laisse probablement un hiatus. Elles apparaissent toutes, sauf Criteuil, dans le cartulaire de Baigne [16], mais, comme on l’a dit, l’abbé Cholet, l’éditeur, n’a pas distingué les vigueries carolingiennes et les vigueries castrales. On évoquera d’abord, rapidement, ces dernières.

VICARIA ARCHIACENSIS, Archiac. Elle n’est citée que vers 1075-1082 à l’occasion de la donation (non localisable) d’une certaine Austrude (charte CCLXXXVII). À la même époque, un acte (LV) a pour témoin un Ramnulfe « vicar[ius] Archiacensis ». Toutes les autres fois, la référence est au castrum, au castellum ou à l’honor d’Archiac, dont les seigneurs sont mentionnés à plusieurs reprises. On peut dès lors supposer que le viguier était leur représentant, et que la vicaria était celle du château [17].

VICARIA MONTE ANDRONIS, Montendre. Les donations concernent « Avertolio in Vicaria Monteandronis, habitaculum rustici, et unam eminatam [18] de terra plana », un alleu « quod est in villa que vocatur Alchai in parrochia sancti Simphoriani in vicaria Montisandroni » et un autre « quod est prope ecclesiam sancti Martini cognominatam ad Pinum, in vicaria Monte Andronis ». Mais elles sont effectuées dans la deuxième moitié du XIe siècle, de sorte que cette viguerie a sans doute le même statut que celle d’Archiac. De fait, le cartulaire mentionne le castrum ainsi qu’un Guillaume ou W. de Monteandronis.
On ne peut que suivre l’abbé Cholet lorsqu’il situe le premier alleu au Chay, à la limite orientale de Chatenet, et le second au Pin, aujourd’hui commune – les églises sont encore sous les patronages indiqués dans le cartulaire. Mais l’abbé a négligé Vertolio, qui ne désigne sans doute pas le donjon (vertolium, verteuil) de Montendre, mais renvoie plutôt au « terrier de Vertille », dans Expiremont – c’est dans la base Fantoir le seul toponyme de Charente-Maritime qui, de tous ceux qui comportent la suite VERT, se rapproche de Vertolium, dont il existe d’ailleurs, au moins en Angoumois, une variante Verthelium [19].

Les deux vigueries suivantes paraissent liées tant leurs chefs-lieux et les biens qui y sont rattachés s’entremêlent, ce qui serait exclu s’il s’agissait de circonscriptions bien distinctes.
MIREMBEL, Mirambeau. Albelina de Cosnaco a fait don d’un alleu « quod est in vicaria de Mirembel, et est in loco qui vocatur a Berseloc quantum ibi videbatur habere prata sive terram, et in alio loco Auitrazes in parrochia sancti Cirici dedit similiter vineas » (charte CCCCXV). Berseloc devenu Berceleu se trouve dans la commune limitrophe d’Allas-Bocage et Avitrazes (avec préposition « a » agglutinée) est Vitrezay, dans Saint-Ciers-sur-Gironde – paroisse dont on sait par ailleurs (charte CCCCXXIV) qu’elle était comprise dans la viguerie de Blaye, l’une des deux seules connues en Guyenne.
COSNAC, Conac : « alodium quod est in villa que vocatur Genueirac prope ecclesiam in vicaria de Cosnac prope castrum Monteandronis ». Ici aussi, nous suivrons Longnon qui situe la villa dans la commune de Coux, à Genvérac, bizarrement rebaptisé Jean-Vérat sur les cartes récentes. La proximité de Montendre (Monte Andronis) ne fait pas de doute. En revanche, on peut s’étonner de la distance entre Conac et Genvérac, d’autant qu’on passe là par-dessus Mirambeau. Cela est plus compréhensible si l’on admet comme A. Debord (op. cit., p. 545-546) que les seigneurs des deux châteaux étaient de la même famille.

 VICARIA JOGUNZAZENSE, JOEZACINSE (Jonzac)

