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1850 - Les débuts difficiles de la colonie de la Ronce (La Tremblade 17) - Archives

L’objectif : envoyer les enfants à Medjez-Amar (Algérie)

jeudi 14 avril 2016, par Pierre, 314 visites.

Plan général de cette étude Références et bibliographie

Alors que sa colonie agricole de la Vallade, à Rétaud (17), est dans une mauvaise situation financière et dans la désorganisation la plus complète, Jean de Luc a ouvert, fin 1849, une nouvelle colonie à La Ronce, commune de La Tremblade (17). Cette fois-ci, l’envoi d’enfants abandonnés en Algérie, qui avait échoué avec M. de Montigny en 1846, est parfaitement intégré dans la grande cause nationale de la colonisation de l’Algérie. Les enfants seront donc formés à la Ronce pour être envoyés dans la colonie de Medjez-Amar, province de Constantine, où ils deviendront des colons-cultivateurs.
L’administration, échaudée par la situation de la Vallade, prend des précautions.

Toutes les archives présentées ci-dessous proviennent des Archives Départementales de la Charente-Maritime, cote 3 X 373.

 05/03/1850 - Lettre de Jean de Luc au Ministre de l’Intérieur, s/c du sous-préfet de Marennes

A Monsieur le Ministre de l’Intérieur

Monsieur le ministre,

Je soussigné, Jean Deluc, hospitalier, à ce dernier titre surnommé Frère Théodore, demeurant à la Tremblade, à l’honneur de vous exposer qu’il vient de fonder à la Ronce, territoire de la Tremblade, à 2 kilomètres de l’agglomération, une colonie agricole, destinée à donner du travail à des enfants trouvés et à des orphelins.

Cet établissement se compose de très vastes bâtimens neufs, bâtis, n’a guère, pour une fabrication de sucre indigène, et qui sont d’une appropriation complette à leur nouvelle destination, et pour leur importance, et pour leur étendue.

Son territoire contient au-delà de mille hectares, sur lesquelles, le cinquième au moins, est en terrains arables, produisant du seigle, un dixième en prairies naturelles, créées dans des marais desséchés ; dix hectares environ de mattes à légumes et le surplus en terrains vagues, landes et montagnes de sables qui se développent vers la mer, dans le couchant, jusqu’au domaine de l’État qui sert de limite dans cette région, et où, dans le moment actuel en fait des ensemencements en pins maritimes.

Au moyen de la culture et des engrais arables peuvent donner de grands produits ; le maintien de dessèchement des marais les changera certainement en fertiles prairies ; et les terrains vagues, ensemencés d’épicéas et de chênes, seront couverts, dans peu d’années, d’une immense forêt.

Tout cela est démontré, d’une manière positive, par les essais qu’on fait les précédents propriétaires, dans de petites proportions et sans choix de terrains.
Mais pour obtenir de pareils résultats, il faudrait plus que la volonté d’un homme, des secours donnés par l’État seraient indispensables.

C’est dans ce but que le soussigné s’adresse à vous, Monsieur le Ministre, pour venir à son secours, en le faisant accorder une allocation.

Il demanderait donc, à titre de complément de l’installation par lui commencée depuis l’an dernier, une somme de douze mille francs.

Le personnel de la Ronce est actuellement composé du soussigné qui est le fondateur de l’établissement, et de sept autres frères hospitaliers, en outre de quarante enfans, tous orphelins et enfans trouvés.

Cette colonie est une succursale du grand établissement agricole de Mdjz-Amar, en Afrique, dirigé par M. l’Abbé Landmann.

Le soussigné espère que le Gouvernement verra avec bienveillance une installation de cette nature, qui a pour objet principal, tout en utilisant des terrains immenses, demeurés incultes jusqu’à ce jour, d’habituer au travail et à l’ordre, dès l’âge le plus tendre, des enfants abandonnés, qui peuvent ainsi être utiles à la société dont ils ne manqueraient pas de devenir les ennemis, si elle faisait rien pour eux.

