Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

Accueil > Grands thèmes d’histoire locale > Villes, bourgs et villages > 17 La Rochelle > 1199 - 1299 - Histoire de la Rochelle - le 13ème siècle - par Amos (...)

1199 - 1299 - Histoire de la Rochelle - le 13ème siècle - par Amos Barbot

samedi 2 janvier 2010, par Pierre, 2715 visites.

Sceau de ville de La Rochelle - année 1225
Ce sceau est conservé aux Archives du Maine-et -Loire

Entre 1613 et 1625, Amos Barbot, avocat rochelais et bailli du Grand Fief d’Aunis, a rédigé une histoire de la Rochelle, restée à l’état de manuscrit. De cette œuvre impressionnante d’érudition, est extraite la chronologie présentée sur cette page. Ce document est aussi une mine de références documentaires. Toutes ces archives ont-elles été épargnées par les siècles ?

Le 13ème siècle est essentiel pour la compréhension de l’histoire de La Rochelle.

Source : Manuscrit d’Amos Barbot, publié par Denys d’Aussy dans le tome XIV des Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis (AHSA - 1886)

- 1199. - En cette année, mil cent quatre-vingt-dix neuf, que Phelippe, second du nom, dit Auguste, regnoit en France pour le XLIe de nos roys, l’octroy et concession de la communaulté, corps et collège du maire, eschevins et pairs de cette ville ayant esté establi par l’ordre et privilège de Aliénor, royne d’Angleterre, comptesse de Poictou et dame de cette ville, selon qu’il est représenté cy-dessus, les eschevins et pairs firent élection, pour le premier de leurs maires, de sire Robert de Montmirail [1], personnage qualifié et de mérite, et qui pour sa vertu et fidélité envers son prince estoit des plus favoris conseillers de ladite royne d’Angleterre et des princes Jehan et Richard, ses enfans, comptes dudit Poictou, lequel comme il estoit puissant en biens a esté fondateur de l’église de Sainct-Hylaire, près Puyboreau, où il fut enterré après son décès.

Les habitans de cette ville avoient toujours vescu soubs de ruddes et fascheuses loix et quasi comme estoient et vivoient soubs les servitudes anciennes des Romains, les subjets ou esclaves envers leurs seigneurs, tellement qu’ils n’avoient quasi pas la disposition de leurs biens, ny le droict que la nature et toutes bonnes loix semblent donner aux pères sur leurs enfans pour les pouvoir marier, et surtout ne pouvoient-ils ordonner de leurs biens que entre vifs et non par disposition testamentaire, qui estoit une rigueur anciennement observée presqu’en toute la France, ainsi qu’elles se pratiquoient au rapport de Tacite et autres historiens, entre les anciens Germains dont les Francs et Gaulois sont descendus, et desquels ils pouvoient retenir ce droict, de la rigueur duquel pour se faire dispenser par lesdits habitans qui se voyoient favorablement traictés par ladite Aliénor, leur dame, veu le privilège de communaulté à eulx par elle concédé, comme après que ledit de Montmirail eut esté le premier pourveu de la charge et qualité de maire, ladite dame et royne fut venue en cette ville, par privilège qu’elle donne aux bourgeois, manans et habitans d’ycelle où elle estoit, elle leur concède le droict et faculté de pouvoir chascun faire testament, disposer librement de leurs biens, et ordonner de leur dernière volonté à leur plaisir pour demeurer inviolable, et où ils décéderoient ayant faict testament, qu’il lut valable et exécuté, et si intestats, que leurs biens soient et demeurent à leurs héritiers et qu’iceulx dits bourgeois et habitans puissent entre eux contracter mariage, sans que, sur le tout aulcun empeschement leur soit faict ny donné, lequel privilège, de cette année 1199, est au trésor de cette ville, en la caisse marquée par A, et cotté par le nombre ij qui est raporté estre expédié en présence duclit Montmirail, maire, tesmoignage que par sa faveur il avoit moyenne ledit privilège.

En suitte duquel privilège, ladite royne, s’estant retirée de cette ville et esté à Niord où elle faisoit sa principalle demeure, le sieur de Montmirail, en sa dite mairie, recerche encore cette liberté et privilège aux bourgeois et habitans de cette ville qui leur avoit auparavant esté accordée par Richard, fils de ladite Aliénor, qu’ils demeureroient maintenus et conservés en la jouissance et possession de toutes choses qui auroient esté par eulx acquises, afin d’en jouir, user et disposer selon leur plaisir, sans pouvoir estre inquiétés ny troublés en ycelles, en ayant joui et ycelles possédées par an et jour. Confirmant en cé regard le privilège dudit Richard, son fils, qu’elle veult demeurer en sa force et vertu, lequel ét celuy de ladite royne sont aux pièces et trésor de cette ville, en la susdite caisse, marqués par A et cottés, sçavoir celuy de ladite Aliénor, par le nombre iij, et ceulx dudit Richard, contenant ce que dessus et la faculté de testament et contracter mariage, par le nombre vij et viij.

 1200

- 1200.- L’an mil deux cens, régnant en France Philippe, IIe du nom dit Auguste, fut esleu et accepté à maire et capitaine pour ladite année par élection faite au jour et selon la façon accoustumée Gillebert Vender [2], qui eust pour coeslus... Cette année Richard, roy d’Angleterre, à qui Aliénor, sa mère, avoit particulièrement désigné les duché de Guienne et compté de Poictou, fit faire baillette aux maire, eschevins et pairs de cette ville des terres depuis la porte de Cougnes jusqu’aux moulins du Temple, qui est le moulin de Maubec, et lesdites terres, les contrescarpes de l’ençainte des fossés et ce qui est de la prée appellée de Maubec, ainsi qu’il paroist du tiltre et bail au thrésor, en la caisse A, cotté par le nombre ix.

En laquelle année Richard, surnommé Cœur-de-Lion, roy d’Angleterre, duc de Normandie et de Guienne, compte de Poictou, d’Anjou et aullres provinces de France, estant décédé, Jehan, son frère appelle Sans-Terre, troisiesme fils du vieil Henry, roy d’Angleterre, s’estant emparé du royaulme d’Angleterre et des susdits duchés et comptés, par l’aide de sadite mère à la privation d’Arthur, compte de Bretaigne, qui estoit fils de feu Geoffroy, aisné dudit Jehan, comme second fils dudit Henry et de ladite Aliénor, pour ce que, en conséquence de cet emparement et possession desdits duchés et mesme de la Guienne, ledit Jehan fut seigneur de cette ville, les maire, eschevins et pairs et habitans d’ycelle, desirans avoir la confirmation de leurs privilèges et communaulté dont ils avoient heu droict par ledit Henry et ladite Aliénor, sa femme, et par ledit Richard, leur fils, selon qu’il est raporté en l’année précédente, obtinrent dudit Jehan, luy estant à Calais, le 8 de jeuillet de cette dite année, la confirmation dudit droict de communaulté, avec toutes libertés et libres coustumes despendant desdits droicts, et la confirmation de toutes les coustumes dont on avait joui en cette ville, depuis le règne dudit roy Henry, ainsi qu’il paroisl par les lettres qui sont au trésor en la caisse A, cottées par le nombre XIII.

- 1201. - En ladite année et au règne de Phelippe ll, fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville, au jour et façon accoustumés, Pierre Greslier [3], qui eut pour coesleus les nommés... Les seigneurs de Mauléon ayant esté seigneurs directs et propriétaires des fonds et place de cette ville,- et d’ycelle mesme, comme ayant esté bastie et construicte en et audedans de la seigneurie, terre et chastelainie de Chastellaillon, qui leur appartenoit, bien que les ducs de Guienne s’en fussent emparés, néantmoins lesdits seigneurs de Mauléon y prétendoient tousjours droict de seigneurie et propriété, et recerchoient les occasions par la nécessité de leur service aux affaires desdits ducs de Guienne, de se la revendiquer et approprier, - et comme ainsi soit que par l’amparement que fit Jehan-sans-Terre après la mort de Richard son frère, Tannée précédente, du royauhne d’Angleterre et de la duché de Guienne, sur son nepveu Arthur comte de Bretaigne, fils de son aisné, ledit Jehan estoit en guerre contre Philippe II, roy de France, duquel ledit Arthur estoit gendre, Rodolphe de Mauléon, estimant estre nécessaire dans cette guerre audit Jehan, roy d’Angleterre, fit instance envers la royne Aliénor, sa mère, qui favorisoit l’usurpation dudit Jehan, de luy remettre la propriété et possession de cette ville et païs d’ycelle comme luy appartenant par succession de ses autheurs, et le chasteau de Talemond, laquelle inclinant à ce que dessus, luy auroit délaissé ledit chasteau de Talemond, et quant est de cette ville, pour l’importance d’ycelle, se la retenant à soy et pour les siens, elle donne en lieu d’ycelle en eschange, audit Rodolphe de Mauléon, ce qui luy appartenoit au chasteau, terre et seigneurie de Benon, oultre et par dessus ce qu’elle avoit donné auparavant à Hugues de Thouars, par le moyen de quoy cette ville n’a plus esté en la maison de Mauléon, en laquelle et en la maison de Thouars a eslé en eschange la comté de Benon, qui appartenoit à ladite Aliénor, ainsi qu’il se voit par anciennes copies des lettres dudit eschange données à Londres le jour de noël de cette année.

- 1202. - Pierre de Loupsault [4], Phelippe II estant roy, fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville pour cette année 1202, par élection et acceptation faicte au jour et selon la forme accoustumée, ayant heu pour coesleus les personnes de... En laquelle année Aliénor, qui fut fille de Guillaume duc de Guienne, de Normandie, comte de Poictou et Anjou, femme en premières nopces de Louis VIIe du nom, dit le Jeune, et depuis sa répudiation par Henry le vieil, roy d’Angleterre, estant décédée à Chinon, Jehan roy d’Angleterre, son fils, demeura seigneur de cette ville, du chef de ladite Aliénor, sa mère, comme appelé à ladite duché de Guienne (soubs laquelle estoit comprinse cette ville) par le testament de ladite Aliénor, sa mère.

Mais, comme ansi soit que par l’emparement qu’il avoit faict du royaume d’Angleterre, après le décès de Richard, son frère aisné, sur Arthur, comte de Bretaigne, son nepveu, fils de Geoffroy II, fils de ladite Aliénor et aisné dudit Jehan, dès l’année mil deux cens, ledit Arthur, favorisé du roy Philippe-Auguste, voulant faire réparer cette usurpation, faisoit guerre audit Jehan tant au compté de Poictou, qu’Anjou, et eust prins sur son oncle la ville de Mirebeau, despendante de l’Anjou et enclavée en Poictou, ledit Jehan, roy d’Angleterre, se porta tellement à la rescousse de ladite ville, que la prenant et dans ycelle ledit Arthur, son nepveu, il le fit constituer prisonnier à Rouen, et depuis mourir, comme Aliénor, sa niepce, seur dudit Arthur, dont le roy Phelippe-Auguste fut tellement irrité pour l’alliance qu’il avoit avec ledit Arthur, auquel il avoit fiancé sa fille, et de sa dernière femme, que le roy assemblant les seigneurs du royaulme à Paris, il fut par arrest arresté qu’il seroit adjourné pour l’homicide commis par luy en France envers le vassal et homme lige d’un fief de France, tel qu’estoit le comte de Bretaigne, et de plus allié du roy et d’ailleurs son proche parent.

Ce que ledit Jehan, roy d’Angleterre, méprisant et ne voullant comparoir à la susdite assignation, arrest fut donné en cette dite année par les pairs de France qui est le premier qu’on dit avoir esté par eux prononcé (Les princes, ducs et pairs estant auparavant jugés par la court de parlement) ; par lequel ledit Jehan estant convaincu du crime de félonnie et de parricide, et ennemi de la couronne de France, fut condempné à perdre toutes les terres qu’il y tenoit, et furent toutes ses terres mouvantes en souveraineté du roy confisquées à la couronne, par le moyen de laquelle condempnation le roy demeura seigneur des duchés de Normandie, de Guienne, des comtés de Poictou, d’Anjou, de Touraine et du Mayne, et en conséquence de cette ville qui pour lors estoit de la Guienne, seigneurie néantmoins qui n’estoit qu’en tiltre et non en possession actuelle, par l’opposition et empeschement dudit roy d’Angleterre, seigneur de Guienne et aultres fiefs de cette couronne.

- 1203. - En l’an mil deux cens trois que régnoit en France Phelippe II, fut esleu et accepté, au jour et selon la forme accoustumée, pour estre maire et capitaine de cette ville enladite.année Georges Bernard [5] qui eut pour coesleus... L’arrest donné en l’année précédente contre Jehan duc de Guienne, roy d’Angleterre pour félonnie et parricide n’estant qu’un tiltre à Phelippe dit Auguste pour se dire seigneur des terres confisquées à la couronne sur ledit roy d’Angleterre, il fallut que le roy Phelippe pour en avoir l’effet se fit possesseur des provinces adjugées, par armes, par prinse de ville et compositions et pour ce, il porte premièrement ses armes sur la Normandie, la Guienne et le Poictou , recongnoissant encore ledit roy Jehan, roy d’Angleterre, pour leur seigneur. Ceulx de cette ville obtinrent de luy, estant à Chinon, l’exemption des tailles octroyée par ses prédécesseurs, laquelle il confirme en luy payant annuellement dix soûls pour chasque fest de maison comme il paroist par des lettres données par luy le V d’aoust de cette année estant au thrésor en la caisse A, cottées du nombre XIV.

- 1204. - Cette année mil deux cent quatre, estant roy Phelippe Auguste, au jour et façon accoustumées fut esleu cl accepté pour maire et capitaine pour ladite année Richard de Montfort [6], qui eust pour coesleus... En cette année le roy Phelippe-Auguste ayant conquis toute la Normandie pour s’en mettre en possession soubs le tiltre de l’arrest de confiscation donné contre le roy d’Angleterre, dont il est faict mention en l’année 1202, il descendit en personne en Touraine et Poictou, assiégea Poictiers pour s’en donner la possession et fit descendre vers cette ville et la Xaintonge, le mareschal de France appelle Guillaulme des Roches, lequel par la puissance de ses armées, comme le roy Phelippe eust une fois prins ladite ville de Poictiers, mit par après facilement en son obéissance toutes les villes et places de renom de la Xainctonge, du Poictou, de la Tou-raine n’ayant resté en l’obéissance de l’Anglois, en toute la Touraine, que Chinon et Loches, et du Poictou et de la Xainctonge que cette seule ville qui pour se conserver de l’oppression des armées du roy conduictes par ledit sieur rnares-chal, fut contraincte de faire de grandes et excessives despenses selon que raporte Belleforest en l’histoire de France sur cette année [7].

- 1205.-En l’an mil deux cens cinc, au règne de Phelippe-Augusle, fust esleu maire et capitaine de cette ville par l’eslection et acceptation ordinaire et au jour accoustumé Pierre Aymery, qui eust pour coesleus... [8] La fidélité dont ceulx de cette ville usèrent l’année précédente à conserver la place au roy Jehan d’Angleterre qu’ils recognoissoient leur seigneur par le droict qui lui en compétoit du chef d’Aliénor sa mère, n’ayant point, pour leur regard, approuvé l’arrest de confiscation donné contre ledit roy d’Angleterre, raporté en l’année 1202, fit qu’au commencement de cette année, et le vingt cinquiesme jour d’apvril, au sixiesme an du règne dudit Jehan, ils obtiennent un privilège de luy donné en Angleterre par lequel il veult qu’au lieu que tous marchands et estrangiers payoient auparavant par accroissement d’impositions faicte par Richard son frère et son prédécesseur en son royaulme et seigneuries, un gros de Poictou à leur entrée, et à leur sortie, un aultre gros de Poictou, qu’ils ne payassent cy après à leur dite entrée qu’un gros d’Anjou [9], et à leur sortie un gros de Poictou, comme ils avoient accoustumé de faire au temps du roy Henry, son père, ainsi qu’il paroist des lettres estant au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre XVI.