La situation n’est pas identique. La viguerie est certes mentionnée dans le cartulaire de Baigne entre 1075 et 1083 à propos de la cession de l’alleu de Flamarenx et d’une part de la villa Lobodingis (charte CCCXXXI), mais elle l’est aussi au siècle précédent (entre 952 et 964), dans le cartulaire d’Angoulême : « Et in ipso pago [sanctonico], in alia vicaria Joezacinse, in villa quae dicitur Capdon, cum mancipiis et omnia ad se pertinentia. In ipsa vicaria, in villa quae vocatur Taularicia, quantumcumque in ipsa villa visus sum abere… ». Adémar de Chabannes fait aussi état du don d’une église, « ecclesiam Sancti Petri in pago Sanctonico in vicaria Jogunziacense in villa Noclaco  » par (ou en présence de ?) « Ildegarius vicecomes et uxor sua Terberga ». Cet Ildegaire était vicomte de Limoges, cité entre 914 et 937 (voir J. Depoin, Chronique de Guitres, p. 146).
Noclaco est Neuillac, dont l’église est en effet dédiée à saint Pierre. La villa de Capdon a été située par l’abbé Cholet à Chadenac, mais on préférera la localiser à Chadon dans Germignac. En revanche, on ne dispose d’aucune hypothèse crédible pour les villæ Taularicia et Lobodingis non plus que pour Flamarenx [20].

Parmi la douzaine de vigueries retenues par A. Debord, il faut en écarter une, non qu’il s’agisse d’une vicaria castri, mais parce qu’elle ne se situait pas en Saintonge, comme Auguste Longnon l’avait soupçonné dans son commentaire du cartulaire, de 1869.

ROCIMAGO (« villa que dicitur Bosseria in vicaria Rocimago »). De même que l’abbé Cholet et malgré la présence dans le cartulaire d’une forme Roac(h) (charte LXXX), André Debord a situé ce siège de viguerie à Saint-Laurent du Roc, paroisse absorbée ensuite par Montlieu. Rejetant cette identification, Longnon a justement fait remarquer que magos (champ, marché), dans les toponymes composés où il apparaît, « laisse toujours quelque trace ». Plus précisément, il se réduit presque systématiquement à la voyelle nasale [ɔ̃], plus rarement à [ɑ̃] et encore plus rarement à [ɛ̃] : ainsi Turnomagus -> Tournon et Tournan, Argentomagus -> Argenton et Argentan [21]. Partant de cette seule indication, on a donc entrepris de recenser dans la base Fantoir tous les toponymes des deux Charentes commençant par Ro-, Reu- ou, sur le modèle cocina -> cuisine, Rui-, et se terminant par -on ou -an, quitte à les disqualifier l’un après l’autre… avant de s’aviser que, sous ses airs gaulois, la forme Rocimago est tout simplement aberrante !
En effet, ainsi que l’a expliqué plus tard Longnon lui-même [22], si les composés en –magus ont abouti le plus souvent, en français, à des noms en –on, c’est que leurs deux éléments s’articulent toujours autour d’un [o] accentué – de liaison, selon E. Nègre, Toponymie générale, I, p.167 –, qui s’est ensuite nasalisé sous l’influence du [m]. Rocimago résulte donc, selon toute apparence, d’une transcription fautive et il ne faut pas être grand paléographe pour suspecter dans le « m » le « ni » d’un Rociniago – soit la viguerie angoumoisine de Ronsenac. Les formes attestées de ce toponyme, dérivant selon Dauzat de Rosciniacum, sont Roscenaco en 1090, Roncenaco en 1143 (Pouillé), Ruciniaco et Ronciniaco en 1155 (Acta Pontificum Romanorum inedita, p. 168-169), Rocenaco au XIIIe siècle (Livre des fiefs de Guillaume de Blaye). Siège d’un prieuré, on y découvrit un cimetière mérovingien comme à Herpes.
Quant à la substitution de la sonore [g] à l’explosive sourde dans le suffixe -acum, on en trouve d’assez nombreux exemples dans la Toponymie générale d’E. Nègre (Florenciago, Fossiago, Genzago, Gignago… pour prendre une page au hasard). Cf. aussi la dérivation Blanzac/ Blanzaguet, Julliac/ Julliaguet.
« Villa que dicitur Bosseria in vicaria Rocimago » : les Boissière sont trop nombreuses en Charente (plus de 30) pour confirmer ou infirmer l’identification de Rocimago à Ronsenac. Si, à l’inverse, on prend celle-ci pour acquise, on peut penser que la villa se trouvait soit dans l’actuelle commune de Torsac, soit dans celle de Dirac.