Veuillez être favorable à l’exposant, est agréer, Monsieur le ministre &c

Signé : F. M. Théodore de Luc, supérieur

 05/03/1850 - Le sous-préfet de Marennes appuie la demande de Jean de Luc

Le Sous-Préfet de Marennes, vu la demande ci-dessus présentée à M. le Ministre de l’Intérieur par M. Jean Deluc, tendant à obtenir du Gouvernement un secours de 12000 francs en faveur de la colonie agricole qu’il vient d’établir à la Ronce, dans la commune de la Tremblade ;

Considérant que cette colonie est spécialement destinée à donner du travail à des enfants abandonnés et à des orphelins et qu’au sortir de l’établissement à l’âge de 20 ans, ceux-ci sont destinés à devenir des colons d’Afrique ;

Considérant que le domaine de la Ronce réunit toutes les conditions désirables pour que les enfants puissent être utilement employés aux travaux de l’agriculture et de l’orticulture de toute espèce,

Considérant que cette colonie est destinée à rendre les plus grands services à la classe malheureuse de la société en préparant les enfants pauvres et abandonnés a devenir de bons et utiles citoyens ;

Considérant que les produits de la colonie seraient insuffisants pour atteindre un pareil résultat,

est d’avis qu’il y a lieu pour Monsieur le Ministre de l’Intérieur de prendre en sérieuse considération la demande de M. Deluc et de faire obtenir un secours en faveur de l’Etablissement dont ce dernier à la Direction.

A Marennes, le 5 mars 1850
Signé Gautreau

 27/03/1850 - Lettre du préfet de la Charente-Inférieure au sous-préfet de Marennes

La Rochelle, le 27 mars 1850.

Monsieur le sous-préfet,

Il y a six ans que M. de Luc fonda à Rétaud, commune de l’arrondissement de Saintes, une petite colonie agricole sous le nom de Notre-Dame de Vallade.

Cet asile, destiné à recevoir les orphelins pauvres, les enfants trouvés et abandonnés du plus jeune âge, n’a pu réaliser les espérances qu’il faisait concevoir : comme colonie agricole, Vallade a échoué ; il n’y avait là ni terre, ni matériel, enfin aucune des conditions les plus indispensables.

M. de Luc l’a senti lui-même ; il a transformé sa maison de Rétaud en un simple asile pour l’enfance, et a transporté l’instruction professionnelle agricole qu’il s’était proposé de créer, à la Ronce, commune de la Tremblade.

Aujourd’hui Notre-Dame de Vallade les plus que le premier degré d’éducation des enfants que reçoit M. de Luc ; son établissement de la Ronce en est le complément.

Sous ce double aspect, l’une et l’autre de ces colonies sont identiques, et comme l’État et le département seront sans doute appelés à les subventionner, il faut nécessairement que la direction de ces deux établissements soit placée sous la surveillance de commission qui puisse renseigner l’administration sur leur développement et les services qu’ils sont destinés à rendre à de malheureux enfants privés de famille.

Durant votre administration dans l’arrondissement de Saintes, vous avez, Monsieur le sous-préfet, organisé une commission auprès de Notre-Dame de Vallade, et par un arrêté préfectoral du 29 décembre 1848, elle a été constituée.

C’est une semblable institution que je vous prie de créer près de l’établissement de la Ronce, après vous en être entendu avec M. de Luc, vous m’en proposerez les membres qui, sous votre présidence, et toujours de concert avec M. de Luc, prépareront un projet de règlement ayant pour objet de déterminer les obligations et attributions de cette commission.

Je recommande à tous vos soins la prompte exécution des dispositions de la présente lettre.

 05/04/1850 - Lettre du Préfet de la Charente-Inférieure au Ministre de l’Intérieur

Le 5 avril 1850

Monsieur le ministre,

Dans mon rapport du 4 mars dernier, sur la petite colonie agricole de Vallade, situé commune de Rétaud, arrondissement de Saintes, où sont reçus des enfants trouvés et des orphelins pauvres du plus jeune âge, je vous ai fait connaître que M. de Luc, fondateur de cette philanthropique institution, venait de créer à la Ronce commune de la Tremblade, arrondissement de Marennes, un semblable établissement destiné également aux enfants trouvés et orphelins pauvres d’un âge plus avancé.