Le lendemain, vingt-six dudit mois est encore donné aux habilans de cette ville un aultre privilège, par lequel ledit Jehan, roy d’Angleterre, veult qu’ils soyent maintenus en leur possession et propriété de choses par eulx acquises et payées, desquelles ils ont joui paisiblement et sans trouble par an et jour, estant lesdites lettres au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre XVI.

Au mois de septembre, 27e d’yceluy, en cette mesme année, le roy Jehan d’Angleterre s’estant conservé et maintenu en la possession de la seigneurie de cette ville, à cause de son duché de Guienne, octroya à ses habitants et à ses hommes de cette ville, en confirmant les privilèges de Henry son père, d’Aliénor, sa mère, et de Richard, son frère et dernier possesseur, qu’ils fussent exempts de toutes tailles, fouages, subsides et impositions, par toutes les terres de son obéissance et qu’ils jouissent de toutes leurs libertés et franchises, desquelles ils avoient accoustumé de jouir, sauf néanlmoins des droicts qu’il avoit à cause de la prévosté de cette ville et de ses armées et chevaulchées, et sauvé le droict de la liberté de la cité de Londres, comme il paroist aux lettres estant au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre XVII, et fut par lesdites lettres tacitement levée l’imposition de dix souls sur chaque feu de cette ville imposée en la confirmation des privilèges de ladite ville par luy faicts dès son advènement à la seigneurie absolue du duché de Guienne, en l’année mil deux cens trois.

- 1206. L’année mil deux cens six que regnoit Phelippe Auguste, fut esleu et accepté maire et capitaine de cette ville syre Guillaume de Montmirail qui eut pour coesleus... En laquelle année Jehan, roy d’Angleterre, duc d’Acquitaine, voulant faire réparer audit roy Phelippe les prinses qu’il avoit faictes de ses places, partie par force, les aultres par surprinse, et ailleurs par composition, par les deux années passées, pour mettre par ledit Phelippe en sa possession et puissance ce qui luy estoit adjugé par arrest de confiscation donné dès l’année mil deux cent deux, ledit roy d’Angleterre ramassa de grandes et puissantes forces pour venir en France, et pour ce qu’il craignoit que cette ville ne fut assiégée par le roy Phelippe, qui avoit esté en Poictou et Touraine avec son armée, par ce que les habitants de cette ville estaient demeurés fermes au service et obéissance de leur seigneur pendant que les circonvoisines se rendoient de crainte ou se livroient par impuissance, ledit Jehan, roy d’Angleterre, fit descente de sa personne et de son armée en ces costes et arriva en l’esté de cette année dont les habitants furent fort resjouis par la crainte qu’ils avoient d’eslre assiégés ; en laquelle ayant passé quelques jours, il s’achemina en Poictou et Touraine, où n’ayant peu exécuter ses prétentions, par les redescentes que fit le roy pour s’opposer aux forces angloises, ledit roy d’Angleterre fut contraint de rebrousser et retourner en son royaulme, ce que pour faire il vint de rechef en cette ville pour s’embarquer, où il donna toutes les asseurances et tesraoignages de sa faveur aux habitans de cette ville, pour les esmouvoir et se continuer en son obéissance. Voyez Belleforest et Gilles sur cette année.

Audit an et le vingt neuf d’aoust, ledit roy d’Angleterre confirme, comme en l’année précédente, les privilèges dés habitans de cette ville, données par ses prédécesseurs, descharge et exempte ses hommes et subjets et leurs successeurs, de toutes tailles, fouages et exécutions, tant en ladite ville que tous autres lieux de son obéissance, soit par mer ou par terre sauf les droicts de la liberté de Londres, les chevaulchées et ostes qui luy sont deus et générallement qu’ils jouissent de toutes les coustumes qu’ils faisoient du temps d’Henry, son père, d’Aliénor, sa mère, de Richard, son frère, dont les lettres sont au thrésor, en la caisse A, cottées par les nombres XVIII et xxviii.-

- 1207. - Cette année mil deux cent sept, estant au règne de Phelippes II du nom, sire Pierre Loupsault [10] fut esleu et accepté maire et capitaine de cette ville pour ladite année, par élection et acceptation faicte au jour et façon accoustumée ; et eust pour coesleus...

- 1208. - En l’année mil deux cent huict, au règne de Phelippes Auguste dit le Conquérant, Phelippes de Glicestre [11] fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville le court de ladite année, par eslection et acceptation faicte au jour et par la façon accoustumée, et eust pour coesleus les personnes de...

- 1209. - Syre Pierre Aymery [12], régnant Phelippes IIe du nom, fut en cette année esleu et accepté au jour et façon accoustumée pour maire et capitaine de cette ville en ladite année, et eust pour coesleus les personnes de....

 1210

- 1210. - En l’an mil deux cent dix, Phelippes de Clocestre [13] fut esleu et accepté à maire et capitaine de cette ville pour ladite année, par élection et acceptation faicte au jour et selon la façon accoustumée, soubs le règne de Phelippe IIe du nom, et eust, ledit maire, pour coesleus, les personnes de...

- 1211. - L’année mil deux cent unze que regnoit en France Phelippe-Auguste, dit le Conquérant, au jour et selon la façon accoustumée, fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville, en ladite année, Georges Daigues [14] qui eust pour coesleus les personnes de...

- 1212. - Syre Hugues Bernard [15], en cette année mil deux cent douze, au règne dudit Phelippe II, surnommé Auguste ou le Conquérant, fut esleu et accepté à maire et capitaine de cette ville pour ladite année au jour et forme accoustumés et eust pour coesleus les nommés...

- 1213. - Cette année mille deux cent treize, au règne de Phelippe-Auguste, fut esleu et accepté au jour et forme accoustumé pour maire et capitaine de cette ville, en ladite année, Helies de Beaumaner [16], qui eust pour coeleus les personnes de... Jehan, dit Sans-Terre, roy d’Angleterre, par l’excommunication jettée contre luy parle pape, estoit prins en haine par ses subjects et encore par les grandes rigueurs et cruaultés qu’il exerceoit, ce que le roy ayant agréable pour se servir du temps et occasion, assembla tous les princes et prélats de son royaulme en la ville de Soissons, entre les deux pasques de cette année, par l’advis desquels le roy fait porté à rallumer de plus en plus la guerre qui estoit entre luy et ledit roy d’Angleterre, et mesme de faire descente en son royaulme pour l’en expulser, ayant pour cet effet dressé une puissante armée navalle et telle qu’il ne s’en estoit point veue de congnoissance d’homme, estant composée de plus de sept cens vaisseaulx.

Mais cet appareil ayant heu peu d’effet par la résistance des Anglois conduits par les comtes de Boulongne Regnault, et par celuy de Salisbery qui bruslèrent et mirent soubs l’eau la pluspart des vaisseaulx de Phelippe ; Jehan, roy d’Angleterre et d’Irlande, ayant fait sa paix avec le pape Innocent III, par le moyen qu’il luy avoit rendu ses royaulmes tributaires, Jehan se servant de ses vaisseaulx et du reste de son armée, fit voile avec yceulx en Guienne pour reprendre sur le roy Phelippe les places par luy prinses en Xaintonge, Poictou, Anjou et Touraine, et descendit cette année, ledit roy d’Angleterre et son armée, en cette ville qui estoit presque la seule place par luy tenue de ladite province, en laquelle descente les habitants de cette dite ville furent extrêmement incommodés et par le moyen d’ycelle et du support que recepvoit de ladite ville ledit Jehan, roy d’Angleterre, sa condition d’Acquitaine grandement améliorée pour ce qu’il se réconcilia les comtes d’Angoulesme, de La Marche, de Lusignan, et aultres seigneurs de Guienne, lesquels laissant les intérests de Phelippe, se joignirent à l’Anglois et accreurent grandement ses forces (Voyez Belleforest sur cette année, en son histoire des Annales de France).

- 1214. - Syre BARTHOMÉ Coustet [17], en cette année mil deux cens quatorze, au régne de Phelippe II, fut esleu et accepté au jour et façon accoustumé pour estre maire et capitaine de cette ville en cette année, et eust pour coesleus les personnes de... En laquelle année les guerres rallumées l’an précédent entre ledit Phelippe et Jehan, roy d’Angleterre, furent grandemant eschauffées ; ledit roy d’Angleterre ayant mis en son parti, pour se porter contre Phelippe, non seulement Othon, empereur des Romains, son nepveu, mais encore le comte de Flandres, vassal et homme lige de la couronne de France, et aultres seigneurs subjects de cet estat, comme le comte de Boulongne, de quoy il prinst mal à tous, car le roy ayant dressé une puissante armée, fut en Flandre où il eust un tel succès, par la bataille qu’il donna à l’empereur et audit comte de Flandres, le v de juillet, jour de sainct Jacques, appelée la bataille de Bovines [18], que les ennemis furent du tout desconfits, les comtes de Flandres et de Boulongne prins et arrestés prisonniers avec tous les aultres principaulx chefs de l’armée ennemie. Qui plus est, ledit Phelippe, poursuyvant son bonheur et victoires, considérant qu’il ne luy restoit principallement à combattre que ledit Jehan, roy d’Angleterre, qui, depuis son entrée en France par cette ville en l’année dernière, s’estoit tenu en Anjou, Touraine et Poictou, descend, accompagné de Louis, son fils unique et seul héritier, de Flandres, vers le roy d’Angleterre de quoy les barons et seigneurs des pais advertis, qui s’estoit joincts avec l’Anglois en l’année précédente, commencèrent à moyenner leur accord avec Phelippe et à se désister de secourir et adsister ledit Jehan, anglois, qui, ne pouvant résister à la puissance et au bonheur d’Auguste, perdit du tout par force d’armes et compositions les comtés du Maine, Touraine, Anjou, Poitou, avec la plus grande partie des places qui estoient de la Guienne, que le roy Phelippes joignit au patrimoine de la couronne [19] et ne resta que bien peu, avec cette ville, en l’obéissance du roy d’Angleterre, qui luy continua de rendre le debvoir et la fidélité qu’elle a tous jours porté envers ses souverains, telle quelle recongnoissoit ledit Jehan, roy d’Angleterre et duc de Guienne, ne s’eslant pas esbranlée par les afflictions comme les aultres qui avoient esté de son obéissance [20].

- 1215. - Cette année mil deux cent quinze qui est soubs la royaulté de Phelippe Auguste, selon la façon et au jour accoustumé, fut esleu et accepté à maire et capitaine de cette ville pour ladite année, Jehan Gresller [21], qui eust pour coesleus les personnes de...

- 1216. - En l’an mil deux cent seize, Claude de Courcelles [22], fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville en ladite année, et ce, par l’élection et acceptation ordinaire et en la façon accoustumée, régnant en France Phelippe Ile du nom, surnommé Auguste et Conquérant et de Dieu-donné, et eust ledit maire pour coesleus en sa charge les personnes de... Les vices et fascheux déportements de Jehan, roy d’Angleterre et seigneur de cette ville, firent que ses subjects anglois, par concert de leurs estats, le déclairèrent en cette année incapable et indigne d’estre leur roy et souverain, et esleurent et appelèrent en sa place Louys de France, fils unique du roy Phalippe, qu’ils couronnèrent et esleurent pour roy, s’estant transporté pour cet effet en Angleterre, contre la résistance dudit Jehan, en laquelle affliction il perdit entièrement le peu domaines qui luy res-toit en France, sauf cette ville, laquelle monstrant sa fermeté et fidélité en l’infortune de son prince, comme en ses prospérités, demeura tous jours en l’obéissance de Jehan, jusques à son décès qui fut le 19 octobre de cette année ; laquelle continua, non seulement en son endroit, mais aussy en la personne de Henry, son fils aisné et principal héritier, lequel fut recongneu après le décès de son père par les habitans de cette ville pour leur seigneur, selon aussi que les Anglois le couronnèrent pour leur roy neuf jours après le décès de son père, quoy qu’il n’eust que neuf à dix ans, et à l’exclusion de Louys, fils de France, peu de mois auparavant par eulx esleu, et fut, ledit Henri le troisième du nom, roy desdits Anglois (Voyez Belleforest sur cette année et sur l’année 1223).

- 1217. - Raymond de Loupsault [23] fut esleu maire et capitaine de cette ville pour cette année au jour et selon la façon accoustumée, le roy Phelippe IIe du nom, régnant en France, et eut ledit Loupsault pour coesleus en sa charge, les personnes de... En cette année, selon qu’aul-cuns escripvent, furent réformées, à la réquisition du maire et des bourgeois qui doivent estre entendus audit corps de ville, par le pape Honoré III, les deux abusives coustumes dont il a faict la décrétale : ex parti vestra de consuet. Et quoy que la plus part tiennent que ce soit en l’année 1220, comme il sera dit par ycelle.

- 1218. - Cette année mil deux cent dix huit, estant roy en France Phelippe Auguste, pour ladite année fut esleu et accepté à maire et capitaine de cette ville, syre Jehan Vivien [24], au jour ordinaire et selon la façon accoustumée et eust pour coesleus les personnes de...

- 1219. - L’an mil deux cent dix neuf, vivant encore et régnant en France Phelippe dit Dieudonné, au jour et façon accoustumé, fut esleu et accepté à maire et capitaine de cette ville pour ladite année, Phelippe de Beaumaner [25], qui eust pour coesleus les nommés...

 1220

- 1220. - Cette année mil deux cent vingt qui est du règne de Phelippe Auguste, fut esleu et accepté par les formes et au jour accoustumé, pour estre maire et capitaine de cette ville, syre Jehan Galerne [26], qui eust pour coesleus les personnes de... De plusieurs et longues années deux coustumes et usages estoient observés en cette ville ; sçavoir que les maris avoient cette authorité et pouvoir sur le fonds dotal et domanial de leurs propres femmes, que quoyque par oisiveté et desbauche les maris eussent dilapidé et consumé leur propre bien, ils pouvoient comme bon leur sembloient vendre et alliéner celuy de leurs femmes ; contre ce qui est de la disposition ancienne du droit romain, l’aultre estoit que les femmes avoient aussi cet advantage, que quoy que elles commissent adultère, néantmoins elles ne laissoient pas de repéter leur dot contre la mesme disposition du droit romain, ou de participer par moitié à tous les gains et profits faicts par leurs maris et à tout ce qui estoit des droicts de leurs communaultés.

Et pour ce que de ce temps, les maires et eschevins et pairs de cette ville avoient l’administration entière de la justice sur les habitants et forains, désirant réformer telles coustumes comme abusives et provocant les hommes et les femmes au mal, en cette année 1220, ils envoyèrent par devers le pape Honoré III, pour sçavoir s’ils le pouvoient faire avec conscience, qui fit response que telles coutumes estoient très pernicieuses et qu’ils eussent à les réformer, dont il s’est faict une constitution générale insérée aux décrétales sous le chapitre ex parte vestra de consuet., ayant apprins qu’elle est de cette année par les plaidoyers de Me Robert, au procès de la jurisdiction d’entre les maires, eschevins et pairs, et les juges royaulx de cette ville, pendant au parlement.

- 1221. - Cette année mil deux cent vingt ung, estant roy de France Phelippes Auguste, au jour et façon accoustumé,fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville en ladite année, syre Gilbert Vender [27], qui eust pour coesleus les nommés...