 VICARIA CRISTOLIENSE (Criteuil)

Le cartulaire de Saint-Cybard mentionne peu après 942 un don de Guillaume Taillefer : « et cedo in ipso pago in vicaria Christolinse in villa que vocatur Romanorevilla cum ipsa ecclesia totum et ab integrum » ; dans le cartulaire d’Angoulême, p. 6, on trouve trace en 978 du don d’un alleu « quae est in pago sanctonicae, in vicaria Cristiollensa, in loco quae vocatur Allianovilla, hoc est de vinea, cum casuale et curtiferum et torculario et brausia junctum unum et dimidium », et dans celui de Savigny, les chartes 633 et 634 signalent avant 1028 le don d’une église : « ecclesiam Sancti Pauli, sitam in pago Sanctonensi, in vicaria Cristiolensi, in villa quae vulgo dicitur Botavilla ». On suivra ici les éditeurs de ces trois cartulaires : Romanorevilla est devenue Renorville avec son église « placée près d’un petit ruisseau qui tombe dans le Né, sur les limites de Salles-d’Angles et de Saint-Fort », comme l’explique Marvaud (Études historiques sur la ville de Cognac, I, p. 75) ; on reconnaît évidemment Bouteville dans Botavilla ; enfin, Allianovilla est devenue Al(le)ville [23] dans Verrières, au bord du Né. Celui-ci sert ainsi de frontière avec les vigueries de Jonzac et de Petriacum [24].

 VICARIA CAT(H)MERIACENSIS, CATHMERIO (Chepniers)

Longnon doutait déjà que ce toponyme fût le nom primitif de Baigne (Beania, dérivant de Béthanie, village de Marthe et Lazare, sous l’enseigne duquel continuent de se placer plusieurs communautés religieuses). De fait, il y a lieu de distinguer deux Saint-Étienne, l’abbaye (monasteri[um] sancti Stephani Beanie ou de Beania) et la paroisse (parrochia Sancti Stephani de Cathmerio, citée une unique fois, dans la charte XCIII). Nulle part dans le cartulaire il n’est question d’une paroisse de Baigne (qui serait d’ailleurs Saint-Nicolas, voir p. XI de l’édition Cholet), et l’on voit mal coexister deux appellations pour le monastère. Or, parmi les églises placées sous le patronage du protomartyr Étienne figure celle de Chepniers. Comme Longnon a fini par le reconnaître en 1885 dans son Atlas historique…, p. 173, sans être d’ailleurs suivi par Dauzat ni par Nègre [25], Chepniers aurait ainsi la même étymologie que Champniers, en Charente : le toponyme dériverait de Cathumer ou du gaulois Catumaros (Dauzat) [26]. C’est aussi la thèse de Paul Marchot (1895, note 1 p. 63), et d’Erik Staaff, 1896 p. 62), ainsi que de numismates qui ont cru reconnaître Chepniers dans une forme voisine de Cat(h)merium, Catomario vico, figurant sur un triens d’or mérovingien : Arthur Engel et Raymond Serrure, dans leur Traité de numismatique du Moyen Âge, I, 1891, p. 127 (avec un point d’interrogation cependant) et Georges Depeyrot dans Le numéraire mérovingien : les ateliers centraux…, 1998, p. 112. De fait, on a retrouvé à Chepniers les traces d’un établissement mérovingien, avec son cimetière (voir Louis Maurin, Carte archéologique de la Gaule, Charente-Maritime, 1999, p. 137).
La charte LXXIV du cartulaire de Baigne indique que Ramnulfus a donné au «  monasterio sancti Stephani, quod est super fluvium Cavallonis, et est constructum in pago Sanctonico in vicaria Catmeriacense », son alleu situé « in pago Sanctonico in vicaria Catmeriacensi in villa que vocatur Auchai  » ; la XCIII qu’Arnulfus a fait don de vignes « in parrochia Sancti Stephani de Cathmerio  » ; la CXVI que Constantin a donné un alleu « in villa que dicitur Biarco, in Vicaria Cathmeriacinse » ; la LXXVI que Robbertus Galcherius a donné un alleu « in villa que vocatur Chechavilla in parrochia sancti Johannis Cantiliacensis », puis que sa veuve Esingardis a fait de même de biens « in ipsa vicaria in villa que vocatur Valeiras […]. Itemque in eadem vicaria in villa que vocatur Lanciaco […]. Et iterum in ipsa vicaria in villa que dicitur Serentias  ». Robert avait déjà donné (charte CXXX) un alleu situé près de la même église Saint-Jean de Chantillac, dans le lieu appelé « ad capellam sancti Sulpicii ».
On trouve Cheville (Chichevilla) dans la commune de Chantillac, à la limite du Pin, et Biard (Biarco) dans Pouillac ; Vallière, haute et basse, (Valeiras) se situerait, non dans Lamérac comme l’a écrit l’abbé Cholet, mais d’après le cadastre napoléonien dans Montchaude [27], à la limite de Lamérac et de Reignac, ce qui pourrait induire un chevauchement avec la viguerie de Petriacum. Pour ce qui est du Chai et en négligeant (peut-être à tort) les innombrables Chail, on a le choix entre trois possibilités au moins : Chaix ou Le Chai dans Baignes même, Le Chay dans Montlieu et Le Chaix dans Chatenet – celui-ci relevant plus tard comme on l’a vu du château de Montendre. En revanche, on n’a trouvé aucune trace de Lanciaco ni de Serentias. Cette viguerie aurait la forme d’une bande englobant l’abbaye et allant du sud au nord de Chepniers, son chef-lieu excentré, et de Pouillac jusqu’à la lisière de Montchaude.