Le premier de ces asiles n’a pas réalisé toutes les espérances qu’il faisait d’abord concevoir : comme colonie agricole, Vallade a échoué ; il n’y avait là ni terre, ni matériel, enfin aucune des conditions les plus indispensables. M. de Luc l’a senti lui-même ; il a transformé sa maison de Rétaud en un simple asile pour l’enfance, et il a transporté l’instruction professionnelle agricole qu’il s’était proposé de créer, dans son domaine de la Ronce..

Aujourd’hui Notre-Dame de Vallade n’est plus que le premier degré d’éducation des enfants que reçoit M. de Luc ; son établissement de la Ronce en est le complément. À Vallade on leur donnera la première éducation physique et morale, et on les préparera aux études et travaux de la colonie agricole de la Ronce, qu’ils quitteront ensuite plus tard pour passer dans les colonies agricoles d’Afrique.

Sous ce double aspect, l’un et l’autre de ces établissements sont identiques ; et comme l’État et le département seront appelés à les subventionner, il faut nécessairement que leur direction soit placée sous la surveillance des commissions qui puissent renseigner l’administration sur leur développement et les services qu’ils sont destinés à rendre aux malheureux enfants privés de famille.

Un arrêté préfectoral du 29 décembre 1848 a institué une semblable commission près de l’asile de Vallade, et le règlement qui détermine ses obligations et ses attributions m’a paru contenir des dispositions qui permettent aux hommes honorables qui la composent de prêter à M. de Luc un concours sérieux et efficace, tout en donnant à l’administration les garanties qu’elle est en droit d’exiger pour lui confier les élèves des hospices et pour assurer le bon emploi des subventions qui pourront lui être accordées.

J’ai écrit récemment à Monsieur le sous-préfet de Marennes, pour que l’asile de la Ronce eût aussi sa commission de surveillance, et j’ai tout lieu d’espérer que, prochainement, elle sera constituée.

Par la pétition que j’ai l’honneur de vous remettre ci-jointe, Monsieur le ministre, M. de Luc sollicite du gouvernement un secours de 12 000 Fr. Je pense qu’il y a lieu d’accueillir favorablement cette demande et d’encourager ainsi sa louable entreprise ; il est hors de doute que la maison de la Ronce ne devienne un établissement très utile ; elle servira d’asile aux enfants trouvés et aux orphelins pauvres ; là, on leur inspirera des sentiments de morale et de religion, et, en les habituant au travail des champs, on les mettra à même de devenir un jour de bon cultivateurs et des ouvriers laborieux.

 05/04/1850 - Lettre du Préfet de la Charente-Inférieure au sous-préfet de Marennes

Le 5 avril 1850

Monsieur le sous-préfet,

Vous avez appuyé d’un avis favorable la demande que M. de Luc adresse à Monsieur le ministre de l’intérieur, à l’effet d’obtenir un secours de 12 000 Fr., en faveur de la colonie agricole de la Ronce qu’il vient de fonder dans la commune de la Tremblade.

Veuillez prévenir M. de Luc que, par le courrier de ce jour je transmets sa demande à Monsieur le ministre, en lui recommandant l’objet. Cet avis lui est donné dans le but de faciliter les démarches qu’il se propose de faire faire par plusieurs représentants pour en assurer le succès.

Je profite de cette circonstance pour vous recommander de suivre avec intérêt et activité l’exécution des dispositions de la lettre que je vous ai écrite le 27 mars dernier.

 13/04/1850 - Lettre du Préfet de la Charente-Inférieure au sous-préfet de Marennes

Le 13 avril 1850
M. le Sous-Préfet
De Marennes
Monsieur le Sous-Préfet

Conformément aux propositions contenues dans votre lettre du… de ce mois, j’ai nommé par l’arrêté ci-joint, les membres qui doivent composer la commission de surveillance instituée près de la colonie agricole de la Ronce.

