Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1361 - Prise de possession par l’Angleterre du Poitou, de la Saintonge septentrionale et de l’Angoumois

La mission de Jean Chandos en Poitou-Charentes

mardi 5 juin 2012, par Pierre, 3436 visites.

La France après le traîté de Brétigny

Le traité de Brétigny (texte intégral sur Histoire Passion) met un terme à la captivité en Angleterre du roi Jean le Bon. Il est libéré contre versement d’une rançon de 3 millions d’écus et les concessions territoriales suivantes :
- Les Anglais obtiennent la Guyenne et la Gascogne en toute souveraineté ainsi que Calais, le Ponthieu et le comté de Guînes. Ils obtiennent également le Poitou, le Périgord, le Limousin, l’Angoumois et la Saintonge septentrionale, le comté d’Armagnac avec l’Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Bigorre et le comté de Gaure.
- Par contre, Édouard III renonce aux duchés de Normandie et de Touraine, aux comtés du Maine et d’Anjou et à la suzeraineté sur la Bretagne et les Flandres. Il renonce surtout à revendiquer la couronne de France.

Blason de John Chandos

Jean Chandos (1320-1370), noble anglais né dans le Derbyshire, seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Cotentin), est un des négociateurs du traité de Brétigny. En 1361, il est fait connétable d’Aquitaine et lieutenant-général de tous les territoires français passés entre les mains des Anglais. Sa mission est :
- d’obtenir les clefs des villes, châteaux et monastères passés sous la dépendance du roi d’Angleterre
- d’obtenir le serment d’allégeance des personnalités les plus marquantes de ces provinces
- et de mettre en place la nouvelle organisation administrative et fiscale qui suit le changement de roi.

Le document présenté ici, écrit en 1361-1362, est le compte-rendu de sa mission.

Source : Procès-verbal de délivrance à Jean Chandos, commissaire du roi d’Angleterre, des places françaises abandonnées par le Traité de Brétigny, d’après le manuscrit du Musée Britannique - A. Bardonnet - Niort - 1867 - Google Livres

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Extrait du Traité de Brétigny :

1. Premièrement. Que le Roy d’Engleterre, aveuc ce que il tient en Guyenne et en Gascoigne, aura, pour lui, et pour ses hoirs, parpetuelment et a touz jourz, toutes les choses qui s’ensuivent, a tenir par la manière, que le Roy de France et son filz, ou aucun de ses ancestres, Roys de France, les tindrent, c’est asçavoir,

Ce que en SOUVEREINTE EN SOUVEREINETE, CE QUE EN DEMAINE EN DEMAINE,

Et par les temps et manières au dessouz déclares,

- La cité et le chastel, et la conte de Poitiers, et toute la terre et le paiis, de Poitou, ensamble les fiez de Thoart et la terre de Beleville,
- La cité et le chastel de Xainctes, et toute la terre et le pais de Xainctonge, par deçà et par delà la Charente,
- La cité et le chastel d’Agen, et la terre et le paiis d’Agenois,
- La cité et le chastel, et toute la conte de Pierregort et la terre et le paiis de Pierreguys,
- La cité et le chastel de Limoges, et la. terre et le paiis de Limosin,
- La cité et le chastel de Caours et la terre et le paiis de Caourcin,
- La cité et le chastel, et le paiis de Tarbe, et la terre, paiis et conte de Bigorre,
- La conté, la terre et le pays de Gaure,
- La cité et le chastel d’Engolesme, la conte, la terre, et le paiis d’Engolesmois,
- La cité et le chastel de Rodeis,
- Et la terre et le pays do Rouergue,

Et s’il y a aucuns seigneurs, comme le conte de Foix, le conte d’Armignac, le conte de Lille, le conte de Pierregort, le viconte de Limoges, ou autres qui tiennent aucunes terres ou lieux, dedenz les metes des diz lieux, il feront hommage au Roy d’Engleterre, et touz autres services et devoirs, deuz à cause ; de leurs terres ou lieux, en.la manière que il ont fait ou temps passé.

TABLE DES MATIÈRES,
- Vidimus de l’archevêque de Bordeaux.
- Voyages préliminaires de Chandos.
- Livraison des villes.
- Serment de féauté des nobles.
- Organisation administrative.
- Compte de Jean Chandos.
- Délivrance spéciale de la Rochelle.

Procès-verbal de délivrance a Jean Chandos commissaire du roi d’Angleterre des places françaises abandonnées par le traité de Brétigny.

Publié d’après le manuscrit du Musée Britannique par A. Bardonnet

 Vidimus de l’archevêque de Bordeaux

Serenissimo et christianissimo principi et clementissimo domino, domino Henrico, Dei gracia Francie et Anglie regi et duci Aquitanie, domino nostro metuendissimo, David, miseracione divina archiepiscopus Burdegalensis, salutem in domino sempiternam et gloriosum de inimicis triumphum. Notum magestati vestre regie facimus per presentes quod nuper ad nos accedentes venerabiles et circunspecti viri, domini Bertrandus d’Asta, decretorum doctor et judex appellationum curie ducatus vestri Aquitanie, Rampnulphus de Blavia, in legibus licentiatus, Ramondus de Bernaceto, vestre civitatis Burdegalensis clericus, in decretis baccallarius, et Joliannes de Nogueriis in eadem vestra civitate procurator fiscalis regius, in legibus baccallarius, nobis exposuerunt quod vestra regia magestas ipsis, de consilio vestro regio, et aliis gentibus in dicta vestra civitate existentibus, mandaverat quod ipsi facerent et reciperent non ullas informaciones et instrucciones statum vestrum regium et dicti vestri ducatus Acquitanie tangentes, ipsas que et copias quorumdam per sancte memorie et semper recollende progenitores et predecessores vestros alias in dicto ducatu vestro gestorum, sub testimonio pontificalis nostri sigilli inscripto, fideliter redigi facerent et iidem domini prenominati una cum quibusdam certis nobilibus, principibus et personis aliis de dicto consilio regio, cum dictis informationibus et copiis, sic ut preffertur inscriptis redactis, ad presenciam dicte vestre magestatis regie se haberent transferre. Quapropter cum ipsi domini et alie genies de dicto vestro consilio.regio informaciones, instrucciones et copias predictas inscriptis fideliter redigi fecissent, easdem in eisdem scriptis redactas nobis pro parte dicti totius vestri consilii regii presentaverunt et nobis supplicaverunt ac eciam requisiverunt quatenus ipsas sub testimonio predicti nostri pontificalis sigilli munimine roborari dignaremur. Quarum quidem informacionum instruccionum et copiarum scripta de verbo ad verbum aequuntur in hunc modum :

1361 - La mission de Jean Chandos en Poitou-Charentes

 Saint-Sauveur-le-Vicomte – 29 juillet 1361

Apres ce que messire Jehan Chandos, vicomte de Saint Sauveur ot fait vuidier et délivrer lez forteresses tenues et occupées par les Anglois es parties de France, en l’an mil CCC soyssante et soyssante et un, si come li avoit este commis par le roy d’Angleterre notre sire selon le portport du traictie de la paix [1] et il s’en fu retourne audit lieu de saint Sauveur [2] en alant vert lez parties d’Angleterre, le XXe jour de juillet en l’an LXI dessusdit. Illecques li furent apportées lettres et mandemens du roy nostre dit seigneur en l’abbaie de saint Sauveur, le quart jour ensuivant, contenans que ledit messire Jehan Chandos s’en tournast devers le roy de France et d’ilecques en avant en la prosequeion de prenre et recevoir en nom de notre dit seigneur le roy d’Angleterre, la possession et saisine des cites, villes, chasteaux et pais qui, par le roy de, France, li devoient être bailliez pour la dicte paix [3].

Il est avoir que le XXIXe jour dudit mois de juillet, ledit messire Jehan Chandos se partit dudit lieu de saint Sauveur, en venant de la en France devers le roy pour les choses dessus dites ; en sa compaignie : messire Thomas Chandos, messire Richard Totesham, messire Jehan Basset chevaliers, maistre Pierre Pigache clerc et plusieurs autres escuiers et autres gens.

 Paris – 6 août 1361

Et le jeudi VIe jour d’aoust ensuivent, vint ledit messire Jehan Chandos a Paris, ly et sez gens, et ne trouva pas le roy a Paris. Si trouva messire Thomas Dodalle, maistre Jehan Stretelee et maistre Guillaume de Tintoun, illecques envoies de par le roy d’Angleterre, nostre seigneur sur ce mesme fait.

Et lendemain VIe jour d’aoust, eurent avis ensemble dez chosez que ilz avoient a faire et ordonnerent aller devers le roy de France et lasser le commun de leurs gens a Paris et ainssy le firent.

 Melun – 7 août 1361

Et le samedi ensuivent, VIIe jour d’aoust, lez dessusdits : messire Jehan Chandos, messire Thomas Dodale, messire Richard Totesham, maistre Jehan, Guillaume et Pierre dessus dits, allerent a Meleun sur Sainne et quant furent la venus, il trouvèrent que le roy s’en estoit partis en esloigner France.

Et tantost ledit messire Jehan Chandos envoia un messaige apres, de nuyt et de jour, portant lettres de par ly au comte de Tancarville [4], qui avec le roy estoit, pour li fere savoir que la estoient venuz et la volunte le roy ou il voulroit qu’il alissent parler a luy. Lequel comte de Tancarville li rescripst que le roy se feroit seigner le lundi, et ce esbatroit sans faire nulle choses, et que icelui lundi après mengier il vouloit que ledit messire Jehan Chandos alast tout priveement et a petite compaignie parler a luy en une abbaye ou il estoit proys de Chastel Terry appellee l’abbaye de Barbeau.

Et lendemain au point du jour, vint un message du comte de Tancarville aportent lettres audit messire Jehan Chandos, contenant que le roy ne vouloit mie, pour le travail de luy et pour les mauvais gistes et vivres, qu’il venist plus avant et qu’il s’en retournast a Paris, et le roy seroit le mercredi ensuivent au Bois de Vinciennes et la manderoit son conseil et que illecques leur feroit responce de toutez choses si avant qu’il leur devroit suffire. Lesquielz messire Jehan et autres de sa compaignie davant nomez, s’en retournerent a Paris pour achoison desdites lettres, et illecques attendirent le jour et le terme qui ainssy mis leur avoit este.

Item le roy de France venu audit lieu du bois de Vinciennes, et audit jour de mercredi seent en son conseil ouquel estoient le duc de Normandie [5], le duc de Touraynne [6], l’arcevesque de Cens [7], l’abbe de Clugny [8], l’evesque de Turenne chancellier de France [9], l’evesque de Chartres [10], le comte de Tancarville, le comte de Roussy [11], messire Simon de Buccy [12], mestre Jean Royer et mestre Pierre Blanchet.

Illecques en la presence des dessus nommes ledit messire Johan Chandos, presens les dessus dits de sa compaignie, montra au roy la cause de leur venue qui seroit longue a escripre.

Et après ce fu respondu par le roy et son conseil que voluntiers leur seroient delivrez lez pais, cites, villes et chasteaux de Poictou, Santonge, Engolmois, Limosin, Pierregort, Caorsin et Bigore.

Et quant estoit dez autres pais comme Rodeys, Roergue, Tarbe, Agen et Gaure, il demorroient encorez a bailler jusques a tant que aucunes forteressez qu’il disoient que devoient estre délivrees et ne l’estoient le fussent ; lesquelles ils distrent de bouche et monstrerent par escript en une sedule, entre lezquellez estoient Barfleu en Costantin et Grantfart qui ja le estoient et qui, par le commandement du roy de France, estoient délivrees et baillees par messire Jehan Chandos au roy de Navarre. Et quant a la Roche d’Irie, au Port Jolain et au Plaisseys Buret [13], le vicomte et la vicomtesse de Beaumont en qui terre il estoient assis, en avoient compose avec ceulx qui lez tenoient et ne tenoit ne tient uncores que a paier la somme des restez accordez entre eux qu’il ne leur fussent délivrez et niemnoins s’en estoient tenus pour contens, Et sur aucunes autres fors que le conseil du roy de France disoit que ne estoient pas delivrez comme la paix le portoit, leur fu respondu par ledit messire Jehan Chandos que si estoit et jasoit qu’il en faillit un ou deulx dont nux ne failloit, si ne devoient il pas pour ce pranre achoison de detenir lez pais qui au roy notre dit seigneur devoient estre délivrez par la paix. Apres lesquellez choses, voult le roy de France que toutz yceulx pais, cites, villes et chasteaux fussent délivrez et comanda et ordena lez lettres et chartres sur ce estre faites, et pour attendre les lettres du pais de Poitou, Xantonge et Engolmoys demoura ledit messire Jehan Chandos a Paris en les parsuyvent jusquez au XXIe jour d’aoust.

 Tours – 21 août 1361

Lequel XXIe jour d’aoust, il se parti de Paris en alant droit a Tours en Tourainne et ilec devoit trouver le maréchal Bourciquaud [14], commissaire de par le roy de France, avec plusieurs autres commissaires nommez en la commission et arriva a Tours le vendredi XXVIIe jour d’aoust et ne trouva mie ledit maréchal ne nulz des autres commissairez, et fu ilecques, en lez attendant, jusques au mercredi premier jour de septembre. Si fait a remembrer que le comte de Roussy et messire Jehan de Neuville [15] furent baillez audit messire Jehan Chandos pour le conduire, lequel comte de Roussy le conducit jusquez a Meun sur Loyre et s’en retourna d’ilecquez et ledit messire Jehan de Neuville le convoya jusques a la cite.

 Sainte-Maure – Saumur - 1er septembre 1361

Et le premier jour de septembre dessus dit, le dit messire Jehan Chandos se parti de Tours et envoya presque tous sez gens a sept lieues d’ilecques ; c’est assavoir a Sainte Maure et s’en alla a petite compaignie devers Saumur, pour parler au dit Bouciquaud ; et ilecques demourerent en li attendant jusques au lundi VIe jour de septembre que ledit messire Jehan Chandos vint a eux ; et d’ilec s’en ala avec ses gens tout droit a Chastelleraut ou le dit Bouciquaud devoit venir a ly le landemain VIIe jour de septembre.

 Lussault-sur-Loire - Châtellerault – 7 septembre 1361

Si fait a remembrer que pendent le tems que les gens dudit messire Jehan Chandos demourerent a Sainte Maure, ledit messire Chandos fu en la compagnie dudit Bouciquaud pour faire vuidier les Gascoins estans en la forteresse de Lussaut.

Item ledit mardi VIIe jour de septembre, ledit messire Jehan Chandos attendi ledit Bouciquaud tout le jour et lendemain, le jeudi, le vendredi et le samedi, sans oir nouvelles aucunes de ly. Et le dimanche ensuyvent, XIe jour de septembre, envoia ledit messire Jehan Chandos son messagiers a Tours, pour savoir nouvellez dudit marechal Bouciquaut, et devers son frère le Deain de Tours [16], certenes lettres portant comme il se merveilloit de tele faute et que il se doubtait qu’il y eust aucun mal engin. Et entretant vindrent unes lettres dudit Bouciquaut audit messire Jehan Chandos, aportees par le valet d’un bourgeois de Poictiers appelle Garineau, contenant que ledit mareschal Bouciquaud prioit audit messire Jehan Chandos qu’il ne li despleut et que le Roy le avoit mande aler devers luy, plus en haste que uncques mais, et que il voulsist tenir pour excuse et ly envoya la copie des lettres que le roy ly avoit envoies enclouses dedans lez senes ; de laquelle copie la teneur ensuyt :

De par le Roy. — Marechal Bouciquaud, nous vous mandons que tantost ces lettres verrez, toutes excusacions cessans, vous venez devers nous pour sertaines et grosses besoignes que nous vous avons a dire et aussi nous escrivons au sire de Craon [17] pourquoy si vous estiez avecquez ly, si le amenessiez et venez ensemble ; et les choses que nous vous avons mande par nos lettres closez et pendentes adroissees a notre ame et et foial chevalier et conseiller Loys de Harecourt [18], a vous, a Seintre, et Guichart d’Angle [19], si vous êtes ensemble, si leur dictez qu’il acomplissent lez chosez que nous leur mandons, nonobstant que vous venez devers nous, et la ou vous ne series devers eux, si leur faictes savoir et gardes qu’en ce n’ait deffaut, si chevalier que vous nous doubtez a couroucier et a encorre nostre indignacion. Escript au bois de Vinciennes, le premier jour de septembre.

Si fait a remembrer que icelles lettres et icelle copie veues, messire Jehan Chandos envoya et escrist devers le roy et son conseil sur tous les deloys dessus dits, en lez somment et requerent sur le empliement de l’acort de la paix et ly sur ce fere savoir plenement qu’il li devroit fere, affin qu’il eust avis de soy ordonner et tailler a fere le proffit et honneur du roy d’Angleterre notre seigneur.

Item fait a remembrer que nul autre des diz commissaires ne estoient tornez devers ledit messire Jehan Chandos ne n’en savoit onc nuls trouvez, fors seulement messire Loys de Harecourt, qui ne s’en vouloit entremettre ne pouvoit toux seulz ; mexmement comme il fu le premier qui entra en l’obli du du roy nostre seigneur et fist premier le serement si comme appert cidessoubz.

Le samedi XIe jour de septembre ensuivent, ou moustier des frères cordeliers de Chastelleraut, fist messire Loys d’Harecourt vicomte de Chastelleraut, serment et foyaute ainsi et en la manière qu’il est contenu ou livre des seremens de foyautes ; presens : messire Richard Totesham, messire Guillaume de Felinton, messire Girart de Tartas, sire de Puyanne, messire Thomas Chandos, messire Johan Basset chevaliers, maistre Pierre Pigache et plusieurs autres.

Et pendant le temps que le dit messire Jehan Chandos attendent les responsses du roy et desson conseil et la venue dudit Bouciquaud, tous dis demourerent coy a Chastelleraut et tastent et asseyent la volente de la ville de Poictiers qui voluntiers eust obéi, si le dict mareschal eust este present, si comme il disoient ; adoncques vindrent unes lettres du roy de France, adroissees audit messire Johan Chandos, contenant seulement credensse audit mareschal. Et le dit mareschal envoya unes lettres audit messire Jehan Chandos qu’il estoit bien hastivement retournez de Paris, par le commandement du roy et estoit venus a Saumur et dedans deux jours il seroit devers luy, et ce fu le XVIIIe jour de septembre.

Et le XXIe jour ensuivent, vint le dit mareschal Bouciquaut devers ledit messire Jehan Chandos a Chastelleraut, et avec ledit mareschal estoient : messire Guy de Azay pour lors seneschal de Poictou, messire Guichard d’Angle pour lors seneschal de Xantonge, et commissaires avec ledit mareschal ; et lequel mareschal descendit a l’ostel dez cordeliers dudit lieu de Chastelleraut.

