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1723 - Le couvent des Cordeliers de Pons (Charente-Maritime)

jeudi 15 novembre 2012, par Pierre, 794 visites.

En 1723, Jean-Jacques Amelot de Chaillou, intendant de la Généralité de la Rochelle, lance une enquête sur les établissements religieux et hospitaliers de la Généralité, dans le but d’établir une "statistique". Le questionnaire envoyé par courrier comprend 6 questions :
- historique de la fondation
- nom de l’établissement
- ordre de rattachement
- effectifs
- revenus
- charges

Nous avons dépouillé pour vous les réponses à cette enquête. Voir l’introduction de cette rubrique

Source : Archives Départementales 17 - H86 - Transcription : Pierre Collenot.

Au roy.

Déclaration des revenus du monastère des pères Cordeliers, appelé le couvent de Notre-Dame de Pons

Ce monastère a esté rebati par les anciens seigneurs de la ville de Pons, l’an X52e aiant été brulé par les calvinistes en 1568. Les lettres patentes de cet établissement ne peuvent se trouver que dans les archives du château desdits seigneurs de la ville de Pons.

La communauté dudit couvent des pères cordeliers de Notre-Dame de Pons est ordinairement de neuf à dix religieux, quand il n’y a point de noviciat ny d’estude.

Son revenu en biens fons consiste en ving arpans de bois taillis, contigus à la forest des seigneurs de Pons, dont on retire chaque année la provision des fagots, non sans bien des frais tant pour la garde que pour les façons et charois desdits fagots ;

Un autre mauvais bois taillis, d’environ quatre arpans, et un autre encore plus mauvais d’un arpan, tous deux dans la paroisse de Jazenne, à une lieux et demie de la ville, et exposé au dégâts des bestiaux et au pillage des païsans, dont on reçoit de sept ans en sept ans 40 ou 50 livres pour les deux bois ;

Un champ devant la porte du couvent, d’environ quatre arpans, qu’on a défriché parmy d’encienne masure et qui est exposé aux gens et aux bestiaux, n’aïant pû y entreteny de cloture a raison de divers chemins qu’on y fait aux bords et au milieu.

Les rentes sont : premierement
- sur le chateau de quatre cent trente livres, 430 1.
- Sur un logis proche St Jaque, où loge Archambaud, trente sols, 1#. 10s.
- Sur un logis de Piq, potier d’estin, dix livres, 10#.
- Sur une vigne dans la paroisse de Mazerole, qui est a M. Gros, dix huit sols,18s.
- Sur une chenevière, pres St Martin, cent sols . 5#.
- Sur une tanerie, rue St Riché, quinze sols, 15s.
- Sur le pré de Chauseroy, trante-cinq sols, 1#. 15 s.
- Sur un pré pres Joly Sable, quinze francs, 15#.
- Sur le bien de madame La Chambre, cent sols, 5#.
- Sur les terres de Rejoles, quarante sols, 2#.
- Sur deux maisons proches les dames de la foy. Trante sols, 1#. 10s.
- Sur une autre maison proche ledit lieu, dix livres, 10#.
- Sur un logis au minage, cinq livres, 5#.
- Sur le pré de Crapeau par la Sibile, cent sols, 5#.
- Sur un logis renfermé dans celuy de Mr. le Cheneschal, dix sols, 10s.
- Sur les terres des Brosses proche Chez Machet, quarante sols, 2#.
- Sur les moulins de Romas, cinquante sols, 2#. 10s.
- Sur le moulin Chaillou, dix livres, 10#.
- Sur le moulin de l’Aubaret, onze livres seize sols, 11#. 16s.
- Sur Mr. Pignit de St Palais, vingt sols .... 1#.
- Sur une nommee Jeanne Baron, cinquante sols, 2#. 10s.
- Sur un logis entre le canton et le minage, neuf francs. 9#.
- Sur Mr. Boisson, maitre d’ecolle à St. Vivien, sept sols six deniers, 7 s. 6 d.

Total cinq cent trente deux livre un sol et six deniers 532#. 1s. 6d.

Les rentes en bled consiste a trente et sept boisseau, sçavoir, trente et trois sur le moulin de Joly Sable et cinq sur un champ proche le vilage des Machets.

Les mêmes revenus estaient tels avant la reduction des rentes, ny aiant eu aucun rembourcement ny changement depuis la reduction susditte et même depuis plusieurs annees ; ainsi on en a aucun en main ny dont on ait fait employ.

Les charges de la communauté sont :

Premierement

De paier tous les ans à l’hopital neuf de Pons les trois cars d’un boisseau froments, les trois quars d’un coq et neuf deniers de rente sur le bois de Puy Bastier de la paroisse de Jazenne, et treze sols et trois deniers à la seigneurie dudit Jazenne pour le second bois ;

De célébrer par an pour les lais pieux cy dessus 986 messes basses et treze grandes messes ou services, non compris celles à qui on est obligé pour les defuns religieux, pour leurs peres et meres, pour les bienfaiteurs tant en général qu’en particulier.

Il faut par chacun an, pour l’entretien des ornements de l’eglise, pour la cire et pour l’huile de la lampe, cent cinquante livres, plus pour 80 livres de chandelle pour le commun et le particulier et ving livres pour la lampe de la cuisine.

Outre les fagots cy dessus, il faut quatre cent de buches ou gros bois, à quinze francs le cent.

On ne peut fixer la depence de l’infirmerie pour les malades non plus que l’entretien des meubles, linges et eustancille de cuisine.

Les batiments de la maison sont : premièrement
- Une grande eglise et trois corps de logis qui forment un tres grand cloitre,
- Une grande chapelle qui est dans l’intérieur de la maison, ou c’est miraculeusement trouvée l’image de la Ste Vierge.
- Trois autres corps de logis, l’un pour le fagotier, l’autre pour le cellier et l’autre pour les infirmerie, ou logerent longtemps les religieux en attendant que l’exercice de la religion fut rétablit et que madame la marechalle d’Albret heust rebastis le couvent, beaucoup plus estandu que celuy qui avoit été brulé ce qui ogmente les reparations et l’entretien, tant à cause que ce bâtiment est dans une hauteur tres exposé aux grands vents et aux orages si violents qu’ils arrachent les gons et autres ferrures des abavents et tres souvent les vitres qui sont en grand nombre, par la magnificence de notre pieuse réparatrice, Madame d’Albret.

Les reparations, tant pour les couvertures, charpentes, vitres, pavé, ferrures, montent par an, l’un portant l’autre, à pres de cent livres. Il faut par an trois barriques de vin, cinq pochee de bled pour chaque religieux. Pour le reste de la vie, soit gras, soit maigre, il.faut plus de cent livres, sans y comprendre les remedes et autres besoins pour les malades.

Pareillement par chacun an, pour les vêtements de chaque religieux en particulier, en haby et chauseure, il faut du moins quarante livres ;

au surplus, nourir et payer les gages de deux valets de peine et un clair pour le service de la sacristie. On est aussi sujet a un grand nombre de passans.tant religieux que voiageurs, étant sur le grand chemin de Pons à Bordeaux, ou les pauvres viennent en abondance recevoir une partie des aumônes que nous cherchons une grande partie de l’année pour notre propre subsistance.

C’est, monseigneur, de quoy vous asseure avec un très profond respect, monseigneur, de votre grandeur, le très humble et tres obeissant serviteur.

F. A. de la. Touche, gardien des Cordeliers de Pons.

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