- 1222. - L’année mil deux cent vingt deux, régnant en France Phelippes Ile du nom, dit Dieudonné, au jour ordinaire et selon la façon accoustumée, fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville en ladite année, syre Girauld de la Chambre [28], qui eust pour coesleus les nommés...

- 1223. - Cette année mil deux cent vingt trois, vivant encore et régnant en France Phelippes, IIe du nom, dit Auguste, le Conquérant et Dieudonné, fut esleu et accepté selon l’ordinaire coustume et jour ordonné, Thomas Coustet [29], pour estre maire et capitaine de cette ville en ladite ville, et eust pour coesleus... En laquelle année, le quator-ziesme de juillet, mourut ledit Phelippes à Mantes et luy succéda Louys de France, son fils unique, appelé Louys, VIIIe du nom, qui fut sacré à Reims le septiesme d’aoust de lad. année [30].

- 1224. - Richard de Lomaria [31], en cette année mil deux cent vingt quatre, au commancement du règne et advènement à la couronne de Louys VIIIe, du nom, roy de France, fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville en ladite année, selon la façon et au jour accoustumé, et eust pour coesleus les nommés... Henri III, roy d’Angleterre, ayant refusé de se trouver au sacre du roy, bien qu’il fut appelé comme vassal et homme lige de la couronne, à cause des duchés de Normandie et de Guienne ; le roy estant irrité de cette désobéissance délibéra de luy faire guerre et à ses partisans pour ce subject. Au mois de may de cette année il assembla à Paris son parlement, qui pour lors estoit composé des princes et prélats du royaulme, entre les choses qui furent conclues ayant esté arresté que le roy feroit la guerre à Emery, vicomte de Thouars, pour les remuements qu’il faisoit pour l’anglois en Poictou, en l’Acquitaine, et principalement ès environs de cette ville par l’adsistance de Savarit de Mauléon, son cousin, seigneur de Chastellaillon, qui estoit gouverneur et commandoit absolument dans cette ville pour le roy d’Angleterre ; ledit Louys ayant faict descente et prins quelques places du Poictou sur led. Savarit de Mauléon, vint placer son camp et son armée devant cette ville, où s’estoit retiré ledit sieur de Chastellaillon, gouverneur d’ycelle, avec trois cents gentilshommes, et commança ladite ville d’estre assiégée le huict d’aoust [32] qui fut rudement assaillie, et bien deffendue quelques jours, tant par les habitants que par la valeur dudit Mauléon, un des plus valeureux et courageux de son temps, et par la noblesse et garnison qui estoit dans ladite ville et chasteau qui lors estoit en ycelle.

Lequel siège estant craint et préveu par les habitants de cette ville, dès la descente dudit Louys, et qu’il s’y porteroit de toute sa puissance, pour l’asseurée retraicte dont elle avoit servi aux anglois, fut pour eulx, dès l’instant de lad. descente, donné advis au roy d’Angleterre de leur crainte et appréhention afin d’estre secourus en cas de nécessité, de l’argent et des secours qui leur seroit nécessaires, sur lequel le gouverneur et la ville s’attendant, ils se portèrent tous si courageusement à leur deffense pendant les premiers jours dudit siège, qu’ils firent plusieurs fois eslongner les forces du roy Louys et ceulx par qui ils estoient le plus pressés.

Mais comme ils eurent advis que Henry III, roy d’Angleterre, estoit assez occupé par la guerre civile de ses subjects que Louys, roy de France, luy faisoit mouvoir par le nommé Falquaise, seigneur de Betfort, et que dans les coffres envoyés d’Angleterre, où l’on croyoit l’argent pour porter des secours qu’on attendoit, il ne s’estoit trouvé que du bran et des pierres, ce que les habitans de cette ville prinrent pour dérision de leurs afflictions et abandonnement de l’adsistance qu’ils espéroient, ils commancèrent de prendre résolution de se réduire en l’obéissance du roy de France, nonobstant la résistance que faisoit ledit Mauléon, leur gouverneur, et la garnison, aussi que les habitans de cette ville, estoit tous jours portés d’un extresme amour envers les roys et couronne de France qui estoient leurs anciens seigneurs et souverains. Tellement que dix-huict jours après leur assiègement ils se rendirent d’eulx-mesme en l’obéissance et subjection du roy, ayant différé jusques alors, quelque désir qu’ils en eussent par le lien de fidélité qu’ils dévoient aux héritiers et successeurs de Aliénor, ayeulle dudit Henry, roy d’Angleterre, qui estoit leur dame à cause de son duché de Guienne, et duquel lien de fidélité ils estimoient estre naturellement dispensés sans pouvoir estre blâmés de félonnie par l’abandonnement qu’on faisoit d’eulx et par les risées qu’on avoit faict de leur oppresse et affliction, leur envoyant des pierres et du bran au lieu des secours qu’ils avoient réclamés, et par le moyen de la réduction cy-dessus, demeura cette ville en l’obéissance du roy et en sa couronne, qui en avoit esté énervée dès la répudiation faite par Louys-le-Jeune, VIIe du nom, de ladite Aliénor, comtesse de Poictou et duchesse de Guienne, qui fut en l’année 1152 [33].

De laquelle soubmission des Rochelais en l’obéissance de cette couronne, et de la recongnoissance du lis, aultant que les Anglois en furent desplaisants et en receurent de perte, aultant en eust de contentement et d’advantage le roy de France pour luy. et pour son estât. Voyez Math. Paris en son histoire angloise du roy Henry, et Pollidore, liv. XVI [34].

Cette réduction ainsi résolue et arrestée par lesdits habitans, ledit Savarit de Mauléon, seigneur de Chastellaillon, gouverneur de cette ville, sortit d’ycelle, se mit sur mer avec sa garnison d’Anglois et aultres, espérant de passer en Angleterre, après la sortie et retraicle duquel, les maires, eschevins et pairs, bourgeois et habitans de cette ville, donnèrent entrée pour le roy en ycelle à messire Mathieu de Montmorency, lors connétable et le premier qui eust encore esté faict, à Phelippes, comte de Boulongne, Thibault, comte de Champagne, Hugues de Lusignan, comte de la Marche, Guy, comte de Sainct-Paul, Gaultier, comte de Blaye, Archam-baud, comte de Bourbon, qui avoient heu commandement du roy de prendre possession de cette ville sur la réduction qu’en faisoit à son obéissance lesdits maire, eschevins, pairs, bourgeois et habitans, et pour ce qu’en faisant ladite réduction, ils avoient expressément stipulé qu’ils seroient conservés, par le roy de France Louis, VIIIe du nom, et par ses successeurs en tous leurs privilèges, franchises et libertés, exemptions, coustumes, usances et longues observances, ledit connestable seigneur cy-dessus entrant en lad. ville, au nom du roy, lesdits maire, eschevins et pairs, leur firent faire à tous le serment au nom dudit roy de la conserver en leurs susdits droicts, ce qu’ils jurèrent et promirent de faire pour le roy, selon qu’il paroist de la pièce estant au thrésor, en la caisse a, cottée par le nombre XXII.

Et comme le roy ne se contenta pas d’avoir faict prendre possession de cette ville, par les seigneurs cy-dessus, mais voyant l’accueil et franchise dont ils avoient esté receus par ceulx de cette ville, il eust envie d’y venir luy-mesme en personne. Les maire, eschevins et pairs et tous les habitans de cette ville se préparent au mieulx de leur possible pour le recepvoir, tellement que le roy entrant en cette ville y fut receu avec une exlresme esjouissance et contentement, veu que par le moyen de la réduction de cette ville, il print asseurance de tout le pays de Poictou et de Xainctonge et ce qui est ès environs de cette ville.

Lors de laquelle entrée semblablement le roy fit serment en continuant celuy qui avoit esté faict par les seigneurs susnommés, pour luy, de maintenir et garder les maire et bourgeois de la ville de La Rochelle en leurs dits privilèges, selon qu’il paroist de l’acte et pièce arrestés en cette ville au mois d’aoust de cette année cy-dessus représentée, estant au thrésor, cotté par A, xxn.

Suyvant lequel serment, le roy estant cette ville audit temps, par privilège qu’il confirme aux habitans de cette ville, il donne sauf-conduict à tous marchands, trafiquans en ce lieu, qu’eulx, leurs biens et marchandises, fussent en sa sauvegarde, avec pouvoir aux marchands d’y demeurer tant que bon leur sembleroit, et que sy aulcuns estoient du parti ennemi de la couronne de France, ils auroient vingt jours de respit pour se retirer eulx et leurs marchandises, de cette ville après qu’il leur auroit esté signifié, dont les lettres sont au thrésor en la caisse a, cottée par XXI.

Plus au mesme temps que le roy estoit en cette ville, il donne et octroyé aux bourgeois, exemption de tous péages et exactions par tout son royaulme et terres de son obéissance, soit qu’ils trafiquent par mer ou par terre, sans que pour ce aulcun empeschement leur soit faict, selon les lettres qui sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre XX.

Item, confirmant les privilèges généraulx aux maires et bourgeois de cette ville, octroyés par Richard, comte de Poictou, Jean, roy d’Angleterre, et Aliénor, leur mère, il en auroit faict expédier patantes en cette ville audit moisd’aoust, pour la jouissance de toutes immunités et franchises par lesquelles il promet, d’abondant, de n’alliéner cette ville d’entre ses mains par privilège et octroy nouveau, et ne démolir les murs et préclaustures d’ycelle comme il paroist par lesdites lettres estant au thrésor en la caisse a cottées du nombre xxiii. Et soubs les privilèges et confirmations cy-des-sus énoncés en la confirmation de Philippe III de l’an 1277, qui est dans la caisse B cottée par le nombre I.

Toutes ces choses estant ainsi passées pendant le séjour du roy en cette ville, qui fut de quelques jours, comme il voulut se retirer, il laissa garnison françoise au chasteau ancien et en la ville, à ce que ledit de Mauléon ou aultres pour l’Anglois, n’exécutassent quelque dessein pour la reprinse, par l’obéissance et soubmission volontaire de laquelle le roy print assurance de tout le pays de Poictou, sans effusion de sang, comme il se voit en l’histoire de Belleforest sur cette année, par les annales latines de Papirius Masson, par l’histoire angloise de Mathieu Paris en la vie de Henry III, et par la chronique de Mathieu Wesmontier [35], historien anglois, et de Pollidore sus allégué, et en l’ancien livre du maire appelé le livre de la paterne.

Et ne fut pas seulement cause, la réduction de cette ville en l’obéissance, des aultres circonvoisines mais encore par occasion et par accident toutes fois de celle de Savarit de Mauléon, seigneur de Chastellaillon, des plus vaillants et expérimentés seigneurs qu’eust l’Anglois à son service, car comme sortant de cette ville il eust intention de se retirer en Angleterre, il fut en soupçon et deffiance des Anglois, qui se résolurent de le faire mourir par la perte de cette ville, de quoy ayant advis, il se retira, vint en France, et fut à Paris vers le roy auquel il fit hommage de toutes ses terres et luy presta le serment de fidélité aux festes de noël de cette année qui fut ung affoiblissement aux Anglois et ung grand repos à ceulx de cette ville par la puissance et autho-rité qu’il avoit au pays, par son extraction, par sa valeur et pour estre seigneur de Chastellaillon. Voyez Belleforest en ce lieu.

- 1225. - L’an mil deux cens vingt-cinc, qui est du règne de Louys VIII, fut esleu et accepté selon l’élection et acceptation ordinaire pour maire et capitaine de cette ville en ladite’année, syre Gilles de Mauzé [36], qui eust pour coesleus les personnes de.....Depuis que Savarit de Mauléon se fut remis en l’obéissance du roy l’année dernière, il ne cessa de recercher tous les moyens d’y faire entrer Aymery, vicomte de Thouars, son cousin, qui estoit seigneur et comte de Benon en ce gouvernement, ce que néantmoins il ne peut soudainement faire, c’est pourquoy ne restant que luy de seigneur considérable depuis la rivière de Garonne qui ne fit hommage au roy et qui n’eust secoué le joug de l’Anglois, le roy estant semond par le pape, qui luy avoit envoyé pour légat le cardinal du tiltre de Sainct-Ange, de s’armer contre les Albigeois, qui croissoient en leurs créances pour laquelle ils avoient esté rudement traiclés les années précédentes, sa majesté fit descente jusques au lieu de Benon avec son armée pour faire guerre au seigneur du lieu, vicomte de Thouars, dont ce gouvernement receut de l’afliction et perte et en eust esté grandement altéré et ruyné, cessant que ledit légat, pour faire adva’ncer le roy contre les Albigeois fit qu’il donna tresves audit vicomte, par lesquelles enfin il se mit en l’obéissance du roy, dont ceulx de cette ville en re-ceurent ung merveilleux contentement, et se trouvèrent du tout affranchis de la crainte des Anglois en laquelle ils eussent estes perpétuellement, luy et le seigneur de Mauléon demeurant en leur parti, pour ce que lesdits seigneurs à cause de Benon et de Chastellaillon, sont seigneurs directs et suzerains de tout le païs et environs de cette ville, et que d’eulx tenoient les principaulx fiefs et seigneuries. - Tiré de N. Gilles [37].

- 1226. - Cette année mil deux cent vingt-six, qui est la dernière du règne de Louys, VIIIe du nom, pour ce qu’il mourut à Montpensier en Auvergne, environ la toussains [38] de ladite année, fut maire et capitaine de cette ville pour icelle année, Robert de Montfort [39] qui fut esleu et acpepté au jour et façon accoustumés et eust pour coesleus les personnes......Auquel an les maire, eschevins et pairs de cette ville firent accord et transaction avec les prieur et chapitre de Sainct-Jehan-hors-les-murs de la ville, par lequel ils ne peuvent édifier aulcunes maisons entre le Treuil et maison noble de la seigneurie de Faye et les fossés de la ville, dont la pièce est au thrésor on la caisse b, cottée du nombre X.

Les affaires de Henry IIIe du nom, roy d’Angleterre, s’estant mal portées en France, et principalement depuis la rivière de Garonne, en ça les deux années passées, il se résoult en cette année de donner l’ordre de cheval.lerie à Richard, son frère, et l’ayant faict comte de Cornouailles, l’investit du droict qu’il prétendoit au comté de Poictou, pour reconquérir son domaine qui estoit en l’obéissance du roy, lequel descendu à Bourdeaulx fit quelques exploicts assez heureux vers l’Agenois, après lesquels envoyant en Angleterre Guillaulme, comte de Salisbery, l’orage et la tourmente s’eslevèrent d’une telle façon que peu s’en fallut qu’il ne fut submergé, ayant esté forcé pour se guarantir de la malignité du temps de se jetter en l’isle de Ré, dépendant de ce gouvernement, qui lui fut un second orage non moins périlleux que le précédent, car, encore qu’il y eust esté receu et recueilly par l’abbé de l’abbaye qui est de l’ordre de Cisteaux [40], néantmoins le seigneur de Mauléon à qui appartenoit l’isle de Ré ayant garnison en icelle, qui estoit de l’obéissance du roy, ladite garnison ayant heu advis de la descente dudit comte de Salisbery, courust sus sur sa personne et son armée ; et sans l’advertissement que luy en donnèrent deux soldats, c’estoit faict de luy et de sa trouppe, et fallut que ledit comte, pour se guarantir de cette capture, se rejetla à la mercy des vents et des ondes. Bellefforest.

- 1227. - En l’an mil deux cent vingt-sept, Louys IXe du nom, dit sainct Louys, fils de Louys VIII, estant roy de France, fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville, par élection et acceptation faite au jour et façon accoustumée, syre Girault Albert [41], qui eust pour coesleus.....