Et tantost empres ce, le dit Bouciquaut lequiel estoit un pou malades, envoia devers ledit messire Johan Chandos, lesdits messire Guy et messire Guichart et maistre Laurens de Faie comme messagiers, disens ces parolez ou semblablez : Sire, le mareschal Bouciquaud nous envoye devers vouz et vous prie et requiert que, comme monseigneur le duc de Berry soit mande par le roy de France s’y traire devers vous pour la délivrance du pais de Poictou, dont il fu nagueres comte, aus gens duquel pais il n’a pas quite lez foiz ne leurs seremens, il vous plaise attendre sa venue avant que vous demandes vous faire délivrance, et alons comancier au pais de Xanttonge ; et pendent le tems que la delivrance se fera le dit monseigneur le duc de Berry sera venus et lors venrrez et retourneres en Poictou ; quer, sire, il estmieulx que ledit monseigneur le duc face la delivrance que ledit mareschal et par avanture l’en pourroit savoir mal gre ; et sire, ne cuidies mie que ce soit par alongement, ne par mal engin, mes seulement pour celle cause.

Et après ces paroles oyes, ledit messire Jehan Chandos respondit ausdiz messagez que cez chosez li sembloient bien estranges, selon le propos qu’il avoit, et aussy loingtaines de la fin a quoy il tendoit, quer autant l’en peust ou deust avoir dit ou escripst ledit mareschal, dez le temps qu’il estoient a Tours, coment il li en fait dire maintenant sans le avoir fait tant muser en oyseusete et que ores, pour leur fait et pour eux mêmes, ly fesoient connoystre et appercevoir que les choses dessus dites et cestes presentez, n’ont mie este ne ores sunt sans mal engin. Et oultre ce leur dist et respondit de soy mesmes, a courtez paroles que, comme la cite, le chastel et la ville de Poictiers et tout le pays de Poictou estoient premièrement nomez pour estre baillez et délivrez au roy d’Angleterre, nostre sire, si comme apparessoit de premiere face par leur commissaires generals et especials et par lez chartres du transport fait par le roy de France au roy d’Angleterre qui présentement estoient demonstrer, son entente n’estoit en aucune manière de soy remuer de son dict propos ny de comancier ailleurs que a Poictiers qui auprès VII lieuez d’ilecquez estoit ; ny de attendre nuls autres commissaires que eulx mesmez qui avoient especial povoir de ce faire, quer il ly avoient acez donne de dilacions et sans ce qu’il en voulust plus nullez avoir de eux ne de nul autrez, savoit bien que la volunte du roy d’Angleterre n’estoit pas que il, ou nom de luy, deust souffrir estre demene par tant de parolez. Toutevoiez leur prioit et requeroit, de par le roy d’Angleterre, notre seigneur si chierement comme il plus povoit que, non obstant toutez lez choses dessus dictes, il pleust audit mareschal et aus autres commissaires li bailler et délivrer la dite cite, chastel et ville de Poictiers, avant toute euvre, a bon commancement, sans plus delay et perseverer ou demourant, si avant comme le paix de nos seigneurs les roys le porte, ou autrement son entente estoit de penser a soy taillier a l’aide de dieu, de guarder l’onneur et l’estat du roy d’Angleterre en tant comme a luy estoit, au mieulx soy metant toudis en son devoir qu’il le vouleussent corregier, comme preux seigneurs que eux estoient et si bons chevaliers, s’il avoit droit de ce fere ou non mie.

Apres lesquellez parollez, eux s’en retournèrent devers ledit mareschal Bouciquaud et acez tantost retournèrent devers ledit messire Jehan Chandos, au lieu ou il estoit logiez disens et raportans a ly lez paroles qui ensuivent ou semblables :

Sire, nous avons dit au mareschal Bouciquaud votre responce, lequel puisque ainsy vous plaist, nous a dit qu’il veut obeir a votre volente et est tout prest de commencier de par dieu a Poictiers ; dont ce dist ledit messire Jehan Chandos : en nom de notre seigneur Jesus Christ.

 Poitiers – 22 septembre 1361

Et lendemain se partirent de Chastelleraud tous ensemble, et vindrent devant Poictiers a la porte saint Ladre ; et trouverent lez ponts levés et lez portes closez et au dehors en une basse court, passée la première barrière, fu procede en la fourme et manière que ensuyt.

Le XXIIe jour de septembre, l’an mil CCC soixante et un, a heure de vespres, vint messire Jean Chandos, vicomte de Saint Sauveur et lieutenant du roy d’Angleterre, notre sire, es parties de France et commissaire en ceste partie ; avec lui : messire Richard Totesham, messire Guillaume de Felynton ; et en leur compaignie estoient nobles hommes et puissans seigneurs : messire Louys de Harecourt vicomte de Chastelleraud, messire Jehan le Mangre dit Bouciquaud, mareschal de France, messire Guichard d’Angle seigneur de Plain Martin, messire Guy seigneur d’Azay pour lors seneschal de Poictou et commissaire en cette partie pour le roy de France, si comme par leur commission peut apparoir, dont la teneur ensuyt :

Jehan par la grâce de Dieu roy de France , a noz amez et foyaulx les mareschals d’Audenham et Jehan le Maingre dit Bouciquaud, Loys de Harecourt vicomte de Chastelleraut, Guichart d’Angle, le sire d’Aubigny, seneschal de Tholose et le Begue de Vilaines seneschal de Carcassonne, salut et dileccion. Comme la paix faite et reformee novellement entre nous et notre très cher frère le roy d’Angleterre, nous ly eussions promis et jure a bailler et deleissier, et depuis, en accomplissent notres dites promesses et convenances, li avons baille délivre et delessie a tous jours, pour luy et pour sez hoirs et et successeurs, toutez lez terres qui s’ensuivent ; c’est assavoir : la cite, le chastel et la comtie de Poictiers et toute la terre et le pais de Poictou ; ensemble les fiez de Thouars et la terre de Belleville ; la cite et le chastel de Xainttez et toute la terre et le pais de Xanttonge, par deca et par della la Charante ; la cite et le chastel d’Agen et la terre et le pais d’Agenoys ; la cite, le chastel, et toute la comtie de Peregord et la terre et le pais de Peregord ; la cite et le chastel de Limoges, et la terre et le pais de Limosin ; la cite et le chastel de Caores et la terre et le pais de Caoursin ; la cite, le chastel et le pais de Tarbe et la terre, le pais et la comtie de Bigorre ; la comtie, la terre et le pais de Gaure ; la cite et le chastel d’Angolesme, et la comtie, la terre et le pais d’Engolmoys ; la cite et le chastel de Rodes et la terre et le pais de Rouergue, avecques toutes les islez adjacens aus dictez terre et pais, ensemble leur appartenances et appendences et tout ce que nous avions et nous appartient es dis pais et terres, tant en saisine et propriete ; et d’icellez nous soions desvestus et dessaisiz et en aions vestu et saisy notre dit frere, et les transporte en luy avec touz lez fiez et jurisdictions, seigneuries, bornages, vassaulx et vassellages, obeyssansses et subjections, recognoyssansses, reverences, gardes, advooisons, patronages mere et mixte, impere, droittures, rentes, revenues et tout ce que nous avions et avoir poions es chosez susdites, a tenir posseder et avoir dudit roy d’Angleterre et de sez hoirs et successeurs perpetuelment ; c’est assavoir en domaine ce qui est en domaine et en fie ce qui est en fie ; sauf et reserve a nous la souverainete et le derrain ressort jusques a tant que sertaines reverences que notre dit frere doit fere soient faictes, si comme il est plus a plen contenu es lettres sur ce faictes. Nous vous mandons et commettons, et estroitement comandons et a chacun de vous que, tantost cez lettres veuez, vouz a notre dit frere ou au commis et deputez a ce de part luy, un ou pluseurs, baillez et delivres ou faictes bailler et delivrer realment et de fet, sans contredit et sans attendre autre mandement de nous, la possession et saisine de citez, villes et chasteaulx, islez, terres, pays et autres chosez dessusdictes et chacun d’icellez et a luy comme a seigneur d’icellez ou a ses deputez de par luy, fettes obéir et entendre par touz les homes feaulz et subgiez desdites citez, villes et chasteaulx, isles et autres terres desdits pais et ly fere les foyaultez et homages, révérences, subjeccions, obeissansses et autres devoirs quiexconques, qui avant la dite pais estoient acoustumees ou devoient estre fetes aus roys de France ; en contreignent ou faisant contraindre a ce vigoureusement et roydement, se mestiers est, tous lez rebelles ou desobeissans, se aucuns en y avoit, par toutez lez plus, fortes manierez qu’ils y pourront estre contrains si qu’il ne soit mestier d’en retourner par devers nous ; et nous mandons et
estroictement comandons par cez presentes a touz nos seneschals, ballifs, prevos et autres justiciers, et officiers, et subgiez, et a chescun d’eux et autres a qui ce peut et pourra appartenir, que a vous six, cinq, quatre, trois ou deux ensemble et a chacun de vous et tous voz deputez en toutes les choses dessus dites, appartenances et appendences, obéissent et entendent diligemment et a ce fere vous donnent conseil et aide, se mestier est, toutez lez foys qu’il en seront requis. Donne au Bois de Vinciennes le XIIe jour d’aoust, l’an de grâce mil CCC soixante et un. Et estoient ainsi signées : par le roy en son conseil. J. Royer.

Devant la porte de Saint Ladre a Poictiers. — Et illec les dictz commissaires par le roy d’Angleterre, firent lire aus pardessus nommez comissaires par le roy de France, en la présence de pluseurs prelaz et autres gens d’eglise et du maire et bourgeois plus notables de ladite ville de Poictiers, certenes lettres contenant en effect comme par le traictie de la paix, le roy de France se estoit demis et dessaissis du chastel, cite et ville de Poictiers et baille au roy d’Angleterre notre Seigneur, avec pluseurs autres, si comme il est contenu es dictes lettres dont la teneur ensuit [20] :

Jehan par la grâce de Dieu roy de France, a noz amez et feauls l’evesques et les autres prelaz et la clergie tant d’eglise cathedrauls comme autres, les dus, comtes, vicomtes, barons, chevaliers et noblez, les maires, jurez, consuls, universitez et habitans du chastel, cite et pais de Poictou, la terre de Belleville et ou fie de Thoart et des islez adjacentes a icellez et a touz autres a qui il peut et pourra appartenir, nos subgiez en temporalite, pour cause de ce que il tenet et ont es dit chastel, cite et pais de Poictiers, en la terre de Belleville et ou fie de Thoars, es dites islez et en toutez leurs appartenances et dependences, salut et dilection [21]. Les guerres qui ont longuement dure entre notre tres cher seigneur et pere jadis roi de France, luy vivent et apres son decez entre noz d’une part et le roy d’Angleterre notre frere lequel reclamoit soy avoir droit au dit royaume, d’autre part, ont porte grans domages non pas seulement a nous et a vous, mes a tout le peuple de notre royaume et des royaumes voisins et a toute crestiente, si comme vous mesmes le savez bien ; quar par les dictes guerres sont maintefoys advenues batailles mortelles, occisions de gens, pillement d’églises, destruction de cors et perts des ames, deffloration de pucellez et de vierges, deshonestations de famez maries et veuves, arssures de villes, de mannoirs et édiffices, roberies et oppressions, guetternens de voyes et de chemins, justice en est faillie et la foy crestienne refroidie et marchandise perie et tant d’autres mais et orribles faix s’en sont ensuyvis, que il ne pourroient estre diz, numbrez ne escriptz par lesquelles non pas seullement les deux royaumez mais les autres royaumez par crestiente, ont soustenu moult d’afflictions et domaiges irreparables ; pourquoy nous, considerans et pensans les mals dessus dictz et que vraissemblable chose estoit que plus grans s’en pouvoyent suivre ou temps advenir et que le monde souffroit tant d’angoysses et de douleurs par les dictes guerres ; et ayans pitie et compassion de notre bon et et leal peuple qui, si fermement et si loyaument, s’est tenu si longuement en vraie constance et obeyssance envers nous, en exposant leurs corps et leurs biens a touz perilz et sans eschiver despans et mises, dont nous devons avoir perpetuelle memoire ; avons pour ce pieca soustenu paroles et traictie de paix ; premièrement par le moyen de honnourablez peres en dieu, pluseurs cardinals et messagers de notre saint pere le Pape qui, a grant diligence et instance, y travaillerent sur ce pour lors ; et depuis ce, y ait eu pluseurs traictiez, paroles et pluseurs voiez touchiez entre nous et le roy d’Angleterre notre frere, finallement ou mois de may l’an darnier passe, vindrent en France messagers de notre saint pere le Pape, noz amez et foyaux : l’abe de Clugny [22], frère Simon de Langres, mestre de l’ordre des frères prescheurs et Hugues de Genève [23], chevalier, seigneur d’Anton ou estoit le dit roy d’Angleterre en son ost et tant alerent et vindrent les dictz messagiers devers Charles, notre très cher et aisne filz et devers le roy d’Angleterre, notre frere, que en pluseurs lieux se assemblèrent traiteurs, d’une part et d’autre, pour parler et traictier de paix entre nous qui lors estions en Angleterre et le dit roy d’Angleterre et les royaumes de l’un et de l’autre ; et au darrenier se assemblerent les traiteurs et procureurs de par notre dit filz pour nous et pour luy, aiens a ce de nous et de luy plain et suffisant pouoir, et les procureurs et traiteurs de notre nepveu le prince de Guallez, filz aisne dudit roy d’Angleterre, notre frère, aiens povoir et auctorite de son dit pere en ceste partie, à Vertugny, prois de Chartres ; auquel lieu fu parle, traictie et accordee final paix et concorde des traicteurs et procureurs de l’une et de l’autre partie, sur touz les descors, dissensions et guerres que nous et ledit roy d’Angleterre, notre frere, avions l’un contre l’autre, lequel traictie et paix, les procureurs de nous et de notre dit filz pour nous et pour luy et les procureurs dudit notre nepveu le prince de Gallez, pour ledit roy d’Angleterre, notre frere et pour luy, jurerent aus sains euvangelis tenir et garder ; et après ce, le jurerent solempnellement notre dit filz, pour nous et pour luy ; et nous, après ces choses ainsi fetes et a nous apportees et exposees, considere, ce que dit est, iceux traittie et paix, du conseil et consentement de pluseurs de notre sanc et lignaige, prelas de sainte église, ducs et comtes, tant pers de France que autres, de clers et gens d’eglise, de barons, chevaliers et autres nobles, bourgeois et autres sages de notre royaume ; pour apaisier les guerres et lez maulx et douleurs dessus dictes, dont le peuple estoit si mal mene, comme dessus est dit, plus que pour la delivrance de notre personne, a l’onneur et a la gloire du Roy des Roys et de la vierge Marie et pour la reverence de sainte eglise, de notre sainct pere le pape et de ses dictz messagiers, avons consenti et consentons, rattiffions, greons et approvons ; par lequel traictie nous, entre les autres choses, avons promis et devons bailler, délivrer et delesser a notre dit frere le roy d’An­gleterre, pour luy et pour ces hoirs et successeurs a tous jours, le dit chastel, cite et pais de Poictou, la terre de Belleville et le fieu de Thouart, et lez autres villes et chasteaulx et tout ce que a nous appartient ou pais de Poictou et autres lieux dessus dits, pourquoy nous voullens les convenansses et promesses de par nouz sur ce faictez, tenir et adcomplir par assent et consent dez pers de France et autres dessus diz, baillons, delivrons et delaissons a notre dit frere le roi d’Angleterre, par ces presentes lettres, pour luy et pour ces hoirs et successeurs, le dit chastel, cite et pais de Poictou, islez adjacentes, la terre de Belleville et le fieu de Thouart avecques lez appartenances et apendences d’icellez et tout ce que nous avions en tout le pais de Poictou et autres pais dessusdiz en saisine et propriete ; et d’icellez choses nous dessaisissons et desvestons et vestons et en saisissons notre dit frere et lez transportons en luy avec tous les fiez, juridictions, seigneuries, homages, vassaulx et vasselagez, obeissansses et subjections, recognoissance, gardes, advenoisons, patronnages mere et mixte, impere, droitures, rentes, revenuez et tout ce que nous avions et povyons avoir es choses dessus dittez, a tenir, posseder et avoir, c’est assavoir, en domaine ce qui est en domaine et a tenir en fieu ce qui est en fieu, audit roy d’Angleterre et a ces hoirs et successeurs perpetuelement ; mandens etcomandens estroictement par ces presentes lettres a vous tous evesques, prelaz, doiens, chapitres cathedrals et autres gens d’eglise, les duz, noblez, barons, chevaliers, vassaulx, consulz, maires, jures, comunes et universites desdiz chastel cite et pais de Poictou, des dittes islez, terre de Belleville et fieu de Thoart, et autres villes, chasteaux et toute la terre et pais de Poictou et appartenances et appendences d’icellez, et a tous autres a qui il appartient, et a chascun d’eulx en tant comme il nous sont subgiez en temporalité des choses que il ont esdit chastel, cite et pais de Poictou, isles, terre de Belleville et fieu de Thoart et leur appartenances et dependences, que audit roy d’Angleterre et ses hoirs et successeurs, dores en avant, faciez lez bornages, feautez, ligiencez, services, reverences, obeissansses et recognoissansses que vous nous devez et faites estoient aus roys de France, noz ancestrez ; et a eux, leur commis et deputez, rendez, faciez et paiez lez rentes, droitures, devoirs et autres toutes redeances, teles et en la fourme et maniere que vous deviez et fetes estoient a nous et a noz ancestres roys de France en temps passe. De toutes lesquelles choses et de chacune d’icelles, nous quiptons, delivrons et absolvons par ces presentes lettres a tous jours, vous dessusdiz evesques, prelaz, chapitres et gens d’eglise, duz et autres noblez, barons, chevaliers, vassaulz, consulz, maires, jures, communes et universites desdiz chastels, cite et pais de Poictou, islez, terre de Belleville et fieu de Thouart et de leur appartenances et appendences et tous autres a qui il appartient et puet appartenir, quant aus choses que vous tenes de nous et souz nous es diz chastel, citez, pais de Poictou, islez, terre de Belleville et fieu de Thouart et appartenances et appendences dessus dictes, en baillent tote foiz lesdiz chasteaulx et forteresses au roy d’Angleterre ou a ses deputez et en bien fesant les homages et obeyssansses dessusdites, sauf etreserve aus eglises et gens d’eglises ce qui a eux appartient ; et que tout ce qui a este occupe et est detenu du leur pour achoison des guerres, leur soit rendu et delivre ; et que les dites villes, chasteaux, cite et pais de Poictou, isles, terre de Belleville et fieu de Thoart et leur appartenances et apendences seront et demourront en telles libertés et franchises comme elles estoient par avant en notre main et seigneurie, se contrayres ne sont aus choses devant dites ; mandans nyenmoins et estroictement comandans et avec ce, se mestier est, commettans par cez presentes lettres au senechal de Poictou qui pour nous y a este et a touz noz juges, baillis et prevosts du pais de Poictou, et a chascun d’eux et a leur lieutenants, qu’il controignent roidement touz contredisens, desobeissans et rebelles, par toutez les voyes et manieres que mestier sera et que a fere sera ; et a obeir pasiblement et fiermement et entierement aus choses dessusdictes et a chacune d’icellez, selon la teneur de cez presentes en tele maniere qu’il n’y conveigne autrement pourvoir, sur toutez lez quelles choses et chacune d’icelle et es dependences et apartenances nous voulons et comandons que touz nous feaulx et subgiez obeissent et entendent a nouz diz seneschals, ballifs, juges et prevos, et a leur deputez et a chascun d’eux, sauf et reserve a nous, la souverainnete et le darrenier resort, jusques lez renunciacions.soient faictes. En tesmoing de laquelle chose, nous avons fait mettre nostre sael a ces presentez lettres. Donne au Bois de Vinciennes, le XXVIIe jour de juillet, l’an de grâce mil CCC soycante et un. Et estoient signees : par le roy en son grant conseil. J. Royer.