Reste un groupement de trois vigueries dont l’enchevêtrement pose plusieurs problèmes, sans solutions claires.

 VICARIA PETRIACENSIS, PEDRIACENSIS (Le Pérat)

Une première question, ardue, se pose à son propos : où situer son chef-lieu ? « On l’a en général identifi[é] avec Pérignac-de-Pons, écrit André Debord. Cette identification ne nous paraît pas acceptable, parce que Pérignac est complètement excentré par rapport aux localités identifiables de cette viguerie. Nous pensons qu’il serait plus convenable de la situer au village du Peyrat, qui n’est aujourd’hui qu’un mince hameau de la commune de Brie-sous-Archiac, mais se trouve au centre des localités concernées et, de surcroît, sur le bord de la voie romaine de Saintes à Périgueux [plutôt à Cahors, via Pons, Guimps et Aubeterre]. » Le présupposé étant que Petriacum n’a pu aboutir à Pérignac, issu de Patriniacum, mais devait normalement devenir, sous réserve de variantes orthographiques, Pérac qui aurait, compte tenu de la prononciation locale, subi l’attraction du toponyme Pérat, désignant un gué empierré. C’est du reste l’avis aussi de Longnon, dans son Atlas historique , ainsi que de F. Chavanon, l’éditeur d’Adémar de Chabannes, mais tous deux optent pour le Peyrat proche de Lamérac [28]. Et il existe bien d’autres Pérat encore, entre celui de Salignac au nord et celui de Chevanceaux au sud, celui de Tanzac à l’ouest et celui de Saint-Vallier à l’est – pour s’en tenir à cette zone assez circonscrite. La situation des biens compris dans la viguerie peut-elle aider à choisir entre eux ? Par chance, les mentions sont assez nombreuses, dispersées entre trois cartulaires. Encore faut-il procéder prudemment car les identifications proposées ici et là pourraient faire conclure à une extension extravagante, de la banlieue de Saintes à celle de Barbezieux.
La viguerie apparaît dans le cartulaire de Baigne à propos de la cession (avant 1075, estime l’abbé Cholet) d’un alleu « quod est in vicaria Petriacinse in villa que vocatur Fradorvilla, hoc est vineas, silvas, et in alio loco in ipsa vicaria in villa que vocatur a la Grava vineas (et) terras, et in alio loco Albocal dimidium junctum vinee », mais dans les deux autres cartulaires, à des dates bien antérieures. En premier lieu dans celui de Saint-Cybard (charte 222), « peu après 942 » :
« et cedimus ego [Guillaume Taillefer] et Gauzbertus diaconus in pago Sanctonico in vicaria Pedriacense in villa que dicitur Linarias ecclesia que est fundata in honore sancte Eugenie quantum cumque ad ipsam ecclesia[m] pertinet et cedo ego in ipso loco curtem meam indominicatam que vocatur Fradorevilla cum omnibus vernaculis omnia et ex omnibus quantumcumque ad ipsa[m] curtem pertinet vel aspicere videtur et cedo in alio loco in ipsa vicaria villa que vocatur Dairaco, quantum ad ipsam villam aspicit vel aspicere videtur cum omnibus vernaculis et cedo in ipsa vicaria villam que vocatur Alviniaco omnia et ex omnibus quantumcumque ad ipsam villam pertinet cum omnibus mancipiis et mea cernitur esse possessio ». Dans d’autres chartes de la même abbaye telles que résumées d’après les marginalia d’Adémar de Chabannes, figurent une « villa Trilliaco, pago Sanctonico, vicaria Petracense » (909), une église Saint-Cirice « in vicaria Petriacense, in villa Capdono  » (sous le règne du roi Lothaire, entre 954 et 986), « alodum in villa Monte Cautio, in vicaria Petriacense, in pago Sanctonico, […], et unum mansum in villa Dariaco in ipsa vicaria », « (et in villa Monte Profecto vineas, terram, pratum, super fluvium Sclipeo), in villa Bassiaco, in vicaria Petriacense, alodum » (vers 973-974). [29]
Le cartulaire d’Angoulême, enfin, rapporte qu’entre 952 et 964, Guillaume Taillefer céda « in pago sanctonico, in vicaria Pedrezacinse, in villa quae vocatur Tavaniaco, capella mea quae est fundata in honore sancti Bibiani, cum mansibus et mancipiis, omnia et ex omnibus quantumcumque in ipsa villa visus sum abere vel possidere. Et in alia villa, in ipsa vicaria, Romegole villam, cum omnia ad se pertinentium. Et in alia villa, in ipsa vicaria, villa cujus vocabulum est Baredo [30], cum terris et vineis ».
Parmi la douzaine de noms présents dans ces cartulaires, aucune trace n’a été trouvée d’Albocal (avec préposition et article agglutinés), de Dairaco (qui ne peut être Dirac, trop éloigné), ni de Trillaco. Pour ce qui est de Monte Profecto, dont il n’est d’ailleurs pas spécifié qu’il se situait dans la viguerie, on comprend seulement qu’il occupait une hauteur au-dessus de l’Écly (fluvium Sclipeo, le rivo Lesclip du cartulaire de Barbezieux, charte DVXXIII), affluent de la rive droite du Né). Tavanaco et Romegole ont été identifiés par l’abbé Nanglard à Thénac et à Romegoux, mais ces deux localités devaient logiquement être comprises dans la quinte de Saintes. Thénac est d’ailleurs un ancien Attienacum ou Tenacum, d’après Dauzat et Nègre ; nous verrons ci-après la solution que propose Debord. Quant à Romegole, ce toponyme renvoyant à la présence de ronces figure encore à de nombreux exemplaires dans les cadastres du Sud-Ouest – il s’en trouve trois en Charente – et rien n’oblige à le chercher entre Rochefort et Saintes. Le problème est similaire avec (La) Grave, microtoponyme trop commun pour qu’on puisse identifier ce lieu-dit avec certitude – à de très rares exceptions près comme dans Saint-Maurice de Tavernole, il ne s’agit d’ailleurs que de simples pièces de terre.
Ne peuvent être identifiés de façon à peu près sûre que Linarias, nom éclipsé par celui de la paroisse, Saint-Eugène, où se situe Fradorevilla, mentionnée deux fois et qui est devenue Frédouville ; Monte Cautio, Montchaude, et Capdono, qui a subi le même sort que Linarias : c’est aujourd’hui Saint-Ciers Champagne, du nom de l’église dédiée à sancto Cirice. Debord (op. cit. , note 96, p. 36) identifie en outre Tavaniaco à Touvenac, dans cette même commune. On ajoutera, non loin, Barret (Baredo qui a été lu Barecto ailleurs), et Auvignac (Alvignaco), siège futur d’une commanderie aujourd’hui disparue qui se trouvait selon Robert Favreau à Loubignac, au sud du territoire actuel de Barbezieux-Saint-Hilaire, tout près de Montchaude [31], mais se confond selon d’autres avec Le Vignac, dans la même commune mais tout au nord, au bord du Né [32]. Enfin, pour Bassiaco, on a un choix relativement restreint, mais que nous hésitons à trancher : Bessac dans Montendre ; son homonyme de Charente, commune proche de Brie-sous-Barbezieux ; Bessec dans Montlieu et Bassac dans Réaux. Ce dernier lieu-dit serait le meilleur candidat, car le plus proche de Brie-sous-Archiac et de Saint-Ciers, mais il pourrait aussi bien être compris dans la viguerie de Jonzac.
Compte tenu des éléments les plus sûrs, on peut hésiter entre Brie-sous-Archiac et Lamérac pour situer Petriacum. Sur notre carte, nous avons suivi André Debord (op. cit., p. 85, et carte p. 86) plutôt que Jules Chavanon, non en raison de la proximité d’Archiac ou de quelque position centrale plus que rare parmi les vigueries précédemment examinées, mais en raison d’un élément tenant à la localisation et à la nature de la dernière viguerie – celle de Guimps.