En laquelle année, le roy estant à Paris, les maires, es-chevins et pairs de cette ville au mois de may firent confirmer la confirmation que le roy Louys, Ville du nom, son père, avoit faicte des privilèges concédés à ceulx de cette ville par Richard, comte de Poictou, Jehan, roy d’Angleterre, et Aliénor, leur mère, dont les lettres estoient données en cette ville en l’an 1224, et par lequel encore ledit Louis VIII auroit promis de n’alliéner cette ville, ce que confirmant ledit roy sainct Louis, il auroit d’abondant par ses lettres, promis de garder et de maintenir les bourgeois et habitans de cette ville en toutes leurs franchises et libertés, comme se voit par les lettres qui sont au thrésor en la caisse A, cottée par le nombre xxvii, ce qui est encore raporté en la confirmation de Philippe III de l’an 1277, estant en la caisse B, cotté par I.

Plus au mois de juing de ladite année, fut obtenu du roy, par lesdits maires, eschevins et pairs, la confirmation générale des privilèges de cette ville, concernant les exemptions, franchises et libertés desquelles les bourgeois de cette ville ont jouy, de laquelle confirmation les lettres sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre XXIIII.

Item, audit mois de juing fut encore obtenu de Louys, lettres particulières pour la confirmation du privilège de Louys, son père, de l’année 1224, portant exemption pour les bourgeois de cette ville, de tous péages, exactions et aultres droicts et debvoirs, prins et levés sur les denrées et marchandises dont ils pourroient trafiquer par mer et par terre, pour en jouir par les bourgeois de cette ville, par toutes les terres de l’obéissance du roy, selon les lettres qui sont au’ thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxvi, rapportées en la confirmation de Charles, duc de Guienne, de l’an 1469, estant au thrésor en la caisse M, cottées du nombre III.

Plus, au mesme mois, fut aussi particulièrement confirmé le privilège donné par Louis VIII, par lequel tous marchands, trafiqueurs à La Rochelle, soit par mer ou par terre avec leurs marchandises sont soubs le sauf conduicl du roy, en payant les droicts accoustumés et par lequel, quoi qu’ilssoient du parti ennemi, ils ont vingt jours pour se retirer et leurs biens, après la publication de la guerre, de laquelle confirmation les lettres sont au thrésor en la caisse A, col-tées par le nombre XXVI.

Cette année aussi, Guy de Merville, venant de la part du roy en cette ville pour s’asseurer du service et fidélité des habitans, sur ce que plusieurs princes et seigneurs du royaulme s’eslèvent contre luy, incontinant après son sacre, et contre la régence de Blanche, sa mère, lesdits maire, eschevins et pairs ayant donné toute asseurance de service et fidélité audit de Merville, pour le roy, prinrent de luy soubs mesme nom le serment qu’il feroit inviolablement tenir et garder les convenances et libertés qu’il avoit faict aux bourgeois de cette ville, au mois de juing de cette année, selon le contenu de la chartre susmantionnée et qui est au thrésor en la caisse A, cottée par le nombre XXIIII.

- 1228. - En l’an mil deux cent vingt-huict, que régnoit en France Louys, IXe du nom, au jour de Quasimodo et selon la forme accoustumée, fut esleu et accepté à maire et capitaine de cette ville pour l’année, syre Gilbert Vender [42] qui eust pour coesleus les nommés.....

- 1229. - Cette année mil deux cent vingt-neuf, régnant en France sainct Louys, IXe du nom, syre Guillaulme Albert [43] fut esleu et accepté à maire et capitaine de cette ville pour cette année par élection et acceptation faicte au jour et selon la façon accoustumée, et eust pour coesleus.....

Comme, de longtemps, il y avoit usance en cette ville pour le bien du pais et des habitans de ne recevoir et admettre aulcuns vins en ladite ville, soit par mer et par terre, qui fussent creus hors la banlieue de ladite ville, contantion et desbat en estant meus entre les maire, eschevins et pairs, et Hugues de Lusignan, comte de la Marche, accord se faict en cette année entre luy et lesdits maire, eschevins et pairs, par lequel les vins des I erres dudit seigneur, pourront seulement entrer en cette ville jusqu’à la Sainct-André, non après, comme il se voit par le tiltre estant au thrésor, en la caisse A, cotté du nombre XXIX.

Et pour ce que Elisabeth d’Angoulesme, royne douairière d’Angleterre, par le décès de Jehan-sans-Terre, et comtesse d’Angoulesme, qui prétendoit avoir intérests en cette prohibition, faisoit difficulté de l’entretenir, et auroit obtenu lettres du roy, portant commission à sire Thibault de Blason, séneschal de Poictou [44], pour informer ce qui pouvoit estre de la coustume soustenue par lesdits maire, eschevins et pairs, enfin ladite dame comtesse prévoyant que cette usance se pourroit informer, elle seroit aussi tombée en accord avec lesdits maire, eschevins et pairs de cette ville, en sorte que-les vins de ses terres pourroient seulement entrer dans cette ville jusqu’à la Sainct-André, laquelle passée n’y seroient plus receus, soit par mer, soit par terre, de quoy elle faict expédier lettres qui sont au thrésor dattées de cette année estant en la caisse A et cottées par le nombre XII.

 1230

- 1230. - En cette année mil deux cens trente, fut esleu maire et capitaine de cette ville [45], et eust pour coesleus les nommés... syre Jehan Greslier [46] En cette année, les maire, eschevins et pairs de cette ville firent approuver et confirmer par le roy les accords et pactions par eulx faictes l’année précédente avec Elisabeth, royne d’Angleterre, comtesse d’Angoulesme, et Hugues de Lusignan, comte de la Marche, pour n’amener aulcuns vins de leurs terres et seigneuries en cette ville après la Saint-André, afin d’authoriser et faire valloir ledit accord en forme de privilège dont les lettres sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre XXX

- 1231. - L’an mil deux cens trente-et-ung fut esleu maire et capitaine de cette ville en ladite année syre Pierre de Ronflac [47] qui eust pour coesleus les personnes de.....

- 1232. - Thibault Marchant [48] fut esleu et accepté à maire cette année mil deux cens trente-deux et capitaine de cette ville pour ladite année, par élection et acceptation faicte au jour et selon la façon accoustumée, et eust pour coesleus les personnes de.....Le roy sainct Louys régnant en France.

- 1233. - Maire et capitaine de cette ville en ladite année syre Pierre Grelier [49] qui eust pour coesleus les nommés.....

- 1234. - Maire et capitaine de cette ville en ladite année, syre Jehan de Jart [50] qui eust pour coesleus les nommés.....

- 1235. - Syre Hervé de Ribedoc [51]. Savarit de Mauléon, seigneur de Chastellaillon, ayant de puissance etauthorilé faict enlever les bornes et limites qui avoient esté anciennement apposées à l’estendue de la guarenne dudit lieu de Chastellaillon pour le bien de ses subjects et tenanciers, plusieurs habitans de cette ville et des paroisses proches de ladite guarenne se sentant grevés par l’enlèvement desdiles bornes, les maire et bourgeois de cette ville, pour obvier au mal que leur pouvoit apporter cette innovation, firent restablyr et apposer lesdites bornes par Hardouyn de Maillé, séneschal de Poictou, et ce faict, obtinrent lesdits maire et bourgeois (qui sont prins pour les eschevins et pairs) lettres du roy, données à Paris au mois d’apvril de cette année, par lesquelles le roy veult et entend que lesdites bornes demeurent perpétuellement où elles sont apposées, selon qu’il paroist des lettres qui sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxxi.

- 1236. - Maire et capitaine de cette ville en ladite année, syre Pierre Greslier [52] qui eust pour coesleus les nommés.....

- 1237. - Maire et capitaine de cette ville pour ladite année, syre Robert de Lalou [53], au jour et selon que l’élection et acceptation ont accoustumé de faire, et eust pour coesleus les personnes de.....

- 1238. - Maire et capitaine de cette ville en ladite année, syre Guillaume Bataille [54] qui eust pour coesleus les nommés.....

- 1239. - Maire et capitaine de cette ville en ladite année, au jour de la Quasimodo et selon la façon accoustumée, syre Pierre Grellier [55] qui eust pour coesleus les nommés.....

 1240

- 1240. - Maire et capitaine de cette ville pour ladite année, Nicolas de Clocestre [56] et eust pour coesleus les personnes de.....

En laquelle année le roy ayant faict assemblée à Saulmeur des prélats et seigneurs du royaulme, comme il y donna l’ordre de chevallerie à ses frères Alphonse et Charles, et après avoir solemnisé le mariage dudit Alphonse avec Jehanne, héritière et comtesse de Thoulouse, il luy donna pour appanage les comtés de Poictou, Auvergne et Albigeois, avec les mesmes prééminences que les souloient tenir les anciens comtes, par le moyen de quoy cette ville et le gouvernement, avec ce que le roy tenoit en domaine au bailliage d’Aulnis, fut délaissé audit Alphonse, comte de Thoulouse et de Poictou, et fut seigneur de cette ville et dudit pais d’Onis, pour ce qu’encore le comté d’Onis ayt jadis esté querellé aux comtes de Poictou, comme despendant de la Xainctonge de droit ancien, néantmoins, par aveu et privilège octroyé des roys, il auroit esté joinct au comté de Poictou par divers temps, et ainsi demeura cette ville alliénée de la couronne, contre les privilèges qui en avoient esté donnés par Louis, VIIIe du nom, en l’an 1224, père de sainct Louis, qui l’alliénoit. Voyez Belleforest sur cette année.

- 1241. - Maire et capitaine de cette ville pour ladite année Clément de Fleisac [57] et eust pour coesleus les nommés.....

L’alliénation que fit le roy en l’année dernière à son frère Alphonse, comte de Thoulouse, du comté de Poictou, selon ses anciens droicts et ressorts, causa plusieurs troubles en ce royaulme et principalement ès provinces voisines de cette ville et ressort d’ycelle, car comme le roy fit donner assignation à Hugues de Lusignan, comte de la Marche, pour faire l’hommage de son comté audit Alphonse qu’il avoit faict seigneur de Poictou, ledit Hugues de la Marche en fit refus, prétendant que son comté ne relevoit point de celuy de Poictou, estant porté à cette désobéissance par sa femme Isabeau, comtesse d’Angoulesme, royne douairière d’Angleterre [58], qui prétendant que Richard, son second fils, et de Jehan-sans-Terre, roy d’Angleterre, fut seigneur dudit compté de Poictou, selon l’ordonnance dudit Jehan-sans-terre, son premier mary, et de Henry III, roy d’Angleterre, son fils aisné, qui en avoit disposé au profit dudit Richard, pour ne voulloir approuver et recongnoistre la confiscation jugée dudit comté et de l’Acquitaine sur ledit Jehan, roy d’Angleterre, soubs Philippe-Auguste, ayeul du roy sainct Louis, dont est parlé en l’année 1202, au moyen duquel refus cy-dessus le roy, par résolution et concert se résoult de faire obéir au plus tost qu’il pourroit ledit comte de la Marche, pour rendre le serment de fidélité de son fief audit Alphonse, frère du roy. Voyez Belleforest en ce lieu.

Sur lesquels grabuges et commancements d’esmotions les maire, eschevins et pairs de cette ville, prévoyant que l’orage pourroit estre grand de la fureur du roy contre ceulx qui entreroient en semblable désobéissance, quelque prétexte légitime qu’ils en peussent avoir, pour obvier à ce qu’ils ne fussent travaillés sur ce subject, ils envoyèrent par devers le roy et ledit seigneur Alphonse, comte de Poictou, pour déclarer que quelque droict qu’ils eussent de ne souffrir point estre alliénés de la couronne par appanage ou aultrement, selon les privilèges qui leur en avoient esté concédés par le roy Louis, VIIIe du nom, père de sainct Louis et dudit Alphonse, lors de la réduction de cette ville en son obéissance, en l’an 1224, que néantmoins ils estoient prests de reconnoistre ledit Alphonse, fils et frère de roy, pour leur seigneur, selon le don et appanage qui luy estoit donné par le roy, dudit comté de Poictou et de cette ville, bailliage du grand fief d’Aulnis et ressort d’ycelle, moyennant qu’il pleust audit seigneur comte leur confirmer leur privilège, ce qu’il leur octroya comme il paroist des pièces suyvantes.

Cette soubmission ayant grandement agréé au roy et à son dit frère Alphonse, comte de Poictou, peu de temps après, au mois de juing de cette année, sur la fin d’yceluy, ledit seigneur comte, pour de plus en plus s’en asseurer et prendre possession actuelle de cette ville contre les remuements et mutineries dudit Hugues de Lusignan, comte de la Marche, et de ladite Elisabeth, comtesse d’Angoulesme, sa femme, douairière d’Angleterre, ledit comte Alphonse vint en cette ville dont il print possession, où estant et se voulant acquitter de sa promesse pour la confirmation des privilèges de cette ville, le premier jour de jeuillet de cette année, il confirma les privilèges de Louis VIII, son père, donné en l’année 1224, par lequel tous marchands venant à La Rochelle, y séjournant ou s’en retournant par mer ou par terre, sont avec leurs denrées et marchandises en sauf conduict, payant les droicts accoustumés, et s’ils sont de païs ennemy, ont vingt jours de respit, après la publication de la guerre, pour se retirer et leurs marchandises, de laquelle confirmation les lettres sont au thrésor en la caisse A cottées par le nombre XXXIIII, et en est mantion en aultre confirmation de Jehan, depuis roy de France, lors duc de Normandie, lieutenant, général du royaulme pour le roy Phelippe de Valois, VIe du nom, son père, en l’année 1346, qui est au thrésor en la caisse C, cottée par le nombre xxiiij et en la sentence estant en la caisse q, cottées par le nombre xlviii.

Plus au mesme mois de jeuillet de cette dite année, ledit Alphonse, comte de Poictou, estant en cette ville, en confirma généralement tous les privilèges de cette dite ville, avec les libertés, franchises et exemptions dont les habitans avoient jouy, et toutes leur coustumes, usages, et longues observances dont ils estoient en possession, suyvant les lettres qui en sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxxi.

Ledit seigneur ayant séjourné quelques jours en cette ville, se retirant d’ycelle s’achemina en la ville de Poictiers, où il faisoit son principal séjour comme la capitale du compté de Poictou, son apanage, jusques auquel lieu il fut accompagné par aulcuns des eschevins et pairs, lesquels désirant obtenir quelque confirmation particulière d’aulcuns de leurs privilèges, ledit seigneur comte estant en ladite ville de Poictiers, audit mois de jeuillet de cette année, confirma le privilège auparavant octroyé aux bourgeois de cette ville, ès années 4205 et 1206, par lequel ils sont francs et exempts de tous péages et exactions, soit par mer ou par terre, pour en jouir par lesdils bourgeois et par tous les lieux de l’obéissance dudit Alphonse, dont les leitres sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxxii.

Plus audit lieu et mesme mois, ledit seigneur confirma par patantes particulières, les privilèges de Richard, roy d’Angleterre, d’Aliénor, sa mère, lorsqu’ils estoient seigneurs de cette ville, donné en l’année ’1199, par lequel pouvoir et faculté est donnée aux bourgeois de celle ville de disposer de leurs biens, et où ils décèderoient intestats, que leurs biens reviennent à leurs héritiers sans que trouble leur soit donné par les otficiers dudit seigneur, de laquelle confirmation les lettres sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxxiii.