Et apres ce requistrent les diz commissaires pour le roy d’Angleterre, notre seigneur, par vertu de leur povoir, ausdiz commissaires de par le roy de France, que, par vertu de leur dit povoir a eux monstre, et par vertu de certennes lettres pendentes transmises par le roy de France au Maire et bourgois de Poictiers et au chastelain du chastel de Poictiers, contenant en effait comme il les quiptoit de la foy et serement qu’il li avoient, si et par la maniere contenue esdittes lettres dont la teneur ensuyt [24] :

Jehan par la grace de Dieu roy de France, a noz bien ames lez maires, jurez, consulz, universités et habitans de la cite, chastel et ville de Poictiers, salut et dilection. Comme parmy le traictie de la paix et accort fait entre nous et notre tres chier frere le roy d’Angleterre, nous li soions tenus bailler entre pluseurs terres et autres choses, la cite, chastel et la comtie de Poictiers et toute la terre et le pais de Poictou, ensemble lez fieus de Thouart, et la terre de Belleville, et a ce soyons obligiez par foy et serement fait sur le corps Jesus Christ sacre, si comme on dit traictie et en noz autres lettres sur ce baillees a notre dit frere ou a sez gens pour luy, y est plus aplen contenu, nous vous prions, requerons et nyenmoins mandons, commandons et enjoignons estroictement, sur toute l’amour, foyaute, loyaute et serement que vous aves a nous et a quoy vous nous estes tenus, que vous entres en la foy et homages de notre dit frere le roy d’Angleterre ou de ses deputes, de tout ce que vous tenez de nous, tant en la dicte cite, chastel et comtie de Poictiers, terre et pais de Poictou, fieux de Thoart et terre de Belleville, comme ailleurs en tous lez pais que nous avons transportes et sommes tenuz a bailler et delivrer a notre dit frere le roy d’Angleterre et a ses deputez ; quant et si tost que vous en seres sur ce requis et que cez presentes lettres vous seront monstrees et baillees. Et avecques ce soies dorenavant vouz, voz hommes, voz gens et voz subgiez, entendans et obeissans en toutez chosez a notre dit frere le roy d’Angleterre, ses hoirs et successeurs et a tous leur deputez et commis de par eux, tant, si avant et par tiele maniere, que vous avez este, avant ces heures, a nos predecesseurs roys de France, a nous et a noz deputez et commis de par nous ; et en entrent ainsi et faisent a notre dit frere le roy d’Angleterre, ses hoirs, successeurs et leur deputez, la foy, homages, ligiences et fealtez, seremens, recognoissansses et obeissansses devant dictez, nous, pour nous, noz heritiers et successeurs, des maintenant et pour tous jours, vous quiptons et absolons des dictez foys, homages, ligiencez, fealtes et seremens, recognoissansses et obeissansses, en quoy vous nous estiez tenuz ou poyez estre, selon la fourme et teneur de noz autres lettres dessus dictes, et voulons que ces presentez soyent a vous, a vos hoirs et successeurs, tesmoignance et garent envers tous, perpetuellement et a tous jours mes, des choses dessusdictez, sans avoir de nous, noz hoirs ou successeurs, james autres lettres, mandement ou commandement. Donne au bois de Vinciennes, le XIIe jour d’aoust, l’an de grace mil CCC soyxante et un. Et estoient signees par le roy en son conseil. P. Blanchet.

Convenoit il baillassent saisine et possession realment et de fait dudit chastel et ville de Poictiers, ausditz commissaires par le roy d’Angleterre.

Empres pluseurs paroles dictes par les ditz commissaires d’Angleterre ausditz commissaires de France, ledit messire Jehan le Mangre dit Bouciquaut, marechal de France, pour li et pour ses compaignons commissaires , comme dit est, respondit audit monseigneur Jehan Chandos, pour li et pour ses compaignons commissaires, qu’il savait bien, tant par lettres quant par la bouche du roy de France, qu’il ly avoit dit que leur requeste estoit juste et que il, pour luy et pour sez compaignons commissaires, estoit prest d’y obeir et le adcomplir ; et que il estoit prest de bailler saisine et possession du chastel et ville dessusdite et comanda au maire qui ilecques estoit, qu’il ly baillast les clees de la dicte ville a fin de lez bailler audit monseigneur Jehan Chandos et que il obeist audit messire Jehan dorez en avant pour nom du roy d’Angleterre. Lequel maire respondit audit mareschal que il obeiroit voluntiers audit monseigneur Jehan Chandos, pour nom du roy d’Angleterre, ou ce que le dit messire Jehan leur confirmast leur previleges, droiz, franchises, usages anciens et libertes ; entre lesquellez chosez ledit maire disoit que les clies de la dicte ville li appartenoient a guarder ; ausquelles choses fu respondu par ledit monseigneur Jehan Chandos, que leur droiz, usagez et libertes, desquiex eux enseigneront deuement, il leur tendroit et garderoit, et feroit confirmer au roy d’Angleterre, notre seigneur, et leur feroit grace la ou il escherroit. Et empres lezquellez choses ledit maire prinst lez cliez de la ditte ville en sa main et les bailla en la main dudit mareschal ; lequel mareschal les prinst pour nom du roy de France et lez bailla en la main dudit monseigneur Jehan Chandos, pour nom du roy de Angleterre, en disent cez paroles :

Sire, veez ci les clies de la cite et ville de Poictiers lesquelles je vous baille, en vouz livrant la dicte cite et ville de Poictiers, et vous en baille saisine et possession realment et deffait de par le roy de France, et aussi du chastel qui est dedans la dicte ville ; et commande au maire qui ci est, qu’il vous obeisse, et a Jehan Garineau aussi, qui est ci par nom du chastelain qui est malade, qu’il vous obeisse aussi et qu’il vous baille possession du chastel et je la vous baille des maintenant.

Lez quieux respondirent que si feroient il voluntiers et prist le dit monseigneur Jehan Chandos, en nom du roy d’Angleterre, notre seigneur, en sa main, lesdites cliez en signe de vraie possession.

Empres lesquelles chosez, ledit mareschal le mist en la dicte ville, par la dicte porte de saint Ladre et li bailla le toroil de la dicte porte, en continuent et confirment ladite possession.

Et d’ilecques s’en alerent au chastel de Poictiers et entrerent dedans, et bailla la possession d’iceli audit monseigneur Jehan Chandos, lequex la prinst pour nom de notre seigneur le roi d’Angleterre, realment et deffait ; et dudit chastel en fors en alent par my le long de la ville, alerent a la porte de la Trenchee, et prinst les cliez de la dicte porte qui li furent bailliez et visiterent la ville pour la greigueur partie.

Et le dit monseigneur Jehan Chandos empres, bailla lez cliez de la dicte ville en garde audit maire jusquez a lendemain, heure de prime, pour nom du roy d’Angleterre, lequel les prinst au nom que dessus.

Empres lezquelles chosez ainsi faictes et prinses, ledit monseigneur Jehan Chandos fit fere en la dicte ville, es lieux acostumez fere criz, un general cri dont la teneur ensuit :

L’on fait assavoir, de par notre seigneur le roi d’Angleterre, seigneur d’Irlande et de Acquitaine, et de par monseigneur Jehan Chandos, son lieutenant, a vous tous prelaz et gens d’eglise, et chiefs d’ostels de Poictiers, tant religieux, clergiez, noblez, bourgeois comme autres, que demain, dedans heures de prime, soyes devant le lieutenant dessusdit, en la grant sale du roy notre seigneur dessusdit, pour ouyr ce que l’on vous voulra dire de par notre dit seigneur.

Le XXIIIe jour du mois devant dit, a heure de prime, ledit monseigneur Jehan Chandos, en la grant sale de Poictiers, assemblez pluseurs prelaz et gens d’eglise, notables et nobles, et le maire et bourgeois de la dicte ville, et la greigueur et plus saynne partie d’icelle ville, fist dire et exposer que, comme il fussent venuz de l’obeyssance du roy de France a l’obéissance du roy d’Angleterre, notre seigneur, lez presens et chacuns d’eux li feyssent serment, pour nom du roy d’Angleterre, notre dit seigneur, lesquiex seremens leur furent ex­poses en la maniere qui ensuit :

Nous jurons et promettons a vous sire lieutenant du roy d’Angleterre, notre seigneur, que dores en avant serons a notre dit seigneur, le roy d’Angleterre et a sez hers et successeurs, vous et autres sez lieutenans, comis et deputes, pour nous et pour noz hoirs et touz les notres, bons et loyaulx, oubeyssans et subgez ; son corps, vie et membres garderons, sauverons et deffendrons, ses biens et ses droys, mesmement la cite et ville de Poictiers, a lui et a ses hoirs et successeurs a son oubeissance, garderons et deffendrons contre toutes personnes qui peuent vivre ou mourir a noustre loiaut pouvoir, sans jamays recognoistre aultre seigneur ou souverain et a vous, sire lieutenant, et a touz aultres ses ministres et officiers, ferons ou nom de luy les oubeissances et serements acoustumes, bon aide et conceill dourroins, son secret selerons, sans reveler a nullz ses enemiz ; domages et destorbances deffendrons et contradirons, les homages, services et revenances a luy dehues, en la seigneurie d’Aquitayne et ou conte de Poitou, bien et loialment ferons ; ses rentes et autres devoirs li payerons et rendrons, et ce prometrons et jurrons sur les saintz Euvangelis de Diu (qui ici sont)..., sur le signe de la croys, sur notre babtesme, sur notre foy et notre creance, sur notre part de Paradis, sur le dampnement de noz ames, pour nous, noz hers et successeurs.

Empres lequel serement ainssi expose et la requeste a eulx faite par le dit monseigneur Chandos de fere le dit serement en la maniere qu’il est dessus desclaire, feu respondu par les dessus diz de Poitiers que voluntiers feroient le dit serement en la maniere dessus dite. Et incontinent le firent le maire et esclevins et jurez dont les noms ensuivent [25] : Sire Jehan Barre maire [26], Sire Jehan Guichard [27], sire Guillaume Gorgailleu [28], sire Aymeri d’Ayron [29], sire Herbert Guichard, sire Jehan Garineau [30], sire Hugues de la Roche, sire Jehan Regnaud [31], sire Arnaud Charletons, sire Jehan Bonin [32], sire Jehan Coynte [33], sire Guilleaume Aymer, sire Yvon Faure.

Item les noms dez jures [34] : Colin Choisi, Pierre de Besson, Guillaume Bayon [35], Johan du Port, Pierre Moyson, Robin Aubort [36], G. Meisteireau, Jehan Audouet, Jehan deu Bruilli, Jehan Bourgoignon, Robin Pelle, Michel d’Aux, Robbert de Lauanceau.

Et en outre firent serement, les maire et esclevins a cause de leur mairie ; et ce fait touz les aultres assembles en la dite sale, en levant touz comunelment les mains aux sans euuangiles, firent le serement en la fourme et manière davant dite.

Et illecques feu ourdenne et depute par le dit monseigneur le lieutenant, le Doyen de saint Pere [37] et maistre Jehan Rivau ou l’un d’eulx, pour recevoir, ou nom de notre seigneur le roy d’Angleterre, le serment du demourant des gens par parroiche ; et pour rédiger et retenir les nomps par escript et yceulx reppourter devers ledit monseigneur le lieutenant ou le seneschal.

Et par empres, ledit monseigneur le lieutenant prinst les clieff de la dite ville lasquielles il avoit pardevant baille audit maire et derrechef les ly bailla en garde jusques a les touz saintz prochaine, et volut qu’il en eust le garde et usast de touz ses droys, ainssi qu’il faisoit au temps du roy de France, jusques audit terme de tous saintz, sans prejudice du droit du roy et sans aquerre nouvel droit a le ville et entre deux infourmeront de leur drois, devant les par dessus nommes, le doyen de Poitiers et maistre Jehan de Clerce, conseiller du roy d’Angleterre notre seigneur, apelle ouvec eulx le procureour du roy en Poitou ; lesquieux recevront l’infourmacion, si aucune en font les diz maires et aultres de Poitiers, et icelles repourteront dedantz le dit temps audit monseigneur le lieutenant, affin d’en fere ce qui en sera a fere et qu’il appartendra de rayson, et selont le traictie de la paix.

Celuy jour, en l’ostel dudit monseigneur Jehan Chandos, lieutenant comme dit est, feu ourdenne par luy en son conceillz, ou quiel estoient nobles hommes : messire Richard Totesham, messire Guilleaume de Felinton, messire Guilleaume de Seriz, chivaliers, le deen de saint Pere de Poitiers, maistre Masse d’Aiguechave, maistre Jehan Ribau et maistre Helies Baugis, en la manière qui ensuit :

Premièrement messire Guilleaume de Felynton, chevalier, feu ourdenne et establi seneschal de Poitou, aux gaiges et emolumentz acostumes, durant la volunte du roy notre sire et dudit monseigneur le lieutenant ; et fist le serement acostume en tel cas, sur les saintz euvangelis.

Item Jehan le Breton qui par avant estoit receveur pour le roy de France, feu establi receveur pour notre seigneur le roy d’Angleterre, en Poitou, Lemosin et ez terres de Belleville, aux gaiges, proffiz et esmolumentz acostumez ; et fist le serement acostume en tiel cas sur les saintz euvangelis etc.

Item au dit lieu, maistre Helies Baugis feu estably procureour en Poytou et fist le serement acostume en tiel cas.

Item feurent ourdennes et estahliz conceilliers du roy d’Angleterre : messire le Deeyen de saint Pere de Poitiers et maistre Jehan Rivau, lesquielx firent le serement de bien et loiaulment conceillier le roy notre dit seigneur.

Item feu ourdenne maistre Maurice Raclet [38], lieutenant general du seneschal.

Item la garde du scel roiaul establi az contraix en la ville de Poitiers pour les dites ville, chastellenie et ressort, de par le roy notre sire, feu baille et comise a Jehan Bonin au plaisir du roy ; lequel le jura. etc.

Item Regnaud Poulaillier feu, celui jour, fait et establi prevost de la ville de Poitiers, pour et ou nom de notre dit seigneur le roy d’Angleterre, comme il estoit davant pour le roy de France, au plaisir du roy nostre seigneur et de monseigneur le lieutenant, lequiel Regnaud fist le serement etc.

Item celuy jour, feu fait maistre Jehan Bonneau jutge du seel aux contraix establi a Poitiers et jura etc.

Item celuy jour, Wautier Sprydlynton et Willem de Pechlvoysin [39] feurent establiz chastelenz de Poytiers et firent le serement etc.

Celui jour, les pardessus nommes Wautier Sprydlynton et Willem feurent establis maistres des yaux et forestz de Poitou durant la volunte etc.

 Lusignan – 25 septembre 1361

Le XXVe jour du mois de septembre, a Poitiers, en la tour de l’ostel des hales, ouquiel estoit monseigneur Bouciquaut, marechal de France, lequieulx avoit pour et ou nom du roy de France, la garde et gouvernement du chastel et ville de Lesignen, ledit monseigneur le lieutenant requist pour et ou nom du roy d’Engleterre notre seigneur, audit Bouciquaut, comme aient le dit garde et gouvernement dudit chastel et ville, cornent il lui baillast, ou nom que dessus, la saisine et pocession, ainssi et par la fourme et manière contenue ez lettres du roy de France, dont la tenour est devant escript et selont la tenour de la paix.

Et empres ce, ledit Boucicaud, pour le roy de France, tant comme ayent la garde et gouvernement du dit chastel et ville que comme devant est dit, bailla au dit monseigneur le lieutenant, pour et ou nom de notre dit seigneur le roy d’Engleterre, la saisine et pocession des diz chastel et ville de Lesignen, par la tradicion d’une verge ou baston, en signe de juste et vraye pocession et saysine, pour ce que bonnement il ne pouvoit venir as ditz chastel et ville, pour occupacion de maladie qu’il avoit, laquielle pocession et saisine, le dit monseigneur le lieutenant prinst et accepta, es noms que dessus, c’est assavoir pour et ou nom de notre seigneur le roy d’Engleterre.

Et ce fait le dit monseigneur lieutenant bailla, pour nom de notre dit seigneur le roy d’Engleterre, au dit Bouciquaud, le dit chastel et ville de Lesignenen garde et gouvernement, par la tradicion de la dite verge ou baston ; laquielle garde et gouvernement le dit messire Bouciquaud, en son nom prive, prinst et accepta et promist et jura le dit chastel et ville garder et tenir au proffit et honnour de notre dit seigneur d’Engleterre et de ses hoirs et successours, bien et loyaulment contre toutes personnes ; pour vivre et pour morir sans riens accepter et le rendre a li ou a ses comis franchement, quand et si tost il en sera requis et il verra deu garent de le faire ; aux gaiges de VIcc livres tournois. Presens a ce : messire Loys de Chareart, monseigneur Guy d’Azay, messire Guilleume de Felynton, messire Guicard d’Angle, messire Richard Totesham, messire Guilleume de Seris et plusieurs autres.

 Montreuil-Bonnin - 26 septembre 1361

Le XXVIe jour du dit moys de septembre, a heure de vespres, le dit messire Jehan Chandos, lieutenant davant dit, vint davant Monstereel Bonin et illec trouva : messire Loys de Harecort et Goffier [40] chastellain et garde du chastel d’ilec. Si requist au dit messire Loys comme comissaire du roy de France qu’il li baillast pour le roy de France, la saysine et pocession dudit chastel ainssi qu’il estoit a fere selont le trattie et accord d’antre les roys nos seigneurs. Lequel messire Loys requist et comanda audit Goffier qu’il li feist apourter les clieff et qu’il les li baillast pour les rendre et bailler au dit monseigneur le lieutenant, lequiel Goffier les bailla au dit messire Loys et les ditz messire Loys et Goffier baillerent de leurs mains ensembleement les dites clieff au dit monseigneur le lieutenant pour et ou nom du roy d’Engleterre, notre seigneur, et le mistrent en pocession et saysine du dit chastel en ly baillant ly toroil de la porte d’icele et en le metant dedemtz le dit chastel.