Je vous prie de constituer cette commission et de l’inviter à s’entendre avec M. De Luc pour préparer le projet de règlement qui devra déterminer ses attributions et ses obligations.

Vous aurez soin d’adresser à M. Deluc, une copie de mon arrêté.

Quant au désir qu’il vous a exprimé que les membres de la commission de surveillance fussent nommés sur sa présentation, il ne saurait être satisfait. L’initiative des choix ne peut-être rationnellement laissé à M. De Luc, il ne conviendrait pas qu’il fut appelé à désigner lui-même les membres d’une commission chargée de surveiller toutes les parties du service de son établissement. Ainsi que je m’en suis bien expliqué avec M. votre collègue de Saintes, à l’occasion d’un règlement qu’il a soumis à mon approbation et qui concerne l’asile de Notre-Dame de Valades.

Suit paraphe

document joint

Le Préfet de la Charente Inférieure

Considérant que la colonie agricole que M. De Luc a fondée à la Ronce, commune de la Tremblade, et où il compte recevoir les élèves des hospices et les orphelins pauvres, est un établissement que l’administration doit protéger et encourager.

Considérant que cette protection et cet encouragement ne saurait être mieux accordée que lorsque l’administration sera en mesure d’avoir sur cet établissement, tous les renseignements qui lui permettront d’en apprécier l’utilité et d’en suivre le développement ;

Que pour parvenir à un résultat, la création d’une commission de surveillance près la colonie agricole de la Ronce, devient indispensable.

Vu les propositions de M. le Sous-Préfet de Marennes, concertées avec M. de Luc

ARRETE :

Article 1er : une commission de surveillance est instituée près de l’asile de la Ronce, sa principale mission est de renseigner l’administration sur les besoins de cet établissement et la direction qu’il convient de lui imprimer et dans le but de pouvoir appeler l’Etat et le département à le subventionner.

Article 2ème : cette commission est composée, ainsi qu’il suit :

M. le Sous-Préfet de l’arrondissement de Marennes, Président ;
M. ROBERT, Président du tribunal de commerce de Marennes ;
M. SALIS, Maire de Marennes ;
M. TOLLUIRE, membre du conseil général et Maire de la Tremblade ;
M. DESMORTIERS, curé de la Tremblade ;
M. ROUSSEAU, juge de paix à la Tremblade ;
M. ESCHAUZIER, propriétaire à la Tremblade ;
M. LAVAUR, Procureur de la République ;

Article 3ème : cette commission ainsi constituée, s’occupera immédiatement de concert avec M. de Luc, de rédiger un projet de règlement qui déterminera ses obligations et les attributions qui lui seront dévolues.

Ce règlement sera soumis à l’approbation du Préfet :

Article 4ème : le présent arrêté sera adressé à M. le Sous-Préfet de Marennes, qui assurera son exécution et qui est chargé d’en notifier les dispositions à M. de Luc.

La Rochelle, le 13 avril 1850

 04/05/1850 - Lettre du Préfet de la Charente-Inférieure au sous-préfet de Marennes

Monsieur le Sous-Préfet de Marennes
Le 4 mai 1850

Monsieur le Sous-Préfet,

Mr. Eschauzier, n’ayant pu accepter les fonctions de membre de la commission de surveillance instituée par mon arrêté du 13 avril dernier, près de la colonie agricole de la Ronce, j’ai pourvu à son remplacement d’après les propositions contenues dans votre lettre du 30 avril dernier.

Vous trouverez ci-joint l’arrêté que j’ai pris à cet effet.

Le Préfet de la Charente Inférieure

Vu son arrêté du 13 avril dernier qui institue une commission de surveillance près de la colonie agricole de la Ronce, commune de la Tremblade ;

Vu la lettre de M. le Sous-Préfet de Marennes, en date du 30 du même mois, par laquelle il fait connaître que Mr. Eschauzier, ne peut accepter les fonctions de membre de cette commission.

