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1628 - Le Pater Noster et l’Ave Maria des Rochelais - Pamphlet catholique
mercredi 12 janvier 2011, par , 813 visites.
Les pamphlets sont un mode courant d’expression des camps en présence pendant le grand siège de la Rochelle. Celui-ci, écrit par un catholique autour des paroles du Notre Père, ne manque pas d’originalité.
Source : BNF Gallica
1628 - Instruction aux Huguenots pour leur apprendre le Pater Noster et l’Ave Maria
Le Pater Noster des Rochelois, demandans pardon au Roy.
Grand Roy de vertu assorty,
Par vostre clémence ordinaire Soyez nous aussi débonnaire Que fut à tout nostre party Outre tant de villes perdues, Et de fortes places rendues : Tout le Bear seroit encor Puisque les armes tu as prises, II faut que tu nous favorises Grand protecteur des Huguenots, Souffrir la rigueur de la Parque, Belle ame d’HENRY, grand Monarque, Faittes nous place auprès de vous, II me falloit ouyr la Messe : Faittes à DIEU mesme promesse, Et que chacun changeant de Foy, De voir tes maisons embrasées, Tes Tours, tes murailles razées, Et reste seul a l’advenir, De la part du Roy d’Angleterre, Pour faire une seconde guerre Un plus fort & puissant secours, Doit songer à se bien deffendre, Car à ce que l’on peut entendre L’Espagnol les veut envahir, Nous prions tous le DIEU suprême Dont vous tenez le Diadème, De faire que le Sceptre Anglois Le contraire, car à ce Prince, Tu voulois livrer mes Prouinces, Et as bien monstré que c’estoit, Délaissé de DIEU, & du monde, N’attens point en la terre & l’onde, Rencontrer non plus de secours, Rochelle, si tu continues ; Car tes conduits, & advenues, Sont du tout bouchez sur la mer : Sire, nous faisions bonne chere ; Ores accablez de misère, Nous sommes contraints de manger, Pour tout le jour que demy livre, Jugez comme nous pourrions vivre A ne faire qu’un seul repas, Nos Forteresses s’en vont prises, Leve d’argent de nos Eglises, Et soudain vienne du secours, Quelque secours pour nous deffendre, Nous serons contraints de nous rendre, DIEU ne vueille que ce ne soit : Te donnent quelque coup de pince, Et qu’ils te conduisent au Prince, Arrive, tes trouppes, & tes gens : Aux Soldats, pour leur nourriture. Nous te faisons ample procure De lever, & faire payer, Et au reste de nos Eglises : Car certes si tu n’y advises, Elles seront tost aux aboix : Nostre ville, & nous delivre, Car tous les jours faute de vivre. Les femmes & petits enfans, Presse nos debteurs par requestes : Car le ROY de toutes nos debtes A promis de donner un tiers, Traistre, c’est pourquoy l’on t’avize, Que jamais plus toy ni Soubize, Ne soyez plus rebelle au ROY : D’avoir Montpellier par surprise, Pour mettre à fin l’entreprise Fait choir le brave de Meslé, A mourir dans nostre Rochelle, Tu as dedans la Citadelle Tes meilleurs Soldats engagé, Que si pour la race Huguenotte Il nous faut conter avec l’hoste, Qui payera l’escot pour tous ? Que nous venons poser les armes,,, Faittes retirer vos gens-d’armes, Et deslivrez nous promptement Et faut croire à l’Eglise nostre, Et si tu sçais le Pater nostre, Apprents donc l’Ave Maria. |