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355 - 1405 - Chronologie des conciles et synodes régionaux en Saintonge, Angoumois et Poitou

vendredi 13 février 2009, par Pierre, 2441 visites.

L’histoire des conciles régionaux révèle un étonnant mélange des genres entre les pouvoirs temporels et spirituels. La séparation réelle des pouvoirs est une notion contemporaine : elle s’est développée au siècle des Lumières, et sa mise en application a juste un peu plus d’un siècle.

Sources :
- Chronologie historique des papes, des conciles généraux et des conciles des Gaules et de France - Jacques Marie J. Louis de Mas Latrie - Paris - 1836 - Books Google
- Histoire des controverses et des matières ecclésiastiques traitées dans le XIIIe siècle - Louis Ellies Dupin - Paris - 1701 - Books Google

AnnéeLieu et sujets traités
355 Gallicanum, peut-être de Poitiers, ou de Toulouse. S. Hilaire et les autres évêques catholiques des Gaules s’y séparèrent de la communion de Saturnin, évêque arien d’Arles, de Valence et d’Ursace, et accordèrent à leurs partisans un délai pour revenir de leur égarement.
562 (c) Santonense, de Saintes. Ce Concile élut Héraclius en place d’Emérius, que Clotaire avait nommé évêque de Saintes, sans l’avis du métropolitain. Clotaire était mort dans l’intervalle ; mais Childebert son fils et son successeur, maintint Emérius et imposa des amendes aux évêques, entre autres à Léontius, métropolitain de Bordeaux qui avait convoqué et présidé le Concile.
579 Santonense, de Saintes. Le Concile recommande à la miséricorde de l’évêque Héraclius, le comte Nantinus qu’il avait excommunié et qui demandait l’absolution ; l’évêque l’accorda.
589 Pictavense, de Poitiers. Chrodielde, fille du roi Caribert, et Basine, religieuses du monastère de sainte Radegonde de Poitiers, révoltées contre leur abbesse Leubovère, y furent excommuniées. (V. 590, Poitiers.)
590 Pictavense, de Poitiers. Ce Concile jugea la querelle élevée entre Chrodielde et l’abbesse du monastère de Poitiers. (V. 589, Poitiers, et 590, Metz.)
1027 ou 1028 Karrofense, de Charroux en Poitou, contre des Manichéens.
1031 Pictavense, de Poitiers, où l’on traita de la foi catholique et où l’on condamna ceux qui s’empareraient des biens d’églises ou d’abbayes.
1036 Pictavense, de Poitiers. Pour le rétablissement de la paix.
1073 Pictavense, de Poitiers, au monastère de Moutier-Neuf, par le légat Ame, pour obliger Guillaume VI, comte de Poitiers, à quitter Hildegarde de Bourgogne, sa femme, pour cause de parenté, quoiqu’il en eût déjà trois enfans. Le concile était à peine commencé, qu’une troupe de soldats, par ordre du comte, rompit les portes du monastère et chassa les prélats. Guillaume renvoya pourtant ensuite Hildegarde, après avoir vainement demandé de la garder jusqu’à ce que la validité de son mariage fût décidée dans un synode. Sa conduite lui valut une lettre de félicitation du Pape. Mais ensuite, comme sa parenté ne put être prouvée, il reprit sa femme.
1074 Pictavense, de Poitiers, en présence du cardinal Girard, légat. On y agita la matière de l’Eucharistie ; les esprits furent tellement échauffés contre Bérenger, qui soutenait son hérésie de la non-présence réelle, qu’il pensa y être tué. (Tours, 1050.).
1074 ou 1075 Apud Mediolanum Santonum (Santonense), de Saintes, par Gosselin, archevêque de Bordeaux. On n’a pas d’autres renseignemens.
1078 Pictavense, de Poitiers, par le légat Hugues, évêque de Die. Il y trouva plusieurs obstacles à ses desseins, comme il parait par le compte qu’il rend de ce concile au pape Grégoire VII. Il se plaint de ce que le roi de France, Henri Ier, avait défendu au comte de Poitiers de souffrir que ce concile se tint dans ses états, de ce que l’archevêque de Tours et l’évêque de Rennes s’étaient rendus maîtres de tout le concile, et de ce que l’assemblée avait été troublée par les serviteurs de ces évêques, qui y étaient entrés à main armée. On attribue à ce concile 10 canons dont le 6e porte que les abbés qui n’ont pas reçu la prêtrise, doivent ou la recevoir on perdre leur prélature, le 8e exclut les enfans naturels des dignités ecclésiastiques.
1080 (c) Carrofense, de l’abbaye de Charroux, en Poitou. L’abbé de Saint-Maixent y porta plainte devant le légat Ame, évêque d’Oléron, contre l’abbé de Moutier-Neuf, à qui le comte Gui Geoffroy avait donné des biens qu’il avait enlevés à Saint-Maixent.
1081 Santonense, de Saintes. L’évêque de Dol, présent, sommé par le légat Hugues de Die, de représenter, comme il l’avait promis à Grégoire VII, les bulles sur lesquelles il fondait le titre de métropolitain, qu’il s’attribuait, ne répondit rien. Un de ses clercs produisit une bulle d’Adrien, qui fut rejetée comme fausse. Cependant rien ne fut décidé par le concile.
1082 Carrofense, de Charroux. La chronique de Maillezais, mentionne ce concile, sans dire ce qui s’y est fait : on croit qu’on y déposa Boson, évêque de Sens.
1089 Santonense, de Saintes, dans lequel Ame, évêque d’Oléron, passe à l’archevêché de Bordeaux.
1097 Santonense, de Saintes, par le légat Amé. On y ordonna le jeûne pour toutes les veilles des fêtes des apôtres.
1100 Pictavense, de Poitiers, par deux légats assistés d’un grand nombre d’évêques et d’abbés. Norgaud y fut déposé. Le concile, dans ses canons, ordonne qu’il n’y ait que les évêques qui donnent la tonsure aux clercs et les abbés aux moines ; qu’on n’exige pour cette fonction ni ciseaux, ni serviettes ; que les abbés ne fassent point usage, sans une permission expresse du Pape, des gants, des sandales et de l’anneau dans les fonctions ecclésiastiques. Mabillon remarque qu’il n’est point parlé de mitre dans cette défense ; il dit n’en avoir trouvé aucun vestige dans les privilèges des temps antérieurs. (Ann. t. V., 428. Art de ver.) Le concile déclare les chanoines réguliers habiles aux fonctions curiales qu’il interdit aux moines, et confirme les décrets de Clermont. Mais l’affaire la plus importante qu’il traita, fut celle du mariage de Philippe de France avec Bertrade de Hollande. Malgré la violente opposition du duc d’Aquitaine qui était présent, et de ses gens, qui intervinrent par son ordre, les légats prononcèrent l’excommunication de Philippe.
1106 Pictavense, de Poitiers, par le légat Brunon, évêque de Segni. Boëmond, prince d’Antioche, y fut présent. On y publia solennellement la croisade, et on y traita de diverses affaires ecclésiastiques.
1109 Pictavense, de Poitiers, où Robert d’Arbrissel soumet à l’évêque de Poitiers les monastères de son nouvel ordre. (Jean de la Mainterme, Clipeus Fontebrald. in-8°. t. 1, p. 2. p. 128, 129, cité par Lenglet du Fresnoy.)
1118 Engolismense, d’Angoulême. On y confirme l’élection de quelques évêques.
1170 Buxiense, de l’abbaye de Saint-Amant de Boisse, dans le diocèse d’Angoulême, pour la dédicace de l’église de Saint-Amant de Boisse.
1170 ? Engolismense, d’Angoulême. Guillaume de la Prade, chevalier, avait donné au monastère de S. Amans la moitié d’une terre qu’il possédait ; des co-propriélaires se plaignirent ; le concile confirma la donation au monastère et apaisa les réclamans.
1186 Karrofense, de Charroux, où l’on fit quelques règlemens de discipline.
1238 Campinacense ou Copriniacense, de Cognac, par l’archevêque de Bordeaux et ses suffragans. Les canons de ce Concile sont pour la réformation, et montrent, comme la plupart de ceux des Conciles de ce siècle, le malheureux esprit de chicane qui régnait alors dans le clergé. Le Concile ordonne que chaque paroisse ait son sceau propre portant son nom. [ Voir détails sur ce concile ]
1255 (c) Copriniacense, de Cognac. On n’en a qu’une constitution de Géraud, archevêque de Bordeaux, qui renouvelle quelques canons du Concile de Cognac de 1238, et qui donne quelques nouveaux règlemens de discipline.
1258 Roffiacense, de Ruffec en Poitou, où l’on publia un règlement qui regarde principalement les intérêts temporels de l’Église. On y excommunia ceux qui faisaient des confédérations pour restreindre la juridiction ecclésiastique.