Et ce fait, le dit messire Jehan Chandos, lieutenant dessus dit, bailla les dites clieff en garde, pour et ou nom du roy d’Engleterre notre seigneur, a Guillaume Goffier, lequiel li jura aux saintz Euvangelis de dieu, les rendre a lui ou a mes Guilleaume de Felynton seneschal de Poitou, toutes foys que par eux ou l’un d’eulx il en sera requis ; et fist en oultre les aultres serementz qui sont acoustumes estre fays en tiel cas de garder chastel.

Empres ce Laurans de Crouzilles feu ourdenne et establi prevost du dit lieu et fist le serement acostume en tiel cas a tenir le dit office de prevost jusques a la venue du roy, etc.

Jehan de Germonde [41] et Jehan Reveillie furent ourdennez
sergantz de la dicte prevoste. Philippon de Monceaux, Jehan Breigard, Robin de Roche-la-Moliere, Pierre de Germonde feurent establiz sergantz des foretz.

Et illec receut le dit monseigneur le lieutenant les serementz d’obeissances des personnes dont les noms s’ensuient : Guilleaume Penet, Guilleaume Bonard, Huguet Briand, Jehan Penet, Jehan Babureau, Jehan Bourgis, Jehan Cosson, Bernard Ponsin, Gilet Revellie, Philippon l’Espaignol, Pierre Nedeau. Et feu commis au dit Goffier recevoir les serementz des aultres et les repourter devers le seneschal par escript. Et d’ilec, le dit jour a heure de soleillz couchent, le dit monseigneur Jehan Chandos vint devant le chastel de Lesignen ; et ilec estoit messire Loys de Harecord visconte de Chastelleraud, comissaire de par le roy de France en ceste partie auquiel le dit monseigneur Jehan Chandos, requist de par le roy d’Engleterre notre seigneur qu’il li baillast pour et ou nom de nostre dit seigneur d’Engleterre les clieff et pocession reaument et deffayt du dit chastel de Lesignen. Lequiel monseigneur Loys les prinst de Hugues de Forsses pour lors cappitaine du dit chastel, et les bailla au dit monseigneur Jehan, pour nom du roy d’Engleterre, notre seigneur, liquiel monseigneur Jehan les prinst ou nom que dessus et entra ou dit chastel ouvec le dit monseigneur Loys li quieu li bailla la pocession dudit chastel par tradicion desdites clieff, par la dite entree, par le toroil de la porte et le dict monseigneur Jehan la prist, au nom et au profrit du roy d’Engleterre, notre seigneur, et coucha dedamtz, ly, ses chevaliers, conceilz, escuiers et aultres geantz, la plus grant partie des siens et feut bien ayse.

Et landemain XXVIIe jour dudit moys, Huguet Repin clerc qui, par avant celes heures, tenoit le seel establi aux contraix en la chastellenie du dit lieu pour le roy de France, vint devant le dit monseigneur Jehan Chandos et feu establiz et ourdennes pour tenir et avoir illec le dit seel affin de seeller les lettres qui, par le temps passe, avoient este acourdees soubz le dit seel et non seelees, et que le dit Huguet fit intimer et assavoir par cri general, que ceulx qui en auroient aucunes a seeller d’icelluy seel, il les fassent seeller dedantz le premier jour de caresme, et que le premier jour davant dit passe, hom n’en seeleroit plus nulles ; et jusques audit jour y feu ourdennes ledit Huguet et fist le serement de estre foiaulx et loyaulx en ces choses et en toutes aultres vers le roy notre sire.

 Saint-Maixent. - 27 septembre 1361

Et le davant dit XXVIIe jour du dit moys, le dit monseigneur Jehan Chandos lieutenant, se parti du dit lieu de Lesignen et le layssa en garde aux gens deu mareschal Bouciquaud pour le garder et randre au roy d’Engleterre, notre sire, au dit monseigneur Jehan ou a ses aultres geantz ou deputez, quand et si tost il en seront requis, ainssi qu’il feu acoiirde et promis a Poictiers, entre le dit monseigneur Jehan lieutenant et le dit mareschal Bouciquaud.

Et vint le dit jour, le dit monseigneur Jehan Chandos ; en sa compaignie : Richard Totesham, messire Guilleume de Felynton, comissaires, entre heure de vespres et souleillz couchant, davant la ville de saint Maxent, a la porte Chalon ; et ilec estoient : messire Loys de Harecourt vicomte de Chasteleraut et messire Guichard d’Angle, comissaire de par le roy de France, pour bailler et delivrer la dite ville de saint Maxent et le chastel, ausdits messire Jehan et aultres comissaires du roy d’Engleterre nostre seigneur.

Et après ce que les lettres faisantz a cette matière feurent leues devant les comissaires d’une part et aultre, et devant grant multitude des bones geans et habitantz de la dite ville, les ditz comissaires du roy de France prinstrent les clieff de la dite porte, lesquielles estoient en le garde de Huguet Chevalier [42], pour le comun de la dite ville, de laquielle le dit Huguet est un des plus souffisantz bourgeoys, et les baillèrent et rendirent, en signe et manière de juste pocession, au dit lieutenant et commissaire du roy d’Engleterre, notre seigneur ; et en apres, en continuent la dite pocession, le dit messire Loys et le dit messire Guichard baillèrent au dit monseigneur Jehan lieutenant dessus dit, la dite ville, par les tradicions des toroils des aultres portes ; lequel lieutenant du roy d’Engleterre notre seigneur prinst et accepta agreablement la dite pocession et saysine, et ycelles cleff bailla en garde au dit Huguet, ou nom et pour le roy d’Engleterre, notre seigneur. Lequiel Huguet les prinst et receut es nomps que dessus. Et encontinent , le lieutenant dessusdit ala au chastel dudit lieu, , duquiel la procession et les clieff li furent baillees par les ditz comissaires du roy de France, et par messire Jehan de Gordon, chevalier, qui les avoit en garde pour le roy de France ; lequiel monseigneur le lieutenant les prinst et intra dedantz, et y sopa avec le dit messire Jehan de Gordon, et li bailla les dites cleff en garde, pour nom du roy d’Engleterre, jusques a lendomain.

Et lendomain, XXVIIIe jour de septembre, le dit monseigneur le lieutenant fit crier par la dite ville de Saint Maixent et lieux acostumes a fere criz, de par le roy d’Engleterre, notre seigneur, que celui jour, a heure de prime, touz prelaz, clercs et geans d’eglise, noubles et aultres, chacun chieff d’ostel de la dite ville, fussent davant luy, en l’ostel des freres Menours, pour fere ce en quoy il estoient tenuz envers le roy d’Engleterre, nostre seigneur, lesquieux y feurent en la maniere qui s’ensuit ; et firent les sermentz d’obéissance ceux dont les noms ensuient [43] :

Maistre Andreu Fradin. Jehan Andraud. Ayme Mesme. Jehan Francoys. Jehan Migot. Guilleaume Casse. Pierre Chauveau. Jehan Redeaume. Philippon Roncelot. Pierre Philipponeau. Guilleaume Gibot. Philippon Touzelin. Jehan Bourgail. Thiehaud Gracien. Guilleaume Minet. Jehan Vernou. Phot... La mer. Jaquet Andraud. Guilleaume Cantin. Itier Topineau. Pierre Raguit. Guilleaume Galiot. Jehan Granier. Philippon de Reigne. Jehan Bertelot. Pierre Galiot. Pierre Gris. Pierre Reget. Itier Minet. Jehan de Roffigne. Pierre Bourgail. Nicolas Moreau. Jehan Moreau. Mathe Ayraud. Jehan Fradin. Pierre Meyner. Jehan de Montfort. Pierre Seneschal. Jehan Gravier. Yvonet Aymon. Guilleaume Topineau. Jehan de la Roche. Jehan Savari. Jehan de Boysbreter. Pierre Calain. Jehan Vilain. Barthélémy Itier. Symon Pagot. Jehan de Henaut. Messire Brothier Nilet, prestre. Jehan Pain. Guilleaume Sabourin. Michel de Champdeniers. Jehan Saffre. Pierre Piard. Jehan Pelerin. Pierre d’Aubingne. Pierre Olivier. Pierre Maynart. Jehan Cerizet. Jehan d’Eyron.
Aymeri de Gondaut. Maistre Guilleaume Jenvre. et plusieurs aultres grant multitude de la dite vile firent comunement le serement d’obeissance. Celui jour, empres disner, vint chex les dits frères, religieux homme, l’abbe de Saint Maxent, davant dit monseigneur Jehan Chandos, lieutenant et le fit serement, pour et ou nom du roy d’Engleterre, nostre seigneur, des choses qu’il tient de luy en la seigneurie d’Aquitaine, a cause de son mostier, a foy et hommage, l’estole au col, unne main sur son pett et l’autre sur les sains Euvangelis touchant, en faysant le serement de foiaulte des ditez choses, presens a ce : messire Loys de Harecort, vicomte de Chasteleraut, messire Guichard d’Angle, messire Guilleaume de Seris, le procureour du roy et plusieurs autres.

Et ilec vinrent pluseurs qui firent serementz de foyaute, si comme il est plus a plain contenu contenu en livre desditz serementz.

 Niort. - 29 septembre 1361

Le mercredi, feste de Saint Michel, penultime jour de septembre ensuivant, vint monseigneur Chandos, lieutenant davant dit ; en sa compaignie : messire Richard Totesham, messire Guilleaume de Felynton, commissaire en cette mesme partie, davant Niort, a la porte Saint Gelays, pour avoir et pranre la pocession et saysine de ladite ville et chastel de Niort.

Et illeques feurent presens : messire Loys de Harecourt, viconte de Chasteleraut, et messire Guichard d’Angle, comissaire de par le roy de France, pour rendre, bailler et delivrer la pocession du pais de Poitou, de Xantonge et de pluseurs autres, au roy d’Engleterre notre sire. Et entrerent en la premiere porte de la dite ville, en une mayson assise entre les deux portes ; et illeques trouverent le maire de la dite ville qui faisoit lire la lettre du transport et ouvec ledit maire etoient pluseurs bourgeoys et habitantz de la dite ville.

Et empres ces choses, les dessus dits comissaires du roy de France requisirent audit maire qu’il les baillast les clieff de la dite ville pour les bailler au dit messire Jehan Chandos, lieutenant du roy d’Engleterre, notre sire ; lequiel maire respondist asditz comissaires qu’ilz voulsissent dire audit messire Jehan Chandos, lieutenant du roy d’Engleterre, comment il les voulist confermer et faire confermer au roy d’Engleterre, notre sire, leurs privileges et libertes, ainssi comme ilz avoient este par le temps passe.

Et empres ce, vindrent les diz comissaires au dit messire Jehan Chandos, et li repporterent les paroles dudit maire ; et ensembleement aporterent les clieff de la dite ville. Liqueux monseigneur Jehan Chandos prinst les dites clieff, pour et ou nom du roy d’Engleterre, notre sire, et les bailla, ou nom que dessus, en garde oudit maire et feu par lui respondu au dit maire, qu’il lui fereit voluntiers conffirmer et confirmeroit ce que il requeroit, en tant qu’il pourroit et devroit, et tant avant comme la paix le porte.

Et empres ce, entra le dit monseigneur Jehan Chandos, avec les diz comissaires et pluseurs autres, en la dite ville et print le toroil de la dite porte, en signe de pocession, pour nom du roy d’Engleterre, notre sire.

Et tantost incontinent le dit monseigneur Jehan Chandos, lieutenant et les diz comissaires, alerent au chastel de la dite ville, du quiel les diz comissaires du roy de France et Taxart de Bazingant [44], chastelain du chastel, baillerent les clieff au dit lieutenant, ou nom que dessus, par maniere et en signe de vraye saisine et pocession du dit chastel et des appartenances d’icelluy ; lequieu les prinst pour et ou nom du roy d’Engleterre, notre sire, et intra dedamtz et prinst aus mains le toroil de la porte en signe de pocession. Et ce fait, le dit lieutenant bailla en garde au dit Taxart les clieff dudit chastel, pour et ou nom du roy d’Engleterre notre sire, jusques a lendemain. Et celui mesmes jour, le dit monseigneur le lieutenant fit fere le cri general de par notre sire, le roy d’Engleterre, que touz convenissent a l’ostel des freres Menours de la dite ville lendomain.

Et lendomain. darrenier jour de septembre, le dit monseigneur le lieutenant receut au dit hostel, les serementz d’oubeissance des perssonnes dont les noms ensuient [45] :
Maistre Jehan Sene, maire [46] et en son nom prive. Maistre Jehan Voysin. Jehan Sarrazin.
Maistre Pierre Bachisme. Guilleaume Birochon. Maistre Michel Sarrasin. Jehan Giffart.
Maistre Jehan Buffeteau [47]. Jehan de Luserche du Columbier [48]. Maistre Pierre Perseschausses [49]. Jehan de Sainte Vaise [50]. Guilleaume Borreau [51]. Pierre Gabiret. Jehan du Grant. Jehan Filloleau. Raoul Gaudin. Robin Fracoys. Bausdet Basselme. Jehan Auffroy [52]. Jehan de Sainte Vaisse. Guillaume Aloay. Michea Polain. Jehan Polain. Jehan Compaignon [53]. Jehan Pignon [54]. André de la Mote. Jehan Dambayse. Pierre Chandious [55]. André Chamray. Philippon Teaut. Messire André Caillaut [56]. Guillaume Julie. Simon Aymer. Jehan Bachisme. Jehan Couteau. Jehan de Saint Serre. Ayme Compaignon. Jehan de Faye. Jehan Ymbert. Jehan Buffeteau. Pierre Beau Jau. Ayme Ratier. Jehan Rosseau. Gervays Laydin Arnaud de la Cote. Robin Benest. Jehan Ami. Jehan Laydet [57]. Pierre de Maire. Gervays de Londres. Jehan Tesson. Jehan Mercier. Jehan Pereys. Guillaume Amiot. Jehan Arnaud. Guillaume Hervé. Peyre Legayre. Denis Joucelin. Peyre Fougolier [58]. Jehan Legayre. Thomas de l’Escole. Jehan Brochard [59]. Thomas Recoquille. Jehan Jacquet. Jehan Moricet. Jehan Claret. Jehan Papineau. Ayme Sereau. Jehan Vergeau. Guillaume Bernard. Bachoe Laydin. Ayme Jay. Jehan Saboure. Pierre Rosseau. Pierre Philippon. Jehan Flamen. Jehan Servent, Simon Garny. Pierre Babineau. Pierre Grossin. Jehan Morand. Marin Badeau. Lucas Poyssonet. Jehan Gilebert. Masse de la Porte. Jehan Jaquet. Jehan de l’Escole. Pierre Poyssonet. Guillaume Poillieu. Guillaume Gaillard. Estienne Alenit. Jehan Carre.

Et tout le commun de la ville illec assemble leverent les mains sur les saintz Euvangelis en faysant le serement.

Et fust comis a maistre Jehan Sene, maire de la dite ville et a Jehan de Sancerre, prevost d’icelle, recevre les serements d’iceulx qui ne les auront fait, tant de la dite ville que de la chastellenie, et reppourter les noms devers le seneschal.

 Fontenay-le-Comte.- 1er octobre 1361

Le premier jour d’octobre mil troys centz soyxante et un, vint monseigneur Jeban Chandos, lieutenant du roy notre sire ; en sa compaignie : messire Richard Totesham et messire Guilleame de Seris, devant Fontenay le Comte a la pourte de Beauregard ; et illec estoit : messire Loys de Harecort, vicomte de Chasteleraut et messire Guichard d’Angle, comissaire de par le roy de France, a bailler et delivrer la dite ville, le chastel et appartenances, au roy d’Engleterre notre sire ou a ses députes.

Lesquieux comissaires du roy de France prinstrent les clieff lesquielles avoit en garde a celles heures pour la ville maistre Estienne Vergereau, bourgeoys de la dite ville, et icelles baillèrent au dit messire Jehan Chandos, en signe de pocession, pour et ou nom du roy d’Engleterre notre sire. Lesquieux monseigneur Jehan Chandos les prinst et receut au nom que dessus, et empres ce, les dits comissaires du roy de France li baillerent la saisine et pocession, es noms que dessus, de la dite ville, en le mettant dedantz ycelle et par la tradicion et prinse du toroil de la porte, a plus grand signe de pocession.

Et ce fait, ledit monseigneur Jehan Chandos bailla les dites clieff en garde, pour et ou nom du roy d’Engleterre, notre sire, a maistre Estienne Vergereau davant dit ; lequieux li receut, ou nom que dessus et les prinst a garder pour et ou nom du roy, notre sire, jusques a tant que ledit monseigneur le lieutenant en eust aultrement ourdenne.

Et incontinent le dit monseigneur Jehan Chandos et sa dite compaignie, et les diz comissaires du roy de France vindrent au chasteau de la dite ville ; et illecques trouverent Guilleaumes de Marueilh, lieutenant de messire Perreau Courin, chevalier, chastelain du dit chastel, par le temps, et li comanderent, de par le roy de France, que il leur baillast les clieff du dit chastel affin de les bailler et delivrer le dit chastel audit messire Jehan Chandos, pour nom du roy d’Engleterre.

Lequiel Guilleaume de, Marueilh, lieutenant du dit chastellain, empres ce qu’il ot eu le dit comandement et oy la lecture des lettres et mandements du roy de France, faisantz aux faiz dessus ditz, bailla les clieff dessus dites as diz comissaires lesquieux les baillerent au dit lieutenant du roy d’Engleterre, notre sire, et le mistrent au dit chastel en li baillant la saysine et pocession realment et deffait, par le tradicion et atochement du toroil de la porte du dit chastel, pour et au nom de notre dit sire le roy d’Engleterre, liquieux la prist es nomps que dessus.

Lesquielles clieff le dit monseigneur le lieutenant bailla, ensembleement le garde et gouvernement dudit chastel, le segont jour d’octobre ensuient, pour et au nom du roy d’Engleterre, notre sire, a Jehan Harpadanne, lequiel les prinst et receut es noms que dessus, a cent livres tournois par an. Et pourra le dit Harpadanne, mettre ou dit chastel, tiel pourtier et tiel sergant comme il voulra et il sera a fere ; et pour ce pranra et aura leur gaiges et droys. Et lequiel Harpadanne fist le serement de garder bien et loyaulment le dit chastel, si comme par les lettres a li donnees sur ce, et par les lettres seelees de son seel, puet plus plainement apparoir et ainssi que par le registre ca arriere a ete escript.

Et celui segont jour de septembre, le dit monseigneur le lieutenant, en l’eglise Notre Dame de la dite ville, receut les serementz d’oubeissance, la fourme du quiel serement leur fust leue et expouse par messire Guilleume de Seris, des personnes dont les noms sont cy escriptz. Lesquieux firent les diz serementz ainssy et par la fourme et maniere que ceulx de Poitiers et les aultres dites villes livrées l’ont fait [60].

