Accueil > Grands thèmes d’histoire locale > Mer, fleuves, rivières et marais > Rivières de Saintonge, d’Aunis et d’Angoumois > 1797 - Un nouveau projet pour la navigation intérieure en Charente-Inférieure
1797 - Un nouveau projet pour la navigation intérieure en Charente-Inférieure et Charente
jeudi 12 février 2009, par , 1289 visites.
Le projet remonte bien avant 1797. Il renaît périodiquement, chaque fois qu’il y a des menaces sur la navigation côtière : la création d’un réseau intérieur de canaux permettant de relier tous les points importants du pays. En 1797, voici une nouvelle version. A la lecture des préconisations techniques, on comprend vite que ce n’est pas pour demain.
Source : La Théorie des torrens et des rivières, contenant les moyens les plus simples d’en empêcher les ravages, d’en rétrécir le lit & d’en faciliter la Navigation, le Hallage & la Flottaison. Accompagné d’une discussion sur la Navigation intérieure de la France. Et terminé par le projet de rendre Paris, Port maritime, en faisant remonter à la voile, par la Seine, les Navires qui s’arrêtent à Rouen.
Ouvrage mis a la portée de tout le monde. A l’usage des Ingénieurs & des Élèves des Ponts & Chaussées, par le citoyen Fabre, Ingénieur en chef des Ponts & Chaussées, au Département du Var. - A Paris – An V - 1797 - Books Google
Plusieurs documents sur ce même thème sont présentés sur Histoire Passion. Voir :
![]() ![]() ![]() |
Mais ce n’est pas tout ; il faut encore procurer le même avantage à Bordeaux, autre point central essentiel. Cette place pourroit, à la vérité, communiquer avec les vallées du Rhin, de la Somme, de la Seine & de la Loire, par le canal du Midi, & par le Rhône pris à la hauteur de Saint-Gilles (511. 5°. & 9°., 512. 2°. & 14°., 513 & 516.}. Mais l’inspection de la carte fait voir qu’il y a des routes moins longues qui peuvent remplir cet objet, en vivifiant les pays intermédiaires. C’est de quoi nous allons nous occuper.
Pour établir une communication entre Bordeaux & la vallée de la Loire ;
1°. On passera, de la Gironde, à la rivière de Seugne par le moyen d’un canal projetté par le citoyen Lallemand [1].
2°. On rendra hallable la Seugne par quelqu’un des moyens prescrits aux n°. (476, 477 & 479), & l’on aboutira, par cette voie, à la Charente.
3°. De l’embouchure de la Seugne, on remontera la Charente jufqu’à Civrai, en ayant soin de la rendre hallable aux endroits où elle ne le sera pas ( 476, 477 & 479 ).
4°. A cette hauteur, on passera dans la rivière de Clain par le canal projetté de jonction de cette rivière avec la Charente, de Civrai à Vareilles.
5°. On rendra le Clain hallable (476, 477 & 479) depuis Vareilles, jusqu’à son embouchure, &, en le descendant, on arrivera à la Loire, à Montmoreau, d’où l’on pourra communiquer avec tous les pays situés sur son cours, depuis Paimbœuf jusqu’à Digoin.
On doit remarquer en passant, qu’arrivé à la Charente (i*. & 1°. ), on pourra, par cette rivière , communiquer avec Rochefort.
476. Canaux latéraux à substituer aux rivières trop rapides Puisqu’il est avantageux, pour le hallage, que le courant ait le moins de pente possible, il suit qu’on peut améliorer celui des rivières qui ont trop de rapidité, comme le Rhône, la Haute-Loire & la Garonne, en leur substituant des canaux latéraux dont la pente sera telle qu’il conviendra de la leur donner pour faciliter les transports, & dont, les chûtes qui en résulteront seront rachetées par des écluses. Ces sortes d’ouvrages réuniront beaucoup d’avantages que n’ont pas les rivières dont nous parlons. Car, outre que la pente y sera moindre, ils auront constamment la même profondeur d’eau, & le courant y aura toujours la même vitesse. D’ailleurs on y sera à l’abri des accidens des crues. Il est donc très-essentiel, pour le hallage de remonte, de substituer des canaux latéraux, aux rivières qui ont trop de rapidité. Ces canaux doivent être regardés comme des rivières artificielles substituées aux rivières naturelles, & qui n’ont aucun des inconvéniens de ces dernières. |
477. Cas où l’on peut, par barrage, rendre hallable une rivière, Si l’on suppose qu’une rivière, dont la pente est trop forte pour le hallage de remonte, ait des bords assez élevés pour ne pas faire craindre les inondations, on peut diminuer cette pente & faciliter le hallage en barrant, par intervalles, son lit par des déversoirs (183 & 184). Dans ce cas, on produira des chûtes aux déversoirs, & il faudra les racheter par des écluses, ainsi que nous l’avons déjà dit au n. 444. Mais nous devons observer que ce moyen n’est praticable que sur les petites rivières. Car, lorsque les rivières sont considérables, les ouvrages seroient excessivement coûteux, & il vaudroit beaucoup mieux, sous tous les rapports, leur substituer des canaux latéraux (476). |
479. Ce qu’il faut faire lorsque la rivière n’a pas assez de profondeur d’eau. Si la pente d’une rivière est compatible avec le hallage, mais que la profondeur des eaux y soit insuffisante, on pourra pas augmenter cette profondeur & rendre la rivière parfaitement hallable, en rétrécissant son lit par intervalles & en se conformant à ce que nous avons dit, à ce sujet, dans la section précédente. |
[1] Il s’agit peut-être du projet présenté dans l’ouvrage « Vœux d’un citoyen sur la navigation intérieure, d’où dépendent uniquement les grands progrès de l’agriculture et du commerce », par Allemand. Paris, 1787 ; 1 vol. in-4. br.