ARRETE :

Article 1er : Mr. BRASSAUD, curé de Marennes est nommé membre de la commission de surveillance, instituée près de l’établissement de la Ronce, en remplacement de Mr Eschauzier.

Article 2ème : M. le Sous-Préfet de Marennes est chargé de l’exécution du présent arrêté.

La Rochelle, le 4 mai 1850

 15/06/1850 - Lettre du Préfet de la Charente-Inférieure au sous-préfet de Saintes

Le 15 juin 1850

Monsieur le sous-préfet,

Le 20 mars dernier, vous avez soumis à mon examen le règlement que vous avez préparé et proposé à l’acceptation de M. de Luc et de la commission instituée par l’arrêté préfectoral du 29 décembre 1848, pour assurer et régulariser l’action de cette commission sur l’établissement de Notre-Dame de Vallade.

Sous la réserve de quelques modifications que je vous ai indiquées, je vous ai fait connaître par ma lettre du 27 du même mois, que j’étais disposé à approuver ce règlement ; mais que préalablement il me paraissait convenable que l’approbation de M. l’abbé Landmann précédât la mienne.

J’attends donc, et je vous prie de presser l’accomplissement de cette formalité, attendu que je voudrais, ainsi que je vous l’ai écrit le 15 juin dernier, pouvoir annoncer au conseil général que la commission instituée près l’asile de Vallade, fonctionne régulièrement, et d’après un règlement dûment arrêté.

 13/08/1850 - Lettre du sous-préfet de Saintes au Préfet de la Charente-Inférieure

Saintes, le 13 août 1850

Monsieur le préfet,

Mon prédécesseur a inutilement écrit à M. de Luc pour l’inviter à faire approuver par M. l’abbé Landmann le règlement qui doit régir l’établissement de Notre-Dame de la Vallade. Il n’a reçu aucune réponse.

D’après ce que l’on m’annonce les affaires de M. de Luc seraient dans le plus mauvais état, et l’existence de son entreprise serait sérieusement menacée.

J’écris aujourd’hui à Monsieur le maire de Rétaud pour le prier de se rendre à Vallade à l’effet de savoir pourquoi l’approbation du règlement est ainsi retardée, et en même temps, si les bruits qui circulent à l’égard des affaires de M. de Luc ont quelque fondement.

Je vous enverrai sa réponse dès qu’elle me sera parvenue.

Agréer, Monsieur le préfet l’assurance de mon respect

 03/09/1850 - Délibération du Conseil Général de la Charente-Inférieure

 24/12/1850 - Le Préfet de la Charente-Inférieure répond à un questionnaire du Ministre de l’Intérieur

Nota : Les réponses du Préfet sont écrites en italique

Ministère de l’intérieur
3e division
4e bureau
Prisons

Colonie agricole de la Ronce

Demande de nouveaux renseignements

1° Dépenses générales

Valeur des immeubles terrains : 70000
Valeur des immeubles bâtiments : 13000
qui existaient lors de la fondation
...

2° Dépenses de l’enfant

- sa nourriture : 50 centimes par jour 0.50
- son vêtement et entretien : 15 centimes par jour 0.15
- son instruction scolaire professionnelle et religieuse (instituteur, aumônier, frais d’école, de culte, contre-maître) : néant – elle est donnée par l’établissement à tous les enfants qu’on y reçoit
- les maladies (infirmerie et médecin) : 10c
- son coucher : 5c
- les frais de direction et de surveillance (directeur, gardien, surveillants) : néant ce sont les membres de la colonie qui surveillent eux-mêmes.
- Réduire ces dépenses en prix de journée pour chaque colon : 80 centimes par jour

3° Recettes

- combien le gouvernement donne-t-il de centimes pour chaque enfant ? : 10 centimes par jour pour les enfants au-dessous de 12 ans. Rien pour ceux de 13 ans et au-dessus
- combien donne-t-il pour trousseau ? : Néant
- quelles subventions ont été reçues, année par année, des ministères : néant
- quel est le montant en argent du revenu ou rendement annuel de l’établissement. Combien rapporte chacune des industries exercées dans la maison ? : Sur la 1ère question, année 1849, rétribution des enfants 1200 Fr. Fourrages et céréales en seigle seulement 500 Fr. Porcherie et cheptel 800 Fr. Basse-cour 100 Fr. Bois comme combustible 300 Fr. Légumes 250 Fr. Total 3150 Fr.
Sur la deuxième question, l’industrie : elle est confondue avec les produits ci-dessus dès qu’on ne se livre plus à l’agriculture.