Premièrement : Estienne Vergereau. Guilleaume Lombard. Jehan Palardi. Jehan Ferron. Jehan Brandin. Pierre Poulaillier. Jehan Bonnet. Jehan Leynsne. Ylairet Dorin. Guilleaume Aydoyneau. Pierre Chemelier [61]. Jehan Boin. Jehan Legrant. Jehan Seynet. Guilleaume Eshaudi. Heliot du Sorbier. Jehan Francovs. Hanri Lombard. Aubertin Lombard. Guilleaume Rataud. Pierre Moreau. Guilleaume Leblant. Joffrion Rouaud. Guilleaume le Barbier. Guilleaume Boulhet [62]. Jehan Chevillier. Jehan Pain. Jehan Colin. Hugol Burreau. Nicolas Barbereau. Barthome Pissot. Jehan et Jehan Gautiers. Pierre Guoguet. Pierre Ferron. Jehan Xste Seigle. Jehan Mahot. Guilleaume Poroneau [63]. Jehan Çîaribaut. Jehan de Saint Ragaut. Jehan Berthome. Jehan Grugier. Lucas Agobil [64]. - Jehan Gahart. Simon le Mareschal. Pierre Moreau. Simon Moreau. Jehan de Chasteleraut. Guilleaume Bonet. Andre Bonin. Regnaut Souvestre [65]. Yvonetle Suyre. Tevenin Maillet. Guilleaume Dagin [66]. Guilleaume Thomas. Jehan Boudet. Jehan Masoer. Andreu Moreau. Jehan Cremillons. .Jehan Truyau. Jehan Juraye. Jehan de St. Paul. Jehan Laurens. Estiene de Lardiliere. Pierre Gasteau. Jehan Ferron. Pierre Daunay. Andreu le Barbier. Joffrey Galent. Jaquet Forestier. Guilleaume le Suyre. Pierre Baugis. Jehan Biguen. Yvonet Saumet. Clement Bouchont. Pierre Rouhault. Jehan Aymonet. Arnaud le Bleour. Simon Bonifface. Jehan Guicart. Jeffroy Galoys. Guillemet de Villenoue. Raolet le Suire. Guilleaume de St Jehan. Thomas Lemercier. Jehan Boudaut. Jehan Hoquetil. Jehan Bacherot. Guilleaume Pissot. Michel l’Auditor. Jehan Triat. Pierre le Cellier. Pierre Bereau. Pierre Guichard. Andreu Viguent. Pierre Jaurin. Jehan Monchart [67]. Pierre Vurgneau [68]. Pierre Rosseau. Regnaut le Peletier. Michelet le Brodeour. Jehan Picart. Jehan Bouchot le jene. Jehan Mercereau. Pierre Giraudin. Jehan Bouguerin. Jehan Dorbel. Jehan Thaveneau [69]. Guilleaume Gabaut. Jehan Jaubreteau. Thomas le Suire. Jehan Baonneau. Guilleaume Appassart. Jehan de la Petitere. Jehan de Vivone. Aymeri Giraudin. Colin Esbaudi. Heliot Coton. Jehan Canuser. Micheau des Exars. Pierre Trudo. Labbe. Michel Morissoneau. Gilet Gautier. Pierre du Colombier. Pierre Blanchart. Pierre Nau. Pierre Regnaut. Et plusieurs autres du comun de la dite ville firent le dit serement en levant les mains aux saintz euvangelis, vers l’autier.

Et illec receut plusieurs serementz de foiaulte, si comme est plus a plain contenu par my le livre des diz serementz.

Si fait a remembrer que comme frere Andrieu de Mont-Jehan, prieur de Frontenay l’Abatu, eust le garde et gouvernement du chastel ou fort du dit lieu de Frontenay, pour nom de messire Bouciquaut, le dit monseigneur Jehan Chandos, lieutenant dessus dit, li bailla pour nom de notre sire le roy d’Engleterre, le garde et gouvernement du dit fort ; lequiel frere Andrieu le prinst et receut pour et au nom de notre dit sire le roy d’Engleterre, a le garder souz sa main et a son plaisir et de messire le lieutenant ; et lequiel frere Andrieux promist et jura garder bien et loyaulment le dit fort, pour et au nom dessus dit, et le randre et delivrer au roy notre dit sire et nos seigneurs ses enfantz, le dit monseigneur Jehan Chandos ou aultres ses ministres, lieutenant ou l’un d’eulx, toutes foys qu’il en sera requis de par eulx ou l’un d’eulx et qu’il verra deu garent de ce fere.

 Marans. - 3 octobre 1361

Lendemain, jour tiers d’octobre, le dit monseigneur le lieutenant se departi du dit lieu de Fontenay et vint a Marant ; et feu la a heure de midy, et disna au chastel du dit lieu de
Marant. Et empres le disner, environ heure de vespres, le dit monseigneur le lieutenant requist, de par le roy d’Engleterre, notre sire, a Messire Guichard d’Angle, lequiel avoit le garde et gouvernement dudit chastel, et d’icelli estoit en saisine et pocession, et auxi de la dite ville de Marant, que il li feisist, pour et ou nom de notre dit sire, le roy d’Engleterre, serement tiel comme il devoit estre fait, a notre dit sire le roy, pour cause du dit chastel et de la dite ville.

Lequiel messire Guichard respondit qu’il n’estoit mie tenuz a faire le dit serement, pour ce qu’il n’estoit mie proprietaire dudit chastel ne n’y avoit aucun droit, pour aucun traicties et accors fays de nouvel entre messire Amaurri, seigneur de Craon, a cause de la fille de messire Regnaut de Precegny [70], laquielle devoit estre proprietaire dudit chastel et ville, d’une part, et le dit messire Guichard a cause de son filz, d’aultre.

Empres lesquielles choses, le dit monseigneur le lieutenant deffendi, de par le roy d’Engleterre, notre dit seigneur, au dit messire Guichard, comme avant la garde et gouvernement du dit chastel et ville, et en la présence des nobles hommes : messire Loys de Harecourt, vicomte de Chasteleraut, messire Richard Totesham, Huguet de Vivonne, Aymeri Helies et plusieurs aultres, que il ne baillast le dit chastel et ville en aultres mains que en la sienne, sur quans qu’il se peut menchfere vers le roy d’Engleterre, notre dit sire, jusques a tant qu’il li aparust dehuement que ycelluy ou ceulx qui de raison devront entrer en la foyaulte et hommage de notre dit sire, le roy y soient entres ou ayent fait, pour cause du dit chastel, leur devoir vers le roy notre sire, par serement de foyaute fait au dit monseigneur le lieutenant ou aultrement dehuement, et qu’il verra du garrent sur ce de le fere.

Ausquielles deffences feu respondu pour le dit messire Guichart, qu’il ne rendroit point le dit chastel aultrement que pour le manière susdite, et promist et jura le tenir et garder bien et loyaulment pour notre dit sire, le roy d’Engleterre , ainssy et jusques a tant que dessus est dit. Et par icelle maniere bailla le dit monseigneur le lieutenant audit messire Guichard, les diz chastel et ville en garde et gouvernement pour, et au nom de notre dit sire, le roy d’Engleterre. Liquieux messire Guichard les receut au nom que dessus et en le maniere dessusdite, et le promist et jura rendre, si comme dessus est dit.

Celuy jour et lieu, feurent baillies au dit messire Guichard, par monseigneur le lieutenant dessus dit, deux lettres desquelles une estoit adroyssent au seigneur de Marant et l’autre au commun de la ville, faisant mencion des serements, foys, et oubeissance dessus ditz.

 La Rochelle. - 4 octobre 1361

Et ce fait, le dit monseigneur le lieutenant se parti de Marant, lendomain, a heure de mie prime et vint a la Rochelle ; et illec trouva messire Richard de Staffort et les aultres du conceill du roy notre seigneur d’Engleterre, la venuz au devant de luy [71].

Illec ourdenna et establi le dit monseigneur le lieutenant, messire Richard Tottesham a le garde et guouvernement du chastel de la Rochelle, pour et ou nom de notre dit seigneur, le roy d’Engleterre, lequiel messire Richard le receut et se charga de la dite garde ez noms que-dessus, et fist le serement de bien et loiaulment garder le dit chastel au proffit de notre dit seigneur envers toute personne, aussi et par le manière qu’il est redige par escript ca arrierez.

Et auxi feu illecques establi, le dit jour, le dit messire Richard, seneschal de Xantonge et d’Engolesmoys ; et en icellui office feu institue par le dit monseigneur le lieutenant et fist le serement de bien et loyaulment garder les subgez des dites sennescalcies et leur faire droyture ainssi au pouvre comme au riche.

Et ensemblement feu ourdenne par le dit messire le lieutenant en sou conceillz, que le receveour de Xantonge pranra lettres d’iceulx qui ont fait les serementz de foiaulte, et auxi lettres de la recepcion du mandement que le roy leur a fait, de entrer en l’obeyssance et delivrer et rendre les villes et chasteaux au roy d’Engleterre, notre sire.

Et illec messire Guilleaume de Seris [72], maistre Mace d’Aiguechave, Pierre Bufet, Jehan Chauderier et Guilleaume Boulart [73], bourgeois de la Rochelle, aient souffisant pouvoir pour les habitantz de le dite ville, firent au dit monseigneur le lieutenant serement d’oubeissance pour eulx et pour les aultres habitantz de la dite ville.

 Surgères – 7 octobre 1361

Le jeudy, septeme jour d’octobre, le dit monseigneur Jehan Chandos se parti de la Rochelle et vint a cochier a Surgieres.

 St Jean d’Angély – 8 octobre 1361

Et dudit lieu de Surgieres, se parti le VIIIe jour du dit moys, et vint a St. Jehan d’Angeli.

Et envoia devant maistre Pierre Pigache, pour monstrer les chartres et lettres de la delivrance de la dite ville et du pais, liquieux les monstra et bailla au maire, bourgeoys et habitantz de la dite ville, pour avoir advis entre eulx, et auxi leur bailla la lettre a eulx adroyssee de par le roy de France, sur la délivrance de la dite ville et du chastel.

Et apres ce, arriva le dit monseigneur Jean Chandos a la dit ville, a la porte de Aunis ; en sa compagnie : messire Richard de Stadfort, le visconte de Rochechoart, le sire de Surgieres et pluseurs aultres.

Illec trouva messire Loys de Harecort, vicomte de Chasteleraut et messire Guicard d’Angle, comissaires de par le roy de France sur la delivrance du pais, et auxi trouva Jehan de Marteaux, maire de la dite ville, ouvec pluseurs aultres bourgeoys et habitants d’icelle.

Et après ce que les ditz comissaires du roy de France eurent fait le comandement du roy de France, par vertu de leur comission, au dit maire de estre oubeissantz et entiers en la subjection du roy d’Engleterre, notre sire ; et en signe de vraye subjection et oubeissance, il baillast les clieff de la dite ville au dit messire Jehan Chandos, lieutenant de notre dit sire le roy d’Engleterre, pour et au nom de.li, le dit maire, empres le dit chartre et les aultres lettres visitees et eu advis dessus, obeissentz a leur comandement, selont la tenour des dites lettres, bailla les dites clieff au dit monseigneur le lieutenant, en luy baillant et délivrant, par le comandement des diz comissaires, la pocession et saisine realment et deffait de la dite ville, pour et au nom du roy d’Engleterre, notre dit sire, de ses hoirs et successeurs, par la tradicion des dites cleff, par l’entree de la dite ville et par la prise des toroils de la dite porte.

Et empres ce que le dit monseigneur Jehan Chandos, lieutenant dessus dit, eut prins et apprehende la saisine et pocession, comme dit est, de la dite ville, pour et ou nom de notre dit sire le roy d’Engleterre, bailla au dit maire les dites clieff en garde pour le roy d’Engleterre, notre dit sire jusques a lendemain. Lequiel maire les prinst et receut au nom que dessus.

Et d’ilec le dit monseigneur Jehan Chandos ala droit au chastel de St Jehan ; ensemble et les dis commissaires et ouvec eulx la compaignie dessus dite. Et illecques estoient : Pierre de l’Espine et Bertet de Sainte Herbe, lieutenants de Tassart de la Venue, chastellain du dit chastel, aux quieux les diz comissaires firent commandement, de par le roy de France, qu’il lui baillassent les clieff du dit chastel, affin de les bailler au dit monseigneur le lieutenant du roy d’Engleterre, notre sire. Lesquieux lieutenantz du dit Tassart baillerent les clieff du dit chastel as diz comissaires.

Lesquieux comissaires baillerent presentement les dites clieff et la pocession du dit chastel audit monseigneur le lieutenant, pour et ou nom du roy d’Engleterre, notre sire, liquieu les prinst et accepta, pour et au nom que dessus, en signe de bonne et vraye pocession, pour le roy notre sire d’Engleterre, nos seigneurs ses enfantz, leurs hoirs et successours. Et encontinant en icelle pocession, entra au dit chastel, en prenant aux mains le toroil de la porte, et entra au donjon et fist les autres choses et solempnites qui y appartenent a fere.

Et ce fait, le dit monseigneur le lieutenant de notre dit sire, le roy d’Engleterre, bailla les dites clieff et la garde du dit chastel aus par dessus lieutenantz du dit Tassart, pour et ou nom de notre dit sire, le roy d’Engleterre, jusques a lendomain.

Et empres ce, le dit monseigneur le lieutenant fist fere un cri, de par le roy d’Engleterre, notre sire, en la dite ville, que, tous feussent lendomain a l’ostel des freres precheurs, dedamtz heure de prime, pour davant luy en la maniere que les aultres villes a este fait etc.

Lendomain, IXe jour d’octobre, en dit hostel des freres, en la presence de monseigneur le lieutenant, de messire Richard de Stadford, messire Loys de Harecort et de messire Guichard d’Angle, feurent : messire Guy l’Archivesquez, seigneur de Tailleborg [74], et messire Loys visconte de Rochechouart, seigneur de Taunay Charente [75]. Lesquieux firent requeste audit messire le lieutenant de leur faire delivrer les dits- lieux de Tailleborg et de Taunay, les quiels estoient tenuz et occupes pour nom du sire de Campene et par messire Pierre de Landwas, et par le paix les devoient estre randus et delivres. Et ensembleement le maire et habitantz de St. Jehan requeroyent que les ditz lieux feussent voydies pour la paix et transquilite du pais, avant qu’il feissent le serement d’obeyssance, et que ainssi devoit estre fait pour la paix ; sur laquelle chose leur fut acourde par monseigneur le lieutenant, les dits lieux estre delivres aus diz seigneurs d’iceulx, dedamtz la feste de tous saintz ; et ilec manda le dit monseigneur le lieutenant, le sire de Campene [76] et les cappitenes des ditz lieux deTailleborg et de Taunay, pour leur parler sur la délivrance des ditz lieux.

Et receut les serements d’oubeyssance du maire et eschevins de la dite ville de St. Jehan et des aultres de la dite ville, dont les noms s’ensuient, et le firent en la fourme et maniere qu’il est escript devant : Jehan Marteaux, maire. Idem, en son prive nom. Jehan Rollie. Pierre Rollie. Bernard de Marteaux. Jehan Millau. Bernard Villate. Pierre de Sidueil. Jehan Tronquiere. Guilleaume Rollie. Pierre Morusson. Andreu Costelier. Jehan Gaillard. Phëlipot Pherron. Arnaut de Mahon. Ambroys de Matas. Jehan Hulin. Guilleaume Botteville. Jehan Lelievre. Gyraud Germain. Colin Mausset. Michel Faure. Robin Pierre. Jehan Baudor. Jehan Grant. Guilleaume Fredin. Heliot Chevalier. Jehan Costantin. Jehan Chevalier. Heliot Chotard. Joffrion Michel. Colin Texier. Pierre Boutaud. Pierre Porchier. Guilleaume Giraud. Yvonet Meyne. Guilleaume Doigne. Robinet le Maire. Johanneau Dosse. Regnaud de Piereuf. Jehan de la Porte. Jehan Bauvet. Guilleaume Seguin. Guilleaume Bouvet. Robbert Abenz. Guilleaume le Claveurier. Arnaud Alaite de Lart. Raolin son frere. Pierre Souchet. Hugues Bidaut. Guilleaume de la Porte. Colin Malgendre. Jehan Gugie. Jehan Amaubin. Pierre Lemosin. Jehan de Labrade. Jehan de Boveresse. Pierre Baudin. Pierre Babaut. Guilleaume de Roillat. Thomas Regnaut. Bertrand Moynnard. Robin Vollain. Meirot le Masson. Jehan Roille. Jehan de Bassat. Jehan de la Porte. Jehan de Virez. Jehan Morin. Pierre Vitardier. Arnaud Vitardier. Jehan de Maire. Galonnat. Jehan Bernet. Matheot de Tournay. Messire Martin Gilebert. Jehan Dore. Jehan du Four, Itier Recubreour. Jehan de Rems. Pierre Aloes. Pierre Roy. Jehan Bat Javelle. Jehan Conart. Bertrand Biset. Jehan Coreau. Jehan Ylayret. Guilleaume Martin. Jehan Bonin. Guillot Roy. Clemens de Crest. Jehan Basin. Pierre Olier. Robbert Roux. Guilleaume Raoul. Jehan Oudun. Pierre Penetier. Pierre Micheau. Robert Moraut. Jehan Guy. Guilleaume Maurin. Guion Joceline. Guilleaume Chauveau. Guillot de la Coste. Pierre Arnaud. Pierre Achard. Arnaud Faure. Jehan Clereaut. Alain Legoux. Giraud de Caumont.
Guilleaume Baquier. Jehan Bessin. Raoul Jucglar. Tevenot Roux. Pierre Plumagier. Pierre Barie. Guilleaume Huroys. Jehan Bassot. Guilleaume Bony. Jehan Ranoul. Jehan Gilibert. Guilleaume Ranoul. Jehan Haureau.

Le dit jour feu institue et stabli Jeffren Michel, prevost de la dite ville.

Le Xe jour d’octobre, messire Loys de Harecort, vicomte de Chasteleraut, fut retenu du conceilh du roy notre sire.

Celui jour, monseigneur lieutenant bailla a messire Guichart d’Angle, le chastel de Rochefort sur Charente, pour et au nom du roy d’Engleterre, notre sire ; liquieux messire Guichart le prinst, es nom que dessus, et jura de le garder bien et loiaulment, au profflt du roy notre sire, de messeigneurs ses enfants, de leurs hoirs et successours, contre toutes personnes qui pouvent vivre et mourir, et le rendre et delivrer a notre dit sieur ou a ses deputes, toutes foys qu’il en sera somes et requis de par eulx et qu’il verra deu garent de ce fere.

Si fait a remembrer que ledit monseigneur le lieutenant fist bailler a messire Guillaume Farle, connestable de Bourdeaulx, par mestre Pierre Pigache, les lettres qui s’ensuient.

C’est assavoir la chartre du roy de France, en las de soye et en sire vert, de la delivrance et transport d’Agen et du pais d’Agenoys [77].

Item unne samblable chartre, pour la delivrance et transport de Rodoys et du pays de Rouergue.

Item unne samblable chartre, pour la delivrance et transport de Tarbe et de Bigorre [78].