- 1242. - Syre Nicolas de Clocestre [59], et eut pour coesleus les nommés... En l’année dernière, le comte de la Marche et Elisabeth, son épouse, douairière d’Angleterre, firent divers préparatifs et dessains de guerre pour empescher que le roy sainct Louis ne le contraignit à l’hommage de serment et de fidélité qu’il désiroitque ledit comte rendit de son fief au comte Alphonse à cause de son appanage.et comté de Poictou, tellement que ledit Hugues de Lusignan, comte de la Marche, pour s’en garantir eut recours à Henry, IIIe du nom, roy d’Angleterre, qui lui promit adsistance, tant par les prières de la comtesse de la Marche, sa mère, que par la considération qu’elle luy fit représenter qu’il debvoit faire jouir dudit comté de Poictou Richard, son frère, auquel en ensuyvant la disposition de Jehan-sans-Terre, roy d’Angleterre, leur père, il auroit deslaissé ledit comté de Poictou, dès l’année 12..., sur lesquelles persuasions ledit Henry roy d’Angleterre, fit lever une puissante armée en son royaulme pour descendre en France.

Ce que considéré par sainct Louys en cette année, tous les princes et seigneurs officiers du royaulme qui trouvant maul-vais la désobéissance et rébellion dudit Hugues de Lusiguan, comte de la Marche, conseillèrent le roy de le faire obéir et s’armer avec puissance contre luy et l’adsistance qu’il espéroit de l’Anglois ; suyvant quoy le roy descendit avec une armée vers ledit comte de la Marche, sur lequel il print plusieurs places comme Fontenay, qui fut desmoly, et lequel depuis ce temps s’appelle Fontenay-l’abattu et pour ce qu’il eust advis que l’armée angloise attendue par ledit comte de la Marche estoit preste de prendre terre, le roy sainct Louys, considérant que la descente se feroit ès costes circonvoisines de cette ville, fit descendre toute son armée entièrement en ce gouvernement et en borna toutes les costes, ce qui apporta une extrême ruyne et desgast au pays qui fut contraint avec cette ville de nourrir par un longtemps ladite armée, par le moyen de laquelle toutefois les Angloys n’eurent aulcune descente en ces costes, ny en Poictou, ains furent contraints de descendre vers les isles et Gironde, près des places qui estoient encore tenues en Guienne par l’Anglois, entreprinse et descente qui succéda mal au comte de la Marche et à l’Anglois parce qu’ils furent deffaicts au mois de jeuillet en bataille devant Taillebourg, et fut le comte contraint de demander paix au roy avec pertes et dommage de ses terres, et fit hommage au comte Alphonse, fils et frère du roy. Voy. Belleforest sur cette année [60].

- 1243. - Claude de Mauléon [61] fut esleu, et eust pour coesleus les personnes de...

- 1244. - Maire et capitaine de cette ville pour ladite année, syre Phelippe de Faye [62] qui eust pour coesleus les nommés...

- 1245. - Syre Arnault de Foissac [63] fut esleu et accepté pour maire et capitaine de cette ville en cette année, et eust pour coesleus...

- 1246. - Maire et capitaine de cette ville, en ladite année, Claude de Mauléon [64]. Le bailliage du grand fief d’Aulnis ayant été faict domaine d’Alphonse, comte de Poictou, ainsi que cette ville, lorsque ladite compté luy fut donnée pour appanage, en l’année 1240, comme les droicts seigneuriaux et cens annuel dudit grand fief estoient du sixte des fruicts, pour avoir, par le seigneur la sixiesme muitz de pure goutte et le droict qu’on appelloit de vignée, ledit seigneur par consentement des possesseurs et propriétaires, commua le susdit debvoir des fruicts, par patantes données à Melun le mois de juing de cette année, en deniers et à raison de quarante souls pour chascun quartier (sauf les vignes, libres) payables lesdits quarante souls [65] dedans la sainct Martin d’hyvert et les octaves de ladite feste, soubs condition et charge expresse, à deffaut dudit payement et termes susdits, de soixante souls d’amende, oultre le debvoir du cens, plus que les vignes demeurent trois ans continuels sans estre cultivées, ledit seigneur et les siens se pourroient emparer d’ycelles comme propriétaires, et qu’à défaut des arrérages desdites trois années, on se pourroit pour le paiement d’iceulx, pourvoir sur les autres biens de ceux qui en auroient esté propriétaires, plus de ne pouvoir transporter, par les propriétaires des domaines aulcuns fruicts durant le terme du payement du cens (excepté les religieux et bourgeois de cette ville) qui pourroient retirer de vin ce qu’il fauldroit pour leur provision, pourvu qu’il en demeure sur le lieu pour assurance du debvoir et de l’amende, ainsi que desdites lettres il paroist au thrésor en la caisse A, cottée par le nombre iiij.

- 1247. - Syre Hélie de Beaumener [66], qui eust pour coesleus... En laquelle année et au mois de novembre, les maire, eschevins et pairs de cette ville, obtinrent pouvoir d’Alphonse, comte de Poictou et de Thoulouse, seigneur de cette ville, de desmolir les halles et couës estant en ladite ville [67], et qui estoient du domaine royal dudit seigneur, avec faculté de disposer à leur plaisir des matières, et encore avec le droict qu’à l’advenir,en ladite ville ny demie lieue à l’entour, ledit seigneur ne pourroit faire halles ou cohues où les habitants fussent contraints d’aller vandre leurs marchandises, ce que les maire, eschevins et pairs obtinrent et recerchèrènt pour de plus en plus affranchir les habitans qui estoient tenus de payer droict audit seigneur pour vandre soubs lesdites halles, comme il se voit par les lettres cy-dessus, estant au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxxvj.

- 1248. - Syre Raymond de Loupsault [68].

- 1249. - Syre Girard Vender [69].

 1250

- 1250. - Syre Guillaume de Faye [70].

- 1251. - Savarit de Cahours [71], En cette année Pierre Bateau, bourgeois de cette ville, estant prévenu et accusé de crime pardevant le juge prévost de cette ville qui estoit juge ordinaire du comte dePoictou, Alphonse, seigneur de celle ville, les maire, eschevins et pairs de cette ville qui, de privilège sont fondés en tous droicts de jurisdiction, désirant de conserver celle qu’ils ont sur les bourgeois et leurs familiers, firent demander le renvoy et obéissance de la cause audit Prévost, juge ordinaire dudit seigneur comte, qui leur fit renvoy et de l’accusé et du procès, avec les articles des cas qui luy avoient esté mis sus, selon qu’il paroist par les actes de cette année qui en sont au thrésor, en la caisse Q, cottée par le nombre xliij.

- 1252. - Syre Nicolas de Glocestre [72].

- 1253. - Syre Raymond de Loupsault [73].

- 1254. - Hélies de Beaumaner [74].

- 1255. - Syre Pierre Foulchier.

- 1256. - Syre Helies de Ronflac.

- 1257. - Syre Nicolas de Glocestre. En laquelle année, Bernard de la Roche, chevallier," fit commuer le droict de complant qui se prenoit par les seigneurs des fiefs qui sont entre La Rochelle et La Leu, Mireuil et Lagors, sauf pour les vignes franches appelées lesdits fiefs, Lagors, LePloin, Festilly, Mireuil et Lauzière, le fief Regnault, Grimault, la Bastarde, qui despendent de la chastelainie de La Leu, à deux souls six deniers payables par chascun an pour chasque quartier desdites vignes dont le complant estoit deu selon qu’il se voit par les lettres estant au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre xiij.

Et pour ce que cette commutation pouvoit concerner en quelque façon les droicts d’Alphonse, comte de Poictou, seigneur de cette ville à cause du chastel de ladite ville, le sieur de La Leu estant arrière-vassal, en cette mesme année fut obtenue confirmation de ladite commutation dudit sieur comte, dont les lettres sont aussi au thrésor en la mesme caisse B, collées par le nombre xv.

Semblablement, Geoffroy de Rochefort, chevallier, vicomte d’Aulnay, sire de Taillebourg [75] qui avoit intérest en ladite commutation confirma en ce qui est de ses droits l’eschange dudit complant en ladite censé en deniers faicts par ledit De la Roche, selon les lettres qui sont au thrésor en ladite caisse B, cottées par le nombre xiiij.

- 1258. - Maistre Girard Vender.

- 1259. - Syre Pascal de Mathas [76].

 1260

- 1260. - Syre Piielippes de Clincestre [77] qui eust pour coesleus les nommés Helies de Ronfïac et..... par l’absence et indisposition duquel ledit de Ronfïac exerça quelque temps ladite charge de maire ainsi qu’il se voit par la qualité qui luy en est donnée en aulcunes pièces estant au Ihrésor, et par le contract et constitution de certaines rantes aux charités que les maires, eschevins et pairs souloient exercer, en cette ville ès jour de pentecoste et de toussains ledit contract estant dans la caisse S, cotté du nombre xxxii.

- 1261. - Arnaud de Fissac [78], ayant eu pour coesleus sire -Phelippe de Clincestre, maire précédent, et le nommé.....

Et pour ce que ledit de Fissac décéda en l’année de sa charge et mairie, pour le temps qui restoit à parachever ledit de Clincestre exerça ladite charge, comme il paroist de quelques actes en l’année 1327.

Guillaume et Geoffroy de la Roche, chevalliers, en cette année, commuèrent le quart du complant qu’ils prenoient au grand fief de Rochefort, près Mortagne, le fief du Sixte qui est entre le Pajault et Puy-le-Boreau, et du fief de Champfier, pour cinq souls de cens pour leur quart de chas-que quartier pour ledit fief de Champfier, et pour trois souls, trois mailles le quart du fief du Sixte, et pour deux souls six deniers des aultres fiefs, selon la lettre qui est au thrésor en la caisse B, cottée par le nombre xvi.

- 1262. - Syre Helie de Ronflac, qui eust pour coesleus syre Gillebert Vender et.....Comme ainsi soit que ledit de Ronflac fut malade et absent en ladite année, sa charge fut exercée par ledit Vender, comme il peut apparoir de diverses pièces.
Les habitans de cette ville et de Sainct-Jehan-d’Angély, en conséquence de leurs privilèges de franchises, libertés, exemptions et subsides sur leurs marchandises en France, debvant estre deschargées de toutes impositions au païs de Flandres qui est un fief de cette couronne, ne laissoient pas néantmoins d’estre imposés aux taxes et impositions que levoient les seigneurs et comtes de Flandres ce qui revenant au grand préjudice de la liberté des habitans de cette dite ville et de celle de Sainct-Jehan, les maires, eschevins et pairs de l’une et l’autre desdites communaultés, par devers lesquels est le soing et conservation du bien public et des habitans, auroient passé contract en cette année, par lequel, pour les tors et griefs qui leur estoient faicts à Sainct-Omer, ils jurent et promettent de n’y traffiquer ny envoyer cy-après aul-cuns vins, dont le contract est au thrésor en la caisse L, cotté par le nombre xviii.

De quoy Marguerite, pour lors douairière dudit comté [79], pi’évoyant une altération du commerce qui seroit préjudiciable à Guy, comte de Flandres et de Hénault, son fils, pour rendre la ville de Gravelines plus splendide et com-mersable, elle octroyé aux marchans de cette ville, Sainct-Jehan-d’Angély, de Niort, et aux marchans de Poictiers et de Gascongne, par privilège, que traffiquans en ladite ville elle les prendra, leurs négociateurs et facteurs, et toutes leurs marchandises, en seure sauvegarde pour traffiquer entre eulx et ses subjects librement, avec promesse que justice leur seroit faicte esgalement pour tous les lieux et endroicls de son obéissance, et que, pour leurs vins, ils jouiront des franchises et libertés et exemptions qui leur appartiennent, dont lettres furent expédiées au mois de juing de cette année, tant de ladite dame que dudit Guy, comte de Flandres et de Hainault, son fils, qui sont au thrésor en la caisse L, cottées du nombre VI et du nombre VII.

Auquel mesme mois et an, ladite dame et comté octroyèrent aussi aux habitans de cette ville d’estre exempts et affranchis de l’imposition et droict de poix publiq de ladite ville de Gravelines, dont les lettres sont aussi au thrésor en ladite caisse L, cottées par le nombre mj.

- 1263. - Barthélémy Coustet. Auquel an, Maynard Pochereau,, et aultres leurs consorts qui estoient seigneurs en partie du fief du Plom, de Grimault, de la Bastardière, du Petit-Fief, du fief de Lauzière, de Lagors et du fief Re-gnault en et au dedans de la seigneurie de Laleu, composèrent avec lesdits maire, eschevins et pairs de commuer le comptant desdils fiefs pour leurs parts à la censé en deniers, selon qu’avoient faict les aultres conseigneurs dès l’année 1257, duquel contract, faict avec ledit Pochereau, il paroist au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre xxi.

- 1264. - Syre Guillaume Gombert. Cette année, Agnès, fille de feu Savarit de Rochefort, femme de Manjou de Melle, Pierre Savarit, Guillaume et Hugues de Faye [80] frères, et Jehanne de Faye, leur sœur, femme de messire Pierre de Volvire, chevallier, quittèrent et remirent aux bourgeois et habitans de cette ville le quart de la vandange croissant au fief du Sixte qui est entre Puy-le-Boreau et le Pajault, et le huictain des fruicts qu’ils avoient par droict de complant au fief de Chamfier pour cinq souls de cens sur chaque quartier dudit fief de Sixte, de trois souls d’une part et deux sols six deniers d’aultre sur chascun quartier dudit fief Champfier, payable le droict dudit Champfier à la croix du cymetière de Cougnes, en chascune feste de Nostre-Dame de my-aoust, selon le contract faict avec les maires, eschevins et pairs, qui est en la caisse du thrésor, cotté par B, et ledit contract du nombre xviii.

Au mois de décembre, dite année, Geoffroy de Rochefort-sur-Charante, seigneur dudit lieu, affranchit aussi le quintdu complant qu’il prenoit de la vandange au grand fief de Rochefort qui est à Mortagne et aultres fiefs, comme de celuy appelé le Champfier pour dix souls de cens, oultre trois souls de rente pour chascun quartier sauf pour ledit fief Champfier, qui ne payeroit que cinq souls par quartier, dont il y a eu lettres au thrésor mantionnées au vieil inventaire soubs la lettre B au nombre XVII.

- 1265. - Syre Guillebert Vender [81]. Comme l’abbé de l’abbaye de Montierneuf, à Poictiers, avoit plusieurs cens et debvoirs qu’il prenoit en ce gouvernement, les maire, eschevins et pairs de cette ville s’en accomodèrent avec luy dont le contract fut passé en cette année qui est au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre xix.

- 1266. - Syre Helie de Ronflac. Au mois de febprier de laquelle année, Alphonse, fils et frère de roy, comte de Poictou et de Thoulouse, seigneur de cette ville, estant à Longpont, confirma les convenances faictes au profit des habitans de cette ville par Geoffroy, sieur de Rochefort-sur-Charante, touchant la remise du complant des fiefs qu’il avoit près cette ville à la censé en deniers dont est mantion en l’année 1264, lesdites lettres de confirmation estant au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre xx.

- 1267. - Syre Gillebert Vender.

- 1268. - Syre Phelippe -de Clincestre [82].