4° Patronage des enfants sortis de la maison

- Les enfants reçoivent-ils à tel ou tel âge et année par année, des prime, gratification ou pécule qu’ils puissent totaliser et emporter à leur sortie ? : Oui ; mais seulement après leur séjour dans la colonie de Medjez-Amar, en Afrique, à laquelle ils sont tous destinés.
- Quelle est la quotité de ce pécule, en moyenne ? : De 900 Fr. à 1000 Fr.
- a quel emploi est-il destiné ? : À faciliter leur établissement privé, soit en Afrique, soit dans tout autre contrée.
- Les enfants reçoivent-ils à leur sortie des secours en nature, des vêtements ? : Le secours en argent peut faire face à ces choses-là.
- Donner année par année le chiffre des colons sortis de l’établissement : il n’y a eu jusqu’à présent que 15 enfants sortis de Ronce pour aller en Afrique à Medjez-Amar. 30 autres enfants vont partir très incessamment.
- Indiquer autant que possible ce qu’ils sont devenus, l’état qu’ils ont embrassé : la réponse à la question précédente résout celle-ci
- Leur placement est-il facile ? : Sortant de la Ronce, on les admettra toujours dans la colonie de Medjez-Amar jusqu’à ce qu’il leur plaise d’en sortir, avec les avantages indiqués ci-dessus.
- Les recueille-t-on provisoirement à la colonie après leur libération, en attendant qu’ils aient pu trouver à se placer ailleurs. Indiquer la dépense qui en résulte pour l’établissement : la réponse à cette question ressort de celle faite aux numéros précédents. La colonie de la Ronce n’étant qu’un établissement préparatoire, il n’y a pas lieu de répondre à cette dernière question

Observations générales

Monsieur le Luc avait créé en 1844 un établissement à peu près semblable à la Vallade, commune de Rétaud, arrondissement de Saintes ; mais cet asile n’a pas réalisé toutes les espérances qu’il faisait d’abord concevoir : comme colonie agricole, Vallade a échoué ; il n’y avait là ni terres, ni matériel, enfin aucune des conditions les plus indispensables. M. de Luc l’a reconnu lui-même ; il a transformé sa maison de Rétaud en un simple asile pour l’enfance, et il a transporté l’instruction professionnelle agricole qu’il s’était proposé de créer, dans le domaine de la Ronce.

Aujourd’hui, Notre-Dame de Vallade n’est plus que le premier degré d’éducation des enfants que reçoit M. de Luc. Son établissement de la Ronce en est le complément. À Vallade, on leur donnera la première éducation physique et morale et on les préparera aux études des travaux de la colonie agricole de la Ronce, qu’ils quitteront ensuite plus tard pour passer dans les colonies agricoles d’Afrique.

Il est donc hors de doute que l’asile de la Ronce ne devienne un établissement très utile ; il servira à recevoir les enfants trouvés et les orphelins pauvres ; là on leur inspirera des sentiments de morale et de religion, et, en les habituant au travail des champs, on les mettra à même de devenir un jour de bon cultivateurs et des ouvriers laborieux.

Sous ces différents rapports, la ronce est un établissement que le gouvernement doit encourager, et le préfet pense qu’il y a lieu d’accueillir la demande de secours formée par M. de Luc, en lui allouant, au moins, une assez forte portion de la somme qu’il sollicite.

La Rochelle, le 24 décembre 1850

Le préfet de la Charente inférieure

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