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Gerard de Malemort, Archevêque de Bourdeaux, tint un Synode au mois d’Aoust de l’an 1258, à Ruffec pour soûtenir les droits de l’Eglise. Il y ordonne que l’on excommuniera par trois Dimanches consecutifs tous ceux qui empêchent la Jurisdiction ou qui violent les droits & les libertez des Eglises , ou qui saisissent leurs biens. Il condamne severement les Religieux qui méprisent les Censures de leurs Evêques. Il défend aux Ecclesiastiques de répondre devant des juges seculiers ou d’avoir des emplois seculiers. Il règle la forme des Testamens, suivan t les Conciles précedens, aussi-bien que l’absolution des Excommuniez à l’article de la mort. Il avertit les Commissaires du saint Siège de ce qu’ils doivent observer dans l’exécution de leur Commission , & défend de juger des Causes dans des Monasteres. C’est le sujet des dix Capitules de ce Concile. (Histoire des controverses)
1260 Copriniacense, de Cognac, par l’archevêque de Bordeaux. On y fit une constitution qui défend de veiller dans les églises ou les cimetières, hors le temps de l’office divin, à cause des désordres qui en résultaient (ce qui montre qu’alors encore le peuple assistait aux offices de la nuit) ; elle défend en outre de danser comme on le faisait dans les églises aux fêtes des Innocens, et d’y représenter des évêques en dérision de la dignité épiscopale ; elle interdit, sous peine d’anathème, le combat des coqs très en usage alors dans les écoles et ailleurs, et dont il devait résulter, sans doute, de grands inconvéniens ; elle ordonne qu’avant de mettre un corps en terre, on le porte, suivant la coutume, à l’église paroissiale, pour que l’on sache si le défunt était interdit ou excommunié. [ Voir détails sur ce concile ]
1262 Copriniacense, de Cognac, par l’archevêque de Bordeaux. Le Concile fit un article pour contraindre les seigneurs à saisir le temporel des excommuniés, afin de les obliger à rentrer dans l’Église. [ Voir détails sur ce concile ]
1280 Santonense, de Saintes. L’archevêque Geoffroi de S. Brice y fit des articles de discipline.
1280 Pictavense, de Poitiers, par l’archevêque Gautier. On y fit plusieurs articles de discipline. Le second traite de la juridiction des archi-prêtres.