- 1269. -Syre Thomas de Leisgue [83]. Le roy qui, en toutes ses actions, esloit porté à la dévotion et piété dont il a été cannonisé et appelé sainct, en l’année 1269 se croisa pour faire la guerre contre les Turcs et mescréans pour la con-queste de la terre saincte et de Jérusalem, à l’imitation duquel furent en ce voyage les princes et plus signalés seigneurs de ce royaulme, entre lesquels estoient pour adsister le roy, Alphonse, son frère, comte de Poictou et de Provence, seigneur de cette ville, voyage qui fut si peu heureux que l’armée des chrestiens fut défaicte, le roy prins et constitué prisonnier avec ses frères, Charles, duc d’Anjou, et Alphonse, comte de Poictou, et tous les qualifiés du royaulme qui estoient avec le roy ; Robert, son frère, comte d’Artois, ayant esté tué, pour la rédemption duquel roy, sesdits frères et seigneurs, cet estât seroit tombé en une extresme perte et despence, oultre l’injure et l’opprobre qui en estoit au roy pour une si signalée défaicte sur les chrestiens, ce que le roy sainct Louys ayant tousjours eu" à cœur et prins espérances de revanger cette perte, pour se relever et son royaulme de flétrisseure, il print résolution en cette année par l’arresté du parlement qu’il assembla à Paris, de retourner pour la seconde, fois à la conqueste de la terre saincte, avec lequel se croisèrent sesdits frères Charles, duc d’Anjou, et Alphonse, comte de Poictou et seigneur de cette ville.

Pour l’effect de ce voyage, comme ainsi soit que les roys et seigneurs y allant heussent droict de prendre et demander sur leurs subjects et tenanciers le double des cens annuels, néantmoins comme les habitans de cette ville sont exempts de toutes sortes d’impositions pour quoy que ce soit, dont ledit Alphonse estant rendu seigneur avoit confirmé les privilèges en l’année mil deux cens (quarante-un) ledit seigneur estant à Xainctes au mois d’apvril de cette année, descharge les habitans de cette ville du double du cens qu’il prenoit pour ledit voyage, tant pour ceulx qui luy estoient deus en cette ville qu’au bailliage du grand fief d’Aulnis, voulant qu’ils en fussent quittes et libérés, veu leurs exemptions et franchises contenues en leurs privilèges [84] et de plus donna ledit seigneur aux maire, eschevins et pairs de cette ville le moulin qui luy appartenoit estant à la porte Sainct-Nicolas, avec le cours d’eau et aultres choses en dépendantes, pour en jouir en pareille forme qu’il faisoit en luy payant seulement six deniers de cens pour chascun an, ainsi qu’il se voit par les lettres patantes dudit sieur des privilèges et octroys cy-dessus estant au trésor en la caisse A, cottée par le nombre xxxvn rapportées aux confirmations des années 1317 qui est en la caisse C, cottée du nombre v et de l’année 1469, estant en la caisse H, cottée du nombre iij.

 1270

- 1270. - Sire Jehan Aimery. L’office de séneschal de la province de Xainctonge, soubs laquelle estoit d’ancienneté cette ville et ressort, ayant esté donné par Alphonse, comte de Poictou et seigneur de Xainctonge et cette ville, à mes-sire Jehan de Villette, ledit sieur venant en cette ville pour la prinse de possession de sa charge, les maire, eschevins et pairs, selon leurs privilèges, luy firent faire serment entre les mains dudit Aimery, maire, de garder et observer tous les droicts, libertés, immunités et franchises octroyées à ceulx de cette ville, ce qu’il promit et jura de faire le jeudy après la feste de toussains de cette année, selon les lettres qui sont au thrésor en la caisse A et cottées par le nombre xxxviii [85].

- 1271. - Sire Gillebert Vender [86]. Auquel an, ledit Phelippe estant de retour de la terre saincte, et par le décès de sainct Louys, son père, esté sacré à Reims le 30 d’aoust de cette année, les maire, eschevins et pairs, considérant l’intérest qu’ils avoient à la confirmation de leurs privilèges par luy tant pour ce qu’il estoit roy, que pour ce que cette ville, cy-devant donnée en appanage avec le comté de Poictou, à son oncle Alphonse, en l’année 1240, estoit retournée au domaine de la couronne au décès dudit Alphonce, qui mourust retournant du voyage d’oultre mer, comme le roy estoit à Paris, iceulx dits maire, eschevins et pairs luy firent confirmer le privilège par lequel les bourgeois de cette ville sont exempts de tous péages et impositions, sauf pour le regard des droicts domaniaulx, comme il se voit des lettres données au mois de febvrier de cette année estant au thrésor en la caisse B, cottées par ij.

Et comme dans ledit mois de febvrier de cette année, le roy fut descendu en Xainctonge en la ville de Pons, ledit Phelippe confirma aux maire, eschevins et pairs les privilèges octroyés par le roy sainct Louis, son père, en l’année 1230, par lequel les vins creus hors banlieue ne peuvent entrer et estre mis en cette ville après la feste de Sainct-André, selon les accords faits avec Hugues, comte de la Marche, et la comtesse d’Angoulesme, l’année 1229, lesquelles lettres de confirmation sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xxxix.

- 1272. - Sire Guillaume Daigue [87]. Soubs le resgne de Philippes-le-Hardy.

- 1273. - Phelippe de Clincestre.

- 1274. - Sire Rarthelemi Goustet.

- 1275. - Sire Thomas de Laisgue.

- 1276. - Sire Girault Dexideuil [88]. Cette année, Jehan Chasteigner, Guyot Chasteigner, Phelippe Chasteigner (du nom et famille desquels on dit estre proveneus les seigneurs de La Rochepauzay) et Guillaulme Ver, estant conseigneurs et pour un quint des fiefs de Festilly, de Puyravcault, de Lagors, de Nieul, du Vergier, de la Guiarde et de Pampin, remirent et commuèrent leurs droicts de complant desdits fiefs à cinq souls pour quartier, par contract estant au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre xxij.

Comme semblablement messire Guillaulme d’Aspremont, chevallier, sieur de Mauzé, et Raymond de la Mothe, bourgeois de cette ville, estant conseigneurs de certains fiefs de vigne situés près Laleu et Lauzière, firent accord portant réduction des complants en la censé en argent, dont le contract est du mois d’aoust en cette année attaché au précédent qui est en ladite caisse R et cotté le dernier par le nombre xxiii.

- 1277. - Sire Savarit Bataille [89]. Au mois de febvrier de cette année, les maire, esche vins et pairs de cette ville, le roy estant à Paris, obtinrent de luy une confirmation de la confirmation faicte par son père, le roy sainct Louis, en l’année 1227, des privilèges donnés aux habitans de cette ville tant par Rijhard, comte de Poictou, fils de Henry II, roy d’Angleterre, que par Jehan, successeur dudit Richard, et par lesdits Hery et Aliénor, leur père et mère, qui avoient esté confirmés par Louis VIII, père de sainct Louiset ayeul dudit Phelippe, à présent régnant, en l’année 1224, par lesquels privilèges lesdits habitans de cette ville ont pouvoir de disposer de leurs biens par testament, qu’en meurant intestats leurs enfans sont héritiers, qu’ils peuvent contracter mariage entre eulx et jouir des coustumes dont ils ont de tout temps jouy, que possédant par an et jour ce qu’ils auront achepté, ils ne peuvent en estre inquiétés poulies choses mobiliaires, qu’ils demeurent exempts de tous péages, subsides et impositions, et que conformément à l’addition et octroy faict par ledit roy Louis VIII, de l’an 1224, cette ville ne seroit jamais alliénée, ne ses murs et pré-ci austures jamais desmolis, comme il se voit de ladite confirmation faicte en cette année par ledit Philippe III, en la confirmation de Philippe le Bel, en l’année 12.. contenant renonciation cy-dessus qui est au thrésor en la caisse B, cottée par le nombre I.

- 1278. - Sire Girault de la Guielle [90]. Quoyque de toute ancienneté les maire, eschevins et pairs de cette ville eussent cette coustume, possession et ce droict, à chas-que nouvel advènement en ladite ville par les séneschaux de Poictou et de Xainctonge (de l’une et de l’aultre desquelles provinces ils debvoient despendre, comme il est rapporté en l’année 1240), de leur faire prester serment de conserver lesdits maire, eschevins et pairs et bourgeois en leurs privilèges, néantmoins, messire Hubert de la Chappe, chevallier, séneschal de Poictou, voulant entrer en cette ville fit refus de faire ledit serment en l’année dont procès s’estant meu par devers le roy, enequeste faicte sur lesdits usance et droict que dessus, arrest fut donné par sa majesté, en forme de lettres patantes par lequel toutes parties ouyes et pièces veùes, est ordonné que ledit de la Chappe, chevallier, séneschal du Poictou, feroit entre les mains dudit maire et à son entrée le serinent de garder fidèlement les coustumes et libertés des habitans, bourgeois, maire, eschevins et pairs de ladite ville [91], selon qu’il se voit par ledit arrest, donné en cette année, qui est au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre iij.

- 1279. - Sire Aimery de Poix [92].

 1280

- 1280. - Maistre Laurent Demataz, par l’élection ordinaire en laquelle année, Regnauld de Pressigni, seigneur de Marans et de Laleu, en ce gouvernement, commua le comptant de plusieurs fiefs estant de ladite seigneurie à vingt souls de cens pour chascun quartier, au lieu du debvoir des fruicts qui lui estoient deus, ainsi qu’il paroist par contract qu’il en auroit faict avec les maire, eschevins et pairs de cette ville estant au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre viii.

- 1281. - Sire Pierre de Ronflac

- 1282. - Maistre Pierre de Baillac. Comme par cy devant le sénéchal de Xainctonge ou son lieutenant en cette ville (pour ce que originairement et en son ancienne distribution de province cette ville dépendoit de ladite sénes-chaussée), eust rendu contencieux aux maire, eschevins et pairs de ladite ville le droict dont ils estoient en possession et qu’ils ont de n’estre justiciables du prévost, tellement que ne paroissant point aux assignations qui leur estoient données par devant luy, ils n’estoient tenus de payer aulcune chose pour le default ; item, que pour les payemens du prévost on ne pouvoit saisir en la maison d’ung bourgeois les meubles d’ung non bourgeois, sans la permission du maire de ladite ville, item, le droict appartenant audits maire, eschevins et pairs pour la pollice, des mesures sur les bourgeois et non bourgeois, pour raison desquels desbats et contentions y auroit heu en divers temps, plusieurs procédures, encquestes faictes de part et d’aultre sur les possessions et coustumes soutenues par lesdits maire, eschevins et pairs, finallement, sur les productions, arrest s’en seroit ensuyvy, donné par le roy en forme de charte et privilège, le samedy après les brandons, par lequel est ordonné que les bourgeois et jurés de la commune ne comparoissant aux assignations qui leur seront données par devant le juge prévost, ils payeront l’amende du default à la prévosté, mais que comparoissam. et se disant bourgeois demandent leur renvoy, ou si le maire les recongnoissant jurés de commune, requiert qu’ils soient renvoyés devant lui, et qu’après ledit renvoy demandé, ledit bourgeois ne veult comparoir, qu’il ne payera aulcun default, item, que les meubles d’ung non bourgeois ne pourront estre saisis en la maison d’ung bourgeois pour l’exécution du jugement dudit prévost que par la permission du maire ; comme il se voit par le tiltre estant au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre iiij, dont il y a vidimus en la mesme cotte par v.

En laquelle année, aussi, Hélies de Gillebert et aultres ses consors, seigneurs de plusieurs fiefs scituez à Laleu, dont ils avoient les complants des fruicts, commuèrent les-dits complants qu’ils trouvoient plus onéreux que profitables à la censé en deniers, à raison de dix souls par quartier, comme il se voit du contract faict entre eulx et les maire, eschevins et pairs de cette ville, faisant pour ceulx qui tenoient lesdites vignes, estant au thrésor en la caisse B, cotté par le nombre xxxv.

- 1283. - Sire Thomas de Laisgue. Laquelle année Pierre de Faye, seigneur de plusieurs fiefs et mesme de celuy des Chevaliers qui relevoit de la chastelainie de
Chastellaillon, fit remise avec les maires, eschevins et pairs de cette ville du complant et droict de fruits qu’il prenoit ès dits fiefs pour seize souls de cens annuel en deniers pour chascun quartier, et ce par le consentement de Guillaume Larchevesque, lors seigneur dudit Chastellaillon, parle tiltre qui est au thrésor an la caisse B cotté par le nombre xxvi.

En ladite année, le sieur De Laisgue estant malade ou absent, ledit Raymond de la Mothe, son coesleu, a exercé ladite mairie dont ils se trouve des actes au petit livre noir qui luy baillent tiltres et qualité de maire.

- 1284. - Sire Raymond de la Mothe. Les maire, eschevins et pairs veillans à l’utilité et liberté des habitans de ladite ville, voire des parroisses et seigneuries circonvoi-sines, en cette année firent tant par leurs intercessions qu’ils obtinrent de Guillaulme Larchevesque, seigneur de Chastellaillon, qu’il se désistast et départit d’ung droict qu’il avoit sur les couchans, levans et tenanciers, qui lui estoit establi en coustume, par laquelle il levoit la tierce partie des debtes de ses subjects [93], selon qu’au temps d’alors les seigneurs appelloient leurs tenanciers, et prenoient le tiers en toutes actions, réelles et personnelles, se réservant seulement l’amende de sept souls six deniers, celle de soixante souls ung denier et les aultres amandes selon les us etcoustumes du pays, saut et réservées les valvasseries de Laleu que Regnauld de Pressigny tenoit de luy, ainsi que de ladite remise il paroist par les lettres dallées de cette année qui sont au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre xxix.

La place du port et lieu où se vend le poisson venant fraischement de la mer appartient en partie aux maire, eschevins et pairs de ladite ville, pour raison de laquelle ils ont droict de lever de tout temps quelques droicts et impositions, de l’ancienneté duquel debvoir et quelle en estoit l’imposition, il paroist par contract faict et receu en cette année qui est au thrésor en la caisse S, cotté par le nombre xxix, datte de cette année.

Et d’aultant que les habitans de cette ville ayant des domaines en la chatelainie de Laleu comme aussi ceulx qui demeuroient en ycelle recepvoient plusieurs incommodités et dommages par les guarennes des seigneurs et par la chasse qu’ils faisoient en ladite terre, les maire, eschevins et pairs de cette ville, traictèrent et firent accord avec ledit messire Regnaul de Pressigni, seigneur de Marans et dudit lieu de Laleu, receu en cette année sur la fin d’ycelle au mois de mars, par lequel il fut dit que ledit seigneur de Laleu n’auroit guarenne ny droict de chasse ès vignes de ses tenanciers, depuis quaresme prenant jusques à la tous-sains, ne aultre temps faisant dommage à ses subjects, et de plus qu’il ne pourroit mettre des fourches patibulaires en lieu préjudiciable à ceux de cette ville, ny les oster du lieu ou d’ancienneté elles ont accoustumé d’estre, ainsi qu’il paroist parles lettres qui sont au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre xxvii [94].

- 1285. - Sire Hugues Vigier. Cette année fut la dernière du règne de Phelippe III, dit le Hardy, estant décédé à Perpignan le 23 septembre, ou selon aulcuns le deuxiesme octobre [95].

- 1286. - Sire Girard de la Gravelle. Cette année fut la première du règne de Phelippe, IVe du nom, dit le Bel, roy de France, qui fut sacré le sixiesme de janvier qui pour lors estoit de Tannée précédente.

En cette année le roy estant à Sainct-Jehan d’Angély [96], et au commencement de la mairie dudit de La Gravelle, au mois d’apvril, il confirma aux maire, eschevins et pairs les privilèges donnés à cette ville par Henry II, dit le vieil, roy d’Angleterre, Aliénor sa femme, Richard et Jehan, ses enfans, aussi roys d’Angleterre et ducs de Guienne, et principalement de l’octroy de la communaulté, du pouvoir de tes-tamen ter, de succéder ab intestat et de l’exemption des péages, impositions, exécutions pour les marchandises des bourgeois et habitans ; celuy de Louis VIII, de l’an 1224, pour n’allié-ner cette ville hors de la couronne et ne desmolir ses murs ; celuy de Philippe III, de l’an 1271, donné à Pons, et plusieurs aultres précédents amplement rapportés en la confirmation dont les lettres sont au thrésor en la caisse A, cottées par le nombre xl.