Item unne samblable chartre, pour la delivrance et transport du pays de Gaure.

Item XXIII lettres patentes adroyssantes a pluseurs seigneurs du pais d’Agenoys et XVI lettres clauses.

Item XVII lettres patentes adroyssantes a pluseurs seigneurs du pais de Rouergue et XVI lettres clauses.

Item XVII lettres patentes adroyssantes az seigneurs du pais de Bigorre et XV lettres clauses.

Item XVII lettres patentes adroyssantes az seigneurs du pais de Gaure et XVI lettres clauses.

 Saintes – 11 octobre 1361

Le XIe jour d’octobre, le dit monseigneur le lieutenant se parti de la dite ville de Saint Jehan, a heure de prime, en alant a Xaintes et envoia devant maistre Pierre Pigache pour leur monstrer la chartre et aultres lettres adroyssantes au cappitene, evesque [79] et aultres geans d’eglise, bourgeoys, conseillers et universite de la ville de Xaintes, liquieux les leur monstra et bailla, et eurent avis ensemble sur les dites lettres.

Et environ heure de none, le dit monseigneur le lieutenant arriva a la dite ville devers le pont de Martible ; et ilec estoient messire Loys de Harecourt et messire Guicard d’Angle, comissaires de par le roy de France, sur la delivrance de la dite ville ; et aveceulx le dit cappitenne delà dite ville, le maistre d’ostel et pluseurs autres bourgoys et habitantz d’icelle, ausquieux les dits comissaires commanderent, de par le roy de France, que il feissent au dit monseigneur le lieutenant, pour et ou nom du roy d’Engletetre, notre sire, les serementz d’oubeissance et aultres reverences et subjections qu’ils avoient . acostume a fere, avant ces heures, au roy de France ; ainsi comme par la paix, il le devoyent fere, en li baillant les clieff et la pocession de la dite ville.

Empres lequiel commandement, les ditz consulz et habitantz de la dite ville, de leur bonne volunte, baillerent la pocession et saisine de la dite ville, en li baillant les clieff d’icelle et le metant en icelle, parmy le dit pont, en signe de vraye pocession au dit monseigneur le lieutenant ; li quieux les prinst et accepta pour le roy d’Engleterre, notre sire. Et incontinant bailla les dites clieff a messire Jehan de Boursy, cappitenne dessus dit de la dite ville, a les garder et retenir pour et ou nom du roy d’Engleterre, notre sire, jusques a tant que aultrement en feust ourdenne ; liquieux les prinst et receut es noms que dessus, et promist et jura les randre audit monseigneur le lieutenant, a sa requeste, et si tost qu’il en sera requis.

Et empres ce, le dit messire Jehan de Boursy feu establi garde et gouverneur du pont de la ville de Xaintes, pour le roy d’Engleterre, notre sire et au plaisir de li, aux gaiges, proffiz et emolumentz acoustumez entierement, en temps de bonne paix ; et a fait le serement accoustume et ourdenne en tiel cas, si comme par ses lettres seellees de son propre seel peut apparoir ; et doit avoir huit compaignons avec lui pour le garde dessusdite, a gaiges de XII deniers tournois par jour chacun d’eulx, qui seront payes par le receveour du pais de Xantonge, des deniers de la recepte.

Et ce fait, ledit monseigneur lieutenant fist fere un cri general, de par le roy d’Engleterre, notre sire, et de par le dit messire Jehan Chandos, son lieutenant, que touz feussent lendomain au mostier de St. Pierre, en la manière des aultres criz.

Icelui jour, XIIe d’octobre, au dit mostier de Saint Pierre, le dit monseigneur le lieutenant receut les serementz d’obeissance des personnes de la dite ville dont les nomz ensuient :
Maistre Costans Chauderier. Maistre Richard de la Garde. Maistre Helies de la Garde. Mire Guilleaume de Loupsaut. Maillot de Mery. Arnaud Chebre. Guilleaume Collier. Leonard Lemosin. Arnaud Coquat. Messire Pierre Guichart. Guilleaume Balengier. Pierre Beroard. Colin de Roete. Guilleaume le Selier. Pierre du Pion. Jehan de Vouvent. Messire Pierre de la Lande. Simon Giraut. Pey le Barbier. Messire Pierre Vivian. Messire Guillem Guibort. Jehan Bernardin. Jehan Mathe. Jehan de Lolive. Pierre Foucaut. Estienne Vigier. Colart de Mondidier. Pierre Lemosin. Colin Broten. Heliot Limosin. Messire Heliot Champion. Richard Dauteville. Guilleaume Dismer. Pierre Boutard. Heliot de la Sausaye. Pierre Bourrille. Pierre Raoul. Guilleaume Bouver. Heliot Roux. Colinet Mathe. Jehan Tornart. Heliot le Xantongier. Perrotin Gadeffroy. Guilleaume Lebirer. Jehan Faure. Heliot Bidaut. Mundin de la Fons. Robbert Querot. Naudon de Rochechoard. Jehan Chabasse. Jehan le Saybe. Jehan Brudon. Pierre Barthome. Guilleaume le Faure, Aymeri Chevrier. Guilleaume Puet. Michel Poussaut. Naudin Nautier. Arnaud Mercier. Jehan le Choux. Pierre Micheau. Huguet Savi. Pierre Ranoul. Messire Pierre Audoin. Arnaud Ogier. Guilleaume Eschifart. Jehan Rogier. Giraut Helies. Robbert le Mareschal. Heliot Espinart. Phelipot de Longemel. Pierre Alard. Pierre Menaud. Pierre de Ste Columbe. Arnaud Faure. Nicolas de la Peuche. Jehan Goupil. Jehan Prevost. Bertram de la Duc. Naudin Lebat Pierre Saubert. Pierre Paillier. Thomas Vigier. Bertram Germenac. Guillaume Bideau. Jehan Estray. Pierre Sarcleau. Guilleaume Mauvoir. Guilleaume Pontebin. Jehan de la Porte. Naudin de Tuat. Penet d’Arlande. Guilleaume de Jart. Messire Guy de Laval. Messire Gilbert Fouques. Messire Jehan Paretil. Messire Thomas Sauve. Messire Iter Foucaut. Messire Jehan Barail. Messire Raymond Moleret. Messire Helies Joffroy. Messire Raoul Peyronin. Messire Guilleaume de Peyrat. Messire P. prieur de St Eutrope. Le prieur d’Espaigne. Messire Guilleaume Vivian. Messire Jehan de Puy Cornu. Messire Joenserent. Messire Pierre du Duil. Messire Guy de Caours. Messire Arnaud. Messire Gombaud de Voconat. Messire Foucaut d’Archiac. Guilleaume Martin. Arnaud Bernardin. Naudin Tulaye. Naudin Renart. Pierre Auvalle. Tassin Bastit. Heliot Chabot. Mathe Beuff. Raulin, patrien d’Archiac.

Et ilecques receut plusieurs serementz de foiaute, lesquieux sont escripts au livre des dits serementz, en la fin de cest livre.

 Cognac - 14 octobre 1361

Le XIIIIe jour d’octobre, le dit monseigneur le lieutenant parti de la dite ville de Xaintes et vint a Coignac ; et illecques receut plusieurs serementz de foiaute, si comme appert par le livre des ditz serementz, et aussi receut serementz d’obéissance de messire Grimoart de Fayole, chevalier , de maistre Symel de Pontz, fezicien, et de pluseurs aultres.

 Angoulême – 16 octobre 1361

Le XVIe jour d’octobre, le dit monseigneur le lieutenant parti du dit lieu de Coignac en venent a Engolesme.

Et envoya davant, a la dite ville d’Engolesme, maistre Pierre Pigache avec les lettres faisantz a la delivrance et rendance de la dite ville. Lesquielles lettres, tant la charte comme aultres, le dit maistre Pierre leut et bailla aus consuls d’icelle, presentz pluseurs des aultres habitantz d’icelle ville, tant clergies, nobles, bourgeoys comme aultres ; entre lesquieux consuls estoit principalement le doyen de ladite ville ; liquieu prinst et receut les lettres davant dites ; et eurent advis et conceilh entre eulx sur icelles.

Et a heure de soleilh couchant, le dit monseigneur le lieutenant vint davant la dite ville, a la porte de St Pierre ; en sa compaignie : messire Richard Totesham et plusieurs aultres chevaliers et escuiers.

Illec trouva messire Loys de Harecort, vicomte de Chastelleraut et messire Guicard d’Angle, comissaires de par le roy de France, le dit doyen, les consulz et bourgeoys et pluseurs autres de la ville.

Et empres le dit comandement fayt par les ditz commissai­res du roy de France, aux ditz doyen, consulz et bourgeoys, de rendre et delivrer la dite ville et de fere oubeyssance audit monseigneur le lieutenant par nom du roy d’Engleterre, notre dit sire, et empres les dites lettres visitees et le pouvoir des ditz comissaires leu en la presence de touz, feurent bail­lees les clieff des portez de la dite ville aus diz comissaires ; lesquieux les baillerent au dit monseigneur le lieutenant, en li baillant la saysine et pocession d’icelle ville, pour et ou nom du roy d’Engleterre, notre sire, par le consentement des geans de la dite ville.

Lesquieux, empres ces choses, firent pluseurs supplications et requestes au dit monseigneur le lieutenant, tant sur la confirmacion de leurs priviletges, franchises et libertes que aultres ; lesquielles monseigneur le lieutenant leur octroya en tant comme il le pouyoit et devoit faire par le tractie de la paix.

Et ce fait, le dit monseigneur le lieutenant, en prenant et acceptant pour le roy d’Engleterre, notre dit sire, la pocession et saisine de la dite ville, intra en ycelle, en prenient aux mains les toroilz des portes, a plus grant signe et fermeté de pocession.

Et lendemain fît fere le cri par la ville, de par le roy notre sire, ainssi que es aultres villes a este fayct, que tous feussent au mostier de St Pierre.

Et entretant, le dit monseigneur le lieutenant ala aux chastels de la dite ville, en sa compaignie, le captal de Buch et plu­seurs aultres, et d’iceux prinst et receut la saisine et pocession, es noms que dessus, et entra dedans y ceulx et les visita.

Lesquielles choses faites, le dit monseigneur le lieutenant vint au dit mostier de saint Pierre et receut pluseurs serementz de foiaute, si comme apperra au livre des dis serementz, et auxi de obeissance des personnes dont les noms ensuient :
Huguet Tison. Jehan Tiredos. Aymar de Congen. Arnaud Tiredos. Guilleaume de Loubert. Arnaud Meignen. Michel Negier. Aymeri Bourgeoys. Itier Alemant. Pierre Aymar. Guilleaume de Vauguerte. Maudin de Vesage. Jehan de Pergrin. Guilleaume de St Just. Regnaud de Lesage. Jehan Essegat. Guilleaume Gurint. Jehan de Bar. Jehan Teynturer. Thomas Coyaut. Raymond de la Vaussele. Henri le Platier. Raymond Prevost. Giraut Rosset. Pierre Negiret. Heliot Aredos. Pierre de Grese. Jehan Taillie. Guilleaume Desmer. Seguin Garin. Guilleaume Chabiou. Guilleaume de la Croyx. Jehan Cloystre. Huguet de l’Epine. Pierre Meynard. Thomas Boytet. Heliot Digont. Giraut Mouneer. Alan Duguen. Pasquant Faure. Pierre Choidi. Pierre Sauvatge. Guilleaume Fontant. Guilleaume Batailler. Huguet Compaing. Itier le Faure. Jehan le Mercier. Helies Potronel. Jordan Pelisson. Heliot de Chadot. Pierre de la Loyre. Heliot Penisson. Aymar Faure, escuier. Pierre de la Grange. Meynard de Maigne. Jehan Gombaud. Pierre Cosin. Bertrand Aruol. Messire Seguin de la Verge, chevalier. Messire Helies Deusein, chevalier. Messire Joffroy Roux, chev. Messire Hugues de Cherment. Pierre de Thilles. Seguin Prevost. L’abbe de Vassac. L’abbe de Nantueil. Vidant de Rochaurant. Jehan Charpentier. Le sire de Cherment. Guilleaume de Sauveville. Jehan de Noiers.

Et ilec feu retenu le doien d’Engolesme du conseilh du roy notre sire et feu commis au sieur de la Roche et au dit doyen, conceilleurs du roy, recevoir les serementz de foyautes et d’obeissance des parties d’Engolesmoys et du ressort, et les rappourter devant monseigneur le lieutenant ou devers le seneschal.

Le XXIe jour du dit moys, ou grant chastel d’Engolesme, messire Raymond de Maruil, chevalier, fist serement d’oubeissance et bailla et mist le chastel de Villeboy, qu’il tenoit davant, a la main du roy notre sire, comme soverein, ouvec les appartenances du dit chastel, sans préjudice d’ascuns droyz qu’il se disoit avoir au dit chastel devant ces heures.

Et empres ce, le dit monseigneur le lieutenant bailla au dit messire Raymond, le garde et gouvernement dudit chastel et appartenences, soubz la main du roy, notre sire et pour nom de luy, lequiel messire Raymond le prinst et accepta, es noms que dessus, en soy soumetant du droit qu’il se dit avoir au dit chastel et appertenances, en l’ordenance et sentence final du roy notre sire, de monseigneur le prince et de leur comissaires, et promist et jura, en le forme acostume et ordenne sur ce, tenir et garder le dit chastel et le rendre toutes foys qu’il en sera requis de par le roy d’Engleterre, notre sire, et qu’il vera dehu et convenable garent de ce fere.

 Touvre ? - 22 octobre 1361

Le XXIIe jour du dit moys, le dit monseigneur le lieutenant ala au chastel de Toure et d’iceli print et receut la saisine et pocession realment et deffait, pour nom du roy notre sire, et intra dedamtz et fistz les solempnites et aultres choses qui appartenent a fere.

Et illec establit Helionet Servieau, chastellain et garde du dit chastel, pour le roy d’Engleterre, notre sire, aux gaiges, proffitz et emolumentz acoustumes, au plaisir du roy notre sire, liquieu fist les serementz acoustumes a faire en tel cas.

Bouteville.

Celui jour , monseigneur Aymeri, seigneur de la Rochefocaut, rendit et delivra au dit messire Jehan Chandos, pour nom du roy d’Engleterre, notre sire , le chastel de Bouteville par figure, en le suppliant que si ne li tornast a prejudice d’ascuns droit quil reclamoit au dit chastel et appartenances, par don du roy de France ; laquielle chose le dit monseigneur le lieutenant li octroia, sauf ensembleement le droit du roy notre sire, et prinst et receut la pocession du dit chastel, es noms que dessus, et des appertenences d’iceli.

 Verteuil – Ruffec - 25 octobre 1361

Le XXVe jour du dit mois d’octobre , le dit monseigneur le lieutenant se parti de la dite cite d’Engolesme, en venant pour la délivrance deu lieu de Verteuil, que tenait Peyran du Sault, et vint a cocher à Roffiec ; en sa compaignie : le captal de Buch, monseigneur Loys de Harecort, vicomte de Chastelerault, le vicomte de la Rochefocaut, messire Guicard d’Angle, et pluseurs aultres chevaliers et escuiers.

Et ilec vint au dit monseigneur le lieutenant, a son mandement, Bernard du Sault, frere du dit Peyran ; si le fist detenir en prison, ou chastel de Roffiec, pour ce que son dit frere et li ne voloyent oubeir au dit monseigneur le lieutenant, sur la delivrance du dit lieu.
Et atendi ilec le dit monseigneur le lieutenant, le XXVIIe et XXVIIIe jours, pour la dite delivrance.

 Verteuil – 28 octobre 1361

Et de XXVIIIe jour dudit moys, monseigneur le lieutenant en la compaignie dessus dite, ala au chastel de Verteuil et ilec fist mesner le dit Bernard davant le dit chastel ; et illec le comanda, de par le roy d’Engleterre, notre sire, si quant qu’il se pouvoit mensfere envers luy, qu’il fist delivrer le dit chastel et qu’il le deist a son frere , qui estoit dedans, ou le li monstrast par ascuns signes coument il le fist fere wider ; et ilec feurent en atendant le dit Peyran, aces longuement.

Et a la parfin, quand le dit Peyran vit le dit Bernard son frere en peril, ouquel le dit monseigneur le lieutenant le avoit mis de perdre la teste, si vint en obedience vers le dit monseigneur le lieutenant, et promist a li qu’il rendroit et delivreroit le dit chastel.

Et en poy d’eure empres, le dit Peyran apporta les clieff du dit chastel et les bailla au dit monseigneur le lieutenant, liquieux les prist et les bailla, ouvec le garde du dit chastel, au captal de Buch, jusques a tant que aultrement en feust ourdenne.

Et en signe de ses choses, laissa au dit lieu maistre Pierre Pigache, qui demoura la nuit au dit chastel, en grant paour.

Et lendomaing fust baille et delivre le dit chastel aus enfans du seigneur d’iceluy et le dit Peyran mis hors d’iceluy.

Si fait a remembrer que, en atendant la delivrance du dit lieu, a Roffiet, le dit monseigneur le lieutenant receut plusieurs sermentz d’obeyssance des persones dont les noms en, suient : Messire Guy Charbonel, chevalier. Jehan du Breuil. Guilleaume de Martrueil. Guiot du Herbergement. Jehan Gay. Messire Gurraud .de Laye, arceprestre d’Amberac. Raymont le Gaut. Messire Guy de la Roche. Messire Aymeri Vegier. Aymeri de la Roche. Jehan de Monterambert. Pierre le Rechinevoysin.

Et receut plusieurs serementz de foiaute qui sont au livre des ditz serementz.

 Melle – 28 octobre 1361

Et celuy jour, le dit monseigneur le lieutenant se parti du dit lieu de Roffiet et vint a coucher a Melle, ou l’on compte VII lieues [80].

 Niort – 29 octobre 1361

Le XXIXe jour du dit moys, se parti du dit lieu de Melle, et vint coucher a Niort, ou l’on compte V lieues, et ilec receut les serementz d’obeissance des personnes dont les nomps ensuient : L’abbe de Saint Legaire, messire Hugues de Surgeres, chevalier, Hugues de Vivone, escuier [81], Jehan Prevost, escuier [82].

Et auxi receut plusieurs serementz de foyaute, qui sont escripts au livre des ditz rerementz.

 Parthenay – 31 octobre 1361

Le darrain jour du dit moys d’octobre , le dit monseigneur le lieutenant se parti du dit lieu de Niort et vint a coucher a Partenay ou l’on compte VII lieues ; et feu la, a heure de souleilh couchant.