 VICARIA CONDEONENSIS (Condéon)

La charte CCCCLIX de Baigne (« avant 1075 ») mentionne la « villa que dicitur Rasquiaco » et « alia villa que dicitur Vilars in vicaria Condeoninse ». Comme le remarque Longnon, Villard (le petit et le grand) est le nom de deux hameaux dans la commune même de Condéon, et son identification de Rasquiaco à « Rignac » (Reignac aujourd’hui) peut également être acceptée si l’on suppose comme lui une erreur de transcription (« qu » mis à la place de « gn » et parfois retranscrit « ch ») – ce d’autant plus facilement qu’il y avait là un prieuré dépendant de l’abbaye de Lesterps dont la charte suggérait l’existence puisqu’elle était désignée en marge comme étant la « carta Josberti monachi de Raschiaco ». Mais Reignac apparaît dans une autre charte (CCLXV) sous la forme Rinac
En tout état de cause, cette mention est forcément tardive, l’abbaye de Lesterps ayant été fondée à la fin du Xe siècle.
Compte tenu de la date, A. Debord admet qu’il peut y avoir ici survivance d’une viguerie carolingienne, réduite à sa fonction de localisation. Mais on peut aussi y voir le district de la motte de chez Besson, dans Condéon (A. Debord, op. cit., p. 472, n° 19), ce qui en ferait une viguerie féodale. En tout état de cause, les lieux-dits identifiés comme relevant de la vicaria Petriacense n’empiéteraient pas sur son territoire, ce qui laisse le bénéfice du doute...

