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1267 - 1268 - Alphonse de Poitiers collecte des fonds pour la croisade fatale

dimanche 10 mai 2009, par Pierre, 522 visites.

Pour financer la Croisade qui sera fatale au roi Louis IX, frère d’Alphonse, les bourgeois de Saint-Jean d’Angély ont été vraiment pingres, et "nos nos merveillons mout comment il ont fete si petite offre", dit Alphonse. Ils donnent le mauvais exemple. Mon bon sénéchal, expliquez leur gentiment que s’ils aiment leur bon Comte ils doivent donner plus et nous serons bons amis.

Ces deux lettres d’Alphonse de Poitiers traitent de la collecte des fonds pour la croisade entreprise par le roi. Elle lui sera fatale en 1270 à Tunis, où il va débarquer avec 6.000 hommes : Louis IX y mourra de la peste. Ses troupes seront décimées par l’épidémie. Ce sera bientôt la fin du temps des Croisades.

Source : Correspondance administrative d’Alfonse de Poitiers - par Auguste Molinier - Paris - 1844 - BNF Gallica

En savoir plus sur Alphonse de Poitiers (Wikipédia)

 Juillet 1267. Instructions du comte à Jean de Nanteuil et à maître Guichard, envoyés en Poitou, pour le fait de la subvention de Terre Sainte.

Remembrance soit que mesires Jehan de Nantueill et mestre Guichart aillent en Poitou et requierent diliganment des viles de Poitou subvencion à monsegneur le conte pour la besongne de la Sainte terre et tretent o aus, au mieuz qui porront en bone manière, d’avoir grant some d’argent, apelez o aus les seneschaus, et soit mis en escrit l’acort de ce qui sera tretié, et la some et le non de chascune vile.

Derechief que il tretent o les Templiers de Poitou pour confermer ce qui tiennent en Poitou et en Xanctonge, quele aide il feroient de nes, à quanz chevaliers et quanz escuiers et quanz destriers passer, et savoir se cil qui tient le liu de mestre es parties par deçà mer pourroit fere estable leur offre, ou s’il ne fesoient la nef, combien il donroient en deniers et quele somme, et s’il ne pooient fere estable ce qui seroit tretié o aus, qu’il pourchaçassent le poveir et le congié de fere estable.

Derechief que il regardent toutes les autres voies balliées au seneschaus en escrit, de fiez, de rierefiez et d’autre choses, et tretent ensemble o les seneschaus à ceus qui les devant dites choses voudront tenir, soient eglises, religions ou autres persones qui ne pueent tenir ne ne doivent sans volenté de seigneur, et pour confermement des devant distes choses tretent diligenment d’avoir tant grant some comme il pourroit en boenne maniere.

Derechief que il treitent o ceus de la Rochele et à autres genz, s’il voient que bien soit, des hales monseigneur le conte de ce liu, et pour soufrir de vendre les marchaandises en leur osteus, qu’il ne pueent fere sanz la volenté monseigneur le conte, si comme l’en dit, et la graigneur que l’en pourra trere de ceste chose en boene maniere, qu’ele soit trete.

Et apraignent missires Jehans et mestre Guichart, savoirmon se misire li coens puet deffendre qu’il ne vendent les marchaandises en leur osteus sanz la volenté monseigneur le conte.

Derechief que Guichart soit à Mosteruel [1] o le seneschal de Poitou et o Jehan Aubert, quant sera fet l’essai de la monnoie par Jehan de Pontlevoi et ses freres et ceus de la Rochele, et dient au monoiers qu’il pensent de bien fere la diste monnoie et leaument, et amonestent de bien fere, aus mieuz qu’il pourront, les monnoiers qui sont orendroit.


 11 avril 1268. Senescallo xanctonensi pro domino comite super oblacione facta per burgenses de Niorto (sic).

Aufons, fiuz de roi de France, coens de Poitiers et de Tholose, à son amé et son feal, au seneschal de Santonge, saluz et amour. Seur ce que vos nos avez fet assavoir par voz letres d’endroit l’offre de M livres tur., que vous ont fete por nous li borjois de Saint Jehan d’Angelis, nos nos merveillons mout comment il ont fete si petite offre, com il ait passé XVI anz ou plus qu’i ne nos firent ne aide, ne secours, ne taille, si comme preudome qui sont tenu et doivent amer et servir leur seigneur, meemement en tel cas et en tele besoigne com est la besoigne de la Sainte terre, et nous ne voulons mie qu’il nos pessent einsi de paroles. Dont nos vos mandons que nos n’avons pas cel offre agraable, comme nos i porrions avoir grant domage en ce que nos autres bones villes i penroient essample, et il leur deussent donne[r] essample de bien fere et largement donner à leur seigneur, en si grant besoigne et si grant emprise com est la besoigne de la Sainte terre, et ou nos beons meemement à abandonner et cors et avoir, et com meemement il i soient tenu, et il ne senble pas que il nos mostrent en ce grant amour. Et por ce il ne covient pas que il se travaillent à venir à nous au parlement de la Penthecoste qui vient, car nos ne les orrions de riens seur ce, mee mement com il puissent bien savoir que nostre chier seigneur et nostre frère li rois de France, puis qu’il vint d’outre mer, et li rois de Navarre [2], li rois de Secile [3], li coens de Bretaigne [4] et la confesse de Flandres [5] ont puis eu maint don en deniers, mainte taille et maintes aides de leur villes pluseurs foiz, et ce semble bien signe d’amor et qu’il aiment lor seigneur et son preu et s’onneur, quant aident cortoisement au besoing, n’en plus grant besoigne ne plus porfitable ne nos poent il jamès aidier. Et toutes ces choses leur montrez bien et diligenmant, et se il ne vuelent fere tel offre dont nos nos doiens tenir à paiez en l’aide qu’i nos doivent faire por la voie d’outremer, gardez nostre droit vers ceus de Saint Jehan, et en ce et en autres choses que il ont forfet vers nous et vers autres. Et en toutes ces choses et es voies que vos avez pieça en escrit et en autres que vos verrez qui seront porfitables à porchacier deniers en bone maniere et loial, soiez curieus, diligent et ententis, meesmement comme li termes du passage qui est mis et jurez s’aproche. Et seur toutes ces choses, de ce que vos en aurez fet nos rendez certain par escrit à l’endemain de la quinzaine de la Penthecoste, quant vos vendrez à nous. Car en tel cas com est la voie d’outremer nos covient grant porveance de gent et d’avoir avant la passage. Et nos fetes aporter touz les deniers que vos nos devez de viez et de novel de noz baillies et de autres voies que vos avez trovées et des finances, au Temple à Paris, l’endemain de la quinzaine que vos vendrez à nous. Et en toutes ces choses et en nos autres besoignes et ou bon et ou loial governement de nostre terre vos aiez curieusement, diligenment et loiaument.

Ce fu fet le mercredi après Pasques, en l’an nostre Seigneur mil CC LX VIII.

Édité par Ledain, p. 153-154, et par Boutaric, p. 286-287.


[1Montreuil-Bonnin, Vienne

[2Thibaut II, roi de Navarre, comte de Champagne.

[3Charles d’Anjou.

[4Jean Ier le Roux

[5Marguerite

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