Et lendomain , premier jour de novembre, et jour de tous saintz, entre prime et tierce, en la chapelle du chastel de Partenay, feu ledit monseigneur le lieutenant, et en sa compaignie : messire Loys de Harcort, messire Bouciquaut marechal de France et messire Guichart d’Angle, commissaires de par le roy de France, sur la delivrance des pais, qui par la paix devoient estre rendus et delivres au roy d’Engleterre, notre sire. Et auxi etoit illec monseigneur Aymeri d’Argenton, seigneur de Hérisson [83], lequieux estoit procureour du sire de Partenay, qui estoit alles en voyage de oultra mer, lequieu monseigneur Aymeri avoit pouvoir de fere foys et homages et serementz de foyaute pour le dit sire de Partenay et totes aultres choses qui, pour le dit sire de Partenay, estoient necessaires estre fetes en son absence, si comme apparut illec, par lettre scellee du seel du dit seigneur de Partenay.

Et fist exhiber et presenter le dit monseigneur le lieutenant au dit procureour, unne lettre pendent et unne clause, seellees du seel du roy de France, adroissantes au dit sire de Parthenay. Et ilec feurent lues les dites lettres.

Lequiel procureour, empres la recepcion des dites lettres et empres ce que les ditz comissaires du roy de France li eurent fait comandement de entrer, comme procureour du dit sire de Partenay, en la subjection et oubeissance du roy d’Engleterre, notre sire, et de fere serement d’obeissance au dit monseigneur le lieutenant, pour nom du roy d’Engleterre, notre dit seigneur, requist aux par dessus delay de avoir avis et conseilh ; lesquiels le lui ouctroyerent et se departirent de la dite chapelle.

Et ilec, a la dite chapelle, furent a conceilh le dit procureour, madama Jeanne de Matafelon dama de Partenay, Jehan Oiart et tout le conceilh du dit sire de Partenay, pour avoir avis ensemble sur les dites choses.

Et empres poy de temps, vindrent les ditz comissaires au dit monseigneur le lieutenant et le prierent qu’il li pleust aler a la dite chapelle ou l’on vendroit de vers li pour li dire la reponze des diz procureour et conceilh du dit sire de Partenay.

Lesquielles chosas oyes, le dit monseigneur le lieutenant, sans plus atendre, ala a ladite chapelle pour oir la responce.

Et li venu, en avant que ascune responce feust fecte, Jehan Oiart, conseillier et seneschal du dit sire de Partenay, fist pluseurs requestes au dit monseigneur le lieutenant, sur la confirmacion de pluseurs graces et ouctroys faitz de pieca, par le roy de France et ses predecesseurs, tant des troys homages des terres de Partenay, Vouvent et Mayrevent, qui furent mis a un, que de certeins ressortz qui soloyent venir de Vouvent et Mayrevent, a Fontenay le comte, qui feurent remis a Saint Maixent ; et de tenir et fere tenir le dit sire de Partenay, sa terre et ses subgiez, es franchises et libertes esquielles il ont acostume estre tenus, et pluseurs aultres requestes.

Ausquielles requestes feu respondu par le dit monseigneur le lieutenant que, par le tractie et accord de la paix d’entre les roys nos seigneurs, estoyt acorde que le pais de Poitou et les subgiez d’icelui, seront tenus es franchises et libertes, comme ilz avoient acoustume, et ainssi selont le dit acord le leur ouctroya.

Et ce fait, le dit procureour, par le comandement des diz commissaires et du concentement de la dite Dame de Partenay, de monseigneur Loys de Harecort, oncle et conceiller du dit sire de Partenay, et aussy par le concentement de la plus grant et seine partie des bourgeois et aultres habitantz de la dite ville, ace assemble, fist serement de foyaute, es noms que dessus, au dit monseigneur le lieutenant, sur le missel de la dite chapelle et en icelle ; auquel monseigneur le lieutenant le receut pour et ou nom du roy d’Engleterre, notre dit sire, sauve son droit et tout aultre, et li feust enjoint qu’il paiast le devoir dehu pour causa du dit homage et baillast son fie par escript, dedans le temps que la costume du pais donne, et que le Roy ou aultres ayans pouvoir de recevoir l’omage, venu aus dites parties, il venist fere son homage.

 Thouars – 2 novembre 1361

Le IIe jour de nouvembre, le dit monseigneur le lieutenant se parti du dit lieu de Partenay et vint a Thoars ; en sa compaignie messire Loys de Harecort, messire Bouciquaut, marechal de France et messire Guicard d’Engle, messire Aymeri d’Argenton et pluseurs aultres, ou l’on compte VI lieues.

Et landomain, tiers jours du dit moys, le dit monseigneur le lieutenant vint, a la compaignie dessus dicte et plusieurs aultres, au chastel du dit lieu de Thoars.

Et illec trouva madama Ysaveau d’Avautgour, vicomtesse de Thoars [84] et Simon de Thoars, comte de Dreux [85], et fiz du vicomte de Thoars ; lesquieux vicomtesse de Thoars et Simon avoient le gouvernement dudit vicomtie et di vicomte, si comme apparut par certennes chartres et aultres lettres, tant en las de soie et cere vert comme aultres, par lesquielles avoient pouvoir de fere houmage, serementz de foiaute et toutes aultres chosas que le dit vicomte peust fere [86].

Ausquieux vicomtesse et Simon, les comissaires pour le roy de France firent comandement, de par le roy de France, que il entrassent, es nompsque dessus, en la subjeccion et obeissance du roy d’Engleterre et qu’il feissent le serement de foiaute et aultres oubeissances et reverences qu’il estoyent tenuz et fesoient au roy de France, et comme mande estoit au dit vicomte, par lettres du roy de France, patentes et clauses, et baillees aux par dessus vicomtesse et Simon, par maistre Pierre Pigache.

Empres lequiel comandement furent faites au dit monseigneur le lieutenant plusieurs requestes, de par les par dessus diz vicomtesse et Simon, tant de tenir les terres et subgies du dit vicomtie en leurs franchises et libertes que de confermer plusieurs privileges et grace qu’il disoit avoir, et fere delivrer les lieux occupes es dites parties et pluseurs aultres requestes.

Ausquielles feu repondu par le dit monseigneur le lieutenant, que des dites requestes, il ne leur devoit tenir parole ne fere octroy, jusques a tant qu’ils fussent en la subjection et oubeissance du roy d’Engleterre, notre sire, et qu’il en eussent fait le serement et aultres choses qu’il estoient tenus par la paix, et comme mande est par le roy de France.

Et adonc, la dite vicomtesse et le dit Simon firent, es noms et comme aiens le dit gouvernement, le dit serement de foiaute au dit monseigneur le lieutenant, pour et au nom du roy d’Engleterre, notre sire, sur les saintz de Dieu, touche le livre ; lesquieux monseigneur le lieutenant receut au dit serement, sauf le droit du roy, notre sire, et tout aultre, et leur feu enjoint du fie et du devoir, comme au procureur de Parthenay, et de la faccion de l’omage.

Et ce fait, ledit monseigneur le lieutenant fist responce aux dites requestes, que voluntiers leur confirmeroit leurs privileges desquiels apperra, et qu’il tiendroit et feroit tenir la terre et les hommes du dit vicomte, en leurs franchises et libertes , en tant comme il pouvoit et devoit selont la paix.

 Montreuil-Bellay – Saumur – 6 novembre 1361

Le VIe jour du dit moys, se parti du dit lieu de Thoars et vint a disner a Mosteroll Verlay.

Et d’ilec vint a coucher a Saumur..

Si fait a remembrer la causa, pourquoy monseigneur le lieutenant ala a Saumur et a Sable d’ilec.

C’est assavoir pour ce que, quant il feu a Thoars, la feu messire Aymeri de Argenton, lieutenant de monseigneur le duc d’Anjou, et messire Jehan de Seyntre, seneschal d’Anjou, qui signifiierent au dit monseigneur le lieutenant, que Jacques Plantin avoit prins la tour de Pillemil [87] et faisoit guerre au pais d’Anjou et a pluseurs aultres, et auxi grans compaignies de gens, qui estoient a Treves [88] et Acrivant preis de Saumur, ou fesoient guerre ou dit pais.

Et le requistrent, pour le dit monseigneur d’Anjou, a grant instance, que il feist vuider icelles geans, mesmement comme durant les guerres, il eussent este et encore se pourtoient du parti du roi d’Engleterre, notre sire, et qu’il fist tenir fermement la paix, ainssi comme entre les roys, nos sires, estoyt promis et jure. Et la estoit presentz le marechal Bouciquaut qui ensemhlëment s’en requeroit de par le roy de France ; et en oultra firent assavoir et distrent plainement au dit monseigneur le lieutenant que, s’il ne se transportoit en en celles parties, pour fere vuider les dites compaignies, certennement il s’en pourrait ensuir grant perde et retardement de sa charge et de l’execution du tractie de la paix.

Et en oltra, li dist le dit mareschal que certennement, s’il n’aloit la, il ne yroit plus en sa compaignie, jusques a tant que aucun remede fust mis es dites chosas, et que trop dure chose seroit a li, pour le roy de France et a tout le pais, aler délivrer ou roy d’Engleterre, notre sire, les pais qui, par la paix, li devoient estre bailles, et voir et leysser leur pais pillier et gaster davant leurs yeux.

Lequel monseigneur le lieutenant, veu que, sans le dit mareschal, il ne pourroit fere son esploit ne venir a son entente, mesmement qu’il n’avoit ne pouvoit avoir nul aultre commissaire pour le roy de France, ala la, pour la cause dessus dite.

Et demourra au dit lieu de Saumurt pour traicter et parler aux diz compaignons de Tireves et de Acrivant, pour les fere vuidier et auxi pour pluseurs aultres causes, touchant l’emploiement de la paix, jusqu’au XIIIe jour du dit moys.

Lequiel XIIIe jour, départi du dit lieu de Saumur et alla coucher a Beaufort en Vallee [89].

Le XIIIe jour du dit moys, parti au dit lieu de Beaufort et ala a coucher a Valee.

Et ilec trouva que monseigneur de Craon avoit ete au dit fort de Pillemil et le avoit prins d’assaut ; et ilec receut le serement de foiaute du dit sire de Craon, si comme appert plus a plain au livre des serementz.

 Beaufort-en-Vallée – 17 novembre 1361

Item d’ilec parti le XVIIe jour du dit moys et revint a coucher a Beaufort en revenant, le plus brieff qu’il pouvoit a son exploit.

Et le dit mareschal Bouciquaut alla d’ilec a Craon et devoit revenir a Saumur, le plus brieff qu’il pourroit.

 Saumur – 18 novembre 1361

Duquiel lieu de Beaufort, le dit monseigneur le lieutenant parti le XVIIIe jour du dit moys et vint a coucher a Saumur ; et ilec demoura, en attendant le dit mareschal, jusques au XXIIIe jour du dit moys.

Et cependant le sire de Clisson vint la et appourta lettre qu’il avoit du roy de France comme il avoit délivre les terres de Beauvoir [90], de la Gasnache et de Lempant [91], si comme le dit monseigneur le lieutenant escripst au roy d’Engleterre, mon seigneur.

 Poitiers – 25 novembre 1361

Et le dit mareschal venu, se partirent d’ilec ensemble, pour venir es parties de Lemosin et ez aultres qui estoient a delivrer ; qui venirent a Poitiers, le XXVe jour du dit moys, feste de Sainte Katerine, et ilec demourerent jusques au premier jour de decembre, pour avoir advis sur plusieurs choses et mexmement sur le fait de la Roche sur Yon [92], sur lequiel feu escript en Engleterre.

Et auxi sur ce que le dit monseigneur le lieutenant oyt nouvelles et sceut de certain que, es dites parties de Lemosin, avoit assemblee de pluseurs Bretons pour empescber la delivrance du dit pais, lesquiels domageoyent grandement le dit pais et estoient en agayt contre la venue du dit monseigneur le lieutenant, pourquoy il fist son mans de par le roy, notre sire, es parties de Poytieu, et assembla bien mil combatans, pour aler la en sa compaignie, et fist son mans a Bellac, a sept lieues de Limoges.

 Mortemer – 1er décembre 1361

Et le dit premier jour du dit moys de décembre, parti le dit monseigneur le lieutenant de Poitiers et vint a coucher a Mortemer.

 Plaisance – 2 décembre 1361

Et lendomain IIe jour du dit moys de décembre parti d’ilec et vint a coucher a Plaisance.

Et illec receut lendomain, tiers jour du dit moys, les serementz d’obeissance de Jehan de Lentignie, capitene d’ilec, et auxi dez aultres dont les nomps ensuient : Jehan Affïllac. Jehan Manent. Jehan Ribier. Pasquaut Roy. Pierre Bouchet. Guillemot le Barbier. Lucas Penin. Jehan Phelipeau. Jehan Biel. Guilleaume Joceame. Jehan Lagaut. Pierre Bourdeau.
Berthome Maldenier.

Et pour recevoir les serementz des aultres de la dite ville et paroisse, feu comi le dit capitenne, et retenir les nomps et les appourter devers le dit monseigneur le lieutenant ou devers le seneschal.


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[1On trouve dans Rymer, tome VI, page 290 et 506, le texte de la commission de délivrance des forteresses détenues en France par les Anglais ; et la nomination de Jean Chandos comme capitaine général du roi d’Angleterre ; avec pouvoir de remettre au roi de France les places qui devaient lui être rendues, de recevoir en échange les places cédées par le roi de France, soumettre les villes rebelles, lever des armées, etc.

[2La terre de Saint-Sauveur-le-Vicomte achetée a Godefroy de Harcourt par Edouard III, le 10 septembre 1358, (Rymer, t. VI, p. 106) fut donnée à Chandos par le roi Edouard et le roi Jean, le 23 octobre 1360. Le texte de ces lettres est aussi dans Rymer, tome VI, page 290.

[3La commission donnée à ce sujet par Edouard III à Richard de Stafford, sénéchal de Gascogne, Johan Chandos, Estiophne de Cosington, Neel Lering, Richard de Tuttesham le futur sénéchal de Saintonge, Adam de Hongton et William de Felton le futur sénéchal de Poitou, a été imprimée d’après les MMSS. Bréquigny par M. Champollion dans ses lettres des rois et reines, t. II, p. 155.

[4Jean II, vicomte de Melun, comte de Tancarville, un des grands partisans du dauphin, Charles V, fait prisonnier en 1356, à la bataille de Poitiers par le sire de Caupeyne, un Gascon ; racheté du sire de Caupeyne par le roi d’Angleterre, en 1358, et renvoyé par lui comme négociateur en France, avait pris la plus grande part au traité de Brétigny. Il fut nommé par le roi Jean, grand maître des eaux et forêts et mourut en 1382, gouverneur de Champagne, Bourgogne et Languedoc.

[5Charles V, dauphin, nommé en 1355, duc de Normandie, par le roi Jean. Par ordonnance du même roi, au mois de novembre de la même année, le duché de Normandie fut réuni à la couronne.

[6Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, 4e fils du roi Jean, nommé par lui duc de Touraine, en octobre 1360, par lettres données à Boulogne, abandonna le duché de Touraine à Charles V, son frère, lors de son avènement et eut en échange le duché de Bourgogne.

[7Guillaume de Tancarville, archevêque de Sens, frère de Jehan de Melun, comte de Tancarville ; fait prisonnier à Poitiers, par Thomas de Beauchamp, comte de Warwick ; taxé à 48,000 écus, soit 24,000 nobles de rançon, et réduit à 6,000 écus par Edouard III (Cf. Rymer) ; mort en 1377.

[8Androin de la Roche, désigné comme nonce, par le pape Innocent VI pour participer aux négociations du traité de Brétigny ; nommé cardinal, par le pape, sur la demande du roi d’Angleterre, le 17 septembre de la même année.

[9Gilles Aycelin de Montagu, évêque de Thérouenne. Ce titre de Chancelier de France contredit une ordonnance du 18 mars 1367, de Charles V, régent, qui nomme chancelier du régent, Jehan de Dormans, évêque de Beauvais, son chancelier de Normandie.

[10Jean Dangeran, président de la chambre des comptes, transféré comme évêque à Beauvais, en 1368, mort en 1375.

[11Simon de Roucy, comte de Braine et de Roucy, un des otages du roi Jean en Angleterre en 1362, mort en 1392,

[12Simon de Bucy, premier président du parlement.

[13Ces forteresses sont mentionnées dans Rymer comme étant en Normandie, Anjou et Maine. Les commissaires chargés de les délivrer étaient : Jean de Grailly, captal de Buch et le sire de Montferrand.

[14Jean le Meingre, dit Boucicault, écuyer du duché de Touraine, nommé après la mort de Jean de Clermont, à la bataille de Poitiers, maréchal de France et gouverneur du château de Lusignan, accompagna le dauphin à Metz dans un voyage vers l’empereur, garda pour le comte de Poitiers, lieutenant général en Languedoc, les places du Poitou ; fut nommé du grand conseil du roi, le 4 novembre 1360, à 4000 royaux de pension réduits à 2000 vers 1362. Désigné comme commissaire, pour l’exécution du traité de Brétigny, et la délivrance des places au roi d’Angleterre, y vaqua pendant neuf mois, alla en rendre compte au roi d’Angleterre qui lui bailla pour ce 6000 livres, outre les frais qu’il avait payés à certaines gens de guerre pour aller vers les comtes de Foix et d’Armagnac. Servit contre le roi de Navarre avec le duc de Bourgogne à Maules et à Meulant en 1364, céda au roi d’Angleterre le château de Lusignan et la terre de la Trouverie, en reçut en échange 3,000 florins de rente pendant sa vie, plus la garde du château de Tours, mourut à Dijon en 1567. Père du fameux maréchal Bouciquaud.

[15Jean, Sire de Neuville, chevalier, nommé par Charles V pour exercer l’office de maréchal de France, pendant la captivité du maréchal d’Audenham, qualifié de maréchal de France, en 1359, dans le journal du trésor ; n’a jamais été maréchal en titre.

[16Geoffroy le Maingre, frère de Jean, doyen de l’église de Tours, nomme en 1363 évêque et duc de Laon, pair de France, mort en 1370.

[17Amaury IV, sire de Craon, de Sainte Maure, Chantocé, Ingrande, Sablé et Rochecorbon, prisonnier à la bataille de Poitiers, lieutenant du roi en 1365 et pays d’Anjou, du Maine et de Touraine, avait épousé Perrennelle de Thouars en 1324, mourut sans enfants en 1571.

[18Louis Ier de Harcourt chevalier, sire d’Arscot, possédait la vicomté de Châtellerault par la mort de Jean IV, son père, à la bataille de Crécy ; était gouverneur et lieutenant général en Normandie en 1360, mort sans enfants en 1388.

[19Guichard d’Angles II du nom, sgr d’Angles, de Plumartin, de Rochefort sur Charente, comte dclïudington, etc. ; était en 1346 gouverneur du château de Niort où dit Froissart, il soutint après Crécy, 5 assauts des Anglais du comte de Derby, venus de Bordeaux. Il fut laissé pour mort à la bataille de Poitiers. En 1360 il fut un des seigneurs désignés par le dauphin pour faire observer les trêves conclues avec le roi d’Angleterre ; il devint Anglais en 1561 et livra aux Anglais le gouvernement de la Rochelle qu’il ne conserva pas, comme on verra plus loin et quoi qu’en dise Beauchet-Filleau, mais qu’il reprit plus tard. Il fut très-aimé du prince Noir qui le nomma maréchal de Guyenne et comte de Hudington, marcha avec lui contre Don Pèdre, combattit à Navarette en 1367, redevint Français en 1372, reçut de Charles V en 1374, la châtellenie de Rochefort, était mort en 1381.