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Constitutions de Gautier, Evêque de Poitiers des années 1280. & 1284.

La même année 1280. Gautier de Bruges, Evêque de Poitiers fit aussi des Statuts Synodaux, dans lesquels il défend de sceller des Lettres qui sont en blanc. Il y fait défenses aux Archiprêtres d’avoir des Officiaux, & aux Curez de faire desservir leurs Bénéfices par des Vicaires. Il y défend aux Ecclesiastiques de se servir d’autres Confesseurs que de ceux qui sont nommez par l’Evêque pour leur administrer le Sacrement de Pénitence ; aux Confesseurs de donner l’Absolution des cas reservez à l’Evêque, & aux Diacres de donner l’Absolution. Il y fit aussi quelques Reglemens contre les Juîfs & les Usuriers ; touchant les Jugemens ; contre ceux qui retiennent les Lettres des Evêques ses Prédecesseurs ; contre ceux qui troublent le Synode ; touchant le Droit de nommer des Questeurs qu’il reserve à l’Evêque ; & touchant les droits des Evêques, des Archidiacres, & des Chefciers ;

Ce même Evêque fit encore l’an 1284. d’autres Statuts Synodaux, dans lesquels il défend
- 1°. De celebrer l’Office Divin en presence des Excommuniez.
- 2°. De donner un Bénéfice à un Homme qui a déjà une Cure.
- 3°. De recevoir les Sacremens d’un Prêtre qui n’a pas le pouvoir de les administrer.
- 4°. Il ordonne le payement des Dixmes.
- 5°. Il enjoint aux Abbez & aux Superieurs de laisser dans les Prieurez & dans les Cures qui viennent à vaquer une provision suffisante pour entretenir le Prieur ou le Curé jusqu’à la prochaine récolte. (Histoire des controverses)
1282 Santonense, de Saintes. Geoffroi de S.-Brice, qui en était évêque, s’y plaint que, dans son diocèse, on enterrait les excommuniés dans les cimetières, ou, si proche, qu’on ne pouvait distinguer leurs sépultures de celles des fidèles. La multitude des excommunications donnait occasion à ces abus.
1284 Pictavense, de Poitiers. Le Concile ne veut point qu’on célèbre les offices devant des excommuniés, et défend au prêtre, qui est à la tête d’une paroisse, de diriger en même temps une chapelle (petite église), ou à celui qui a une chapelle de gouverner une paroisse, à moins que lui-même ne soit fondateur de la chapelle.
1294 Apud Pontes, de Pons, au diocèse de Saintes, pour accorder une décime à Philippe-le-Bel. Il se tint un autre Concile au même lieu en 1298. (Gall. ch. t. II, col. 1076, et voy. l’index général au mot Concilium.)
1298 Santonense, de Saintes, par l’évêque de Saintes. On y fit des articles de discipline.
1304 Roffiniacense, de Ruffec, sous Bertrand de Got, depuis Pape, sous le nom de Clément V. (Lenglet du Fresnoy.)
1304 Pictavense, de Poitiers, sous l’évêque Gautier de Bruges. (Gall. christ, t. II, col. 1187)
1327 Roffiacense, de Ruffec, par l’archevêque de Bordeaux. On y fit deux canons. L’un est contre les juges séculiers qui détenaient les clercs, et l’autre permet aux clercs d’agir pour l’Église devant les tribunaux séculiers.
1396 Pictavense, de Poitiers, sous Thierry de Montreuil.
1405 Pictavense, de Poitiers, sur la discipline ecclésiastique.

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