 UNENS et VUES (Guimps)

Le cartulaire de Baigne mentionne une seule fois, in pago Sanxctonico, la vicaria Unens (charte CCCXCVI, entre 1060 et 1075) en laissant en blanc le nom de la villa où ont été vendues une terre et une vigne au moine Josbertus et à son frère. André Debord (op. cit., p. 85, note 164) identifie cette vicaria à la villa et vicaria Vues, in pago sanctonico, citée dans le cartulaire de Saint-Cybard [33] à l’occasion du don, en 942, d’une villa Castaniaco qui « doit être Chatignac [34] (canton de Brossac, 16) ». La viguerie de Vues « se situe donc dans le canton de Brossac ou de Chalais », conclut-il.
Mais Longnon, dans son Atlas historique de la France, Hachette, 1885, p. 209, corrige Unens en WENS, qu’il identifie à Guimps, suivi en cela par Dauzat et par Nègre qui intercalent cette forme entre Agui(n)tum (avant 800, cartulaire de Saint-Jean d’Angély, d’après les Gesta sanctorum patrum Fontanellensis cœnobii), et Guims [35](cartulaires de Barbezieux, 1143, et de Baigne, 1215 et 1219). Cette séquence est toutefois contestable sur un point : les Gesta sanctorum patrum Fontanellensis cœnobii énumèrent une série de biens donnés par l’abbé Bénigne en 698 dans plusieurs pagi, dont ceux de Saintonge et d’Angoumois. Or Agintum [36] figure dans ce dernier, entre Andiagum, Vodertam (Angeac, Vouharte) et Ambariago, Riveram (Ambérac, Rivière), de sorte qu’il ne s’agit sans doute pas de Guimps. Comme Aginno ou Agintum (préceltique ou gaulois ?) se trouve selon Dauzat à l’origine de toponymes aussi divers qu’Agen, Ayen, Haims, Hanc, Haimps, Bourg-d’Hem, Eymoutiers en Limousin et peut-être Genté en Charente, il est sans doute difficile de localiser celui du pagus engolismensis, mais il n’y a aucune raison de penser que cette forme aurait précédé Wens. Pour le reste, le passage du [w] germanique à [g] comme dans wardôn > garder (après une transition en [gw] qui, dans le cas présent, n’est sans doute pas repérable dans l’orthographe), n’a rien pour surprendre. Selon les manuels de phonétique historique, il est acquis au XIIe siècle. S’agissant de Guimps, le processus était visiblement achevé en 1143, mais la coexistence des deux formes dans le cartulaire de Baigne suggère que la charte « Unens/Wens » est antérieure aux chartes « Guims », ce qui pourrait expliquer les difficultés de transcription rencontrées par le copiste, à tout le moins pour les toponymes.
Si l’on admet qu’Unens et Vues se confondent toutes deux avec Guimps, on se heurte à quelques difficultés, et d’abord à celle qui tient à l’éloignement de Châtignac ; mais cette objection peut être levée : la carte de Cassini (et elle seule) mentionne un Chatignac situé entre Guimps et Saint-Ciers, ce qui ramène cette viguerie à des dimensions plus que raisonnables [37] en permettant la fusion des deux sites.

Reste un problème plus sérieux. L’empan temporel de la viguerie de Guimps, de 942 à 1060-1075, la rend contemporaine de la Petriacensis (909-avant 1075) alors même que Guimps se situe entre Saint-Eugène et Saint-Ciers, à toucher le Pérat de Brie-sous-Archiac. Le seul recours semble être de postuler l’existence d’une de ces vigueries bicéphales étudiées par Jean-François Boyer en Limousin. À côté du chef-lieu effectif, situé à un nœud de communication, on aurait un deuxième « site éponyme », « un domaine rural servant de dotation ou de résidence au fonctionnaire en place », les deux parfois limitrophes [38] – ce qui donnerait un avantage au Pérat de Brie sur celui de Lamérac. La distribution des rôles demeurant obscure dans le cas présent même si le statut de villa de Vues fournit une indication.