- 1287. - Maistre Pierre de Baillac. Cette année, messire Robert de Nageville, chevallier, estant séneschal de Xainctonge, vint en cette ville ; et pour ce que c’estoit son nouvel advènemement despuis sa charge, les maire, eschevins et pairs luy firent faire entre les mains dudit maire en la salle du chasteau de cette ville le serment de garder leurs privilèges, franchises et libertés des bourgeois et habitans de ladite ville, comme il est énoncé par aultre serment de l’année 1324 dont la pièce est au thrésor dans la caisse P, cottée par le nombre xlviii.

- 1288. -..... [97].

- 1289. - Pierre de Mauléon.

 1290

- 1290. - Sire Aimery du Poix. En cette année, les maire, eschevins et pairs de ladite ville, acheptèrent de Pierre de Baillac la moictié de la panneterie de ladite ville, qui estoit’ certaine maison et place en laquelle se faisoit et débitoit le pain pour ceulx qui ne le font en leur maison, et la moictié par indivis de la maison de la couhuë qui est le lieu où se vend le poisson, avec certains droicts qui de présent sont encore aux dits maire, eschevins et pairs, pour une moictié, plus encore par le mesme contract douze livres de cens pour l’aultre moictié de ladite poissonnerie, de Guil-laulme Domade, ainsi qu’il se voit par contract estant au thrésor en la caisse S, cotté ix [98].

Cette mesme année Savarit de Mauléon, seigneur de Chastellaillon, de l’isledeRéetde Benon,en cegouvernement, transporta lesdites places et aultres hors ce ressort à Geoffroy de Nuaillé, pour le rembourser de la somme de trois mille quarante-neuf livres qu’il lui debvoit, pour en jouir jusqu’au plein et parfaict remboursement de ladite somme, et comme lesdils maire, eschevins et pairs, estoient tenus en respect et authorité et avoient la principalle conduicte de toutes les affaires et la plus ample distribution de justice en ladite ville, pour tesmoignagne plus authentique et seureté plus grande à l’entretien dudit contract, ledit seigneur de Mauléon jura entre les mains du sieur maire et capitaine et des bourgeois de ladite ville de La Rochelle (qui sont les pairs ainsi souvent appelés) de garder inviolablement lesdites convenances ainsi qu’il se voit par le contract qui en est au thrésor en la caisse R, cotté par le nombre ix.

- 1291. - Me Pierre de Baillac Les Juifs avoient leur habitation et demeure de plusieurs années en cette ville, y ayant une des rues qui en porte le nom [99], pour ce que communément ils se tenoient en ycelle, qui est la rue qui prend de la grand’ rue de la porte neuve, vers la vieille porte de Chet-de-Ville, autrement le Gayouër, faisant la seconde pièce des murailles et pour ce qu’ils pouvoient apporter du préjudice en ce lieu, par patantes obtenues du roy au mois de jeuillet de cette année il leur fut enjoinct de vuider de la ville et de la Xainctonge [100], comme il se voit par les lettres estant au thrésor en la caisse B, cottée vi.

- 1292. - Sire Girauld Dexidœuil [101]. En laquelle année messire Phelippe de Beaumanoir, chevallier, séneschal de Xainctonge estant venu en cette ville après qu’il fut receu en sa charge, fit le serment accoustumé entre les mains du maire, au jour et en la tenue des assises soubs l’houmeau qui estoit devant le chasteau de cette dite ville.

Le dit roy Phelippe, IVe du nom, par son advénement à la couronne ou d’aultres ses prédécesseurs, ayant faict faire suite du droict de franc fief et nouveaux acquêts sur les routu-turiers tenans des domaines nobles, les bourgeois de cette ville s’en sont prétendus exempts d’après leur privilège, dont y ayant heu procès en la court, arrest fut donné en la court de parlement en cette année, par lequel lesdits bourgeois furent déclairés exempts dudit droict sur la production de leurs tiltres, comme il est rapporté par Bacquet au chapitre x du tiltre des francs-fiefs et nouveaux acquêts, au nombre xiij, lequel il dit se trouver au papier de la court intitulée Olim, et estre au feuillet 95, se commencer par la note : Visa charta burgentium de Rupella, et avoir esté donnée à la prononciation de la toussains.

Les roys d’Angleterre successeurs de Jehan sans Terreavoient tousjours ung mécontentement contre le roy de France, quelques trefves et paix qui parussent estre entre eulx, au subject de la Normandie et de la plus grande part de la Guienne, que lesdits roys de France retenoient sur lesdils roys d’Angleterre, depuis l’arrest de confiscation donné au profict de la couronne, pour la félonnie dudit Jehan sans Terre, prononcée en l’année 1202, tellement que par plusieurs fois et occurrences, lesdits roys d’Angleterre auroient semond et requis nos roys de les en investir et leur délaisser, mesme Edouard premier du nom, dès le commancement de l’advénement à cette couronne de Phelippe le Bel, lorsqu’il luy fit hommage de ladite Guienne, pour les terres qui lui restoient en l’année 1286, ce qne les estats de France et parlements anciens n’auroient voulu consentir, refus que Edouard [102], premier du nom, roy d’Angleterre, en cette année, suportant moins tolérablement que ses prédécesseurs, luy et ses subjects, donnèrent moins de grâces et de fabveurs aux subjects du roy de France qu’ils n’avoient heu auparavant, pour le commerce des deux royaulmes, en sorte que les subjects des deux nations commancèrent à prendre les uns sur les aultres les marchandises de ceulx qui trafiquoient, dont les roys entrèrent en haine et mal, ayant ambassades de part et d’autre pour se plaindre et faire vanger l’injure respectivement prétendue avoir esté reçue par leurs subjects, ès-quels le roy Phelippe estant, plus intéressé que Edouard, parce qu’il estoit son vassal, il l’auroit faict adjourner à Paris pour respondre pardevers le parlement de France, ce que ledit Edouard refusa de faire et print à mespris et dérision lesdites assignations.

Et pour ce que, au mesme temps, lesdits roys estoient ’croisés pour la guerre de la terre saincte, ledit Edouardleva en cette année une grande et puissante armée, à laquelle faisant faire voile au lieu de porter ses forces sur les infidèles, et mescréans il se jetta au desceu dii roy tant sur la Normandie que en Guienne et principallement sur les costes de cette ville comme en l’isle de Ré, aulcuns mesme tenant que cette ville fut surprinse d’emblée [103] et par trahison, en laquelle et en ladite isle de Ré, l’Anglois fit un tel desgast, qu’entre les meurtres qu’il fit avec cruaulté de plusieurs personnes, il pilla et ravagea tout ce qu’il trouva, gasta entièrement le pais, les rapines et dommages qu’il y fit estant innumérables et inestimables, commancement de guerre qui apporta tel coup que les malheurs en ont esté suyvis par plusieurs siècles et centaines d’années. Voyez Belleforest en Nicolas Gilles et leur histoire sur cette année.

- 1293. - Me Guillaume Ewrard [104], dit le porteur.

- 1294. - Sire Imbert Siche [105]. En laquelle année messire Denis de Paré, chevalier estant séneschal de Xaintonge et voulant faire son entrée et prendre possession de sa charge en cette ville qui despendoit de la Xaintonge, fit entre les mains dudit sieur maire, le serment accoustumé en la tenue des assises soubs l’houmeau estant devant le chasteau qui estoit lors en cette ville, comme il est rapporté par aultre prestation de serment estant au thrésor en la caisse P, cottées xviii.

L’audace et témérité du roy Edouard, anglois, par les paroles de mespris et exploicts de faict qu’il fit contre le Roy Phelippe en l’année cy dessus 1292, portèrent sa majesté à faire descendre quelques troupes en Guienne conduites par le connestable de France, messire Guy, comte de Nesle, pour surprimes, actes d’hostilités et tourments que donnoient ceux subjects du roy, estant en Guienne, Jehan, seigneur de Sainct-Jehan [106] qui estoit lieutenant pour Edouard, roy d’Angleterre, en ladite Guienne et pour ce que a raison de surprinse et actes d’hostilité que commet-toit l’Anglois envers son souverain, ledit connestable l’ayant faict assigner au parlement du roy, comme vassal lige de la couronne, à cause de ce qu’il tenoit en Guienne ledit Edouard en ladite année dernière, se porta si témérairement envers son souverain que par ambassade qu’il envoya vers lui il fit entendre au roy qu’il quittoit son homage et tous les fiefs qu’il tenoit et relevoit de luy, mais qu’il lui donnoit parolle que par son espée il en acquerroit plus qu’il n’en avoit possédé, qu’il entendoit tenir en pleine souveraineté, et déclara ouvertement la guerre au roy, suyvant lesquels deffis ledit Edouard ayant faict apprest et appareil d’armes, il faict de rechef descendre en France cette année une très grande et puissante armée qu’il envoya en Guienne soubs la charge de Jean de Bretaigne [107], son nepveu, comte de Richemond, luy adjoignant pour conseil ledit Jehan séide Sainct-Jehan, lesquels avec ladite armée mirent pied à terre ès isles d’Oleron et de Ré, proches cette ville, lesquelles ils [108] pillèrent et saccagèrent entièrement et prinrent cette ville qu’ils destruisirent presque toute par feu et par glaive tant ils se portoient cruels, après la destruction de laquelle ils prinrent aussi les villes de Bourg et de Blaye ’et plusieurs aultres places de Guienne, y tuant les garnisons qui y estoient pour le roy Phelippe, ainsi qu’il s’apprend de l’hystoire de Nicolas Gilles et Belleforest en cette année.

- 1295. - Me Guillaume Euvrard dict le Porteur. Cette année estoit séneschal de Xainctonge, messire Pierre de Buyllay, chevallier, et pour ce que par les guerres qui avoien t esté pendant les trois années précédentes en la Guienne [109], les vins de ce païs et de la banlieue avoient esté tellement desgastés qu’il n’y en avoit plus en ladite banlieue pour sa provision et celle de cette ville, à ce que l’apport qui s’en feroit d’ailleurs ne semblast faire quelque préjudice et renonciation aux accords et privilèges que les maire, eschevins et pairs avoient faict pour n’entrer aulcuns vins en cette ville de dehors sa banlieue après la feste de Sainct André, dont est mention ès années 1229 et 1230, lesdits maire eschevins et pairs, firent en cette année, une déclaration et protestation pardevant ledit seigneur séneschal que la souffrance qu’ils faisoient par nécessité d’avoir laissé entrer des vins du creu hors de ladite banlieue ne leur peut nuire ni préjudiciel’, et tirèrent dudit séneschal une déclaration, comme à l’occasion de la contravention ou relasche qui sembloit estre du susdit privilège, il ne vouloit empescher que les maire et bourgeois de La Rochelle ne jouissent [110] de leur coustume ancienne ; pour plus ample vallidité et confirmation dequoy lesdits maire, eschevins et pairs firent authoriser par le roy les actes desdites déclarations, ainsi qu’il se voit par les lettres qui en furent expédiées, données à Sainct-Germain-en-Laye, le Ve de juing de cette année, qui sont au thrésor en la caisse B, cottées par le nombre vij.

Les bourgeois et habitants de cette ville ayant plusieurs privilèges en Flandres qui leur ont esté concédés par les comtes et comtesses, selon qu’il est faict mantion en l’année 1262, les maire, eschevins et pairs de cette ville, pour eulx, les bourgeois et habitans d’ycelle, le premier jour de jeuillet de cette année, firent diverses factions et accords sur lesdits privilèges et exemptions, avec les bourgmaislres, eschevins, conseillers et bourgeois de ladite ville de Dam, touchant les courratiers, taille, vanditions, eschanges de vins, ouillages, débets, et forfaictures des ganges desdits vins et aultres négoces, selon qu’il paroist par les lettres qui sont au thrésor en la caisse L, cottées par le nombre v.

- 1296. - Sire Thomas de Lesgue [111] qui eut pour coesleus sire Raymond de la Mothe et.... lequel sieur de Lesgue estant décédé pendant sa charge, fut accepté pour maire au parachèvement de ladite année ledit sire Raymond de la Mothe.

- 1297. - Me Guillaume Euvrard dit le Porteur, pour la tierce fois, en laquelle année, Nicolas et Guillaume de Fourras, frères, transportèrent aux maire, eschevins et pairs de cette ville, cinq maisons et jardins qui leur appartenoient, scituées en la rue de Pierre, pour le prix et somme de neuf cens livres, esquelles maisons et jardins a despuis esté cons-truicte la maison du corps et communaulté de cette ville qui est de présent [112] duquel transport le contract est au thrésor en la caisse S, cotté xxj [113].

- 1298. - Sire Imbert du Perche.

- 1299. - Sire Aimery du Poix pendant la charge et mairie duquel les maire, échevins et pairs de cette ville acceptèrent de Estienne du Poix une maison, sise en la rue de Pierre, qui faict partie de l’hostel de la communaulté de cette ville, duquel achapt il paroit par le contract estant au thrésor en la caisse S, cotté par le nombre xv [114].


[1Robert de Montmirail exerçait la charge de sénéchal de Poitou concur­remment avec Pierre Berlin ; « Petrus Bertini die illa senescallus in Pictavia una cum Roberto de Monlmirail ». (Arch. hist. de Saintonge et d’Aunis, t. I, p. 29, charte de 1180 à 1199). Il était encore sénéchal en 1188, date d’une charte de donation consentie aux minimes de Surgères, d’un clos appelé de Sancta Maria (Arch. Hist., t. VI, p. 12). La date de l’élection de Guillaume de Montmirail est du 25 avril 1199. (Delayant, Hist. des Roch., t. n, p. 350). Dans quelques chartes il est dénommé Guillaume.

[216 avril 1200. Robert de Montmirail. Gilbert Vander. (Delayant).

[31er avril 1201. Guillaume de Montmirail. Pierre Greslier. (Delayant).

[421 avril 1202 Savary de Rochefort. Pierre de Loupsault.

[513 avril 1203. Rolland de Mattas. George Bernard. (d.).

[62 mai -120-4. Guillaume La Uochc. Richard de Montfort. (D.).

[7Cette même année, à la date du 27 septembre, le roi Jean-sans-Terre confirma le privilège de La Rochelle. (Voir Jourdan, Éphémérides, t. II, p. 406). Amos Barbot rapporte cette confirmation sous l’année 1205.

[817 avril 1205, Pierre de Faye. Pierre Aymery. (D.).

[9le gros valait un sol ; le sol poitevin valait un cinquième de plus que le sol angevin.

[1029 avril 1207. Pierre de Loupsault (D.).

[1113 avril 1208. Hélies de Thunes. Philippe de Glicestre. (D.). Le 20 juillet 1208, le roi d’Angleterre confirma la donation faite à Pierre de Faye, bourgeois, de la panneterie et de la poissonnerie de La Rochelle (Jourdan, n, p. 300).

[125 avril 1209. Pierre Aymery. Thomas de Norford (D.).

[1325 avril 1210. Maynard Pochereau. Philippe de Glicestre (D.)

[1410 avril 1211. Etienne Du Payau. Philippe d’Aygre (D.).

[151or avril 1212. S. Hugues Bernard (D.). Le 10 mai 1212, un change royal est établi à La Rochelle (Jourdan, Éph., t. II p. 187).