[20Cette lettre a été publiée dans Rymer tome VI p. 251.

[21Cette portion de la lettre, depuis les guerres jusqu’à par lequel traictié, n’est qu’une reproduction de l’attestation donnée par le nonce du pape, frère Androyn, abbé de Clugny, des cessions faites en vertu du traité de Brétigny par le roi de France et de son serment à ce sujet. Elle a été reproduite dans Rymer, tome VI, p. 247.

[22M. Champoliion, dans les lettres de délivrance du Rouergue (Lettres de rois et reines, tome 11, p. 156), l’appelle, par erreur, l’abbé de Eligny.

[23Hugues de Genève, seigneur d’Anthon, Varey, Mornay et Crusilles avait été aussi un des négociateurs de la paix entre le Dauphiné et la Savoie.

[24M. Redet, dans son inventaire des archives municipales de Poitiers, dont nous parlons plus loin, a indiqué cette charte comme aujourd’hui perdue ; mais elle a été mentionnée dans les inventaires anciens, comme existant au trésor et cotée A. XXXI. Couchet en parle aussi dans ses annales d’Aquitaine et dit l’avoir vue au trésor.

[25II n’y a dans les archives de la ville de Poitiers aucune liste des échevinages du XIVe siècle, mais on retrouve cités dans les chartes certain nombre de noms isolés. Ces noms, je les ai recherchés autant que possible dans les textes eux-mêmes, et j’indique les variantes de leur orthographe avec le numéro de la charte où ils sont reproduits. Il a été fait en 1845, par M. Redet, un inventaire remarquable des archives municipales de Poitiers, avec lequel les recherches deviennent faciles. Cependant la table des noms de personnes a été faite d’après l’inventaire rédigé et non d’après les textes, de sorte qu’elle n’est pas complète. Cet inventaire est resté manuscrit. Les registres de délibérations n’ont jamais été lus mais les plus anciens ne remontent qu’à 1417 et 1420.

[26Cette année de mairie de Jehan Barré n’a pas été connue de Bouchet dans ses annales d’Aquitaine ni de Thibaudeau dans son histoire du Poitou. Ce dernier, conforme en cela à une liste manuscrite des maires de Poitiers, que possède en ce moment M. l’abbé Auber, indique comme maire, pendant dix ou douze années presque consécutives, sire Aymeri d’Ayron, ce qui doit être une grave erreur, puisque d’après l’usage constant de nos communes, le maire changeait tous les ans. Jehan Barré était mort le 12 juin 1364, comme il appert d’une transaction entre Guillaume Barré, son frère et son héritier sous bénéfice d’inventaire, avec Jehan de la Barre, clerc, pour une somme de 420 livres que ledit Barré devait à la commune de Poitiers. (Inv. Redet 489).

[27Famille fort nombreuse à Poitiers et souvent appelée aux honneurs de la commune. Il y a des Jehan Guischard qui furent maires à Poitiers en 1324 et 1334 ; un Herbert Guischard qui fut maire en 1358 et qui figure dans cette liste ; un James Guischard qui fut maire en 1378 et 1385, et qui bâtit le gros horloge ; un Jehan Guischard maire en 1416 et désigné en 1426, pour vérifier les comptes de la commune en sa qualité d’échevin, etc. Celui que nous mentionnons paraît être le même qui fut désigné en 1351, pour faire rendre compte aux collecteurs qui levaient les deniers pour les fortifications. (Inv. Redet 701).

[28Un des cinq échevins nommés dans la charte d’anoblissement des échevins de Poitiers, par Charles V, en 1372. II porte dans l’original le nom de Guillaume Gargoulleau, mais il a été débaptisé dans les vidimus de Charles VII et Charles VIII et nommé Guillaume Gaignolleau. De là vient que Bouchet qui le cite comme maire l’a appelé Gargoilleau ou Gaignolleau.

[29Nommé dans la Charte d’anoblissement de 1372. Aurait été maire dix ou douze ans de suite d’après Thibaudeau.

[30Mentionné comme maire en 1367 par Bouchet sous le nom de Garineau ou Gaignolleau. C’est la même erreur que pour Gargoulleau.

[31Cité comme anobli dans la charte de 1372 , maire en 1371 d’après Bouchet sous le nom de Regnault ou Rouhault ; s’appelait réellement Jehan Regnault d’après plusieurs chartes, entre autres une du 10 octobre 1355, concernant les VI deniers pour livre, impôt dont il était fermier (Inv. Redet, 704.)

[32Etait aussi fermier des VI deniers pour livre en 1355 et par suite est mentionné dans la même charte.

[33Probablement fils de Guillaume Coinde, alias Guillaume de Londres, qui d’après Bouchet était maire en 1333.

[34La commune de Poitiers semblait à cette époque, établir entre les échevins et conseillers et les jurés ou pairs, une distance considérable. L’administration de la commune était comme réservée aux premiers et les seconds ne figurent presque dans aucun acte ; aussi, sauf deux ou trois, nous n’avons trouvé sur eux aucun renseignement.

[35Peut être faut-il lire Bajon ? La tour Bajon existait dès 1353 d’après les archives municipales et je ne sais pas si elle n’existe pas encore. La famille aurait alors baptisé la tour.

[36A été procureur de la commune en 1363 et à ce titre sous le nom de Robin Aubourt, a accensé une maison près la porte de la Tranchée où était le four de la commune. (Inv. Redet, 488.)

[37Probablement Johannes de Revellone cité parle Gallia Christiana d’après une charte de 1358.

[38D’après Thibaudeau, les lieutenants généraux du sénéchal n’auraient été créés en Poitou qu’en 1436, par la charte de Charles VII qui reconstituait le parlement de Paris et créait à Poitiers le siège royal. Cette lieutenance de Maurice Raclet serait alors un fait spécial à la domination Anglaise, à moins, ce qui est encore possible, que Thibaudeau n’ait fait erreur.

[39Probablement Jean dit Guillaume d’Appelvoisin seigneur de la Girardière cité par Beauchet-Filleau dans sa généalogie, des Appelvoisin.

[40Ce Gouffïer est resté inconnu au père Anselme et à Beauchet Filleau. Ce fut probablement le père de Jean, qui commence la filiation suivie de sa famille.

[41Ce Germonde, sergent de Montreuil Bonnin est cité dans une charte de 1352 du cartulaire de Saint-Hilaire, par M. Redet.

[42Huguet Chevalier, chevalier, sgr, de la Coindardière et de la Frappinière, d’une famille noble des environs de Saint-Maixent,

[43Les archives municipales de Saint-Maixent ont été retrouvées, classées et inventoriées par M. Alfred Richard, élève de l’école des chartes et aujourd’hui archiviste de la Creuse, maïs elles ne renferment aucun titre pour le XIVe siècle. La commune de Saint-Maixent ne date que de 1440. Ce fut, à proprement parler, la commune de Niort qui y fut transférée, quand Charles VII, lors de la guerre du bien public, enleva à cette dernière ville tous ses privilèges pour la punir d’avoir pris parti pour le dauphin, Louis XI. Niort, amnistié en 1442, Saint-Maixent resta commune. — Quant à l’abbaye ancienne et remarquable, qui fut l’origine de la ville et dont les chartes fourniraient de si précieux renseignements, on en a bien tenté l’histoire mais pas le cartulaire, et les documents en sont encore dispersés.

[44Mentionné sous le nom de Tassart de Basinguehem, comme chatellain de Niort, dans une quittance de 1353. Archives départementales des Deux-Sèvres, série C

[45Niort, comme Poitiers, n’a conservé dans ses archives aucune liste de l’échevinage du XIVe siècle. Mais un certain nombre des noms de bourgeois est reproduit dans les chartes communales, particulièrement dans le fonds de l’aumonerie Saint-Georges ou de Beauchamp qui est fort riche et fort ancien. Il existe un inventaire remarquable des archives de la commune, rédigé par M. Briquet fils , ancien archiviste de la ville et couronné par l’institut. Il n’y existe pas de table des noms de personnes et de lieux ni aucune analyse des registres de délibérations sur lesquels rien de suivi n’a été publié encore. Les registres ne remontent d’ailleurs qu’à 1453.

[46Cette année de mairie de Jehan Senne, du 11 juin 1361 au 11 juin 1362, n’a pas été mentionnée par M. Bonneau, dans son armoriai des maires de Niort ; (Société de Statistique, mémoires, 2e série, tome V.) non plus que celle de Pierre Pertseschausses, 1363-1364, mentionnée par Delpit (page 109) dans ses hommages au prince de Galles.

[47Jehan Buffeteau, clerc, lieutenant du sénéchal, en 1370, maire en 1383, est cité dans la publication, à Niort, des trêves de 1384. (Inventaire Briquet 844 et 2721).

[48Il était garde seel à Niort pour le prince de Galles en 1365. (Inv. Briquet, 2025. 2025. 2026).

[49Pierre Pertseschausses, probablement fils du maire de 1347, désigné comme clerc dans une donation de 1351, maire en 1356, (est-ce lui ou son père ?) 1365. 1369, lieutenant du sénéchal en 1381. (Inv. Briquet, 456, 1871, 2019).

[50Jehan de Sainte Vaise, l’aîné, témoin dans une transaction pour l’aumônerie en 1351. (Inv. Briquet, 2020). Une des chapelles de l’église Saint Gaudens était dédiée à Sainte Vaise, elle fut transférée à Notre-Dame après la ruine de Saint Gaudens, par les protestants.

[51II figure comme bourgeois sous le nom de Guillaume Bourrea dans le don fait à la ville, en 1379, par Jean de Berry, de l’impôt des 4 deniers pour livres. (Inv. Briquet, 454.)

[52II intervient dans un acte de l’aumônerie Beauchamp en 1365. (Inv. Briquet, 2025.)

[53Porté comme bourgeois de Niort avec Jehan Bachisme, Jehan de Faye, dans le don des 4 deniers pour livre, mentionné note précédente.

[54Témoin dans une transaction de 1351. (Inv. Briquet, 2020).

[55Clerc et garde en 1360, pour le comte de Poitou, du seel royal naguères établi par le roi de France. (Inv. Briquet, 2027).

[56Administrateur, en 1348, de l’aumônerie de Saint Georges, sous le nom d’André Caillea. (Inv. Briquet, 2018).

[57Une des plus anciennes familles de l’échevinage de Niort. Elle possédait, dès le commencement du XVe siècle, dt nombreux domaines, entre autres la Granger Laydet, près Champdeniers, pour laquelle elle rendait aveu, en 1451, à la seigneurie de Champdeniers. Dans la charte de 1461, par laquelle Louis XI accordait à l’échevinage de Niort les privilèges de la noblesse, elle eut quatre de ses membres anoblis nommément et conjointement avec les familles Fouschier, Bastier, Yver, Jau, Taveau, Martin et Galemit. Elle s’est perpétuée jusqu’à nos jours et n’a jamais abandonné le commerce,

[58Condamné sous le nom de Pierre Audebert dit Fougolier, à 104 sous d’amende, pour non paiement d’une rente à l’aumônerie Beauchamp. (Inv. Briquet, 2082).

[59Sire Jehan Brochard assistait à la publication, à Niort, des trêves conclues, avec les Anglais en 1384. (Inv. Briquet, 2721).

[60Il n’existe pour le XIVe siècle aucune liste des habitants de Fontenay ; mais M. Fillon en possède une de 1274, qu’il a bien voulu comparer à la mienne, en m’indiquant les orthographes diverses et les variantes des noms qui sont communs aux deux nomenclatures. Il n’existe à Fontenay aucun dépôt public d’archives anciennes. Les minutes des notaires, elles-mêmes, ont disparu pendant les guerres de la Vendée.

[61Probablement Chevillier.

[62Probablement Bouchet.

[63Ou Perroneau.

[64Ou Agoubil.

[65Ou Sauvestre.

[66Ou Daguin.

[67Ou Mouchard.

[68Ou Vergneau,

[69Peut être Chateneau

[70Le même seigneur, probablement, qui fut pendu à Monlfaucon par arrêt du parlement en 1353. (Cf. Massiou et Chateaubriand. Etudes historiques).

[71La Rochelle, qui avait été l’objet de négociations particulières, en raison de la grande résistance qu’elle avait opposée à devenir anglaise, fut aussi l’objet d’une reddition spéciale. Cette reddition fut faite, le 6 décembre 1360, par Bouciquaut et Guichard d’Angles, commissaires du roi de France, et Bertrand de Montferrant, commissaire du roi d’Angleterre. Une copie exacte du procès-verbal de la reddition et des serments d’obéissante, avec la liste des bourgeois, a été conservée à la Rochelle dans le manuscrit intitulé : Livre de la paterne, dont la bibliothèque publique possède trois exemplaires. Nous reproduisons, à la fin de ce document, le texte de ce procès-verbal dont nous devons la communication bienveillante et la copie à MM. Delayant et Jourdan. Le récépissé de la Rochelle, donné au roi Jean, par Edouard III, a été publié dans Rymer. Quant aux négociations des Rochelais, avec les rois de France et d’Angleterre, sur la reddition de leur ville, elles ont été analysées-dans le père Arcère et Massiou et publiées aussi dans Rymer et dom Martenne.

[72Les cinq Rochelais ci-désignés, sont les mêmes qui avaient été chargés par la commune de se rendre à Calais, pour s’opposer à l’abandon de la ville de la Rochelle au roi d’Angleterre.

[73La lettre d’anoblissement spécial de Guillaume Boulart, bourgeois de la Rochelle et de Jehanne, son épouse, par Charles V, régent, le 1er novembre 1360, pour les services louables et gratuits rendus par le dit Boulart au roi son père, à ses prédécesseurs et à lui-même ; avec la ratification de cet anoblissement par Edouard III, a été insérée dans Rymer, tome VI, page 299.

[74Peut-être Guy l’Arcevesque, seigneur de Taillebourg, fils, puiné d’après Beauchet Filleau, de Guillaume l’Arcevesque et de Marguerite de Thouars, sa seconde femme, lequel eut en partage Soubise et Taillebourg.

[75Louis de Rochechouart, fils de Jean ; le même qui engagea sa seigneurie de Tonnay-Charente au prince de Galles, auquel elle fut rachetée par Jean de Rochechouart, son frère, évêque de Saint-Pons, puis de Bourges et d’Arles.

[76Probablement le même sire de Campeyne qui fit prisonnier, à Poitiers, le comte de Tancarville (Cf. Rymer. Tome VI. page 115)

[77Les chartes de délivrance de l’Agenois, du Rouergue et du Gaure qui est un comté du Bas-Armagnac, formant aujourd’hui l’arrondissement de Lectoure (Gers), sont semblables à celles du Poitou. M. Champollion a reproduit, dans ses lettres des rois et reines, la charte de délivrance du Rouergue.

[78La charte de délivrance de Tarbes et Bigorre adressée au sire de Basalhac, a été donnée dans Rymer, tome VI, page 332.

[79L’évêque de Saintes, devait être Gaillard du Puy qui mourut à la fin de la-même année et fut remplacé par Bernard du Sault.

[80(1) Melle, Chizé, Civray et Villeneuve, sis en Poitou et Saintonge, appartenant au duc d’Orléans, n’ont été délivrés au roi d’Anglerre qu’en 1363, en vertu d’une commission spéciale, donnée à Jean Chandos, William de Felton et William de Serys, par Edouard III, au palais de Westminster, le 12 mai 1363. (Rymer, tome VI, page 409). Il résulte d’une autre charte, insérée dans Rymer, tome VI, page 415,que les otages du roi de France dits les otages des lys, avaient été autorisés à retourner en France, pour la délivrance de ces quatre châteaux et de celui de la Roche sur Yon.

[81II y a, à cette époque, plusieurs seigneurs de la famille de Vivonne portant le nom de Hugues. Dans la reddition de Marans, il en a été mentionné un sous le nom de Huguet. Celui dont il est ici question, est probablement le seigneur de Bougouin, dont Froissart raconte les hauts faits dans les années 1372 et 1379.

[82Probablement Jean Prevost, écuyer, seigneur d’Aisec, de la famille qui fut plus tard les Prévost de Touchimbert.

[83Aimery d’Argenton, seigneur de Hérisson et de Cremîlle, mentionné par Duchesne, dans sa généalogie des Chastaigners, comme tuteur, en 1362, de Philippe de la Rochefaton.

[84Isabeau d’Avaugeur, 2e femme de Louis, vicomte de Thouars, fille de Henri, seigneur d’Avaugour et de Jeanne d’Harecort, veuve de Geoffroy VIII de Chateaubriand.

[85Simon de Thouars, comte de Dreux, fils de Jeanne de Dreux, première femme de Louis de Thouars ; tué le jour de ses noces, en 1365, dans un tournoi, (Imbert, vicomtes de Thouars).

[86Faut-il conclure de cette phrase et de la phrase analogue reproduites à la fin du document, dans les serments de feauté, que Louis, vicomte de Thouars, était atteint de folie dès cette époque ? Il semble que oui ; car, en 1363, dans l’hommage que Simon, comte de Dreux, rendit au prince de Galles, à La Rochelle et à Poitiers, il est porté comme curateur de son père. Et alors la charte du prince de Galles, donnée en 1364 à Périgueux (Marchegay. Notices et documents historiques, p. 191), ne serait qu’une constatation officielle de sa folie.

[87Probablement dans la commune de Pirmil, sise dans la Sarthe, arrondissement de la Flèche.

[88Trêves Cunault commune de Maine-et-Loire, à 12 kilomètres de Saumur.

[89Commune de Maine-et-Loire, dons l’arrondissement de Baugé.

[90Les terres de la Garnache, Beauvoir, Palluau et Lempant, n’ont jamais été livrées de fait au roi d’Angleterre. Les négociations par lesquelles le roi d’Angleterre réclamait ces quatre seigneuries, comme dépendances de la terre de Belleville ; l’envoi en France, sous serment de retour, par Edouard III, de Jean de Berry et Pierre d’Alençon, ses otages, pour obtenir leur liberté en échange de ces terres ; la nomination de Guillaume de Felton et Guillem l’Ercevesque, comme commissaires à ce sujet ; les délais et les affirmations contraires de Charles V ; toutes les pièces, en un mot, de cette négociation que les victoires de Duguesclin ont seules terminée, sont imprimées dans le VIe volume de Rymer.

[91Lempant.-— Enpennum, ancien nom de Beauvoir-sur-Mer. — II existe encore aujourd’hui, près de cette localité, un moulin de Lempant, que M. Fillon a retrouvé et qui est un dernier reste de l’ancien nom.

[92La Roche-sur-Yon appartenait au duc d’Orléans, ainsi que Melle, dont nous avons parlé plus haut. Elle ne fut jamais rendue, mais prise de force en 1369, comme on peut le voir au 1er volume de Froissart.

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