La question des vigueries carolingiennes n’est certes pas une question historique de première importance, d’autant qu’aucun de leurs sièges n’est devenu celui d’un archiprêtré et que seul Jonzac est devenu celui d’une châtellenie. Mais les localisations et délimitations parfois risquées que nous avons tentées esquissent une géographie administrative non dénuée de particularités qui demanderaient à être interprétées. Premièrement, dans les cas où nous avons connaissance de plusieurs villas ou alleux compris dans ces circonscriptions, il semble que, comme en Aunis, leur chef-lieu tende à y occuper une position excentrée (Juillers, Bresdon, Jonzac, Chepniers, Criteuil et Le Pérat, qu’on place celui-ci à Brie-sous-Archiac ou à Lamérac), voire à se situer à la périphérie même du pagus (Juillers, Bresdon, Herpes, Chepniers), comme si leur territoire s’étendait de la limite de la Saintonge vers l’intérieur. Comment expliquer cette configuration « centripète », non certes générale, mais dominante ? Faut-il supposer une influence des Taillefer, qu’on voit d’ailleurs intervenir plusieurs fois : à Migron, à Criteuil et dans la vicaria Petriacensis ? Ou bien s’agit-il d’une forme de délimitation du comté, voire de consolidation de la frontière ? L’un n’excluant peut-être pas l’autre.
D’autre part, si l’on fait abstraction de la Boutonne, de la Saudrenne et de la Guirlande qui servent de frontière au pagus, le Né est la seule rivière qui apparaisse nettement délimiter des vigueries – encore qu’il soit possible que la Charente et la Seugne aient été dans le même cas. En revanche, les voies, romaines ou autres, ont joué à l’évidence un rôle important, soit que les « sites éponymes » d’où se déployait la viguerie y fussent implantés (Bresdon et Herpes sur la voie Jarnac-Aulnay, Chassors tout près de la voie Saintes-Limoges...), soit que la viguerie épousât à peu de chose près leur trajet (la Petriacensis sur la voie Saintes-Pons-Aubeterre-Cahors, la Juliacensis sur la voie Saintes-Aulnay par Varaize et Paillé). On conçoit aisément que de telles positions aient facilité les communications.
En tout état de cause, le dossier n’est pas clos et peut-être d’autres, mieux armés que nous, voudront-ils le reprendre.


[2Il hésite manifestement sur le statut de la viguerie de Condéon, mais la porte néanmoins sur sa carte de la page 89, ce que ne fait pas Robert Favreau qui, dans le tome 2 de l’Histoire de l’Aunis et de la Saintonge (Geste éditions, 2014, p. 46-47), reprend pour le reste sa liste telle quelle.

[3Voir Marcel Garaud, « Les circonscriptions administratives du comté de Poitou », Le Moyen Age, vol. 59, 1953, p. 42-43 et note 121 et Jean-François Boyer, « Les circonscriptions civiles carolingiennes à travers l’exemple limousin », Cahiers de civilisation médiévale 39, 1996, p. 260.

[4Mais dom Fonteneau et La Fontenelle de Vaudoré situaient Juliacum à Saint-Julien de l’Escap !

[5J. Duguet, Noms de lieux des Charentes, Éd. Bonneton, 1995, p. 180.

[6Toutefois, Sudranna rappelle fortement le nom de deux Saudrenne : l’affluent de l’Antenne qui naît à 4 km au sud de Saint-Pierre de Juillers, et l’affluent de la Boutonne qui, entre Paillé et Aulnay, faisait la limite avec le Poitou – sans compter un Sauderne sur le territoire même de Saint-Pierre.

[7Archives historiques du Poitou, t. III, 1874, p. 284.

[8C’est l’avis de La Fontenelle de Vaudoré, qui énumère les lieux-dits compris dans cette viguerie : Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1838, p. 393. On remarquera toutefois que Néré « le haut » (Neriacus Superior) est situé par le cartulaire de Saint-Jean d’Angély « inter pago Pictavo atque Santonico » (charte 169 de 963, p. 200).

[10M. Clouet était malchanceux quand il se risquait en toponymie : voir Léo Fayolle, « Poitou et Charentes », Revue des études anciennes, 1935, p. 62. Mais, comme on va le constater avec Cirpinse, il a pu avoir une intuition intéressante, malheureusement très mal argumentée…

[11Mais le docteur Guillaud, alias Jean le Saintongeais, avait mentionné cet acte dès 1904.