[1621 avril 1213. Robert de Montfort. Héliesde Beaumaner (D.).

[176 avril 1214. S. Barthommé Coustet (D.).

[18La bataille de Bouvines fut livrée le 27 août 1214 et non le 5 juillet.

[19C’est probablement dans l’appréhension de l’approche de Philippe-Auguste et de son armée que le roi Jean écrit au capitaine qui commandait en son nom à La Rochelle, de lui envoyer ses objets les plus précieux qu’il avait déposés en cette ville. (I)uffus Hardy, Rot- litt. pat., dans Jourdan, Éphémérides, t. II, p. 108).

[20Le 2 octobre 1214, le roi Jean s’embarquait à La Rochelle pour retourner en Angleterre, Jourdan, Éphëmérides, t. II p. 414.

[2125 avril 1215. Guillaume de Mauzé, Jean Greslier (D.)

[2217 avril 1216. S. J. Galerne, Mangou de Melle, Claude de Courselle. (D.)

[2312 avril 1217, Pierre de Loupsault. Raymond de Loupsault (D.). La famille de Loupsault, à laquelle il faut sans doute rattacher les Lussaut de Saint-Jean d’Angély (Adhémar de Lussaut fut le premier maire de cette ville), existait encore au XVIe siècle. Nicolas de Loupsault, écuyer, était seigneur de Loupsault, Le Chay et La Forest en Annepont. Il ne paraît pas avoir laissé de postérité, puisque nous voyons sa succession recueillie en partie par Sylvie de Beauchamp, mariée à Jean Mathé, seigneur de La Sausaye, membre du corps de ville de Saint-Jean d’Angély.

[2422 avril 1219. S. Jehan Vivien. Jean Junan (peut-être Junain). (D.).

[2511 avril 1219. Geoffroy de La Boche. Philippe de Beaumaner (D.).

[265 avril 1220. S. Jehan Galerne. Jean Lebrun (D-).

[2718 avril 1221. s. Gilbert Vander. Girault de La Chambre (d.)

[2810 avril 1222. s. Girault de La Chambre. Jehan Galerne ? (D.).

[2930 avril 1223. Constantin de Mauzé, Elie Guinebert, Thomas Coustet (D.).

[30Louis viii fut sacré à Reims le 6 et non le 7 août 1223.

[3121 avril 1224. Pierre Foucher. Raigoul de Paye. Richard de Lomaria (1).). En cette année est rapportée une lettre du roi Henri III d’Angleterre, enjoignant aux rochelais de nommer trois candidats à la mairie, parmi lesquels son sénéchal choisirait le plus digne et le plus capable suivant l’ancienne règle qui avait été abandonnée depuis peu pour la nomination directe (Duffus Hardy, Rot. litt. claus., cité par Jourdan, Éphémérides, t n, p. 69).

[32Le siège fut mit devant La Rochelle non le 8 août, mais le 15 juillet 1224. La défense ne fut pas, à beaucoup près, aussi sérieuse que le prétend Barbot, et Savary de Jlauléon fut accusé de s’être laissé séduire par l’or du roi de France.

[33Arcère, Hist. de La Roch., t. Ior, p. 213 ; Dupont, Hist. de La Roch.

[34Delayant, Hist. des Rochelais, t. p. 33. La Rochelle fut livrée le 3 août 1224.

[35« M. Westminster. »

[366 avril 1225, S. Guillaume de Mauzé (D.).

[37Nicolas Gilles, ou Nicole Gille, est l’auteur des Cronicques et annales de France despuys la destruction de Troye jusques au roy Louis unziesme. La première édition parut en 1492 et la dernière en 1607. Cet ouvrage est en partie extrait des Grandes chroniques de France.

[38Louis VIII mourut le 8 novembre 1226.

[3926 avril 1226. S. Robert de Montfort. 1° Robert de Montfort. 2" René de Montfort. (D.).

[40L’abbaye des Chastelliers fondée en 1178 par Ebles de Chastellaillon au lieu appelé Breuil-Chastelier. Arcère, Hist. de La Rochelle, t. Ier, p. 62.

[4118 avril 1227. S. Giraud Arbert (D.).

[422 avril 1228. S. Gilbert Vanderin (d.).

[4322 avril 1229. S. Guillaume Arbert. - Jehan de Jart (d.).

[44Delayant, Hist. des Rochelais, t. Ier, p. 50.

[45La formule étant chaque année la même, nous la supprimons désormais.

[46Amos Barbot ne parle pas de l’incendie qui détruisit en partie La Rochelle en l’année 1230 (Arcère, t. i^r, p. 216. Jourdan, t. h, p. 302). D’après les archives de l’abbaye de Fontevrault, la date exacte serait le 22 juillet 1230, jour de la Sainte-Madeleine (Delayant, Hist. des Rochelais, t. ier, p. 50).

[4730 mars 1231. S. Pierre de Ronflac.

[4818 avril 1232. 1° Guillaume Durand. 2 » Thibaud Marchand (D.).

[4910 avril 1233. S. Pierre Grelier (D.).

[5030 avril 1234. S. Jean de Jart. Pierre Grelier.

[5115 avril 1235. S. Hervé de Ribedoc. Pierre des Brandes (D.).

[526 avril 1236. S. Pierre Grelier (D.).

[5326 avril 1237. S. Robert de Lalou (D.).

[5411 avril 1238. S. Guillaume Bataille (D.).

[553 avril 1239. s. P. Greslier (d.).

[5622 avril 1240. Nicolas de Glocestre (D.).

[577 avril 1241. lo Hugues de Faye. 2° Clément de Feissac (D.).

[58Jourdan, Ephém. roch., t. II, p. 256, analyse une lettre publiée en 1856 par M. Léopold Delisle et relative aux démarches tentées par la comtesse de la Marche pour détacher les seigneurs poitevins de la cause d’Alphonse de Poitiers.

[5927 avril 1242. Nicolas de Gloceslre. (D.j.

[60Le roi saint Louis força le passage de la Charente à Taillebourg, le 22 juillet 1242, et battit les Anglais sous les murs de Saintes, le surlendemain 24.

[6119 avril 1243. Phelippe de Faye. 1. Aimery Jousseaiilme. 2. Claude de Mauléon. (D-). Philippe de Faye a souscrit une charte concernant la commanderie du Temple : le commandeur était Hélias Burzac, prœceptor domus militiœ templi de Rupella. [Ms. de La Rochelle ; note du P. Arcère).

[6210 avril 1244. S. Philippe de Faye. (D.).

[6323 avril 1245. s. Arnault de Foissac. - Marin de Loupsault.

[6415 avril 1246. Geoffroy de Faye. Claude de Mauléon. (D.).

[65D’après Delayant, Hist. des Rochelais, p. 56, le droit aurait été non de quarante mais de quatorze sols par quartier.

[667 avril 1247, Hélie de Gaumener (probablement Vaumener, d’où Beaumener, Beaumanoir) (D.).

[67Delayant, Hist. des Rochelais, t. i, p. 53.

[6826 avril 1248. S. Raymont de Loupsault (Pierre Greslier, l’un des coeslus, géra une partie de l’année 1248 en l’absence de Loupsault). Jean Gresset (D.).

[6911 avril 1249. S. Girard Vender (D.). Girard Vender, bourgeois de La Rochelle, est dénommé dans une charte de la Commanderie du Temple, de l’an 1249 (Arch. hist. de la Saintonge et de l’Aunis, t. 1, p. 46).

[703 avril 1250. S. Guillaume de Fayes (D.).

[7113 avril 1251. s. Savary de Cahours (D.).

[727 avril 1252. s. Nicolas de Glocestre (D.).

[7327 avril 1253. s. Ray. de Loupsault (d.).

[7419 avril 1254. S. Savary de Fayes, Hélie de Beaumaner (D.).

[75C’est par erreur que Barbot donne à Geoffroy de Rochefort le titre de vicomte d’Aunay et de sire de Taillebourg, il avait d’abord écrit Rainson, probablement pour Rançon.

[7620 avril 1259. S. Pasquaut de Mastaz (D.). - Au mois de mars 1310 nous trouvons un Guillaume de Mastaz, i clerc du roy et sire de lois », et avec la même qualification, un autre Guillaume de Mastaz qui vivait vers le même temps et mourut en 1314. ; il était chevalier, et un arrêt du parlement lui confirme sa qualité de noble qui était contestée. (Olim, t. iv, f° 237 v° ; Arch. hist. de Saint, et d’Aunis, t. xn, p. 52, 81, 128, 129 et 132).

[7711 avril 1260. S. Phelippes de Glicestre, alias Helies de Ronfïac. Armand de Feissac (D.).

[7831 mars 1261. S. Arnaud de Feissac, et après son décès, Philippe de Guicestre (D.).

[79Marguerite, comtesse de Flandres, fille du comte Beaudouin qui fut couronné empereur de Constantinople. Arcère, t. ior, p. 219. Delayant, t. I, p. 55.

[80Ce Guillaume de Faye était sans doute le père de Guillaume Vigier, seigneur de Faye et de Dompierre, qui teste le 28 août 1300 [Arch. hist. de Saint, et d’Aunis, t- xm, p. 44-). Voir dans Rymer, Act. pub., t II p. 20, un document qui le concerne.

[8112 avril 1271. S. Gillebert Vander (D.). Une famille Vander ou Vandier possédait des fiefs à Chancelais et à Fontorbe, près de Saint-Jean d’Angély, en 1313 (Arch. hist. de Saint, et d’Aun., t. xii, p. 100).

[8215 avril 1268. S. Phelippes de Glicestre. Poinz de Pons.

[8331 mars 1269. S. Thomas de Leysgue. Mathieu Chaudrer (D.).

[84Dans son Histoire des Rochelais, t. 1er, p. 54, Delayant, dit en parlant du double cens réclamé par Alphonse de Poitiers : « Les Rochelais soutenaient que leurs chartes et privilèges les en dispensaient, il ne le reconnut pas expressément... » Massiou va plus loin ; s’appuyant sur l’autorité de Chopin (traité du domaine de la couronne, liv. in, t. iv, n° 7), il prétend que la double taxe avait été perçue lorsque les bourgeois découvrirent, par hasard la charte qui les en exemptait, les taxes auraient en conséquence été restituées « non sans regret » par le comte de Poitiers. D’après Amos Barbot, la charte donnée à Saintes au mois d’avril 1269 (v. s.) ne contenait aucune restriction ; la remise pure et simple du double cens était accordée aux habitants de La Rochelle et du bailliage d’Aulnis.

[85D’après Délayant, Hist. des Boch., t. i", p. 54., Jean de Villette aurait refusé le serment et ne s’y serait soumis que sur l’ordre exprès d’Alphonse de Poitiers.

[8612 avril 1271. s. Gillebert Vander (d.).

[8731 mais 1272. s. Guillaume Daygre (D.). Ce maire fut désigné par le roi lui-même, alors présent à La Rochelle (Delayant, Hist. des Roch., t. i, p. 59). Il n’est point fait mention de ce voyage de Philippe-le-Hardi en Saintonge dans l’Histoire de Massiou.

[8812 avril 1276. S. Girault de Rideuil (D.). Un Pierre d’Exideuil, mort en 1319, était, en 1313, bourgeois de Saint-Jean d’Angély et portait le titre de « legum professor » (Arch. hist. de Saint, et d’Aun., t. xn, p. 100,171 et 202).

[894 avril 1277. S. Savary Bataille (D.). A la même famille devait appartenir Richard Bataille, bourgeois de La Rochelle, dénommé dans une charte du mois d’avril 1313 (Arch. hist. de Saint, et d’Aunis, t. XII p. 86 et 87).

[9024 avril 1278. S. Girard de Laguelle. Girard de La Gravelle(D.).

[91Peut-être est-ce cet incident qui a été attribué à Jean de Villette en l’année 1270 (v. ci-dessus).

[929 avril 1279. s. Aymery Dupoix (D.). Aymery Dupoix est vraisemblablement le même que « Aimericus de Puteo » (du Puits, en saintongeais du PoyJ, qui figure dans une charte de l’an 1309 (Archives historiques, t. XII p. 37) et avec ses deux frères Bernard et Jehan, comme lui bourgeois de La Rochelle, dans l’amortissement de rente publié dans le xiie volume des mêmes Archives, p. 37.

[93C’est à tort que le P. Arcère, Hist. de La Roch., t. 1er, p. 111, dit que les seigneurs de Chastellaillon « devenaient eux-mêmes créanciers dans toutes les conventions de leurs tenanciers », ce droit perçu à leur profit était une amende prononcée contre le débiteur en retard pour acquitter sa dette. Celle amende au lieu d’être proportionnée à la dette fut réglée à une quotité fixe. cette coutume, générale probablement au XIIIe siècle, disparut à mesure que la forlune mobilière prit de l’importance, et n’a en effet été conservé, nomme le fait observer Arcère, que dans le coutumier de Hainaut sous la dénomination de quint ou peine de lettres.

[94Dans le manuscrit de La Rochelle se trouve ici répété le paragraphe transcrit plus haut : « La place du port et lieu où se vend le poisson, etc.. »

[95C’est le 5 octobre 1285 que mourut à Perpignan Philippe le Hardi, à l’âge de 40 ans. Philippe IV fut sacré, le 6 janvier suivant, par Pierre Barbet, archevêque de Reims.

[96Ce voyage de Philippe le Bel eu Saintonge n’est pas mentionné dans l’Histoire de Massiou.

[97Le nom du maire est resté en blanc dans le mss. - 17 avril 1288.

[98Ce passage, depuis les mots : « en cette année... » jusqu’à ceux-ci : « par le nombre ix », a été omis dans le mss. de La Rochelle.

[99L’ancienne rue Juiverie a été appelée rue de VÉvêché, lorsqu’on y établit le palais épiscopal.

[100Arcère, t. I, p. 221. Delayant, t. I, p. 71. Jourdan, t. I, p. 300.

[10113 avril 1292. Girault de Rideuil (D.).

[102Le mss. de Barbot contient ici une transposition de pages du f° 82 au f° 87.

[103Une fausse interprétation donnée à un passage de la chronique de Guillaume de Naugis avait acrédité cette prétendue surprise de La Rochelle par les Anglais. Arcère, t. V, p. 222. Delayant, t. Ior, p. 61.

[1045 avril 1293. Me Guillaume Euvrard dit Leporteur. - Le mss. contient ici une nouvelle interversion de feuillets du f° 87 v° à 86.

[10525 avril 1294. S. Ymbert Du Perche (D-).

[106Jean de Saint-John, lieutenant du roi d’Angleterre en Guyenne.

[107Jean II, comte de Richemond, duc de Bretagne.

[108Transposition de feuillets dans le mss. du f° 86 v° au f° 84 r°.

[109Sur ce pillage de La Rochelle par les Anglais et les habitants de Bayonne, voir Arcère, t. Ior, p. 222 ; Delayant, t. I, p. 61, et la note p. 110 ci-dessus.

[110Transposition du f° 84 v° du mss. au f° 82 r ».

[1112 avril 1296. s. Thomas de Leysgue et après sou décès Raymond de La Motte. (D.).

[112Cette rue de Pierre est donc la rue de Saint-Yon, l’hôtel de ville étant bâti sur cette rue (mss. de La Rochelle). Note d’Arcère. Jourdan, t. Ior, p. 53.

[113Transposition du f° 83 v° du mss. au f° 85 r°.

[114Transposition du f° 85 v° au f° 88 r°.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Rechercher dans le site

Un conseil : Pour obtenir le meilleur résultat, mettez le mot ou les mots entre guillemets [exemple : "mot"]. Cette méthode vaut également pour tous les moteurs de recherche sur internet.