[12Doit-on rapprocher Crudilicas de Croutelles et autres dérivés de crypta, crote = grotte, caverne, ce qui nous ramènerait tout de même aux carrières et tombes rupestres des Chaudrolles ?

[14E. Nègre, Toponymie générale de la France, I, p. 382, cite des Neuvic/Neuvy qui ont connu les deux formes, de sorte qu’on ne peut guère tirer argument de cette dimorphie.

[15Léopold Delisle, ibidem.

[16Aussi accessible sur le site guyenne.fr .

[17Rainguet, dans ses Études historiques, littéraires et scientifiques sur l’arrondissement de Jonzac, 1864, p. IX et l’abbé Cirot de la Ville dans son Histoire et description de l’église de Saint-Seurin, 1867, p. 71, prétendent qu’Archiac a été le « siège d’une viguerie dès 836 », en renvoyant sans précisions à dom Fonteneau. Peut-être s’agit-il d’une mauvaise lecture d’une charte de 986 ou 987 (Collection D. Fonteneau, t. VI, p. 359) mentionnant le don à l’abbaye Saint-Cyprien de Poitiers de terres situées au Pin et à Arciacus (Arçay) ou, plus simplement, d’un contresens sur un passage de Lesson, Histoire… des marches de la Saintonge, p. 282, qui s’y réfère en même temps qu’au cartulaire de Baigne.

[18Mesure de surface, égale à une demi-séterée en principe.

[20Taularicia a été située par le docteur Guillaud (alias Jean le Saintongeais) à Tugéras, ce qui est d’autant plus improbable que Tusgiras figure comme tel dans le cartulaire, ou, à peine plus vraisemblablement, à Tauriac, dans Saint-Germain de Lusignan, entre Jonzac et Neuillac.

[21Voir par exemple A. Longnon, Les noms de lieu de la France, Champion, 1923, p. 43-46, et Jacques Lacroix, Les noms d’origine gauloise, La Gaule des activités économiques, Éd. Errance, 2005, p. 246-249.

[22Les noms de lieu…, p. 43

[23J. Duguet, Noms de lieux…, p. 121.

[24Voir le croquis d’André Debord, dans « Le mouvement de paix et la naissance des châtellenies », in Château et territoires : limites et mouvances, Presses universitaires de Franche-Comté, 1995, p. 22.

[25Le premier renvoie à caput nigrum, « tête noire », ou à canna, « roseau », le second à « chênaie »…

[26Cathmer est vraisemblablement un nom germanique plutôt que celte, même si les deux racines cad, cath (« guerre », « combat ») et mer, mar (« fameux ») se retrouvent dans les deux familles linguistiques. On le rencontre chez Tacite sous la forme Catumer (nom du chef des Chatti, Cattes ou Hatti qui donnèrent leur nom à la Hesse). Un autre Franc ( ?) a donné son nom, très similaire, à Lamérac : Lathomer, mais cette fois la dérivation ne pose pas de difficulté : Lathomariacum a donné Lamairac, Lamérac (Nègre, op. cit., II, p. 752 ; A. Dauzat, La toponymie française, p. 307) par simple effacement d’une syllabe inaccentuée.

[27Les deux communes, qui ont aujourd’hui fusionné pour former Montmérac, étaient séparées par la voie venant de Pons et Guimps : « suivant ledit chemin Pontois entre la châtellenie de Saint-Maigrin et celle de Barbezieux et les paroisses de Lamérac et de Monchaude » (Aveu et dénombrement du marquisat de Barbezieux, 1771.)

[28Pour la variante Pedriacense uniquement chez Longnon, qui situe Petriacum au Peyrat de Blanzaguet, loin à l’est de la Charente actuelle !

[29Voir aussi Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, t. 7, p. 632-637.

[32Il existe un autre Auvignac dans Montils, proche de Pérignac, et un Vignac à Bran, …tout à côté d’un Pérat, mais dans une zone qui devait relever de Cathmeriacum/ Chepniers.

[33Édition de P. Lefrancq, 1930, p. 220.

[34De fait, Châtignac était encore Chasta(g)nac dans le cartulaire de Barbezieux, chartes DLIII et DLIV.

[35Parfois lu Guinis, par une erreur de transcription symétrique de celle qui a créé Rocimago.

[36Et non Aguintum, ce qui exclut probablement tout [w] étymologique.

[37Et, accessoirement, se trouvent par là même écartées la candidature du Pérat de Saint-Vallier et l’identification de Baciaco à la commune charentaise de Bessac.

[38« Les circonscriptions civiles carolingiennes à travers l’exemple limousin », Cahiers de civilisation médiévale 39, 1996, pages 235-261 (254-258 notamment).

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